Voyage...
Pélicans blanc sur la rive nord de la Salton Sea
Salton Sea, mer fantôme
Née d’une erreur humaine, cette «mer» artificielle plantée dans le désert californien a, un temps, été fréquentée par la jet-set hollywoodienne. Mais l’excès de sel a brûlé la faune et la flore. Aujourd’hui, au milieu des motels et des marinas abandonnés, excentriques de tout poil et retraités en caravanes veulent encore profiter de ce paradis perdu.
Ça pourrait être un pélican normal. Gracile. Sauf qu’il a une pince à linge sur le « nez ». Tout l’esprit de Salton Sea sur un panneau de l’Office du tourisme qui ne nie plus une image qui a fini par le dépasser. Il est vrai que l’odeur d’une mer interne en train de mourir, c’est particulier. Et c’est ce qui est en train d’arriver à la Salton Sea, 97 000 hectares incongrus d’eau salée en plein désert californien, à -69 m d’altitude et à deux heures à l’Est de San Diego, ex-place to be du tout-Hollywood dans les années 60, devenue aimant à freaks de tout poil. Un autre panneau sur la seule aire d’accueil autour de la mer proclame « Attack Of The Killer Salinity ! », façon parodie de film de zombies, pour expliquer comment la salinité de l’eau a entraîné faune et flore dans un ballet morbide. Décès de milliers de poissons au Nord, sanctuaire pour oiseaux rares au Sud. « Un coin parfois fatal, souvent diabolisé, étrangement superbe, et juste bizarre », selon le National Geographic.
Sur la lunaire plage de North Shore, le premier pied posé à terre, très Neil Armstrong, croustille sous la semelle. En guise de sable, des millions de carapaces de berniques enserrent une incroyable marina abandonnée, piquée d’un ancien yacht-club au design fifties rétro-futuriste, tout en alu. Il est signé de l’architecte Albert Frey, inventeur du « desert modernism » cher à Palm Springs, et n’a pas bougé. Cette beauté d’apocalypse s’est greffée sur un paysage à couper le souffle : les eaux se confondent avec le ciel et le silence est absolu, seulement interrompu par la sirène de quelque train de fret sans fin, au loin.
Pourtant, il s’en est fallu d’un cheveu pour que le coin ne devienne un nouveau Las Vegas. Tout commence en 1901, lorsque des investisseurs détournent la Colorado River vers le lit d’un ancien lac asséché, le Salton Sink. Quatre ans plus tard, les digues cèdent. Les autorités mettront dix-huit mois à canaliser le nouveau lit du fleuve. Née d’une erreur humaine, la nouvelle Salton Sea y gagnera une malédiction qu’elle traîne depuis, comme le raconte très bien l’halluciné documentaire narré par John Waters, Plagues and Pleasures on The Salton Sea (2006). Entre plaies et plaisirs, la mer va se voir entretenue par les rejets en eaux salées d’après-irrigation de l’Imperial Valley, devenue agricole. Quelques décennies plus tard, les poissons de mer, encore introduits par l’homme, y pullulent et en font un argument pour appâter les familles de pêcheurs du dimanche via une pléthore de films promotionnels kitsch. La Salton Sea ? Palm Springs, la mer en plus. C’est la ruée. Dans les années 50 et 60, on y croise Frank Sinatra, les Beach Boys, Sonny Bono et Cher. Yacht-club, marinas, courses de bateaux…
Rivage psychotrope
Les infrastructures qui breloquent aujourd’hui sur ses rives datent de cet âge d’or. Derrière les maisons de tôle et les caravanes rapiécées, la digue de l’époque dissimule un rivage psychotrope. L’eau est toujours là, elle clapote aux pieds d’ex-poteaux de téléphone tordus. Là où elle s’est retirée, squelettes de maisons et de caravanes sont enfouis à mi-hauteur sous une croûte de sel durci. Là, un fauteuil club et un synthétiseur édenté montent la garde, là-bas, une télé et un frigo semblent attendre un propriétaire sorti faire une course. C’est ce que découvre hébété un couple de retraités venu de San Diego ce jour-là : ils ont acheté aux enchères, pour 1 000 dollars, une langue de terrain sur 4th Street. « Merde, râle le mari en tournant son plan en tous sens, on devrait être pile dessus. » Oui, 4th Street devrait être là. Devrait. Depuis 1976, c’est une parcelle pieds dans l’eau, apparemment…
Quelques kilomètres plus loin, à la pointe sud-est de la mer, le bled de Niland, 1 200 habitants, confirme que, malgré les tuiles écologiques, l’autochtone assume son choix de vie. Leonard Knight est de ces esprits libres. A 76 ans, il dit être venu du Vermont en ballon et s’être crashé au pied d’une colline, qu’il repeint depuis de slogans bibliques aux couleurs psychédéliques. Sa « Salvation Mountain » est devenue un Site d’Art Populaire, dûment classé. « Je n’allais rester qu’une semaine, jure-t-il, la peau burinée. Et puis la montagne m’a donné cette argile, les gens me donnent de la peinture. J’en suis à 64 000 litres », poursuit l’exalté Leonard.
