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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Cheval de Przewalski
Le Cheval sauvage
Les qualités de coursier et la puissance qu’il dégage ont valu au cheval d’être domestiqué. Le dernier cheval sauvage est le cheval de Przewalski (Equus caballus przewalskii) Aujourd’hui, la lignée des chevaux sauvages est au bord de l’extinction. On entend par cheval sauvage un cheval dont le patrimoine génétique est resté pur et n’a pas été affecté par celui des chevaux domestiqués.
Cheval de trait, pur-sang anglais ou trotteur français, on compte actuellement près de 200 races de chevaux domestiqués.
L’histoire du cheval de Przewalski
L’avis des zoologistes diverge concernant l’origine du cheval de Przewalski. Certains estiment qu’il serait une sous-espèce d’Equus caballus (cheval domestique), d’autres qu’il en est l’ancêtre et serait donc une espèce à part entière: Equus przewalskii
Egalement appelé cheval sauvage de Mongolie, il s’agit en tout cas d’une espèce très ancienne bien que sa découverte officielle ne date que du 19e siècle.
Cheval de Przewalski.
Lors des grandes invasions mongoles du 13e siècle, les guerriers de Gengis Khan ont déferlé en Europe occidentale, juchés sur de robustes petits chevaux. Il s’agissait du cheval de Przewalski, élevé dans les massifs montagneux de l’Altaï. C’est en 1879 qu’un Russe, d’origine polonaise, le colonel Przewalski ramena d’une expédition en Dzoungarie, région de Mongolie, la peau et le crâne d’un équidé inconnu jusqu’alors. L’étude de ces dépouilles fut à l’origine d’une importante controverse entre zoologues. Compte tenu de ses dimensions et de ses caractéristiques, on pouvait être en présence d’un hémione, équidé asiatique tenant à la fois de l’âne et du cheval.
L'hémione, un âne sauvage d'Asie. Image Lip Kee
Il s’avéra pourtant que l’équidé ramené par Przewalski était bien un authentique cheval, l’un des plus anciens jamais répertoriés et sans doute aux origines du cheval domestique. Cependant, certains naturalistes considèrent, encore aujourd’hui, que le cheval domestique proviendrait du tarpan, petit cheval ukrainien de 135 cm au garrot.
Malheureusement, on ne saura jamais la vérité.
Cheval de Przewalski. Image Jeff Kubina
En effet, le tarpan a disparu par la faute de l’homme au 19e siècle. C’est en 1879 que le dernier tarpan sauvage est mort en liberté. Le dernier survivant est mort dans un zoo en 1887. Pour « compenser » cette extermination, un « faux tarpan » qui lui ressemble énormément, a été artificiellement reconstitué à partir de poneys polonais issus d’anciens croisements avec cette espèce.
Le Tarpan aujourd'hui. Image Nuakin
Le cheval de Przewalski n’a donc plus aucun rival pour lui contester son antériorité et la valeur de ses gènes.
En liberté, le cheval de Przewalski vivait à une altitude de 2 500 mètres dans une région montagneuse, proche du désert de Gobi.
Au début de chaque automne, il descendait vers les plaines désertiques pour trouver un climat plus doux. Il cherchait sa nourriture la nuit. Pendant la journée, il restait dans des ravins caillouteux.
Parfaitement adapté à cet environnement aride, ce cheval y vécut jusqu’en 1966, époque où le dernier groupe sauvage a été observé.
Cheval de Przewalski. Image The Ancien Brit
Tous les chevaux de Przewalski existant aujourd’hui descendent des onze chevaux enlevés de leur milieu naturel et d’une seule jument, capturée en 1947.
Placés dans des zoos ou des parcs animaliers, les derniers représentants de l’espèce sont environ 1 600. Grâce à quelques passionnés, des mesures de conservation ont été mises en place afin de reconstituer la population mongole. 250 individus ont été réintroduits dans la nature depuis une dizaine d’années.
Caractéristiques du cheval sauvage
Les chevaux domestiques varient selon les races et même selon les individus. Ils vont du très petit comme le Falabella, petit poney argentin de moins de 80 cm au garrot, au très grand comme le Shire, une race de cheval de trait mesurant près de 2 mètres au garrot.
Les robes sont également très variées.
Falabella, un petit poney argentin. Image Bill Strong...away chasing leprechauns...
Par contre, l’espèce sauvage répond à des critères précis. Il est facile de reconnaître un Przewalski.
