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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Malgré la fin de l’antagonisme Est-Ouest et la fin des conflits qui ont ensanglanté le XXe siècle, le monde n’a pas trouvé son équilibre.
Peut-on encore espérer au XXIe siècle l’avènement d’une ère de paix et de partage ? Un nouvel ordre économique mondial se mettra obligatoirement en place dans les prochaines décennies.
Mais, avons-nous les moyens et surtout la volonté de gommer les déséquilibres qui n’ont fait que s’accroître entre les quelques pays qui constituent le peloton des plus riches et le reste du monde ?
L’espoir de connaître une ère de paix succéder à la guerre froide a été déçu. Les conflits frontaliers, les guerres civiles et le terrorisme n’ont jamais cessé.
Ce nouveau siècle est placé sous le signe de la mondialisation. Mais, paradoxalement, cette mondialisation ne fait que renforcer le culte de l’individu au détriment de celui de la collectivité.
Une démographie déséquilibrée
Le premier facteur préoccupant en ce début de siècle est l’état de la démographie mondiale. Evaluée à 252 millions dans les premières années du christianisme, la population mondiale dépasse aujourd’hui 6 milliards. Les statistiques semblent montrer que la Terre comptera entre 7 et 8 milliards d’individus à l’aube de 2025.
Ce n’est pas l’augmentation par elle-même qui est problématique mais plutôt le fait qu’elle soit très déséquilibrée.
Dans les pays développés, la population est vieillissante alors que dans le tiers-monde, la natalité augmente.
Au milieu des années 90, un tiers de la population mondiale avait moins de 15 ans. Mais, ce sont les pays sous-développés qui assuraient ce renouvellement.
Dans les pays industrialisés, Europe et Amérique du Nord principalement, le renouvellement des générations n’est plus assuré.
Pourtant, ces nations qui ne rassemblent qu’environ un milliard d’individus accaparent 80% de la richesse mondiale.
Cette petite minorité est la principale bénéficiaire des innovations et des progrès.
Montréal. (image maha-online)
Cette inégalité est particulièrement flagrante dans le domaine de la santé. Plus de 200 millions d’Africains souffrent du paludisme et environ un million d’enfants en meurent chaque année.
L’Asie représente 60% de la population mondiale. La Chine et l’Inde qui sont les deux pays les plus peuplés au monde sont aussi les deux pays où les inégalités sociales sont les plus marquées.
Ces deux pays pourraient bien devenir un jour les deux premières puissances du monde.
La cité interdite de Beijing à Pékin. (image Charles Mellier)
Cependant, il ne faut pas croire que c’est une forte démographie qui est la cause d’une plus grande pauvreté. Le problème est celui du développement qui doit accompagner cette croissance démographique.
Et c’est là tout le problème du tiers-monde aussi bien que des pays comme la Chine ou l’Inde.
Si New Delhi est devenue une mégalopole avec près de 20 millions d’habitants, elle conserve un très faible pouvoir décisionnel.
Ce n’est pas le cas de New York ou de Paris.
Wall Street. Première place boursière. (image wilhelmja)
Le taux d’alphabétisation est un bon critère pour connaître la situation sociale d’un pays. 26% de la population mondiale ne sait ni lire, ni écrire. L’Afrique du Nord et sahélienne est la partie du monde qui est la plus touchée par l’illettrisme.
L’avenir d’un peuple se joue à l’école.
Contrastes à Marrakech. (image Ahron de Leeuw )
De plus, même dans les pays où la scolarisation a beaucoup progressé, comme la Chine, l’Inde ou plusieurs pays d’Afrique, des disparités importantes subsistent : les zones rurales sont défavorisées et les garçons sont prioritaires sur les filles.
Des pays riches fragiles
Outre un problème de vieillissement de la population, les pays les plus riches du monde qui sont concentrés en Europe et en Amérique du Nord, connaissent avec le XXIe siècle des fractures sociales de plus en plus marquées.
L'île de la Cité à Paris. L'un des quartiers les plus riches de la capitale. (image Ktylerconk )
Si les richesses sont très mal réparties dans le monde, elles le sont également au sein de chaque nation.
Doit-on incriminer la mondialisation ? Certains le pensent et l’accusent d’exacerber le chômage et la pauvreté au profit d’une poignée d’individus.
En toute logique, la mondialisation aurait dû enrichir pays riches et pays pauvres grâce à un meilleur échange et une coopération entre états.
Le déséquilibre géographique, que ce soit dans les pays riches ou pauvres, s’est installé au profit des villes. Cette concentration de population entraîne d’importants problèmes de cohabitation interethnique et de coexistence entre nantis et exclus.
Mais Paris, c'est aussi Nanterre. (image Felipe Bachomo)
Si un gouvernement ne peut remédier à des fractures sociales de plus en plus apparentes, il perd automatiquement de son autorité.
Cette autorité est alors transférée vers des organisations criminelles qui s’imposent comme un nouveau pouvoir.
Les exclusions, la pauvreté et la carence étatique profitent toujours aux bandes organisées. C’est un cocktail extrêmement dangereux qui peut exploser à tout moment comme ça a été le cas à Los Angeles en 1992 ou en France en 2005.
Emeutes en France en 2005. Document AFP
Il n’est donc pas étonnant que les grandes organisations criminelles comme la Mafia ou les Triades chinoises bénéficient d’une assise aussi solide.
Véritables Etats dans l’Etat, ces multinationales du crime, contrôlent de vastes régions où les populations pauvres vivent sous leur protection.
