Les Favorites royales...

Les Favorites Royales - Les premiers amours de Louis XIV -

Publié à 09:10 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Les premiers amours de Louis XIV -
[i]En 1654, Louis XIV affiche une attirance envers Olympia Mancini dite Olympe nièce du cardinal de Mazarin. La jeune femme est née à Rome en 1638 et s’est installée à la cour de France depuis 1647 sur invitation de son oncle. L’accompagne sa mère Mme Mancini sœur du cardinal, son frère Philippe et sa sœur aînée Laure-Victoire. A son arrivée, Olympe est une jeune fille « maigre, avec un visage long, le teint brun et la bouche longue ». En 1654, un embonpoint à arrondit son visage, « sa bouche est devenue plus petite, son teint à blanchit ». Sans être fort belle, Olympe n’est pas désagréable à regarder. La nièce de Mazarin joue alors les reines ; elle a le don de distraire Louis et de l’amuser. Tout comme lui, Olympe aime la danse et c’est à son bras que le roi ouvre tous les bals. Oubliant l’étiquette, il ira jusqu’à ignorer sa cousine Henriette d’Angleterre un soir de danse, lui préférant Mademoiselle Mancini, provoquant l’indignation de la reine mère. Cependant, le jeune roi, en homme séduisant ne s’arrête pas à courtiser Olympe.

Voici qu’en 1657, une autre jeune fille retient son attention. Il s’agit de Lucie de la Motte-Argencourt qui, sans avoir beaucoup d’esprit, présente une physionomie agréable et gracieuse. Olympe Mancini est brune, la jeune demoiselle est blonde aux yeux bleus. Mlle de la Motte-Argencourt séduit le roi par sa manière douce et agréable de parler ainsi qu’en raison de son goût pour la danse, domaine où elle excelle. Cette nouvelle passion inquiète Anne d’Autriche qui lorsqu’elle tente de freiner son fils, se voit répondre qu’il est le roi et qu’il fait comme bon lui semble. L’affaire prend une autre tournure lorsque Mazarin découvre que Lucie est la maîtresse du marquis de Richelieu et peut être celle de M. de Chamarante. Lorsque Louis appris la chose, il se détourna de Mlle de la Motte-Agencourt. Celle-ci fut invitée à se rendre au couvent de Sainte-Marie à Chaillot où elle demeura toute le reste de sa vie bien qu’elle n’y fut pas forcée et qu’elle ne prononça pas ses vœux.
Après le départ de Lucie de la Motte-Argencourt, Louis XIV pose les yeux sur la fille d’un jardinier en 1658. L’histoire n’a pas retenu son nom et si nous sommes au courant de cette brève liaison c’est grâce à Saint-Simon qui l’a rapporté dans ses Mémoires. Le roi se consola donc dans les bras de la jeune fille qui tomba enceinte et accoucha d’une petite fille en 1659 date à laquelle Louis ne regardait plus que Marie Mancini. Naturellement, il était hors de question de reconnaître l’enfant comme étant celui de sa Majesté. Un roi ne peut exposer la preuve d’une relation avec la fille d’un jardinier, personne sans noblesse. La mère de la fillette fut mise au couvent sur ordre d’Anne d’Autriche et de Mazarin. Quant à la fille de Louis XIV, on lui fit épouser un certain baron de la Queue qui espérait bien obtenir quelques faveurs du roi, ayant épousé sa fille aînée. Il se trompait. Bien que sachant qui était son père, la jeune femme dont l’histoire a également oublié le nom n’eu jamais le moindre regard de la part du roi son père. Elle donna plusieurs enfants au baron et mourut à 26 ou 28 ans.
Revenons à Olympe Mancini. Sa liaison avec Louis XIV s’acheva en 1657 non seulement parce que le roi lui avait préféré Mlle de la Motte-Argencourt mais également parce que l’intelligente Olympe se mariait. Elle avait compris qu’être la favorite temporaire de Louis XIV ne lui assurerait pas un avenir et elle épousa donc en février 1657 le comte de Soissons, Eugène-Maurice de Savoie-Carignan. Or, au début du mois d’août, Olympe accouchait d’un garçon, Louis-Thomas (mort en 1702). Après six mois de mariage, il est étonnant qu’elle ait si vite mis un enfant au monde. Bien que le comte de Soissons l’ait reconnu comme son fils, il est fort probable que le petit Louis-Thomas fut celui de Louis XIV. Olympe aura encore sept enfants dont le père sera certainement son époux :
- Philippe ( ? - 1693)
- Louis ( ? -1683)
- Emmanuel- Philibert ( ? - 1676)
- François-Eugène (1663 - 1736)
- Maria-Jeanne (morte jeune)
- Louise-Philiberte (morte jeune)
- Françoise (1667-1671)

Olympe resta à la cour où elle avait la charge de surintendante de la maison de la reine et redevint la maîtresse de Louis XIV de 1660 à 1661. Le jeune roi avait en effet du mal à oublier Marie Mancini et n’était pas satisfait de la reine Marie-Thérèse qu’il ne parvenait pas à aimer. C’est à cette même période que le monarque regarde également avec attention Hortense Mancini, sœur cadette d’Olympe et de Marie. La comtesse de Soissons s’allia par la suite avec la duchesse d’Orléans, Henriette d’Angleterre, afin de faire du tort à Louise de la Vallière, nouvelle favorite du roi : ce fut a conspiration de la lettre. Olympe y annonçait à la reine que son époux la trompait, chose que Louis lui avait naturellement caché ! Avec le cachet de la couronne d’Espagne la lettre allait parvenir à la pauvre Marie-Thérèse mais fut interceptée à tant. Eclaboussée par l’Affaire des Poisons, la comtesse de Soissons devra fuir la cour –avec la complicité de Louis XIV- et délaisser sa charge de surintendante. En 1689, on la soupçonna d’avoir empoisonné la reine d’Espagne Marie-Louise d’Orléans nièce de Louis XIV. Olympe Maninci, veuve depuis 1673, mourut le 9 octobre 1708 à Bruxelles. [/i]