Utopie hippie
Juste derrière Salvation Mountain, Slab City, une base militaire désaffectée sans eau ni électricité où des milliers de retraités, qui vivent à l’année dans leur motor-home, viennent chaque hiver cohabiter avec les quelques locaux qui survivent 365 jours par an dans la fournaise. A quoi s’occupent ces seniors ? Ils jouent aux cartes (dans des caravanes regroupées en clubs), font du golf (sur un 18-trous cahoteux dans la rocaille), se baignent dans une source d’eau chaude… Gary Crawford, 68 ans, ne raterait un hiver ici pour rien au monde, c’est un symbole de sa liberté d’errer. « J’ai été marié à 19 ans, rit cet ex-conducteur de camions-citernes à la chevelure blanche impeccablement plaquée par une raie sur le côté. Tout vendre et prendre la route, c’était un but. Je l’ai fait en 2004 et je suis venu ici. » Ici, à partager les « slabs » (littéralement « dalles de béton ») avec les locaux. Si l’utopie hippie a pris du plomb, ou du moins pas mal de drogues dans l’aile, seniors et ermites partagent cette grisante sensation « de vivre dans le dernier endroit libre et gratuit des Etats-Unis », assène Rescue Rabbit, ferrailleur hirsute, qui a transformé une vieille Golf en dépanneuse.
A Salton City, les investisseurs ne se bousculent plus et c’est aussi bien ainsi. Autre marina fantôme, autre golf 9-trous du désert, le Sidewinder. Hormis quelques camping-caristes aventureux, les tonnelles du café de Johnson’s Landing n’attirent plus grand monde. Il en faudrait plus pour paniquer Jim, son serveur, qui ne se verrait pas habiter ailleurs car il a un argument de choc : « J’aime pas bien la neige, ça, c’est sûr. » Alors il attend, mollement, l’éventuelle réhabilitation – en cours – qui sauvera la mer interne.
Réhabilitation
Elle a failli venir, d’ailleurs. Sonny Bono, chevalier blanc de la Salton Sea au Sénat, avait été entendu et un vaste projet allait enfin aboutir au milieu des années 90. Pas de chance, la vedette s’est tuée dans un accident de ski en 1998. Mais personne ne baisse les bras : sur les rives de Salton Beach, dernière étape, de petites cahutes numérotées avec bancs, électricité et barbecues attendent leur heure. Marinas décrépites, esprits libres, rêves de résurrection et palmiers décapités s’ajoutent à ce cocktail de magnificence et de désolation. Le film promotionnel Miracle In The Desert, avec ses skieurs nautiques qui font bonjour en Super-8, résonne encore, prophétique : « Le futur, c’est maintenant », proclamait il y a cinquante ans la voix nasillarde du speaker. Il avait raison. Parce que les vacances de l’avenir, climatiquement réchauffées, pourraient bien arborer ça et là quelques plaies et plaisirs qui rythment la vie de la Salton Sea. Autant s’entraîner tout de suite…
une petite vidéo
http://video.google.fr/videosearch?q=salton+sea&hl=fr&emb=0&aq=f#
La Légende de l'Homme-Oiseau
Tous les printemps, la plus grande fête de l'année avait lieu. C'était une compétition où chaque participant doit s'emparer d'un oeuf. Elle est précédée d'une cérémonie religieuse consacrée au culte de l'Homme-Oiseau. C'est la fête de «Tangata Manu». L'objectif de cette fête est de désigner un second roi sur l'île pour un an. Le concurrent ( une personne influente ) est représentée par un serviteur ( le Hopu ).