Les petits gangs qui sévissent dans toutes les banlieues des pays industrialisés n’ont fait que mettre en pratique de manière locale cette politique de « protection ».
Le trafic de drogue finance toutes les organisations criminelles mais également les mouvements de guérilla.
Par exemple, l’héroïne subvient aux besoins des milices libanaises de la plaine de la Beqaa, aux Tigres tamouls du Sri Lanka ou aux groupes armés afghans.
Emeutes à Los Angeles en 1992. (image Streetgangs)
La production des drogues dans le monde est directement liée à la pauvreté des pays producteurs.
Le pavot (plante à partir de laquelle, on produit de l’héroïne) en Asie centrale ou la coca (fournit la cocaïne) en Amérique latine, constituent la première source de revenus des petits agriculteurs.
Comme chacun peut le constater au quotidien, aucun gouvernement des pays les plus industrialisés n’a, à ce jour, su résoudre ces conflits et mettre un terme à cette fracture sociale.
La mondialisation du commerce
Commencée au XXe siècle, la mondialisation du commerce est en pleine explosion depuis le début du XXIe siècle.
Il est indéniable que le commerce international est un puissant facteur de croissance et de prospérité.
Cependant, on constate que cette ouverture n’a pas répondu aux attentes des peuples.
Là encore, les bénéfices de cette mondialisation sont concentrés entre les mains de quelques grosses multinationales.
Distribution de nourriture au Burkina Faso en 2005. (image Wendkuni)
Le XXe siècle a marqué un bouleversement positif des conditions de travail dans les pays industrialisés.
Ces acquis sont aujourd’hui remis en cause et la mondialisation semble rimer avec crise économique.
Les emplois précaires fleurissent, tandis que dans les pays en voie de développement, des versions modernes de l’esclavage se sont mises en place.
Alors que cette mondialisation aurait dû encourager l’entraide, on assiste aujourd’hui au triomphe de l’individu.
Le retour au libéralisme à l’Ouest et l’effondrement du communisme à l’Est ont contribué à discréditer les solutions collectives.
L’individu est obligé d' assumer son propre destin.
La famine tue plus que la guerre dans le monde. (image Filipe Moreira)
Si on devait définir ce début de siècle, on pourrait parler de « culte du consommateur ». L’individu est sollicité en permanence et on lui façonne des besoins sur-mesures.
La publicité répond-elle à nos attentes ou provoque t-elle nos attentes ?
Le culte du consommateur est arrivé en Chine. (image Yoshimai)
Certes, nous sommes des consommateurs plus libres mais nous sommes également beaucoup plus exposés.
La libéralisation des crédits à la consommation n’a fait qu’amplifier l’écart entre les différentes classes sociales.
Dans un système où le « chacun pour soi » est la règle, seuls les mieux armés peuvent y trouver leur compte.
Les droits de l'homme: une valeur universelle
Le centre de gravité de l’économie mondiale s’est déplacé vers l’Asie. La Chine fait rêver les investisseurs.
Mais qui se préoccupe vraiment des droits de l’homme que ce soit en Asie ou ailleurs ? Dans les années 90, l’Organisation internationale du travail a dénoncé les 3 000 camps chinois de « rééducation », où entre 12 et 16 millions de personnes, travaillaient au profit de « l’économie socialiste de marché ».
Régulièrement, les problèmes liés aux droits de l’homme sont évoqués concernant la Chine mais les intérêts financiers sont tels que l’humanisme passe au second plan.
Au Pakistan, on évalue à environ 20 millions de personnes dont près de la moitié d’enfants, le nombre d’individus considérés comme de véritables esclaves.
Les droits de l’homme sont une valeur universelle qu’il nous faudra absolument préserver si nous voulons que le XXIe siècle ne devienne pas le symbole de la régression sociale.
Notre siècle est celui des contrastes et des contradictions. En Afrique subsaharienne, on peut trouver des cyber-cafés au bord de la route et à quelques kilomètres des villages sans électricité.
Dans les grandes villes d’Afrique, la modernité côtoie des coutumes ancestrales comme la polygamie, l’excision ou la déscolarisation des filles.
A New Delhi, le contraste entre modernité et tradition est saisissant : immeubles ultramodernes d’un côté et vaches sacrées déambulant dans les rues de l'autre.
Contrastes en Inde. (image mckaysavage)
En Chine, les grandes villes ont intégré les cultures occidentales. Le Pékin moderne est symbolisé par la Cybertower et d’une manière générale par des buildings bâtis sur le modèle américain.
La main d’œuvre sous payée venue des campagnes s’entasse dans les périphéries des villes et dans des conditions d’hygiène dignes du 19e siècle.
Le Péking moderne. (image Yoshima)
Si nous voulons vraiment que l’humanité survive aux futurs bouleversements climatiques qui l’attendent, il nous faudra, de manière individuelle, ré-apprendre à raisonner en terme de « collectif ».
Nous sommes souvent fascinés par l’organisation sociale des insectes dits sociaux. La répartition des taches de certaines espèces de fourmis est similaire à la nôtre : ouvriers, soldats et reine.
Il existe cependant une différence fondamentale entre leur organisation et la nôtre. Chaque individu de la colonie ne raisonne qu’en terme de survie de la colonie. Les besoins individuels ne sont pas pris en compte.
Notre avenir ne dépend que de notre faculté à modifier cet état d’esprit.
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