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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Guillaume le Clerc de Normandie rapporte au sujet de la licorne : « Elle est une bête très cruelle qui a le corps grand et gros, en façon d’un cheval ; sa défense est une corne grande et longue de demi-toise, si pointue et si dure qu’il n’est rien qui, par elle, n’en soit percé… »
L’image moderne de la licorne est bien différente. Cette créature mythologique, à l’apparence d’un cheval, est porteuse d’un message divin.
A ce titre, la licorne devient un animal prophétique. Licorne vient du latin unicornus soit une corne (en anglais: unicorn).
La licorne dans les mythes
La licorne médiévale est un symbole de puissance ; cette dernière s’exprime essentiellement par l’unique corne indestructible.
Elle symbolise également le faste et la pureté. Créature mystérieuse, elle a l’apparence d’un cheval, barbue comme un bouc, avec une queue de lion, des sabots fendus et bien sûr une seule corne sur son front.
Cette description nous est parvenue depuis la Grèce antique.
Le Dominiquin, Jeune fille et licorne, Fresque, 1604 – 1605, Palais Farnèse, Rome.
Dans l’iconographie chrétienne, la licorne représente la Vierge, pure, qui ne peut être fécondée que par l’Esprit Saint.
Ce symbolise explique que le mythe médiéval rapporte qu’une licorne ne peut être capturée que par une pucelle.
Quand une licorne aperçoit une vierge, elle reste sans défense, recourbe sa tête et s’endort. C’est donc une incarnation du Christ.
Lion et Licorne. Dominion Astrophysical Observatory, Ottawa. Image jpctalbot
La licorne est très présente dans la mythologie orientale. Dans la Chine ancienne, elle est l’emblème royal qui est garante de la justice et frappe les coupables de sa corne.
Le Chi lin, la licorne chinoise, possède un corps d’antilope, une queue de bœuf et une longue corne de plus de 3 m.
Elle symbolise le pouvoir et la sagesse. Elle est annonciatrice de chance et annonce la naissance ou la disparition des êtres exceptionnels comme les souverains.
Il est dit que peu avant le décès du premier de Chine, Huang Di, une licorne a parcouru en silence le palais royal.
Licorne. (King's College chapel. 17e. s. Image Lawrence OP
En Extrême-Orient, la danse de la licorne est une fête de la mi-automne. Mais, l’animal est apparenté au dragon qui est un autre symbole royal et particulièrement le maître de la pluie. Ce rapprochement peut s’expliquer par le fait que la licorne est née au sein des nuages annonciateurs de pluie et qu’elle combat avec courage le Soleil, cause des sécheresses. Au Japon, la licorne est le Kirin ou le Sin-you. Les deux symboles sont très différents. Le Kirin est doux tandis que le Sin-you est féroce. On le représente d’ailleurs avec une imposante crinière de lion afin de souligner sa puissance.
Il symbolise lui aussi la justice et décide la culpabilité ou de l’innocence d’un accusé. En cas de culpabilité, le Sin-you transperce le cœur du condamné de sa corne. La dualité des licornes apparaît également sur plusieurs œuvres d’art. Y figurent deux licornes qui s’affrontent. Il s’agit peut-être de la représentation d’un conflit intérieur entre la nécessité de conserver sa virginité pour rester pur et la nécessité de fécondité pour pouvoir enfanter.
La licorne dans l’histoire
Dans la Grèce et la Rome antiques, la licorne était un animal réel. Plusieurs historiens tels Ctésias (IVe.siècle avant notre ère) ou Pline l’Ancien, en ont fait une description. L’animal est très agile, avec un corps d’onagre ou de cheval et une queue de sanglier. La corne est longue de couleur blanche ou noire. C’est un animal bénéfique qui protège contre les empoisonnements et les dangers.
Licorne. Image Crabchick. Bristol Council House
Au XVe siècle, la licorne fait son apparition avec le lion sur les armoiries royales du Royaume Uni.
