Au Jardin -

Au jardin - La tulipe -

Publié à 09:31 par acoeuretacris Tags : tulipe au jardin
Au jardin - La tulipe -
Histoire

Constantinople, 1554, Augier Ghislain de Busbecq, ambassadeur de cet endroit, envoie à Vienne quelques bulbes et quelques graines de tulipes découverts en Turquie. Trois de ses amis en reçoivent.

Le premier les conserve dans du sucre. Il était épicier! Le second les mange avec de l'huile et du sel. Il était gourmand ! Le troisième, Carol Clusius - Charles de Lécluse - grand botaniste de Vienne les plante pour voir de quoi il en retournait !

Clusius déménage et s'installe en Hollande en amenant bien entendu avec lui sa collection de tulipes qu'il met en vente. Les gens impressionnés par cette magnifique fleur sont preneurs mais désespèrent également car Clusius, très attaché à ses précieux oignons, en fixe le prix très haut .

Un soir, Clusius se fait dérober ses plus belles fleurs par des brigands et commence alors la vente, sur le marché noir, qui culmine vers 1630 pour devenir la Tulipomanie.
Les bulbes les plus prisées sont sont atteints de virose, maladie non connue à l'époque mais qui donnait des mouchetures aux fleurs et qui permettaient aux fleurs de changer de panachure chaque printemps. Un seul bulbe pouvait valoir plus cher qu'une maison! Un marchand "fou" pour un bulbe 'Vice Roy' donna 2 chargements de blé, 2 chargements de sigle, 4 boeufs, 8 porcs, 12 moutons, 2 barriques de vin, 4 barriques de bière, 2 caisses de beurre, 1000 livres de fromage, 1 lit incluant le matelas et les oreillers, divers costumes et un pot en argent! Un commerçant se serait enlevé la vie lorsqu'il apprit qu'il aurait pu obtenir le double du montant de la vente de quelques bulbes. Les bulbes faisaient également l'obet de spéculations sur bouts de papier que l'on revendait encore plus cher. On achetait sans avoir vu !

Vers 1637, les prix chutent. Plusieurs se trouvent ruinés sans même avoir posséder un bulbe. La Tulipomanie se transforme en tulipophobie. Un certain Ervard Forstius battait à mort chaque fleur avec sa canne.
Les prix se stabilisent finalement et les Hollandais se mettent à produire des tulipes de façon massive. Voilà donc ce qui explique qu'on associe tulipe avec Hollande !

La tulipe

Une plante de la famille des liliacées.
Originaire de Turquie, elle est cultivé depuis le 16ème siècle en Europe occidentale et particulièrement en Hollande.

Nom botanique: tulipa.
Il existe + de 100 variétés de tulipes sauvages et 6000 aujourd'hui.

C'est une plante vivace fleurie, bulbeuse à feuillage caduc, semi-persistant ou persistant.
Sa taille ne dépassera pas 60 cm.
Cette plante est rustique au gel jusqu'à -12°C.

On la plante souvent en bordure, massif, pot, rocaille.


La fleur

La floraison se déroule à partir de la fin de l'hiver.

La fleur peut être simple ou double, panachée ou uniforme de couleur blanc, rose, orange, rouge, violet ou noir.

Les tulipes dégénèrent souvent au bout de quelques années.



Plantation et multiplication

Elle se plaît en terre légère, riche et très drainante.
Il peut être acide ou alcalin d'exposition soleil à mi-ombre.

La plantation s'effectue en Octobre à une profondeur de 15 cm.
On peut apporter une fumure au printemps et à l'automne.

La multiplication des tulipes s'effectue par division des petits bulbes (bulbilles) dès la chute des feuilles.
On peut également semer des graines dans un terre sableuse mais c'est très long.Cette pratique est reservée aux obtenteurs de nouveaux hybrides.


Culture et entretien

Les tulipes sont des plantes faciles de culture ne nécessitant pas de soins particuliers.
Il faut couper les fleurs fanées pour ne pas affaiblir le bulbe.


Ennemis et maladies

La tulipe est résistante aux maladies et aux insectes.
On peut y rencontrer quelques escargots et limaces.
Les différentes variétés de tulipes

La tulipe simple


Les tulipes simples sont connues pour avoir une tige très résistante. Cela signifie qu’elles ont une très bonne tenue en vase. Elles sont disponibles en plusieurs couleurs, allant du pastel au très coloré.

La tulipe double


En comparaison avec les autres variétés, les tulipes doubles ont toutes plus de six pétales. Par leur forme et leur nombre de pétales, certaines ressemblent davantage à des pivoines qu’à des tulipes. Leur gamme de couleurs est plus restreinte que les autres tulipes.

Les tiges sont assez courtes mais résistantes et fermes et les boutons ont une floraison assez longue.

La tulipe fleur de lys


Ces tulipes ont une forme unique reconnaissable à leur bouton rappelant un lys ou une corolle. Cet effet est dû à de longs pétales effilés et pointus s’ouvrant en arrière. Une fois ouverte et vue du dessus, cette fleur ressemble à une étoile à six branches..

La tulipe frangée


Ces tulipes ont des pétales dont le bord est délicatement ciselé ou frangé comme le serait un morceau de satin usé. Les jardineries proposent souvent deux ou trois variétés de ces tulipes, « Fringed tulip » mais elles deviennent de plus en plus populaires pas seulement à cause de leur aspect très élégant mais aussi en raison de leur floraison relativement longue.