Celui ci se dirige avec les autres concurrents à la falaise d'Orongo et se rend vers l'île de l'Homme Oiseau qui est la plus éloignée ( environ à 2 Kilomètres de la côte ). Ils doivent ramener le premier oeuf de sterne ( des hirondelles de mer ou Manutara dans le language local ) pondu sur l'îlot de Moto Nui. Il faut pour cela, grimper une falaise à pic de 180 mètres et ramener l'oeuf sur sa tête sans évidemment le briser.
Pendant la compétition, la population observe sur la pente en face de l'îlot pour attendre le vainqueur et bien veiller au respect des règles. Le site d'Orongo était situé sur la partie de la crête du cratère du Rano Kao qui surplombe les hautes falaises noires où se trouve un village avec des maisons en forme de pirogue faites de pierres.
L'île de l'Homme-Oiseau vu depuis le site d'Orongo ( c'est l'îlot le plus éloigné )
Celui qui ramène l'oeuf à son maître, prend alors le nom d'Homme-Oiseau ( ou dans la langue locale le Tangata manu ); il incarne sur Terre le Dieu Maké Maké : le créateur de l'univers.
Le maître gagnait un pouvoir considérable pour une année : il devenait le second roi de l'île ou obtenait un titre de chef militaire ( quand on sait que les tribus se bataillaient régulièrement, on peut mieux percevoir l'importance de cet homme ).
Cette compétition dura jusqu'à la fin du XIX eme siècle, elle finira par disparaître du fait de la présence de très peu de pascuans d'origine au fil des années, les traditions se perdant.
Après la fête, le guerrier qui rapporte l'oeuf se fera raser le crâne et devra séjourner pendant un an ( jusqu'à la prochaine célébration ) dans une grotte. Très peu de personnes ont le droit de le voir et ses repas sont préparés par les quelques personnes habilitées à le faire ( essentiellement des prêtres ). Il était soumis à de sévères interdits du fait de son caractère sacré.
dessin de l'Homme-Oiseau
L'écriture Rongo-Rongo
L'écriture Rongo-Rongo, est aperçue pour la première fois par un européen en 1870 par le missionnaire Hypolite Roussel. Il découvre dans les mains des habitants locaux des tablettes de bois recouvertes de signes gravés. Les Pascuans les appellent « Ko Hau Rongo Rongo » que le peu traduire littéralement par « Bois Parlants » ( ou selon d'autre personne «bâton de chantre» ).
Pour des raisons obscures ( ou peut-être par obscurantisme... ), les missionnaires présents sur l'île donnent l'ordre de toutes les détruire ( la majorité sont brûlées, au nom d'un idéal religieux qui ne tolérait pas les reliques païennes ). De cette période, il ne reste plus aujourd'hui que 21 tablettes dans le monde. ( Elles sont dispersées dans des musées et dans quelques collections de particuliers ; le musée de Braine-le-Comte en Belgique en possède d'ailleurs une importante partie ). En outre, aucune datation ne c'est montrée concluante, leur âge reste actuellement indéterminé ( on ne peut que donner une vague estimation de leur âge ).
Comme on peut aisément l'observer sur les photos ici présentes, on reconnaît nettement des représentations d'hommes, des objets quotidiens, mais aussi des poissons, des lézards, des oiseaux. ( certains y voit aussi quelques animaux qui n'ont pas leur place sur l'île de Pâques ) Les spécialistes de ces tablettes ont estimé qu'il existait pas moins de 500 caractères. Évidemment, l'interprétation de ces tablettes prêtes à discussion. On s'accorde évidemment à dire qu'il s'agit d'une écriture idéographique ( pas d'alphabet ou de syllabe ) ; à un dessin donné, on associe un mot ou une idée ( les combinaisons de plusieurs pictogrammes ne sont pas à exclure, c'est à dire des associations pour donner une autre signification à tel ou tel dessin ). L'écriture Rongo-Rongo est probablement dans l'esprit des hiéroglyphes égyptiens ( mais l'on manque de données, et malheureusement, le Rongo-Rongo ne dispose pas de sa Pierre de Rosette ).
