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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Un jour... une histoire... 1er aout 1914

Publié à 09:45 par acoeuretacris Tags : un jour 1er aout
Un jour... une histoire... 1er aout 1914

 

1er août 1914

Début de la Grande Guerre
 
 
Le samedi 1er août 1914, à 4 heures de l'après-midi, tous les clochers de France font entendre un sinistre tocsin. C'est la mobilisation générale. 
 
 
 
   
Départ des appelés à Paris (août 1914)  
 
 
Le même jour, l'Allemagne, avec une longueur d'avance, déclare la guerre à la Russie.   Ces événements font suite à l' assassinat d'un archiduc autrichien à Sarajevo, un mois plus tôt, le 28 juin 1914.  
 
 
Le président Raymond Poincaré a beau préciser que «la mobilisation n'est pas la guerre !», la plupart des Français se résignent à l'inéluctable. Certains responsables, ultra-minoritaires, espèrent encore y échapper par quelques concessions à l'Autriche-Hongrie.  
 
 
 
Fatal  enchaînement
 

Cette guerre (que chacun espère courte... et victorieuse !) est le résultat de quelques folles journées de surenchères diplomatiques et militaires.

 

- 27 juillet
 

Paléologue, ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, transmet à Sazonov, ministre des Affaires étrangères du tsar, un message du président Poincaré par lequel celui-ci, soucieux de préserver à tout prix l'alliance franco-russe, donne au tsar l'assurance de «seconder entièrement, dans l'intérêt de la paix générale, l'action du gouvernement impérial».

 

- 28 juillet

 

L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie et l'envahit aussitôt. La Russie s'émeut de l'attaque d'un pays ami.

 

À Paris, les journaux sont accaparés par le procès d' Henriette Caillaux. La femme du ministre des Finances avait tué quelques mois plus tôt le directeur du Figaro. Elle est acquittée ce jour-là mais son mari, qui prêchait la conciliation avec l'Allemagne, se trouve éliminé pour longtemps de la scène politique.

 

À la Une

 

Le quotidien Le Matin titre en Une : Mme Caillaux est acquittée, mais aussi :
- La guerre austro-serbe est déclarée ;
- La guerre européenne peut encore être évitée ;
- Le calme de la Russie fait en ce moment la sécurité de l'Europe ;
- On assure que l'Autriche se bornera à une «démonstration militaire».

 

- 29 juillet
 

L'empereur allemand Guillaume II prend conscience du cataclysme qui se prépare. De concert avec son chancelier, il télégraphie à plusieurs reprises au tsar en lui demandant de ne rien commettre d'irréversible contre l'Autriche-Hongrie. Mais les Allemands sont dépassés par les événements...

 

- 30 juillet
 

Apprenant qu'une forteresse des environs de Belgrade a été canonnée par les Austro-Hongrois, le tsar Nicolas II décrète la mobilisation générale au nom de la solidarité slave et fort du soutien de la France.

 

À Paris, le président de la République RaymondPoincaré et le président du Conseil René Viviani, rentrés le jour même de leur voyage à Saint-Pétersbourg, auprès de leur allié, le tsar, sont acclamés par la foule au cri de «Vive l'armée» ou même «Vive la guerre !»

 

«Poincaré-la-guerre»

 

Le président de la République française Raymond Poincaré n'a eu de cesse pendant deux ans de préparer la «revanche» ou du moins de mettre la France en situation de résister à une agression allemande. Il y gagnera après la guerre le surnom de «Poincaré-la-guerre».

 

Raymond poincaré, Président de la République

française (1860-1934)

 

C'est ainsi qu'ayant succédé au pacifiste Joseph Caillaux à la présidence du Conseil en janvier 1912, après l'affaire du Maroc, il a accéléré le réarmement du pays et préparé une loi pour porter de deux à trois ans la durée du service militaire.

 

Président de la République le 17 janvier 1913, il fait voter la loi sur le service militaire de 3 ans pour tous (curés compris !) puis appelle à la tête du gouvernement un leader socialiste et anticlérical, René Viviani, pour rassurer les électeurs de base, opposés en majorité à la guerre. René Viviani obtient que les troupes françaises se tiennent pendant les semaines fatidiques de juillet à dix kilomètres de la frontière pour éviter un incident fatal.

 

- 31 juillet
 

À Paris, au café du Croissant, un déséquilibré du nom de Raoul Villain assassine Jean Jaurès. Le leader respecté des socialistes et Joseph Caillaux étaient dans la classe politique française les derniers partisans de la paix ; le premier par humanité, le second par raison.

 

On peut dire que trois coups de revolver, ceux de Princip à Sarajevo, Henriette Caillaux et Villain à Paris auront eu raison de la paix mondiale !

 

Le même jour, l'Allemagne somme la Russie d'arrêter sa mobilisation et adresse un ultimatum à la France qui la soutient.

 
 
- 1er août
 
 
À Berlin, le chancelier Bethmann-Hollweg, alarmé par la mobilisation russe, se laisse convaincre par son chef d'état-major, le général Helmut von Moltke, et par son ministre de la Guerre, le général Erich von Falkenhayn, de déclarer la guerre au tsar. Les Allemands veulent croire que les Britanniques, jusque-là silencieux resteront à l'écart du conflit.
 
 
Le même jour, la France décrète la mobilisation générale. À quatre heures de l'après-midi, tous les clochers de France font entendre le sinistre tocsin. La Grande Guerre commence.  
 
 
  Le Président de la République croit opportun de rassurer ses concitoyens par un Appel à la nation française : «La mobilisation n'est pas la guerre. Dans les circonstances présentes, elle apparaît, au contraire, comme le meilleur moyen d'assurer la paix dans l'honneur» !  
 