La tulipe perroquet

Les tulipes Perroquet ont des pétales irrégulièrement découpés, déchirés, difformes ou retournés, mais des fleurs très grosses et de couleurs vives. Les tulipes Perroquet sont extrêmement flamboyantes. Si vous cherchez des tulipes extraordinaires, voilà ce qu’il vous faut.

Les tulipes Perroquet sont le résultat d’une mutation entre des tulipes à floraison tardive et des tulipes Triumph. Il en résulte des variétés de tulipes qui fleurissent tardivement au printemps alors que d’autres vont s’épanouir un peu plus tôt dans la saison, ainsi que des tailles pouvant varier d’une variété à une autre.

Au jardin - Techniques de multiplications - bouturage -

Publié à 15:16 par acoeuretacris Tags : bouturage au jardin
Au jardin - Techniques de multiplications - bouturage -

Le Bouturage

Le bouturage consiste à multiplier une plante à partir d'un morceau séparé d'elle que l'on fera enraciner et pousser. Généralement, on bouture à partir d'un tronçon de tige, mais il est également possible de bouturer à partir de feuilles ou de racines.


Quelques définitions et variantes :

Bouture de tige :

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Prélever un tronçon de 10-15 cm de long sur une jeune branche issue d'une plante saine et vigoureuse en coupant juste sous une feuille. Habiller la bouture en la déshabillant : enlever les feuilles tout le long en ne gardant que 2-3 feuilles terminales. Si les feuilles sont grandes, couper les feuilles en deux. La plante n'ayant pas de racine et donc aucun moyen de pomper de l'eau, il faut diminuer la surface d'évaporation. Enlevez également les boutons, toute l'énergie doit être consacrée à la production de racines et pas à la bagatelle. Eventuellement, tremper l'extrémité de la tige dans de l'hormone de bouturage. Ensuite planter la bouture dans un substrat drainant (2/3 terre, 1/3 sable) pour éviter les pourritures, arroser bien et placer vos boutures à l'ombre (toujours pour diminuer l'évaporation).

Bouture à talon :

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Comme précédemment mais on casse la tige à un embranchement en laissant un petit bout de la tige restante. Le petit renflement à l'embranchement est favorable à l'enracinement.

Bouture à l'étouffée : on place le pot dans un sac transparent (sac de congélateur par exemple) maintenu par un élastique ou une cordelette pour augmenter l'humidité ambiante et encore une fois diminuer l'évaporation. Faire quand même des trous dans le sac pour aérer et éviter les pourritures. Peut se pratiquer dans une mini-serre.

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Bouture herbacée : se dit quand la tige est verte et non lignifiée. Se pratique au printemps ou en début d'été notamment sur des plantes dites molles (plantes ne se lignifiant pas). A utiliser pour multiplier géraniums, delphiniums, tomates... l'étouffée est conseillé.

Bouture semi-aoûtée et aoûtée :

Se dit quand la tige est entrain de se lignifier ou tout juste lignifiée. La lignification se faisant autour du mois d'août. Enracinement dans 1 à 2 mois qui suivent. Protéger du froid en hiver et mise en pleine terre au printemps..


Bouture semi-aoûtée : Sur des arbustes à feuillage persistant et sur les plantes molles (vivaces non rustiques) telles que Anthémis, Fuschias, Impatiens, Pélargoniums (Géraniums)


Bouture aoûtée : Sur les arbustes, rosiers, hortensias

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Bouture ligneuse ou de bois dur :

Se dit quand la tige est complètement lignifiée, c'est à dire à l'automne, juste avant l'hiver. Se pratique pour certains arbres (peupliers, saules) et arbustes (vigne)

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Bouture de vigne

Bouture de cactus :

Comme vous le savez, les cactus n'ont pas besoin de beaucoup d'eau. Quand la bouture est prélevée, pas besoin donc de vous pressez, mieux même, attendez un peu. Placez la bouture à l'air libre, à l'ombre pendant quelques jours pour que la plaie sèche. La bouture est simplement posée (ou légèrement enterrée pour la maintenir en place) sur un substrat assez sableux maintenu légèrement humide. Placez vos boutures à l'ombre. Pas besoin d'arroser tant que les racine ne sont pas apparues.

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Bouture dans l'eau :

Plutôt que planter vos boutures, vous pouvez les faire enraciner dans l'eau. Se pratique pour les impatiens, fuchsias, laurier rose

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Marcotte :

Le marcottage, c'est comme le bouturage sauf que l'on ne sépare le morceau de la plante mère que quand il est déjà enraciné. Souvent utilisé sur les plantes réfractaires au bouturage.


2 grandes techniques :

Marcottage aérien :

il consiste à entourer une branche par un manchon de mousse maintenu humide dans un plastique. Pour favoriser l'apparition de racines, on pourra faire une blessure de l'écorce tout autour de la tige. Cette blessure bloque le passage de la sève. L'accumulation de sève ainsi que la cicatrisation de la blessure provoque un cal favorable à l'apparition des racines.

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Marcottage par enterrement  :

il consiste à maintenir enterré une branche (laissez quand même apparaître l'extrémité de la branche ! ! :-) Comme auparavant une blessure de l'écorce pourra être faite sur la partie enterrée pour favoriser l'enterrement.