La seule source locale qui aurait pu permettre une interprétation, se nommai Meteoro, un Tahitien a qui le Père Jaussen montra les tablettes, car ce premier s'était vanté de pouvoir les lire ( ceci se passa à la fin du XIX eme siècle ). En effet, à la vue des tablettes, Meteoro se mit à chanter ce qu'il y voyait. C'est à ce jour à priori la seule personne qui ai compris ce qu'elles signifiaient. De ces observations et de ces dialogues avec Meteoro, le Père Jaussen, n'a réussi à comprendre que la façon dont se lisait les « textes », et qu'ils étaient chantés. Ils sont en effet écrits selon un schéma inédit : le texte est divisé en lignes « paires » et en lignes « impaires ». Les lignes paires sont orientées de droite à gauche et les lignes impaires de gauche à droite et apparemment chaque signe est placé la tête en bas.
Tablette Rongo-Rongo
Trois hypothèses principales s'opposent actuellement, elles sont proposées par trois linguistes.
--L'Américain Steven Fischer, voit le Rongorongo comme une écriture mixte : certains signes représentent une chose ou un être, exprimé par un mot ou un ensemble de mots, alors que les autres, indiquent un acte. Il voit dans ces tablettes principalement des textes sur la création du monde et des chants cosmogoniques.
--L'anthropologue russe Irina Fédorova de l'Académie des sciences de Russie à Saint Pétersbourg n'identifie que 200 signes de base. Pour elle chacun d'eux aurait plusieurs sens, car comme l'ancienne langue pascuane, il y aurait de nombreuses homonymies. Elle y voit des chants rituels liés aux cérémonies agraires ( elle y décèle une grande fréquence de noms de plantes et d'étoiles ), les autres textes sont riches en vocabulaire guerrier et familial relateraient des légendes. Ils seraient écrits dans la langue ancienne mais avec de multiples variations dues vers l'actuelle évolution vers l'actuel pascuan ( proche apparemment du maori parlé en Nouvelle-Zélande ). Cela explique l'apparente multitude de signes et la difficulté de décryptage du Rongorongo.
--Enfin, Konstantin Podzniakov collègue de la précédente, interprète les différences comme les variations qu'il a mis en évidence sur diverses tablettes de signes semblables. Il a isolé quelques signes marqueurs de début et de fin d'énoncé. Le nombre de signes reste trop important pour qu'ils puissent constituer un alphabet et trop réduit pour qu'ils représentent des mots. En revanche, selon lui, leur fréquence est statiquement comparable à celle des syllabes de la langue pascuane. Il essaie toujours de faire correspondre des dizaines de gryphes les plus courants avec des syllabes de la langue parlée.
Pour conclure, on ne peut être sûr de rien quant au Rongorongo, sinon une estimation de l'époque où on l'a créée. En effet, tous les motifs de l'écritures étaient gravés à partir probablement vers le VIII ou IX siècle après J.C, par contre on ne sait quand la sculpture de ces tablettes a cessé.
On sait que le bois était particulièrement précieux sur l'île, mais il ne servait pas uniquement à faire des tablettes pour le Rongo-Rongo. En effet, il servait aussi à la sculpture de Kava Kava. Les Kava Kava étaient de petites figurines à l'éffigie du diable. Ces statuettes sacrées étaient accrochées dans les habitations et à l'occasion étaient portées par les hommes lorsqu'ils dansaient.
