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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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17 juin 1789
Quelques semaines plus tôt, le roi Louis XVI a réuni les états généraux avec des représentants des trois ordres, clergé, noblesse et tiers état (bourgeoisie), en vue de trouver une solution à la faillite qui menace le gouvernement.
Héritée d'une tradition médiévale, l'assemblée des états généraux comporte des représentants des trois ordres : clergé, noblesse et tiers état. Le tiers état représente les Français qui n'ont droit à aucun privilège particulier. Ses députés sont issus de la bourgeoisie. La majorité est composée d'avocats.
Considérant, selon le mot de Sieyès, qu'ils représentent les «quatre-vingt-seizièmes de la Nation», les députés du tiers état rejettent la division en trois ordres, se proclament Assemblée nationale mais aussi s'arrogent le droit d'autoriser la perception des impôts. A l'imitation des conventionnels américains... et des indépendantistes corses, les députés envisagent par ailleurs de fixer par écrit les futures règles de gouvernement et les attributions de chacun (roi, ministres, députés,...) dans une Constitution.
Le roi Louis XVI prend fort mal la chose et, sur les conseils de son entourage, fait fermer la salle des Menus Plaisirs où les députés ont pris l'habitude de se réunir. Qu'à cela ne tienne. Le 20 juin, les députés se retrouvent dans une autre salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils jurent sous la présidence de Bailly, «de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides».
Le serment du jeu de paume par David
(Paris,musée Carnavalet)
Trois jours plus tard, le 23 juin, le roi Louis XVI se décide à adresser à l'ensemble des députés un langage de fermeté, leur ordonnant de délibérer séparément. Mais le tiers état et ses alliés du clergé refusent de se soumettre. Le maître des cérémonies rappelle sans succès l'injonction royale au président de l'Assemblée, Bailly.
La postérité va magnifier l'incident en prêtant au tribun Mirabeau la célèbre harangue : «Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté nationale et que nous n'en sortirons que par la puissance des baïonnettes». Des gardes entrent dans la salle pour la faire évacuer. Mais voilà que des députés issus de la noblesse s'interposent. Rien moins que le marquis de La Fayette et le duc de La Rochefoucauld. Les gardes n'osent pas agir et se retirent. Informé de l'incident, le roi se soumet : «S'ils ne veulent pas s'en aller, qu'ils y restent !»
Dès le lendemain, 46 députés de la noblesse libérale conduits par le duc d'Orléans en personne (le cousin du roi) se rallient aux députés du tiers état et du clergé au sein de la nouvelle Assemblée nationale.
Le 27 juin, sur le conseil de son ministre Necker, le roi ordonne finalement à l'ensemble des députés de rejoindre l'Assemblée nationale.
Pendant ce temps, dans les campagnes, les paysans s'agitent et commencent à s'en prendre aux châteaux et aux «terriers», les vieux registres sur lesquels sont inscrits les droits de propriété des seigneurs et les droits féodaux. Les rumeurs de massacres se répandent d'un village à l'autre. C'est la «Grande Peur».
À la lumière de ces incidents, les députés comprennent que la refonte des impôts ne suffira pas à ramener la sérénité dans le pays. Ils décident de remettre à plat les institutions monarchiques, un ensemble de droits et de pratiques fondés sur les coutumes et les aléas de l'Histoire...
Le 9 juillet 1789, ils officialisent leur projet de donner une Constitution au royaume. Ils se proclament «Assemblée nationale constituante». C'en est fini de l'absolutisme royal. La Révolution commence.