Les origines légendaires de la Chine
Vers 2000 avant notre ère, le prince Yu le Grand fonde la première dynastie légendaire d’un pays qui ne s’appelle pas encore la Chine.
Autour du fleuve Jaune, le fondateur mythique de la Ier dynastie des Xia est un héros civilisateur qui a la réputation d’avoir dompter le terrible fleuve et ses inondations.
Les origines de la Chine sont étroitement liées à la mythologie.
Le premier historien chinois, Sima Qian (v. 145-86 avant notre ère) commence un de ses récits avec cinq souverains mais d’autres textes font état de huit souverains. Il fort probable que les uns comme les autres n’ont pas de réalité historique.
La Chine néolithique
La Chine a été occupée dès le paléolithique supérieur. Des fossiles d’Homo erectus ont été mis au jour dans plusieurs provinces. Actuellement, le plus vieil ancêtre des Chinois est l’homme de Lantian, vieux de 600 000 ans
Homo erectus baptisé "l'Homme de Pekin" découvert en 1965. Photo Ideonexus
La terre commence à être cultivée en Chine dès le début du néolithique : au nord, le blé et le millet ; au sud, le riz.
Le tissage du chanvre et la sériciculture sont déjà connus. Le porc et le chien sont domestiqués.
Les origines de la civilisation chinoise sont liées à l’environnement. Ce dernier peut être divisé en trois grandes zones :
Ceinture tempérée au nord de la Chine près du fleuve Jaune : culture du millet, du chanvre, des fruitiers et pâturages
Ceinture sud de la Chine près du Yang-Tseu-Kiang : riz, haricots, lotus, bambous, poissons, tortues
Littoral sud : zones de pêches côtières et écosystème tropical
Village néolithique reconstitué de Banpo près de Xi'an. Photo Lanz
C’est dans le bassin du fleuve Jaune que se développent les cultures néolithiques les plus anciennes.
Différentes cultures se succèdent ou coexistent dans le bassin. Elles peuvent être distinguées d’après leur développement agricole.
Squelette mis au jour dans le village néolithique de Banpo. Photo Lanz
Tout d’abord, les agriculteurs itinérants défrichent par des incendies de forêts et migrent quand la terre devient stérile ; peu à peu, des communautés agricoles se sédentarisent.
C’est à ces deux types que paraissent appartenir les deux grands ensembles néolithiques qu’a connus la Chine du Nord et qui sont définis par leur poterie :
Les premiers sites connus sont les établissements néolithiques de la culture Yangshao à Banpo près de Xi’an au nord, et de Hemudu sur la côte sud-est.
Statuette. Culture Longshan (Shangai Museum). Photo Utauta
De nombreux mythes des origines tentent de rendre compte de ce passé lointain et d’expliquer la marche du monde.
La création de l’univers
La légende de Pangu raconte qu’au début, un œuf contenait un homme. Cet œuf se brisa, sa partie supérieure forma la voûte céleste et sa partie inférieure devint la Terre.
Entre-elles, un être nommé Pangu se mit à grandir chaque jour de 10 pieds, au même rythme que le ciel et la Terre.
La croissance de ces trois éléments dura 18 000 ans, ne s’arrêtant qu’avec la mort de Pangu, devenu gigantesque.
Les hommes ne sont en fait que les parasites qui peuplaient son corps.
Ce récit nous vient d’un groupe ethnique minoritaire du Sud-Ouest de la Chine.
Fleuve Jaune aujourd'hui. Photo Omar.A
La respiration de Pangu devient le vent et les nuages, sa voix le tonnerre, ses yeux le soleil et la lune, et ses membres les montagnes.
Ses cheveux produisent les étoiles, ses poils la végétation. Ses os, ses dents et sa moelle se muent en minéraux.
Cette série de métamorphoses est appelée le mythe du corps humain cosmologique.
Une autre légende raconte que le ciel rond couvre la Terre, qui est carrée. A l’origine, il y avait aux quatre coins de la Terre quatre piliers qui empêchaient le ciel de tomber, mais un monstre appelé « Gonggong », ébrécha le mont Buzhou, le pilier nord-est.
C’est pourquoi depuis, les astres marchent vers l’ouest.
Les premiers Augustes
Les divinités chinoises étaient d’abord représentées avec des attributs animaux. Au fur et à mesure que s’élabore l’histoire de la Chine, elles perdent ces caractéristiques et deviennent les premiers Augustes.
Ce sont les maîtres du ciel et de la Terre.
Le premier Auguste est Fuxi, qui a un corps de poisson et un torse humain. Selon la légende, il règne avec sa sœur-épouse Nugua de 2852 à 2737 avant notre ère.
C’est à lui que les Chinois doivent les règles du mariage.
C’est lui qui leur enseigne la chasse et la pèche, qui invente les premiers caractères de leur écriture en regardant les tracés laissés par les oiseaux sur le sable.
Shennong, deuxième Auguste, possède une tête de buffle. Il invente l’agriculture ainsi que la houe et la charrue.
Yin et Yang
En Chine, la création s’explique par le yin et le yang, énergies qui fusionnent pour créer l’univers.