Le lion représente l’Angleterre et la licorne, l’Ecosse. L’agressivité du lion souhaite imposer ses convictions au reste du monde, par la force, tandis que la douceur de la licorne, symbolise le désir de faire évoluer de façon harmonique l’ordre mondial, par le dialogue et la compréhension de l’autre.
Armoiries de l'Écosse. Image cabacano
En Chine, la licorne est liée à la naissance et à la mort de Confucius (v. 551-479 avant notre ère).
La mère de Confucius était en pèlerinage afin de prier pour que vienne au monde un enfant. Un Chi lin apparut alors et déposa dans le creux de sa main une tablette de jade prédisant la naissance « d’un roi sans trône ». Effectivement, Confucius n’a jamais été souverain mais a influencé la culture chinoise bien plus que n’importe quel monarque. Peu avant sa mort, des chasseurs abattirent un Chi lin. Cette nouvelle intervint alors que Confucius était en train de rédiger ses Annales du printemps et de l’automne.
Confucius ne termina pas ses annales et mourut paisiblement, en sanglotant sur la mort de la licorne.
La licorne et les tapisseries
Au Moyen Age, on assiste à une réinterprétation du symbolisme de la licorne. En effet, les poètes assimilent cette créature à l’amour courtois.
Le chevalier devient la licorne fascinée par la pucelle soit la dame qui occupe son esprit et son cœur. Parmi les tapisseries les plus célèbres, on trouve les six tapisseries de La Dame à la licorne, tissées vers 1460. Elles sont exposées au Musée National du Moyen Age (Musée de Cluny) de Paris.
Les cinq premiers panneaux illustrent les sens humains : le miroir réfléchissant l’image de la licorne correspond à la vue ; l’orgue correspond à l’ouïe; les confiseries illustrent le goût ; la couronne de fleurs tressée par la dame correspond à l’odorat ; enfin, pour le toucher, elle caresse la corne de la licorne.
La Dame à la licorne.
Symbole du sens de la vue Dans la dernière tapisserie, la dame se dépouille de ses bijoux et semble être sur le point d’être absorbée par la tente.
Cette scène symbolise peut être la présence divine. Une inscription surmonte la tente »A mon seul désir »
La jeune femme place ses bijoux dans une boîte ornée qui se trouve à l’entrée de la tente. On ressent un sentiment d’abandon des biens matériels au profit d’une réalisation spirituelle. La jeune femme renonce au désir et à la passion, symbolisés par les cinq sens, pour se consacrer au Divin.
La Dame à la licorne. A mon seul désir.
L’autre série de sept tapisseries célèbres consacrée à la licorne est celle intitulée La Chasse à la licorne, réalisée entre 1495 et 1505.
Elle est exposée au Metropolitan Museum de New York.
La Chasse à la licorne.
On peut y voir notamment une licorne qui se défend farouchement face aux chasseurs et leurs chiens mais finit par succomber. Mais, elle reprend vie tel le Christ qui ressuscite.
La Chimère est un monstre femelle à l’apparence terrifiante. Elle possède une tête et un corps de lion, une tête de chèvre sur le dos et une queue à tête de serpent. Comme le dragon, elle crache des flammes.
La Chimère répandait la terreur, notamment dans la Turquie actuelle.
Ce monstre serait le fruit de l’union d’Echidna (la vipère) avec le géant Typhon. La Chimère est tuée par Bellérophon qui réussit à apprivoiser Pégase, le cheval ailé. Comme il ne peut l’approcher, à cause des flammes qu’elle crache, il la transperce de flèches de plomb. Au contact de sa chair enflammée, le métal fond en elle et la consume.
Le mot « chimère » est resté dans notre vocabulaire pour désigner une illusion ou un projet utopique. Peut-être en référence à l’apparence de la Chimère qui était composée de plusieurs attributs empruntés à des animaux différents, ce qui est bien sur impossible.
