Animaux - Crocodiliens -
Si le gavial du Gange, proche parent du crocodile, impressionne par sa taille et la longueur de son museau, jamais, cependant il n'attaque l'homme.
On a assisté, dans les milieux scientifiques, à de très nombreux débats d'experts concernant le gavial du Gange (Gavialis gangeticus) et le faux gavial, au plan de leurs évolution et position taxonomique.
Traditionnellement, le faux gavial était classé dans la famille des crocodilidés en raison des analogies de morphologie avec les véritables crocodiles. Toutefois, des recherches récentes de biochimie, immunologie et génétique (étude de l'ADN) ont montré que le faux gavial appartient à la famille des gavialidés (Asie).
Caractéristiques du gavial du Gange
Le gavial fait partie de l'ordre des crocodiliens et de la famille des gavialidés.
L'aire de répartition du gavial du Gange est très réduite. En effet, on ne rencontre ce reptile qu'en Inde, où il fréquente essentiellement les eaux du Gange, de l'Indus, du Brahmapoutre et de leurs affluents.
Le gavial du Gange est sans aucun doute le crocodilien le plus reconnaissable, du fait de son museau extrêmement étroit.
Image Megditzio
En taille, il peut rivaliser avec le crocodile marin, puisque certains mâles adultes dépassent les 6 m de long. Lorsqu'il atteint 4 m environ, le gavial du Gange mâle présente à l'extrémité du museau un appendice bulbeux, dans lequel les Indiens voient une ressemblance avec un pot appelé ghara : c'est de ce nom qu'est dérivé le terme gharial, gavial en anglais.
ImagePandiyan
On connaît assez mal la fonction de cette protubérance : indicateur visuel de la présence d'un mâle, résonateur de son, ou encore en relation avec le comportement sexuel ?
Très impressionnant, le corps du gavial mesure jusqu'à 6 m de long et plus pour certains grands spécimens. II porte des plaques osseuses sur les côtés de la nuque et du dos. Le museau de ce reptile, d'une extrême finesse, fait penser à un long bec armé de dents pointues. Celles situées à l'extrémité sont plus grandes et viennent se loger dans des cannelures de la mâchoire.
Lorsque l'animal se prélasse dans l'eau, seuls ses narines et ses yeux, situés haut sur la tête, apparaissent à la surface. Doté de courtes pattes, le gavial du Gange se déplace difficilement au sol, mais, en revanche, il se montre très à l'aise dès qu'il gagne les eaux du fleuve. Le long museau du gavial constitue un piège redoutable pour les petits poissons, dont il s'empare avec adresse et vivacité,d'un mouvement latéral des mâchoires.
ImageMegditzio
Toutefois, ce reptile n'est pas dangereux pour l'homme. Si l'on découvre parfois des bijoux dans l'estomac d'un gavial, on pense que ceux-ci proviennent des morts que les Indiens offrent aux eaux sacrées du Gange.
ImagePandiyan.
Le gavial du Gange est le plus aquatique de tous les crocodiliens, et ne semble pas capable de marcher comme le font les autres membres du groupe lorsqu'ils sortent de l'eau.
Reproduction du gavial du Gange
À l'époque des amours, de violentes bagarres éclatent fréquemment entre gavials mâles. Puis les couples se forment et gagnent les berges des fleuves. La femelle pond dans le sable une cinquantaine d'oeufs dont elle se désintéresse aussitôt.
Image Swiderski.
Les jeunes, à l'éclosion, mesurent environ 35 cm de long. Si le gavial du Gange est un animal sacré, que l'on nourrit même près de certains temples, on le chasse de plus en plus aujourd'hui en raison de la qualité de sa peau, très recherchée par les maroquiniers. Il est, de ce fait, en voie de disparition.
La femelle n'arrive pas à maturité sexuelle avant dix à quinze ans, âge auquel elle atteint presque 3 m de longueur.
Elle nidifie pendant la saison sèche en creusant des trous dans des bancs de sable profonds situés le long des berges des cours d'eau. Parmi tous les crocodiliens, c'est elle qui pond les oeufs les plus gros. Elle n'aide pas les petits lors de l'éclosion, et ne les transporte pas dans l'eau qui, pourtant, leur procurerait la sécurité. Ce manque de sollicitude est probablement dû à la conformation de son museau, trop effilé et fragile; en revanche, on a observé qu'elle donnait des soins postnataux à sa progéniture.