Les Favorites Royales - Les petites maîtresses d'Henri IV -

Publié à 09:03 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Les petites maîtresses d'Henri IV -
Charlotte de Sauve

Henri IV ne fut pas appelé le vert-galant pour rien. Outre ses maîtresses officielles, le roi vécu également de petites histoires plus ou moins courtes. La première des ses maîtresses connues fut Françoise de Montmorency-Fosseux, dite la « belle Fosseuse ». C’était une jeune fille non mariée, née en 1562 et qui devint la maîtresse d’Henri IV en 1579, faisant partie des demoiselles d’honneur de Catherine de Médicis. Françoise fut le premier amour du roi qui souffrait de son mariage avec Marguerite de Valois. Françoise tomba rapidement enceinte d’Henri, ce qui provoqua la colère de « la reine Margot ». Celle-ci s’arrangea pour que la naissance ait lieu le plus discrètement possible. Françoise accoucha d’une fille mort-née en 1581 puis fut chassée par l’épouse de son amant en 1582. Si Mlle de Montmorency avait donné naissance à un fils qui avait vécu, cela aurait pu bloquer l’accès au trône d’Henri IV à la mort d’Henri III.

Charlotte de Sauve, marquise de Noirmoutier connu une aventure avec Henri quelques temps avant qu’il ne devienne roi. Elle faisait partie de l’escadron volant de Catherine de Médicis (demoiselles d’honneur). Bien que son aventure avec Henri fut courte, Charlotte connu une fin tragique puisqu’elle fut assassinée à Blois le 23 décembre 1588. Elle était aussi la maîtresse du duc de Guise.

Alors qu’Henri a pour favorite Diane d’ Andouins, il lui fait une (parmi tant d’autres) infidélité en contant fleurette à une jeune rochelaise nommée Esther Imbert (ou Ysambert) en 1587. Il en aura probablement deux fils : un mort-né en 1587 et Monsieur Gédéon né et mort en 1588. En 1592, Esther se présentera à Saint-Denis pour voir le roi. Vivant misérablement, elle espère en son ancien amant. Mais Henri IV, alors fou de Gabrielle d’Estrées, refuse de la recevoir et d’entendre parler d’elle. Esther Imbert meurt et son corps mis dans une fosse commune.

Vers l’année 1604, Henri IV entame une relation amoureuse très discrète avec Jacqueline de Bueil, née en 1588. Le roi la marie en octobre de la même année avec le jeune Champvallon, seigneur de Cézy puis éloigne le mari de la belle. Le 1er janvier 1605, Jacqueline reçoit le titre de comtesse de Moret. La jeune femme donne un fils au roi en 1607 prénommé Antoine qui décède en 1632. Henri IV découvre peu après la liaison de sa maîtresse avec le prince de Joinville et se sépare de Jacqueline. En 1617, la comtesse de Moret se remariera avec le marquis de Vardes a qui elle donnera deux fils. Elle mourut en 1651.

En mars 1607, Henri IV s’est déjà consolé du départ de Jacqueline avec la jolie Charlotte des Essarts (1580-1651) qu’il fait bientôt comtesse de Romorantin. Recevant une belle pension de la part de son amant, Charlotte lui donnera deux filles :
- Jeanne-Baptiste (1608-1670)
- Marie-Henriette (1609-1629)

Le roi finit par découvrir que Mlle des Essarts a déjà eu de nombreux d’amants avant lui. Après avoir mis la main sur des lettres enflammées de Charlotte à ses anciens amants, Henri IV la fait mettre au couvent d’où elle s’échappera. Charlotte des Essarts épousera secrètement en 1611 Louis de Lorraine, archevêque-duc de Reims.

Les Favorites Royales - Les petites maîtresses d'Henri II -

Publié à 08:59 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Les petites maîtresses d'Henri II -
Bien que Diane de Poitiers fût la seule maîtresse officielle du roi Henri II, celui-ci a tout de même connu quelques passades amoureuses sur lesquelles Diane fermera les yeux : la première « amourette » d’Henri II fut Filippa Duci. Née vers 1520, elle était la soeur d’un écuyer du Piémont et rencontra le roi en 1537. De cette aventure sans lendemain naquit une petite fille en 1538 qu’Henri II prénomma Diane en l’honneur de sa maîtresse (décédée en 1619). Filippa dû abandonner sa fille à Diane de Poitiers et se retirer dans un couvent.

