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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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OOst Indishe (compagnie des Indes)
(Amsterdam)
20 mars 1602
Le 20 mars 1602, les marchands hollandais fondent une compagnie appelée Verenigde Oost Indische Compagnie avec l'objectif de commercer avec les Indes orientales, c'est-dire les pays de l'océan Indien et de l'Insulinde. Elle se fera très vite connaître du monde entier sous son sigle VOC, qui signifie Compagnie des Indes Orientales.
Sa fondation marque le début d'une extraordinaire épopée qui va donner naissance au deuxième empire colonial du monde après l'empire britannique (en termes de richesse).
Retour de la 2ème expédition hollandaise en 1599
Quelques années plus tôt, en 1579, les Provinces-Unies ont gagné leur indépendance au terme d'une éprouvante guerre contre Philippe II de Habsbourg, roi d'Espagne, leur souverain.
Les Hollandais ne veulent plus passer par Lisbonne et Séville pour acquérir les marchandises d'outre-mer qu'ils redistribuent avec profit en Europe. Justement, à Amsterdam, le principal port du pays, un jeune homme du nom de Huygen van Linschotten raconte ses voyages dans les établissements portugais de l'océan Indien.
Cela donne des idées à des marchands qui fondent en 1594 la Compagnie Van Verre ou «Compagnie des pays lointains» en vue d'aller chercher directement en Asie les précieuses épices.
Le port d'Amsterdam au début du XVIIème siècle (gravure)
L'année suivante, une première expédition de quatre vaisseaux quitte Amsterdam pour l'Insulinde et arrive le 22 juin 1596 à Banten, à l'ouest de Java, où un traité est conclu avec le prince local. Mais plus loin, à Sumatra, le chef de l'expédition, Cornélis van Houtman, est tué par les indigènes. Le retour n'est pas glorieux. La cargaison couvre à peine les frais engagés.
Les Hollandais ne se découragent pas pour si peu. Ils créent de nouvelles compagnies et multiplient les expéditions qui, plus chanceuses, reviennent les cales pleines de clous de girofle, de poivre, de camphre et de noix de muscade. Très vite cependant, ils pâtissent de la concurrence entre les compagnies et les villes ainsi que de leurs expéditions en ordre dispersé. Les cours des épices chutent et provoquent la ruine d'actionnaires imprudents.
Les marchands comprennent la nécessité de regrouper leurs moyens. C'est ainsi que cinq compagnies de commerce se regroupent en une seule, la Verenigde Oost Indische Compagnie. Les marchands d'Amsterdam et des autres villes des Provinces-Unies investissent 6.600.000 florins dans ce projet. C'est treize fois plus que leurs rivaux de Londres qui ont fondé deux ans plus tôt la Société des marchands de Londres, au capital de 80.000 livres.
La VOC donne un coup d'accélérateur aux entreprises hollandaises. Elle reçoit du prince d'Orange et des états généraux qui gouvernent le pays le privilège exclusif du commerce aux Indes, ainsi que le droit d'y bâtir des forts et d'y lever des troupes.
Elle est dirigée par un conseil de 17 directeurs, les Heren XVII ou «Messieurs». Huit sièges sont réservés à Amsterdam, quatre à la province de Zélande, un à Rotterdam, un à Delft, un à Hoorn, un à Enkhuizen et un dernier attribué à tour de rôle aux villes minoritaires.
Dès 1605, ses hommes prennent possession de l'archipel des Moluques. Ils découragent la venue de rivaux européens en arraisonnant leurs navires... et en répandant de fausses rumeurs sur les îles. Ils veillent aussi à prévenir les crises de surproduction en arrachant au besoin des plantations d'arbres à épices.
À Java, où le prince de Banten prélève des taxes excessives sur les exportations, la VOC décide d'établir sur l'île un comptoir bien à elle. L'un de ses agents, Jan Pieterszoon Coen, débarque à Djakarta, un village à l'est de Banten, et, avec une armée privée, il s'empare de la principauté au prix d'extrêmes violences en 1619.
Les Hollandais rebaptisent le village Batavia, d'après le nom latin des Pays-Bas (Djakarta reprendra son nom d'origine lors de l'indépendance de l'Indonésie, en 1948). Lentement et au prix d'immenses difficultés, ils vont ensuite soumettre les princes locaux, pour la plupart musulmans, qui gouvernent l'archipel de l'Insulinde.
Poursuivant leur avance, les Hollandais s'emparent de l'île de Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka) et chassent les Portugais de la plupart de leurs établissements de l'océan Indien. Ils occupent en Extrême-Orient l'île de Formose (aujourd'hui Taïwan) et commencent à commercer avec le Japon. Sur la route des Indes, ils fondent la colonie du Cap à la pointe de l'Afrique.
Témoignant d'une grande férocité, tant à l'égard des indigènes que de leurs rivaux européens, les marchands hollandais ne tardent pas à s'approprier le monopole du commerce des épices. Amsterdam et sa Bourse des valeurs deviennent la plaque tournante de ce fructueux commerce.
Origines de la Bourse
La Bourse des valeurs est le lieu où les détenteurs de capitaux (épargnants et investisseurs, aussi appelés capitalistes) échangent et négocient les parts ou actions qu'ils détiennent dans les entreprises. La Bourse est le fondement du capitalisme moderne. C'est à Bruges, en Flandre, au Moyen Âge, que des marchands ont pris pour la première fois l'habitude de se réunir pour échanger leurs effets commerciaux. Leur lieu de rencontre, la maison des van der Bursen, est à l'origine du mot Bourse !
La première Bourse officielle est fondée à Anvers, rivale de Bruges, en 1487. Anvers sera à son tour éclipsée par Amsterdam au XVIIe siècle, avant que la City de Londres ne prenne le relais au XVIIIe siècle et Wall Street, à New York, au XXe.
La prospérité insolente des bourgeois calvinistes des Provinces-Unies va attirer la convoitise du roi de France Louis XIV, qui n'arrivera pas mieux que ses prédécesseurs à soumettre le plat pays.
L'empire colonial de la VOC commencera à décliner au XVIIIe siècle, du fait de la concurrence du Brésil dans la canne à sucre. Du fait aussi du commerce clandestin.
La OOst indihe Huis, siège de la VOC à Amsterdam
La VOC sera dissoute pendant l'occupation des Provinces-Unies par les troupes françaises, le 1er janvier 1800 et son empire colonial sera récupéré par l'État hollandais, nationalisé en quelque sorte.