Protection du gavial du Gange
Autrefois, on rencontrait couramment le gavial du Gange entre l'Indus au Pakistan, l'Irrawaddy en Birmanie et, au sud, le Mahanadi en Inde. Mais il fut décimé par les effets conjugués d'une chasse intensive, d'une destruction de son habitat et de la compétition pour le poisson, qui constituait sa nourriture principale. Au milieu des années soixante-dix, on estimait sa population totale à 300 spécimens.
A la limite de l'extinction totale, l'espèce a pu être sauvée grâce à des programmes d'élevage en captivité et de repeuplement menés en Inde et au Népal. Aujourd'hui, on évalue à environ 1 500 le nombre d'individus vivant à l'état sauvage en Inde, dont 1 000 à Chambal. Au Népal, il ne reste plus que des populations résiduelles n'excédant probablement pas 100 spécimens. Au Pakistan, au Bangladesh, au Bhoutan et au Myanmar (ex-Birmanie), les représentants de l'espèce sont extrêmement peu nombreux, ou ont été anéantis. Malgré des efforts de conservation significatifs, le gavial du Gange reste une espèce menacée d'extinction.
Classification
Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Sous-embanchement: Vertebrata
Classe: Reptilia
Ordre:Crocodilia
Famille:Gavialidae
Genre: Gavialis
Espèce: Gavialis gangeticus
Avec ses paupières saillantes reliées par une crête osseuse très nette, ce caïman semble posséder une paire de lunettes.
Le caïman à lunettes ou caïman commun (Caiman crocodilus) est, parmi les caïmans et tous les crocodiliens du Nouveau Monde, celui dont l’aire de répartition est la plus vaste.
Sous le ventre, la peau des caïmans est recouverte de plaques osseuses très développées, si bien qu’elle est inutilisable pour le tannage.
De ce fait, les caïmans ont été moins chassés que les autres crocodiliens jusque dans les années 1950.
Cependant, avec la diminution drastique à cause d’une chasse intensive de nombreuses espèces de crocodiles et d’alligators, les chasseurs se sont rabattus sur les caïmans.
Abondant autrefois, le caïman à lunettes a disparu de certaines régions.
Classification et aire de répartition
Les spécialistes ne s’accordent pas sur le plan de la taxonomie. Selon les auteurs le nombre de sous-espèces varie.
4 sous-espèces ont été décrites :
- Caiman crocodilus fuscus
- Caiman crocodilus apaporiensis
- Caiman crocodilus crocodilus
- Caiman crocodilus chiapasius n'est pas accepté par tous les auteurs et serait synonyme de C. c. fuscus
Caiman crocodilus. Caïman à lunettes. image Three fingered lord
L’aire de répartition du caïman à lunettes est très importante :
- Brésil, Colombie, Costa Rica
- Ecuador, Salvador, Guatemala, Honduras
- Mexique, Nicaragua, Panama, Pérou
- Surinam, Guyane
- Ile de la Trinité
- Venezuela, Bolivie
L’espèce a également été introduite à Cuba, à Puerto Rico et en Floride.
La forme nominale Caiman crocodilus crocodilus est présente dans la totalité des systèmes hydrographiques de l’Orénoque au Venezuela, et de l’Amazone, depuis la Colombie jusqu’au Pérou, au sud, en passant par le Brésil.
Caïmans à lunettes qui prennent un bain de soleil. imageKradlum
Caiman crocodilus fuscus occupe une zone allant de l’Amérique centrale à l’Equateur et jusqu’à l’ouest du Venezuela.
Caiman crocodilus apaporiensis occupe principalement une zone limitée au fleuve Apaporis en Colombie. De petites populations évoluent à travers la Colombie et au Venezuela.
Portrait du caïman à lunettes
Ce caïman mesure au maximum 2,6
0 m. Les mâles sont plus grands que les femelles qui mesurent en moyenne 1,40 m.
Cette espèce grandit très vite et atteint sa taille adulte à partir de 4 ans. Les plus grands individus peuvent atteindre 3 m de long mais sont très rares.
