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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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A/ Gigantisme et multitude
B/ L’art de construire, malgré la simplicité et les limites techniques
II/ Une conception riche
A/ La représentation d’une conception du monde par un vocabulaire formel…
B/ .... Mais des concepts évolutifs
Pétrissage de la pâte
Le pain comme la bière est la nourriture de base des égyptiens.
”Pain et bière ” est une expression que l'on retrouve gravée en hiéroglyphes dans tous les mastabas.
Le pain :
En règle générale tout égyptien sait faire son pain. Il existe cependant quelques boulangers.
Tôt le matin, les hommes mettent du grain dans un grand mortier en pierre. Juste ce qu'il faut pour confectionner les pains de la journée. En cadence, ils le pilent avec de lourdes massues de deux coudées de long. Un travail harassant auquel succède le tamisage effectué par les femmes. Cette opération est plus délicate car il faut mettre de côté le son, destiné aux animaux et ne garder que la matière propre à être moulue.
Les grains ainsi broyés et tamisés sont ensuite mis dans une meule, constituée de deux auges en pierre.
A l'aide d'une grosse pierre, des femmes aplatissent les résidus de grains en les faisant rouler dans une des auges et chassent la farine obtenue dans la seconde auge. On tamise alors le contenu de l'auge à farine et on recommence autant de fois qu'il le faut pour obtenir une farine d'une finesse incomparable.
Pendant que l'on prépare la farine, la femme du boulanger a pris des moules coniques et les dispose dans le four. Dès qu'elle juge la température des moules correcte, elle les places dans les trous d'une planche en bois. Le boulanger y verse la pâte qui vient d'être pétrie avec du levain.
Il ne reste plus qu'à attendre que la cuisson se fasse.
La bière : Boisson populaire
Dans l'Egypte ancienne, on boit de la bière en toute circonstance : aux champs, à bord des bateaux, dans les réceptions, dans les cabarets des villes. Elle fait aussi bien le bonheur de pharaon que celui du simple paysan.
La bière égyptienne est élaborée avec du froment, de l'orge, et des dattes dont le sucre assure la fermentation du breuvage.
Dans un four identique à celui du boulanger, le patron et ses aides versent les pâtons frais (petits pains) dans des moules brûlants. Les pâtons sont faits avec du froment ou de l'orge et ne doivent séjourner dans le four que le temps de faire dorer la croûte. L'intérieur doit rester cru.
Les pains ainsi confectionnés sont émiettés dans une grande cuve remplie d'un liquide sucré, préparé avec de l'eau et des dattes. Un brasseur entre dans la cuve et piétine la préparation jusqu'à ce que le mélange soit homogène. Au bout de quelques jours quand la fermentation a eu lieu, le contenu de la cuve est transvasé dans de grandes jarres. Une passoire retient les plus gros morceaux de pain gorgés de bière qu'un brasseur presse comme une éponge. Certains brasseurs procèdent même à un deuxième filtrage pou éliminer les miettes de pains restantes.
La bière se conserve assez bien, elle est stockée dans des amphores fermées par un bouchon de paille et d'argile ou par une assiette et un peu de plâtre.
Pour être consommée, la bière est versée dans des cruches de un ou deux litres.
Les amateurs la boivent dans des gobelets en pierre, en métal ou en faïence. Les égyptiens aiment corser la bière avec des herbes et du sucre de datte pour en augmenter la saveur et le degré alcoolique.
Le vin :
Cette boisson était considérée au tant des pharaons comme un véritable nectar plus doux que le miel.
Sous l'Ancien Empire le vin (erpi), est l'apanage des rois et seuls les égyptiens aisés peuvent se permettre d'en boire. Ils le font venir du Delta ou du Fayoum, régions privilégiées, ou des pays étrangers comme le Retenou ou la Palestine. Les traces les plus anciennes que l'on ait retrouvées en Egypte sont des sceaux figurant sur les bouchons d'amphores découvertes dans des tombeaux de la période prédynastique.
Sous le Nouvel Empire, surtout à partir de la XIXème dynastie, le vin se démocratise et se répand dans tout le pays. L'Égypte devient un gros producteur et fait du commerce avec les autres pays méditerranéens.
L'art de fabriquer le vin :
Munies de couteaux à lames incurvées, les femmes coupent et cueillent les grappes de raisins noirs, et les jettent dans des hottes en osier.
Le raisin est transporté jusqu'aux presses (de grandes cuves en bois d'acacias) où le raisin va fermenter. Les ouvriers entrent dans les cuves, piétinent les grappes. Après la fermentation, le raisin est pressée, enfermé dans des sacs percés dont les deux extrémités sont attachées à des perches.
Les vinificateurs compressent alors les sacs au dessus d'un vase pour recueillir le précieux breuvage.
Par la suite, ce vin est conservé dans des jarres scellées sur lesquelles on fait figurer la provenance, et la date de mise en jarre.
Au temps de Ramsès, le commerce du vin est prospère et nombreux sont les bateaux qui circulent sur le Nil, transportant des jarres de vin.
L'Egypte qui ne produit pas assez de ce nectar divin, l'importe de Phénicie, Syrie ou de Palestine.
La médecine des anciens Égyptiens est celle pour laquelle nous possédons les documents authentiques les plus anciens. Elle jouit dans l'Antiquité d'une incontestable renommée, dont on trouve déjà des traces dans Homère; on sait que Cyrus et Darius, fils d'Hystaspe, appelèrent à leur cour des médecins de l'Égypte. L'Antiquité classique ne nous a pas laissés dans l'ignorance absolue relativement à cette vieille science et à ceux qui la pratiquaient; Hérodote, Strabon, Diodore de Sicile en font mention; Théophraste, Galien, Dioscoride citent des formules provenant des écoles égyptiennes, et Pline lui-même a dû, remarquait Maspero, nous transmettre en latin plus d'une recette qui, à travers le grec, peut bien remonter à quelque papyrus. Néanmoins, il reste fort douteux que les Grecs eux-mêmes, qui n'entrèrent guère en relations suivies avec l'Égypte qu'à partir de Psammétique Ier (vers 650 av. J.-C., L'Égypte à la Basse Époque), c.-à-d. au déclin de sa période brillante, aient jamais bien connu la culture égyptienne. La même réserve devra peut-être s'étendre à Galien, dont on a souvent cité le passage où il déclare n'avoir vu, dans les traités médicaux de l'Égypte, qu'un amas de sottises. L'interprétation de ce passage a été mise en doute; Galien, d'ailleurs, n'a pas pu connaître les livres hermétiques; il ne savait pas la langue, et les livres n'avaient pas été traduits. Déjà beaucoup mieux favorisés aujourd'hui, nous pouvons puiser nos renseignements aux sources mêmes, c.-à-d. dans les écrits originaux, les égyptologues ayant à leur disposition un certain nombre de papyrus médicaux qu'ils ont traduits ou analysés.
Littérature médicale de L'Égypte ancienne
Nous savons par Clément d'Alexandrie, un des auteurs qui ont pénétré le plus avant dans les institutions et l'esprit de l'Égypte, que les livres hermétiques composaient une sorte d'encyclopédie officielle et religieuse en 42 livres, dont les six derniers comprenaient la science médicale et étaient enseignés dans les écoles. Ils portaient les titres suivants : De la constitution du corps humain; Des maladies; Des organes; Des médicaments; Des maladies des yeux; Des maladies des femmes. Cette collection n'existe plus; il reste douteux même que des fragments soient englobés dans les papyrus aujourd'hui découverts. Les deux principaux papyrus médicaux sont :
1° le grand Papyrus de Berlin, qui a été l'objet de travaux importants et multiples;
2° le Papyrus Ebers, l'un des deux plus grands que l'on connaisse; il contient 108 pages. Ebers lui-même l'a étudié avec une compétence remarquable, et en a traduit et commenté une partie; le Dr Joachim en a donné une traduction complète, savamment annotée. Le Papyrus Ebers, formé lui-même par la réunion de plusieurs petits traités, dont quelques-uns plus anciens, aurait été, d'après des calculs reposant sur des bases sérieuses, composé et écrit vers 1550 av. J.-C.
Quelle place faut-il donner, dans la littérature officielle, à ces traités et à ceux du même genre, c'est ce qu'il est difficile de dire. Ebers était convaincu que son papyrus était le quatrième des six livres hermétiques, celui des médicaments; ce n'est, en effet, en majeure partie, qu'un recueil de recettes. Néanmoins son opinion n'a pas été acceptée par la plupart des égyptologues. II n'est pas inutile de faire remarquer que les traités comme le Papyrus Ebers peuvent être des compilations antérieures à la rédaction des canons hermétiques médicaux. A tous leurs livres, d'ailleurs, les Égyptiens attribuaient une origine divine ou au moins princière. Thot, dont les Grecs ont fait leur Hermès trismégiste, qui peut partager avec le dieu guérisseur Imhotep ou Imhotpou, le titre d'Asclépios égyptien, fut le révélateur des sciences, y compris la médecine. On lui attribuait la composition du plus ancien livre qui fut incorporé dans la collection hermétique. Il était considéré aussi comme le dépositaire des secrets de l'art magique.
Les anciens pharaons eux-mêmes passaient pour s'être adonnés à l'étude de la médecine. Téti, fils de Ménès, était regardé comme l'auteur d'un traité d'anatomie, d'après Manéthon et Elien, et Tosorthos, successeur de Néchérophès (IIIe dynastie), comme celui d'un manuel de médecine (Ancien Empire). La découverte des livres était souvent entourée de circonstances étranges, sinon miraculeuses; l'un fut trouvé sous les pieds du dieu Anubis, dans un temple de Létopolis (Sechem), un autre apparut tout à coup, une nuit, illuminé par le clair de la lune, aux yeux d'un prêtre, dans le temple d'Isis à Coptos, etc. Tous les papyrus se rapportent presque exclusivement à la thérapeutique et à la pharmacie; on rencontre bien quelques fragments ayant trait au diagnostic ou à la description symptomatique, mais aucune trace d'une doctrine quelconque, ni fantaisiste, ni scientifique.
