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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Portrait du Pape Clément V
Cathédrale Saint-Bertrand-de-Comminges
5 juin 1305
La crise débute le 8 septembre 1303 avec l'«attentat» d'Anagni : le pape Boniface VIII, en délicatesse avec le roi de France Philippe IV le Bel, a une violente dispute avec le représentant de celui-ci, Guillaume de Nogaret. Sous le coup de l'émotion, il meurt quelques semaines après. Il est le dernier pape à avoir rêvé d'une suprématie du Saint-Siège sur les dynasties d'Occident.
Son successeur Benoît XI est élu le 22 octobre 1303 dans une atmosphère détestable. Il annule la plupart des mesures de nature à vexer le puissant roi de France avant de mourir lui-même le 7 juillet 1304 d'une... indigestion de figues.
Le conclave se réunit donc à Pérouse pour une nouvelle élection. Pendant onze mois ont lieu de pénibles tractations entre le parti français, conduit par la famille romaine des Colonna, et le parti du défunt Boniface VIII, conduit par les Caetani.
On décide finalement de choisir le pape à l'extérieur du Sacré Collège des cardinaux et l'unanimité ou presque se fait sur le nom de Bertrand de Got, prélat diplomate et juriste éminent, resté neutre dans la querelle entre le roi Philippe le Bel et le pape Boniface VIII.
Bertrand de Got est né en Aquitaine, au sud de Bordeaux. Il a été évêque de Comminges puis, à seulement 29 ans, archevêque de Bordeaux. Quand son élection lui est confirmée, lors d'une tournée pastorale, il s'en réjouit modérément et prend tout son temps avant d'accepter la sentence et de choisir le nom de Clément V.
Couronnement du pape Clément V
(miniature de la chronique Villani/the Granger collection NYC)
Le nouveau pape renonce à se rendre à Rome par crainte des intrigues locales et choisit en définitive de se faire couronner à Lyon, en terre française, le 1er novembre.
Clément V fait son possible pour se concilier les bonnes grâces du puissant Philippe le Bel mais repousse sa demande d'ouvrir le procès posthume de Boniface VIII. En 1307, il a un entretien avec le roi capétien où il est question en particulier du sort des Templiers. Philippe le Bel veut abattre cet ordre, influent et riche, de moines-chevaliers. C'est chose faite le vendredi 13 octobre 1307 sans que le pape ait pu s'y opposer.
Comme il n'est toujours pas en mesure de s'établir à Rome et veut suivre de près le procès des Templiers, Clément V décide en 1309 de s'établir «provisoirement» dans un couvent de dominicains en Avignon, sur des terres d'Empire. Celles-ci seront vendues à son troisième successeur Clément VI par la reine Jeanne 1ère de Naples, par ailleurs comtesse de Provence, qui a beaucoup à se faire pardonner...
Même «provisoire», cet établissement aux limites du royaume de France traduit l'abaissement de la papauté depuis l'époque où Innocent III, un siècle plus tôt, prétendait soumettre les rois à son autorité.
Avignon, nouveau siège de la papauté
Après la mort de Clément V le 20 avril 1314, ses successeurs demeureront en Avignon jusqu'en 1376 et au-delà.
Le 17 janvier 1377, cédant aux prières de Sainte Catherine de Sienne et faisant fi des lamentations de son entourage, attaché au Palais des Papes et à son luxe, le pape Grégoire XI, met fin à la «captivité d'Avignon» et réinstalle le Saint-Siège à Rome. La monarchie capétienne, affaiblie par la guerre de Cent Ans, n'est plus assez forte pour le retenir.
Après sa mort, le 27 mars 1378, le peuple romain impose au conclave le choix d'un pape italien, l'archevêque de Bari, qui prend le nom d'Urbain VI. Mais le nouveau souverain pontife se fait vite des ennemis par son tempérament brutal et imprévisible. Treize cardinaux français élisent en conséquence le 20 septembre 1378 leur propre pape, qui prend le nom de Clément VII... et reprend le chemin d'Avignon. Ce Grand Schisme d'Occident, qui va perdurer jusqu'en 1417, va troubler l'Église mais faire le bonheur des Provençaux.
La présence du Saint-Siège pendant plus d'un siècle vaudra un rayonnement inattendu à cette enclave pontificale constituée de la cité d'Avignon et du Comtat Venaissin voisin, cédé au Saint-Siège par Philippe III le Hardi en 1274. De 5.000 ou 6.000 habitants au début du XIVe siècle, la population d'Avignon va s'élever jusqu'à 40.000 un demi-siècle plus tard (à la même époque, la principale ville d'Europe est Paris avec 300.000 habitants).
Le Palais des Papes à Avignon
L'afflux sur les terres du pape, à Carpentras et Avignon, des juifs expulsés par le roi de France va notablement contribuer à leur prospérité.
Sous la Révolution française, Avignon et le Comtat Venaissin seront annexés par la France. Réunis à la principauté d'Orange et à quelques seigneuries du comté de Provence, ils formeront le département du Vaucluse.
Châteaux clémentins
Le château de Roquetaillade en Gironde
Le souvenir de Clément V se perpétue dans sa région d'origine à travers de nombreux châteaux qu'il a généreusement offerts aux membres de sa famille. Celui de Roquetaillade, en Gironde (photo ci-dessus), appartient toujours à la descendance d'un neveu de Bertrand de Got. Il a été restauré au XIXe siècle par Viollet-le-Duc.
As-tu vu comme il fait beau aujourd'hui ?
Prends soin de toi et passe une bonne journée !
A une personne exceptionnelle,
je souhaite une journée exceptionnelle.
http://lesplusbeaucheval.centerblog.net
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