Date de création : 09.04.2012
Dernière mise à jour :
28.11.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
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Par Anonyme, le 23.09.2024
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Par Anonyme, le 08.09.2024
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Par Anonyme, le 26.06.2024
Le palais Brongniart, anciennement appelé palais de la Bourse, est un édifice périptère de style corinthien, qui accueillait la Bourse de Paris. Il est situé dans le quartier Vivienne, dans le 2e arrondissement de Paris.
Il a été conçu par l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813).
Ce site est desservi par la station de métro Bourse.
Historique du site
À la Révolution française, il est décidé de déménager du lieu qui hébergeait la Bourse de Paris au xviiie siècle, qui venait de vivre les grandes spéculations boursières sous Louis XVI.
La « commission des Cinq » donne l'ordre au général Jacques de Menou de Boussay d'occuper le couvent des Filles-Saint-Thomas, située dans la rue des Filles-Saint-Thomas, qui s'étend alors de la rue Saint-Augustin à la rue Notre-Dame-des-Victoires, car s'y réunit une « section sans cesse dénoncée à l'Assemblée nationale, dans les journaux, dans les cafés et les places publiques », comme « un repaire de modérés et de contre-révolutionnaires ». Le couvent est détruit et débute en 1807 la construction du palais Brongniart sur ses ruines. En attendant la fin de la construction, on déplace la Bourse, de la galerie Virginie à un hangar situé non loin de l'ex-couvent, dans l'enclos des Filles-Saint-Thomas, qui servait pour les décors de l'Opéra Le Pelletier, tout proche.
En 1807, Napoléon 1er confie la construction d’un édifice à l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813). Il souhaite mettre en place un emblème de la puissance et de l’accomplissement auxquels la France est parvenue. En effet, les triomphes de l’empereur sur les champs de bataille développent un véritable commerce européen. Il commande en 1808 à l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart un édifice à l’effigie du commerce : la Bourse de Paris. L’empereur espère ainsi instaurer un ordre dans l’économie du pays en centralisant l’ensemble des échanges économiques.
Cependant, A. T. Brongniart n’eut pas la possibilité de voir son œuvre achevée, mourant prématurément le 6 juin 1813.
Fontaine note le 8 juin 1813 dans son journal, sous le titre Mort de l'architecte de la Bourse :
« M. Brongniart architecte chargé de construire l'édifice de la bourse vient de mourir. Il laisse à terminer l'un des plus beaux et des plus importants du règne présent. La disposition générale du plan que l'on exécute est bonne, mais les détails n'ont pas été suffisamment étudiés. On a déjà fait quelques changements dans les distributions intérieures et le parti à prendre pour la décoration et la couverture de la grande salle n'est pas définitivement adopté. Plusieurs architectes se présentent pour remplacer M. Brongniart mais le ministre jusqu'ici n'a pas agréé leurs services. Il a fait offrir à mon ami Percier qui n'a rien demandé de le nommer. Cette préférence est due à M. Bruyère, mais Percier a refusé. »
Parmi les candidats à la reprise du projet, on compte François-Joseph Bélanger et Louis-Pierre Baltard.
C'est finalement Éloi Labarre (1764-1833) qui prit la succession de Brongniart et acheva l'édifice en novembre 1825.
Il a été inscrit monument historique par un arrêté du 27 octobre 1987
La construction du palais Brongniart fut une étape importante de l'histoire des bourses de valeurs. Lors de son inauguration, il porte au fronton « Bourse et tribunal de commerce ». Ce dernier y tient audience. Le bâtiment héberge aussi la Bourse de commerce, qui n’emménage dans ses locaux qu'en 1885.
Le 17 décembre 1856, un décret impérial fixe un droit d'entrée, perçu via des tourniquets aux angles de la grille d'enceinte. L'un des personnages importants du lieu, Rothschild, fulmine de devoir verser vingt centimes tous les jours pour entrer dans le palais6. Cinquante ans après sa construction, la Bourse de Paris devient la deuxième au monde après Londres et avec une tendance à l'internationalisation. Le péristyle qui entoure le bâtiment permet d'accueillir les coulissiers, qui font concurrence aux agents de change en négociant les valeurs étrangères comme les jeunes sociétés ferroviaires britanniques lors de la Railway mania, puis les mines d'or d'Afrique du Sud
Les cours du marché des actions au comptant sont gérés par informatique depuis 1987, dans les locaux des banques, hors du palais Brongniart. Ce dernier a ensuite hébergé pendant encore douze ans le marché à terme des contrats sur l'indice CAC 40, le Matif, jusqu'au 6 novembre 1998.
Le palais Brongniart est actuellement un lieu de conférences, congrès, séminaires, réceptions, déjeuners, dîners, cocktails, galas, salons, expositions. Géré auparavant par Euronext, il est aujourd'hui concédé à GL Events pour une durée de trente ans. L'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, a demandé à son ancien adjoint Éric Ferrand de conduire la mission de définition et de préfiguration de ce que pourra devenir ce site après 2009.
À la suite d'un accord entre GL Events et l'association Silicon Sentier, le 2e étage du palais Brongniart accueillit entre le 7 janvier 2011 et le mois de novembre 2013, des promotions de 12 start-ups pour 6 mois dans le programme Le Camping, le premier accélérateur de startups en France. Depuis octobre 2014, avec l'ouverture d'un nouvel incubateur et espace de coworking Le Planetic Lab, les start-ups ont à nouveau droit de cité au palais Brongniart.
De même, à la suite d'un accord entre GL Events et l'École européenne des métiers de l'Internet, le palais Brongniart accueille depuis l'automne 2011 les premiers étudiants de cette école nouvellement créée.
Le peintre Alexandre Denis Abel de Pujol (1785-1861), réalisa les décors du plafond, ainsi que Charles Meynier (1768-1832), peintures en grisailles représentant les différentes villes de France, complété d'une frise de guirlandes où sont représentées les différentes bourses d'Europe. Éloi Labarre (1764-1833) l'architecte décora la salle de réunions des agents de change. Le sculpteur Louis-Denis Caillouette (1790-168), réalisa les statues de La Justice et de L'Europe, l'Asie bas-reliefs au-dessus des portes, ainsi que de Jean-Baptiste Joseph De Bay (1779-1863). La voûte en grisaille par Auguste Vinchon (1789-1855), et Merry-Joseph Blondel (1781-1853).