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Greffe :

Le greffage consiste à faire vivre une plante sur une autre en mettant leurs tissus en correspondance. C'est une technique très utilisée en arboriculture pour la multiplication des arbres. Les méthodes étant très nombreuses, nous nous bornerons à citer celle de l'écussonnage (la plus courante) qui consiste à ne greffer qu'un bourgeon dormant sous l'écorce du porte greffe

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Avantages :

Elle permet de multiplier à l'identique (comme le bouturage et le marcottage) contrairement au semis.
Grand pouvoir de multiplication, chaque bourgeon pouvant redonner une plante
Utilisation de variétés bien adaptés au sol local.
Les pieds francs (plants issus de semis) utilisés en tant que porte greffe ont un bon système racinaire et sont vigoureux

Inconvénients :

Nécessite un peu de savoir faire
Le point de greffe peut-être un point d'entrée aux parasites (mastiquer)
Surveiller le point de greffe et enlever les rejets du porte-greffe.

Au jardin - La marguerite -

Publié à 11:30 par acoeuretacris Tags : marguerite au jardin
Au jardin - La marguerite -
C'est une plante de la famille desastéracées.
Elle est originaire d' Europe et les colons lui feront traverser l' Atlantique.

Nom botanique: Chrysanthemum leucanthemum.
Il en existe au moins 140 variétés.
C'est une vivace fleurie à feuillage caduc.
Elle peut pousser jusqu'à 80 centimètres.
La marguerite n'est pas gélive.


On peut la planter en pots, bordure, massif.

La fleur

 

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Cette plante fleurit en Juin et Juillet lorsqu'elle a au moins 2 ans.
La fleur de marguerite est simple, blanche et possède de 20 à 30 pétales.
On l'utilise en bouquets et aussi en amour: je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ... Ca ne vous rappelle rien?

Plantation et multiplication

Elle aime une terre ordinaire, même pauvre et bien drainée (pousse souvent en talus).
Elle supporte le calcaire.
Son exposition favorite est le plein soleil.
Se plante au printemps au en automne.


On multiplie la marguerite par semis en Mars-Avril ou par division de la touffe à la même époque ou en fin de floraison.

Culture et entretien

 

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L'entretien consiste à limiter son extension en terrains riches.

Ennemis et maladies

La marguerite est très rustique si elle n'a pas d'excès d'eau.
On cherche souvent à la détruire lorsqu'elle devient envahissante dans un pâturage.

En cuisine

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Les feuilles jeunes et fraîches de marguerite se consomment en salade.

En médecine

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On utilise les fleurs séchées en infusion.
La marguerite possède des propriétés antispasmodiques, calmantes, digestives, astringentes tout comme la camomille de la même famille

Au jardin - L'Ajonc -

Publié à 11:11 par acoeuretacris Tags : au jardin ajonc
Au jardin - L'Ajonc -
C'est une plante de la famille des légumineuses (fabacées).
Elle est d' origine européenne.

Nom botanique: ulex europaeus.

C'est un petit arbuste à feuillage semi-persistant.
Sa taille se situe aux alentours de 2 m.
Il est rustique au-delà de -15°C.

On peut l'utiliser en haie défensive car il possède de nombreux piquants.

On le rencontre spontanément sur les talus du réseau routier.

La fleur

La fleur d'ajonc apparaît souvent vers Avril et refleurit souvent en plein été.
Elle est parfumée.

Plantation et multiplication

L' ajonc se plaît dans une terre très drainante de préférence acide.

A la plantation, prévoir du sable ou cailloux au fonds du trou.

Il aime être planté sur une butte ou un talus.

Exposition: Cette plante adore le soleil.

La multiplication se fait par semis au printemps ou bouturage en début d'été.

Culture et entretien

L'entretien de l'ajonc se limite à une taille automnale .

Ennemis et maladies

L' ajonc est extrêmement résistant aux prédateurs.
Son seul ennemi est l'eau à son pied.

Au jardin - Aconit tue-loup -

Publié à 10:21 par acoeuretacris Tags : au jardin aconit tue loup
Au jardin - Aconit tue-loup -
Aconit tue-loup Aconitum lycoctonum

Famille : Famille du bouton d’or – Ranunculaceae
Hauteur: 1–2 m. Partie supérieure de la tige poilue.
Fleur : Symétrique en miroir, jusqu’à 5 cm de haut.
Périanthe à cinq segments, bleu, violet, parfois rose clair ou jaune, poilu. Deux staminodes nectarifères sont contenues dans le segment le plus haut en forme de casque. Pédoncule de fleur d’environ 1–2 cm, poilu. Bractées enserrant les fleurs étroites et sans pédoncule. Nombreuses étamines. Gynécée composé de 2 à 5 carpelles, libres ou réunis à la base. Fleurs disposées en grappe d’une hauteur de 20–50 cm.


Feuilles : Alternes, palmées, munies de 3–5 lobes jusqu’à la nervure médiane, poilues des deux côtés. Lobes à grandes dents pointues, à nouveau divisés en lobes. Feuilles caulinaires presque sans pétiole, feuilles basales à long pétiole.


Fruit: Follicule contenant de nombreuses graines (environ 5 mm). Fruits généralement regroupés par trois, glabres, courbés, crochus et déhiscents le long de la nervure interne.


