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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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2 juin 1793
Le 2 juin 1793, 80.000 Parisiens en colère assiègent l'assemblée de la Convention. Il s'agit essentiellement de gardes nationaux en armes.
Ils réclament la destitution et l'arrestation des députés girondins, que l'on appelle ainsi parce que plusieurs sont originaires du département de la Gironde. Groupés autour de Brissot et Vergniaud, ils sont de leur vivant plus connus sous le nom de Brissotins.
Leur crime ? Après la victoire de Valmy (20 septembre 1792) et l'instauration de la République, les Girondins, adeptes d'un pouvoir décentralisé, auraient souhaiter arrêter le cours de la Révolution.
Mais au printemps 1793, une succession de défaites militaires ranime la crainte de l'invasion. Les Vendéens se soulèvent de leur côté pour échapper à la levée en masse. La disette et l'inflation réapparaissent de plus belle.
Au contraire des Girondins, les députés de la Montagne (ainsi appelés parce qu'ils siègent en haut de l'Assemblée) préconisent des mesures draconiennes. Robespierre, leur chef, craint qu'une interruption du processus révolutionnaire n'entraîne une restauration la monarchie.
Les Montagnards font voter une loi sur le cours forcé de l'assignat et ils obtiennent le lancement d'un «emprunt forcé» sur les riches. Ils créent aussi un Tribunal révolutionnaire et un Comité de Salut public.
Les Montagnards bénéficient du soutien des sans-culottes parisiens, de la Commune de Paris et du club des Jacobins, ainsi que des bourgeois enrichis par la vente des biens nationaux. Leurs mesures extrêmes leur rallient aussi le mouvement parisien des Enragés de Jacques Roux.
Les Girondins, bien que tenant les rênes du gouvernement, sont acculés par les groupes de pression parisiens et impuissants à mobiliser leurs propres partisans, pour la plupart en province.
Ils tentent de faire mettre en accusation Jean-Paul Marat, un agitateur populaire qui sait mieux que quiconque manoeuvrer les sans-culottes des sections parisiennes.
Marat par Joseph Boze (Paris, musée Carnavalet)
De façon prévisible, celui-ci est acquitté par le Tribunal révolutionnaire qu'il a lui-même fondé. Il fait un retour triomphal à l'assemblée le 24 avril 1793.
Les Girondins mettent alors sur pied, à la Convention, une Commission des Douze chargée d'enquêter sur des pétitions contre eux-mêmes, qui circulent dans les sections parisiennes de sans-culottes.
Les Montagnards tentent une première fois, le 31 mai, d'organiser une insurrection populaire autour de l'Assemblée pour abattre leurs rivaux. Mais l'insurrection n'aboutit qu'à la suppression de la Commission des Douze.
L'insurrection du 2 juin, préparée avec soin par Marat, met en branle les sections parisiennes de sans-culottes et la garde nationale qui encerclent l'assemblée. Comme les députés sortent pour adjurer les manifestants de rentrer dans leurs sections, le sans-culotte Hanriot, à la tête de la garde nationale, menace de faire tirer les canonniers sur eux.
Les sans-culottes menacent les députés girondins le 31 mai 1793
(musée Carnavalet - Paris)
Penauds, les élus s'inclinent. Ils reprennent place dans les travées de l'assemblée et votent la mise en état d'arrestation de 29 des leurs, ainsi que l'exige l'insurrection parisienne. Les Girondins, arrêtés et retenus à leur domicile, s'enfuient et tentent sans succès de soulever les provinces. Mais la plupart seront rattrappés et guillotinés.
Les Montagnards ayant enfin les mains libres, ce sera pendant 13 mois la Terreur, voire la Grande Terreur, sous la dictature du Comité de Salut public, un gouvernement de sept membres dirigé avec autorité par Maximilien de Robespierre.