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Le service des expéditions de la Librairie Hachette en 1880
Hachette Filipacchi Médias (HFM) est une filiale du groupe français Lagardère SCA spécialisé dans les médias. Avec 260 titres dans 34 pays, dont les hebdomadaires Paris Match et ELLE, c'est le premier éditeur mondial de magazines.
En décembre 2005, Hachette Filipacchi Médias recrute Bertrand Eveno, énarque, président-directeur général de l'Agence France-Presse depuis 2000, pour diriger le pôle « Image » du groupe, qui comprend notamment l'Agence Gamma et l'Agence Rapho. Après un « plan de sauvegarde de l'emploi » , Hachette Filipacchi Photos était racheté, l'année suivante, par le fonds d'investissement Green Recovery, spécialisé dans les « restructurations » et rachat d'entreprises en faillite.
Le 13 septembre 2006, Arnaud Lagardère, propriétaire de Lagardère SCA, a annoncé la « convergence » de ses filiales Hachette Filipacchi Médias et Lagardère Active (qui regroupe les radios, télévisions et les activités Internet de Lagardère SCA).
À cette occasion, le poste de PDG de HFM, jusqu'alors occupé par Gérald de Roquemaurel, est confié à Didier Quillot, PDG du groupe de téléphonie Orange France.
Selon les quotidiens Le Monde (édition datée 15 septembre 2006) et Le Figaro (14 septembre 2006), cette « convergence » serait le prélude à un rapprochement des activités presse et audiovisuel de Lagardère SCA.
En 2014, Lagardère vend Maison & Travaux, Le Journal de la maison, Première, Psychologies magazine, Campagne décoration, Mon Jardin & Ma Maison, Be, Auto Moto, Union, Pariscope, aux groupes Rossel et Reworld Media
Histoire
Elle est créée par Louis Hachette en 1826. Le 17 août, il achète la librairie Brédif et commence à publier en 1827
La société est rachetée par Matra (associé à Ténot & Filipacchi) en 1980. En 1997, le rapprochement de Hachette Filipacchi Presse et de Filipacchi Médias donna naissance à Hachette Filipacchi Médias
Publications en France
Titres édités en France
Parmi les magazines qui sont édités en France par Hachette Filipacchi Médias, on peut citer
Presse automobile/Presse sportive
Driven
Onze Mondial (cédé à Horizon Média)
Presse féminine/Presse familiale
ELLE
Elle à Paris (arrêté en 2007)
Isa (le dernier numéro a été publié en décembre 2007)
Jeune et Jolie (arrêté en 2010)
Top Famille Magazine (arrêté en 2007)
Parents
Presse people
France Dimanche
Ici Paris
Ohla ! (disparu en 2004)
Public
Presse masculine/people
Entrevue (Repris par La Société de conception de Presse, société qui édite le mensuel depuis sa création, et dirigée par Gérard Ponson, en 2007).
Choc
Guts (lancé sous forme hebdomadaire puis arrêté en août 2006. reprise sous forme bimensuelle en octobre 2006.)
L'Écho des savanes (arrêté en 2006, reprit en 2008 par Glénat)
Maximal (repris par la société éditrice du magazine Playboy)
Union
Presse généraliste
Paris Match
Match du Monde
Le Journal du dimanche
Presse de télévision
Télé 7 Jours tirage hebdo : 1 420 417 en 2010
Presse de décoration
Art & Décoration
Elle Décoration
Byzance
Presse jeunesse
Disney Hachette Presse, filiale de Hachette Filipacchi Médias et de Disney, édite notamment le Journal de Mickey et Picsou Magazine. Vendue en 2019 et renommée Unique Heritage Entertainment
Presse ludique
Télé 7 Jours 100 % Jeux
Télé 7 jeux
Presse culinaire
Elle à Table
Presse audiovisuelle
Photo
Première
Presse quotidienne
Les titres quotidiens de Lagardère SCA ont été vendus le 13 août 2007 au Groupe Hersant Média.
Groupe Nice-matin
La Provence
Suppléments
TV Hebdo
Version Femina (avec la Socpresse)
Distribution
Lagardère SCA possédait jusqu'en 2011 49 % de Presstalis, coopérative d'éditeurs chargée de la distribution de la presse au niveau national. Le groupe était son opérateur industriel. Presse écrite, vente au numéro.
Dans le monde
États-Unis : Hachette Filipacchi Media U.S. (site officiel )
Espagne : Hachette Filipacchi S.A.
