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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Charles VI, opéra en 5 actes, de Casimir et Germain Delavigne, musique d'Halévy, représenté à l'Académie royale de musique, le 17 mars 1843.
Refrain du Chant national du vieux soldat Raymond (acte III, scène I) :
La France a l'horreur du servage,
Et, si grand que soit le danger,
Plus grand encore est son courage
Quand il faut chasser l'étranger,
Vienne le jour de délivrance,
Des cœurs ce vieux cri sortira :
Guerre aux tyrans ! Jamais en France,
Jamais l'Anglais ne régnera.
Parmi les dix pièces de vers qui terminent l'ouvrage, figure son Discours en vers sur les faux chagrins, daté de 1835, où il s'élève avec éloquence contre « la mode d'être triste » et même un peu poitrinaire, qui sévissait alors chez certains jeunes gens, et se faisait remarquer surtout dans les soirées mondaines :
Où fuir de vos accords les ennuis solennels,
Fanfarons de chagrins et pleureurs éternels ?
Quel vent vous a soufflé dans des lieux pleins de charmes
Un nuage de spleen chargé de grosses larmes...
Un bal brillant s'annonce... ah ! mon ennui redouble
Quand de pénitents noirs une procession
Marche la contredanse avec componction...
Sur mes cheveux blanchis l'illusion voltige.
Et je dis aux danseurs d'un si grave maintien :
Cédez-moi vos vingt ans si vous n'en faites rien.
(Tome II, p. 349, v. 46.)
Louis Véron, dans les Mémoires d'un bourgeois de Paris (1853, t. I, p. 204), a rappelé cette spirituelle riposte d'Ancelot à Lacretelle :
"Mais, quand vous les aviez, vous en serviez-vous bien ?"
A.Dumas Fils
ALPHONSE
Un jour que tous deux se rendaient à une des premières audiences du procès Bazaine, Dumas lui exposa le sujet de sa comédie. Il paraissait enchanté du nom de Jules, qu'il avait choisi pour son héros. M. de Pont-Jest commença par trouver ce choix excellent, puis, se ravisant tout à coup : « Mais non, au contraire, dit-il, ce nom est impossible. — Pourquoi donc? — Parce que, de même que Rome a eu l'ère des Césars, nous avons, nous, l'ère des Jules, nous y sommes en plein : Jules Grévy, Jules Simon, Jules Ferry, Jules Favre. C'est un nom sacré. » Dumas se rendit à l'évidence et renonça définitivement à Jules.
« Ça ira. »
La revue la Révolution française du 4 juin 1899 contient (p. 513 à 529) une intéressante étude de M. Gustave Isambert sur l'historique du Ça ira. Ce travail très consciencieux nous a fourni quelques-uns des éléments du présent article.
Disons d'abord que le Ça ira prit naissance au mois de juillet 1790, pendant les travaux de terrassement du Champ de Mars, auxquels s'était associée une grande partie de la population parisienne, afin que tout fût prêt pour la fête de la Fédération du 14 juillet.
La Chronique de Paris du 9 juillet contenait ce passage (p. 758) :
« Il n'est point de corporation qui ne veuille contribuer à élever l'autel de la Patrie. Une musique militaire les précède ; leur cri de ralliement est ce refrain si connu d'une chanson nouvelle qu'on appelle le Carillon national. Tous chantent à la foi : Ça ira, ça ira, ça ira. Oui, ça ira, répètent tous ceux qui les entendent. »
Le Moniteur du 11 disait à son tour :
« Les différentes corporations de la capitale étaient précédées de musique ou de tambour ; chacune d'elle avait son drapeau, sur lequel on lisait : Pour la patrie, rien ne nous coûte. Vivre libre ou mourir. Les esclaves du despotisme sont entourés des enfants de la liberté. Ça ira, refrain d'une chanson patriotique et populaire. »
Ce n'était pourtant pas encore, parait-il, une chanson au vrai sens du mot, mais un refrain auquel chacun joignait des paroles selon sa fantaisie, sur un air de contredanse du musicien Bécourt.