Les Gorgones sont les filles de deux divinités marines, Phorcys et Céto. Elles avaient pour nom :
Elles vivaient à l’extrémité occidentale du monde, au bord de l’Océanos, la mer qui entourait le monde.
Parmi ces trois sœurs, Méduse est la plus célèbre. D’ailleurs, selon Homère il n’existait qu’une seule Gorgone mais le poète Hésiode en mentionne trois.
L’apparence des Gorgones est véritablement terrifiante. Elles possèdent des ailes d’or, des mains de bronze, d’énormes canines et une chevelure de serpents.
Elles étaient si horribles que quiconque les regardait était immédiatement changé en pierre. Selon certaines versions, seule Méduse possédait ce pouvoir. Nous avons conservé l’expression « être médusé ».
Des trois sœurs, elle était la seule à être mortelle.
Mosaïque représentant Méduse. Image Marshall Astor
Méduse fut tuée par le héros Persée. Ce dernier est le fils de Zeus et d’une femme, Danaé. Comme Héraclès, il a accompli de nombreux exploits.
L’un de ses exploits a été de rapporter la tête de Méduse à Polydectès qui voulait l’éloigner de sa mère, qu’il convoitait.
Gorgone. Image London in flames .
Persée reçut l’aide d’Athéna. Elle fit don à Persée d’un bouclier de bronze poli qui faisait office de miroir.
Des nymphes lui donnèrent un casque qui le rendait invisible, une paire de sandales ailées et un sac pour y mettre la tête de Méduse.
Enfin, Hermès lui donna le sabre magique.
Bien équipé, Persée put s’approcher de Méduse sans la fixer dans les yeux grâce au bouclier-miroir.
Il lui trancha la tête et l’offrit à Athéna. Du sang de Méduse, enceinte de Poséidon, naquirent Pégase, le cheval ailé et Chrysaor, un autre monstre.
Persée et la tête de Méduse. Image artorusrex
Afin d’expliquer pourquoi Poséidon avait violé Méduse, le poète Ovide explique qu’elle avait été autrefois une belle femme.
Violée dans le sanctuaire d’Athéna, cette dernière, très irritée, transforma la jeune femme en gorgone.
Toujours est-il qu’Athéna plaça la tête tranchée de Méduse sur son égide, la peau de chèvre magique qu’elle portait sur les épaules. La tête lui servait à pétrifier ses ennemis.
Athéna ou Gorgone ? Image Access.denied
Avant de l’offrir à Athéna, Persée s’en servit avec succès. Après avoir tué Méduse, il libère la belle Andromède, enchaînée à un rocher.
Elle est sur le point d’être sacrifiée à un monstre marin sur ordre de Poséidon.
Persée sort alors la tête tranchée ce qui transforme immédiatement le monstre en pierre. Il usera du même stratagème pour se débarrasser de Polydectès.
Dans la tradition juive, le golem est un homme artificiel animé de vie. C’est donc une créature fabriquée par des moyens magiques.
Le golem devient, de ce fait, l’antithèse d’Adam qui a été créé par Dieu. En effet, cette création du Golem s’effectue par imitation de l’acte créateur.
Cependant, bien qu’il y ait conflit, cet homme robot ne communique pas vraiment car contrairement à Dieu, les hommes sont bien incapables de lui donner une parole claire.
Création du golem
Le terme golem vient de l’hébreu goylem ou g?lemqui signifie « matière informe » ou "embryon". En principe, cette créature est façonnée en argile et animé par un mot magique inscrit sur son front ou sur un morceau de parchemin placé dans sa bouche.
Cet être mythique a été imaginé de nombreuses façons.
Golems exposés à Prague. Image One From RM
Extrait Lerm, 42
« Celui qui voulait créer un golem pétrissait avec de l’argile rouge, imitant ainsi Dieu quand il crée Adam, une statue humaine de la taille d’un enfant d’environ 10 ans. Puis, il écrivait sur son front le mot hébreu emet.
