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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour : 08.02.2013
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Un jour... une histoire... 4 août 1789

Publié à 08:19 par acoeuretacris Tags : un jour 4 aout
Un jour... une histoire... 4 août 1789

 

4 août 1789

Abolition des droits féodaux
 
 
Dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l'Assemblée nationale constituante, dans un bel élan d'unanimité, proclament l'abolition des droits féodaux.
 
 
La Grande Peur
 

La prise de la Bastille et la crainte d'une réaction nobiliaire ont provoqué dans les campagnes une Grande Peur.

 

En de nombreux endroits, les paysans s'arment sur la foi de fausses rumeurs qui font état d'attaques de brigands ou de gens d'armes à la solde des «aristocrates». Le tocsin sonne aux églises des villages, propageant la panique.

 

Chauffés à blanc, les paysans en viennent à se jeter sur les châteaux des seigneurs honnis... tout en proclamant leur fidélité à la personne du roi. Ils brûlent les archives, en particulier les «terriers» qui fixent les droits et les propriétés seigneuriales. Parfois ils maltraitent, violent et tuent les hobereaux et leur famille.

 

Ces soulèvements inquiètent les privilégiés, au premier rang desquels les députés qui siègent à Versailles. Contre les bourgeois qui en appellent à la répression, les nobles, plus au courant de la situation, préfèrent l'apaisement. «Le peuple cherche à secouer enfin un joug qui depuis tant de siècles pèse sur sa tête», s'exclame le richissime duc d'Aiguillon, «l'insurrection trouve son excuse dans les vexations dont il est la victime».

 

Une décision soudaine
 

Comme l'Assemblée, passablement troublée, disserte sur les moyens de rétablir l'ordre, voilà que le vicomte de Noailles prend la parole. Il propose d'en finir avec les droits seigneuriaux, «restes odieux de la féodalité» selon ses termes. L'objectif est de «faire tomber les armes des mains des paysans» selon le mot de l'historien Albert Mathiez. Mais le vicomte de Noailles s'exprime aussi au nom de ses convictions libérales, tout comme le duc d'Aiguillon et la plupart des autres aristocrates de l'Assemblée.

 

Sa proposition déchaîne l'enthousiasme. Les nobles de l'Assemblée montent à tour de rôle à la tribune pour lui exprimer leur soutien. En une nuit, au milieu des applaudissements et des cris de joie, sont ainsi abattus les justices seigneuriales, les banalités, les jurandes et les maîtrises, la vénalité des charges, les privilèges des provinces et des individus,...

 

 

Une application mesurée
 

Passé le moment d'euphorie, les députés prennent le temps de réfléchir. Ils décident que seuls les droits féodaux pesant sur les personnes seront abolis sans indemnité d'aucune sorte. C'est ainsi que disparaissent à jamais certains archaïsmes comme la corvée obligatoire, de même que des injustices criantes comme la dîme ecclésiastique, uniquement payée par les pauvres.

 

Certains autres droits féodaux, ceux pesant sur les terres comme les cens et les champarts, devront être rachetés. À cette seule condition, les paysans pourront devenir propriétaires de plein droit de leurs terres. Cette restriction allait susciter quelques désillusions dans les campagnes mais serait abrogée quelques mois plus tard.

 

Tous égaux
 

À la faveur de cette grande séance parlementaire qui a vu disparaître d'un coup les distinctions de classe de même que les particularismes locaux, l'égalité de tous les citoyens devant la Loi devient la règle (aujourd'hui encore, elle est au coeur de tous les débats politiques). Les députés tireront les conséquences de leur vote en préparant une solennelle Déclaration des Droits.

 

A posteriori, la Nuit du 4 Août n'apparaît pas seulement comme une splendide victoire de l'égalité. C'est aussi une nouvelle avancée du centralisme administratif sur les us et coutumes locaux : en-dehors de la norme reconnue à Paris, il n'y a plus de légitimité.

 

À noter toutefois une exception en ce qui concerne «l'abolition de l'esclavage des Nègres» dans les colonies, proposée en vain par le duc François de la Rochefoucaud-Liancourt, un aristocrate éclairé, adepte du progrès technique et de la philosophie des «Lumières».

 

 

Commentaires (1)

marie
À quand l'abolition des passe droits, privilèges et pouvoirs outranciers de nos nobles à nous?
Là réside toute la question, là doit se greffer un nouveau progrès!
Excellente journée, ma douce amie, Dieu te bénisse
http://questiondopinion.centerblog.net


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