Italie Rusconi Editore
Japon Hachette Fujingaho
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Actualité française
1902 | janvier |
21/01/02 | unification de l'heure de France. Tout le pays adopte « l'heure de Paris ». |
1902 | février |
05/02/02 | la journée de travail est limitée à 9 heures maximum pour les mineurs. |
1902 | mars |
24/03/02 | fondation du parti socialiste français (Jean Jaurès) par les socialistes réformistes. |
1902 | avril |
01/04/02 | Pierre Biétry fonde la Fédération nationale des Jaunes de France |
27/04/02-11/05/02 | victoire du Bloc des gauches aux élections législatives. |
1902 | mai |
24/05/02 | fondation du parti socialiste français. |
1902 | juin |
06/06/02 | le radical Émile Combes devient président du Conseil. |
07/06/02 | gouvernement Émile Combes (fin le 18 janvier 1905). |
27/06/02 | Le décret Combes fait fermer de plus de 2500 écoles confessionnelles en France. |
27/06/02 | La durée du temps de travail est réduite en France à 10 heures et demie par jour pour les hommes contre 12 heures depuis 1848. |
08/06/02 | renouvellement de la Triple-Alliance. |
1902 | juillet |
10/07/02 | signature des accords secrets Prinetti-Barrère entre l’Italie et la France. Les deux pays s’engagent à respecter la liberté d’action de chacun en Cyrénaïque-Tripolitaine et au Maroc. L’Italie gardera sa neutralité en cas d’agression directe ou indirecte de l’Allemagne contre la France. |
1902 se méfie | |
— Allons, à ton tour, ma petite... vas-y ! | |
— Non, Papa ; si on devient aussi vilaine que ça en un an, j'aime mieux pas entrer ! | |
(Achille Lemot, Le Pèlerin, janvier 1902) | |
27/07/02 | violences à Paris entre les tenants des écoles confessionnelles et leurs adversaires. |
1902 | août |
01/08/02 | le phénomène des vacances au mois d'août prend de l'ampleur en France. Symboliquement, la bourse de Paris clôt ses cotations une heure plus tôt pendant tout le mois. |
02/08/02 | décret du gouvernement Combes ordonnant la fermeture des congrégations en « situation irrégulière ». |
1902 | septembre |
26/09/02 | fondation du parti socialiste de France par les blanquistes et les guesdistes. |
29/09/02 | mort d'Émile Zola. |
1902 | octobre |
05/10/02 | funérailles d'Émile Zola. |
16/10/02 | France : première utilisation, par Alfred Bertillon, des empreintes digitales. |
Mesures anticléricales. | |
Congrès de Montpellier : la CGT développe une voie originale, indépendante des partis, entre réformisme et révolution. | |
Préparation du code du travail. | |
Montée en puissance des industriels Marius Berliet (constructeur automobile), Camille Poulenc (chimie fine) et des frères Michelin (pneumatiques) | |
Création de la société chimique L'Air liquide. |
Naissances | Décès | Identité | Profession | N |
11 janvier 1902 | 16 juin 1986 | Maurice Duruflé | organiste et compositeur | Fr |
29 mars 1902 | 14 octobre 1967 | Marcel Aymé | écrivain | Fr |
5 avril 1902 | 26 septembre 1983 | Maurice Ponte | physicien, membre de l'Académie des sciences | Fr |
9 juillet 1902 | M. Coudrat | Fr | ||
19 août 1902 | 28 février 1956 | Émile Buisson | malfaiteur | Fr |
18 mars 1823 | 30 avril 1902 | Xavier de Montépin | écrivain | Fr |
15 octobre 1836 | 8 août 1902 | James Tissot | peintre et graveur | Fr |
2 avril 1840 | 29 septembre 1902 | Émile Zola | écrivain | Fr |
Émile Buisson dit « Mimile » ou « Fatalitas », né le 19 août 1902 à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) et guillotiné à Paris le 28 février 1956, est un malfaiteur français.
Émile Buisson connaît une enfance difficile avec un père François Buisson qui fabrique des fours de boulangerie mais est un alcoolique doublé d'un mauvais payeur et une mère aliénée. Il a un frère aîné Jean-Baptiste, né en 1895, et trois sœurs Eugénie, Jeanne et Emma qui, sur ordre de leur père, doivent voler dans les fermes et les caves du village.
Déjà emprisonné à l'âge de seize ans pour de simples vols à la tire et pour détention d'arme, il collectionne en compagnie de son frère Jean-Baptiste des condamnations pour divers méfaits durant les dix années qui suivront. Appelé pour le service militaire, Émile est envoyé en raison de ses antécédents, dans l'infanterie coloniale au Maroc où il fait le coup de feu contre Abd el-Krim à Ouezzan. Blessé, il est décoré, pensionné et titulaire du cor de chasse, insigne qui distingue le meilleur tireur du régiment.
De retour à la vie civile, il reprend les braquages avec Jean-Baptiste. En 1931, les frères Buisson s'exilent à Shanghai, ville où ils passent cinq ans et ouvrent une « maison close ». Ils y rencontrent un gangster de Chicago qui les initie au banditisme moderne mais se font escroquer en essayant de mettre en place un trafic aux faux dollars.
De retour en France, ruiné, Émile Buisson renoue avec le crime. Il compte à son actif de nombreux braquages. Le fameux hold-up de l'agence du Crédit lyonnais de Troyes le 29 décembre 1937 dans lequel il vole 1,8 million de francs conduit cependant à son arrestation quelques mois plus tard, le 6 avril 1938, dans un hôtel de Lille. Profitant de l'exode de 1940, il réussit à s'évader durant un transfert4.
Émile Buisson rejoint le groupe du contre-espionnage français du commissaire Blémant. Le 24 février 1941, en compagnie notamment d'Abel Danos, Joseph Rocca-Serra et Jean-Michel (Jean-Baptiste) Chave (Chaves), il participe au braquage des encaisseurs du CIC rue Taitbout à Paris au cours duquel un des convoyeurs est tué.
Cette même année, il est interpellé sous un faux nom par la Feldgendarmerie qui le remet à la police française. Le 13 mai 1943, il est condamné par la cour d'assises de l'Aube aux travaux forcés à perpétuité pour le hold-up de Troyes. Il est transféré à la prison de la Santé à Paris en 1945. Il feint d'être atteint de graves troubles psychiatriques et est interné à l'hôpital psychiatrique pénitentiaire de Villejuif. Le 19 juin 1947, il tente une première évasion de Villejuif avec René Girier dit « René la Canne » mais Marinette, l'épouse de ce dernier, est trouvée en possession d'un pistolet automatique 6,35 mm, chargé de cinq balles. Une nouvelle tentative en compagnie de Girier réussit, le 3 septembre 1947. Mais alors qu'ils fuient en auto et sont à cinq kilomètres de l'asile, Buisson déclare à Girier : « Tu es trop tendre. Tu me gênes, descends », avant de l'abandonner à son sort sur le bord de la route.
Après le spectaculaire hold-up de l'Auberge d'Arbois et une course-poursuite avec les motards dès le 9 septembre, il devient l'ennemi public n°1 à la fin des années 1940, multipliant les braquages tous plus audacieux les uns que les autres et qui déconcertent les services de police.