Aussitôt, le golem devenait doué de respiration, de mouvement et de parole, semblable en tout à un être humain.
C’était un esclave docile pour le magicien qui pouvait lui commander les travaux les plus durs, sans crainte de le fatiguer. »
Un golem dont le front porte le mot emet (vérité) peut être détruit en effaçant la première lettre de ce mot, qui devient alors met (mort).
Ces créatures grandissent très vite et peuvent devenir très dangereuses. Si elles conservent le mot èmet, leur puissance peut provoquer les pires catastrophes.
Dénué de toute conscience, le golem se laisse aller à tous ses pires instincts.
Petit golem deviendra grand. Image Azzazello
Le kabbaliste qui a créé la créature peut d’ailleurs la diriger vers le bien comme vers le mal.
De nombreuses légendes existent sur la création de golems par des rabbins européens du Moyen âge. Ils ont suivi les indications du Séfer Yetsirah, un texte kabbalistique.
Un célèbre golem a été créé au 16e siècle par Judah Loew ben Bezalel, grand rabbin de Prague (Rabi Loew), pour protéger les habitants du ghetto de cette ville. Malheureusement, la créature échappa à son contrôle et il dut effacer la première lettre pour qu’elle retombe en une masse d’argile inerte.
Symbolisme du golem
A une phase intermédiaire de sa formation, Adam n’est qu’un golem. Il ne devient un homme que lorsqu’il reçoit le souffle de Dieu et que ce dernier lui donne la parole.
Le golem symbolise donc l’essai infructueux de l’homme dans une vaine tentative d’imiter Dieu. Il essaye de créer un être à son image. Cependant, ce n’est qu’un reflet déformé. C’est un être dénué de toute liberté et prisonnier de ses passions les plus maléfiques.
Rabi Loew et le Golem. 1899. Dessin de Mikolas Ales
Le message est clair. La vie, sous toutes ses formes, ne procède que de Dieu.
L’homme devient un apprenti sorcier qui créé des monstres mais se montre bien incapable de les contrôler.
Dragon : symbolisme, origine
Contrairement à la réputation occidentale, le dragon est, en Chine, un animal bénéfique et lié au pouvoir.
Pour les Occidentaux, le dragon crache du feu, symbole apparenté à l’Enfer. Pour les Chinois, le dragon réunit symboliquement tous les éléments.
Le dragon est présent dans les légendes du monde entier. Son aspect et son symbolisme divergent selon les cultures.
Le dragon chinois
Il existe en Chine, une quantité de dragons différents qui peuvent revêtir plusieurs formes. D’apparence animale, humaine ou les deux à la fois, les dragons se transforment en nuage ou en source, vivent dans les cieux ou dans les mers.
Dragon sur un temple à Taiwan. Image riNux
Le dragon peut posséder des cornes ou des bois de cerf. Il est également souvent représenté avec des ailes recouvertes d’écailles ou de poils. Ce dragon là, celui que nous connaissons le mieux, est affublé de griffes puissantes et l’air qu’il souffle peut devenir nuage, pluie ou feu.
Chaque dragon à la morphologie différente porte un nom :
Dans la religion populaire, le dragon est devenu le maître de la pluie. De grandes cérémonies lui sont consacrées.
On peut également s’attirer ses faveurs en lui présentant une jeune femme que l’on substitue au dernier moment. Ce marché de dupe attise sa colère et il provoque alors le tonnerre et la pluie.
Dragon bleu. Céramique chinoise. Dynastie Ming, 1522-1566. Palace Museum, Beijing. Image rosemaniov
L’année du dragon est une année bénéfique, signe de paix, de richesse et de bonnes récoltes.
Le dragon est l’animal du levant. Il est bleu ou vert. C’est le yang qui prédomine, une énergie masculine puissante.
Comme le souverain, il est un pivot entre le ciel et la terre. Il participe au maintient de l’harmonie.