Habitat : Bois luxuriants de feuillus, lisières de prairies luxuriantes et marais eutrophiques.

Période de floraison : Juin–juillet.


L’aconit tue-loup est une espèce protégée assez rare. On suppose qu’elle s’est répandue avec l’aide de l’homme. C’est une plante vivace qui développe un gros rhizome tuberculeux. Tous les printemps, la plante émet une pousse munie de feuilles plus grandes chaque année. La plante ne fleurit qu’après plusieurs années (selon certains observateurs jusqu’à neuf ans).

Comme ses proches parents, l’aconit tue-loup contient de l’aconitine qui est un poison mortel pour l’homme. En Inde, l’aconit tue-loup était utilisé pour la mise au point de flèches empoisonnées. De par la structure de sa fleur, l’aconit tue-loup ne peut être pollinisé que par des bourdons assez robustes. La plante marque une légère préférence pour les sols riches en calcaire.

Au jardin - Au nom de la fleur !

Publié à 18:28 par acoeuretacris Tags : fleurs au jardin
Au jardin - Au nom de la fleur !
- Où sont les hommes ? demanda poliment le petit prince.
La fleur, un jour, en avait vu passer une caravane.
- Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver.
Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.
Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, 1946, New York


Sabot de Vénus - Cette fleur magnifique est nommée, sabot de Vénus ; c’est une plante protégée qui appartient à une des familles les plus représentées en nombre, celle des Orchidées. Sabot de Vénus est son nom commun ou vernaculaire, Cypripedium calceolus L. son nom scientifique composé d’un nom de genre Cypripedium et d’un nom d’espèce : calceolus, L. étant l’abréviation de l’auteur qui l’a décrite : Linné. 
- Christian Dumas

Pour le grand public, la science est souvent considérée comme austère et la fleur semble un des moyens de résoudre l’équation d’un certain bonheur scientifique ;
équation avec plusieurs termes : un peu d’art, de poésie et d’histoire des sciences, et quelques données scientifiques pour montrer en quoi elle constitue un système biologique unique.

Unique parce qu’elle a réuni dans une même trilogie : botaniste, poète et généticien.


Unique aussi par ses modes singuliers de floraison et de reproduction.

Enfin, n’oublions pas que sans fleur, il n’y a ni graine, ni fruit et que plus des trois quarts de nos productions agricoles sont issues du bon fonctionnement de la sexualité des fleurs.

La dénomination des fleurs

Pourquoi le nom de Rosier des chiens (Rosa canina) pour l’églantier ?Selon Pline, sa racine guérissait de l’hydrophobie induite par la rage.
D’autres espèces portent aussi le nom générique populaire de Rose : la Rose de Noël, la Rose d’Inde, la Rose trémière, celle de Jérico, ou même la Rose des sables.

Rose trémière - Karsten Dörre

Tous ces noms génériques entraînent des confusions alors que les espèces dénommées sont très différentes. Aussi, des règles de dénomination ont-elles été définies par Carl Linné dont on a célébré le tricentenaire de la naissance en 2007.

Avant Linné, on donnait aux plantes leur nom populaire, traduit en latin, la langue scientifique de l’époque, qu’accompagnaient de longues descriptions souvent empruntées aux anciens. En instituant une nomenclature binaire, toute plante se trouve désignée par deux noms latins, celui de genre, souvent tiré du système de Piton de Tournefort, suivi du nom d’espèce. Ainsi, une longue description est remplacée par une diagnose brève et précise.


La réputation de Linné fut telle qu’il fut nommé au siècle deslumières le « prince des botanistes ». Si 9.000 espèces étaient connues à la fin de sa vie, aujourd’hui, il y a environ 300.000 espèces de plantes à fleurs connues ; la liste augmente encore alors que paradoxalement, il ne reste pratiquement plus de botanistes professionnels et que nous n’en formons plus !
Une trilogie remarquable : Le poète, le botaniste et le généticien

Goethe, le célèbre poète et philosophe, l’auteur des « Souffrances du jeune Werther », était très inspiré par le traité de philosophie botanique de Linné  qui était, selon ses propres écrits, son sujet d’étude quotidien.
Il observa attentivement les plantes, les fleurs en particulier, et interpréta la transformation progressive des pièces d’un type, par exemple les sépales, en pièce d’un autre type, les pétales, ou encore les pétales en étamines, etc...


La tulipe permet une bonne illustration de ce propos. Ici une variété avec 6 tépales, nom donné aux organes du périanthe lorsqu’on ne peut pas distinguer pétales et sépales

Il décrivit également la nature foliacée du style et dupistil. Pour lui, l’organe type du végétal était la feuille. Il décrivit ainsi « la métamorphose des plantes » dans une célèbre théorie publiée en 1790. L’essai de Goethe reçu un accueil glacial de la plupart des botanistes. « Personne, écrivit-il, ne voulait comprendre l’union intime de la poésie et de la science ». L’observation de Goethe, longtemps restée anecdotique, revint sur le devant de la scène deux siècles plus tard avec les travaux de plusieurs équipes et l’utilisation de l’Arabette des dames, Arabidopsis thaliana, espèce modèle en biologie du développement.


