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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Le roi Clovis fut baptisé à Reims le 25 décembre 496. Saint Rémi, en lui conférant ce sacrement, lui adressa ces célèbres paroles qui nous ont été transmises par Grégoire de Tours dans son Historia Francorum livre II, chap. XXXII :
« Mitis depone colla, Sicamber : adora quod incendisti, incende quod adorasti. » (Ed. de la Société de l'Histoire de France, 1836, t. 1, p. 218.)
« Courbe humblement la tête, Sicambre: adore ce que tu as brûlé, etc. »
On voit que la traduction classique : « Courbe ton front, fier Sicambre... » n'est pas d'une exactitude rigoureuse. On peut toutefois la justifier en considérant que la phrase, qui exprime l'humilité présente de Clovis, contient une allusion à sa fierté d'autrefois.
Mézeray, dans son Histoire de France, 6e livre, a donné cette autre traduction, relativement satisfaisante :
« Dépose ta fierté, Sicambre... »
Briller par son absence.
A propos de la mort de Junie, nièce de Caton, veuve de C. Cassius et sœur de M. Brutus, Tacite rapporte qu'à ses funérailles on fit exposer les images de vingt familles illustres. Il ajoute : « Sed præfulgebant Cassius atque Brutus, eo ipso, quod effigies corum non videbantur. » (Annales, livre III, chap. LXXVI.)
L'expression « briller par son absence » est un souvenir de ce passage.
Dans sa tragédie de Tibère, jouée au Théâtre-Français en décembre 1819, Marie-Joseph Chénier a fait dire à Cneius, racontant les funérailles de Junie :
Devant l'urne funèbre on portait ses aïeux :
Entre tous les héros qui, présents à nos yeux,
Provoquaient la douleur et la reconnaissance,
Brutus et Cassius brillaient par leur absence.
(Acte Ier, scène Ier.)
Lorsque les jésuites, ennemis de Pascal et d'Arnauld, firent enlever leurs éloges et leurs portraits du livre des Hommes illustres de Ch. Perrault (1696-1701), on ne manqua pas de rappeler la fameuse phrase de Tacite.
On rencontre encore quelques personnes (heureusement assez rares), qui ne peuvent entendre dire : « C'est délicat », sans éprouver le besoin d'ajouter : « et blond ».
Voici l'explication de ce phénomène :
II existait dans l'ancien langage français une expression, aujourd'hui hors d'usage, dont voici quelques exemples :
« Pour la mine, il l'a telle quelle, et surtout il est délicat et blond comme un pruneau relavé. »
(Montluc, la Comédie de Proverbes (1616), acte Ier, scène VII, rôle de Florinde.)
Dans les Curiositez françoises, d'Antoine Oudin (1656), on lit au mot pruneau :
« Délicat et blond comme un pruneau (grossier). »
Le Dictionnaire de l'Académie de 1694 (1re édit.) inscrit au même mot :
« On dit d'Une personne qui a le teint extrêmement brun, que C'est un pruneau relavé. »
Et dans le Dictionnaire universel de Faretière (La Haye, 1727), nous trouvons ces lignes :
« On dit ironiquement d'une fille ou d'une femme qui a le teint extrêmement brun que c'est un petit pruneau, qu'elle est blanche comme un pruneau relavé. »
Il ne nous est resté de cette locution familière qu'un débris informe qui pour nous n'a plus aucun sens.
Dans son étude sur l'Amour, Michelet écrivait :
« Quinze ou vingt jours sur vingt-huit (on peut presque dire toujours) la femme n'est pas seulement une malade, mais une blessée. Elle subit incessamment l'éternelle blessure d'amour. »
(5me édit., Hachette, 1861, p. 57.)
Au chapitre II, intitulé : La femme est une malade, il ajoutait, en s'appuyant sur plusieurs autorités médicales (p. 441, note 3) :
« C'est une personne malade, ou, pour parler plus exactement encore, une personne blessée chaque mois, qui souffre presque constamment et de la blessure et de la cicatrisation. »
S'inspirant du mot de Michelet, M. Vigne d'Octon, homme de lettres et député, a publié chez Lemerre, en 1891, sous le titre : l'Eternelle blessée, un roman dont les mères feront bien de déconseiller la lecture à leurs filles, et dont il ne restera probablement qu'une heureuse expression. C'est déjà quelque chose !