Le dragon est un symbole de pouvoir. L’empereur ou les grands dignitaires portaient une robe de cérémonie, appelée le mangpao.
Ce vêtement était orné d’un dragon à cinq griffes enroulé autour d’une perle. Le tissu était revêtu d’un motif de lotus et de nœuds qui sont les emblèmes bouddhiques du bonheur.
Mangpao. (Victoria and Albert Museum, London)
Sa semence, déposée et congelée dans les entrailles de la Terre, devient le jade, pierre précieuse pour les Chinois.
Les Chinois attribuent au jade toutes les vertus dont celle de conserver les corps. D’ailleurs, à l’époque des Zhou, on voit apparaître les premiers jades cousus sur les linceuls.
A l’époque des Han, le défunt de sang royal est entièrement revêtu de plaques de jade cousues ensemble par des fils d’or.
Le dragon n’a-t-il pas la réputation d’être immortel ?
Coupe en jade. (Shangai Museum) Image Allan Siew Official
Certaines légendes racontent que les dragons s’accouplent en mêlant leur souffle. Les œufs, nacrés et multicolores, sont déposés près des rivières.
Le dragon symbolise les quatre éléments fondamentaux : air, terre, eau et feu.
Le dragon chinois est immortel. Image Posh Living, LLC
Animal ailé, il est apparenté aux airs. Mais, ses écailles et sa longue queue en font un reptile terrestre.
Il crache du feu et est aussi associé à l’eau.
Le dragon dans la mythologie chinoise
Le dragon est omniprésent dans la mythologie chinoise. Nugua (ou Nuwa), déesse à l’origine du monde selon la cosmogonie chinoise, est un être mi-humain, mi-dragon.
Le dragon est presque toujours bénéfique et aide dieux et hommes à vaincre les forces du mal ou les catastrophes naturelles.
Le dragon apparaît par exemple dans l’une des versions du mythe du déluge.
Peinture murale d'un dragon à Chinatown. Image Franco Folini
Exceptionnellement, il est fait référence à un dragon maléfique dans le premier mythe du déluge. En effet, le dieu-ouvrier Gong-Gong prend la forme d’un dragon noir quand il remue les eaux du monde, à tel point qu’elles se précipitent contre la barrière du ciel, faisant craindre le retour du chaos.
Par contre, la version majeure du déluge narre comment le héros Yu maîtrise les eaux grâce à ses prouesses physiques surhumaines. Mais, il ne peut réussir l’exploit d’arrêter le déluge sans l’aide de dragons aquatiques et d’une tortue.
Dragon-cheval sortant des eaux (VIIIe siècle avant notre ère). Bibliothèque Nationale, Paris.
Une légende raconte qu’un dragon, sorti du fleuve jaune, apporta à Yu le Grand les plans du monde.
Le prince Yu est le fondateur mythique de la première dynastie des Xia. Il est un héros civilisateur à qui l’on attribue le fait d’avoir dompté les inondations du fleuve jaune. Il est souvent représenté dans la couleur qui sera plus tard réservée exclusivement aux empereurs de Chine : le jaune.
Les plans du monde se traduisent en chiffre allant de un à neuf.
Sur le modèle d’un carré divisé en neuf parties égales, Yu a créé neuf provinces.
Dragon : Yin et Yang
Les empereurs de Chine s’asseyaient sur un trône sculpté de dragons. Ces animaux étaient associés aux pratiques de géomancie, ou feng-shui.
Dragon chinois symbole du yang. Image miheco
Les géomanciens recherchaient les meilleurs sites pour l’emplacement des villes, des palais ou des tombeaux.
Les ouvrages devaient bénéficier de la puissance des grands courants telluriques. Ces courants magnétiques pouvaient être de nature négative (yin) ou positive (yang.)
Dragon aquatique à Kyoto. Image silgeo
Le courant positif était symbolisé par un dragon mâle. Ce courant suivant les lignes escarpées des hauteurs où résidait le dragon.