Tous les chevaux mesurant moins de 148 cm au garrot sont qualifiés de poneys à l’exception du cheval de Przewalski.
Il mesure environ 1,40 m au garrot et sa robe est toujours de couleur isabelle ou louvet, c’est-à-dire beige avec les crins noirs. Il possède la plupart du temps des zébrures sur les pattes.
Cheval de Przewalski
Il n’a pas de toupet, c’est-à-dire de touffe de poils retombant sur le front, et sa crinière pousse droite sans retomber sur les côtés.
De plus, alors que les chevaux domestiques possèdent 64 chromosomes, lui en possède 66.
Le cheval domestique et le cheval de Przewalski peuvent pourtant s’hybrider. Leurs descendants seront fertiles. Ce n’est pas le cas des croisements entre le cheval et l’âne qui sont, eux, stériles.
Combat pour sauver le cheval de Przewalski
A l’époque de sa découverte, l’espèce était déjà rare car chassée par les Mongols. A la fin du 19e siècle, toutes sortes « d’explorateurs » en capturèrent pour les zoos, précipitant ainsi son extinction.
Heureusement, les scientifiques se mobilisèrent et se fixèrent pour but de réintroduire ce cheval en Mongolie et en Chine.
Jument de Przewalski et son poulain. Image Buckeye Beth
Dans les années 1990, une association française de protection du cheval de Przewalski, « Takh », qui veut dire « cheval sauvage » en Mongol, a reconstitué en Lozère un petit troupeau à partir de onze individus sélectionnés dans des zoos.
Ces chevaux vivent en liberté dans un parc de 400 hectares. Ils ont petit à petit réappris à vivre en liberté.
Le Causse Méjean est une région idéale pour permettre à ces chevaux de se réadapter à la vie sauvage.
Le cheval est très présent dans l'art pariétal du Paléolithique.
En Mongolie, c’est la réserve de Khomiin-Tal qui accueille les chevaux nés sur le Causse Méjean.
Les douze premiers chevaux ont été relâchés en septembre 2004. Des programmes similaires existent en Hollande et en Allemagne.
Poulain de Przewalski de 3 jours. Image Buckeye Beth
Dès 1994, plusieurs chevaux ont été réintroduits. Ils ont rapidement retrouvés leurs réflexes de conservation notamment en se défendant contre les attaques des loups.
L’action de protection du cheval de Przewalski n’est possible que grâce à la collaboration de plusieurs pays. Un important travail de sensibilisation est mené auprès des habitants afin de sauvegarder l’espèce.
Mustangs, Brumbies et chevaux de Namibie
Il existe en Amérique, en Australie et en Afrique de nombreux troupeaux qui vivent à l’état sauvage. Complètement indépendants de l’homme, peut-on malgré tout les qualifier de chevaux sauvages ?
Mustang
En Amérique du Nord, on trouve les Mustangs, de l’espagnol « mesteno » (vagabond). Ils ont été importés en Amérique par Cortès, en 1519.
Retournés à la vie sauvage, ils ont formé des groupes de chevaux libres, protégés par la loi. Harceler ou tuer un mustang constitue une infraction fédérale aux Etats-Unis.
Mustangs. Image NDomer73
Ils sont répartis dans dix Etats, les ¾ de la population vivant dans le Nevada.
Brumbies
Les Brumbies d’Australie sont les descendants des chevaux des colons anglais importés au 18e siècle. Ils connaissent un sort peu enviable. Retournés à l’état sauvage, ces chevaux se sont parfaitement adaptés à leur environnement.
Brumbies. Image Dr Snafu
Ils se sont tellement reproduits qu’ils ont fini par provoquer un déséquilibre écologique.
Le gouvernement australien a autorisé la chasse et l’abattage des chevaux pour réduire la population.
Brumbies. Image Yaruman5
Encouragés par les éleveurs de bétail, les battues au cours desquelles les chevaux sont abattus à coup de fusils à partir d’hélicoptères pourraient conduire vers l’extinction cette race.
Cheval de Namibie
Le cheval de Namibie, région d’Afrique du Sud-Ouest, est le résultat de croisements entre des chevaux importés d’Allemagne et des races locales.
Vers la fin du 19e siècle, le départ des colons entraîna la remise en liberté des troupeaux domestiqués.
Bon nombre ont péri au cours des grandes sécheresses. Cependant, un noyau d’irréductibles a réussi à survivre. Une cinquantaine de familles occupe une portion de 44 000 hectares dans un désert où règnent des températures extrêmes.