..... une autre variété horticole dite double avec de nombreux pétales. - Christian Dumas
La plupart des transformations visibles chez les différents mutants floraux décrits impliquent des mutations homéotiques. De telles mutations ne sont pas sans rappeler celles observées précédemment chez la Mouche Drosophile chez laquelle, par exemple, une antenne peut être remplacée par une patte.

Les travaux sur les gènes homéotiques ont valu à leurs auteurs un prix Nobel en 1995. Il aura fallu attendre deux siècles pour que des chercheurs réexaminent la question soulevée par Goethe en exploitant une série de mutants où l'identité des organes produits par le méristème floral est modifiée.


....un pétale, en train de se transformer en étamine, illustrant une transformation homéotique. - Christian Dumas

Trois groupes de gènes dits A, B et C sont impliqués dans ces mutations homéotiques.

Dans un article publié en 1991, The war of the whorls (La guerre des verticilles), allusion au fameux livre de H.G. Wells, La guerre des Mondes, Coen et Meyerowitz supposent la présence de trois types de régulateurs : les gènes "A", "B" et "C".

En appliquant des règles simples la plante utilise ces trois types pour obtenir les différents organes :

-- (1) Si "A" est seul présent, le verticille produit des sépales ;
-- (2) si "A" et "B" sont présents ensemble, le verticille produit des pétales ;
-- (3) si "B" et "C" sont présents ensemble, le verticille produit des étamines ;
-- (4) si "C" est seul présent, le verticille produit des carpelles ;
-- (5) "A" et "B" s’inhibent mutuellement et ne peuvent donc jamais fonctionner ensemble. En jouant avec ces cinq règles de base, les plantes ont généré toutes sortes de fleurs.

Mais comme souvent en science, la réalité est plus complexe et depuis, d'autres règles se sont ajoutées à ces principes de base.

On a notamment identifié des gènes "D" impliqués dans la formation des ovules.

. Et en 2000, la découverte et l’analyse de nouveaux mutants entraînant une perte des fonctions A, B et C permirent de montrer que les gènes correspondants représentent une autre classe de gènes homéotiques, nommés E.

Ainsi, pour faire un pétale, il est nécessaire d’avoir la combinaison A+B+E; pour une étamine: B+C+E et enfin pour un carpelle C+E. Un quatrième mutant analysé plus récemment, SEP4, permet même de revenir chez le quadruple mutant au niveau basal, c’est-à-dire au stade feuille, point central de la théorie de Goethe. Cela pourrait argumenter selon une chanson célèbre « que le poète a dit la vérité» !

Ce qui détermine une plante à fleurs

Pourquoi le corps des plantes peut-il évoluer tout au long de la vie, en produisant de nouveaux organes, alors que le corps de la plupart des animaux reste quasiment identique de la naissance à la mort, à un facteur de taille près ?

Certains pensaient que chaque être vivant, végétal ou animal, était préformé dans l’embryon. Ainsi, selon les défenseurs de cette théorie de la « préformation », les spermatozoïdes humains contenaient en leur tête un homme miniature, l’« homunculus ».

L’ovule permettait à l’homunculus de se nourrir dans le ventre de la femme et de grandir. D’autres penchaient plutôt en faveur d’une construction au fur et à mesure des êtres vivants, c’est la théorie de « l’épigenèse ». Le dilemme entre les défenseurs de ces deux théories ne fut résolu qu’en 1759 avec les travaux de l’allemand Wolff. En observant au microscope les stades très précoces du développement du poulet, il remarqua que certaines parties de l'animal : bec, pattes, cœur et vaisseaux sanguins, étaient absentes chez l’embryon.


De même, chez le bourgeon de Châtaignier, il observa la formation progressive des feuilles et l’apparition, au fur et à mesure, des vaisseaux et des pétioles. La théorie de la préformation était donc enterrée, mais la question n’était pas pour autant résolue. Comment et à partir de quoi se forme un individu adulte ? C’est plus tard, le suisse von Nägeli qui observa les divisions des cellules apicales qui semblaient être à l’origine des organes et tissus. Il les dénomma méristèmes du grec « merizein », se diviser.

L'intégration des facteurs environnementaux par la plante (photopériode, température, par exemple) se fait en partie au niveau du méristème végétatif et joue un rôle crucial pour l'adaptation de la croissance à l'environnement.

Châtaignier

Le méristème est composé, chez A. thaliana, de centaines de cellules qui se divisent, grandissent et le quittent pour former des organes. Malgré ce comportement extrêmement dynamique, c’est une structure très stable qui subsiste pendant de longues périodes avec un centre composé d’une vingtaine de cellules souches, parmi une centaine de cellules au stade végétatif ; lors de la mise à fleur, le méristème s’accroît, forme un dôme composé alors de plusieurs centaines de cellules.

Toute une série de gènes contrôle le maintien de la taille et de l’activité de la zone cellules souches. Le méristème subit un cycle et passe par les stades suivants : végétatif, inflorescentiel et enfin floral. À l’aide de mutants affectés dans la mise à fleur, plusieurs voies de signalisation de l’induction florale ont été, en partie, disséquées génétiquement chez Arabidopsis. La première met en jeu la longueur du jour et le gène CO. La seconde, ou voie autonome, met en jeu notamment FLC. La troisième, implique la température. Existe t-il une hormone de floraison ou florigène ? Ce concept a été proposé par Chailakhyan en 1936.