Le commissaire Charles Chenevier, qui avait fait de l'arrestation de Buisson une affaire personnelle, confie alors le dossier à un jeune policier, l'inspecteur Roger Borniche qui infiltre le milieu et finit par capturer Buisson le 10 juin 1950 dans un restaurant, « La Mère Odue », située sur la RN13 à Claville dans l'Eure. Les policiers fournissent à un voyou de Fresnes une voiture et une planque, autant d'éléments qui manquent à Buisson qui prévoit le braquage de la poste d'Évreux, ce dernier s'alliant alors au voyou qui renseigne les policiers de ses intentions.
Trois ans d'instruction judiciaire seront nécessaires pour éclaircir les 36 meurtres et agressions attribués au gang de Buisson. Après avoir été condamné à la perpétuité, puis à mort, sa demande de grâce auprès du président René Coty est rejetée et Buisson est guillotiné le 28 février 1956 à Paris par le bourreau André Obrecht.
En 1975, Jean-Louis Trintignant a incarné ce gangster dans le film de Jacques Deray, Flic Story.
Les différentes versions de son arrestation
L'arrestation d'Émile Buisson a donné lieu à plusieurs versions qui ont créé un flou sur les circonstances exactes de cette opération de police du samedi 10 juin 1950. La première version fut livrée aux médias dès le lundi suivant, le 12 juin 1950, lors d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur. Cette version officielle sera plus tard contredite par d'autres versions présentes dans des mémoires ou dans des interviews données à des journalistes.
Outre Émile Buisson qui se tenait à l'office — et non dans la salle de restaurant —, se trouvaient donc dans l'auberge l'inspecteur Roger Borniche, son épouse Martine Borniche et le commissaire Gillard. Ainsi selon les versions, « Marlyse », en réalité Martine, est tantôt inexistante (version officielle) tantôt présentée comme une jolie brune accompagnant Roger Borniche (version Chenevier 1957) tantôt la fiancée ou encore la compagne de Roger Borniche (enquête journalistique de 1969) tantôt la maîtresse de l'inspecteur Borniche (version du film Flic Story (1975)). En réalité, il s'agissait de Martine Borniche, épouse du policier depuis 1941. Elle était chargée de donner le change et de surveiller les gestes de Buisson, les deux policiers lui tournant le dos pour ne pas éveiller sa méfiance.
Se tenaient à l'extérieur de l'auberge le commissaire Charles Chenevier et l'inspecteur Hours, prêts à intervenir.
Il était difficile, pour une administration publique, d'admettre qu'une femme ait pu directement participer à l'arrestation de l'ennemi public no 1 alors même qu'elle n'était ni policière, ni fonctionnaire mais simplement l'épouse d'un des deux policiers présents. Elle fut tout simplement gommée de la conférence de presse donnée par le ministère de l'Intérieur.
Sa présence fut pourtant décisive pour endormir la méfiance d'Émile Buisson, renseigner les policiers qui lui tournaient le dos et pour passer les menottes à Buisson lorsqu'il fut ceinturé par Roger Borniche.
Selon ce qui est dit à la conférence de presse, information reprise dans les quotidiens du 13 juin 1950, l'arrestation est menée par 3 membres de la Sûreté nationale (Gillard, Hours et Borniche) dans un restaurant de Boulogne-Billancourt (banlieue ouest de Paris). Dans cette version officielle, il est précisé que le commissaire Chenevier, connu du bandit, n'était pas entré dans le restaurant. Le commissaire Chenevier sera parfois plus tard présenté comme l'auteur de l'arrestation ce qui est démenti par toutes les versions y compris la version officielle.
Le quotidien La Liberté du mardi 13 juin 1950 relate les circonstances présumées de l'arrestation de Buisson telles qu'elles ont été servies aux médias :
« […] L'arrestation de Franck permit aux policiers de retrouver la trace de Buisson. Et, samedi, ils le retrouvaient à la porte de Saint-Cloud, au café des « Trois-Obus », que, depuis quelque temps il avait élu pour quartier général. De là ils le suivirent dans un restaurant de la même localité, où ils le laissèrent prendre son repas. Comme le commissaire Chennevier était connu du bandit, il vira à la porte tandis qu'ils faisait rentrer dans l'établissement le commissaire Gillard et les inspecteurs Hours et Borniche. Buisson achevait de déguster son café quand, soudain, les trois policiers bondirent sur l'homme et le ceinturèrent. La scène fut si rapide que le redoutable bandit n'eut pas même le temps de tirer le colt – chargé avec une balle dans le canon – qui était passé dans la ceinture de son pantalon. C'est encore vous, dit-il, quand il aperçut le commissaire Chennevier ? […] »
Ainsi la thèse officielle, malgré son travestissement, permettait d'établir quelques points intéressants :
Charles Chenevier n'était pas dans l'auberge mais à l'extérieur ;
Roger Borniche, lui, était bien à l'intérieur ;
le commissaire Gillard était à l'intérieur également ;
Buisson était armé, comme à son habitude, ce qui rendait l'intervention délicate et dangereuse.
Cette version était, toutefois, largement fausse :
l'arrestation de Buisson n'a pas été réalisée dans un restaurant de Boulogne-Billancourt, mais à l'auberge « la Mère Odue », près d'Évreux en Normandie ;
l'inspecteur Hours n'était pas présent dans cette auberge mais se trouvait à l'extérieur ;
n'étaient pas présents dans l'auberge, trois inspecteurs de police, à des tables différentes, mais seulement, et à la même table, deux inspecteurs de police et une femme qui était l'épouse de l'un d'eux ce qui finira par être reconnu ultérieurement ;
Buisson n'était pas un convive mais était hébergé par l'aubergiste.
Charles Chenevier était un commissaire de police à la Sûreté nationale, grande rivale de la Préfecture de police de Paris.
La Préfecture de police avait compétence sur Paris et l'ancien département de la Seine, tandis que la Sûreté nationale, située à Paris, rue des Saussaies dans les locaux du ministère de l'Intérieur, possédait une compétence nationale (y compris sur Paris et l'ancienne Seine).