La fillette fut titrée duchesse d’Angoulême et éduquée à la cour par Diane de Poitiers. Cette naissance du premier enfant bâtard du roi mettait fin à sa soi-disant impuissance car la reine Catherine de Médicis n’avait pas encore donné le jour à un héritier et l’on soupçonnait alors Henri II d’en être la cause. La reine, à présent accusée vécu fort mal cette humiliation.
En 1551, le roi avait de nouveau un enfant illégitime. Sa mère, Jane Stuart née en 1520 était la fille bâtarde de James IV d’Ecosse et veuve de Lord Malcom. Jane était venue en France en tant que gouvernante de Marie Stuart, fiancée du dauphin François, fils aîné du roi. Elle se retrouva enceinte d’Henri II et mis au monde en 1551 à Aix-en-Chapelle, un fils qui reçut le prénom de son père et le titre de chevalier d’Angoulême. Jane meurt en 1553. Son fils fut élevé à la cour et décèda en 1586 lors d’un duel.
Le roi courtisa ensuite Nicole de Savigny, née en 1535 et baronne de Fautette. Elle lui donnera un fils en 1557 prénommé Henri et qui reçu le titre de baron de Fautette. Nicole décède en 1590 et son fils (non légitimé par Henri II) en 1621.

Les Favorites Royales - Les Favorites rivales de François Ier

Publié à 11:01 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Les Favorites rivales de François Ier
Françoise de Foix

Françoise de Foix :

Françoise née vers 1495. On la dit d’une grande beauté avec ses longs cheveux noirs et son teint blanc. Dès l’âge de 11 ans, Françoise se retrouve fiancée à Jean de Laval, comte de Chateaubriand qui vient juste d’avoir 19 ans. Les premières années de mariage furent les années d’un amour passionné entre les deux époux. En 1509, la comtesse de Chateaubriand donne naissance à une fille. A la cour du nouveau roi François Ier, on vante les qualités de Françoise de Foix réputée jeune, belle et intelligente. Le roi la fait venir très rapidement à la cour et il faut peu de temps à Françoise pour tomber sous le charme du monarque. François couvre alors sa favorite de présents tel que terres et châteaux ainsi que des charges importantes pour les membres de sa famille. Si le roi affiche sa relation avec Françoise, cela déplait beaucoup au comte de Chateaubriand qui se révèle être un mari fort jaloux et à Louise de Savoie, mère du roi qui déteste Françoise. En 1525, François Ier est retenu prisonnier en Espagne et la comtesse de Chateaubriand sombre dans l’oubli jusqu’à son retour. Mais le roi a pris une autre maîtresse, la jeune Anne de Pisseleu. Il va ainsi contraindre les deux femmes à cohabiter ensemble car il reste très attaché à Françoise. Ce ne sont plus alors que jalousie et rivalités entre Anne et Françoise. Supportant de moins en moins la situation, la comtesse de Chateaubriand repart en Poitou. Elle revoit son royal amant en 1532 lorsque celui-ci vient s’entretenir avec le comte de Chateaubriand au sujet de la Bretagne dont ce dernier est gouverneur. Mais la passion de François Ier pour Françoise n’existe plus. C’est la dernière fois que la comtesse voit le roi. Elle meurt le 16 octobre 1537 à l’âge de 42 ans. Son décès est si soudain que l’on penche pour un assassinat : son époux lui aurait fait payer son infidélité en l’empoisonnant ou en l’étranglant.

Anne de Pisseleu :

Fille de Guillaume de Pisseleu, seigneur d’Heilly, Anne née en 1508 en Picardie. Sa rencontre avec le roi se déroule à Bayonne en 1526 avec la bénédiction de Louise de Savoie qui veut faire oublier à François Ier sa maîtresse Françoise de Foix. La jeune femme séduit le roi par sa beauté et sa grande culture ainsi que sa passion pour les arts. La cohabitation Françoise de Foix est des plus difficileS pour Anne qui à 18 ans doit faire face à une femme qui en a plus de 30. Après que celle-ci ait quitté la cour, elle règne en maîtresse absolue et exigeante. Elle fut cependant humiliée lors d’un tournoi où devait être désigné la plus belle dame de l’assemblée : le jeune prince Henri (futur Henri II) désigna Diane de Poitiers, pourtant bien plus âgée que Anne. Dès lors, des tensions se font sentir entre les deux femmes et chacune cherche un appui : Marguerite d’Angoûlème, sœur du roi, se range du côté de Diane de Poitiers tandis que la reine Eléonore soutient Anne de Pisseleu. En 1533, François Ier mari sa favorite avec Jean de Brosse, duc d’Etampes et donne une forte dote à Anne contre le fait que l’époux lui laisse sa femme. Le mariage ne fut à priori jamais consommé et le duc se retira sur ses terres laissant Anne, duchesse d’Etampes à la cour. Avec la mort brutale en 1536 du dauphin François, le prince Henri se retrouve héritier de trône. De ce fait, Diane de Poitiers et mise en avant au détriment d’Anne de Pisseleu. Avec la mort de François Ier en 1547, la duchesse d’Etampes perd sa place à la cour et se réfugie sur ses terres. Elle meurt en 1580 à Heilly bien après sa grande rivale Diane de Poitiers.

