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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Découverte de l'Arctique au 19e siècle
Au milieu du 19e siècle, l’Amirauté anglaise se passionna pour la région arctique et notamment les régions du Nord du Canada.
Redoutant les visées expansionnistes de la Russie sur ces territoires, la Royal Navy espérait trouver une route reliant directement l’Atlantique au Pacifique, le passage du Nord-Ouest. Si une partie de la région figurait bien sur les cartes, en revanche aucun navigateur ne s’était jamais aventuré du côté de la mer de Beaufort.
Les eaux qui baignent l’île du Prince-De-Galles, l’île Victoria et la terre du Roi-Guillaume sont des régions particulièrement inhospitalières.
Une expédition hasardeuse
En 1844, l’Amirauté se mit en quête d’un marin chevronné. Leur choix s’arrêta sur Sir John Franklin, un officier rompu à la navigation dans l’Arctique.
Il appareilla le 19 mai 1845 à bord du Terror, ancienne canonnière de 340 tonnes et de l’Erebus avec 130 hommes et des provisions pour trois ans.
John Franklin (à gauche) et Francis Crozier.
Deux semaines plus tard, Sir John et ses officiers dînèrent en compagnie du capitaine d’un baleinier écossais.
Cet homme fut le dernier Européen à voir les membres de l’expédition en vie.
Des recherches infructueuses
Lorsque Franklin et ses hommes furent déclarés disparus, l’Amirauté envoya des équipes de sauvetage.
Ce n’est que vers la fin de 1850 qu’on retrouva la trace d’un des premiers campements de l’expédition.
Trois ans plus tard, un employé de la Compagnie de la baie d’Hudson rencontra des Eskimos en possession de couverts ayant appartenu à l’équipage disparu.
Ils déclarèrent avoir vu les dépouilles de blancs qui auraient été victimes de cannibales. L’affaire fut donc classée.
Une situation désespérée
La femme de Flanklin ne s’avoua pas vaincue et finança une nouvelle expédition qui appareilla le 1er juillet 1857.
20 mois plus tard, l’un des hommes retrouva sur la terre du Roi-Guillaume, sous un tas de pierres, deux messages du lieutenant Graham Gore de l’Erebus.
Le premier, daté du 28 mai 1847, ne signalait rien de spécial.
Le second, du 25 avril 1848, décrivait la situation désespérée dans laquelle se trouvait l’expédition.
Franklin et ses hommes passèrent le premier hiver sur l’île Beechey. Trois hommes y moururent. Au printemps, il décida de faire voile vers la terre du Roi-Guillaume. Ses cartes représentaient cette terre non comme une île mais comme une péninsule.
Les données qui avaient été recueillies lors d’une précédente expédition étaient fausses. C’est cette erreur qui allait coûter la vie aux membres de l’expédition.
Une erreur fatale
Mal informé, Franklin fit route vers le détroit de Victoria, constamment pris par les glaces. Le 12 septembre 1846, la banquise emprisonna inexorablement les deux navires.
A la mort de Franklin, en juin 1847, son second, Francis Crozier, prit le commandement. Mais, les navires continuaient de dériver vers le sud, emportés par les glaces.
L'océan Arctique est le plus petit des océans mondiaux. Un tiers de sa surface est en permanence couvert de glace. Il est pratiquement plongé dans l'obscurité de novembre à février. Image Wili Hybrid .
L’équipage était décimé par le scorbut. Face à cette situation sans issue, Crozier ordonna à ses hommes de partir à pied sur la banquise dans l’espoir d’atteindre un comptoir de la Compagnie de la baie d’Hudson.
Affaiblis et affamés, les hommes se mirent en route en avril 1848. Les plus résistants réussirent à atteindre le continent. Mais, leur marche forcée s’arrêta là et aucun ne survécut.
Depuis, de nombreux explorateurs sont partis sur les traces de l’expédition Franklin.
Des corps gelés
Dans les années 1870, un lieutenant de l’armée américaine découvrit les ossements des derniers survivants.
En 1984, une équipe d’anthropologues canadiens exhuma les corps enterrés sur l’île Beechey. Parfaitement conservés, les cadavres gelés révélèrent que la glace n’avait pas été la seule ennemie.
Une intoxication au plomb due aux boites de conserves contribua à la fin des hommes de l’expédition.
Passage du Nord-Ouest
S’il est surtout connu pour avoir conquis le pôle Sud, l’explorateur norvégien Roald Amundsen s’illustra avec les expéditions qu’il mena dans l’océan Arctique.
Entre 1903 et 1906, il entreprit à bord du vieux phoquier Gjöa la recherche d’une route maritime à travers l’archipel canadien arctique.
C’est lui qui ouvrit le passage du Nord-Ouest reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.
Il profita de cette expédition pour étudier le pôle magnétique Nord et établir sa position.
L’Arctique (ou régions arctiques est une région couverte d’une immense banquise, dont la partie centrale est une masse d’eau gelée en permanence.