Au sein de la Sûreté nationale existait un groupe nommé la Brigade de répression du banditisme. Elle était dirigée par le commissaire Charles Chenevier et avait pour équipe notamment le commissaire Gillard, l'inspecteur Leclerc, l'inspecteur Hours et l'inspecteur Borniche.
C'est cette équipe qui traqua les grands truands de l'après guerre et notamment l'ennemi public no 1, Émile Buisson, mais aussi son frère Jean-Baptiste, ou encore Francis Guillo, René Girier dit « René la Canne », etc.
Charles Chenevier était donc bien présent à cette opération en Normandie, mais il ne pouvait se montrer ni arrêter personnellement Émile Buisson qu'il connaissait pour l'avoir déjà interrogé.
La présence du commissaire Chenevier n'a jamais été contestée par quiconque, pas même dans Flic Story, l'ouvrage de son adjoint, pas plus que dans le film tiré de ses mémoires dont l'histoire est nécessairement romancée pour les besoins du public, lecteur ou spectateur.
Comme le précise Georges Moreas, un autre ancien et célèbre policier, sur son blog : « Roger Borniche n'a jamais prétendu écrire des documents, ni relater des dossiers. Il s'est contenté de raconter des histoires vraies, mais romancées […]. »
En 1957, Charles Chenevier donne une nouvelle version de l'arrestation à un journaliste américain venu l'interviewer.
Son récit porte le titre de J'ai coffré l'Al Capone français, par l'inspecteur principal Charles Chenevier de la police parisienne.
Dans cette seconde version, Charles Chenevier situe, cette fois, l'arrestation non plus à Boulogne-Billancourt mais à Paris dans un restaurant de Montmartre nommé « Les Trois Escargots ».
Il n'est plus question de trois inspecteurs présents à des tables différentes, mais de l'arrivée de deux hommes et d'une femme.
Cette version nouvelle se rapproche, cette fois, de la vérité historique en reconnaissant qu'il n'y avait pas 3 inspecteurs de police dans le restaurant mais seulement deux, dont « monsieur André », en réalité son adjoint Roger Borniche et une « jolie brune » (en réalité madame Martine Borniche).
Il reconnaît, une nouvelle fois, être arrivé après l'arrestation et être entré au moment où Borniche ajustait les menottes de Buisson :
« L'épilogue de cette longue poursuite a pour cadre « Les Trois Escargots », un minuscule restaurant de Montmartre doté d'un contingent exceptionnellement compact de garçons. Comme d'habitude, ils s'affairaient dans un bruit de vaisselle et d'argenterie.
« Des fraises à la crème », commanda un petit homme pâle et tiré à quatre épingles, assis à une table de coin face à la porte.
De sa main gauche, il ajustait nerveusement ses lunettes de soleil, mais sa main droite enfoncée sur la boutonnière centrale de son veston demeurait immobile.
De sa place il avait remarqué l'arrivée d'une conduite intérieure noire Delahaye et il avait vu deux hommes fort bien habillés et une jolie brune en sortir et pénétrer dans le restaurant.
C'est une bien belle voiture, fit-il observer au garçon pendant que celui-ci disposait devant lui les fraises et la crème. De riches clients, sans doute, ajouta-t-il en saisissant une cuillère de la main gauche.
D'un regard perçant, derrière ses lunettes, il fixait le clip de diamants que la jolie brune portait à l'épaule. Sous son veston, sa main droite demeurait immobile.
Une sonnerie de téléphone retentit dans le fond du restaurant. Le barman répondit et s'adressant à la foule, il appela : « On demande monsieur André ».
Un des deux hommes qui étaient descendus de la Delahaye se leva et se dirigea lentement vers la cabine téléphonique.
Passant derrière le petit homme coquet qui avait commencé à manger ses fraises, il saisit brusquement les bras du dîneur stupéfait et les tira à lui.
La cuillère à fraise et un gros revolver noir roulèrent sur le sol.
À ce moment, je me frayai un chemin par la porte à tambour et je pénétrai dans le restaurant. « Monsieur André », en réalité mon adjoint Roger Borniche, était en train d'ajuster une paire de menottes aux poignets du petit homme dont le visage s'était renfrogné. […] »
En 1969, André Larue, grand reporter à France-Soir, spécialisé pendant dix ans sur les affaires criminelles, mena une grande enquête sur les affaires traitées par le commissaire Charles Chenevier sur lequel il ne tarit pas d'éloges. En ce qui concerne l'arrestation de Buisson, il a pu réunir des indications précises sur l'arrestation qu'il relate sobrement.
La jolie brune est, désormais, devenue la « fiancée » de Roger Borniche. On y relate comment l'inspecteur Borniche est intervenu auprès d'un indic (Freddy) pour servir d'intermédiaire et localiser Buisson.
On y découvre, ce qui avait été passé sous silence par toutes les versions précédentes, que Charles Chenevier est intervenu auprès d'un aubergiste près d'Évreux pour héberger Émile Buisson. On y apprend comment la traque de Buisson a été opérée par Borniche et Chenevier. On y apprend également les raisons pour lesquelles la Sûreté nationale a prétendu que l'arrestation était intervenue à Boulogne-Billancourt : il s'agissait tant d'une mauvaise farce faite au service concurrent (la Préfecture de police de Paris, compétente sur Boulogne) que de ne pas compromettre l'hôtelier qui avait accepté d'héberger Buisson.
Sur l'arrestation d'Émile Buisson, on apprend que contrairement aux déclarations officielles de juin 1950, l'inspecteur Hours n'était pas dans le restaurant mais à l'extérieur avec Charles Chenevier et que seuls Roger Borniche et sa « compagne » (en réalité son épouse) étaient d'abord entrés dans l'auberge car : « étant le plus jeune, le plus souple et le plus costaud du groupe, c'est lui qui devait ceinturer Buisson de qui il était inconnu ». Le commissaire Gillard les a rejoints par la suite.