Épître de Voltaire A Horace, écrite en 1772 ; vers 67.
Le poète, alors âgé de 78 ans, vante le charme de sa retraite à Ferney :
Ma retraite et mon âge ont fait ma sûreté...
Mes sages voluptés n'ont point de repentir.
J'ai fait un peu de bien ; c'est mon meilleur ouvrage.
Cette pensée très consolante, dont l'auteur, hélas ! nous est inconnu, n'est pas d'une vérité aussi incontestable qu'on serait tenté de le croire. Il arrive que la laideur s'atténue avec les années, et nous avons connu un homme d'esprit qui disait d'une vieille dame : « Comme elle a dû être laide ! »
Dans l'Esprit des femmes et les femmes d'esprit (Bruxelles, 1851), M. P.-J. Stahl citait cette spirituelle observation, parmi les Opinions de son ami Jacques :
« Quoi qu'en aient dit Balzac et la chanson, il y a un âge où la laideur passe comme le reste : c'est l'âge où les femmes qui ont été jolies cessent de l'être et où celles qui ont été laides commencent à oser dire qu'elles ont été jolies. » (Édit. Hetzel, p. 60.)
Victor Cousin
L'art pour l'art.
Cette formule, dont le sens vague et incertain prête à l'équivoque, offre un excellent terrain de controverse aux amateurs d'interminables discussions.
Elle peut recevoir, en effet, diverses interprétations, selon le sens que l'on attribue au mot art : soit qu'on veuille le confondre avec la recherche du beau, ou qu'on lui donne, avec l'Académie (1878) la signification de : « Méthode pour faire un ouvrage, pour exécuter quelque chose selon certaines règles. »
De toutes façons, qu'on la prenne en bonne ou en mauvaise part, la formule « l'art pour l'art » signifie toujours la préoccupation du procédé pour lui-même, sans aucune intention de persuader, d'instruire ou de moraliser.
Considérée au point de vue historique, elle paraît avoir été énoncée pour la première fois par Victor Cousin (1792-1867), dans le cours de philosophie qu'il professa à la Sorbonne en 1818.
Voici comment il s'exprimait dans sa vingt-deuxième leçon, combattant une théorie qui tend à confondre le beau avec la religion et la morale :
« La religion et la morale sont ce qu'il y a de plus élevé; il ne faut donc les mettre au service d'aucune autre chose que d'elles-mêmes, ni surtout au service de l'intérêt. Il faut de la religion pour la religion, de la morale pour la morale, de l'art pour l'art. Le bien et le saint ne peuvent être la route de l'utile, ni même du beau. »
Paris, 1836, p. 224.
On voit que le jeune professeur prenait ici le mot art dans sa plus noble acception, n'ayant en vue que de séparer le bien du beau.
« C'est là d'abord et seulement là, nous dit M. Alfred Michiels, que se trouve formulé dans notre langue, et d'une manière un peu étendue, le système de l'art pour l'art. Cette locution même appartient au savant philosophe, car on peut exprimer de plusieurs façons que l'art est à lui-même son propre but et ne doit jamais devenir un moyen. »
(Histoire des idées littéraires en France au XIXe siècle. Paris, Dentu, 1863, t. II, p. 112.)