Chevaux de Namibie. Image Gregor Rohrig
Le sabot de ces chevaux est devenu très court sous l’effet abrasif des sols caillouteux. Quand les vents du désert soufflent jusqu’à 150 km/h, les chevaux se serrent les uns contre les autres, tête basse et attendent pendant des heures. Bien que « sauvages », les Mustangs, les Brumbies et les chevaux de Namibie sont les descendants de chevaux domestiques. Leur patrimoine génétique a été modifié par l’homme à un moment de leur histoire.
A ce titre, ces chevaux ne sont pas considérés comme de véritables chevaux sauvages.
Classification
Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Sous-phylum: Vertebrata
Classe: Mammalia
Sous-classe: Theria
Infraclasse:Eutheria
Ordre:Perissodactyla
Famille: Equidae
Genre: Equus
Espèce: Equus caballus
Sous-espèce: Equus caballus przewalskii
Le zèbre a l’allure, la rapidité et le sabot sûr propre aux équidés. Mais, ce drôle de cheval expose sans complexe sa robe rayée noir et blanc dans les grands espaces d’Afrique. Le zèbre vit exclusivement en Afrique où il existe trois espèces.
Dans l’ Antiquité, le zèbre était appelé hippotigris ou cheval tigre.
Le zèbre : trois espèces africaines
Comme le cheval ou l’âne, le zèbre appartient à la famille des équidés.
Le zèbre est un périssodactyle c’est-à-dire qu’il possède des doigts recouverts de corne en nombre impair.
Tous les équidés ont aujourd’hui un seul orteil, celui du milieu, muni d’un sabot massif et sur lequel le poids du corps est en équilibre.
Les zèbres vivent exclusivement en Afrique. On y distingue trois espèces :
La taille des zèbres peut varier entre 1,20 m et 1,60 m au garrot. Le plus grand est le zèbre de Grévy et le plus petit celui des plaines.
Le zèbre de Grévy est la plus grande espèce.
L’homme a essayé de domestiquer le zèbre mais les tentatives n'ont pas été une grande réussite.
Le Zèbre de Montagne (Equus zebra)
Ses oreilles sont plus grandes et sa robe soyeuse forme un pli caractéristique au niveau du cou. On compte deux sous-espèces : le zèbre de Hartmann et le zèbre du Cap.
Le zèbre de Hartmann (Equus zebra hartmannae) est confiné à la Namibie. La sécheresse est l'un des principaux facteurs du déclin de la population. Ce zèbre se défend vigoureusement contre ses prédateurs. On a observé un étalon qui, après avoir tué une hyène tachetée à coups de sabot, a continué de frapper la bête morte sur une distance de 100 m.
Le zèbre de Hartmann est grégaire et diurne. La population totale est estimée à environ 13 000 individus. Un étalon a une hauteur au garrot de 144 cm environ pour un poids maximum de 350 kg.
Le zèbre du Cap (Equus zebra zebra) avait pratiquement disparu au milieu des années 30. Sa population se reconstitue peu à peu dans des réserves. On compte environ 700 spécimens qui vivent essentiellement dans la réserve du Cap. La hauteur au garrot varie de 116 à 128 cm pour un poids de 230 à 260 kg.
Il vit dans les zones montagneuses.
Le zèbre de Grévy (Equus grevyi)
Il présente des rayures étroites et un ventre blanc ainsi que des oreilles arrondies. On pense qu’il fut le premier zèbre à évoluer peu après que les premiers équidés aient développé leurs sabots.
Alors que les deux autres espèces ont une vie sociale organisée en hardes, le zèbre de Grévy est plus solitaire.
On l’a baptisé ainsi car le premier spécimen décrit par les scientifiques fut un zèbre offert par le roi d’Ethiopie au Président français Jules Grévy en 1882.
Zèbre de Grevy. image kevinzim
Bien que protégée, cette espèce est toujours chassée pour sa peau. Il n’en reste que quelques milliers qui vivent dans le nord du Kenya dans des zones assez désertiques.
Le zèbre de Grévy se distingue des autres par la formation de petites hardes très fermées. Elles mélangent étalons, juments et poulains. Ils ne fondent pas de familles à proprement parler mais s’établissent sur un territoire dont ils refusent l’accès aux autres mâles territoriaux, n’accueillant que des femelles en rut.
Harde de zèbres de Grévy.