La profession médicale
Les médecins, en grande partie, tout au moins, appartenaient à la classe des prêtres (La Religion égyptienne), comme les astronomes, les hommes de loi, etc. Les élèves étaient admis dans les écoles, annexées aux temples, dont les plus célèbres furent celles de Memphis, Thèbes, Saïs et Chennu, et où, sous une discipline qui, d'après certains documents, paraît avoir été assez sévère, ils recevaient en outre d'une éducation générale, les enseignements professionnels spéciaux. Les livres de la collection hermétique étaient la base de l'instruction théorique. On amenait dans les temples les malades pour y recevoir des soins; il résultait de là, presque forcément, un enseignement clinique que la pratique chirurgicale, que l'on sait avoir été assez étendue, rendait tout à fait nécessaire. Les praticiens égyptiens, au nombre desquels il faut compter les pastophores, dont la situation sociale ne paraît pas être encore bien définie, se répartissaient en plusieurs catégories basées surtout sur les modes de traitement qui avaient leur préférence. Ces catégories sont clairement indiquées dans un passage du Papyrus Ebers (p. XVIX); il y avait le médecin proprement dit, sorti des écoles sacerdotales, puis le prêtre de la déesse Sekbet ou Sokhit, que Maspero qualifie de rebouteur, et enfin l'exorciste qui agissait à l'aide des paroles magiques, des charmes et des amulettes. Cette classification rappelle d'une façon vraiment curieuse les trois procédés de traitement des malades attribués à Asclépios par Pindare (IIIePyth.). En dehors du médecin ordinaire qui soignait les maladies en général, il y avait, là ou l'importance des centres de population le permettait, des spécialistes moins nombreux pourtant que ne le prétend Hérodote.
Les médecins égyptiens jouissaient de certains privilèges, comme l'exemption d'une partie des charges publiques. Souvent ils recevaient des présents au lieu d'honoraires; ces dons étaient parfois apportés dans les temples où l'on déposait aussi des ex-voto, comme la reproduction, en métal, des membres guéris. Parmi ces médecins, un certain nombre, probablement ceux qui n'étaient pas liés au service des temples, étaient de véritables fonctionnaires payés sur les deniers publics. Diodore nous apprend que, dans le cours d'un voyage, comme dans les expéditions militaires, on pouvait, pour ce motif, les consulter gratuitement. mais, la nécessité pour le praticien de ne pas s'écarter des indications fournies par les traités sacrés, sous les peines les plus sévères, au cas où le malade venait à mourir, ne pouvait pas contribuer à élever bien haut l'honneur professionnel.
La science médicale égyptienne
L'anatomie humaine était à peu près inconnue des médecins égyptiens. Contrairement à ce qu'ont gratuitement supposé divers auteurs modernes, la pratique des embaumements (La Religion égyptienne), laquelle d'ailleurs ne fut en usage que pour les gens de la classe élevée et ne remonte pas ,jusqu'aux premières époques, ne fut pas un moyen très sérieux d'instruction. D'abord, il est à noter que les embaumeurs, quoique dise Wilkinson, ne faisaient pas partie du corps sacerdotal; ces techniciens étaient, en raison du respect qu'on avait pour les cadavres, l'objet du mépris public; ensuite, les opérations qu'ils pratiquaient ne pouvaient guère leur apprendre que la forme extérieure et les rapports superficiels des organes viscéraux dont ils faisaient l'extraction. Mais il n'est, malgré tout, guère admissible que les maître des écoles médicales aient systématiquement négligé ces occasions de s'instruire. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'on ait relevé dans les textes médicaux les noms des diverses régions et des parties extérieures des membres et du tronc, ni qu'il y soit question de l'intestin, de la vessie, du foie, des reins, etc., organes qui se voyaient et que l'on touchait lors de chaque embaumement.
Anciens instruments médicaux égyptiens
Les Égyptiens savaient vaguement que le coeur est le point de départ d'un grand nombre de vaisseaux qui se distribuent dans le corps entier, pour y porter le sang, l'air vital et l'humidité nécessaires. Mais la répartition qu'ils en indiquent est de pure fantaisie. Le même mot met, au pluriel metu, sur lequel on a beaucoup discuté, servait indifféremment pour désigner les veines, les artères, les canaux de toutes sortes, ainsi que les nerfs et les tendons. Un autre, mot dont la signification a aussi été très difficile à élucider, ro-ab, semble désigner à la fois le coeur et l'estomac. Mais Lüring avait probablement raison de penser que le distinction était dans l'idée depuis longtemps, lorsqu'elle manquait encore dans l'expression. La physiologie des Égyptiens était complètement nulle. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils ramenaient la composition du corps aux combinaisons de quatre éléments, et qu'ils regardaient la vie comme entretenue par un souffle que des canaux transportaient partout, en même temps que l'humidité et le sang.
Circoncision - Peinture dans une tombe
Les Égyptiens, qui, comme beaucoup d'autres peuples orientaux, croyaient que l'humain, à l'abri des violences ou des attaques des démons et de la colère des dieux, pourrait vivre à peu près indéfiniment, s'étaient fait des maladies une idée assez étrange. Ils croyaient qu'elles avaient toutes pour origine l'introduction dans le corps d'un esprit mauvais, agissant spontanément ou sous l'impulsion d'une force magique intentionnellement mise en jeu. Les symptômes étaient les manifestations de sa présence, et l'indice des troubles causés par elle. La thérapeutique avait donc à exercer une double action, l'exorcisme de l'agent d'abord, puis la réparation des désordres qui étaient son oeuvre; c'est en vue de ce dernier but que Thot (Hermès) avait révélé aux humains les vertus des plantes et de toutes les substances médicamenteuses. On s'explique aisément, d'après cela, qu'en Égypte, comme dans toute société archaïque, le traitement par les incantations ait toujours passé pour supérieur à tout autre. On admettait aussi que l'esprit pouvait sortir spontanément; c'est pour cela sans doute que l'on rencontre quelquefois le conseil de s'abstenir de toute médication, le cas étant admis où le malade devait sûrement guérir sans aide.
Les maladies
Les papyrus renferment beaucoup de descriptions sommaires de maladies; mais l'identification de ces maladies est hérissée de difficultés; néanmoins on a reconnu avec presque certitude un certain nombre d'entre elles, surtout celles qui sont les plus communes dans le pays, comme l'anémie primitive ou consécutive à la présence des parasites intestinaux; le paludisme; certaines maladies abdominales, aiguës ou chroniques. On a compris assez facilement ce qui a rapport aux oxyures vermiculaires et au ténia, contre lequel on employait déjà (1500 ans av. J.-C., début du Nouvel Empire), l'écorce de racine de grenadier. Dans certains passages du Papyrus Ebers, on a cru reconnaître la dysenterie, l'atonie intestinale, la diarrhée, les hémorroïdes, certaines tumeurs, la polyurie, l'incontinence urinaire, etc.
Le Papyrus Ebers contient un petit traité spécial sur les maladies des yeux, qui a été traduit par Ebers et savamment commenté par Hirschfeld; il présente une grande importance historique, mais nous ne pouvons ici entrer dans des détails à son sujet. Il y est question du traitement de la conjonctivite catarrhale, de la kératite, des hémorragies du globe, des ecchymoses péri-oculaires. On à voulu voir dans un court passage où l'on parle de guérir la cécité derrière la pupille, dans le fond de l'oeil, une allusion à l'opération de la cataracte; mais cette maladie ne pouvait pas être comprise il y a 3500 ans. Il n'y est question d'aucune autre opération sur les yeux, que celle de l'arrachement des cils dans le trichiasis. Toutes les maladies des yeux sont traitées par des collyres, des pommades, des remèdes divers, lesquels ont pour base, la plupart du temps, des substances minérales; néanmoins des plantes et des produits animaux entrent aussi souvent dans leur composition. Parmi les formules de collyres, il en est une donnée d'après un oculiste de Byblos; cela prouve que les Égyptiens de ce temps reculé ne craignaient pas de recourir aux connaissances des Phéniciens et laisse supposer que l'exclusivisme des médecins sacerdotaux n'était pas absolu.
On sait par ailleurs que les Égyptiens pharaoniques pratiquaient des opérations; on possède toute une série d'instruments; on sait que les médecins de l'ancienne Égypte appliquaient des pansements, qu'ils ouvraient les tumeurs, qu'ils opéraient la circoncision et la castration. Ils réduisaient les fractures et savaient les contenir régulièrement; le fait a été constaté sur des momies ; mais il est fort, douteux, malgré l'assertion de Larrey, qui a pu mal interpréter ce qu'il a vu, que les médecins de la vieille Égypte aient pratiqué des amputations de membres. Le Papyrus Ebers traite aussi, dans un chapitre spécial, des maladies des femmes : troubles menstruels, prolapsus, écoulements, accidents des accouchements, etc., et des moyens de les combattre, dont plusieurs ont traversé les âges.
Thérapeutique, hygiène, diététique
Le premier chapitre on Papyrus Ebers est une allocution adressée au malade, en général, pour lui indiquer les formules sacramentelles qu'il devait prononcer en même temps qu'il absorbait les médicaments; d'autres formules conjuratoires se rencontrent encore, dont la puissance était réputée plus forte que celle des remèdes. Néanmoins la matière médicale était d'une grande richesse; plus de 700 substances, empruntées aux trois règnes, sont indiquées dans les courts traités que nous possédons; le médecin égyptien les employait presque toujours associées en assez grand nombre, dans une même recette. L'identification de ces substances est un problème difficile.