Rodolphe Tœpffer, ce délicat penseur, a consacré quelques pages de ses charmantes Réflexions et menus propos d'un peintre Genevois (1840 environ), a réfuter la doctrine de l'art pour l'art. Un de ses chapitres a pour titre : « D'une absurdité intitulée : L'ART POUR L'ART. »
Il avait écrit quelques lignes plus haut :
« Dire le beau pour le beau, ce serait à notre avis lui avoir assigné les expressions que son vrai sens comporte : car si l'art n'est pas le beau, mais seulement la langue du beau, dire l'art pour l'art, c'est dire d'aussi près que possible, la langue pour la langue, ou les images pour les images, ou le style pour le style, ou, en termes plus clairs, la forme pour la forme. »
Il voit dans ces cinq mots « la formule dernière de l'art matérialisé à son plus haut degré. » Il dit encore :
« L'art pour l'art ! C'est donc à dire le vase, non plus pour contenir, mais le vase pour les frises et pour les moulures du vase ! La statue non pas pour exprimer au moyen du marbre un sentiment vivant, une passion forte, une pensée gracieuse ou tendre, mais pour les élégances du contour, pour les finesses du modelé, pour le ténu, ou le gigantesque, ou le hardi, ou le neuf des formes en elles-mêmes ! Le drame, non pas pour produire à la lumière, au moyen d'une action composée à cet effet, les secrets détours, les replis cachés du cœur, les égarements, les souplesses, les épouvantes, les transports ou la vaillance de l'âme humaine aux prises avec la destinée... mais pour les combinaisons de l'intrigue,... pour le vers autrement coupé, etc. »
Tœpffer visait ici les écoles nouvelles qui, aux environs de 1830, opposaient, en littérature, le romantique au classique, et, en peinture, l'éclat de la couleur a la pureté du dessin.
On a effectivement voulu faire de « l'art pour l'art » l'étiquette de l'école romantique, et cela ne paraît pas tout à fait juste. Les chefs-d'œuvre que ses principaux représentants nous ont laissés ne permettent guère d'affirmer qu'ils ont sacrifié systématiquement le fond à la forme.
Nous pensons que cette formule peut être, au contraire, appliquée en toute justice, à ce petit groupe d'esthètes, poètes ou artistes, qui se sont fait appeler, il y a une vingtaine d'années, les « décadents » ou les «impressionnistes », et à ceux qui aujourd'hui se piquent de posséder « l'écriture artiste ».
Parmi les plus brillants adeptes de l'art pour l'art, il convient de citer Flaubert. M. Paul Bourget, analysant les caractères distinctifs de son œuvre, lui consacrait ces lignes dans ses Essais de psychologie (1883, p. 158) :
« Flaubert a sa place marquée parmi les esprits qui dédaignent toute influence pratique et sociale de leurs compositions. C'est l'école désignée sous le nom d'école de l'art pour l'art... « L'art, a-t-il écrit, ayant sa propre raison en lui-même, ne doit pas être considéré comme un moyen.... »
Nous citerons enfin l'opinion, diamétralement opposée, d'un écrivain de talent, qui, d'autre part, se rapprochait de Flaubert par son mépris pour « le bourgeois » : Jules Vallès. Dans un article de l'Eclair du 18 janvier 1898, M. Emile Bergerat lui prêtait ce propos :
« — Oh ! l'art pour l'art ! Oh ! les plastiques et le vers beau pour lui-même, et la ligne que le mouvement dérange !... Qu'est-ce qu'un vase où l'on ne peut mettre son liquide, huile ou vin ? Etrusque ou chinois, peint, doré ou ciselé, j'y veux une bouteille. La place d'une bouteille est-elle sur une cheminée ? Les anciens, clamait-il, les anciens avaient l'amphore, nous avons le litre ! Et c'est très beau, le litre, ça vit, ça parle et c'est pratique ! Montrez-moi dans une collection d'étains quelque chose de plus joli, de plus élégant même, oui, de plus élégant en sa juste mesure que le canon des mannezingues ! Avant cinquante ans d'ici, bourgeois, vous le flanquerez sur vos étagères ! »
Ce mot, dont le souvenir reparaît volontiers dans les procès qui touchent à la politique, remonte à la fin de la Restauration.
M. Dupin aîné, plaidant pour le Constitutionnel devant la Cour de Paris, le 26 novembre 1825, y faisait allusion en ces termes dans sa brillante péroraison :
« Ne vous inquiétez pas, disait-il aux magistrats, de ce que voudront les ministres actuels et leurs prochains successeurs ; continuez à faire dire de la Cour ce que la Cour a dit d'elle-même : qu'elle rend des arrêts et, non pas des services ; ou, pour mieux dire, vous rendrez à l'Etat le service le plus signalé... »
{Procès du Constitutionnel et du Courrier, 1826 p. 135.)
La Cour était alors présidée par le baron Séguier, et c'est à lui que le mot a été attribué.
