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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Le Gâteau des Rois, par Jean-Baptiste Greuze, 1774 (musée Fabre).
La galette des Rois est un gâteau célébrant l’Épiphanie et traditionnellement vendu et consommé quelques jours avant et après cette date.
La galette des Rois, dans sa version la plus commune en France, est une galette de pâte feuilletée, simplement dorée au four, qu’on mange accompagnée de confitures ; elle peut également être fourrée avec diverses préparations : frangipane, fruits, crèmes, chocolat… Mais on trouve aussi des galettes à base de pâte sablée dans l’ouest. Le gâteau des Rois est une brioche aux fruits confits.
Galette des Rois artisanale.
La tradition veut qu’elle soit l’occasion de « tirer les rois » à l’Épiphanie : une fève est cachée dans la galette et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée et a le droit de porter une couronne de fantaisie. Dans le circuit commercial, dans la seconde moitié du XXe siècle, les boulangers fournissent avec la galette une couronne en papier doré à usage unique.
Plus traditionnellement chaque famille réalise et conserve une ou plusieurs couronnes artisanales. Le bénéficiaire de la fève doit offrir la prochaine galette. C’est le plus jeune des convives, caché sous la table, qui décide de la distribution des parts.
Les gâteaux à fève n’étaient pas réservés exclusivement au jour des Rois. On en faisait lorsqu’on voulait donner aux repas une gaieté bruyante. Un poète du XIIIe siècle, racontant une partie de plaisir qu’il avait faite chez un seigneur qui leur donnait une généreuse hospitalité, parle d’un gâteau à fève pétri par la châtelaine : « Si nous fit un gastel à fève ». Les femmes récemment accouchées offraient, à leurs relevailles, un gâteau de cette espèce.
Un gâteau des Rois aux fruits confits.
Dans sa Vie privée des Français, Legrand d’Aussy écrit, que, dès 1311, il est question de gâteaux feuilletés dans une charte de Robert II de Fouilloy, évêque d’Amiens. Souvent même, on payait les redevances seigneuriales avec un gâteau de ce genre. Ainsi, tous les ans, à Fontainebleau, le 1er mai, les officiers de la forêt s’assemblaient à un endroit appelé « la table du roi », et là, tous les officiers ou vassaux qui pouvaient prendre du bois dans la forêt et y faire paître leurs troupeaux, venaient rendre hommage et payer leurs redevances. Les nouveaux mariés de l’année, les habitants de certains quartiers de la ville et ceux d’une paroisse entière ne devaient tous qu’un gâteau. De même, lorsque le roi faisait son entrée dans leur ville, les bourgeois d’Amiens étaient tenus de lui présenter un gâteau.
À la fin du XVIIIe siècle, des fèves en porcelaine apparurent, représentant l’enfant Jésus en porcelaine. Sous la Révolution, on remplaça l’enfant Jésus par un bonnet phrygien. Les graines de fève furent systématiquement remplacées en 1870 par des figurines en porcelaine ou – plus récemment – en plastique. De nos jours, si on trouve toujours de vraies fèves, il existe une multitude de fèves fantaisie qui font le bonheur de collectionneurs : la collection de ces petits objets se nomme la favophilie.
La fête des Rois dans le monde
Le gâteau des Rois est passé, avec les émigrants français, dans le Nouveau Monde, et il est de coutume de le consommer à la Nouvelle-Orléans lors du Mardi Gras : il consiste en une espèce de brioche au glaçage aux couleurs violette, verte et or, traditionnelles du carnaval quelquefois fourrée de fromage à la crème et de pralines.
On trouve des coutumes similaires selon les pays et les régions, qui utilisent d’autres recettes de pâtisserie :
- le pithiviers dans certaines régions de Belgique ;
- le gâteau des Rois, le pastis, le royaume ou la brioche dans le Sud de la France ;
La brioche
-la galette comtoise (galette sèche à base de pâte à chou recouverte de sucre et de beurre, aromatisée à la fleur d’oranger) ;
- le tortell en Catalogne ;
- le roscón en Espagne ;
-le king cake au Sud des États-Unis ;
-le bolo rei au Portugal ;
- la rosca au Mexique ;
- la vassilopita en Grèce.
La tradition rapporte que trois Rois Mages venus d'Orient ont fait route jusqu'à Bethléem guidés par la lumière d’une étoile. Quand ils découvrent l'enfant Jésus dans l'étable, ils s'agenouillent devant lui en signe de respect et lui offrent de l'or, de la myrrhe et de l'encens.
Ces personnages que l’on appelle les rois mages sont évoqués uniquement dans l'Evangile selon Matthieu.
D’après le texte de la Bible, il ne s’agit pas de rois mais seulement de mages. Leur nom et leur nombre ne sont pas précisés. Guidés par une étoile "qui se lève à l'Est", ils trouvent le lieu de naissance de Jésus et lui offrent des cadeaux :
"Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent ; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe." (Matthieu, II:11).