Le yang est une énergie mâle, active, claire et impaire. Le yin est considéré comme le principe femelle, en repos, sombre et pair.
Illustration du Yin et du Yang
Ils sont représentés par les moitiés noires et blanches d’un cercle et constituent tous les aspects de la vie.
Dans une deuxième version du mythe de la création, on apprend comment deux dieux émergent de la vapeur initiale pour former les puissances cosmiques du Yin et du Yang, et créer l’ensemble du vivant (choses et êtres).
Aux origines de l’histoire de la Chine
Les mythes de la Chine ancienne sont nés de la tradition orale. Les lettrés chinois ont par la suite fait référence à des fragments des mythes mais l’ensemble est peu homogène. Il existe donc de nombreuses variantes et les mythes ont été adaptés en fonction du point de vue de l’auteur.
Les mythes de la protohistoire sont tous caractérisés par le choix de la couleur jaune. Cette couleur sera plus tard réservée aux empereurs.
La couleur jaune est empreinte d’un fort symbolisme dans toute la culture chinoise. Cette couleur symbolise la terre divine.
Le premier souverain, Huangdi, le « souverain jaune », sait utiliser le feu pour la fabrication d’objets.
Ainsi naissent les premières poteries, les premières fontes d’armes. Il invente aussi le char et le bateau, tandis que son épouse découvre la soie.
Yang-Tseu-Kiang (ou Yang-Tsé-Kiang). Photo Marc van der Chips
Des souverains qui suivirent, il faut retenir les deux derniers, Yao et Shun, qui durent combattre le déluge provoqué par l’ébranlement du mont Buzhou.
Ils sont prêts à céder le pouvoir à des hommes sages. Le principe de la transmission du pouvoir de sage en sage est ainsi posé avant le principe héréditaire.
En Chine, la sagesse va de paire avec l’âge.
Yu le Grand
Le souverain Shun charge le comte Yu, intendant des travaux publics, de régler le problème du déluge.
Le mythe du déluge se superpose à la réalité du fleuve Jaune dont les crues provoquent dégâts et famines.
Il existe quatre grandes versions du mythe du déluge mais la version qui met en scène Yu est la version majeure.
Yu maîtrise les eaux grâce à ses prouesses physiques surhumaines et à sa vertu morale. Des créatures surnaturelles l’aident dans sa mission, notamment un dragon aquatique et une tortue.
Carapace de tortue découverte à Banpo (Néolithique). Photo Lanz
Une légende raconte qu’un dragon, sorti du fleuve Jaune, apporta à Yu le Grand les plans du monde.
Cela témoigne de l’importance du rôle du fleuve dans l’organisation de la Chine.
Les plans du monde se présentent sur le modèle d’un carré divisé en neuf parties. Yu créé neuf provinces.
Après s’être dévoué pour le bien de son peuple, Yu accède au pouvoir suprême. Mais, il déroge à la règle en appelant auprès de lui son fils. Il va ainsi créer la première dynastie royale, la dynastie des Xia.
Pour les Chinois, le principe héréditaire du pouvoir s’explique par le fait que le fondateur d’une dynastie est le dépositaire de deux vertus : le tao et le te.
Elles caractérisent le bon souverain : être capable de faire régner l’harmonie et être efficace.
Ces qualités se transmettent à la descendance mâle qui peut donc légitimement régner.
Fleuve jaune. Photo Bryan Jiang
Mais, un jour ou l’autre, les souverains abandonnent ces deux principes pour faire le mal. Ils vivent dans la débauche et gouverne par les châtiments.
De Yu à Ji, la dynastie des Xia comptera 17 souverains. Le tyran Ji marquera la fin de la dynastie.
Chaque fin de dynastie marque un tournant décisif et la nécessité pour la Chine de choisir une nouvelle lignée de sages.
On ne connaît rien de précis sur les Xia, qui auraient fondé vers la fin du IIIe millénaire avant notre ère., un premier royaume chinois, dont la capitale aurait été Anyi dans le Shanxi, lequel royaume allait durer plus de 500 ans.
Les légendes révèlent une civilisation agricole et patriarcale dont les principaux traits se reconnaissent dans la vie chinoise ultérieure ; très tôt, soutenu par la forte cohésion familiale, le paysan chinois a fait preuve de son dynamisme colonisateur. Peuple de chasseurs, de pêcheurs, mais aussi de cultivateurs de céréales, les Chinois bâtissent déjà en terre battue ; ils pratiquent la divination sur écailles de tortue, et marquent leurs fêtes par des danses et chants rituels.
La dynastie Shang (ou Yin, ou encore Shang-Yin), qui succède aux Xia, appartient à l’histoire : en effet, des fouilles ont mis au jour le site de leur capitale dans la région de l’actuel Anyang (Henan).
Bonjour...J'ai laissé mon coeur me conduire
jusqu'à toi ...Pour te souhaiter de passer
Une tres bonne journée en ce lundi
Début de semaine plutôt morose
Mettre un peu de chaleur dans ton coeur..
Bonne journée bises....
http://olympus19.centerblog.net
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