Il est reconnaissable à ses paupières épaisses et saillantes qui lui couvrent les yeux,, un peu comme des lunettes.
De plus, la crête osseuse qui relie ses paupières renforce cette impression.
Le caïman est réputé pour son mauvais caractère. image Three fingered lord
La couleur habituelle des adultes est vert-olive. Il existe des variantes selon les sous-espèces.
Le caïman à lunettes est un animal très peu spécialisé. Il vit aussi bien dans les cours d’eau que dans les marécages, les lacs ou les bras morts de rivières.
Il peut également tolérer un degré raisonnable de salinité. Chaque fois qu’une autre espèce de crocodilien a disparu, à cause de la chasse, le caïman à lunettes s’accapare ce nouveau domaine.
Il a par exemple profité de la disparition dans certaines zones du crocodile américain ou du caïman noir.
Dans la région de Miami, en Floride, où de jeunes caïmans qui avaient été élevés comme animaux de compagnie ont été relâchés, ils se sont établis dans des fossés de retenue d’eau et des terriers dont ils ont expulsé les alligators.
Caiman commun
Le caïman à lunettes est habile et rapide sur la terre ferme aussi bien que dans l’eau. C’est là qu’il chasse poissons, crustacés et amphibiens.
Il plonge brusquement et réapparaît sur l’autre rive pour happer un oiseau ou un mammifère en train de boire.
Il traîne alors sa proie dans l’eau pour la noyer.
Caimans à lunettes se régalant de piranhas au Venezuela
En période sèche, des groupes de caïmans s’attaquent au bétail domestique ce qui leur vaut une extermination en règle de la part des éleveurs.
Dans ces périodes difficiles où les points d’eau et la nourriture se font rares, le cannibalisme a été observé.
C’est d’ailleurs cette adaptabilité et cet opportunisme qui permettent à ce caïman de prospérer malgré l’hostilité de l’homme.
Reproduction
Les femelles deviennent matures entre 4 et 7 ans. Les individus dominants se reproduisent plus jeunes que les autres.
La période de reproduction s’effectue généralement entre mai et août. La femelle pond ses œufs, de 15 à 40, pendant la saison des pluies annuelle dans un monticule de végétation construit sur la terre ferme.
Certains nids peuvent être partagés par plusieurs femelles. Elles sont réputées pour être très agressives car elles protègent avec acharnement le nid contre les prédateurs.
Bébé caïman qui sort de son oeuf.
Les petits naissent 90 jours plus tard environ. Ils restent près de leur mère ou d’autres femelles selon un système de « garderie ».
Les juvéniles sont jaunes avec des taches et des bandes noires sur le corps et la queue. Ils se nourrissent d’invertébrés aquatiques, insectes, mollusques et crustacés.
Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils incorporent dans leur menu des vertébrés.
Le caïman à lunettes et l’homme
Autrefois, les chasseurs de peau considéraient les caïmans comme des animaux de seconde catégorie.
De ce fait, l’exploitation commerciale n’a pas démarré avant que les populations d’autres crocodiliens plus recherchés ne fassent l’objet d’une chasse excessive débouchant sur une protection légale.
Le caïman à lunettes se reproduit vite et bénéficie de couvées importantes. Malgré la chasse illégale et la dégradation de son habitat, les effectifs globaux augmentent. Dans certaines régions, il a pu se réimplanter de manière assez satisfaisante.
Les jeunes caïmans restent près de leur mère
Par contre dans d’autres régions, notamment au nord du Brésil, les caïmans disparaissent à un rythme alarmant.
Cette chute de la population s’explique par un abattage pour la chair de l’animal qui est appréciée et les conséquences toxiques du plomb et du mercure provenant de l’orpaillage et des déchets industriels.
Par ailleurs, les petits caïmans sont souvent tués, puis naturalisés, pour être vendus aux touristes.
La mode des NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) a eu pour conséquence le prélèvement important dans la nature de nouveau-nés.
Mais, le caïman à lunettes est réputé pour son agressivité et les maîtres s’en débarrassent quand ils grandissent.
Zoom sur un bébé caïman.
Au Venezuela, les populations sont stables. Caiman crocodilus apaporiensis est par contre en très fort déclin en Colombie.