Régnant sur un domaine assez vaste, jusqu’à 10 Km², l’étalon de Grévy est plutôt solitaire, ne tolérant pas les autres mâles si les femelles sont prêtes à s’accoupler.
Le zèbre de Burchell (Equus burcelli)
C’est le plus fréquent dans les plaines d’Afrique. Un mâle peut peser jusqu’à 300 kg. Au galop, il atteint 60 km/h. On estime que la population est d’environ 300 000 individus. Ce sont ceux que l’on trouve actuellement dans les plaines, au sud de l’Ethiopie et du Soudan, dans le centre de l’Angola et en Afrique du Sud orientale.
Zèbre de Burchell
La taille au garrot varie de 130 à 140 cm pour un poids de 300 à 320 kg.
Les rayures du zèbre
Comme nos empreintes digitales, les rayures du zèbre lui sont propres : uniques, elles constituent une vraie carte d’identité qui assure la reconnaissance par les congénères.
Leurs dessins sont variables selon les espèces. Elles sont fines chez le zèbre de Grévy mais larges chez les deux autres espèces.
Depuis longtemps, les zoologistes tentent d’expliquer la présence de ces étonnantes zébrures incroyablement voyantes. Plusieurs hypothèses ont été émises.
Chaque zèbre possède des rayures qui lui sont propres
Actuellement, les scientifiques pensent que les rayures protègent les zèbres des piqûres de la mouche tsé-tsé. Cette piqûre est mortelle et transmet la maladie du sommeil.
C’est une hypothèse qui peut compléter celle du camouflage car quand on observe un zèbre dans une plaine, il se fond en fait très bien avec son environnement.
Pour d’autres scientifiques, les zébrures constituent des signaux à la fois optiques et chimiques dont la fonction majeure est d’aider à la cohésion de la harde.
Le zèbre est sociable
Les zèbres sont des mammifères grégaires avant tout. Ils vivent en hardes, par associations ou par familles. Sociables, ils paissent souvent avec d’autres herbivores comme les gnous.
Braire est pour le zèbre un geste social important, surtout lorsque la sécurité du troupeau est menacée.
Le zèbre de Burchell et le zèbre de montagne ont un mode de vie assez semblable. Il n’est pas basé sur la dominance territoriale d’un mâle mais sur la formation de clans.
Les zèbres de montagne constituent des groupes réduits, de 7 à 12 individus, avec un étalon à leur tête.
Amitiés de zèbres.
Les zèbres des plaines forment eux de vastes troupeaux structurés autour du noyau familial. Chaque cellule familiale comprend le mâle, une à six juments et les poulains. Au sein de cette structure, l’étalon protège avant tout, plus qu’il ne domine.
Au sein de la harde, les amitiés se nouent grâce aux séances de toilettage. L’un des zèbres saisit la peau de l’autre et le gratte doucement avec ses incisives.
Troupeau de zèbres
Le contact physique est très important pour le zèbre de Burchell
L’étalon
Les jeunes mâles célibataires forment des groupes qui perdurent environ deux ans. Jeux et duels leurs apprennent les techniques qui leur permettront de devenir chef de famille. Les étalons dominants seront ceux qui auront fait preuve de plus d’agilité, de rapidité et de réflexes.
Vers 4 ans, l’étalon est prêt à fonder une famille et part à la recherche d’une ou plusieurs juments.
Le combat entre étalons est un rituel immuable et nécessaire à la harde car elle a besoin d’un chef. La violence déployée par les mâles en cette occasion est impressionnante. Ils se mordent à la gorge et aux jambes jusqu’à ce que l’un des deux s’avoue vaincu.
Les jeunes mâles célibataires forment des groupes.
La maîtrise des coups de sabot s'effectue dans ce cercle de jeunes mâles. Les étalons dominants exigent auprès de leurs semblables des preuves de soumission, sollicitées par des attitudes d'intimidation et annoncées par le dépôt d'un crottin près du rival.
La reproduction du zèbre
La cellule familiale est très stable. Entre les juments de la même famille, une hiérarchie est établie ainsi qu’entre les poulains d’âges différents.
Les juments peuvent mettre bas chaque année et sont disponibles pour une nouvelle saillie dix jours après l’accouchement.
Mais, en général, elle ne mette au monde un petit que tous les deux ans.
Une jument et son petit.
La gestation dure entre 390 jours pour le zèbre de Grévy, 330 à 375 jours pour le zèbre des plaines, 340 à 360 jours pour celui de montagne.