Les routes qui cheminaient de mont en mont étaient appelées lung-mei (routes du dragon.)Ces routes étaient d’ailleurs soigneusement protégées et il était interdit de construire à proximité.
Bien sûr, il fallait respecter l’équilibre entre le yin et le yang lors de la construction des édifices.
Le dragon dans les autres civilisations
Pour les Celtes comme pour les Romains, le dragon était un symbole guerrier. L’emblème de l’empire d’Orient était un dragon pourpre.
Chez les Celtes, Uther Pendragon, le père du roi Arthur, avait adopté pour emblème le dragon. Uther avait vu en songe un dragon traverser le ciel en jetant des flammes. Ses devins avaient vu là un présage selon lequel il devait hériter du royaume de son frère.
Le présage se réalisa et Uther fit confectionner deux étendards représentant des dragons, dont l’un l’accompagnait dans toutes ses batailles.
Statue d'un dragon en Slovénie. wili hybrid
Dans la littérature celtique, le mot dragon désigne aussi un chef. Un pendragon est un chef suprême.
Dans le seul folklore britannique, on compte plus d’une cinquantaine de dragons différents. Dans le monde entier, on en recense des milliers.
En Europe, la légende la plus connue est celle de saint Georges tuant le dragon. Cette légende a trouvé de nombreuses variantes avec des ingrédients identiques : un dragon qui ravage un royaume et exige un tribut annuel. Le tribut est en général une belle jeune fille. Un chevalier s’empresse de tuer le dragon pour sauver le royaume et épouser la belle.
Saint Georges terrassant le Dragon. Nîmes (Gard, France). Image OliBac
Pour les chrétiens, c’est la Foi qui est symbolisée par le preux chevalier. Ce dernier sauve l’Eglise, personnifiée par la princesse, des démons du paganisme, représenté par le dragon.
Il y a beaucoup de dragons dans les légendes et les mythes. Mais d’où viennent donc ces animaux aux pouvoirs surnaturels ?
D’où viennent les dragons ?
En l’absence de toute preuve fossile, il est difficile d’accorder beaucoup d’importance aux légendes qui décrivent les dragons.
On peut cependant s’interroger sur l’origine de ces légendes. Sur quelles bases s’appuient-elles ?
Mythique dragon. Image Beverlykahuna
La première chose qui nous vient à l’esprit est la concordance évidente entre ces dragons et certains animaux préhistoriques qui ont disparu.
Les reptiles volants sont particulièrement proches de la description des dragons. Certains reptiles marins ont également des caractéristiques communes avec les fameux dragons aquatiques.
Cependant, rien n’indique à ce jour à part quelques témoignages non étayés de preuves, que des animaux préhistoriques ont survécu après la fin du Crétacé.
D’autres animaux à l’apparence étrange tels les varans ont également pu, à une époque lointaine, terroriser nos ancêtres.
Varan de Komodo.
Il est tout de même assez étrange que ces légendes parlant de dragons soient si persistantes et surtout si universelles.
Mais, nos aïeux avaient la fâcheuse habitude de voir des dragons partout. Pour les anciens cartographes, le dragon est presque un animal familier. Ils en parsemaient les cartes des régions inexplorées.
Pour eux, ils représentaient l’inconnu et les plaçaient au milieu des girafes et des éléphants. On peut constater la présence de dragons sur de nombreuses cartes anciennes mêlées à des animaux bien réels.
Quand Marco Polo est revenu de Chine, l’alligator s’est transformé, sous le crayon des dessinateurs, en dragon ailé avec une queue terminée en tête de serpent.
Illustration des récits de Marco Polo. Bibliothèque nationale, Paris
Certains grands serpents comme le python ont également été qualifiés de dragons jusqu’au 19e siècle.
