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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Curiosités - Palais Idéal du Facteur Cheval -

Publié à 17:32 par acoeuretacris Tags : curiosites palais idéal
Curiosités - Palais Idéal du Facteur Cheval -

 

Joseph Ferdinand Cheval, plus connu sous le nom du facteur Cheval, (19 avril 1836 à Charmes-sur-l'Herbasse, Drôme, France – 19 août 1924 à Hauterives, Drôme) est un facteur français, célèbre pour avoir passé 33 ans de sa vie à édifier un « Palais idéal » et huit années supplémentaires à bâtir son propre tombeau, tous deux considérés comme des chefs-d'œuvre d'architecture naïve.

 

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Après l'obtention de son certificat d'études primaires, il devient, à l'âge de treize ans, apprenti boulanger, profession dans laquelle il travaille durant quelques années.

 

Le 12 juillet 1867, il est officiellement nommé facteur.

 

En 1869, il est affecté à Hauterives, à une douzaine de kilomètres de son village natal, ayant en charge la « tournée de Tersanne », une tournée pédestre quotidienne de 33 km.

 

Dès le début de ses longues tournées, qui n'avaient pas le même rythme que les tournées cyclistes ou motorisées d'un « préposé » rural du XXIe siècle, il occupe ses heures de randonnée à de longues rêveries au cours desquelles il bâtit un « palais féerique », rêveries qui ne commenceront à être concrétisées qu'une dizaine d'années plus tard.

 

Un jour d'avril 1879, il tombe à cause d'une pierre. Examinant de plus prés le caillou, il est saisi par son aspect biscornu et le conserve dans sa poche. Emerveillé par l'étrange beauté des pierres qu'il croise sur son chemin, le facteur commence une collection, sortant régulièrement sa brouette pour pouvoir transporter sa collecte.

 

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Revenu à son domicile, il passe de longues heures à la mise en œuvre de son rêve, travaillant de nuit à la lueur d'une lampe à pétrole. Il est alors considéré comme un excentrique par les gens du cru, qui ne disposent pas de la vision d'ensemble qu'avait l'architecte.

 

Cheval passe les vingt premières années à construire la façade est, de ce qu'il nommera globalement le Temple de la Nature (Le terme de Palais Idéal n'a été donné par Cheval qu'après sa rencontre avec le barde alpin Émile Roux Parassac en 1904).

 

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Vue de la façade est

 

On peut suivre là toute l'évolution intuitive, partie par partie, de notre architecte naïf dans l'élaboration de son Palais. C'est une évolution qui va de l'organique, telle une végétation luxuriante qui se répand autour de grottes et d'alcôves, à l'organisation symétrique d'une façade majestueuse.

 

Ferdinand Cheval commença tout d'abord par creuser un bassin et à former autour une cascade : la Source de Vie (1879-1881). Poursuivant vers le nord, prenant de la hauteur, il construisit une seconde cascade, la Source de la Sagesse (1881-1884). Puis vient ce grand temple à la façade symétrique et aux colonnes boursoufflées, le Monument égyptien (1884-1891) qui deviendra le Temple de la Nature. À partir de 1891, comme voulant établir une symétrie de taille avec la partie Nord, Cheval s'attaque au Sud, avec l'édification du Temple Hindou (1891-1895), à la faune et à la flore exotiques, et qui finira gardé par les trois impressionnants Géants (1895-1899) (représentant César, Vercingétorix et Archimède).

 

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Les trois Géants

 

« La grotte où il y a 3 géants c'est un peu de l'égyptien, en dessous on voit 2 momies que j'ai façonnées et sculptées. Ces 3 géants supportent la Tour de Barbarie où dans un [sic] oasis croissent les figuiers, les cactus, des palmiers, des aloès, des oliviers gardés par la loutre et le guépard. À la source de la vie j'ai puisé mon génie »

 

(Ferdinand Cheval, 1911)

 

 

 

 

 

Beaucoup moins organique, plus rigoureuse et délimitée dans ses formes, la façade ouestest ornée d'architectures miniatures du monde entier placées dans des alcôves : une Mosquée, un Temple Hindou, un chalet suisse, la Maison Carrée d'Alger, un château du Moyen Âge. On accède également par là à une galerie de vingt mètres de long, s'enfonçant dans le Palais et agrémentée de sculptures. Au-dessus se trouve une grande terrasse de 23 mètres de long (quasiment la totalité de la longueur du Palais) à laquelle on accède grâce à des escaliers.

 

 

 

 

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Façade ouest

 

 

 

 

Au nord se trouve le côté du Temple de la Nature, des grottes et toutes sortes d'animaux (cerf, pélicans, crocodile...). Le sud, assez dépouillé, est un hommage de Cheval aux temps anciens, à travers un musée antédiluvien ; c'est aussi un accès dégagé de la terrasse, avec escalier et balcon.

 

 

 

 

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Détail de la façade nord

 

 

 

Ferdinand Cheval acheva la construction du Palais Idéal en 1912.

 

 

 

 

Pour faire de son œuvre un témoignage pour les générations futures, il a gravé de nombreuses phrases sur les murs, prenant parfois le visiteur à parti. Ainsi peut-on y lire "tout ce que tu vois, passant est l'œuvre d'un paysan", "à cœur vaillant, rien d'impossible" ou encore "plus opiniâtre que moi se mette à l'ouvrage".

 

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"10 000 journées, 93 000 heures, 33 ans d'épreuves" ont été nécessaires à la construction du palais.

 

Après l'achèvement du Palais idéal, il manifeste son désir d'être plus tard enseveli dans l'enceinte même de son œuvre, ce que la loi française ne permet pas lorsque le corps n'est pas incinéré. L'usage de la crémation n'étant à l'époque pas du tout entré dans les mœurs en France, Ferdinand Cheval se résout alors à se conformer aux contraintes légales en se faisant inhumer, le moment venu, dans le cimetière communal, mais en choisissant lui-même la forme de son tombeau.

 

C'est ainsi qu'à partir de 1914, il passe huit années supplémentaires à charrier des pierres jusqu'au cimetière d'Hauterives et à les assembler, pour former le Tombeau du silence et du repos sans fin, achevé en 1922.

 

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Il y est inhumé après son décès, survenu en 1924.

 

 

Commentaires (2)



jerôme
Respect pour homme qui pourrait nous ressembler si nous avions le courage de nous exprimer avec ce qu'il y a de beau en nous...hommage et encore respect.


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