L'hygiène et la diététique préoccupaient déjà sérieusement les médecins de la vieille Égypte. La sobriété et la propreté étaient formellement prescrites par les lois; on considérait l'ivrognerie comme un vice déshonorant. Les règlements fixaient jusqu'à la nature des étoffes employées pour les vêtements ceux de lin étaient surtout en usage; on ne permettait pas de se présenter dans les temples avec des habits de laine. Par mesure hygiénique, les Égyptiens faisaient usage périodiquement de purgations et même de vomitifs. Ils se baignaient souvent, et connaissaient les avantages des bains de mer; ils pratiquaient une sorte de massage. Les peintures égyptiennes montrent l'inexactitude de l'assertion d'Hérodote, relative aux exercices de gymnastique, qui étaient fort en honneur. L'emploi des fards était extrêmement répandu chez les Égyptiens; ils faisaient partie de la thérapeutique oculaire.
La médecine égyptienne exerça nécessairement quelque influence sur la science grecque. Elle enrichit abondamment la matière médicale. On pourrait dresser une longue liste des substances et des formules dont l'emploi a été transféré d'un pays dans l'autre. En somme, la médecine égyptienne, telle que nous la connaissons , tout en restant, au point de vue doctrinal, dépourvue d'un vrai caractère scientifique, si elle ne justifie pas l'admiration exagérée que quelques-uns lui ont accordée sans raison, présente un grand intérêt historique. La vieille science égyptienne survécut encore longtemps comme médecine populaire, quand le pays eut perdu son indépendance, mais son histoire scientifique fut absorbée par celle de la science grecque à l'édifice de laquelle elle apporta quelques éléments secondaires.
Bijoux en or incrusté de pierres semi-précieuses:
Vêtements
Les femmes
Si les Égyptiennes rivalisaient par la variété de leur maquillage, ainsi que de leurs bijoux; il eu très de changements avait la XVIIIème dynastie.
Ancien Empire
Les robes sont en lin, moulantes, longues, avec des bretelles partant de dessous la poitrine, laissant les seins nus. Il arrive parfois que les robes abordent des couleurs très vivent comme le vert, le bleu (couleur du deuil) ou le rouge (couleur des robe de prêtresses d'Hathor).
Moyen Empire
Les robes sont appelé "robe fourreau", Se sont des tuniques en résilles à bretelles couvrant les seins, moulantes, à couleurs vives
Nouvel Empire
c'est au début du Nouvel Empire (XVIIIème dynastie)que la créativité et l'audace envahit la mode. C'est aussi à ce moment que l'Égypte entretient de nombreuses relations avec d'autres pays, on peut croire à une influence venue des partenaires commerciaux. Les vêtements deviennent plus amples, noués sous la poitrine, retombant sur les pieds en s'évasant. Le lin est de plus en plus fin et de plus en plus travaillé, grâce aux drapés et aux plis, les toilettes paraissent plus élaborées.
La superposition des tissus est aussi une nouveauté du Nouvel Empire, la femme joue avec la transparence du tissus et les différentes couleurs pour séduire. Elle peut aussi porter un châle sur l'épaule retombant sur le bras, de façon à laisser l'autre épaule et l'autre bras nus, ornés de bracelets
Les hommes
comme chez les femmes, la mode masculine à peut évolué avant le Nouvel Empire.
Ancien Empire
Les hommes ne portaient qu'un simple pagne en lin formé que d'une seul pièce de tissus. Il était maintenu par une ceinture en lin ou en cuir. Mais la plus part des personnes de classe sociale très faibles restaient nus.
Moyen Empire
Le pagne c'est généralisé. Les vêtements de l'élite deviennent un peu plus complexes; mais on ne peu pas parler de réels changements. Certains nomarques pour montrer leur pouvoir, n'hésitent pas à porter une cape plissé sur leurs épaules, par-dessus une longue jupe.
Nouvel empire
Comme pour les femmes, c'est à partir de ce moment que la mode évolue: les pagnes sont plus originaux, avec des drapé et des plis. La tunique fait son apparition chez les nomarques (elle était réservé au vizir jusqu'au Moyen Empire).
Bijoux
Les anciennes égyptiens aimaient beaucoup les bijoux, et cela dès la préhistoire. Avec le temps, les bijoux devinrent de plus en plus précieux, et on ne les portaient pas seulement pour l'esthétique, mais aussi pour afficher son rang social.
Il existait plusieurs types de bijoux:
Les amulettes au pouvoir protecteur. Cela allait du simple coquillage au amulettes divines. Elles représentaient très souvent le dieu Bès, qui éloignait les mauvais esprits. Voici une liste des représentations les plus courantes: Bès, Isis, Horus, Bastet, Hathor, Phat, Ré. Ainsi que toutes sortes d'animaux comme le scarabée, le crocodile, le faucon; ou des symboles: Ankh, djed, tit, ib; néfer, sma.
Les pectoraux sont des colliers très lourd, allant jusqu'à 12 rands. Ils se portaient sur la poitrine, et étaient composés de perles, d'or, d'argent et de pierres précieuses ou semi-précieuses. D'autres pouvaient représenter des scène religieuses (au rôle protecteur) ou symbolique, comme la mise à mort de soldats ennemis par Pharaon.
Toujours dans le domaine royal, les couronnes et diadèmes. Nous connaissons les couronnes royales grâce au statues et au dessins, mais nous en avons retrouvé ayant appartenues au prince et au princesses. Ils portent presque tous l'Uréus royal et/ou le vautour Nekbet; les deux attributs royaux.
Beaucoup de bracelets ont été retrouvés, ils étaient répandus à toutes les époques et dans toutes les classes sociales. Les plus modestes étaient composés de perles de pierres montées sur un fil d'or, les bracelets un peu plus luxueux étaient en pierres alternés de grain d'or. Quand au plus précieux, ils étaient en or, en argent, en ivoire, ou encore en émail.
Les bagues étaient à l'origine des anneaux, puis avec le temps, elle se sont "perfectionnées", montées de pierres précieuses ou semi-précieuses, ces joyaux servait, sert à l'esthétique, mais aussi à garantir une information porté par un messager, ou comme sceau pour les lettres.
Les boucles d'oreilles apparurent qu'à partir du nouvel empire, le plus souvent portées par les femmes, puis par les hommes pour les grandes occasions; comme en témoigne les oreilles percées de Toutankhamon que l'on peut apercevoir sur son masque.
L’Egypte est sans conteste la terre des momies. Loin des villes, les embaumeurs momifiaient tous les corps, du paysan au pharaon ainsi que de nombreux animaux.
Dans l’Egypte ancienne, la mort n’était pas considérée comme une fin. La momie revêtait une importance fondamentale pour qu’énergie et fluide puissent permettre au défunt de passer dans l’au-delà où il devait renaître.
L’histoire est truffée d’anecdotes assez stupéfiantes. Les ressuscités du vendredi saint en font partie.
Durant 300 ans, on a raconté que des morts sortaient une journée entière dans un cimetière égyptien.
La momie égyptienne a toujours fasciné les Européens. A tel point qu’à la fin du Moyen Age, la mode est de se « régaler » de mummie.
Les ressuscités du vendredi saint
« Tous les morts enterrés dans ce cimetière sortent toute la journée de leurs tombeaux, demeurent immobiles et privés de sentiments au regard de tous et, la solennité terminée, rentrent dans leurs sépulcres. Le phénomène se reproduit tous les ans et il n’y a pas d’adulte au Caire qui l’ignore. »
C’est ainsi qu’en 1483, un Européen, B. de Breydenbach, rapporte les fantastiques évènements qui se produisent chaque année au Caire.
La résurrection intervient le jour de la fête du saint à qui est dédiée la mosquée située à proximité.
Du 15e au 18e siècle, le miracle est régulièrement rapporté par les voyageurs occidentaux. Selon les époques, son emplacement change, les ressuscités sont musulmans, chrétiens ou des Egyptiens de l’Antiquité.
La date du miracle varie également. Au 15e siècle, il est fixé au vendredi saint.
Vue du Caire. Gravure de 1810
Les voyageurs recueillent les faits ou en sont témoins : « Les cadavres surgissent brusquement de la terre, restent en surface sans bouger, pendant un instant, puis sont à nouveau engloutis par les sables. »
Pour assister à ce spectacle, le public vient en masse, toutes confessions mêlées. Juifs, chrétiens et musulmans prient et passent la nuit sur place au cours de laquelle de grandes réjouissances sont organisées.
Entre Dieu et diable
Au Caire, on rapporte que les morts qui quittent leur sépulture sont des sceptiques qui ne croyaient pas à la résurrection.
Pour les punir ou pour donner un avertissement aux vivants, Dieu les a condamnés à se livrer à ces apparitions terrifiantes.
Les voyageurs occidentaux y voient plutôt l’intervention du diable.
Momie égyptienne.
Quelques mauvaises langues font part de leurs doutes et parlent même de supercherie. Nous laisserons à cet évènement sa part de mystère et de mysticisme.
Les mangeurs de cadavres
Si les Egyptiens vénèrent leurs morts, les Européens en font le commerce dans le même temps. A la fin du Moyen Age, un remède miracle appelé « mummie » est censé soigner toutes sortes de maux : douleurs gastriques, blessures.
Rapidement, il est prescrit à toute occasion.