La femelle ne produit du lait que pour un seul petit. C’est pourquoi les orphelins ont peu de chance de survivre.
Les jeunes zèbres sont des proies faciles pour les lions.
A 15 jours, le jeune broute de l’herbe mais sa mère continue à l’allaiter jusqu’à l’âge de 7 mois.
Le jeune est très entouré par ses parents mais également par la harde. L’étalon veille avec une grande attention à sa sécurité.
Les jeunes quittent la famille vers l’âge de 2 à 3 ans.
Les grandes migrations
N’étant pas ruminant, le zèbre doit passer plus de 60% de son temps à paître pour s’alimenter. En effet, l’absence de rumination rend le transit intestinal rapide et l’assimilation des aliments superficielle : une grande quantité de végétaux est nécessaire pour renouveler l’apport quotidien en protéines.
Le zèbre est donc un véritable boulimique qui sait se contenter de tout : herbes, graminées, roseaux, feuilles ou écorces.
Il est peu sélectif. Par contre, et notamment le zèbre des plaines, l’eau est indispensable à sa survie. Il doit boire au moins une fois par jour.
L'eau est indispensable à la survie du zèbre.
Le zèbre des plaines peut parcourir 15 km par jour uniquement occupé à brouter. A la saison sèche, les zèbres effectuent leur migration saisonnière. Ils peuvent effectuer des parcours de plusieurs centaines de kilomètres, à la recherche d’eau et de pâturages plus verts.
Le zèbre des plaines est le plus résistant et survit aussi bien dans la savane que dans les bois ou les terrains broussailleux.
Pendant la saison des pluies, une sous-espèce du zèbre des plaines, le zèbre de Grant, se rassemble par milliers d’individus dans les prairies du Serengeti pour une vaste migration vers la réserve de Masaï Mara au Kenya, distante de 200 km.
Grande migration des zèbres
Ce voyage est plein de dangers. Les gués sont infestés de crocodiles et de nombreux prédateurs guettent la caravane de migrants.
Crocodile du Nil en train de noyer un zèbre.
Le zèbre de montagne cherchera, lui, à s’élever vers les plus hauts plateaux. Le zèbre de Grévy est adapté à la vie dans les zones semi-désertiques. Il a l’habitude de creuser des trous dans les lits des rivières asséchées pour faire jaillir l’eau.
Le zèbre et l’homme
Bien que le zèbre des plaines peuple encore les savanes, les autres espèces ont vu leur population régresser, certaines ayant même disparu.
Pendant des siècles, en Afrique, un équilibre naturel permit aux hardes d’herbivores de coexister avec les tribus indigènes. Ces dernières ne se livraient à la chasse qu’en fonction de leurs besoins vitaux.
Les populations de zèbres ont beaucoup décliné
Avec l’arrivée des colons blancs, l’environnement a été complètement bouleversé. La chasse intensive a réglé le sort de nombreux quadrupèdes. Par exemple, deux sous-espèces de zèbres, le quagga et l’Equus quagga burchelli ont été totalement exterminées.
Les quaggas, des zèbres de couleur beige, rayés seulement sur l’encolure et l’avant du corps, ont été décimés par milliers par les Boers, les colons hollandais implantés en Afrique australe.
Le dernier quagga en liberté a été abattu en 1878 et la race s’est définitivement éteinte en 1883 avec la mort de la dernière femelle dans un zoo d’Amsterdam.
L’Equus quagga burchelli peuplait le sud du Botswana et l’Etat d’Orange. La colonisation entraîna un véritable massacre et le dernier spécimen mourut en 1911.
Le zèbre de montagne a été sauvé in extremis de l’extinction grâce à une loi édictée en 1913.
Classification
Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Subphylum: Vertebrata
Classe: Mammalia
Ordre: Perissodactyla
Famille: Equidae
Genre: Equus
Anes sauvages d'Asie
L’âne fait partie de la famille des Equidés avec le cheval et le zèbre. L’âne, d’origine africaine, a été domestiqué en Egypte vers – 5 000 ans. Il s’est ensuite répandu jusqu’en Chine.
L’âne sauvage de Somalie est l’ancêtre de l’âne domestique.
Aujourd’hui, cet animal est toujours utilisé comme bête de somme dans de nombreux pays en voie de développement.