Bien qu’il y ait eu de nombreuses confusions dues à l’ignorance, il est peu probable que les crocodiles, varans ou serpents soient à l’origine des légendes.
Peut-être que les dragons n’ont en fait aucune réalité animale et qu’ils ne sont que des symboles.
C’est après tout le sens que leur donnent les Chinois.
Dans la mythologie grecque, les Cyclopes sont des géants dotés d'un seul oeil au milieu du front.
Les premiers Cyclopes (Cyclopes ouraniens) étaient fils d'Ouranos, le dieu du ciel, et de Gaia, la déesse de la terre. Craignant que ses fils ne lui prennent son pouvoir, Ouranos les refoula dans le ventre de leur mère (la terre).
On distingue quatre sortes de cyclopes :
Après que le Titan Cronos eut détrôné son père Ouranos, les Titans connurent une brève période de liberté, mais furent bientôt emprisonnés dans le Tartare, la partie la plus sinistre du monde souterrain.
C'est Zeus, le fils de Cronos, qui les délivra. Zeus et ses frères avaient en effet besoin de leur soutien dans la lutte qu'ils avaient engagé contre Cronos et les autres Titans.
Grâce notamment aux Cyclopes, Zeus et ses frères remportèrent la victoire. Pour remercier Zeus de les avoir libérés, les Cyclopes lui forgèrent des éclairs foudroyants, ainsi que le trident de Poséidon et, pour Hadès, dieu du monde souterrain, un casque qui le rendait invisible.
Les trois Cyclopes qui permirent à Zeus de remporter la victoire prirent les noms suivants :
Le Cyclope Polyphème projettant un rocher sur Ulysse
Ces trois Cyclopes furent tués plus tard par Apollon car il leur reprochait d’avoir fourni à Zeus la foudre avec laquelle le dieu suprême tua Asclépios, fils d’Apollon.
Les cyclopes forgerons sont les aides d’Héphaïstos, dieu boiteux de l’artisanat, du feu et de la métallurgie (Vulcain pour les Romains).
Cet habile forgeron était censé avoir élu domicile sur l’île volcanique de Lemnos. Plus tard les Romains le situèrent au cœur du volcan de l’Etna, en Sicile.
Les Cyclopes forgerons travaillent l’airain afin de fabriquer l’armure des dieux et des héros. Parmi ces Cyclopes, les plus célèbres sont Pyracmon « l’enclume » et Acamas « l’infatigable ».
Durant toute l'Antiquité, les Cyclopes gardèrent cette image d'habiles techniciens au service d'Héphaïstos.
Cyclope Polyphème. (mitko_denev))
Les Cyclopes bâtisseurs sont censés avoir édifiés les « murailles cyclopéennes » de Mycènes et Tirynthe.
Dans l'Odyssée, Homère présente une image très différente des Cyclopes. Lors de son éprouvant voyage de retour après la chute de Troie, Ulysse débarque sur une île habitée par les Cyclopes, probablement la Sicile.
Ceux-ci sont décrits comme « des brutes sans foi ni lois ». Ils élèvent des troupeaux de moutons.
Dépourvus de toute capacité technique, ces géants sont ici des bergers primitifs qui n’hésitent pas à dévorer les hommes qui pénètrent sur leur territoire.
Le Cyclope Polyphème, fils du dieu de la mer, Poséidon, commence par dévorer six des compagnons d'Ulysse et garde les autres enfermés dans une caverne afin de les manger plus tard. Mais Ulysse, qui a dit à Polyphème qu'il s'appelait « Personne », réussit à enivrer le monstre et à lui crever son oeil unique à l'aide d'un pieu enflammé.
Alertés par les hurlements de Polyphème, les autres Cyclopes entendent ce dernier leur dire que c'est « Personne » qui l'a frappé: ils en concluent que Polyphème est devenu fou et Ulysse parvient à s'échapper avec ses hommes en s'accrochant à la laine des moutons du Cyclope.