Dans cette enquête du journaliste — qui ne peut avoir été réalisée sans interview du commissaire Charles Chenevier, tant les détails (ignorés du grand public) sont précis — on retrouve les grandes lignes décrites, huit ans plus tard, par Roger Borniche dans Flic Story :
« Vers 13 heures, Borniche arrête devant l'hôtel la Delahaye qu'il a louée pour la circonstance. Il entre dans l'établissement au bras de sa compagne. C'est lui – il est le plus jeune, le plus souple et le plus costaud du groupe – qui doit ceinturer Buisson de qui il est inconnu.
Le commissaire Gillard pénètre à son tour dans la salle et s'installe à une table. Chenevier et Hours sont dans le jardin : Borniche s'accoude au zinc. Par la porte ouverte, il aperçoit Buisson, qu'il reconnaît aussitôt, attablé dans la cuisine. Ce n'était pas prévu.
L'inspecteur s'assied à sa table. Sa compagne feignant de se remaquiller, surveille Buisson dans son poudrier. Borniche cherche comment l'atteindre sans éveiller ses soupçons. Il a un éclair. Le téléphone est installé dans la cuisine. Il se lève et le plus naturellement du monde demande bien haut à téléphoner. La serveuse lui désigne le poste dans la cuisine. Il se dirige vers le combiné et demande un numéro à Deauville.
Buisson le regarde, l'écoute. Borniche lui sourit en dévidant son boniment.
— Allo ! Ici le docteur André. Je suis sur la route mais je serai en retard. Ne m'attendez pas pour les visites.
Pour qui connaît Borniche, il n'a rien pourtant d'un médecin mais Buisson ne se méfie pas.
C'est ma clinique, dit l'inspecteur à la patronne en raccrochant.
Il se dirige vers la salle et au moment où il passe derrière lui, il saute sur lui, le cloue sur la chaise, lui fait une clef au bras et immobilise le gangster qui bafouille :
— Mais qu'est-ce que vous me voulez ?
— Tu es fait Mimile, lui dit Borniche. Ne bouge surtout pas sans ça c'est ta fête.
Et c'est la compagne du policier, qui a suivi toute la scène, qui tire les menottes de son sac à main et les passe à Buisson. Après quoi, elle sort un sifflet de sa poche et lance trois coups brefs. Les autres policiers accourent.
— Ah, c'est encore vous, dit le gangster à Chenevier qu'il a reconnu immédiatement. Payez moi une fine.
Et les policiers finissent de déjeuner. Il y a des fraises au dessert.
C'est moi qui les ai cueillies, leur confie Mimile.
L'ennemi public n° 1 était tombé comme un vulgaire voleur de poules. »
— Borniche 1973.
Émile Buisson était donc hébergé en Normandie, dans une auberge près d'Évreux. L'arrestation est décidée mais s'avère délicate en raison du caractère particulièrement dangereux de l'homme. Charles Chenevier ne peut intervenir directement puisque Buisson le connaît. C'est Roger Borniche, son adjoint, qui sera chargé de l'opération. Il se rendra, dans une voiture de luxe, prêtée par un ami avocat, dans l'auberge, accompagnée de son épouse Martine et d'un ami (en réalité le commissaire Gillard) pour déjeuner. Les deux policiers resteront le dos à Buisson pour ne pas attirer sa méfiance, pendant que madame Borniche décrira tous les faits et gestes de Buisson qui se trouve à l'office. À un moment donné celui-ci a disparu, au désespoir des policiers… il était simplement parti dans le jardin cueillir les fraises commandées par les trois compères. Puis Borniche se lève et demande à téléphoner, ayant repéré que le combiné se trouve à l'office où se tient Buisson. Il se fait passer pour un médecin qui appelle sa clinique. C'est en revenant de téléphoner que Roger Borniche saute sur Buisson et le ceinture. Son épouse, qui gardait les menottes dans son sac à main, arrive et les lui passe, puis donne le signal convenu en sifflant pour appeler les policiers (Chenevier et Hours) qui attendent à l'extérieur et qui arrivent arme au poing.
En voyant des hommes armés entrer dans l'auberge, les paysans, alertés par des automobilistes qui passaient sur la RN 13, croyant à un hold-up, se ruent, armés de fourches, pour prêter main-forte à l'aubergiste. Finalement, le quiproquo sera vite dissipé, les policiers s'étant présentés.
Un haut fonctionnaire de la police américaine, en vacances dans la région et déjeunant dans l'auberge, assista à toute l'opération et fit signer des autographes à tous les participants, y compris Buisson.
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La Sud-Aviation SE 210 Caravelle est un avion de ligne biréacteur, destiné aux itinéraires court et moyen-courriers, produit entre 1958 et 1973 par la société française Sud-Aviation qui devient Aérospatiale en 1970. Premier biréacteur civil au monde produit en série, il présente la caractéristique, innovante pour l'époque, d'avoir les moteurs placés à l'arrière du fuselage et non dans les ailes comme pour le Comet, ou dans des nacelles subalaires comme c'est le cas pour le 707 de Boeing. Conçue pour remplacer les avions à moteurs à pistons tels que le Douglas DC-6, la Caravelle peut emporter, selon les versions, de 80 à plus de 130 passagers sur une distance maximale comprise entre 1 650 et 3 400 km.
La Caravelle est produite en plusieurs versions différentes, les premières recevant des réacteurs Avon, à simple flux, du motoriste britannique Rolls-Royce Limited. Des versions sont préparées spécialement pour le marché américain avec des moteurs General Electric, mais ne rencontrent pas le succès escompté. Il est de même pour les versions ultérieures, équipées de moteurs Pratt & Whitney JT8D.
Le premier prototype réalise son premier vol à Toulouse le 27 mai 1955 et Air France met en service le premier appareil de production, baptisé « Alsace », le 6 mai 1959, suivi par la Scandinavian Airlines System. Avec l'augmentation du trafic aérien dans les années 1960 et 1970, les compagnies se recentrent sur des avions plus gros et de nombreux appareils sont retirés du service ou transférés à des opérateurs charters. Dans les années 1980, les avions de ligne modernes rendent les Caravelle obsolètes et de nombreux exemplaires actifs sont ferraillés ou revendus en Afrique et en Amérique du Sud, où les compagnies ont rarement les moyens d'acquérir des avions récents. Les dernières Caravelle encore en service en Europe sont retirées à la fin des années 1990, quelques-unes continuant à voler au Congo et en Colombie au début des années 2000, la dernière étant retirée en 2005.
