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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Napoléon et Marie Louise
2 avril 1810
Le lundi 2 avril 1810, l'empereur Napoléon 1er (40 ans) épouse l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise (18 ans). Elle n'est autre que la fille de l'empereur d'Autriche François 1er et la petite-nièce de la reine Marie-Antoinette, guillotinée par les révolutionnaires français.
L'union scandalise les nostalgiques de la Révolution, y compris beaucoup de fidèles de l'empereur. Elle n'a rien, il est vrai, d'un mariage d'amour. Mais Napoléon y voit une ardente nécessité. En premier lieu pour obtenir l'héritier que Joséphine, la première impératrice, a été inapte à lui donner. En second lieu, pour unir sa dynastie naissante aux familles régnantes d'Europe. Marie-Louise ne descend-elle pas de Louis XIV comme de Charles Quint ?
L'empereur fait valoir que les arrangements dynastiques importent peu pourvu que les Français et les peuples assujettis bénéficient du Code Civil, principal héritage de la Révolution.
Quelques mois plus tôt, Marie Walewska, la maîtresse polonaise de l'empereur, est tombée enceinte des oeuvres de l'empereur des Français. L'enfant, Alexandre, futur comte Walewski, naîtra le 4 mai 1810 ! Ainsi rassuré sur sa fertilité, Napoléon 1er se résout dès le 15 décembre 1809 à divorcer de sa première épouse, Joséphine.
Mariée une première fois au comte de Beauharnais, cette jeune et belle créole née à la Martinique avait épousé Bonaparte du temps qu'il était simple général de la Révolution.
Plus âgée que son époux de six ans et déjà mère de deux enfants, Hortense et Eugène, elle a servi son mari avec finesse et efficacité mais n'a pas eu la chance de lui donner un héritier. Au nom d'un reste de tendresse et en remerciement des services rendus, Napoléon 1er ne se montre pas ingrat. Il lui accorde une généreuse pension et une agréable retraite au château de Malmaison, à l'ouest de Paris. Il lui laisse aussi le titre d'impératrice.
Sitôt le divorce prononcé, l'empereur prospecte les cours européennes. Il approche le jeune tsar Alexandre 1er mais son improbable allié hésite à lui accorder sa plus jeune soeur, Anne - d'autant que celle-ci est encore impubère ! C'est alors que le prince de Metternich, ministre des Affaires étrangères d'Autriche, suggère à Napoléon l'archiduchesse Marie-Louise !
L'empereur accepte sans trop hésiter l'offre de l'Autriche qu'il a contrainte à la paix après la difficile victoire de Wagram. «J'épouse un ventre !», dit-il pour s'excuser.
La petite archiduchesse quitte Vienne le 13 mai, après un mariage conclu par procuration.
En amoureux transi, l'empereur ne se contient pas et va à la rencontre du carrosse à Compiègne, le 27 mars. Le soir même, sans attendre le mariage officiel, il initie sa jeune épouse à ses devoirs conjugaux (son empressement rappelle celui du roi Henri IV à l'égard de Marie de Médicis).
Le lendemain, béat, Napoléon glisse à son aide de camp Savary : «Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses !» Malgré un vieillissement précoce, il ne se départira plus de sa tendresse pour sa «bonne Louise»!
Marie Louise, nouvelle impératrice des Français
Le mariage civil se déroule le 1er avril à Saint-Cloud. Le lendemain, enfin, le cardinal Fesch, oncle de l'empereur, célèbre le mariage religieux dans le salon carré du Louvre,... en l'absence de nombreux cardinaux, mécontents du mauvais traitement qu'endure entre-temps le pape.
Le cortège passe sous l'arc de triomphe de l'Étoile, qui n'est en fait qu'une maquette en toile du futur monument. Marie-Louise porte le somptueux manteau qui recouvrait les épaules de Joséphine lors du sacre.
Napoléon triomphe. Moins d'un an plus tard, le 20 mars 1811, naît l'héritier tant attendu. Mais après l'effondrement de l'empire, l'«Aiglon»connaîtra à Vienne une fin de vie douloureuse et une mort romantique qu'a su mettre en scène Edmond Rostand.
Tandis que l'empereur déchu part pour l'île d'Elbe, Marie-Louise va se refaire une santé à Aix-les-Bains, escortée par le général Adam von Neipperg, un rude soldat de 15 ans plus âgé qu'elle, qui a perdu un oeil au combat. Il a reçu mission du chancelier Metternich d'empêcher Marie-Louise de rejoindre Napoléon en exil. Il y réussit à la perfection en devenant son amant !
Toujours soumise à son père et à la raison d'État, Marie-Louise rentre à Vienne et devient grande-duchesse de Parme.
Elle donne deux premiers enfants à Neipperg et l'épouse sitôt après la mort de Napoléon. Le couple aura deux autres enfants. Veuve une deuxième fois, Marie-Louise se remarie à Parme en 1834. À sa mort, le 17 décembre 1847, à 56 ans, sa dépouille est transférée dans la chapelle des Capucins, à Vienne, nécropole des Habsbourg d'Autriche.
Une tragédie cachée
Le bal de l'Ambassade
Le 1er juillet 1810, l'ambassadeur d'Autriche à Paris, le prince de Schwarzenberg, organise un bal en l'honneur des nouveaux mariés, Napoléon et Marie-Louise. La fête a lieu dans une salle provisoire aménagée dans les jardins de l'ambassade, rue de Provence. 1500 personnes sont invitées. Mais une bougie met le feu aux tentures !...
L'incendie s'étend très vite. Chacun tente précipitamment de s'enfuir dans une bousculade meurtrière. L'empereur ramène sa femme au palais de l'Élysée et revient diriger les opérations de secours. On déplore en définitive plusieurs dizaines de victimes, y compris l'ambassadrice Pauline de Schwarzenberg, carbonisée en tentant de retrouver sa fille.
La censure occulte le drame. L'empereur ne veut pas altérer son image... Il craint que l'on ne fasse le rapprochement avec le drame qui endeuilla les noces d'une autre archiduchesse, Marie-Antoinette, avec le futur Louis XVI.
Un rapport témoigne de l'impréparation du corps des gardes pompiers. En conséquence, Napoléon 1er décide de dissoudre celui-ci et, le 10 juillet 1811, crée un corps militaire de sapeurs du génie pour assurer la sécurité des palais impériaux. C'est la première fois que la lutte contre les incendies est confiée à des militaires. Le 18 septembre suivant, le corps est transformé en«bataillon de sapeurs-pompiers de Paris».De là l'expression sapeur-pompier.
Encore aujourd'hui, la lutte contre les incendies est confiée à Paris à des militaires professionnels tandis que, dans le reste du pays, elle relève de corps mixtes essentiellement composés de volontaires.