>> Toutes les rubriques <<
· Animaux - Oiseaux - (58)
· Mythologie Greco-romaine- (74)
· La(les)mode(s) - (17)
· Années 50 - (37)
· Arbres et arbustes (22)
· Préhistoire - (25)
· Au Jardin - (27)
· Parcs , réserves naturelles, zoos... (49)
· Bonjour + texte (589)
· Cadeaux de mes ami(e)s - (582)
Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
10 juin 1794
Par le décret du 22 prairial An II (10 juin 1794), l'assemblée de la Convention réduit les procès révolutionnaires à une simple formalité.
L'assemblée parisienne avait mis «la Terreur à l'ordre du jour»le 5 septembre 1793 mais la répression, les arrestations arbitraires et la peur de la guillotine n'avaient pas suffi à faire reculer les menaces qui pesaient sur la Révolution française et la République.
Celles-ci étaient tout à la fois menacées par l'opposition royaliste, les catholiques restés fidèles à leur foi et les gouvernements étrangers qui craignaient les velléités expansionnistes des armées françaises.
Devant la Convention, Maximilien de Robespierre, qui préside en dictateur le Comité de Salut Public, autrement dit le gouvernement du pays, justifie la Terreur avec des mots terribles : «La Terreur n'est pas autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible !» Il convainc les députés de voter le décret du 22 prairial. C'est le début de la Grande Terreur à Paris comme dans les départements où les représentants en mission répriment les menées anti-révolutionnaires avec plus ou moins de zèle.
Les noyades de nantes,
par le conventionnel Carrier en 1793
(gravure de Duplessis-Berteaux)
Au total, la chasse aux suspects par la Convention montagnarde et le Comité de Salut Public vont faire environ 40.000 victimes dans l'ensemble du pays, du 5 septembre 1793 à la chute de Robespierre, le 27 juillet 1794. 17.000 victimes sont guillotinées et les autres tuées de diverses façons (fusillades, noyades,...).
Malgré ces excès, la France se reprend à espérer. À l'intérieur, les révoltes sont étouffées, Vendée mise à part. Lyon et Toulon se soumettent et, aux frontières, les armées reprennent vigueur... La victoire de Fleurus écarte le danger d'invasion.
À l'été 1794, la sécurité de la France semble enfin assurée. Beaucoup de députés de la Convention aspirent désormais à profiter tranquillement de leur pouvoir ainsi que de leurs richesses (souvent mal acquises). Ils ont le sentiment que les principaux buts de la Révolution ont été atteints et se réjouissent des perspectives de conquête ouvertes par la victoire des armes. L'abolition des privilèges de naissance est irréversible, les «frontières naturelles» sont à portée de main et la séparation de l'Église et de l'État est entrée dans les faits.
Les députés s'impatientent devant le régime de Terreur sur lequel s'appuie Robespierre et qui constitue une menace perpétuelle au-dessus de leurs têtes. Ils reprochent par ailleurs à l'Incorruptible d'avoir instauré la Fête de l'Être suprême et de préparer ainsi le retour de la religion. Ils s'inquiètent aussi de ses tractations secrètes avec l'Angleterre, en prélude à un accord de paix qu'ils jugent prématuré. Fin juillet 1794, après sept semaines de folie meurtrière, le temps de la Grande Terreur... et celui de Robespierre leur semble révolu.