A l’origine, cette substance est fabriquée à partir des corps desséchés d’antiques momies. Le remède parvient chez les apothicaires sous trois formes :
Morceaux de cadavre
Pâte noirâtre
Poudre obtenue en consumant les corps
Certains fabricants égyptiens considérant que la recherche de momies est trop fastidieuse, trouvent plus commode d’utiliser des cadavres plus récents et nettement plus frais.
Corps desséché naturellement (Egypte ancienne) .
Ce remède a tant de succès que le roi de France lui-même, François Ier, ne se déplace jamais sans sa mummie.
Ce sinistre commerce reste florissant en Europe jusqu’à la fin du 17e siècle. A ce moment là, les fabricants sont lourdement imposés en Egypte et finissent par cesser cette activité.
La momification en Egypte
Il est évident que les anciens Egyptiens n’ont pas embaumé leurs parents et leurs pharaons pour guérir les problèmes gastriques des Occidentaux.
D’ailleurs, ce remède était bien pire que le mal et occasionnait douleurs et vomissements.
C’est Hérodote qui a rédigé la première description connue de la méthode de momification des anciens Egyptiens.
L’ensemble du processus demandait environ 70 jours.
Masque funéraire
Dès 3000 avant notre ère, l’Egypte affirme sa croyance en une vie future. Elle pense que la préservation du corps humain dans son intégrité est indispensable pour accéder à cette nouvelle existence. C’est pourquoi, elle invente la momification.
Momie de Ramsès II. Image Boston Public Library .
Pour les Egyptiens, la vie après la mort est bien plus importante que la vie terrestre. La personne comprend un corps auquel sont associés plusieurs principes spirituels qui, libérés après la mort, restent liés au cadavre.
L’ »akh » est un principe immortel, une force divine représentée par un ibis, que seuls possèdent le roi et les dieux.
Le « ba », symbolisé par un oiseau à tête humaine, est un principe spirituel plus indépendant du corps, qui reprend sa liberté après la mort.
Vignette du Livre des morts. Le ka est représenté sous la forme d'un oiseau (Musées royaux du Cinquantenaire, Bruxelles).
Les prêtres embaumeurs utilisaient des crochets qu’ils passaient dans les narines du mort. Ils retiraient d’abord le cerveau qui était traité à part.
En effet, les Egyptiens pensaient alors que le coeur était l'organe principal "le centre de contrôle". Ils jugeaient par contre le cerveau inutile et le jetaient.
Momie
Avec un couteau de silex, ils incisaient le corps du côté gauche et enlevaient les viscères. Les poumons, l'estomac, les intestins et le foi étaient conservés dans les vases canopes (urnes).
Vases canopes qui contiennent les organes momifiés. Image mamamusings
Après l'éviscération, commençait l'étape de la dessication.
Le corps, vidé de ses viscères et du cerveau, était enduit d’aromates, recousu et plongé pendant 70 jours dans un bain de natron, ou sel de sodium, qui desséchait le cadavre. L'objectif était de faire perdre le plus d'eau possible au corps, pour le laisser totalement desséché et flétri.
Le dieu Anubis prépare la momie de Sennedjem (Thèbes ouest).
Le corps était alors entouré de longues et fines bandelettes de toile trempées dans une résine odorante.
Des textes, des bijoux et des amulettes étaient disposés entre les linges. Les prêtres touchaient les oreilles, le nez et la bouche du mort avec des instruments magiques qui lui garantissaient l’usage de ses sens dans l’au-delà.
On plaçait souvent de faux yeux dans les orbites et une perruque sur la tête.
Le masque placé sur la momie n'était pas censé être ressemblant. Il montrait plutôt ce à quoi le défunt voulait ressembler dans sa nouvelle vie
Pendant tout l’Ancien Empire, seuls les pharaons avaient droit à la momification. Les dignitaires y accédèrent ensuite ainsi que les paysans et les artisans.
Cette tradition qui a toujours fasciné les Occidentaux n’est certainement pas étrangère au mythe des ressuscités du Caire.
Les sagesses forment le début de la production littéraire en Égypte. Il s'agit d'instructions d'un maître à son élève, ou d'un père à son fils, lesquelles, depuis l'Ancien Empire jusqu'à la Basse Époque, ont constamment été gratifiés de noms de rois ou de haut fonctionnaires.
Si l'art égyptien est anonyme, la litérature, quand il s'agit de sagesse débute par le nom de l'auteur. L'écrivain se met en avant, et le lecteur sait tout de suite qui lui parle. Ces sagesses servent à la formation générale dans les écoles et, pour cette raison, nous sont souvent parvenues en plusieurs exemplaires, principalement dans des copies tardives d'écoliers sur papyrus et ostracas. Le but principal de ces textes est de fournir, pour chaque situation de la vie, la possibilité de se conformer aux coutumes et aux bons usages établis. Dans l'optique de la philosophie égyptienne de la vie, cela correspond à la connaissance de Maât. Par des conseils appropriés, les sagesses tentent de résoudre dans le respect de Maât les conflits qui perturbent les relations sociales. Dans l'Ancien Empire, monde stable, encore intact et marqué par la volonté divine, les instructions se limitent à des règles de courtoisie et de bienséance.
Après l'effondrement de l'Ancien Empire, elles glorifient le fonctionnaire dans son rôle de soutien de l'état et propagent l'idéal de fidélité au roi, cependant que deux enseignements rédigés par des souverains mettent aussi en évidence l'aspect humain des gouvernants.
Les sagesses du Nouvel Empire et de la Basse Époque mettent l'accent sur les relations de l'homme à dieu.
Elles mettent en garde contre la transgression des prescriptions culturelles et insistent sur la valeur de la piété personnelle, ainsi que sur le fait que la destinée individuelle dépend de la volonté divine. Les sagesses respectent des règles formelles rigoureuses. L'introduction donne le nom de l'auteur, parfois aussi les motifs de son instruction. Dans les textes tardifs, les maximes sont séparées les unes des autres par des titres. Imhotep et Djedefhor passent dans la tradition pour être les auteurs des plus anciennes sagesses. Seuls quelques fragments des instructions de Djedefhor nous sont connues, par un manuscrit scolaire plus récent.
* Enseignement de Djedefhor, IVè dynastie.
Ce prince insiste sur la nécessité d'un équipement funéraire et sur l'obligation qu'a le fils d'assurer le service des défunts.
* Enseignement de Ptahhotep, Vè dynastie.
Ptahhotep, maire et vizir sous le roi Isesi, se plaint au début de son enseignement des incommodités de son âge, et réclame du roi la permission de pouvoir éduquer un élève, comme « bâton » de ses vieux jours. Pendant trente-sept chapitres, dont la première ligne est chaque fois en rouge, il prodigue alors à cet élève ses instructions.
* L'enseignement d'Amménémès Ier, XIIè dynastie.
Sésostris Ier inspira la composition de cet apocryphe, testament politique, défendant l'oeuvre accomplie par Amménémès Ier, son père, et prônant sa poursuite à travers son successeur, lui-même.
* L'enseignement loyaliste, XIIe dynastie.
Ce plaidoyer pour la fidélité à la monarchie, inspiré par Sésostris Ier, se présente sous la forme d'une sagesse traditionnelle.
* L'enseignement de Khéti, XIIe dynastie.
Un homme nommé Khéti se rend à la cour afin de confier son fils à l'école des scribes. En chemin, il lui expose un enseignement, qui est devenu livre d'école. Son contenu était précisément destiné à l'écolier paresseux, et glorifiait l'activité des scribes. Cet enseignement est une satire noircissant à l'extrême la condition des professions autres que celle du scribe.
Alexandre le Grand ou Alexandre III de Macédoine (Alexandros III o Makedôn, Alexandros signifiant « protecteur de l'homme ») (21 juillet -356–13 juin -323).
Il portait le surnom de dikoros en raison d'une évidente hétérochromie.
Fils de Philippe II de Macédoine, élève d'Aristote et roi de Macédoine en -336. Il fut l'un des plus grands conquérants de l'Antiquité et fonda notamment Alexandrie en -331.
Le mythe d'Alexandre s'explique principalement par ses prétentions à la conquête universelle (du monde entier). Cette aspiration, à la fois impossible et presque réalisée avant qu'il ne soit foudroyé à l'âge de 33 ans, eut comme conséquence — durant un temps très court — une unité politique jamais retrouvée ensuite entre l'Occident et l'Orient.
L'héritage d'Alexandre, également marqué par les cultures grecque, occidentale, et orientale, fut partagé entre ses généraux : il s'agit des différents royaumes et dynasties de la période hellénistique.
Famille
Alexandre est le fils de Philippe II de Macédoine et d'Olympias, princesse d'Épire, sa troisième femme. Par sa mère, il est le neveu d'Alexandre le Molosse, roi d'Épire, territoire qui se situerait de nos jours entre la région grecque d'Épire et le Sud de l'actuelle Albanie.
La légende veut qu'Olympias n'ait pas été fécondée par Philippe, qui avait peur d'elle et de son habitude à dormir en compagnie de serpents, mais par Zeus. Alexandre se servit de ces contes populaires à des fins politiques, faisant référence au dieu plutôt qu'à Philippe quand il évoquait son père. Une autre légende, d'origine égyptienne celle-là, (Roman d'Alexandre) veut qu'Alexandre soit le fils du dernier pharaon égyptien de la XXXe dynastie, Nectanébo II.
Par son père Philippe II, Alexandre descendrait de Téménos d'Argos, lui-même descendant d'Héraclès, fils de Zeus — pour cette raison, la dynastie macédonienne s'appelle dynastie des Argéades ou des Téménides. Par sa mère, Olympias, Alexandre pensait descendre de Néoptolème, fils d'Achille et de Déidamie.