Les Favorites Royales - La petite reine de Louis XV -

Publié à 10:57 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - La petite reine de Louis XV -
Le 21 octobre 1737 à Rouen, Mme O’Murphy, épouse de Daniel O’ Murphy, met au monde une petite fille baptisée Marie-Louise. L’enfant passe son enfance au couvent où elle apprend « les manière du monde » puis elle revient dans sa famille aristocratique quoique point fort aisée. Marie-Louise ne semble pas être destinée à avoir une place importante dans l’histoire de France. La seule fortune de Marie-Louise reste sa beauté. On la dit jolie, fine, enjouée, blonde (ou brune selon les témoignages) bref, elle plait. En 1752, Mademoiselle O’Murphy rencontre Lebel, valet de chambre du roi Louis XV. Il semble bien que les mérites physiques de la jeune Marie-Louise aient couru jusqu’ à Versailles. Il faut dire que la même année, le peintre François Boucher avait fait de la belle demoiselle un magnifique portrait qui mettait bien en lumière la beauté de Marie-Louise. C’est donc à partir de 1752 que Marie-Louise O’Murphy, 15 ans –que tout le monde nomme désormais « la belle Morphise »- devient la maîtresse de Louis XV qui fut conquis par sa beauté, sa jeunesse et sa naïveté. Pas si naïve que cela pourtant notre Marie-Louise : outre son talent de musicienne, elle influence Louis XV et lui ouvre les yeux sur l’avancée du mouvement philosophique orchestré par Voltaire. Maîtresse oui mais pas favorite en titre pour autant. En effet, la marquise de Pompadour tient toujours cette place à la cour de Versailles même si depuis 1750, elle ne partage plus le lit du Bien-Aimé. Jeanne-Antoinette de Pompadour est désormais l’amie de Sa Majesté mais entend conserver sa place privilégiée à la cour. Ainsi, c’est elle qui choisi les maîtresses du roi et veille à ce que Louis XV s’en lasse rapidement. La marquise craint en effet qu’une nouvelle favorite ne la fasse chasser du palais. Or, cette fois, Jeanne-Antoinette n’a pas choisi la belle Morphise. Le roi est allé la chercher lui-même sans la consulter. Le monarque tient à rester discret et installe Marie-Louise au parc aux cerfs (notre actuel Quartier Saint-Louis). La jeune femme a à sa disposition deux cheveux et une voiture pour la conduire au palais lorsque le roi la réclame. Parfois, c’est lui qui se déplace de nuit jusque chez le belle Morphise. Louis XV ne semble pas envisager d’en faire une nouvelle favorite officielle. Pour parler de sa petite maîtresse en public, Louis XV utilise le terme de « Sirette » le féminin de « Sire ». Ceux qui connaissaient la liaison du souverain en déduisaient bien que Marie-Louise O’Murphy était devenue la petite reine de Louis XV.

Le 20 juin 1754, Marie-Louise met au monde une fille, Agathe-Louise de Saint-Antoine de Saint-André. Cette naissance conforte la position de la jeune mère et Mlle O’Murphy se voit déjà déclarée maîtresse en titre. D’ailleurs, le roi semble de plus en plus épris d’elle. Marie-Louise fini par exiger de son royal amant qu’il l’installe à Versailles et renvoie la marquise de Pompadour qu’elle surnomme « la vieille ». Cela déplait beaucoup à Louis XV qui n’envisage pas du tout de se séparer de la marquise. Marie-Louise va jusqu’à s’allier avec le clan anti-Mme de Pompadour, ce qui la perd aux yeux du roi. En 1755, la belle Morphise doit épouser, selon les vœux de Louis XV, Jacques de Beaufranchet d'Ayat, officier du régiment de Beauvais. La belle Mophise partait avec 20.000 livres de dot et 1000 livres de bijoux. Marie-Louise ne reverra plus le roi à qui elle a voulu imposer trop tôt ses exigences. Son époux décède le 5 novembre 1757 à la bataille de Rossbach. Le 22 novembre, Marie-Louise accouche d’un fils, Louis-Charles-Antoine comte de Beaufranchet (mort en 1812). A 20 ans, le jolie veuve ne compte pas rester seule et se remarie en 1759 avec François le Normand comte de Flaghac. De cette union naquit une fille, Marguerite en 1768. En 1783, Marie-Louise était de nouveau veuve et convola en troisième noces en 1795 avec Louis-Philippe Dupont dont elle divorça en 1797. La petite reine de Louis le Bien-Aimé mourut à Paris le 11 décembre 1814 à l’âge de 77 ans. Sa royale fille, Agathe-Louise avait épousé en 1773 René-Jean-Mans de La Tour du Pin. Elle décéda le 2 septembre 1774 à peine âgée de 20 ans.

Les Favorites Royales - La légendaire Diane de Poitiers -

Publié à 10:54 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - La légendaire Diane de Poitiers -
Née en 1499, Diane épouse en 1515 Louis de Brézé, 55 ans (mariage arrangé par ses parents). Son époux étant proche de la famille royale, Diane fréquente rapidement la cour de France. A ce mari qui ne va tarder à la laisser veuve, elle donne deux filles, Françoise et Louise. Diane rencontre le futur Henri II en 1526. A l'époque, c'est un enfant de 8 ans, otage de Charles Quint avec son frère aîné le dauphin François. Alors que tout le monde a les yeux tourné vers l'aîné des deux frères, Diane réconforte le petit Henri qui tombe amoureux d'elle malgré son jeune âge. Mais il a un rival de taille : son père François Ier. Diane résiste au roi et s'occupe du jeune enfant, orphelin de mère. Une certaine complicité joint les deux personnes puis lorsqu'il devient adulte, Henri en fait sa maîtresse bien que 19 années les séparent. Diane à l'avantage d'avoir une beauté sans pareil et joue de son prénom et qui également celui d'une déesse. Henri lui voue un véritable culte. A la mort du dauphin François en 1536, Henri devint héritier de la couronne. S'ouvre alors une lutte à la cour entre les deux favorites : Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier, et Diane, dame de coeur du dauphin.