L'Oeuf centre du monde
Au Nord-Est de l'île, dans la baie de Hanga Hoonu ( Baie Lapérouse ), on trouve à côté du plus grand moaï ( une douzaine de mètres, mais il a été mis à terre ), une petite pierre ronde. On n'a pu réussir à déterminer depuis combien de temps cette pierre est là, ni si ce sont les vents et la mer qui l'ont ainsi façonnée naturellement ou bien si cette pierre a été sculptée par l'homme. Enfin pour les pascuans, cette pierre dans leur culture représente le centre du monde ( étrange car elle ne se situe pas du tout au centre de l'île ). Il semblerait que par le passé, les pascuans accordaient réellement une valeur très importante à cette pierre. Un culte lui était probablement dédié.
L'oeuf, centre du monde
Comment ont-elles été faites et par qui ?
Il y a environ 300 moaïs sur l'île de Pâques, mais ce chiffre peut varier considérablement en fonction des différentes études ( entre ceux à terre, ceux qui ne sont pas finis, les brisés et ceux qui sont enterrés ). En effet, bon nombre d'entre eux ont été mis à terre lors des multiples guerres tribales qui ont jalonnées l'histoire mouvementée de cette petite île balayée par les vents et les flots. La matière première de ces gigantesques statues qui recouvrent l'île est avant tout le basalte qui provient du volcan Rano Raraku ( dont le cratère est aujourd'hui envahit par les joncs ).
Les Moaïs bien qu'étant en basalte pour l'essentiel, on peut noter que leurs yeux étaient fais d'os ( cartilages de requins ou parfois d'autres vertébrés ), et les pupilles étaient faites par une incrustation de corail ou d'obsidienne. Ils étaient taillés à l'aide de hache «Toki», des haches grossièrement taillées et polies dans du basalte ou en éclats d'obsidienne. Leur taille se situe en général entre 4 et 8 mètres, certaines allant jusqu'à une dizaine ( notamment une située sur la côte Nord de l'Ahu Te Pito Te Kura ). Ils portaient tous lors de leur édification un Pu Kao ( la coiffe qu'ils portent au sommet de leur tête ), on peut traduire cela par le terme «chignon». Il pèse en général 1,5 tonne. Cette coiffe n'était pas taillée dans le même volcan, c'est une pierre rouge provenant de la face ouest de l'Ile ( ils étaient taillés sur place puis transportés. Elle a la forme d'un chapeau cylindique terminé par un bouton.
Le transport là aussi de ces statues de leur lieu de fabrication ( le volcan ) jusqu'à leur destination finale ( parfois à plus de 20 kilomètres du volcan ), reste un mystère. Elles étaient presque toutes amenées au bord de la mer et des falaises.Il faut savoir que les Moaïs devaient être emmenés sur des Ahu. Les Ahu étaient des monuments de pierre qui leur servaient de support, il s'agissait sûrement à la base d'autels. Le plus vieil Ahu est daté de 857 après J.C ( mais à plus ou moins 200 ans près ). Ce sont des édifices religieux proches des Maraes polynésiens. Ils sont construits de blocs de pierres ordonnés et ajustés sans mortier. Le plus long de l'île de Pâques celui de Tongariki mesure 145 mètres de long pour 4 mètres de haut. Mais cela pose la question d'une influence Sud-américaine car l'ingéniosité de la mise en place des blocs est plus développée que celle des techniques habituelles des autres îles du Pacifique.
A l'intérieur du cratère du Rano Raraku on a trouvé en fouillant un système primitif de poulies qui a pu permettre de lever les statues.
Quelle(s) était(ent) leur(s)fonction(s) ?
La ou les fonctions des Moaïs restent mystèrieuses. --Certains y voient des fonctions religieuses : des statues dressées en l'honneur de dieux, idoles gigantesques dédiées à la prière et à l'adoration. --Ces statues étaient peut-être là dans le but de protéger ces habitants ( des guerres, d'étrangers, d'esprits malfaisants, du climat ? toutes les hypothèses qui iraient dans le sens de la protection sont possibles ). Seraient-ils là pour veiller sur l'île ? Ou bien sont-ils des monuments dressés en l'honneur des morts ?