L’aptitude à fleurir se transmet en effet par greffe d’une espèce apte à fleurir à une espèce inapte ; il s ‘agit de la transmission à distance d’une substance inconnue qu’il a dénommé florigène. Resté pendant plus de 70 ans un concept physiologique plutôt qu’une entité chimique, la génétique d’Arabidopsis a permis de faire progresser les connaissance sur cette hypothétique hormone.

Un transcrit FT (Flowering Time), se formerait dans la feuille ; la protéine FT, florigène proparte, se déplace avec la sève élaborée à la vitesse de 1,2 à 3,5 mm-1.h ; vitesse plus lente que celle du saccharose (50 à 100 cm-1.h. Pour l’instant, il y a plusieurs preuves expérimentales du mouvement de cette protéine de la feuille jusqu’au méristème premiers pas vers la validation de ce concept.

Fleurs et sexualité

La découverte d’une sexualité chez les plantes a bouleversé la botanique.S’appuyant sur la découverte de Camerarius, Linné, que certains nommaient aussi le second Adam, décide d’utiliser le sexe comme principe classificateur, notamment le nombre d’étamines.


La démonstration du lien entre fleur et sexualité à l’aide d’expériences de castration a été réalisée, par le médecin et botaniste allemand Rudoph Camerarius, pour la première fois en 1694, chez le Ricin (Ricinus communis L., famille des Euphorbiacées), où fleurs mâles et femelles sont séparées. Il démontra ainsi que l’étamine correspondait au sexe mâle et le pistil au sexe femelle. Pour obtenir des fruits et des graines, les deux sexes étaient nécessaires

Il opposait les plantes à mariages publics, celles portant des fleurs et des sexes visibles, aux plantes à mariages clandestins, comme les mousses et les fougères où les sexes ne sont pas apparents. Sa classification rapidement adoptée en Europe fit grand scandale à l’époque où il comparait l’étamine au pénis et le stigmate à la vulve; il lui fut reproché un esprit de luxure et son système sexuel considéré comme lubrique fut condamné par nombre de ses contemporains.


Amborella trichopoda, espèce considérée comme la plus primitive des plantes à fleurs actuelles. Arbustive et dioïque, elle est endémique de Nouvelle Calédonie ; c’est l’espèce unique d’un genre unique de la famille des Amborellacées

Néanmoins, Linné fut l’un des premiers à souligner l’importance de la reproduction sexuée chez les végétaux. La classification moderne bénéficie des avancées de la biologie moléculaire ; celle-ci , couplée à l’informatique, a remis en cause la classique distinction entre mono- et dicotylédones et mis en évidence trois grandes catégories : les Dicotylédones primitives comme Amborella (voir photo ci-dessus), les Monocotylédones (comme les graminées), et les Eudicotylédones (comme Arabidopsis) (travaux du consortium APG, Angiosperm Phylogeny Group , publiés depuis 1997).

Sexualité : les handicaps évolutifs des plantes à fleurs

Plusieurs handicaps majeurs auraient dû conduire à leur disparition :

-- 1) elles sont fixées par leurs racines et ne peuvent donc choisir leur partenaire sexuel ;
-- 2) les fleurs sont souvent hermaphrodites, plus de 90% des espèces ;
-- 3) le pollen émis tombe essentiellement dans un rayon de moins de quatre mètres à partir de sa source, l’étamine ;
- 4) il n’y a pas de tabou sexuel.

Et pourtant, depuis 130 millions d’années, les plantes à fleurs se sont développées et ont colonisé pratiquement tous les milieux et toutes les latitudes. Cette réussite serait liée à la mise en place, au cours de leur évolution, des systèmes d’incompatibilité. Dans le cas étudié, le Chou fourrager (famille des Brassicacées), un locus génétique simple S, pluriallélique, où le même allèle est présent côté femelle et côté mâle est responsable de la réaction d’incompatibilité, réaction qui entraîne le rejet de l’autopollen et qui favorise le développement de l’allopollen, tout en évitant des pollinisations incongrues, c’est-à-dire entre espèces différentes.


La réponse d’auto-incompatibilité (AI) dépend de l’interaction entre un ligand S (petite protéine de 6 KDa riche en cystéine) et un récepteur stigmatique SRK, type sérine thréonine kinase. La fixation du ligand sur le récepteur induit une dimérisation de SRK et l’autophosphorylation de son domaine cytoplasmique.
Une thioredoxine inhiberait l’action de SRK. Une fois activé, le domaine kinase assurerait la transmission du signal par une cascade de phosphorylation/déphosphorylation de cibles cytoplasmiques conduisant à la réaction d’AI. Récemment, un gène modificateur MLPK a été caractérisé codant une protéine kinase qui, lorsqu’elle est mutée, rend le système compatible ; MPLK agirait vraisemblablement en se complexant avec SRK. D’autres gènes régulateurs modifient la force d’expression de l’AI. Cela conduit actuellement à un modèle complexe d’interactions moléculaires dont une partie des acteurs a été bien caractérisée.

Les étapes de la pollinisation et de la fécondation
Lepollen, (voir photo ci-dessous), partenaire mâle, renferme deuxgamètes ou la cellule qui les génère ; c’est un organisme adapté à la dissémination et à la survie.