Les populations d’ânes sauvages sont de plus en plus réduites et toutes figurent sur la Liste rouge de l’UICN. On comptabilise 4 espèces d’ânes si l'on compte l'espèce domestiquée (Equus asinus) issue de l'âne sauvage d'Afrique. :
Equus asinus = Equus africanus (Ane sauvage d'Afrique ou burro en Amérique du Nord)
Equus hemionus (Hémione ou âne sauvage d'Asie ou kulan)
Equus kiang (Ane sauvage du Tibet ou kiang)
L'onagre n'est plus considéré comme une espèce à part entière mais comme une sous-espèce de l'hémione (Equus hemionus onager)
Les populations retournées à l’état sauvage descendent pour la plupart d’ânes domestiques.
Ane sauvage d'Afrique
A l’état sauvage, il ne reste qu’environ 3000 individus qui évoluent dans les régions arides de l’Afrique du Nord et de la péninsule arabique.
Equus africanus a été largement domestiqué mais ces ânes domestiques peuvent redevenir sauvages et se réadapter aux déserts.
Ane d'Afrique ou Burro. image Mike Willis
L’âne sauvage d’Afrique pèse en moyenne 250 kg. Sa robe peut-être grisâtre, brunâtre ou rougeâtre avec la partie ventrale blanche.
C’est un âne très endurant qui peut survivre sous de fortes chaleurs avec peu de nourriture et d’eau.
Il vit au sein d’un petit groupe qui se compose généralement d’un mâle et de plusieurs femelles.
Le mâle dominant protège son territoire et son harem.
Equus asinus.
La reproduction peut avoir lieu toute l’année mais particulièrement à la saison des pluies. Après une gestation de 12 mois, la femelle met au monde un ânon.
Environ 30 minutes après sa naissance, le petit peut déjà se tenir debout et se nourrir. Son sevrage intervient vers l’âge de 5 mois.
Une ânesse peut se reproduire dès l’âge de 2 ans et avoir un ânon chaque année.
Anesse et son ânon. imageLibär
Leur longévité à l’état sauvage est de 25 à 30 ans.
L’espèce est considérée en danger extrême.
Hémione ou âne sauvage d'Asie
L’hémione (Equus hemionus) était largement répandue à la fin du Pléistocène en Extrême-Orient mais également en Europe.
Aujourd’hui, quelques populations subsistent en Chine, en Iran et en Inde. Les populations les plus importantes évoluent en Mongolie méridionale.
Anes sauvages d'Asie. image Lip Kee
L’âne sauvage d’Asie habite les steppes et les zones arides et montagneuses.
Sa robe est généralement brun-rougeâtre en été et s’éclaircit en hiver pour devenir brun-jaunâtre. La partie ventrale est blanche ou chamois. Cette espèce se caractérise par une raie noire aux bords blancs sur la partie dorsale.
Les jambes sont courtes et les pieds assez petits. Le poids varie de 200 à 260 kg.
Cette espèce est monogame. L’étalon reste avec une seule jument pendant la saison de reproduction et les 12 mois de gestation.
Les accouplements s’effectuent entre avril et octobre. La femelle met au monde un seul ânon.
Jeune Equus hemionus. image Lip Kee .
Moins de 50% des jeunes survivent au-delà de la première année.
En liberté, l’âne sauvage d’Asie vit au maximum 14 ans mais peuvent atteindre près de 30 ans en captivité.
Le loup est le seul prédateur connu avec l’homme bien sûr. Les populations nomades de Mongolie estiment que les ânes font concurrence au bétail domestique pour les maigres ressources alimentaires.
Bien que protégée, l’espèce est donc chassée.
Ane sauvage du Tibet ou kiang
Cet âne est endémique aux plateaux du Tibet, aux provinces limitrophes chinoises, du Népal et de l’Inde. Il évolue de 4 000 jusqu’à 7 000 m d’altitude. C’est le plus grand des ânes sauvages avec une hauteur au garrot de 140 centimètres. Il peut peser de 250 à 440 kg.
Dans sa partie supérieure, sa robe rousse en été, devient plus brune, plus longue et laineuse en hiver.
La partie ventrale, les jambes et l’extrémité du museau sont blancs. Une bande noire ou chocolat descend de la crinière jusqu’à l’extrémité de la queue.
Kiang ou âne sauvage du Tibet. image Frankenschulz
Les clans de loups ont du fil à retordre car la harde se défend en formant un cercle, face aux agresseurs, et donne de vigoureux coups de sabots.