Polyphème
Les Cyclopes anthropophages d'Homère semblent avoir été les modèles de ces terrifiants géants qui ont peuplé depuis d'innombrables contes de fées et de livres pour enfants.
Les Centaures étaient des créatures mi-hommes mi-chevaux. Ils descendaient d'Ixion, le premier homme à avoir assassiné un membre de sa famille, et qui conçut le premier Centaure en s'unissant à une nuée à laquelle Zeus, le dieu suprême, avait donné la forme de son épouse, Héra.
Les Centaures vivaient en Thessalie, autour du mont Pélion, et étaient considérés comme des êtres sauvages, non-civilisés.
Ils entrèrent en conflit avec leurs voisins, les Lapithes : profitant du mariage de Pirithoos, le roi des Lapithes, ils avaient tenté d'enlever la mariée ainsi que d'autres femmes Lapithes. Les héros Thésée et Nestor prirent part au combat pendant lequel beaucoup de Centaures périrent.
Fils de Chronos, Chiron est un Centaure très différent. Contrairement aux autres Centaures, c’est un personnage bon et cultivé.
D’une grande sagesse, il se vit confier l'éducation d'un grand nombre de dieux et de héros.
Centaure (Musée d'Art de Sarasota, Floride). (Atelier Teee)
Héraclès, le plus grand des héros grecs, eut à plusieurs reprises maille à partir avec les Centaures. Un jour qu'il était l'hôte de Pholos, alors qu'il chassait le sanglier d'Érymanthe, le héros se plaignit qu'on ne lui servait pas de vin, alors même qu'une jarre de vin était entreposée dans la pièce.
Chiron était un centaure cultivé. (Alun Salt)
Pholos lui fit remarquer que Dionysos, le dieu du vin, avait décrété que cette jarre appartenait en commun à tous les Centaures. On ouvrit la jarre, et les autres Centaures, qui avaient senti l'odeur du vin, arrivèrent en foule. Une bagarre éclata alors, au cours de laquelle Héraclès abattit plusieurs Centaures de ses flèches empoisonnées. Son hôte, Pholos, mourut lui aussi, et l'une des flèches d'Héraclès atteignit même l'immortel Chiron. Ce dernier souffrit tellement de sa blessure qu'il préféra finalement renoncer à son immortalité.
Héraclès tuant le Centaure. (ConsciousVision)
Le Centaure Nessos (en latin Nessus) allait se venger par la suite d'Héraclès. Beaucoup plus tard, après avoir vainement tenté d'abuser de l'épouse d'Héraclès, Déjanire, et avoir été mortellement blessé par une flèche du héros, il conçut un plan machiavélique.
Thésée combattant un Centaure. (Sizemore)
Avant de mourir, il murmura à l'oreille de Déjanire qu'il pouvait lui donner un moyen infaillible de s'assurer de la fidélité de son époux. Il lui suffisait de recueillir le sang coulant de sa blessure chaque fois qu'elle aurait des doutes sur la fidélité d'Héraclès, elle n'aurait qu'à en enduire ses vêtements, et plus jamais il ne la trahirait. À l'insu d'Héraclès, Déjanire remplit donc un flacon du sang de Nessos, qu'elle mit soigneusement de côté.
Des années plus tard, dans un moment de doute et de jalousie, Déjanire mit en pratique le remède de Nessos. Les conséquences en furent dramatiques. Couverte du sang empoisonné de Nessos, la tunique d'Héraclès lui provoqua d'horribles brûlures et le héros mourut dans des souffrances épouvantables.
Centaure luttant contre un Lapithe . British Museum . (Cornfed1975)
Le centaure roman a perdu le tempérament primaire de son modèle grec. Il tire avec son arc une flèche vers le ciel pour montrer au fidèle ou au pécheur la voie à suivre.
C’est donc une version assagie du monstre original que l’on nomme également « centurelle » ou « hippocentaure ».
Cependant, il incarne toujours la séduction et le diable.