Depuis les années 50, les caïmans fournissent la plus grande part du marché de peau. Le caïman à lunettes est l’une des espèces les plus visées.
Il n’y a pas de statistiques précises sur les différentes populations.
Plusieurs pays ont engagé des programmes de protection comme le Venezuela, la Colombie ou la Guyane.
Des fermes d’élevage ont été créées afin de préserver les populations dans leur habitat naturel. Les exportations de peau ont été réduites et sont très contrôlées.
Le braconnage à grande échelle reste cependant une préoccupation. Seule une coordination entre les pays demandeurs et les pays d’Amérique latine pourra réduire, voire supprimer cette chasse illégale.
Classification
Règne : Animalia
Phylum : Chordata
Sous-phylum : Vertebrata
Classe : Reptilia
Ordre : Crocodilia
Famille : Alligatoridae
Genre : Caiman
Espèce : Caiman crocodilus
Le caïman yacare (Caiman yacare) est un caïman de taille moyenne qui vit en Amérique du Sud. Ce caïman est également appelé caïman jacare, caïman yacaré ou caïman piranha.
Jusqu’à une période récente, le caïman yacare était considéré comme une sous-espèce du caïman à lunettes (Caiman crocodilus).
Les deux espèces sont en effet très similaires, en ce qui concerne l’aspect extérieur, le comportement et l’écologie.
Les deux espèces apprécient les marécages, les fleuves ou les lacs. Leur aire de distribution est sensiblement similaire : Nord de l’Argentine, Brésil, sud de la Bolivie, Paraguay. Il existe une forte concentration d’individus dans les marais de Pantanal au sud-ouest du Brésil.
Portrait du caïman jacare
Ce caïman peut atteindre une taille maximale de 3 m. Sous le ventre, la peau est recouverte de plaques osseuses très développées comme pour tous les caïmans. Par contre, les plaques osseuses sont beaucoup moins développées sur les flancs ce qui lui vaut d’être chassé pour le commerce de peau.
Il se nourrit de poissons, de mollusques, d’escargots et de crustacés. Il apprécie particulièrement les plans d’eau recouverts de végétation flottante.
Caïman yacare. Image Mauro Halpem.
Son surnom de caïman piranha lui vient d’une caractéristique dentaire. En effet, certaines de ses dents de la mâchoire inférieure sont plus longues et deviennent apparentes lorsque l’animal a la gueule fermée.
Reproduction
La femelle construit un monticule constitué de végétaux sur la rive. Elle pond 20 à 40 œufs environ dans une cavité située au centre du nid. Les meilleures pontes s’effectuent au cœur de la saison annuelle des pluies.
Elle recouvre ensuite ses œufs pour l’incubation qui dure environ 90 jours.
Les femelles gardent leur nid pendant toute l’incubation pour les protéger des prédateurs.
Dès qu’elle entend les petits « grogner » dans le nid, elle les en délivre et les transporte jusqu’à l’eau dans sa gueule.
Les nouveau-nés restent près de leur mère.
Le comportement des femelles aussi bien que des nouveau-nés dépend de la pression humaine.
Dans les zones où cette espèce n’est pas dérangée, les femelles se montrent très maternelles et protègent avec agressivité leurs jeunes.
Les juvéniles peuvent alors rester avec leur mère pendant deux ou trois ans.
Par contre, dans les zones où la chasse est pratiquée, les femelles abandonnent souvent leur nid.
Cette espèce se reproduit assez vite ce qui est heureux car sa protection est rarement respectée.
Le caïman yacare et l’homme
Une chasse intensive a lourdement grevé les effectifs dans les années 1970 et 1980 et cela sur l’ensemble de son aire de répartition.
Heureusement, ce caïman est un animal très adaptable et qui a su résister à la pression de la chasse.
Actuellement, on estime la population globale entre 100 000 et 200 000 individus.
Bien que protégée, l’espèce continue à souffrir de la chasse illégale et de la destruction de son habitat.
Plusieurs pays, dont notamment le Paraguay et le Brésil, ont mis en place des programmes de protection.
Des fermes d’élevage permettent de réimplanter des individus dans la nature. Des programmes identiques sont en cours en Argentine.
Mais, pour que de tels programmes réussissent, il est impératif que la gestion de l’environnement soit développée.