Les hardes peuvent contenir de 5 jusqu’à 400 individus. Elles sont constituées exclusivement d’ânesses et de leurs ânons et conduites par une vieille femelle.
Cette dernière sert de guide et donne au groupe sa cohésion.
Les mâles vivent seuls ou se regroupent en hiver. En été, ils suivent les groupes de femelles et se battent entre eux pour pouvoir s’accoupler.
Equus kiang. image Belgian Chocolate
Equus kiang est un bon nageur qui peut souvent être observé en train de se baigner par forte chaleur.
En liberté, cet âne vit une vingtaine d’années.
L’espèce est en déclin.
Onagre
C’est le plus rapide des Equidés avec des pointes à 70 km/h. Il vit dans les zones arides d’Arabie Saoudite jusqu’en Russie et au Kazakhstan.
Des populations habitent en Inde et au Tibet. Cette espèce a été réintroduite en Iran, en Mongolie et au Turkménistan.
Onagre. image Harry Moon
Les mâles peuvent peser jusqu’à 250 kg. La robe est brune assez pâle avec une raie brun clair sur le dos et sur les épaules.
La partie ventrale est blanche.
En hiver, la robe devient grisâtre et le poil est plus long.
Equus onager . image themonnie
Le seul prédateur de l’onagre est l’homme. Chassé pour sa chair et pour cause de concurrence avec le bétail domestique, c’est devenu une espèce très rare.
On estime qu’il ne reste qu’environ 150 individus et l’espèce est donc classée en danger extrême d’extinction.
Le cheval est fier, ardent et impétueux, disait le naturaliste Georges Buffon. Symbole de puissance et de liberté, le cheval a intensifié le désir des hommes de le domestiquer, plus que n’importe quel autre équidé.
Divinisé par les Grecs, adulé par les Indiens et les Arabes, le cheval a une longue histoire qui débute à l’Eocène.
Les Equidés
D’après les fossiles connus, les premiers ongulés modernes apparaissent en Asie, dans le paléocène supérieur de Chine.
Radinskya représente le plus ancien périssodactyle et constitue, à ce jour, l’ancêtre commun des chevaux, rhinocéros et tapirs.
Le cheval appartient à l’ordre des périssodactyles, c’est-à-dire aux ongulés munis d’un nombre impair de doigts.
L’un de ces doigts est prédominant et assure le principal appui au sol de l’animal.
Equus caballus. image mikebaird
La famille des Equidae (équidés) réunit également les ânes et les zèbres. Réunis sous un seul genre, Equus, les équidés sont répartis en neuf espèces dont une espèce éteinte:
Equus caballus (cheval domestique) qui comprend la sous-espèce Equus caballus przewalskii (Cheval de przewalski) qui est le dernier cheval sauvage
Cheval de przewalski. image Houghtonabout
Equus asinus (âne sauvage d’Afrique)
Equus asinus.
Equus hemionus (âne sauvage d’Asie)
Equus hemionus. image Lip Kee
Equus kiang (kiang)
Equus kiang ou âne sauvage du Tibet. image Frankenschulz
Equus onager (Onagre)
Equus onager (Onagre). image Harry Moon
Equus grevyi (zèbre de Grévy)
Equus grevyi
Equus quagga:(espèce éteinte. Dernier spécimen mort en captivité en 1872)
Un ancêtre à quatre doigts
Les premiers équidés possédaient quatre doigts à l’extrémité de leurs membres antérieurs et seulement trois aux postérieurs.
Résultat d’une progressive adaptation à la course, le nombre de doigts reposant sur le sol s’est, au fil des âges, réduit à trois, puis deux, jusqu’à l’apparition d’un sabot unique, caractéristique du cheval actuel.
Apparu pendant l’Eocène, il y a environ 54 millions d’années, on a cru pendant longtemps que le plus lointain ancêtre du cheval avait pour nom Hyracotherium leporinum. Mais, des études récentes le place maintenant parmi les paléothères.
Reconstitution Hyracotherium ou Eohippus. image Mary Harrsh
Egalement connu sous le nom d’Eohippus, il avait la taille d’un lévrier et habitait principalement dans les régions boisées d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord.
Ce n’est qu’à la fin du Pliocène, il y a moins de deux millions d’années, que la forme actuelle du cheval se stabilise avec Pliohippus.
Découverts aux Etats-Unis, les fossiles attestent, pour la première fois, de la présence d’un doigt unique, surmonté par des membres plus allongés que ceux de ses prédécesseurs.