En 1547, Henri accède au trône et Diane en profite pour s'octroyer la première place à la cour. Elle ne brille pas en tant que concubine du jeune roi de France mais comme l'amie, la conseillère, la muse. Intelligente et dotée d'une forte personnalité, Diane de Poitiers parvient à rester sans rivales. Elle n'aura pas d'enfant de son royal amant mais s'occupera de ceux qu'il aura avec des jeunes femmes lors de ses escapades. Elle ne dit rien de ses infidélités car elle tient à garder le pouvoir politique qu'elle exerce sur lui. Grâce à son habilité, Diane devient bientôt duchesse de Valentinois. La favorite fit de nombreuses fois pleurer la jeune reine Catherine de Médicis bien qu'elle rapprocha les deux époux pour qu'ils aient des enfants. Henri II et Catherine en auront dix qui seront arrachés à leur mère et élevés par Diane. Ce n'est pas par amitiés ou par compassion que la favorite agit de la sorte : Si Catherine de Médicis, bien que jeune, ne peut rivaliser avec la duchesse sur la beauté, en revanche, Diane aurait tout à craindre si le jeune roi répudiait son épouse. Une nouvelle reine jeune et belle serait une rivale dangereuse pour Diane. Dès lors, la maîtresse du roi de France fait tout pour conforter la position de la florentine à la cour. A la mort du roi en juillet 1559, la duchesse de Valentinois se voit interdir la cour par la reine qui pendant des années l'a supporté sans dire mot. Elle doit rendre tous les présents du roi mais parvient à garder le château d'Anet où elle se retire. Malgré l'austèrité de Catherine de Médicis, l'ancienne favorite séjournera encore à Paris à quelques reprises et conservera des liens avec les puissantes familles de Guise et de Bourbon. En 1565, Diane se casse une jambe suite à une chute de cheval et en meurt le 22 septembre 1566.

Les Favorites Royales - La favorite du Grand Dauphin

Publié à 09:27 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - La favorite du Grand Dauphin
Née le 2 aout 1670, Marie-Thérèse-Emilie de Joly de Choin dite Emilie, est le seizième enfant du baron Joly de Choin. Par le biais de sa tante Anne-Marie de Bury, Emilie devient demoiselle d’honneur de Marie-Anne de Bourbon, princesse de Conti, demi-sœur du Grand Dauphin. Les critiques ne sont tendres avec Mlle de Joly de Choin. Le duc de Saint-Simon la décrit comme « une grosse fille écrasée, brune, laide, camarde » et la princesse Palatine la trouve «Petite, un visage rond, un nez court et relevé, une grande bouche remplie de dents pourries qui répandait une telle puanteur qu’on ne pouvait la sentir à l’autre bout de la chambre ». Malgré ce portrait assez négatif d’Emilie, c’est pourtant d’elle que va tomber fou amoureux le Grand Dauphin qui se rend souvent chez la princesse de Conti et a ainsi tout le loisir de voir la jeune fille de 19 ans. Veuf en 1690, Louis de France s’affiche avec Emilie que toute la cour surnomme « la Choin ». La jeune fille étant laide, il paraît évident que le dauphin fut séduit par le caractère et ses gouts communs avec Mlle de Joly de Choin plutôt que par son physique. En effet, l’héritier de la couronne et Emilie aimaient les arts et les collections de tableaux. En 1694, survient un incident qui est resté dans l’histoire : la princesse de Conti qui est veuve tombe amoureuse de François-Alphonse de Clermont, gendarme de la Garde. Or, il apparaît bientôt que l’homme a également séduit Emilie de Choin et que des lettres s’échangent dans le dos de la princesse et du dauphin. Mais dans le royaume, il n’y a pas une lettre qui ne soit ouverte sur ordre de Louis XIV et c’est ainsi que le roi apprend l’affaire. Marie-Anne est confrontée à son royal père. Celui-ci désapprouve fortement la conduite de sa fille et lui met sous le nez les lettres de son amant. En apprenant que Mr de Clermont conte fleurette à sa demoiselle d’honneur, la princesse de Conti enrage. Sur ce, François-Alphonse est exilé et Emilie chassée de la cour. Le Grand Dauphin qui a tout pardonné à celle qu’il aime parvient à faire plier Marie-Anne et une pension est accordée à Mlle de Choin.

Louis XIV s’inquiète de l’intérêt de son fils pour cette femme. Ce à quoi le dauphin répond qu’Emilie est une amie et une confidente. Emilie vit tout d’abord à Paris avant que le dauphin Louis ne l’installe dans son château à Meudon où elle règne en maîtresse. En 1795, il semble bien que le Grand Dauphin ait épousé secrètement celle qu’il avait présenté comme son amie. Ainsi, Emilie de Choin devient « la Maintenon » du dauphin, ayant contracté un mariage morganatique avec Louis de France à l’image de celui entre le roi et Mme de Maintenon. Devenue la véritable favorite de Meudon, toute la cour vient s’incliner devant l’épouse secrète si méprisée et critiquée. De cette union avec le dauphin, Emilie eut un fils qui resta dans l’ombre loin de ses parents et qui mourut aussi secrètement qu’il avait vécu sans prénom à l’âge de 2 ans. Lorsque le Grand Dauphin mourut le 14 avril 1711, Emilie ne demanda rien, montrant son désintéressement. Louis XIV lui octroya une pension de 12000 livres. Mlle de Choin s’en alla s’installer à Paris où elle consacra sa fortune à des œuvres pieuses et se fit oublier de la cour. Marie-Thérèse-Emilie de Joly de Choin mourut en avril 1732 et fut inhumée au cimetière Saint-Paul sans grande cérémonie.