Ce qui est important de savoir à leur sujet, c'est qu'ils sont tous tournés vers l'intérieur de l'île ( le dos face à la mer ). Il existe une exception, c'est le Ahu Akivi, c'est un alignement de 7 Moaïs qui regardent en direction de la mer. Sinon leur regard se dirige toujours vers le ciel, on les surnomme régulièrement «ceux qui regardent les étoiles». Leur physique a soulevé bon nombre de questions. Ils n'ont pas de caractéristiques physiques des Polynésiens. Ils ont des nez aquilins, des lèvres fines, des fronts hauts et de la barbe. C'est pour cela que beaucoup pense que l'île à subit deux vagues de migrations ( l'une venant de Polynésie et l'autre d'Amérique du Sud probablement du Pérou ). De plus le chignon rouge, pourrait symboliser une couleur de cheveux rousse répandue dans certaines tribus sud-américaine.
Depuis leurs créations, les moaïs ont subis des dommages ou des modifications. En effet, après la plus violente des guerres tribales ( celles où les «courtes oreilles» ont anéanti les «longues oreilles» ), la plupart des statues ont été abattues, mais pas forcément tout de suite. En effet, au fur et à mesure des premières explorations de l'île ( celles du XIX eme siècle ), les européens se sont aperçus qu'il y avait de moins en moins de moaïs debout. Il est probable que puisque c'étaient les Longues Oreilles qui faisaient sculpter les statues, les nouveaux patrons de l'île se soient désintéressés des statues. Ils ont perdus leur yeux ( les os qui servaient à cet effet ) ont subi les dommages du temps. Bon nombre ont aussi perdu leur Pu Kao ( la coiffe qu'ils portent au sommet de leur tête ). Aujourd'hui encore, il reste des dizaines de statues dans la carrière qui n'ont pas été achevées ( jusqu'à 300 selon certaines estimations ). On en trouve à tout les stades de la construction : à peine démarrées, bien entamées et même certaines quasiment prêtes à partir. Notamment le plus grand de tous qui n'a jamais été achevé : il mesure plus de 24 mètres, il aurait pesé entre 135 et 150 tonnes. Ces statues non finies attestent d'un arrêt soudain de leur fabrication ( lié sans aucun doute au massacre des «Longues Oreilles» ).
Découverte de l'île par les Européens.
Puisque l'île de Pâques est l'un des lieux les plus isolés au monde, cela peut expliquer le développement d'une culture si particulière. Elle prit son nom lors de sa découverte par l'explorateur hollandais : l'Amiral Jacob ROGGERCEN qui l'aperçu le soir du dimanche de Pâques le 5 avril 1722. Il la nomme PAASCH EYLANDT, littéralement : « Île de Pâques ».
Les Premiers peuplements de l'île ( les différentes hypothèses )
Ce ne sont pas les Européens qui furent les premiers habitants de cette île. En effet, il semblerait selon la légende que soit un roi polynésien Hotu Matua chassé des Iles Marquises qui parvint sur cette île vers 500 après Jésus-Christ. Ce roi n'a pas débarqué sur cette île de façon anodine. Il avait préalablement envoyé 7 éclaireurs qui là aussi selon la légende serait les sept fils du roi vaincu. Mais les spécialistes de l'île pensent que les premiers à avoir découvert l'île seraient des Indonésiens, ce qui n'est pas un mince exploit lorsque l'on voit à quoi ressemblaient leurs frêles embarcations.
Les polynésiens possédaient des doubles canots qui pouvaient contenir jusqu'à 50 personnes avec provisions et animaux domestiques. Ce serait donc c'est grâce à ces bateaux presque insubmersibles que les polynésiens auraient voyagé. A partir de là, malgré une faune qui n'était pas particulièrement favorable, la population se développe autour de la pêche ( ils utilisent pour pêcher des hameçons faits d'os ).