Enfance et éducation
Située dans le Nord de la Grèce actuelle, la Macédoine est l'une des régions pélasgiques antiques. La langue parlée est alors l'un des nombreux dialectes grecs, cependant, dès l'époque du roi Archélaos (fin du Ve siècle av. J.-C.), la langue officielle de la cour et de la chancellerie macédonienne devient l'attique. Philippe, qui a séjourné à Thèbes comme otage (entre -369 et -367), le parle pour sa part couramment.
Après avoir été éduqué par Léonidas et Lysimaque d'Acarnanie, Alexandre reçoit pour précepteur le philosophe Aristote de -343 à -340. Ce dernier est le fils de Nicomaque, médecin d'Amyntas, le grand-père d'Alexandre. Il rédige une édition annotée de l'Iliade pour son élève. Alexandre lit également Hérodote et Xénophon, auteurs qu'il sut exploiter lors de ses conquêtes.
Plusieurs compagnons d'enfance d'Alexandre se retrouveront à ses côtés lors de la conquête de l'Asie.
Le roi de Macédoine
Bien que considéré comme barbare par les Athéniens, le royaume de Macédoine a, sous le règne de Philippe, étendu son hégémonie sur la Grèce classique. Il vainc Athènes aux Thermopyles en -352, intervient dans un conflit entre Thèbes et Phocis, triomphe d'une coalition d'Athènes et de Thèbes à la bataille de Chéronée, en -338. Alexandre y fait ses preuves en commandant la cavalerie. Philippe est également l'initiateur de la ligue de Corinthe, rassemblant toutes les cités grecques, à l'exception de Sparte, sous son commandement. La ligue doit porter la guerre contre l'Empire perse. En -340, en l'absence de son père, Alexandre devint régent de Macédoine.
À la mort de son père, Alexandre reprend le flambeau et est reconnu hégémon (« commandant en chef ») de la ligue. Il n'est pas seulement roi des Macédoniens, mais aussi, comme son père, archonte à vie des Thessaliens et hégémon stratège autocrate de la ligue de Corinthe. De, fait la politique de la Ligue est entièrement dictée par les Macédoniens Philippe puis Alexandre.
Au final, Alexandre est assez peu présent comme souverain dans son royaume.
Le Conquérant
Durant l'hiver -338/-337, Philippe de Macédoine a constitué la ligue de Corinthe qui avait déclaré la guerre à la Perse. Alexandre est le continuateur de l'œuvre de son père.
En -334 Alexandre passe en Asie et, dès le mois de mai, remporte la bataille du Granique. Dans la foulée Sardes se rend ; Halicarnasse à son tour est assiégée et prise. Durant l'hiver, il se rend à Gordion où, selon la légende, il tranche le nœud gordien.
En -333 il vainc Darius III à la bataille d'Issoset s'empare de la famille du Grand Roi, ainsi que de ses attributs royaux.
En -332 il conquiert la Phénicie et assiège Tyr pendant sept mois. À l'automne il entre en Égypte et se rend à Memphis où il est peut-être intronisé comme pharaon.
En -331 il fonde Alexandrie d'Égypte, se rend à l'oasis de Siwa où se trouve un sanctuaire oraculaire de Zeus-Ammon ; il y est salué par le grand prêtre à la manière d'un pharaon, c'est-à-dire appelé fils d'Ammon. Cette salutation, conforme à l'étiquette égyptienne, sera très largement exploitée par la propagande du Conquérant. Cette anecdote est rapportée ainsi par Plutarque:
Quelques-uns affirment que le prophète, voulant le saluer en grec d'un terme d'affection, l'avait appelé « mon fils » , mais que, dans sa prononciation barbare, il achoppa sur la dernière lettre et dit, en substituant au nu un sigma: «fils de Zeus» ; ils ajoutent qu'Alexandre goûta fort ce lapsus et que le bruit se répandit qu'il avait été appelé « fils de Zeus » par le dieu.
Plutarque (46-120), Vies Parallèles
Il quitte ensuite l'Égypte pour n'y jamais revenir.
Après un nouveau passage à Tyr, il se dirige vers l'Assyrie et rencontre l'armée du Grand Roi Darius III, le 1er octobre à Gaugamèles. Le succès du combat lui ouvre la route de Babylone, qui se rend suite à des négociations. Il entre en vainqueur dans la capitale de l'Empire perse et y demeure près d'un mois. Tandis que Darius, en fuite, tente de réunir une nouvelle armée royale dans les hautes satrapies, Alexandre prend la direction de Suse, laquelle se rend à son tour.
La campagne se poursuit en direction de la Perse proprement dite. Après avoir été un temps arrêté par la résistance aux Portes persiques, il parvient dans la ville la plus symbolique du pouvoir perse, Persépolis. La ville est livrée au pillage, puis quelques temps après, pour un geste symbolique mûrement réfléchi, à la fois en direction des Perses et des Grecs de la Ligue, les palais de la terrasse sont livrés aux flammes.
En -330 la Médie et le pays des Parthes sont conquis. Courant juillet, Darius est assassiné.
En -329, Alexandre traverse le Caucase indien (Hindu-Kuch) et parvient en Bactriane. Puis passant le fleuve Amou-Daria poursuit en Sogdiane.
En -328, il épouse Roxane.
En -327, il poursuit son trajet vers la vallée de l'Indus, où régnent des rois anciennement tributaires des Achéménides. Après avoir soumis un certain nombre d'entre eux et battu le roi Poros dans un combat terrible sur l'Hydaspe (affluent de l'Indus), Alexandre pense franchir l'Hyphase (affluent le plus oriental de l'Indus) pour atteindre la vallée du Gange et l'Océan extérieur. Mais à l'automne -326, sur les rives de ce fleuve, les troupes se révoltent et le roi ne parvient pas à les convaincre d'aller plus loin. Le Conquérant est obligé de se plier aux volontés de la troupe et donne l'ordre du retour. Il fait ériger douze autels marquant le point extrême de sa progression à l'Est.
En -324 il est de retour à Suse, et à Babylone au printemps -323. C'est là qu'il meurt subitement des conséquences d'un mal qui pourrait avoir été une forme de paludisme, probablement aggravé par l'épuisement.
Le pharaon
Quand Alexandre entre en Égypte en -332, il semble être accueilli en libérateur. Il est même possible que ce soit les Égyptiens eux-mêmes qui aient demandé son aide, pour les affranchir de la domination perse qui s'exerce sur le pays depuis deux siècles. Toujours est-il qu'il ne rencontre que peu de résistance, et qu'il étend rapidement son royaume jusqu'à la première cataracte du Nil.
Alexandre se fait proclamer pharaon à Memphis la même année. Il sacrifie au taureau Apis — gage de respect des traditions égyptiennes — et honore les autres dieux. Il se dirige ensuite vers la côte meditérannéenne où il choisira l'emplacement de la future Alexandrie qui ne sera achevée que sous Ptolémée Ier ou II. La légende veut qu'Alexandre ait choisi lui-même les plans de la nouvelle cité. Il se rend ensuite dans l'oasis de Siwa où il rencontre l'oracle d'Amon-Zeus qui le confirme comme descendant direct du dieu Amon. De retour à Memphis, il se fait officiellement couronner dans le temple de Ptah et réorganise le pays avant de repartir à la conquête du Moyen-Orient.
Son cheval
Alexandre le Grand sur son cheval Bucéphale
Bronze Museo Nazionale di Villa Guilia, Rome, Italie.
Bucéphale était le cheval favori d'Alexandre. Selon la tradition, avant lui, personne n'avait pu le dresser. Ayant remarqué que l'animal était ombrageux — c'est-à-dire avait peur de son ombre —, Alexandre parvint à le maîtriser en le plaçant face au soleil. Bucéphale mourut lors de la bataille de l'Hydaspe (-326). En son honneur, Alexandre fonda sur son tombeau la ville de Bucéphalie (ou Boukêphalia).
L'héritage
Selon Plutarque, lorsqu'Alexandre, mourant, reçoit la question de Perdiccas : « À qui entends-tu léguer l'Empire ? », il lui fait cette réponse : « Au plus digne ». La scène — réelle ou non — laisse en tous cas augurer des déchirements qui vont opposer ses généraux après que son corps a été rapporté à Alexandrie. Dans un premier temps Philippe III Arrhidée et Alexandre IV lui succèdent avec pour régent Antipater. Cependant l'appétit de pouvoir des généraux sera plus forte que la fidélité dynastique.
Alexandre a eu deux fils avec Roxane. Il est dit du premier qu'il est mort en bas âge. Cependant, certaines traditions helléniques pontiques font oralement référence à la mise en scène de la mort de ce dernier, qui aurait engendré une descendance. Le second, posthume, qui se prénomait aussi Alexandre, Aegos, a été assassiné en -310.
Les Diadoques
Les Diadoques sont les généraux d'Alexandre qui se partagèrent sa succession : Antigone le Borgne (ancêtre des Antigonides), Ptolémée Lagos ou Sôter (ancêtre des Lagides) et Séleucos (ancêtre des Séleucides). Les différentes composantes de l'empire d'Alexandre — pour leur partie occidentale — ne seront plus réunies sous la même puissance pendant deux siècles, jusqu'à l'Empire romain.
Les Lagides
Ptolémée Lagos, général d'Alexandre et son frère naturel selon Pausanias, s'approprie à la mort d'Alexandre l'Égypte dont il est alors satrape en 305 avant notre ère, et ouvre la période dire lagide, c'est-à-dire la Dynastie des Ptolémées, sous le nom de Ptolémée Ier. Cette dynastie pharaonique, la dernière, s'éteindra en l'an 30 avant notre ère avec la mort de Ptolémée XV Césarion (fils de Cléopâtre et de Jules César) et l'avènement de la domination romaine. Durant cette période, 16 Pharaons (dont deux femmes) se succéderont sur le trône d'Égypte et auront pour principal objectif de faire ressurgir la grandeur passée du pays.