Selon une interprétation traditionnelle, les trois présents apportés par les Rois Mages symbolisent trois aspects de Jésus :
• l'or symbolise la royauté
• l'encens, utilisé pour le culte, symbolise la divinité du Christ
• la myrrhe, qui servait à embaumer les morts, rappelle qu’il est aussi véritablement homme et mortel.
C’est à partir du nombre de présents offerts que l’on a déduit que les rois mages étaient trois. Ce chiffre est aussi symbolique car il évoque la trinité.
A la fin du XIIIe siècle, Jacques de Voragine propose cette interprétation dans "La Légende dorée" et dresse un portrait des trois mages :
"Le premier des Mages s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ.
Le second, nommé Gaspard, jeune, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité.
Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar ; la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir".
Les noms retenus par la tradition pour les Rois Mages sont Gaspard, Melchior et Balthazar.
Ces noms apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris.
Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine les nomme dans trois langues différentes :
• Appellius, Amerius et Damascus en latin
• Galgalat, Malgalat et Sarathin en hébreu
• Caspar, Balthasar et Melchior en grec.
Les Rois Mages, dont l'origine est aujourd'hui encore obscure, sont entrés dans le folklore qui entoure les fêtes de Noël.
La tradition veut qu'ils figurent parmi les santons de Provence et qu’ils veillent sur l'Enfant-Jésus dans la crèche de Noël au pied du sapin.
Ils sont également célébrés le 6 janvier, jour de l'Epiphanie où l’on partage en famille la fameuses galette des rois …
Pendant longtemps, notamment chez les Chrétiens d’Orient, le jour de l’Epiphanie a été une date plus importante que le jour de Noël car on y célébrait la présentation de l’Enfant Dieu au monde des hommes.
En Espagne, ce sont les rois mages qui déposent des jouets dans les souliers des enfants, le 6 janvier. En Finlande et en Russie, on raconte que le Père Noël est le quatrième roi mage.
L'adoration des Mages peint par Matthias Stom (vers 1600-1650)
L'Épiphanie désigne aujourd'hui une fête chrétienne qui célèbre , le Messie venu et incarné dans le monde et recevant la visite et l'hommage des rois-mages . Elle a lieu le 6 janvier . En France et en Belgique, puisque ce jour n'est pas férié, elle est célébrée le deuxième dimanche suivant Noël.
La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui signifie également la « manifestation de Dieu ».
La fête était à l'origine, jusqu'à la fin du IVe siècle, la grande et unique fête chrétienne de la manifestation du Christ dans le monde : incarnation, Nativité, manifestation par la venue des mages, manifestation par la voix du Père et la colombe sur le Jourdain, manifestation par le miracle de Cana.
La Colombe sur le Jourdain
Depuis l'introduction d'une fête de la Nativité (Noël) le 25 décembre, l'Épiphanie s'est spécialisée de façons diverses selon les confessions, et a adopté des sens variés.
Depuis le XIXe siècle on l'appelle aussi le jour des Rois en référence directe à la venue et à l'adoration des Rois mages.
Adoration des mages, par Altdorfer, vers 1530.
Cette fête célèbre la visite et l'adoration de l'enfant Jésus par les «mages», relatée dans l'Évangile selon Matthieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de «savants venus d'Orient», la Tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés les trois Rois mages et sont nommés respectivement : Gaspard, Melchior et Balthazar.
Dans certains pays, la célébration liturgique de la fête est reportée à un dimanche, en vertu d'un indult papal. Il s'agit de permettre aux gens de célébrer la fête dans les cas où ils doivent travailler le 6 janvier si ce jour n'est pas férié. Ainsi, en France et en Belgique, cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël. En Espagne, où la célébration de l'Épiphanie est particulièrement importante, le jour est férié.
Dans les Eglises Byzantines, la fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son Créateur (le Jourdain retourne en arrière) et la manifestation de la Divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils).
Dans certains pays de tradition byzantine, en particulier en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie et en Russie, une croix est lancée par l'évêque dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter. La fête s'appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.
À Jérusalem, à l'Athos, en Russie, en Serbie et en Géorgie, la fête est célébrée le 6 janvier selon le calendrier julien qui coïncide actuellement avec le 19 janvier du calendrier grégorien.
Dans l'Eglise Arménienne, la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier.
Cela correspond aussi aux anciennes traditions des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain) et même aux traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père, et ce jour là, on rend aussi grâce à la mère pour cet enfant reconnu par son père et qui se soumet à sa volonté.
Le Baptême de Jésus - Gravure de Gustave Doré
Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui. La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du « Christ sauveur » et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration est directement liée à sa naissance.