Les chevaux primitifs
Les premiers chevaux avaient la taille d'un mouton, plusieurs orteils à chaque pied et des dents adaptées à brouter les feuilles tendres.
Le schéma classique est celui d'une transformation d'un petit animal jusqu'au grandes espèces mangeuses d'herbe à un seul orteil.
En fait, bien que ce ne soit pas entièrement faux, l'histoire des chevaux est un peu plus complexe.
Les vrais chevaux du genre Equus sont apparus en Amérique du Nord. Orohippus agilis est l'un des plus anciens cheval connu. Ses dents à couronne basse étaient adaptées pour manger des feuilles. Mais, déjà, ses prémolaires augmentaient de taille. Il mesurait 40 cm au garrot.
Il y a environ 2,5 Ma, les vrais chevaux ont traversé le pont continental qui reliait l'Alaska et la Sibérie et se sont répandus en Eurasie et en Afrique.
Mesohippus bairdi vivait durant l'Oligocène en Amérique du Nord. Ses dents montrent une adaptation plus marquée aux aliments coriaces. C'est le cheval typique de l'Oligocène nord-américain. Haut d'environ 55 cm au garrot, il ressemblait au cheval actuel mais avec trois doigts.
Adaptation et climat
L’histoire des chevaux est intimement liée aux changements climatiques. Après une longue évolution nord-américaine au cours de l'Eocène, les chevaux ont migré vers l'Eurasie au cours de l'Oligocène.
Ces continents, encore reliés à l’époque, étaient à la veille de se séparer.
Déjà de grande taille, ils commencaient à ressembler aux chevaux actuels.
Les Anchitheriinae ont été les premiers à apparaître en Europe. Leur pied avait conservé trois orteils. Leur cou était plus long que celui des chevaux actuels.
Le groupe va alors évoluer surtout en Amérique du Nord. Il va devenir plus grand et plus adapté à la course.
A la fin de l'Eocène (35 Ma), le spaléothères sont devenus les périssodactyles dominants. Ils étaient encore assez petits. Cependant, Palaeotherium magnum atteignait la taille d'un grand poney.
Au cours de l’Oligocène, il y a environ 30 millions d’années, la régression des forets a contraint l’ensemble des équidés à gagner les prairies.
Ils ont du s’adapter à un sol plus dur et au milieu plus ouvert, fréquenté par de nombreux prédateurs.
Des membres plus longs favorisaient la fuite. Cette spécialisation s’est également traduite par la réduction progressive du nombre de doigts. Le coussinet plantaire a disparu pour laisser place à un sabot unique et solide.
Parallèlement, la taille et la puissance des chevaux a augmenté ; de même, la dentition s’est adaptée à leur nouveau régime alimentaire : la mastication d’herbes dures.
La chevauchée sauvage
Le début du miocène américain est marqué par un foisonnement de formes à trois doigts. Certains équidés comme Anchitherium vont coloniser les forêts d’Eurasie.
D’autres, comme Merychippus, gagnent les vastes prairies d’Amérique du Nord dont l’extension est favorisée par l’assèchement du climat.
Leurs dents se transforment alors en véritables meules, mieux adaptées aux graminées. Les prémolaires devinrent plus grandes et finirent par ressembler aux molaires.
Ce sont les précurseurs des chevaux modernes.
Hipparion colonise ensuite l’Eurasie et l’Afrique à la fin du miocène. Il y côtoie les premiers australopithèques avant de s’éteindre.
Les os des membres des chevaux actuels sont dotés d’un mécanisme de verrouillage qui permet à l’animal de se tenir debout sans effort. Hipparion ne disposait pas d’un tel mécanisme.
Crâne d'Hipparion. image Ghedo.
Egalement originaire d’Amérique du Nord, le cheval moderne (Equus) gagne l’Ancien Monde, il y a 2,5 millions d’années.
A peu près dans le même temps, il disparaît d’Amérique du Sud. Il n’y sera réintroduit que par les conquistadors.
Cheval moderne - image Stuck in Customs
La lignée des chevaux sauvages est aujourd’hui aux portes de l’extinction. Le cheval de Przewalski est le dernier cheval sauvage, c’est-à-dire dont le patrimoine génétique est resté pur.
Environ 1000 chevaux de Przewalski vivent en captivé dans le monde. Plusieurs opérations de mise en liberté sont actuellement en cours afin de le réintroduire dans son habitat naturel.