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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Le cheval est fier, ardent et impétueux, disait le naturaliste Georges Buffon. Symbole de puissance et de liberté, le cheval a intensifié le désir des hommes de le domestiquer, plus que n’importe quel autre équidé.
Divinisé par les Grecs, adulé par les Indiens et les Arabes, le cheval a une longue histoire qui débute à l’Eocène.
Les Equidés
D’après les fossiles connus, les premiers ongulés modernes apparaissent en Asie, dans le paléocène supérieur de Chine.
Radinskya représente le plus ancien périssodactyle et constitue, à ce jour, l’ancêtre commun des chevaux, rhinocéros et tapirs.
Le cheval appartient à l’ordre des périssodactyles, c’est-à-dire aux ongulés munis d’un nombre impair de doigts.
L’un de ces doigts est prédominant et assure le principal appui au sol de l’animal.
Equus caballus. image mikebaird
La famille des Equidae (équidés) réunit également les ânes et les zèbres. Réunis sous un seul genre, Equus, les équidés sont répartis en neuf espèces dont une espèce éteinte:
Equus caballus (cheval domestique) qui comprend la sous-espèce Equus caballus przewalskii (Cheval de przewalski) qui est le dernier cheval sauvage
Cheval de przewalski. image Houghtonabout
Equus asinus (âne sauvage d’Afrique)
Equus asinus.
Equus hemionus (âne sauvage d’Asie)
Equus hemionus. image Lip Kee
Equus kiang (kiang)
Equus kiang ou âne sauvage du Tibet. image Frankenschulz
Equus onager (Onagre)
Equus onager (Onagre). image Harry Moon
Equus grevyi (zèbre de Grévy)
Equus grevyi
Equus quagga:(espèce éteinte. Dernier spécimen mort en captivité en 1872)
Un ancêtre à quatre doigts
Les premiers équidés possédaient quatre doigts à l’extrémité de leurs membres antérieurs et seulement trois aux postérieurs.
Résultat d’une progressive adaptation à la course, le nombre de doigts reposant sur le sol s’est, au fil des âges, réduit à trois, puis deux, jusqu’à l’apparition d’un sabot unique, caractéristique du cheval actuel.
Apparu pendant l’Eocène, il y a environ 54 millions d’années, on a cru pendant longtemps que le plus lointain ancêtre du cheval avait pour nom Hyracotherium leporinum. Mais, des études récentes le place maintenant parmi les paléothères.
Reconstitution Hyracotherium ou Eohippus. image Mary Harrsh
Egalement connu sous le nom d’Eohippus, il avait la taille d’un lévrier et habitait principalement dans les régions boisées d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord.
Ce n’est qu’à la fin du Pliocène, il y a moins de deux millions d’années, que la forme actuelle du cheval se stabilise avec Pliohippus.
Découverts aux Etats-Unis, les fossiles attestent, pour la première fois, de la présence d’un doigt unique, surmonté par des membres plus allongés que ceux de ses prédécesseurs.
Les chevaux primitifs
Les premiers chevaux avaient la taille d'un mouton, plusieurs orteils à chaque pied et des dents adaptées à brouter les feuilles tendres.
Le schéma classique est celui d'une transformation d'un petit animal jusqu'au grandes espèces mangeuses d'herbe à un seul orteil.
En fait, bien que ce ne soit pas entièrement faux, l'histoire des chevaux est un peu plus complexe.
Les vrais chevaux du genre Equus sont apparus en Amérique du Nord. Orohippus agilis est l'un des plus anciens cheval connu. Ses dents à couronne basse étaient adaptées pour manger des feuilles. Mais, déjà, ses prémolaires augmentaient de taille. Il mesurait 40 cm au garrot.
Il y a environ 2,5 Ma, les vrais chevaux ont traversé le pont continental qui reliait l'Alaska et la Sibérie et se sont répandus en Eurasie et en Afrique.
Mesohippus bairdi vivait durant l'Oligocène en Amérique du Nord. Ses dents montrent une adaptation plus marquée aux aliments coriaces. C'est le cheval typique de l'Oligocène nord-américain. Haut d'environ 55 cm au garrot, il ressemblait au cheval actuel mais avec trois doigts.
Adaptation et climat
L’histoire des chevaux est intimement liée aux changements climatiques. Après une longue évolution nord-américaine au cours de l'Eocène, les chevaux ont migré vers l'Eurasie au cours de l'Oligocène.
Ces continents, encore reliés à l’époque, étaient à la veille de se séparer.
Déjà de grande taille, ils commencaient à ressembler aux chevaux actuels.
Les Anchitheriinae ont été les premiers à apparaître en Europe. Leur pied avait conservé trois orteils. Leur cou était plus long que celui des chevaux actuels.
Le groupe va alors évoluer surtout en Amérique du Nord. Il va devenir plus grand et plus adapté à la course.
A la fin de l'Eocène (35 Ma), le spaléothères sont devenus les périssodactyles dominants. Ils étaient encore assez petits. Cependant, Palaeotherium magnum atteignait la taille d'un grand poney.
Au cours de l’Oligocène, il y a environ 30 millions d’années, la régression des forets a contraint l’ensemble des équidés à gagner les prairies.
Ils ont du s’adapter à un sol plus dur et au milieu plus ouvert, fréquenté par de nombreux prédateurs.
Des membres plus longs favorisaient la fuite. Cette spécialisation s’est également traduite par la réduction progressive du nombre de doigts. Le coussinet plantaire a disparu pour laisser place à un sabot unique et solide.
Parallèlement, la taille et la puissance des chevaux a augmenté ; de même, la dentition s’est adaptée à leur nouveau régime alimentaire : la mastication d’herbes dures.
La chevauchée sauvage
Le début du miocène américain est marqué par un foisonnement de formes à trois doigts. Certains équidés comme Anchitherium vont coloniser les forêts d’Eurasie.
D’autres, comme Merychippus, gagnent les vastes prairies d’Amérique du Nord dont l’extension est favorisée par l’assèchement du climat.
Leurs dents se transforment alors en véritables meules, mieux adaptées aux graminées. Les prémolaires devinrent plus grandes et finirent par ressembler aux molaires.
Ce sont les précurseurs des chevaux modernes.
Hipparion colonise ensuite l’Eurasie et l’Afrique à la fin du miocène. Il y côtoie les premiers australopithèques avant de s’éteindre.
Les os des membres des chevaux actuels sont dotés d’un mécanisme de verrouillage qui permet à l’animal de se tenir debout sans effort. Hipparion ne disposait pas d’un tel mécanisme.
Crâne d'Hipparion. image Ghedo.
Egalement originaire d’Amérique du Nord, le cheval moderne (Equus) gagne l’Ancien Monde, il y a 2,5 millions d’années.
A peu près dans le même temps, il disparaît d’Amérique du Sud. Il n’y sera réintroduit que par les conquistadors.
Cheval moderne - image Stuck in Customs
La lignée des chevaux sauvages est aujourd’hui aux portes de l’extinction. Le cheval de Przewalski est le dernier cheval sauvage, c’est-à-dire dont le patrimoine génétique est resté pur.
Environ 1000 chevaux de Przewalski vivent en captivé dans le monde. Plusieurs opérations de mise en liberté sont actuellement en cours afin de le réintroduire dans son habitat naturel.