Un chanteur des rues, Ladré, recueillant peut-être quelques couplets qu'il avait entendus, en ajoutant d'autres de sa façon, écrivit les paroles les plus connues de cette chanson. Ils furent gravés dans un recueil du temps, intitulé : Révolutions lyriques ou le Triomphe de la liberté française.
Le n° 4 de cette collection a pour titre : Ah ! ça ira, Dictom (sic) populaire, air de la nouvelle contredanse le Carillon national.
D'après Dumersan (1780-1849), ces couplets ont été faits le matin même du 14 juillet, au Champ de Mars, pendant une averse, et il en donne comme preuve le couplet suivant, où il est fait allusion à ce contretemps :
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
En dépit d'z'aristocrat' et d'la pluie;
Ah ! ça ira, ça ira. ça ira,
Nous nous mouillerons, mais ça finira.
Ah ! ça tiendra, ça tiendra, ça tiendra,
Et dans deux mille ans on s'en souviendra.
Le 1er mars 1815, Napoléon, s'étant enfui de l'île d'Elbe, débarquait au golfe Juan avec une escorte d'un millier d'hommes environ, dans l'espoir, chimérique en apparence, de reprendre possession de l'Empire. Aussitôt que la petite troupe fut à terre, on lui donna lecture d'une proclamation à l'Armée, que Napoléon avait fait copier pendant la traversée, d'après les exemplaires, déjà imprimés à Porto-Ferrajo.
Dans cette harangue, il engageait les soldats à reprendre leur ancien drapeau, et à se rallier autour du chef qui les avait si souvent conduits à la victoire.
« Son existence, disait-il, ne se compose que de la vôtre...; son intérêt, son honneur, sa gloire, ne sont autres que votre intérêt, votre honneur et votre gloire. La victoire marchera au pas de charge, l'Aigle, avec les couleurs nationales, volera de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame : alors vous pourrez montrer avec honneur vos cicatrices ; alors vous pourrez vous vanter de ce que vous aurez l'ail ; vous serez les libérateurs de la patrie. » {Moniteur du 21 mars.)
On sait qu'après une marche triomphale à travers la France, Napoléon venait s'installer aux Tuileries dans la soirée du 20 mars.
On trouve dans la Correspondance littéraire de Grimm, à la date de janvier 1782, ce quatrain facétieux de M. Hardain, probablement le membre de l'Académie d'Arras (1718-1785) :
Un vieillard de cent ans apprenant le trépas
De son voisin plus que nonagénaire ;
Cet homme était, dit-il, trop valétudinaire,
J'ai prédit qu'il ne vivrait pas.
On voit que, pour décider qu'un homme est « mort avant l'âge », tout dépend du point de vue où l'on se place.
Mot d'Archias, gouverneur de Thèbes en Béotie (IVe siècle avant J.-C.).
Voici comment on le trouve rapporté dans Plutarque :
Au milieu d'un festin, un envoyé d'un autre Archias, grand pontife d'Athènes, lui apporta un message le prévenant qu'un complot était ourdi contre lui. Au lieu d'en prendre aussitôt connaissance, comme le messager l'en priait instamment, « Archias se riant luy respondit : « A demain les affaires » : et, prenant la lettre la meit dessoubz son chevet, puis retourna à continuer le propos qu'il avoit commencé avec Philidas : mais depuis, ceste parole est demourée en usage entre les Grecs, comme un proverbe commun : « A demain les affaires. » (T? σπου?α?Šα, plus exactement : les choses sérieuses.)
(Vie de Pélopidas, fin du chap. X. — Trad. Amyot, chap. XX.)
Dans la nuit même, Archias était mis à mort par les conjurés thébains qui, sous la conduite de Pélopidas, délivrèrent ainsi leur cité du joug des Lacédémoniens (379 avant J.-C).