Les Favorites Royales - L'impossible favorite d'Henri IV

Publié à 09:20 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - L'impossible favorite d'Henri IV
Fille d’Henri Ier de Montmorency et de Louise de Budos, Charlotte-Marguerite voit le jour le 11 mai 1594. C'est au cours d'une répétition d'un ballet au Louvre le 16 janvier 1609 que le roi Henri IV posa les yeux sur la jeune fille de 15 ans. Charlotte-Marguerite était alors fiancé à un certain François de Bassompierre, ami du roi. Mais Henri IV qui désirait par dessus tout mettre Mademoiselle de Montmorency dans son lit, fit annuler le mariage pour faire épouser à Charlotte-Marguerite son neveu le prince de Condé Henri II de Bourbon. Le vert-galant espérait de la sorte voir souvent la jeune femme. De plus, il pensait ne pas avoir de mal à séduire Charlotte-Marguerite car son époux avait un penchant pour les hommes. Celle qui était le "dernier coup de foudre du roi" épousa donc le prince de Condé le 17 mai 1609 à qui ce mariage déplaisait. Avant cette union, Henri IV entretenait déjà une correspondance avec Charlotte-Marguerite qui fut d'abord surprise en découvrant la passion du roi pour elle. Sous le charme, elle répondit à ses lettres.

Seulement, voilà qu’Henri II est lui aussi sous le charme de son épouse. Il faut dire que Charlotte-Marguerite passait alors pour l'une des plus jolies femmes de son temps. Même les maladies dont elle fut victime dont la petite vérole, ne lui enlevèrent rien de sa beauté. Le prince de Condé, jaloux du roi emmène alors sa femme en cavale à travers l'Europe sans en demander l'autorisation à Henri IV. Le neveu d'Henri IV complote alors avec l’Espagne pour être proclamé roi de France à la mort du vert-galant au détriment du dauphin Louis. Avant son union avec Marie de Médicis, Henri IV avait désigné le prince Henri Ier de Condé (père d’Henri II) comme son successeur. Alors que Charlotte-Marguerite se trouve aux Pays-Bas espagnols contre son gré, Henri IV qui supporte de plus en plus mal son épouse Marie de Médicis se met en tête d'enlever la princesse de Condé, de faire casser son mariage avec Henri II le traître, de répudier Marie de Médicis pour épouser Charlotte-Marguerite !!! C’est le frère de la belle Gabrielle d’Estrées, François-Annibal Ier d'Estrées, qui est chargé d’enlever la princesse de Condé à Bruxelles. Mais la reine de France, mise au courant de l’affaire, prévient l’ambassadeur espagnol qui envoie une lettre dénonçant le complot à Bruxelles. L’opération élaborée par Henri IV échoue. Le roi de France est assassiné avant d'avoir pu tenter quoique ce soit de plus pour récupérer Charlotte-Marguerite. Pour la jeune femme, il était prêt à faire la guerre à l’Europe entière. Le prince de Condé et son épouse regagnèrent Paris où il promit fidélité à Marie de Médicis et au jeune roi. Mais Henri II reprit vite goût aux intrigues et complots et fut arrêté en septembre 1616 en plein conseil par Richelieu qui l'envoya à la prison de Vincennes où il devait passer trois années. Charlotte-Marguerite qui au fond d'elle-même avait toujours eu de tendres sentiments pour son époux demanda à le rejoindre en prison. C'est là que la princesse de Condé accoucha une première fois d'un fils mort-né en décembre 1617.

Durant son séjour, elle apprit à mieux connaître son époux mais regrettait parfois sa liberté. En novembre 1618, Charlotte-Marguerite crut mourir durant son second accouchement où elle fut délivrée de jumeaux morts à la naissance. En octobre 1619, Henri II sorti de prison et resta fidèle à Louis XIII. Après les enfants mort-nés à Vincennes, Charlotte-Marguerite donna au prince trois héritiers :
- Anne-Geneviève (1619-1679) duchesse de Longueville
- Louis II (1621-1686) futur "Grand Condé"
- Armand (1629-1666) prince de Conti
La princesse de Condé a toujours énormément fréquenté les salons et raffolait des mondanités. Lorsque son époux mourut le 26 décembre 1646, Charlotte-Marguerite éprouva du soulagement. Elle devait le rejoindre dans la tombe le 2 décembre 1650. Charlotte-Marguerite de Montmorency resta dans les mémoires comme "l'impossible favorite" d'Henri IV.