Bien que la Caravelle soit le premier jet proposé sur le marché court et moyen-courrier, elle sera rattrapée et dépassée par les Douglas DC-9 et Boeing 727 américains à plus grande capacité d'emport et à rayon d'action accru. Malgré vingt exemplaires vendus à United Airlines, elle reste cantonnée aux marchés européen et africain et ne remporte pas un succès commercial. Au total, la Caravelle est construite à 282 exemplaires. La dernière sortit des chaînes en 1973 ; 279 exemplaires d'entre elles sont livrés aux clients, les trois autres étant des prototypes.
Le 26 octobre 1951, la spécification est publiée par le Secrétariat général à l'Aviation civile et commerciale (SGACC), pour un avion moyen-courrier, pouvant relier les principales destinations européennes. Il fallait un avion capable de transporter 55 à 65 passagers et une tonne de fret sur des lignes de plus de 2 000 km, à la vitesse de 600 km/h pour 7 500 mètres d'altitude, et pouvant décoller en moins de 1 800 mètres et avoir une distance d'atterrissage d'au maximum 1 125 mètres, le type et le nombre de moteurs n'étant pas spécifiés. Plusieurs organismes français de construction aéronautique ont entamé des études de conception pour des aéronefs de cette catégorie, toutefois sans avoir les moyens pour financer la construction.
L'assemblage final du premier prototype débute à Toulouse en mars 1953, quatre mois avant que le contrat qui autorise la construction des deux prototypes ne soit signé. Le fuselage est terminé en mars 1954 et la voilure assemblée le même mois. Le projet d' Hurel-Dubois HD 45 est abandonné au mois de juin, ce qui laisse la Caravelle comme seule concurrente au concours lancé par le SGACC. L'assemblage de la cellule est terminé en novembre, et les essais de pressurisation ont lieu en décembre.
Le 21 avril 1955, une fois tout l'équipement installé et la peinture réalisée, la Caravelle 01 sort des ateliers et les essais d'ajustement débutent, avant l'arrivée des moteurs, le 27 avril. Le 13 mai, les réacteurs, des Rolls-Royce Avon RA-26 Mk.521, sont mis en marche pour la première fois depuis leur pose et installation, les essais de roulage débutant le 18 mai. Bien qu'initialement prévu pour le 31 mai, le premier vol est annoncé pour le 27 mai, après que des essais au sol soit achevés et des vérifications terminées.
Le 27 mai 1955, la Caravelle effectue son premier vol, décollant à 19 h 15, pilotée par Pierre Nadot secondé par André Moynet et accompagné de Jean Avril et Roger Béteille, pour un vol de 22 minutes. Pour ce premier essai, l'avion restant à basse vitesse, les volets de bord de fuite ne sont pas sollicités. Le lendemain, lors du deuxième vol, un problème est constaté sur ces volets, qui ne rentrent pas, un problème causé par la flexion de l'aile en vol. Des modifications mineures sont effectuées sur les mécanismes et le problème est résolu pour le 7e vol.
Des essais ont ensuite lieu au Centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge à partir du 16 juin. Après des essais jugés satisfaisants, la Caravelle est autorisée à être présentée lors du Salon du Bourget, sans toutefois avoir le droit de se poser sur l'aéroport. Au mois de septembre, l'appareil passe le cap des 100 heures de vol et en novembre, la compagnie Air France annonce son intention de commander 12 Caravelle. Le second prototype fait un premier vol, piloté par Léopold Galy, le 6 mai 1956, moins d'un mois après sa sortie des ateliers. Le 23 mai, après des essais de certification effectués à Brétigny-sur-Orge, la Caravelle 01 reçoit un certificat, pour l'utilisation par Air France, sans toutefois transporter des passagers. Jusqu'au 10 novembre 1956, des essais d'endurance ont lieu avec la compagnie, qui se montre satisfaite de la Caravelle
Dès janvier 1956, il avait été demandé à Georges Héreil de présenter la Caravelle à New York, au printemps 1957. Après l'accord d'un certificat de navigabilité restreint, la Caravelle 02 quitte Orly le 18 avril 1957, pour se poser à Dakar, après avoir fait escale à Casablanca. La traversée atlantique a lieu deux jours plus tard, et l'appareil se pose à Recife, au Brésil, avant de continuer jusqu'à Buenos Aires, atteint le 25 avril, pour y effectuer des vols de présentation. Le 2 mai, la Caravelle devient le premier biréacteur civil à se poser aux États-Unis, à l'aéroport de New York, qui portait le nom d'Idlewild.
Un arrêt a lieu à Culver City, pour permettre à l'avion d'être inspecté par Howard Hughes, qui montre de l'intérêt pour produire la Caravelle sous licence, par la Hughes Aircraft Company. Plusieurs compagnies aériennes sont également intéressées par l'avion, ces compagnies n'ayant recours qu'à des avions à hélices pour des vols moyen-courrier. Le 13 juin, l'appareil se pose à Seattle où sont effectuées des présentations en vol, avant de retourner à New York 5 jours plus tard. Des présentations ont également lieu au Canada, à partir du 20 juin, la Caravelle visitant Montréal et Toronto, avant son convoyage à Gander, sur l'île de Terre-Neuve. Le vol transatlantique de retour a lieu le 25 juin et dure 6 h 20, pour une distance de 4 100 km.
Le 28 juin 1957, la Scandinavian Airlines System signe un contrat pour 6 Caravelle, à la suite d'une présentation ayant eu lieu le jour même. En avril 1958, la Caravelle 02 est louée à Air France et SAS pour une tournée européenne. Le 4 juin, l'appareil sert au transport du président Charles de Gaulle à Alger. À son retour, le président déclare « la rapide, la sûre, la douce Caravelle », qui est utilisé comme slogan par Sud-Aviation.