 
 
Le 10 août 1914, le quotidien socialiste L'Humanité, fondé par Jean Jaurès, écrit avec emphase : «Des entrailles du peuple, comme des profondeurs de la petite et de la grande bourgeoisie, des milliers de jeunes gens, tous plus ardents les uns que les autres, quittant leur famille, sans faiblesse et sans hésitation, ont rallié leurs régiments, mettant leur vie au service de la Patrie en danger.» 
 
 
 
   
Le Fantassin français de 1914 (Peinture de Desvarreux,musée de l'Armée - Paris)  
 
 
 
Si quelques jeunes bourgeois et intellectuels de droite comme de gauche se laissent prendre à la frénésie nationaliste, il n'en va pas de même de la grande majorité des appelés.  
 
 
 
La plupart partent avec sérieux et détermination, sans manifestation de joie. Les paysans, nombreux, gardent les pieds sur terre et manifestent une inquiétude tout à fait justifiée en songeant aux récoltes qui ne se feront pas et au risque de ne pas revoir le village natal.  
 
 
  Les forces en présence  
 
 
 
Quand la Grande Guerre éclate, les deux principaux belligérants disposent de forces équivalentes en dépit de la disproportion démographique. La France (40 millions d'habitants) compte 500.000 soldats d'active et l'Allemagne (60 millions d'habitants) 550.000 soldats d'active. L'une et l'autre disposent d'une réserve d'un million d'hommes immédiatement mobilisable.  
 
 
 
Tandis que les soldats allemands ont un uniforme relativement sobre, les soldats français, avec leur pantalon rouge garance (cible facile), ressemblent à s'y méprendre à leurs aînés de la guerre franco-prussienne (1870), voire des guerres napoléoniennes. Ce n'est qu'à partir de mai 1915 qu'apparaîtront l'uniforme bleu horizon et le casque rond du «poilu». 
 
 
 
   
Un Poilu  
 
 
 
- 2 août   L'espoir n'est pas perdu d'un arrangement de dernière minute. Pour éviter tout incident, les troupes françaises reçoivent l'ordre de s'éloigner de la frontière allemande d'une dizaine de kilomètres. C'est ainsi que le 44ème RI se replie jusqu'à Joncherey, sur le territoire de Belfort. Un poste de surveillance, en direction de Faverois, est confié à l'escouade du caporal Peugeot.  
 
 
 
  Vers 10 heures, la sentinelle lance un cri : «Voilà les Prussiens !»  Le caporal Peugeot saisit son arme et s'élance vers la route : effectivement, un officier allemand à cheval vient de culbuter la sentinelle. «Halte-là !» Trois coups de revolver répondent aux sommations du caporal qui fait feu à son tour. 
 
 
 
    
Le caporal Jules André Peugeot Première victime de la Grande Guerre  
 
 
 
Les deux hommes sont mortellement blessés. Ce sont les premières victimes d'un conflit qui fera huit millions de morts :
- le caporal français Jules André Peugeot (19 ans) est un instituteur originaire d'Etupes.
- l'autre victime, le sous-lieutenant allemand Albert Mayer (20 ans), du 5e régiment de chasseurs à cheval basé à Mulhouse, est originaire de Magdebourg (il sera inhumé à Illfurth, à côté de Mulhouse).
  
 
 
 Un monument, élevé en 1922 à Joncherey, a été détruit en juillet 1940 par les troupes allemandes, puis reconstruit en 1959.  
 Le même jour, l'Allemagne exige de la neutre Belgique le libre passage pour ses troupes et, le lendemain, elle déclare la guerre à la France.....    
 
 
 
 
 
 

Commentaires (4)

Nanou
Bonjour ma Mimi,je venais prendre de tes nouvelles...Comment vas-tu??pars -tu en vacances???Je te souhaite une bonne journée et je te fais des très gros bisous....
http://minisreveries.centerblog.net


aerin
Passionnant.
Bises, Aerin.
http://aerin.centerblog.net


lesplusbeaucheval
coucou mimi
tu vois sa fait du bien de rentré chez sois
tu et dans le meme cas que moi
c'est peut etre pour sa
que
moua aime toua
et oui je t'aime
passe une bonne soirée ma belle
big bisous
http://lesplusbeaucheval.centerblog.net


Guilsebert38
Bonjour et BRAVO pour cet article portant sur la Grande Guerre !
J'ai été impressionné par l'évocation du "1er soldat tué", ce jeune instituteur d'à peine 19 ans.
Je me permets quant à moi de vous donner cette info (qui ne dépareillerait pas dans votre article...) : le plus "jeune engagé volontaire français de la Grande Guerre" s'est appelé Emile SOUQUET-BASIEGE ; il était né le 4 septembre 1897 et a répondu à l'appel de mobilisation générale le 4 septembre 1914, soit le jour même de ses... 17 ans, alors que les Allemands se trouvaient à 25 km de la capitale. Dès le 5 septembre, il fit partie des combattants de la "Bataille de la Marne" (qui dura jusqu'au 12/09); il se battit ensuite à Verdun, à Douaumont... puis, blessé et soigné, fut détaché en qualité "d'officier de liaison" auprès de l'Armée Américaine. A nouveau blessé (et soigné), il resta dans une unité d'active jusqu'en 1919 et devint "officier de réserve" en 1922. Il fut décoré de la Légion d'Honneur le 14 juillet 1931 pour ses "faits de bravoure sur le champ de bataille".
Ce jeune homme (peut-être "nationaliste"...) était mon grand-père (maternel)
http://picverglob.centerblog.net


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