Thor Heyerdhal est un ethnologue célèbre qui dans les années 50 et 60 s'est efforcé de mettre en valeur l'histoire des différentes civilisations Polynésiennes. Selon lui, il y a eu 2 vagues d'immigrations successives sur l'île de Pâques. D'abord les Longues Oreilles qui seraient venu d'Amérique du Sud, puis les Courtes Oreilles qui eux seraient d'origine Polynésienne. Cette thèse qui fut très en vogue à l'époque de sa sortie ( voir la biographie de Thor Heyerdhal pour mieux comprendre ) est aujourd'hui très discutée. En effet, si les premiers habitants de l'île avaient été Sud-Américains, on aurait du retrouver des céramiques et des outils caractéristiques de cette population. Mais par contre, on ne peut s'empêcher de voir qu'il y a des affinités en ce qui concerne les statues et les constructions monumentales en pierre des civilisations américaines. Si les scientifiques se sont quelque peu désintéressés de la thèse d'Heyerdhal, ils s'accordent en majorité à dire qu'il y a eu des contacts précoces entre l'île de Pâques et l'Amérique du Sud. Si les indiens avaient immigré, ils auraient du introduire leur ressource vivrière principale : le maïs. ( mais on n'en trouve pas de trace sur l'île ). Par contre les polynésiens étaient habitués aux racines alimentaires et y auraient cultivé la patate douce.
L'histoire de la population
Au fur et à mesure des années, plusieurs tribus se développèrent jusqu'à une douzaine, elles devaient toutes posséder un accès à la mer ( logique puisque la majorité des ressources alimentaires en provenaient ). Ces tribus souvent en guerre commencent pour certaines à ériger des Moaïs pour prouver leur puissance. Ces affrontements réguliers provoquent la mort de toute une partie de la population et la destruction d'une partie des statues. Sur l'île, deux peuples ( ou ethnies ) cohabitent, se sont les « longues oreilles » et les « petites oreilles », il semblerait que les premiers étaient les maîtres et les suivants les esclaves ( eux taillaient des statues de bois ). Vers 1500 après J-C, la population atteignait les 10000 habitants, l'île était surpeuplée. Suite à une grande révolte ( située vers 1680 ), les petites oreilles tuèrent tous les hommes assimilés aux longues oreilles. Selon la légende, il ne laissèrent en vie qu'un seul de ces maîtres. C'est là que la plupart des moaïs furent renverser. Comme souvent, le peuple longtemps opprimé essaie d'effacer toute trace de la présence de l'ancien pouvoir. Il semblerait que le cannibalisme était très répandu sur l'île et cela pendant une grande partie de l'histoire. Mais contrairement aux autres lieux du globe où cette pratique avaient lieu, ici ce n'était pas à cause de rites religieux ou bien de quelconques croyances. La principale fonction ici était de se procurer de la nourriture ( comme nous l'avons vu précédemment, les animaux étaient très peu nombreux ).
La population par la suite commence à baisser progressivement à cause des différents changements écologiques de l'île, notamment à cause de la surpopulation.
La population après l'arrivée des Européens.
Lorsque les Hollandais débarquent sur l'île en 1722, la population ne compte plus que 3000 habitants, la plupart des statues sont soient brisées ou du moins mises à terre. La rencontre entre les explorateurs et les autochtones se passe relativement mal, puisque les Hollandais n'hésitent pas avant de partir à faire feu sur quelques habitants de Rapa Nui ( nom qu'employaient les locaux pour désigner leur terre ). Cette île devient Hollandaise ( le droit à l'époque disait que le premier à découvrir une terre pouvait la prendre de son plein droit ) mais en 1770, deux navires espagnols dirigés par Don Felipe Gonsalesy Haedo effectuèrent un raid et s'emparèrent de l'île au nom du Roi d'Espagne Carlos III, ils rebaptisent l'île Isla Santa Carlo. Le 14 mars 1774, le Capitaine Cook fait escale, la rencontre avec les pascuans se déroule bien, mais ils essaient de se livrer au pillage des navires : le «Resolution » et l' «Adventure ». Cook repart au bout de trois jours pour éviter tout incident entre ces hommes et les indigènes.