Les Séleucides
Les Séleucides, à qui échut la Babylonie, furent — avec la dynastie des Ptolémées en Égypte — la plus puissante des dynasties héréditaires qui se partagèrent l'empire d'Alexandre.
Les royaumes indo-grecs
Lors de la conquête de l'Inde, Alexandre institua des satrapies : satrapie de l'Indus supérieur (Gandhâra) gouvernée par Nikanor, l'Indus Moyen comprenant le royaume de Taxila et l'ouest du Penjab, dirigée par Philippos, et l'Indus inférieur couvrant le Sind et la côte dont le pouvoir est partagé entre son beau-père Oxyartès et Péithon. Des royaumes et principautés indépendants s'intercalent, dont le royaume de Pôrôs.
Au milieu du IIIe siècle av. J.-C. les satrapies orientales se trouvent coupées de l'Empire séleucide par l'avancée des Parthes. Vers -240 Diodote, satrape de Bactriane prend le titre de roi. Vers -230, Euthydème s'empare du trône et son fils Démétrius lui succède. Euthydème initie un accroissement vers le sud mais c'est son fils, profitant de l'effondrement de l'Empire maurya, qui accroît le plus le royaume en ajoutant l'Arachosie, la Gédrosie et la Carmanie.
Se constitue alors un royaume indépendant dans le Gandhâra avec Agathocle et Pantaléon (vers -190/-180) puis Appolodote (vers -180/-160).
En Bactriane, un dénommé Eucratide (-170/-145) s'empara du pouvoir et parvint à créer une « Grande Bactriane » incluant la Sogdiane, la Margiane et l'Arie. Puis il conquit l'Arachosie, le Gandhâra et une partie du Penjab. Il fut assasiné par son fils et son empire s'effondra.
Ménandre — ou Milinda pour les Indiens — (vers -155/-130), souverain dans le Penjab, représenta alors une nouvelle puissance. Mais son royaume lui survécut peu.
Ensuite les connaissances sont fragmentaires : Antialcidas, souverain de Taxila vers -100, Archébios son successeur vers -90/-80 soumis par les Saces. Vers -55 les souverains grecs du Penjab oriental Apollodote II et Hippostrate reprennent Taxila. Le dernier souverain grec connu est Straton II, roi de Sâgala, vaincu par les Scythes.
Villes fondées par Alexandre
Selon Plutarque et Appien, Alexandre aurait fondé 70 villes, seules 13 d'entre elles étant aujourd'hui identifiées.
Alexandrie d'Égypte : l'actuelle Alexandrie, la plus connue de ses fondations.
Alexandrie d'Arachosie : l'actuelle Kandahar
Alexandrie d'Asie :
Alexandrie de Margiane : sans doute à l'emplacement de l'actuelle Mary au Turkménistan.
Alexandrie Eschate : Léninabad.
Alexandrie Prophthasia : Farah.
Alexandrie Areion : Hérat.
Alexandrie Sogdiane :
Alexandrie Susiane : Harax.
Alexandrie de Carmanie :
Alexandrie du Caucase :
Alexandrette : Iskenderun dans la province du Hatay en Turquie.
Bucéphalie
Anecdotes
L'incendie du temple d'Artémis à Éphèse
Le jour même de la naissance d'Alexandre le Grand, le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des sept merveilles du monde antique, était victime d'un incendie criminel. En effet, le 21 juillet -356, Érostrate mit le feu à un monument vénéré par toute la Grèce pour sa beauté : il voulait ainsi s'assurer que son nom resterait dans l'histoire. Pour ce méfait, il fut torturé puis mis à mort et les autorités interdirent que soit prononcé son nom. Mais les consignes n'ont pas été respectées par tous, et le nom d'Érostrate nous est parvenu. Ses vœux ont donc finalement été exaucés.
L'ambassade de Gaule à Alexandre le Grand
Suivant Strabon et Arrien, des émissaires celtes — les ancêtres des Scordisques du milieu du IIIe siècle — rencontrèrent Alexandre sur le Danube, où il combattait d'autres peuples en -335. L'anecdote suivante est rapportée à cette occasion :
« Quand Alexandre eut vaincu les Gètes et rasé leur ville, sur le Danube, il lui vint des ambassades de tous côtés et entre autres des Gaulois, qui sont (dit-il) de grands hommes. Alexandre leur demanda alors ce qu'il craignaient le plus au monde, en s'attendant à ce que ces gens disent qu'ils ne craignaient rien plus que lui : mais il fut détrompé car il avait affaire à des gens qui ne s'estimaient pas moins que lui ; ils lui dirent que la chose de ce monde qu'ils craignaient le plus était que le ciel ne tombât sur eux, ce qui signifiait qu'ils ne craignaient rien. »
La construction du mythe
Onésicrite et Callisthène compagnons d'Alexandre sont à l'origine de la légende dans leurs récits des campagnes d'Asie. Au IVe siècle avant J.-C., l'historien grec Clitarque d'Alexandrie écrit une Histoire d'Alexandre déjà remplie de fables. Ce fut le premier ouvrages a construire le mythe.
En Égypte, sous le règne des Ptolémées, se crée la plus grande part du mythe. Pour légitimer leur dynastie, ils inventent un Alexandre égyptien de caractère divin par une assimilation à des dieux ou à des héros comme Héraclès. L'admiration pour le conquérant gagne progressivement Rome. Pendant la deuxième guerre punique, Plaute y voit le modèle parfait du héros. Mais à Alexandrie, on entend rester maître de la légende. Une Histoire d'Alexandre le Grand, écrite par un pseudo Callisthène vers 222, raconte qu'Alexandre n'est pas le fils de Philippe de Macédoine mais le fils d'Olympias et du dernier pharaon d'Égypte qui va se réfugier à Pella, capitale de la Macédoine, pour fuir l'armée Perse. Le héros du pseudo Callisthène parcourt tout l'univers connu et mythique, agrémentant ses déplacements d'aventures merveilleuses. Ces voyages et ces récits sont repris et enjolivés dans des versions postérieures de ce premier « roman » d'Alexandre. Une des dernière est écrite en France au XIIe siècle.
Les récupérations
Les juifs:
Le pseudo-Callisthène leur a déjà ouvert la voie, narrant une rencontre entre Alexandre et le grand prêtre de Jérusalem. Le Talmud reprenant cette tradition, fait d'Alexandre un héros sémitique, défenseur et propagateur de la religion du Dieu unique.
Les chrétiens d'orient:
Une version syriaque du pseudo Callisthène (vers 514) insiste sur le voyage au pays des ombres et la construction de la muraille destinée à contenir les assauts de Gog et Magog.
Les musulmans:
La Sourate de la caverne (Sourate XVIII) mentionne Dhû'l-Qarnâ' «le Bicornu».
Dans cette Sourate, le Coran s'inspire de l'histoire légendaire d'Alexandre.
Alexandre dans le Coran
Le Coran fait d'Alexandre un de ses héros, de ses prophètes, sous le nom de Dhû'l-Qarnâ'
« Ils t'interrogent au sujet de Dhû'l-Qarnâ'. Dis: «Je vais vous raconter une histoire qui le concerne.» Nous avions affermi sa puissance sur la terre et nous l'avions comblé de toutes sortes de biens. »
Le Coran (XVIII, 83)
Tabarî a tenté une explication sur l'origine de la relation aux cornes. Cette thèse n'est cependant appuyée par aucune preuve concrête :
« Alexandre est appelé Dhû'l-Qarnâ' pour cette raison qu'il alla d'un bout à l'autre du monde. Le mot qarn veut dire une corne, et on appelle les extrémités du monde cornes. Lui, étant allé aux deux extrémités du monde, tant à l'orient qu'à l'occident, on l'appelle Dhû'l-Qarnâ'.[...] »
Tabarî, La Chronique (De Salomon à la chute des sassanides), Actes Sud / Sindbad
On considère généralement que le nom de Dhû'l-Qarnâ' donné à Alexandre le Grand a une explication plus simple. En effet, on peut voir Alexandre, portant les cornes du dieu Ammon, sur le tétra-drachme frappé à son effigie. Cette pièce a circulé dans tout l'orient et a servi de modèle aux monnaies arabes ( [dirham], vient du grec drachme, drakhmê).
Reine d’Égypte, elle usa de son habileté politique et de son charme pour tenter de sauver son pays Cléopâtre VII est une reine d'Égypte de la famille des Lagides qui gouverne son pays entre 51 av. J-C. et 30 av. J-C., successivement avec ses frères et époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV puis avec le général romain Marc-Antoine. Elle est considérée comme le dernier pharaon de l'Égypte antique avant la conquête romaine. Cléopâtre est un personnage dont la légende s'est emparée, de son vivant même, et dont le tragique de la mort n'a fait que renforcer la tendance au romanesque qui entoure le personnage et qui parfois gêne l'historien dans une approche objective de cette reine d'Égypte, sans doute la femme la plus célèbre de l'Antiquité. Nous disposons de peu de sources et les principales, Plutarque, Suétone et Appien, n'évoquent Cléopâtre que pour autant qu'elle prenne place dans l'histoire romaine. C'est ainsi que nous ne savons pratiquement rien de ce qu'elle fait à Rome aux lendemains de l'assassinat de César, ni à Alexandrie durant l'absence de Marc Antoine entre 40 et 37 av. J.-C.
