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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Un jour... une histoire... 30 mars 1282

Publié à 07:18 par acoeuretacris Tags : un jour 30 mars
Un jour... une histoire... 30 mars 1282

 

Le roi René 1er

 

30 mars 1282

 
Les «Vêpres siciliennes»
 
 

Le lundi de Pâques 1282, une émeute éclate à Palerme, capitale de la Sicile. La population s'en prend aux Français installés dans la ville par le roi Charles 1er d'Anjou, qui n'est autre que le jeune frère de Saint Louis, le défunt roi de France, et l'oncle du roi régnant, Philippe III le Hardi. 

Le massacre de la garnison française débute au moment des Vêpres et les émeutes s'étirent sur deux jours, les 30 et 31 mars. L'événement restera pour cela dans l'Histoire sous le nom de «Vêpres siciliennes». L'expression est encore utilisée pour désigner un soulèvement spontané et meurtrier contre une puissance occupante. 

Le vaincu de ces deux journées, Charles d'Anjou, est chassé de Sicile. L'île, ainsi que la pointe de l'Italie, vont dès lors ne plus cesser d'être convoitées par les puissances étrangères (Aragon, France, Habsbourg....) jusqu'à leur rattachement au royaume d'Italie au XIXe siècle.

  

Les Angevins en Sicile
 

Charles 1er, comte d'Anjou et de Provence, s'est implanté en Italie du sud à la faveur des guerres intestines entre guelfes et gibelins (partisans du pape et partisans de l'empereur d'Allemagne). Celles-ci mettent aux prises le pape Clément IV et Manfred, bâtard de l'empereur Frédéric II Hohenstaufen et lointain descendant des rois normands de Sicile. 

De son vrai nom Gui Foulques, le pape, qui est originaire de Provence, se tourne vers le frère du puissant roi de France et lui propose les domaines des Hohenstaufen au sud de l'Italie en échange de son soutien. Le comte Charles 1er accepte son offre et vainc Manfred. Celui-ci est tué à Bénévent le 26 février 1266. 

Charles reçoit le salaire promis, à savoir la couronne royale de Sicile. Pénétré de l'idée de reprendre le combat contre les musulmans, il entraîne alors le roi de France, son frère, dans une huitième et dernière croisade. Elle se termine sous les murs de Tunis par la mort de Saint Louis. 

Charles 1er n'en poursuit pas moins ses chimères et se fait octroyer les couronnes d'Albanie et de Jérusalem. Il obtient même la principauté d'Achaïe, dans le Péloponnèse, au sud de la Grèce, en 1267, ce qui le pose en rival de l'empereur byzantin Michel VIII Paléologue. Celui-ci, dès lors, encourage les Siciliens à se révolter contre leur suzerain. Il n'y a pas trop de mal...

 

 

Des Siciliens récalcitrants
 

Ambitieux et hardi, Charles veut gérer son nouveau royaume sur le modèle de la France capétienne, avec une administration centralisée et une fiscalité rigoureuse. Mais ses sujets italiens lui en veulent de les accabler d'impôts en vue de financer ses rêves d'Orient et de croisade. 

L'émeute de Palerme et l'expulsion brutale des Français consacrent l'échec du royaume angevin. La Sicile passe sous la domination du roi Pierre III d'Aragon, gendre de Manfred, qui s'est empressé d'apporter son soutien aux révoltés. 

En 1285 (avec un peu de retard sur l'événement), le pape Martin IV excommunie le roi d'Aragon pour le punir de sa participation aux «Vêpres siciliennes» et il offre les couronnes d'Aragon et de Valence au roi de France Philippe III le Hardi !

 

 

Sacre de Philipe III le 15 aout 1271 à Reims  

Celui-ci ne reste pas insensible au cadeau. Il prend la route de la Catalogne mais son expédition aboutit à un échec et lui-même meurt d'une épidémie à Perpignan le 5 octobre 1285, à 40 ans.

  

Les deux Jeanne et le «bon roi René»
 

Maître de la Sicile, Pierre III d'Aragon reste le grand vainqueur des «Vêpres siciliennes». Par le traité de Tarascon (1291), son rival Charles 1er d'Anjou voit son royaume réduit à la Sicile péninsulaire (le sud de la botte italienne), avec Naples pour capitale. 

Les héritiers du roi capétien se maintiennent dans la péninsule italienne jusqu'au début du XVe siècle. Parmi les derniers représentants de la lignée angevine figurent deux femmes aux moeurs légères et au destin tourmenté, les reines Jeanne 1ère et Jeanne II. En 1442, le roi de Sicile chasse de Naples le dernier roi angevin, René 1er, et réunit les deux parties de l'Italie méridionale sous le nom de «royaume des Deux-Siciles». 

René 1er, exilé à Saumur puis à Aix-en-Provence, finira sa vie au milieu d'une cour raffinée, pleine d'artistes et de poètes. Pour ses sujets provençaux, il restera à jamais le «bon roi René». De célèbres calissons en cultivent encore le souvenir.

Le roi Louis XI héritera habilement des possessions du duc d'Anjou à sa mort en 1480. En 1494, son fils Charles VIII tentera de faire valoir ses droits sur le royaume de Naples. Il s'ensuivra des guerres épiques qui saigneront la noblesse française pendant trois décennies.