Expositions universelles -

Expositions universelles - Londres - 1851 -

Publié à 10:54 par acoeuretacris Tags : expos universelles londres 1851
Expositions universelles - Londres - 1851 -

L'exposition universelle à Hyde Park en 1851.

 

La Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations de 1851 fut la première des expositions universelles. Elle eut lieu du 1er mai au 15 octobre 1851 à Londres. Elle marqua le sommet de la puissance britannique d'époque victorienne.

 

L'idée d'organiser à Londres une exposition internationale qui réunirait dans un lieu unique les productions artisanales et industrielles du monde entier vint en 1849 à Henry Cole lors d'une visite à l'Exposition Nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière de Paris. De retour au pays, ce responsable aux archives et fondateur des éphémères mais influentes manufactures d’art de Summerly développa son idée et obtint le soutien du prince Albert, l’époux de la reine Victoria, en tant que président de la Société royale des arts. Le prince consort n'eut par la suite de cesse de porter le projet, qui lui resta fortement associé.

 

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Vue de côté du Crystal Palace en 1851.

 

L'ouverture officielle de l'exposition eut lieu à Hyde Park, au sein du Crystal Palace, une immense bâtisse de verre (400 tonnes) et de métal (4000 tonnes) conçue à cette occasion par Joseph Paxton (1801-1865). La construction, fondée sur un principe d'assemblage d'éléments préfabriqués, eut lieu en un temps record. Sur une superficie 7,5 ha, près de 14 000 exposants, issus pour moitié de plus de quarante pays étrangers, pour moitié de l'empire britannique, étaient répartis en quatre sections qui furent reprises lors des expositions universelles postérieures : matières premières, machines, produits manufacturés, objets d'art.

 

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Les exposants à l'intérieur du Crystal Palace (J. McNeven)

 

Le succès de l'évènement fut indéniable, avec plus de six millions d'entrées, soit l'équivalent de plus du quart de la population du Royaume-Uni de l'époque. Il ne fut cependant pas réellement « populaire » dans la mesure où les plus pauvres des Londoniens ne pouvaient se permettre de payer au minimum un shilling pour avoir accès au Crystal Palace. Là n'était d'ailleurs pas l'objectif, le public visé relevant davantage de l'artisanat et des classes moyennes.

 

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La reine Victoria inaugurant l'exposition le 1er mai 1851 - Louis Haghe (1806-1885)

 

Le bénéfice net s'éleva à 186 000 livres. Le prince Albert et Henry Cole proposèrent d'utiliser cette somme pour créer un grand centre éducatif qui rapprocherait institutions éducatives, sciences et arts dans la continuité des objectifs qui avaient été fixés à la Great Exhibition. Un grand terrain fut acquis dans ce but au sud de Hyde Park, à South Kensington. Sur ce terrain, bientôt surnommé Albertopolis, furent édifiés :

 

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le Victoria and Albert Museum (M.chohan)

 

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le Science Museum

 

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le Natural History Museum. (Diliff at here)

 

L'exposition se voulait d'abord un moyen d'éducation du peuple britannique et, au-delà, du monde dans son entier : développer le goût des classes moyennes et élever moralement les milieux ouvriers, même si on ne se donnait pas réellement les moyens pour ce second objectif compte tenu du prix relativement élevé du ticket d'entrée . Surtout, l'exposition devait diffuser auprès des artisans et industriels britanniques les évolutions technologiques les plus récentes : c'est l'un des aspects essentiels de ce type d'exposition, où la machine est quasi divinisée.

 

Autre objectif, si l'on en croit le discours inaugural de la reine Victoria : promouvoir la paix, la fraternité et la solidarité entre les peuples du monde entier. Et quel meilleur moyen que le commerce entre ces différents peuples pour assurer à l'humanité cet horizon radieux ? C'est là un élément central du discours diffusé par les organisateurs de l'exposition universelle de 1851 : le commerce, dès lors qu'on développe, dans la lignée d'Adam Smith, le libre-échange et la division du travail, est seul à même de créer chez chacun la profonde conviction de l'unité du genre humain et d'assurer le bonheur complet d'une humanité débarrassée de ses maux.

 

Parmi ces plus de 7000 exposants britanniques, on doit souligner qu'un bon nombre n'étaient pas issus de Grande-Bretagne mais de l'empire, pièce maîtresse d'une exposition au sein de laquelle « les productions transportables de chaque colonie furent présentées ». De ce point de vue, l'exposition contribua à souligner, auprès de l'étranger comme de l'Anglais moyen, la grandeur impériale du Royaume-Uni, outil privilégié de l'emprise britannique sur le monde.

 

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Photo de l'arbre planté à l'intérieur du Crystal Palace

 

Plus largement, The Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations marqua l'apogée du triomphe industriel et commercial de la Grande-Bretagne victorienne et de son emprise sur le monde, de manière formelle ou informelle. Cette domination tendit par la suite, et notamment à partir des années 1870/1880, à décliner face à la concurrence de nouvelles puissances telles que les États-Unis ou l'Allemagne.