De plus l'historiographie antique lui est globalement défavorable car inspirée par le vainqueur de Cléopâtre, l'empereur Auguste et son entourage dont l'intérêt est de noircir la reine afin d'en faire l'adversaire malfaisant de Rome et le mauvais génie de Marc Antoine. Ainsi ce jugement de l'historien du Ier siècle de notre ère, Flavius Josèphe : « Elle fit d'Antoine l'ennemi de sa patrie par la corruption de ses charmes amoureux ». Cela explique la prudence des historiens actuels et l'enthousiasme des cinéastes ou romanciers pour un tel personnage.
Cléopâtre est née sans doute en 69 av. J-C probablement à Alexandrie. Elle est l'une des trois filles (connues) de Ptolémée XII Aulète, roi d'Égypte et vraisemblablement d'une concubine, puisque Strabon affirme que Ptolémée XII n'eut qu'une seule fille légitime, Bérénice IV, qui régna de 58 av. J.-C. à 55 av. J.-C
Cette bâtardise n'est pas un handicap, Ptolémée XII lui-même est un fils illégitime de Ptolémée IX, mais elle entretient le mystère sur les origines maternelles de Cléopâtre, avec l'hypothèse d'une ascendance égyptienne. C'est l'un des facteurs, outre le fait qu'elle parle égyptien, qu'avancent certains historiens pour expliquer le curieux titre de la reine, philopatris (« qui aime sa patrie »), lequel surprend dans une dynastie qui privilégie plutôt les liens dynastiques (« qui aime son père... sa mère... sa sœur... », etc.) que l'attachement aux pays et aux peuples qu'ils gouvernent. Mais peut-être ne faut-il y voir qu'une attention plus marquée, rare chez ses prédécesseurs s'y l'on excepte Ptolémée VII, à l'Égypte indigène.
Cleopatra VII
Il est difficile de cerner la véritable personnalité de Cléopâtre, qu'un certain romantisme a contribué à déformer, mais elle avait à l'évidence beaucoup de courage et fut suffisamment puissante pour inquiéter les Romains. Aucune source sûre ne vient nous éclairer sur son aspect physique qui échappe à un classement esthétique banal. Certaines pièces de monnaies donnent l'image d'une femme aux traits lourds et au nez assez proéminent. En revanche, on sait qu'elle avait une présence forte et du charme, qu'elle dégageait une puissante séduction et que tout cela était complété par une voix ensorcelante ainsi qu'un esprit brillant et cultivé.
En effet alors que l'éducation des filles, même de familles royales, est négligée dans le monde grec ou hellénistique, Cléopâtre bénéficie apparemment de l'enseignement de pédagogues cultivés qui, sur un esprit intelligent, donne d'excellents résultats. C'est ainsi que Cléopâtre est une véritable reine polyglotte et parle, outre le grec, l'araméen, l'éthiopien, le mède, l'arabe, sans doute aussi l'hébreu et la langue des Troglodytes, un peuple vivant aux abords de la mer Rouge. De tels dons ne durent pas la laisser non plus longtemps démunie face au latin encore que des Romains aussi cultivés que César parlaient un grec parfait.
Nous ignorons tout de son enfance et de ses années d'adolescence. Tout au plus pouvons nous imaginer qu'elle dut observer les évènements du règne chaotique de son père avec une grande acuité. La puissance de Rome, qui intervient militairement pour rétablir Ptolémée XII en 55 av. J.-C. renversée par sa fille aînée Bérénice IV trois ans plus tôt, est certainement un élément compris et assimilé par la jeune Cléopâtre. Les tribulations du règne précédent apprennent aussi à la future reine à utiliser tous les moyens pour se débarrasser de ses adversaires ou de ceux qui gênent ses projets comme son jeune frère Ptolémée XIV en 44 av. J.-C. Elle imite en cela l'exemple paternel, Ptolémée XII n'ayant pas hésité à faire exécuter sa fille Bérénice IV en reprenant le pouvoir en 55 av. J.-C.
Le testament du roi Ptolémée XII, mort en 51 av. J.-C., désigne comme ses successeurs Cléopâtre et un frère cadet de celle-ci, Ptolémée XIII, d'une quinzaine d'années environ, à qui elle est nominalement mariée car selon la coutume ptolémaïque, elle ne peut régner seule. Rien ne prouve que Cléopâtre ait voulu exercer la totalité du pouvoir à l'époque, en tout cas les titulatures de cette période lui accordent toujours la seconde place.
A l'automne 49 av. J.-C. les relations se dégradent entre les deux souverains. Les causes de cette rupture sont ignorées. Toujours est-il qu'à partir de cette date le nom de la reine figure dans les textes officiels avant celui de Ptolémée XIII. En fait c'est une véritable guerre qui éclate entre les deux monarques puisqu'à l'été 48 av. J.-C. ils se font face à Péluse. Il semble que Cléopâtre se trouve en difficulté car elle doit fuir en Syrie puis à Ascalon où elle trouve de l'aide.
C'est alors qu'intervient la puissance romaine. En effet Pompée, vaincu par Jules César à Pharsale au début du mois de Juin 48 av. J.-C., tente de trouver refuge en Egypte. Le jeune roi Ptolémée XIII et ses conseillers jugent sa cause perdue et pensent s'attirer les bonnes grâces du vainqueur en le faisant assassiner, dès qu'il pose pied sur le sol égyptien le 28 juillet 48 av. J.-C., sous les yeux de son entourage. César, qui débarque deux jours plus tard, est semble t-il furieux de ce lâche forfait et n'éprouve pour le pharaon que mépris.
Cependant il reste en Egypte pour des raisons privées peu glorieuses, bien qu'il évoque les vents contraires pour différer son retour. En effet il tente d'obtenir le remboursement de dettes que Ptolémée XII avait contractées auprès d'un banquier romain et qu'il a reprise à son compte. Il juge pour cela indispensable de réconcilier le couple royal et tente à s'y employer à la fin de l'année 48 av. J.-C.. Les deux souverains sont convoqués au palais royal d'Alexandrie. Ptolémée XIII s'y rend après diverses tergiversations ainsi que Cléopâtre. C'est à ce moment que se déroule, s'il est authentique, l'épisode du tapis dans lequel la reine se serait fait enroulée afin de parvenir auprès de César. Celui-ci tente d'imposer le statu quo ante c’est-à-dire le retour au testament de Ptolémée XII ce qu'accepte semble t-il Cléopâtre mais pas son frère guère impressionné par les faibles effectifs de César (environ 7000 hommes). Celui-ci se retrouve même prisonnier dans Alexandrie à la fin de 48 av. J.-C. sans renforts. Seule la noyade accidentelle de Ptolémée XIII dans le Nil le 15 janvier 47 av. J.-C. met fin au conflit.
Cléopâtre épouse alors un autre de ses frères cadets, Ptolémée XIV sur l'injonction de César. Cependant elle est la seule à détenir réellement le pouvoir et le protocole enregistre cette prépondérance en plaçant le nom de la reine en tête des actes officiels. Sa liaison avec César n'est un mystère pour personne. Ce dernier cependant doit bientôt quitter Alexandrie pour combattre le roi du Pont, Pharnace, puis les derniers partisans de Pompée en Afrique. De retour à Rome il convoque les souverains lagides en 46 av. J.-C. Les raisons de cette convocation sont imprécises. César, lui-même marié, souhaite-t-il retrouver sa maîtresse qu'il loge dans sa propriété de la rive droite du Tibre ? Veut-il impressionner par l'éclat des quatre triomphes qu'il célèbre durant l'été 46 av. J.-C. ? A-t-il comme objectif de montrer ce qu'il en coûte de se révolter contre Rome en faisant figurer dans son triomphe la sœur de Cléopâtre et de Ptolémée XIV, Arsinoé, qui s'était fait reconnaître reine par les troupes de Ptolémée XIII ? Difficile de trancher pour une hypothèse plutôt qu'une autre. On connaît peu de chose sur ce séjour de deux ans à Rome et le seul geste officiel de César en sa faveur est de faire placer une statue dorée de la reine dans le sanctuaire de Vénus Genetrix ancêtre mythique de la gens Iulia dont il est issu.
Au moment où elle se prépare à rentrer sur Alexandrie, au début de l'année 44 av. J.-C. César est assassiné. Elle quitte alors Rome à la mi-avril fait escale en Grèce, où elle accouche d'un garçon nommé César (en général le nom de Césarion est utilisé pour le distinguer de son glorieux géniteur), puis fait voile vers Alexandrie où elle arrive en juillet 44 av. J.C. Elle profite de la situation confuse qui suit la mort de César pour rétablir l'autorité de l'Egypte sur Chypre, qui avait été cédé à Rome par Ptolémée XII en 59 av. J.-C.
A peine de retour dans son pays elle fait assassiner Ptolémée XIV, à la fois monarque inutile et rival potentiel. La naissance de son fils lui assure un successeur éventuel et elle prend donc seule le titre de reine. Cléopâtre, enfin seule souveraine d'Égypte, même si c'est au nom de son fils, est confrontée à des années difficiles. En 43 av. J.-C. une famine s'abat sur son pays, puis la crue du Nil fait défaut deux années consécutives (41 av. J.-C./42 av. J.-C.). Il semble que la reine se soit préoccupée essentiellement de l'approvisionnement de sa capitale, qui est le vrai centre de son pouvoir et prompt à se rebeller. De plus il lui faut compter avec les quatre légions romaines installées par son défunt amant qui se livrent à des exactions jusqu'à leur départ en 43 av. J.-C..
La guerre que se livrent les assassins de César, Cassius et Brutus et ses héritiers, Octave et Marc Antoine, oblige la reine à des contorsions diplomatiques. En effet Brutus tient la Grèce ainsi que l'Asie Mineure tandis que Cassius s'installe en Syrie. Le gouverneur de Cléopâtre à Chypre, Sérapion, aide donc Cassius avec sans aucun doute l'assentiment de la reine quels que soit les sentiments que lui inspire l'un des assassins de César. Sérapion sera officiellement désavoué plus tard. Dans le même temps Cléopâtre envoie une flotte aux partisans de César, qui reconnaissent Césarion pour roi. Cette flotte est victime d'une tempête au large de la Libye mais le geste place la reine dans le camp des vainqueurs quand en 42 av. J.-C. les républicains sont écrasés à Philippes.
