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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Environnement - Guerre de l’eau ?

Publié à 15:03 par acoeuretacris Tags : environnement guerre de l eau
Environnement - Guerre de l’eau ?

 

 

La prochaine guerre mondiale sera t-elle la guerre de l’eau ?


La surface de la Terre est recouverte à 70% par de l'’eau à l’état liquide. A cela, il faut rajouter l’eau, à l’état solide, que l’on trouve sous forme de glace.
Pourtant, l’eau douce, essentielle à notre survie, ne correspond qu’à 3% de toute l’eau présente sur Terre.
De plus, près des quatre cinquièmes de cette eau douce sont prisonniers des régions polaires sous forme de glaciers; un cinquième se situe sous terre, dans les nappes souterraines. Seul 0,3'% de l'eau douce existe sous forme liquide dans les fleuves, lacs, rivières et marécages.
Ce sont ces 0,3% qui sont les plus facilement exploitables par l’homme.


La pollution et le réchauffement de la planète sont deux menaces qui mettent en péril les ressources d’eau. L’eau douce qui est accessible est très inégalement répartie sur l’ensemble de notre planète.

L’agriculture intensive et l’augmentation de la population créent une demande croissante. Nous sollicitons de manière irresponsable nos ressources sans penser à préserver nos réserves.


L’eau douce accessible


L'eau consommée provient d'une part des fleuves, des rivières et des lacs (eau de surface), d'autre part des aquifères, réservoirs naturels dans les roches poreuses (nappes souterraines). Une petite quantité est aussi produite par dessalement, mais peu de pays peuvent s'offrir ce procédé coûteux. L'eau de surface a l'avantage d'être accessible et peut être considérée comme une ressource renouvelable, car elle est rapidement réalimentée. Malheureusement, elle est aussi facilement polluée.


Avec une superficie globale de 244 000 km², les Grands Lacs constituent le plus vaste ensemble de lacs d’eau douce du monde. A la frontière des Etats-Unis et du Canada, les Grands Lacs sont constitués du lac Michigan, entièrement aux Etats-Unis, du Lac Supérieur, du Lac Huron, du lac Ontario et du lac Erié.
Les célèbres chutes du Niagara sont nées de la dénivellation entre l’Erié et l’Ontario.


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Les Chutes du Niagara. Image Paul Mannix


Les rives des Grands Lacs sont très urbanisées. Les villes puisent d’énormes quantités d’eau dans ces réserves.
Depuis plusieurs années, on a constaté une baisse des précipitations qui, associée à l’utilisation intensive, commence à affecter le niveau des lacs.


Au niveau mondial, les besoins domestiques représentent moins du dixième de la consommation totale d'eau, et l'activité industrielle quelque 25 %.


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Lac Michigan. Image BitHead


L'agriculture est la plus grosse consommatrice, et de loin puisqu’elle en exploite près de 60 %, venant surtout des fleuves et rivières.



La majeure partie de cette eau sert à l'irrigation, et, une fois qu'on l'a utilisée, elle s'évapore souvent au lieu de retourner grossir les cours d'eau naturels. Dans les zones arides, de l'Ouest américain à la Chine, l'irrigation a parfois asséché d'importants cours d'eau.


Limiter la consommation domestique contribue à préserver l'eau, mais réduire les usages agricoles a un impact encore plus grand. La micro-irrigation, selon le principe du goutte-à-goutte, permet de réduire la consommation d'eau de plus de 250 %. Cette technique est malheureusement très coûteuse.


Pour les cultures extensives, telle la céréaliculture, faire pousser des variétés résistantes à la sécheresse peut permettre des économies encore plus importantes.


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A cause d'un détournement pour les besoins de l'irrigation, la Mer d'Aral est aujourd'hui presque asséchée. Image Pierre A.  FRADIN


La pollution de l’eau est un enjeu primordial pour le XXIe siècle. Il est impératif de préserver cette eau de surface. Or, la réglementation est bien trop laxiste, voire inexistante dans certains pays.


La pollution de l’eau


L’agriculture intensive est une source importante de pollution. L’épandage d’engrais accroît la quantité de nitrates et de phosphates dans le sol, ce qui perturbe les cycles de l’azote et du phosphore. Quant aux pesticides, herbicides et fongicides pulvérisés sur les cultures, ils agissent sans distinction sur l’ensemble de l’écosystème et pénètrent du même coup dans la chaîne alimentaire.


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Le lac Titicaca à 3 812 m est le plus grand lac d'eau douce d'Amérique du Sud. Image Vitch


Dans les fermes d’élevage intensif, les déjections animales amènent dans les sols de grandes quantités de nitrates qui s’infiltrent ensuite dans la nappe phréatique.


Les rivières des pays industrialisés doivent être protégées afin que soient préservées les ressources en eau douce et les espèces animales et végétales qui en dépendent.