Elle flotte sur l’océan Arctique, le plus petit océan du monde.
Les régions arctiques sont entourées par les continents américain, européen et asiatique. La plus grande île est le Groenland.
L'Arctique inclut une partie du Canada, du Groenland (territoire du Danemark), de la Russie, des États-Unis (Alaska), de l'Islande, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de l'océan Arctique.
Les températures en Arctique sont très variables. En Sibérie, le thermomètre peut descendre à -70°C en hiver alors que la moyenne est de -40°C en Alaska.
Mais l’été, il peut faire plus de 10°C et même 30°C.
Carte de l'Arctique.
L’Arctique est avant tout une zone maritime. Il y a environ 10 000 ans, les Eskimos (ou Eskimaux, ou Inuits) sont arrivés en Alaska en passant par le détroit de Béring. Aujourd’hui, ils sont environ 135 000 dont 50 000 au Groenland.
L’Arctique souffre de fortes pollutions localisées apportées par les grands courants marins et aériens mondiaux.
Au printemps, l’Arctique se couvre d’une brume provoquée par ces polluants.
L’Arctique est avant tout une zone maritime. Image JD Casper
L’océan Arctique couvre environ 12 millions de km². Un tiers de sa surface est en permanence recouvert de glace. De plus, il est en grande partie plongé dans l’obscurité de novembre à février. Par contre, le jour est continu de mai à août.
Océan Arctique en août 2006. Image Wili Hybrid
Il communique avec le nord de l'océan Atlantique, recevant de grandes masses d'eau à travers la mer de Barents et le détroit de Fram. Il se trouve aussi en contact avec l'océan Pacifique à travers le Détroit de Béring.
Des chercheurs prédisent que dans moins de 50 ans, l'océan Arctique sera parfaitement navigable pendant l'été.
Expédition Greenpeace au Groenland. Image JD Casper
L’ours polaire ne vit que dans l’Arctique. Eternel vagabond, il arpente la banquise pour chasser ses proies favorites, le phoque marbré ou le phoque barbu.
Excellent nageur, il se sert des glaces flottantes comme radeaux et parcoure ainsi des dizaines de kilomètres par jour sur la banquise.
Ours polaire. Image Jeff Kubina
L’ours blanc attend avec impatience l’hiver car c’est à cette époque que le phoque revient, moment où se reforme la banquise.
Si le phoque venait à disparaître, il n’est pas certain que l’ours blanc pourrait survivre.
Là où il y a un ours polaire, on trouve un renard polaire. Le renard de l’Arctique a bien compris tout l’intérêt qu’il y avait à suivre le géant.
En effet, l’ours blanc ne mange que la graisse et les entrailles de ses proies, abandonnant au renard le reste de la carcasse.
Renard polaire. Image Vilja Selde
Bien que les phoques constituent 90% de sa nourriture, l’ours blanc s’attaque à d’autres mammifères marins tel le bélouga (ou béluga).
Le bélouga se fait parfois piéger dans les glaces et doit donc remonter régulièrement à la surface pour respirer.
Notre ours n’hésite pas alors à lui asséner un coup de patte et à le hisser hors de l’eau.
Béluga (Delphinapterus leucas). Image Larsz
Le seul animal dont l’ours blanc se méfie est le morse qui est trois fois plus gros que lui. Quand il y a un combat, il tourne à l’avantage du morse qui, saisissant l’ours entre ses puissantes nageoires, le poignarde avec ses défenses.
Morse
Dans la mer, l’orque chasse en groupe. Phoques et pingouins sont des proies faciles pour lui.
Orque
Peu de trésors rapportés par les marins dans l’Antiquité ont suscité plus d’émerveillement que la corne torsadée de la légendaire licorne. En réalité, il s’agissait de la dent supérieure gauche du narval.
Le narval reste à proximité de la banquise et il n’est pas rare qu’il meure piégé sous la glace.
Narval. Image Berbercarpet.
Proies ou prédateurs, les animaux doivent faire preuve de mimétisme pour se fondre dans le blanc du paysage.
Ours, renard ou loup sont d’un blanc immaculé. De même, le lièvre de l’Arctique reste blanc toute l’année sur les îles de l’extrême nord.
Lièvre de l'Arctique
Le loup arctique est son principal prédateur ainsi que le renard polaire.
Loup arctique. Image Tambako the Jaguar
Dans les airs, la sterne arctique est un véritable phénomène de résistance. Elle accomplit la plus longue migration de tous les oiseaux : 16 000 km deux fois par an.
Cet oiseau peut devenir très agressif au moment de la nidification et se lancer en piqué sur l’intrus. Gare à son bec pointu !
Sterne arctique . Image Stuart Richards
En 50 ans, les scientifiques estiment que la banquise de l’Arctique a perdu 40% de son épaisseur (environ un mètre) et 10% de sa superficie (environ deux fois la France).
La banquise de l'Arctique est vouée à disparaître .Image Wili Hybrid
Les prévisions les plus pessimistes annoncent la disparition totale de la banquise vers 2070.