D'après une communication adressée au Courrier de Vaugelas (15 novembre 1886) par le petit-fils du président Séguier, celui-ci l'aurait dit un jour à un personnage influent venu pour le solliciter au sujet d'une affaire purement civile.
La formule créée par le président Séguier, appliquée en matière politique, devait fournir aux avocats de précieux effets oratoires.
Le 30 novembre 1864, le célèbre Berryer, défendant Jules Ferry dans l'affaire du comité électoral des Treize, s'écriait devant la Cour :
« Messieurs, permettez-moi de vous rappeler un glorieux souvenir de la magistrature qui commande le respect dont nous nous efforçons toujours de l'entourer.
» Il y a quarante ans, dans la salle de la première chambre de la Cour de Paris, en face du premier président Séguier, on lisait cette inscription : « La Cour rend des arrêts, et non pas des services. »
Traduction du proverbe anglais : Time is money, qui caractérise assez exactement l'activité dévorante des peuples anglais et américain.
On rencontre déjà cette maxime dans un écrit de Benjamin Franklin (1706-1790) intitulé : Conseils à un jeune artisan, écrits en 1748.
« N'oubliez pas, disait ce sage, que le temps est de l'argent (remember, that time is money). Celui qui dans un jour peut gagner dix schellings par son travail et qui va se promener ou qui reste oisif la moitié de la journée, quoiqu'il ne dépense que six sous durant le temps de sa promenade ou de son oisiveté, ne doit pas compter cette seule dépense ; il a réellement dépensé ou plutôt prodigué cinq schellings de plus.
" N'oubliez pas que le crédit est de l'argent... » (The Works of D. Franklin, Boston, t. I, 1840, p. 87.)
Il est difficile d'affirmer que Franklin ait été le premier à formuler cette maxime, mais assurément ce genre de création était tout à fait conforme à la nature de son génie.
« Franklin, écrivait Sainte-Beuve dans ses Lundis (3e éd., t. VII, p. 146), avait naturellement ce don populaire de penser en proverbes, et de parler en apologues et paraboles. »
On a cru trouver l'idée première de ce proverbe dans une parole que Diogène Laërce prête à Théophraste (liv. V, chap. II, 40) :
πολυτελ?ς ?ν?λωμα ε?Šναι τ?Œν χρ?Œγ?Œν
(Le temps est ce qu'on dépense de plus précieux.)
François Bacon au chapitre XXV de ses Essais (1597), a fait aussi ce rapprochement entre le temps et l'argent :
« Time is the measure of business, as money is of wares. » (Le temps est la mesure des affaires, comme l'argent est la mesure des marchandises.)
Franklin a écrit encore, dans le Chemin de la fortune ou la Science du bonhomme Richard (1757) :
« Ne prodiguez pas le temps, car c'est l'étoffe dont la vie est faite.
" Si le temps est la plus précieuse de toutes les choses, prodiguer le temps doit être la plus grande des prodigalités. »
On prétend que M. de Talleyrand qualifiait ainsi les émigrés : « des gens qui n'ont rien appris ni rien oublié depuis trente ans. » MM. Henri de Latouche et Amédée Pichot ont recueilli ce propos dans l'Album perdu (1829, p. 147).
Il n'y avait là, comme on l'a souvent fait remarquer, qu'un souvenir de ce passage d'une lettre adressée de Londres, en 1796, par le chevalier de Panat, officier de marine français, à Mallet Du Pan :
« Vous nous parlez souvent, disait-il, de la folie de Vérone. Hélas ! mon cher ami, cette folie est générale et incurable. Combien vous vous trompez en croyant qu'il y a un peu de raison dans la cour du frère ! Nous voyons tout cela de près et nous gémissons : personne n'a su ni rien oublier, ni rien apprendre. »
(Mémoires et correspondance de Mallet Du Pan 1851, t. II, p. 196.)
On sait que les royalistes avaient alors, outre l'armée de Condé, deux grands foyers d'intrigues, l'un à Vérone, où Monsieur, conservant toujours ses illusions, s'était fait proclamer roi sous le nom de Louis XVIII; un autre à Londres, où son frère, le comte d'Artois, décourageait par ses maladresses ses amis de France et de l'étranger.