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Vue aérienne du Grand Lac Salé. Tous les lacs ne contiennent pas de l'eau douce. Certains sont salins. Great Salt Lake est presque cinq fois plus salé que les océans. Image Jurvetson


Le déversement des ordures ménagères et des déchets industriels, l'extraction minière à ciel ouvert, l'industrie du bâtiment et la culture intensive sont autant d'activités pouvant contaminer les sols et aboutir à l'accumulation de substances nocives chez les plantes et les animaux, y compris l'homme. De plus, les polluants déversés sur les sols sont entraînés par les eaux d'infiltration et rejoignent les eaux souterraines et les cours d'eau, accroissant ainsi les superficies affectées par la pollution et menaçant les ressources en eau potable.


L’eau à l’état solide


Seul continent inhabité, l’Antarctique, d’une superficie totale de 14 200 000 km2, est recouvert à 98% d’une calotte glaciaire qui atteint plus de 4 000 mètres d’épaisseur par endroits.


Cette couche de glace, qu’on appelle un inlandsis, renferme 90% des réserves d’eau douce du globe (30 millions de km3).


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Vue aérienne du Groenland. Image Nullsession


L’exploitation de cette eau douce demanderait d’énormes moyens techniques et financiers. De plus, le problème qui se pose à nous est la fonte de la calotte glaciaire, due au réchauffement du climat.
D’après les dernières études, le climatologue James Hansen (Goddard Institute for Space Studies, NY) a souligné que c’est sous les hautes latitudes de l’hémisphère Nord, près du pôle, que le réchauffement est le plus marqué.


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Iceberg à la dérive. Image Tiswango


Outre le fait que cette fonte de la calotte glaciaire entraînera une montée du niveau des mers, ce sont également les plus grosses réserves d’eau douce qui s’évaporent.


Les autres sources d’eau douce


Il y a d’autres sources pour obtenir de l’eau potable mais elles sont bien plus difficiles à exploiter.


Par exemple, dans certaines régions arides, le dessalement de l'eau de mer devient économiquement viable (surtout si on se sert de l'énergie solaire). Diverses méthodes sont utilisées, dont la distillation (ébullition suivie d'une condensation) ou l'électrodialyse (méthode électrique permettant de séparer et d'éliminer les ions chargés qui constituent le sel et les autres corps dissous).

 

 

Le dessalement de l’eau de mer est très coûteux et donc peu utilisé.


L’eau souterraine est une autre source utilisée depuis toujours par l’homme. Les nappes souterraines et les aquifères restent aujourd'hui vitaux dans de nombreuses régions sèches du monde.


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Rivière souterraine à Palawan. Image Emmanslayer


L'eau souterraine est souvent présente dans des endroits où l'eau de surface est rare. L'inconvénient est que ses réserves se reconstituent très lentement.


Si l'on utilise trop d'eau, la diminution des nappes peut être très rapide. En Inde du Sud, on a enregistré en une seule année des chutes de niveau supérieures à 25 m.
Dans les Grandes Plaines américaines, la baisse du niveau des nappes phréatiques menace certaines des cultures les plus productives du monde. Et cela dans un avenir très proche, moins de 50 ans.


Une guerre de l’eau est-elle à prévoir ?


Dans un rapport intitulé "Eviter un changement climatique dangereux", le professeur David King estime qu’une augmentation de la température qui pourrait bien être supérieure à 3 degrés Celsius au cours des prochaines décennies exposerait à la famine jusqu'à 400 millions de personnes dans le monde et entre 1,2 et 3 milliards de personnes souffriraient d'un accès insuffisant à l'eau.


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Un puit dans le Sahara. 50% de la population en Afrique ne dispose que d'une eau de qualité médiocre ce qui entraîne de nombreuses maladies. Image Steve Monty


Ce rapport est d’ailleurs bien plus « optimiste » que celui de l’ONU, publié en 2003. Ce rapport prévoyait que les réserves moyennes d'eau par personne baisseraient de plus d'un tiers en vingt ans et que 7 milliards d'hommes pourraient être confrontés à un manque d'eau en 2050, à moins de prendre des mesures urgentes.


Aujourd’hui déjà, plus de 250 des principaux bassins fluviaux mondiaux sont à cheval sur plus d'un État, et, selon les experts, la menace de «guerres de l'eau» croît avec l'augmentation de la population.


Les points chauds, susceptibles d'être l'objet d'un conflit, incluent le Moyen-Orient, l'Afrique du Sud et l'Asie centrale, régions où la pluviosité réduite engendre des tensions.


Le réchauffement de la planète va aggraver ce manque de pluviosité dans de nombreux pays. Même si l’on prend des mesures pour ne pas accélérer ce réchauffement, il est inexorable à long terme.


Il est donc plus qu’urgent d’arrêter de « faire l’autruche » et de préserver nos réserves dès maintenant.


Les ressources en eau n'évoluent pas contrairement à la pollution ou à la démographie mondiale.
Toujours dans la perspective d’un âge de la maturité de l’homme, abordé dans le dossier sur le réchauffement planétaire, le plus grand défi sera sans nul doute de partager équitablement l’eau douce, contrairement à ce qui se pratique aujourd’hui.