La Pérouse
Quelques années plus tard,Louis XVI fait monter une expédition par La Pérouse dans le but de découvrir de nouvelles terres dans le Pacifique. Le 9 avril 1785, les deux navires de La Pérouse jettent l'ancre dans la baie de Hanga Hoa. Les pascuans là encore se livrent au pillage des navires ( « La Boussole » et « L'Astrolabe » ), mais les rapports entre marins et indigènes se font sans heurts. ( peut être cela provenait du fait que les femmes locales se seraient offertes généreusement aux marins ). Les français sont les premiers à faire une visite complète de l'île. Ils examinent le sol, les plantes , les cultures, la population, les monuments, les statues. Ils sèment des graines : choux, carottes, maïs, betteraves, citrouilles, orangers, citronniers. En outre, ils offrent aux habitants des cochons, des chèvres et des moutons. Même un géographe relève les plans des monuments et des habitations collectives. Malheureusement, les bateaux de La Pérouse disparaissent mystérieusement en 1788. On ne retrouvera leurs traces qu'une trentaine d'années plus tard au large des îles Santa Cruz. Par chance, son journal avait été envoyé avant le naufrage.
Frégates de la Pérouse
En 1863, six bateaux débarquèrent et prirent de force plus de 1000 pascuans, dans le but de les faire travailler dans des mines de guano en Amérique du Sud. Les continentaux qui débarquèrent emmenèrent avec eux bon nombre de maladies contre lesquelles les pascuans n'avaient jamais été confrontés, et c'est une hécatombe qui s'en suivit, finalement il ne resta que quelques centaines d'habitants sur l'île. Le savoir et les croyances des pascuans étaient définitivement perdues. En 1888, le Chili s'empare de l'île de Pâques ( l'île est toujours rattachée à ce pays ). Elle est d'abord louée pour un temps à l'Angleterre qui y élève des moutons et ceci jusqu'aux années 60. Ce n'est quand 1966 que les pascuans purent voter pour la première fois.
L'île la plus isolée au monde
L'île de Pâques est probablement le lieu le plus isolé du monde. Elle se situe dans l'Océan Pacifique à 3700 kilomètres du Chili ( le pays dont elle dépend ) et à 4000 Kms de Tahiti. La terre la plus proche est Pitcairn située à 2000 Kms. Ses coordonnées précises sont 109° de la latitude Ouest et 27° de longitude Sud.
Ce petit bout de terre de 117 Km² est une île volcanique, on y trouve trois volcans dont à priori aucun n'est encore en activité ( ce sont le Rana Kano, le Rana Roratka et Puakatike ). C'est une terre dénudée, elle très aride car elle est balayée de façon quasi permanente par des vents très violents. Ces conditions climatiques défavorables empêchent l'île de posséder une végétation importante ( ce qui est un paradoxe car les terres d'origine volcanique sont particulièrement fertiles, l'île de Pâques n'y fait pas exception ).
Volcan Rana Kano
La faune et la flore de l'île.
La faune sur l'île est très limitée ce qui explique pourquoi, les habitants se sont longtemps adonnés au cannibalisme. Sinon les Européens ont importé un certain nombre d'animaux domestiques, notamment les moutons que les anglais ( anciens loueurs de l'île ) ont élevé pendant une longue période. Ils errent aussi sur l'île bon nombre de chevaux semi-sauvages ( ce sont d'ailleurs les chevaux qui présentent le moyen de transport le plus pratique sur l'île ). Il n'existe aucun animal notablement connu qui pourrait être originaire de l'île de Pâques ( ou exclusivement présent sur celle-ci ).
Quant à la flore de la même façon elle n'est guère développée, on ne trouve que très peu d'arbres. Il n'en a pas toujours été ainsi, il semblerait même que de grandes forets s'étendaient sur toute la surface de l'île il y a encore plusieurs siècles; mais elles ont été exploitées de façon intensive au cours des siècles, ce qui explique leur disparition.
Aspects Géologiques et Physiques
Comme on l'a vu précédemment, l'île est d'origine volcanique. Le sol est donc essentiellement composé de basalte. Ce caractère volcanique et la présence des trois volcans a donné un aspect vallonné à l'île. Le point culminant se situe au sommet Cerro Terevaka à 507 Mètres au dessus du niveau de la mer. On peut noter la présence de nombreuses grottes. La plupart d'origine naturelle et quelques unes créées par la main de l'homme. Elles ont longtemps servit de refuge aux Pascuans, mais aujourd'hui elles servent essentiellement de halte aux touristes ( campements ou bien refuges ).