Classification
Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Classe: Sauropsida
Ordre: Crocodilia
Famille: Alligatoridae
Genre: Caiman
Espèce: Caiman yacare
L’alligator du Mississippi (Alligator mississippiensis) est aujourd’hui le seigneur des mangroves. Cet alligator règne sur les Everglades après avoir frôlé l’extinction.
L'alligator du Mississippi est également appelé alligator américain. C'est le crocodilen le mieux connu.
Cet alligator a bénéficié d'une préservation à l'état sauvage qui a été une véritable réussite.
Portrait de l'alligator américain
Excellent nageur, l’alligator est un parfait amphibien qui peut également marcher, ramper et même galoper.
Le record de longueur dépasse 5,80 m et date du 19e siècle. Aujourd'hui, les mâles atteignent rarement 4,30 m. La femelle mesure au maximum entre 2,70 et 3 m.
Ne vous fiez pas à sa démarche maladroite, il peut surprendre oiseaux et mammifères.
Alligator américain en position de marche
L'alligator américain est le meilleur marcheur de tous les crocodiliens. Il peut parcourir de longues distances pour trouver un plan d'eau.
Ses puissantes mâchoires peuvent venir à bout de n’importe quelle proie. Chaque dent a une durée de vie limitée et est périodiquement remplacée.
Sa queue lui sert à équilibrer sa nage et à renforcer la puissance de ses attaques.
L’alligator possède une solide armure constituée d’écailles cornées et de plaques osseuses. Cette carapace le rend quasiment invulnérable.
L’alligator possède un autre atout : il possède la maîtrise de son rythme cardiaque.
Alligator américain
Les crocodiliens sont doués d'un système vocal complexe. Ce sont les plus bavards de tous les reptiles. Tous les sons traduisent des messages sociaux auxquel est attaché un sens bien précis. Par exemple, le beuglement est un rugissement guttural répété plusieurs fois. Il constitue un signal pouvant être entendu à plus de 150 mètres. Il est souvent utilisé pour prévenir d'un danger ou pour attirer les femelles à la saison des amours.
D’une certaine manière, on peut dire que ses armes sont disproportionnées par rapport à son régime alimentaire.
L’alligator d’Amérique se nourrit surtout de tortues, poissons, oiseaux et de temps en temps de mammifères sauvages.
Alligator du Mississippi
L’alligator mange sous l’eau. Un palais secondaire ossifié isole totalement le système respiratoire.
Il possède un garde-manger sous-marin ce qui permet à la chair de ses proies de se ramollir.
En liberté, un alligator vit en moyenne une cinquantaine d’années.
Reproduction
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les préliminaires entre mâle et femelle sont très tendres. Le mâle beugle pour attirer des partenaires. Seule la femelle choisira celui avec qui elle s'accouplera.
Chez l'alligator du Mississippi, la maturité sexuelle dépend de l'âge et de la taille. Les femelles l'atteignent entre 6 et 10 ans, quand elles mesurent environ 2 m de long.
Elles font alors l'objet d'une cour et s'accouplent en avril ou mai.
Mâle et femelle communiquent par le biais de claquements de mâchoires et de vagissements. Ils émettent également des sons de gorge qui sont trop graves pour que l'oreille humaine puisse les distinguer, mais dont l'intensité agite l'eau autour des alligators.
L’alligator du Mississippi est un excellent amphibien
Cette agitation aquatique a été surnommée la "danse aquatique".
Avant de s'accoupler, les deux partenaires se touchent et se "combattent" dans un rituel amoureux.
En juin ou juillet, la femelle construit un monticule constitué de végétaux pour y pondre ses oeufs. Elle les recouvre ensuite pour l'incubation qui dure environ 65 jours.
Elle reste à proximité du nid pour protéger les 30 à 50 oeufs des ratons laveurs et autres prédateurs.
Dès que les nouveau-nés émettent des cris, elle les délivre et les transporte jusqu'à l'eau dans sa gueule.
Ces jeunes peuvent rester près de leur mère 2 ou 3 ans si personne ne vient les déranger.