Nous ignorons depuis quand Cléopâtre, âgée de 29 ans en 41 av. J.-C. et le général romain, qui a une quarantaine d'années, se connaissent. Nous savons que Marc Antoine était l'un des officiers qui avaient participé au rétablissement de Ptolémée XII en 55 av. J.-C. mais il est peu probable qu'ils se soient fréquentés, Cléopâtre n'ayant à l'époque qu'une quinzaine d'années. Il est plus vraisemblable qu'ils se soient fréquentés lors du séjour à Rome de la reine. Pourtant lors de leur rencontre en 41 av.J.-C. ils semblent assez mal se connaître.
Dans le partage du monde romain intervenu après l'écrasement des républicains, l'orient est dévolu à Antoine. Il reprend alors le projet de César avant sa mort, c'est-à-dire une grande expédition contre les Parthes. Pour cela il convoque les souverains des royaumes clients à Tarse, en Cilicie, y compris la reine d'Égypte. Celle-ci connaît au moins un des défauts de l'officier, sa vanité et son amour du faste, aussi arrive-t-elle dans un navire à la poupe dorée et aux voiles pourpres, siégeant sous un dais d'or entourée d'un équipage déguisé en Nymphes, Néréides et Amours. Puis elle invite Marc Antoine à son bord pour un somptueux banquet. Commence alors une liaison de dix ans, sans doute l'une des plus célèbres de l'Histoire.
Dans un premier temps Marc Antoine suit Cléopâtre à Alexandrie où il passe l'hiver 41 av. J.-C./40 av. J.-C. laissant son armée. C'est à ce moment qu'une vaste offensive des Parthes leur permet de s'emparer de la Syrie, du sud de l'Asie Mineure, et de la Cilicie. Antigone, un prince de la famille des Asmonéens, hostile aux Romains est installé sur le trône de Jérusalem. Marc Antoine mène une courte contre-offensive depuis Tyr puis est obligé de rentrer à Rome (été 40 av. J.-C.) où s'affrontent ses partisans et ceux d'Octave. Il conclut avec ce dernier la paix de Brindes en octobre 40 av. J.-C. et épouse sa sœur, Octavie. Pendant ce temps à Alexandrie Cléopâtre accouche de jumeaux, un garçon Alexandre Hélios et une fille Cléopâtre Séléné.
La séparation dure trois ans, du printemps 40 av. J.-C. à l'automne 37 av. J.-C. et nous ne savons rien ou presque de l'action de la reine durant cette période. Au retour d'Antoine, les deux amants se retrouvent à Antioche à l'automne 37 av. J.-C., celui-ci entame une politique nouvelle. Alors que ses officiers et ses alliés ont chassé les Parthes il substitue là ou c'est possible des États clients, qui lui sont fidèles, à une administration directe de Rome. C'est ainsi qu'Hérode devient roi de Judée avec l'appui direct d'Antoine. C'est un phénomène identique qui se déroule en Galatie, dans le Pont et en Cappadoce. Cléopâtre en tire un bénéfice immédiat puisqu'elle se voit confirmer la possession de Chypre, qui est en fait effective depuis 44 av. J.-C., mais aussi de villes de la côte syrienne, du royaume de Chalcis, au Liban actuel, et de la côte cilicienne. Elle reconstitue ainsi une partie de la thalassocratie des premiers rois lagides.
En 37 av. J.-C./36 av. J.-C. Marc Antoine entame une campagne contre les Parthes qui tourne au désastre en grande partie causé par un hiver rigoureux dans les montagnes d'Arménie et du nord-ouest de l'Iran actuel. Antoine lui-même en réchappe de peu. Cléopâtre est restée à Alexandrie pour accoucher d'un troisième enfant du couple, Ptolémée Philadelphe. Après 37 av. J.-C., on commence à voir à Rome dans l'alliance entre Antoine et Cléopâtre une menace contre l'Empire et contre Octave. Celui-ci envoie sa sœur Octavie, la femme légitime d'Antoine et la mère de ses deux filles Antonia l'Aînée (la future grand-mère de Néron) et Antonia la jeune (future mère de Germanicus et de Claude) au début du printemps 35 av. J.-C. rejoindre son mari. Antoine ordonne à sa femme, lorsque celle-ci parvient à Athènes, de rebrousser chemin. Octavie, sans montrer extérieurement le moindre signe de contrariété ordonne aux troupes qui l'accompagnent, des renforts de son frère pour son époux, de poursuivre leur chemin vers Alexandrie.
Antoine projette en effet de faire oublier son échec militaire de 36 av. J.-C. et lance en 35 av. J.-C. une seconde expédition plus chanceuse. L'Arménie, la Médie font acte d'allégeance et Antoine célèbre un triomphe, non à Rome, mais à Alexandrie où Cléopâtre et ses enfants sont associés. Un peu plus tard Césarion est proclamé roi des rois, Alexandre Hélios reçoit en partage l'Arménie et les terres au delà de l'Euphrate, Ptolémée quant à lui se voit confier, nominativement bien sur car il a environ 2 ans, la Syrie et l'Asie Mineure. Enfin Cléopâtre Séléné se retrouve à la tête de la Cyrénaïque. Il semble que le caractère hasardeux et chimériques de ces projets grandioses et irréalistes, une partie non négligeable de ces royaumes ne sont pas réellement sous le contrôle réel de Marc Antoine, n'échappe pas à Cléopâtre qui se contente plus prosaïquement de réclamer à son amant, en vain, la Judée.
Les relations avec Octave s'enveniment de nouveau en 32 av. J.-C. et poussent à l'affrontement. Nul doute qu'Octave craint Marc Antoine et sa popularité, encore forte au sénat, mais le triomphe d'Antoine en 35 av. J.-C. et la désignation de Ptolémée XV/Césarion comme roi des rois lui font envisager un danger plus vaste encore. Après tout ce jeune homme est le seul fils de César et il pourrait un jour lui venir l'idée, si les circonstances s'y prêtent, de venir réclamer son héritage paternel. Aussi Octave va s'employer à dénigrer Marc Antoine par tous les moyens et surtout Cléopâtre, l'Égyptienne, celle qui le tient sous ses charmes et qui l'oblige à des abandons qu'Octave estime désastreux pour Rome. La plupart de ces accusations sont de mauvaise foi et de la propagande auprès de l'opinion publique romaine mais sont aussi pour beaucoup à l'origine de la « légende noire » de Cléopâtre chez beaucoup d'auteurs antiques.
La guerre voit l'Égypte fournir une part importante de l'effort de guerre, plus de 200 trières, ainsi que les royaumes alliés, à l'exception notable de l'habile Hérode qui visiblement fait le pari d'une victoire d'Octave. Il est vrai que c'est son intérêt car il sait que la reine d'Égypte lorgne sur son royaume depuis fort longtemps. Mais Marc Antoine mène la guerre en dépit du bon sens, sans énergie et alors qu'Octave peine à constituer son armée il lui laisse le temps de s'organiser. Octave n'est guère un grand chef de guerre mais il compte avec Agrippa un officier compétent qui lui donne rapidement l'avantage. Lorsque éclate la bataille navale d'Actium (septembre 31 av. J.-C.), Cléopâtre comprend rapidement l'issue finale de la guerre et rompt le combat avec sa flotte. Cette fuite, seul moyen de sauver ce qui peut l'être, est évidement exploitée par Octave auprès des officiers et des hommes d'Antoine dont beaucoup changent d'allégeance.
Les derniers mois sont assez mal connus. Antoine retourne en Égypte et ne prend pratiquement aucune mesure pour lutter contre l'avancée de plus en plus triomphale d'Octave. Il consume ses forces en banquets, beuveries et fêtes somptueuses sans se soucier de la situation. Que fait Cléopâtre? Les sources manquent. Certaines affirment qu'elle cherche à séduire Octave. L'anecdote est-elle crédible, difficile à dire. Il est probable que les charmes de la reine approchant de la quarantaine et après au moins quatre maternités avaient faiblis. Il semble qu'elle ait surtout cherché à mettre Césarion à l'abri en l'expédiant à Méroé, au Soudan.
Vers août 30 av. J.-C. Octave arrive à Alexandrie. À la fausse annonce du suicide de Cléopâtre, Marc-Antoine met fin à ses jours en se jetant sur son épée. Mourant il est transporté par Cléopâtre dans son propre tombeau. Celle-ci est conduite devant Octave qui la laisse se retirer avec ses servantes. Cette attitude est curieuse de la part du futur Auguste car il semble ne prendre aucune précaution pour prévenir un suicide de la reine dont il a pourtant besoin pour figurer à son triomphe. Craint-il qu'à l'instar de sa sœur Arsinoé, figurant au triomphe de Jules César en 46 av. J.-C., elle n'inspire aux Romains que compassion plutôt que haine. Il n'est pas impossible qu'Octave ait espéré le suicide de Cléopâtre, qui pouvait passer pour une lâcheté supplémentaire accréditant la thèse défendue par sa propre propagande.
Cléopâtre se donne la mort, selon Plutarque dans sa Vie d'Antoine, en se faisant porter un panier de figues contenant deux aspics venimeux. Si Césarion est exécuté sur ordre d'Octave les trois autres enfants d'Antoine et Cléopâtre sont emmenés à Rome et élevés par Octavie, restée fidèle à la mémoire de son mari.