Les Favorites Royales - Jeanne de Pompadour : la favorite qui fut ministre de Louis XV

Publié à 13:45 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Jeanne de Pompadour : la favorite qui fut ministre de Louis XV
Fille de Louise-Madeleine de la Motte et officiellement de François Poisson, la petite Jeanne-Antoinette née à Paris le 29 décembre 1721. D’une grande beauté, sa mère aurait multiplié les liaisons amoureuses. L’absence prolongée de François Poisson, qui s’éloignait souvent pour ses affaires – il était commis de banques- à l’époque de la conception de Jeanne-Antoinette rend peu plausible sa paternité. Le père biologique de Mademoiselle Poisson est sans doute soit Pâris de Marmontel soit –et plus probablement- le financier Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem qui montra toute sa vie une attention particulière à Jeanne-Antoinette. Après la naissance de cette première fille, Mme Poisson eut encore deux enfants dont on ne peut garantir que François Poisson fut le père : Françoise-Louise (née et morte en 1724) et Abel-François (1725-1781). Impliqué dans une sombre affaire d’argent, François Poisson dû quitter la France en 1727 date à laquelle Louise-Madeleine obtient la séparation d’avec son époux. La petite Jeanne-Antoinette fut envoyée à l’âge de 8 ans au couvent des Ursulines de Poissy à Paris dont les pensionnaires étaient issues des grandes familles. Jeanne-Antoinette y appris à lire et à écrire. Choyée, Jeanne-Antoinette était cependant de santé fragile et en janvier 1730, sa mère dû la reprendre. C’est à ce moment là que Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem prit en main l’éducation de la fillette en lui prodiguant les meilleurs professeurs de maintient, danse et déclamation de l’époque. Mademoiselle Poisson reçu là une éducation parfaite. D’un caractère joyeux, Jeanne-Antoinette enchantait ses proches et manifesta très vite l’envie de fréquenter les salons. Belle, enjouée et douée pour l’art et la conversation, elle faisait sensation.

Le Normant prit ensuite la décision de marier la jolie Jeanne-Antoinette. Il aurait pût épouser lui-même la jeune demoiselle Poisson mais parce qu’il devait être certain d’en être le père, il la maria à son neveu Charles-Guillaume Le Normand d'Etiolles le 9 mars 1741. Le 26 décembre de la même année, Mme d’Etiolles met au monde un fils prénommé Charles-Guillaume-Louis. Hélas, l’enfant meurt en 1742. Le 10 aout 1744, Jeanne-Antoinette donnera naissance à une fille, Alexandrine-Jeanne. Durant ses premières années de mariage, Mme d’Etiolles fréquente les salons, rencontre Voltaire ou Diderot et adhère à leurs idées nouvelles. Elle mène une vie effrénée dans un monde mondain rempli de plaisirs. Son mari préoccupé par ses affaires –il est financier- est vite écarté par Louise-Madeleine de la Motte et Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem. Les parents de Jeanne-Antoinette visent pour la jeune femme d’une grande beauté et d’un charme naturel une place au sommet : celle de favorite royale. Justement la maitresse en titre de Louis XV, la duchesse de Châteauroux vient de mourir. C’est en 1745, alors que Charles-Guillaume d’Etiolles est loin de son épouse que celle-ci croise le roi dans la forêt de Sénart lors d’une chasse (à moins que leur première rencontre n’ait lieu au carnaval donné pour le mariage du dauphin). Pour le roi de France, c’est le coup de foudre. Très vite, Jeanne-Antoinette devient la maîtresse de Louis XV. Dés cette année, le roi l’installe au château de Versailles et fait annuler son mariage avec Charles-Guillaume Le Normand d'Etiolles. Le 14 septembre, Mme d’Etiolles est officiellement présentée à la cour et à la reine Marie Leszczynska.

A la cour, la marquise ne comptait qu'une amie : Elisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé, cousine du roi qui partageait ses idées nouvelles. A Versailles, Jeanne-Antoinette organise fêtes sur réceptions pour amuser le monarque. Celle qui est devenue marquise de Pompadour se fait bientôt surnommée « Maman Putain » par les enfants de Louis XV. En effet, ces derniers ne supportent plus les scandales amoureux de leur père en particulier le dauphin et Madame Adélaïde. En juillet 1746, l’héritier de la couronne se retrouve veuf. Jeanne-Antoinette propose alors au roi de le remarier avec la princesse de Saxe Marie-Josèphe contre l’avis de la reine. L’union a lieu en 1747 à la grande satisfaction de la marquise de Pompadour. Si elle retient le roi, Jeanne-Antoinette n’en aura pas d’enfants. Entre 1746 et 1749 elle connaîtra une ou deux fausse-couche. A partir de 1751, la favorite qui est de santé fragile et souvent incommodée comprend qu’elle ne peut plus retenir le roi. Cependant, elle tient à rester à sa place de favorite en titre. Jeanne-Antoinette décide donc de choisir elle-même les petites maîtresses du roi, souvent des jeunes filles sans grande vertu qui ne retiennent pas longtemps le roi. La seule qui l’inquiètera plus qu’une autre sera Marie-Louise O’ Murphy que Louis XV finira par délaisser revenant vers la marquise.

A la cour, Jeanne-Antoinette s’entoure d’artistes, d’écrivains et de philosophes au grand scandale de bon nombre de courtisans : outre Diderot, Voltaire ou d’Alembert, la marquise convoque des peintres et des architectes pour donner un nouveau gout aux appartements du château. C’est ainsi que né le style « Louis XV » ou « Pompadour ». La marquise développe également la manufacture de porcelaine de Sèvres. Si Jeanne-Antoinette n’est plus la maîtresse du roi, elle a su rester l’amie fidèle et s’intéresse bientôt aux affaires de l’Etat : elle prend des décisions politiques, nomme et renvoit les ministres. La marquise soutiendra entre autre la carrière du duc de Choiseul et du cardinal de Bernis. Son frère Abel Poisson tire également profit de la situation de sa sœur et devint surintendant des Bâtiments. L’Impératrice d’Autriche Marie-Thérèse lui écrira personnellement, sollicitant l’appuie de la France contre la Prusse. Jeanne-Antoinette poussera Louis XV à soutenir l’Autriche : il en résultera la guerre de sept ans de 1756 à 1763. En 1752, la marquise reçoit les honneurs du tabouret réservés aux duchesses. En 1756, elle est nommée dame du palais de la reine. Un drame vient secouer la marquise en 1754 : sa fille Alexandrine meurt d’une péritonite le 14 juin loin de sa mère. Mme de Pompadour ne se remettra jamais de la perte de sa fille. Il s’avère bientôt que Jeanne-Antoinette n’est pas fine politicienne même si elle occupe la place virtuelle de premier ministre du roi et siège au Conseil : la France s’endette dans la guerre de sept ans, perd la bataille Rossbach en 1757 et le Canada. La France est dans une crise financière grave : Louis XV doit aller jusqu’à faire fondre son argenterie, geste que fit également la marquise de Pompadour pour donner l’exemple.