Un nouveau-né juste sorti de l'oeuf
Les soins attentifs prodigués aux jeunes expliquent le très faible taux de mortalité infantile. Les juvéniles sont généralement noirs, avec des bandes transversales de teinte crème ou jaunâtre, qui s'estompent durant la croissance.
Cet instinct maternel très développé a permis à l’espèce d’éviter l’extinction dans les années 50.
Extrêmement turbulents, les petits ne cessent de bouger, de se sauver et de grimper sur la tête de leur mère. De plus, ils font un véritable remue-ménage. Ils piaillent à tue-tête et grognent sans répit.
L'alligator américain et l'homme
Au début de la colonisation du sud-est des Etats-Unis, les alligators du Mississippi étaient abondants dans les rivières ou les marécages. Ils furent ensuite victimes de tueries destinées à prélever leur peau, qui servait à la fabrication de sacs, de ceintures ou de bottes.
Ces massacres culminèrent après la guerre de Sécession (1865), et se poursuivirent jusqu'au début du 20e siècle.
Dans les années 1950 et au début des années 1960, les tanneries durent s'approvisionner avec d'autres espèces de crocodiliens tant les effectifs avaient diminué.
Des mesures de protection nationales et internationales entrées en vigueur à la fin des années 1960 et pendant la décennie suivante permirent à l'espèce de voir ses effectifs remonter rapidement.
Crâne d'un alligator américain. Image Secret Pilgrim
Aujourd'hui, l'alligator américain se porte très bien, si bien que dans certaines zones, sa population doit être régulée. On a comptabilisé jusqu'à 800 000 individus.
En Floride et en Louisiane, il y a des fermes d'alligators dont l'objet est leur exploitation commerciale. La peausserie, bien contrôlée, génère des millions de dollars de chiffre d'affaires par an. Cette économie lucrative incite l'homme à préserver l'alligator dans son environnement naturel.
Aujourd’hui, les Everglades sont un sanctuaire où l’alligator prolifère librement.
Le crocodile et l'alligator figurent parmi les reptiles les plus anciens et les plus évolués. Survivants de l'âge des dinosaures, le crocodile et l'alligator ont inspiré au fil des siècles des récits terrifiants de rencontres mortelles.
On comptabilise aujourd'hui 23 espèces de crocodiles, alligators, caïmans et gavials. Le crocodile, l'alligator et le gavial appartiennent à l'ordre des Crocodiliens.
Les eusuchiens, ou vrais crocodiliens, sont connus dès le Crétacé supérieur, avec la naissance de deux des familles actuelles: les Crocodilidés et les Alligatoridés. Les Gavialidés, qui représentent la 3ème famille, seraient apparus plus tard, à l'Eocène.
Aujourd'hui, les crocodiles vivent dans les lacs et les cours d'eau des régions tropicales et subtropicales. Cette répartition est liée à leur besoin de chaleur pour maintenir la température interne de leur corps.
La vie du crocodile est très aquatique car elle lui permet également de réguler sa température. La répartition passée des crocodiliens était plus large: ils nageaient dans les eaux européennes jusqu'à l'actuelle Suède et abondaient en France, il y a seulement 20 millions d’années. Leurs derniers représentants vivaient encore en Europe il y a 5 millions d’années.
Alligator. Caïman
Les huit espèces d'alligators et de caïmans composent la famille des Alligatoridés et présentent un certain nombre de caractéristiques communes.
C'est aux premiers explorateurs espagnols de l'Amérique que l'on doit le terme d'alligator. Rencontrant de grands reptiles ressemblant à des lézards, ils les appelèrent "el lagarto", qui signifie le lézard. Ce sont également eux qui propagèrent le terme caïman, à partir d'un mot "caraïbe".
Parmi les alligatoridés, certains caïmans se montrent beaucoup plus agressifs que l’alligator vis-à-vis de l’homme.
Alligator du Mississipi
L'Alligator: Une évolution parfaite
Merveilleusement adapté à son environnement, l’alligator est le résultat d’une évolution de plus de 200 millions d’années.
Les plus anciens reptiles crocodiloïdes sont des Protosuchiens. Les fossiles datent du Trias. Leur morphologie indique que ces reptiles devaient avoir un mode de vie terrestre.