La paroi d’un grain pollen observée au microscope électronique montre sa complexité et la présence de composés impliqués dans la reconnaissance pollen–pistil.
Pour cette raison, sa teneur en eau est faible et son métabolisme nul. Pour reprendre son activité, il doit se réhydrater à la surface d’un pistil compatible : le stigmate. Il pousse alors un tube ; on dit qu’il germe, et assure ainsi le transfert des gamètes au sac embryonnaire, (voir photo ci-dessous).


Représentation schématique de la complexité de l’organisation de l’ovaire, ovule et sac embryonnaire d’un pistil.

À la fin du 19ème siècle, Brongniart puis Brown décrivirent l’entrée du tube pollinique dans l’ovule à travers le micropyle et la formation subséquente de l’embryon dans le sac embryonnaire. Ce travail résolut en partie l’énigme du contact pollen-ovule. En démontrant ce contact physique entre l’ovule et le pollen, ils élevèrent la fécondation des plantes au même niveau que celle des animaux, chez qui la nécessité d’un contact physique entre ovule et sperme commençait à être acceptée.

Pollen de sycca

Récemment, l’analyse de mutants affectés dans la fécondation a permis de mettre en évidence plusieurs systèmes de signalisation entre tube pollinique et sac embryonnaire, signalisation permettant le guidage du tube vers le micropyle. Strasburger décrivit la première fécondation chez les fleurs en 1878 ; quelques années plus tard, S. Nawashin et L. Guignard décrivirent la double fécondation chez le lis (1898, 1899).


Reconstitution semi diagrammatique en 3D, à l’aide de coupes sériées, de la fusion noyau mâle et noyau femelle, au cours d’une fécondation in vitro réalisée chez le maïs. En bleu intense, le noyau femelle ; en bleu clair, le noyau mâle ; en jaune, les plastes ; en violet, le réseau mitochondrial.

Dans les années 1990, la première fécondation in vitro chez les plantes a été réussie et a mis en évidence un flux cacique à l’origine de l’activation de l’oosphère et de la formation ultérieure de l’embryon. Un avantage de ce système était la possibilité de contrôler le site d’adhésion gamète mâle-gamète femelle et de suivre par des techniques appropriées, électrochimiques en particulier, la capacitation de l’oosphère (photo c-dessus). Une telle approche est impossible chez les autres systèmes biologiques animaux ou chez les algues.
Mais cette approche est réductionniste : ce qui est vu in vitro ne correspond peut-être pas à ce qui existe in vivo. D’où l’intérêt des approches actuelles, notamment à l’aide de mutants qui permettent de sérier les étapes de la fécondation et de caractériser les gènes responsables, donc les mécanismes intimes en jeu. Ainsi, un signal positif issu de la cellule-œuf entraîne la prolifération de l’albumen. C’est la caractérisation d’un mutant affecté dans une cycline CDC2 avec un effet paternel qui serait en cause. Chez ce mutant, le pollen est viable et un seul gamète est fonctionnel, seule la fécondation de l’oosphère a lieu.

En conclusion, il faut aujourd’hui être capable d’intégrer toute une série d’approches allant d’une simple observation botanique à l’analyse moléculaire la plus sophistiquée. La botanique d’antan est aujourd’hui devenue une biologie très intégrative.

Au jardin - Entre la plus petite et la plus grande

Publié à 15:54 par acoeuretacris Tags : fleurs singulières au jardin
Au jardin - Entre la plus petite et la plus grande
Dans le jardin des extrêmes, certaines fleurs se distinguent par leur taille mais aussi  par leur odeur.

La plus petite fleur du monde, Wolffia arrhiza, est originaire d’Amérique du Sud tandis que la plus grande, Rafflesia arnoldii,  nous vient d’Asie.

Paradoxalement, Rafflesia arnoldii est également une des fleurs qui dégage l’odeur la plus nauséabonde.
Cependant, ce n’est pas elle qui détient le record de l’odeur la plus fétide.

La plus petite fleur du monde

Wolffia arrhiza est une lentille d’eau. C’est non seulement la plus petite fleur mais également la plus petite des plantes à fleurs.
Originaire du Brésil, la plante mesure entre 0,5 et 1 mm et sa fleur est deux fois plus petite.

Cependant, cette lentille d’eau, malgré sa petite taille, peut représenter un danger pour la faune aquatique.
En effet, les lentilles d’eau recouvrant par milliers les mares et les étangs au point de devenir une entrave à la photosynthèse.
Cette plante ne possède pas de racines. Elle flotte simplement à la surface des eaux dormantes.

Wolfia arrhiza, la plus petite fleur du monde. Image Christian Fisher

Wolffia punctata, une autre lentille d’eau, arrive juste après avec un diamètre de 0,5 à 0,7 mm.

Ces minuscules plantes ont été découvertes par le naturaliste français Weddell. Elles croissaient sur les feuilles de la plus grosse des plantes à fleurs d’eau douce, la victoria d'Amazonie (Victoria amazonica).

Victoria d'Amazonie (Victoria amazonica) . Image Addictive Picasso

Cette plante tire son nom de la reine Victoria et du cours d’eau sur lequel elle prospère.
Elle détient un autre record. De toutes les plantes à fleurs, c’est celle dont la croissance est la plus rapide.