En 1763, le traité de Paris met fin à la guerre de sept ans – tout en humiliant la France qui perdait beaucoup- mais Jeanne-Antoinette est trop épuisée pour se réjouir de la fin de la guerre. Le train de vie de la cour, la lutte permanente contre de potentielles rivales et contre le clan anti-Pompadour (rassemblant les enfants du roi) et la mort de la petite Alexandrine l’ont affaiblit. Souffrant de troubles respiratoires et cardiaques, Jeanne-Antoinette est malade continuellement souffrant de bronchites, fièvres et crachements de sang. En février 1764 elle contracte une pneumonie.

Mme de Pompadour voit Louis XV pour la dernière fois le 14 avril. Après avoir reçu l’extrême-onction, Jeanne-Antoinette meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles. Elle fut la seule favorite à mourir dans la demeure royale. Le roi organisa ses obsèques mais ne pu y assister. Les funérailles eurent lieux à l’église de Notre-Dame le 17 avril. En regardant le convoi funéraire depuis son balcon, Louis XV déclara « Voilà les seuls devoirs que j’ai pu lui rendre…une amie de vingt ans ». Le souverain manifesta un profond chagrin à la mort de celle qu’il n’avais jamais cessé d’aimer.




Les Favorites Royales - Isabelle de Ludres, maîtresse éphémère de Louis XIV

Publié à 13:36 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Isabelle de Ludres, maîtresse éphémère de Louis XIV
Née en 1647, Marie-Elisabeth de Ludres dite Isabelle fut admise très jeune parmi les chanoinesses à Poussay pour faire son éducation. A l’âge de 15 ans, Isabelle se retrouve fiancée au duc Charles IV de Lorraine. Les fiançailles furent rompues en 1663 car Charles était plus attiré par une jeune fille de 13 ans. C’est à cette époque que Marie-Elisabeth quitte sa Lorraine pour la cour du roi de France. Belle jeune femme aux yeux bleu et cheveux châtain clair, Isabelle séduit les plus hauts hommes de la cour entre autre le prince Philippe de Vendôme. En 1666, la jeune fille est promue au rang de dame d’honneur de la duchesse d’Orléans. Louis XIV la remarque lorsqu’elle participa au ballet des Muses durant l’année. Mais à cette époque, le souverain est encore épris de Louise de la Vallière et la belle marquise de Montespan se profile déjà dans l’ombre. Ce n’est qu’en 1675 que Louis XIV entreprend une liaison avec Madame de Ludres.

A cette époque, le clergé fait pression sur le roi pour qu’il cesse sa relation avec Athénaïs de Montespan qui était mariée. La marquise s’éloignant de la cour, Louis XIV se rapproche dangereusement d’Isabelle. Elle a d’ailleurs un accent lorrain qui plait beaucoup au roi. Une fois, Isabelle fut mordue par un chien dont on était persuadé qu’il avait la rage. La jolie dû prendre un bain et la postérité a retenu cette phrase de la belle dame : « Zézus ! L’étranze zoze que d’être zétée tout nue tant la mer » En apprenant la nouvelle liaison de son amant, Athénaïs déclare qu’Isabelle a le corps couvert de dartres et qu’elle avait contracté la gale. Cela n’empêcha pas Louis XIV de poursuivre son idylle avec la chanoinesse. De retour à la cour en 1676, la marquise de Montespan désigne sa rivale par « le haillon » et enrage de voir que toute la cour se prosterne devant Isabelle lorsqu’elle traverse les salons. Déjà, Madame de Ludres se voit favorite officielle et évincer la belle marquise. En 1677, Athénaïs s’absente de la cour pour faire ses couches et Isabelle en profite pour annoncer qu’elle est enceinte de Louis XIV !!! On imagine la fureur d’Athénaïs et la satisfaction d’Isabelle car la naissance d’un enfant renforce considérablement la position de favorite royale. Là où Madame de Ludres a fait une grosse erreur c’est de s’être mise en avant comme maîtresse supplantant la marquise de Montespan. Mais surtout, c’est d’avoir inventer sa prétendue grossesse car Isabelle ne mettra jamais d’enfant au monde. Isabelle s’était crue trop vite « héritière de Mme de Montespan » et le roi se détourne d’elle définitivement. En 1678, Isabelle démissionna de sa charge chez la duchesse d’Orléans pour se retirer au couvent de la Visitation Sainte-Marie à Paris. Bien des années plus tard au début du siècle suivant, Isabelle retourna en Lorraine. La ravissante Marie-Elisabeth de Ludres mourut le 28 janvier 1726 restant dans l’histoire comme la femme qui avait fait trembler la marquise de Montespan.