Protosuchus "premier crocodile" est l'un des tout premiers crocodiliens terrestres. Il mesurait 1 mètre de long
L’adaptation en milieu aquatique ne viendra que beaucoup plus tard. Les protosuchiens ont déjà le dos recouvert de plaques osseuses.
Prestosuchus mesurait 5 m. C'était un rauisuchien. Ce grand prédateur vivait sur la terre ferme au Trias
Les protosuchiens disparaissent à la fin du Trias pour laisser place au Jurassique inférieur aux Mésosuchiens. Ils sont plus adaptés à la vie aquatique, du moins tous les fossiles ont été retrouvés dans des sédiments marins.
Leur taille est bien plus imposante avec par exemple Machimosaurus qui mesurait près de 10 m de long.
Crâne de Machimosaurus. - Cyril L
Dès le Jurassique supérieur, les Eusuchiens (ou crocodiles modernes) apparaissent. Parmi eux, les crocodiliens se diversifient en trois familles :
Les crocodilidés (crétacé inférieur)
Les alligatoridés (éocène)
Les gavialidés (oligocène)
Les alligatoridés : Alligators et Caïmans
Les alligatoridés regroupent les alligators et les caïmans. Cette famille s’est dispersée à travers le globe et continue aujourd’hui à subsister sur plusieurs continents.
Les alligators et les caïmans possèdent la même disposition dentaire. Les dents du bas sont dissimulées quand les mâchoires sont fermées, la quatrième dent se logeant alors dans une cavité située dans la mâchoire supérieure.
Alligator américain. -
Le museau est large et relativement court comparé à celui des crocodilidés et des gavialidés.
Les 8 espèces sont les suivantes:
- Alligator du Mississippi (Alligator mississippiensis)
C'est l'espèce la mieux connue. Le mâle mesure en moyenne 3,60 m. Il vit dans le sud-est des Etats-Unis.
- L’alligator de Chine (Alligator sinensis)
Plus petit que son cousin d’Amérique avec ses 2 m environ, l’alligator de Chine ne vit que sur le cours inférieur du Yang-Tseu-Kiang.
Quand la température est trop basse, il se réfugie dans des grottes et de profonds terriers.
Il se nourrit principalement d’insectes et de gastéropodes. Il ne représente aucun danger pour l’homme.
Alligator de Chine. image U.S. Fish and Wildlife Service
-Le Caïman Noir (Melanosuchus niger)
Le caïman noir est très semblable à l’alligator du Mississippi. Il vit en Amazonie. C’est le plus grand crocodilien du Nouveau Monde.
Sa taille peut atteindre 6 m. Il est potentiellement dangereux pour l’homme. C'est une espèce en danger. Ses effectifs ont considérablement diminué dans le bassin d'Amazonie ainsi qu'en Guyane.
Caïman noir
- Le Caïman de Cuvier ou caïman à paupières osseuses (Paleosuchus palpebrosus)
Baptisé « caïman nain », il vit dans le bassin de l’Amazone et ne dépasse pas 1,50 m de long. Il ne représente aucun danger pour l’homme.
Caïman de cuvier
- Caïman de Schneider (Paleosuchus trigonatus)
Cet alligatoridé a un mode de vie essentiellement terrestre. Il se nourrit d’ailleurs exclusivement de petits mammifères. Il vit dans la forêt tropicale d’Amérique du Sud. Sa taille maximale est de 2 m.
Caïman de Schneider
- Caïman Yacaré ou caïman jacare (Caiman yacare)
Ce caïman vit en groupe sur le bord des fleuves d’Amérique du Sud. Il se nourrit de mammifères, de gastéropodes et de poissons.
Caïman Jacare
Caïman à lunettes (Caiman crocodilus)
Ce caïman mesure environ 2 m de long.
Caïman à lunettes. Image threefingeredlord
On le trouve couramment du Mexique à l’Argentine. Il a été introduit dans le sud de la Floride et à Cuba. Il se nourrit de crabes, d'escargots et de poissons.
- Caïman à large museau (Caiman latirostris)
Il mesure au maximum 3,50 m. Il vit en Amérique du Sud: Nord de l'Argentine, Bolivie, sud-est du Brésil, Paraguay, Uruguay. La femelle pond environ 40 oeufs. Il se nourrit de mollusques, de crustacés, d'insectes et de petits vertébrés.
Caïman