Victoria amazonica. Image Belgian Chocolate

En l’espace de six jours seulement, ses minuscules bourgeons épineux deviennent des feuilles larges de 90 cm.
Adultes, elles atteignent 3 m de diamètre. La fleur est très éphémère et fane au bout de deux jours.

La plus grande fleur du monde

La plus grande fleur simple  du monde est Rafflesia arnoldii. La rafflésie est un parasite des racines des lianes sauvages dans les jungles épaisses de l’Asie du Sud-Est, en particulier de Malaisie et de Bornéo.

Elle pousse également en Indonésie.
Elle n’a pratiquement ni racines, ni tige, ni feuilles. En revanche, sa fleur peut atteindre 1 m de large, 2cm d’épaisseur et peser jusqu’à 10 kg.

Elle évoque le cœur d’un chou rouge monstrueux.

Rafflesia arnoldii. Image Antoine Hubert

Hôte invisible pendant un ou deux ans des lianes, elle se met à pousser subitement et en quelques mois atteint sa taille adulte.
La rafflésie dégage malheureusement une odeur nauséabonde qui rappelle celle de la viande pourrie.

C’est d’ailleurs cette odeur qui attire les insectes qui joueront le rôle de pollinisateurs.

Cette plante est rare et protégée. Il est vrai que la pollinisation est difficile car mâle et femelle doivent s’ouvrir au même moment. L’éclosion n’intervenant que durant moins d’une semaine, elle se reproduit très peu.

La fleur la plus nauséabonde

Si la rafflésie sent très mauvais, ce n’est rien à côté de certaines espèces qui appartiennent à la famille des Aracées.
L’Arum titan  (Amorphophallus titanum)  est encore plus impressionnant que la rafflésie. Son inflorescence est la plus grande du monde.

Note : En botanique, l’ inflorescence est la disposition des fleurs d’une plante les unes par rapport aux autres. Par exemple, la grappe ou les épis sont des inflorescences.
Rafflesia arnoldii conserve par contre le record de taille de la plus grande fleur simple.

L’Arum titan peut dépasser 2 m de haut et peser jusqu’à 70 kg. Vous pouvez notamment en admirer au Jardin botanique national de Belgique qui se situe près de Bruxelles. Deux spécimens ont en effet fleuri pendant l’été 2008, ce qui est très rare.

Arum titan  (Amorphophallus titanum). Image Jef Poskanzer

Son odeur est l’une des plus repoussantes du monde et sert à attirer les mouches transportant le pollen.

Les Aracées sont des adeptes des odeurs fortes. Arum rupicola possède une fleur dans laquelle les mouches viennent déposer leurs œufs.

Lorsqu’elle s’ouvre, elle dévoile tout autour de ses graines naissantes un véritable grouillement d’asticots.
L’odeur est plus que fétide.

La plante la plus étrange

Toujours dans la famille des Aracées, Helicodiceros muscivorus est une plante bien surprenante. Appelée petit dragon mange-mouches ou arum mange mouches, on ne la trouve que dans quelques îles de Méditerranée, Sardaigne, Corse et Baléares.
Cette plante rare vit en symbiose avec les mouettes. Ces dernières se rassemblent au moment de la reproduction et construisent leurs nids avec divers matériaux.
Le nid est encombré d’excréments, de nourriture régurgitée et même d’oisillons morts. Ce sont donc des endroits idylliques pour les mouches à viande.

L’arum semble avoir compris que c’était aussi une aubaine pour elle. Elle pousse au milieu des nids et fleurit au moment de la reproduction des mouettes.

Chaque plante fabrique des inflorescences formées de la spathe qui ressemble à une grande assiette d’où émerge une sorte de massue, le spadice,  portant des fleurs minuscules.
Les mouches accourent vers la spathe qui est tachetée de gris-vert et parcourue de veinules imitant à la perfection la viande en décomposition.
La plante dégage d’ailleurs une odeur de chair en décomposition.

Helicodiceros muscivorus ou Arum mange mouches. Dessin de Louis van Houtte. 1849

Les insectes sont apparemment fous de cette odeur et inspectent donc la spathe à la recherche de nourriture et pour y pondre leurs œufs.

Mais, un piège les attend.

Le spadice est enfoncé dans les tissus de la spathe où se forme une cavité.

Les mouches arrivent à l’entrée de cette cavité qui les attire avec sa couleur rouge, ses poils denses et une odeur encore plus attractive.

Elles tombent dans la chambre florale et y pondent leurs œufs. L’odeur de pourriture et l’humidité semblent les rendre totalement hystériques.

La plupart ne pourront plus ressortir du piège, pas plus d’ailleurs que les asticots qui y naîtront.

L’arum mange-mouches a besoin des insectes pour sa pollinisation. Les fleurs femelles fleurissent en premier et les mâles ensuite.

Les mouches porteuses de pollen pollinisent les fleurs femelles puis sont emprisonnées par la belle pendant trois jours jusqu’à ce que les fleurs mâles fleurissent à leur tour. Les insectes survivants emportent alors du pollen en s’échappant du piège car les poils qui bloquent l’entrée de la chambre se flétrissent.
Tout est donc parfaitement coordonné. La fécondation des fleurs femelles est assurée par les insectes chargés de pollen qui meurent peu après.

Par contre, les mouches vierges de pollen sont séquestrées puis se chargent à leur tour de pollen, sortent du piège et vont assurer la fécondation des fleurs mâles.