Afin de vérifier la solidité de l'avion et sa résistance à la fatigue, deux autres cellules sont construites, pour des essais au sol. La première, mise en service fin 1957, est utilisée pour les essais statiques jusqu'à ce qu'elle soit détruite, au mois d'octobre 1958. La seconde cellule est utilisée pour des essais de fatigue, semblables à ceux réalisés sur le de Havilland Comet après la série de désintégrations en vol causées par la fatigue du métal. Le bassin construit pour ces essais permettait de reproduire un cycle en seulement trois minutes. En décembre 1958, les premiers essais débutent et 10 000 cycles sont atteints trois mois plus tard. Il faut attendre octobre 1960 et l'augmentation des charges de vol pour la rupture d'une aile, après plus de 100 000 cycles.
Le 5 avril 1958, la première Caravelle de production sort des hangars d'assemblage. Par rapport aux prototypes, ces appareils ont un fuselage plus long de 50 centimètres et disposent de moteurs plus puissants, des Rolls-Royce Avon RA.29, version améliorée des RA.26. L'appareil, immatriculé F-WHRA et peint aux couleurs d'Air France, effectue son premier vol le 18 mai, avec Pierre Nadot aux commandes.
Fait inhabituel pour un appareil de ligne civil, la première version de la Caravelle est équipée d'un parachute de queue pour assurer un freinage puissant à l'atterrissage sur des pistes courtes. Cet équipement sera souvent utilisé sur l'aéroport de Nice qui est construit sur un remblai en bord de mer, dans les années 1960, lorsque les conditions de vent sont défavorables.
Dans les semaines suivant le premier vol de la Caravelle III, le motoriste General Electric annonce son projet d'achat d'une Caravelle. La commande consiste en une Caravelle III, devant être livrée six mois plus tard, que General Electric souhaite remotoriser, avec ses propres réacteurs. La Caravelle, baptisée Santa Maria, est livrée le 18 juillet 1960, quatre jours après la date initialement prévue, et sa réception a lieu à l'aéroport de New York-Idlewild huit jours plus tard, en présence, notamment, de Donald Douglas. Durant un mois, une tournée a lieu à travers les États-Unis, opérée par Douglas, avant que la Caravelle ne soit livrée à General Electric, au mois de septembre. Les travaux visant à remotoriser la Caravelle durent deux mois, et les essais au sol ont lieu en décembre. Cette nouvelle version, appelée Caravelle VII, est équipée de réacteurs GE CJ805 et dispose d'un groupe auxiliaire de puissance. Le premier vol a lieu le 29 décembre 1960, à la base aérienne d'Edwards, et le programme d'essais en vol dure 5 mois, avant que l'avion ne retourne en France, pour une présentation au Salon du Bourget. Fin 1961, l'accord entre Sud-Aviation et Douglas expire, ce qui conduit le constructeur américain à développer le Douglas DC-9, reprenant de nombreuses caractéristiques de la Caravelle.
Dès le mois de janvier 1961, juste après le premier vol de la type VII, une version améliorée est annoncée, équipée des mêmes réacteurs. Désignée comme la Caravelle 10A, le prototype vole pour la première fois le 31 août 1962. Plusieurs compagnies américaines montrent de l'intérêt pour ces versions, motorisées avec des General Electric, dont notamment American Airlines et Continental Airlines. Toutefois, aucune commande n'est passée pour ces versions, les compagnies ayant préféré le Douglas DC-9 ou le Boeing 727. La Caravelle 10A, construite en un seul exemplaire, est finalement retirée en 1964, après des essais effectués au centre d'essais en vol.
Après l'échec du programme de Caravelle à moteurs General Electric, Sud-Aviation souhaite développer une version améliorée de la Caravelle, basée sur la cellule de la 10A, mais équipée de Pratt & Whitney JT8D. Cette variante est étudiée sous la désignation Horizon B, ou tout simplement Caravelle 10B. Un autre remplaçant du biréacteur, destiné également aux vols moyen-courrier, est étudié chez Sud-Aviation. Dès 1960, une Super-Caravelle quadriréacteur et supersonique est étudiée, visant à remplacer le biréacteur à long terme. Après l'accord engageant les français et les britanniques dans la conception d'un avion de ligne supersonique, le président de Gaulle suggère que le projet soit baptisé « Concorde ». La désignation, Super-Caravelle est ensuite utilisée pour l'Horizon B.
La Super-Caravelle présente des caractéristiques similaires à la Caravelle 10A, les deux versions ne différant que sur la motorisation. Sur la Super-Caravelle, les réacteurs General Electric CJ805-23C sont remplacés par des Pratt & Whitney JT8D, moins puissants, mais moins gourmands en kérosène. Désignée également Caravelle 10B3, la Super-Caravelle effectue son premier vol le 3 mars 1964, soit 18 mois après la type 10A. La Caravelle 10B3 ne rencontre toutefois pas le même succès que les Caravelle à moteurs Rolls-Royce Avon, seuls 22 exemplaires étant construits.
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Actualité française
1955 | février |
05/02/55 | chute du gouvernement Pierre Mendès France à la suite d’un débat sur la politique algérienne (2 février). L’attaque est menée par le député radical de Constantine, René Mayer, mais le MRP et les communistes se joignent à la droite pour refuser la confiance par 319 voix contre 273. |
23/02/55 | début du gouvernement Edgar Faure (2) (investit par 369 voix contre 210). |
1955 | mars |
11/03/55 | nouveaux renforts militaires en Algérie. 83 000 soldats français engagés dans le conflit algérien. Déploiement des premiers bataillons de parachutistes pour lutter contre les insurgés. |
1955 | mai |
20/05/55 | protocole d'accord entre le CEA, le ministère des Finances et celui des Armées pour la mise au point d'armes nucléaires françaises. |
Décret sur la création du Fonds de développement économique et social (FDES), chargé de la programmation et de l'orientation de l’ensemble des investissements d'Etat vers les régions. Ce fond assurera le financement de la politique d'action régionale de l'Etat et de la décentralisation industrielle. | |
26/05/55 | Codification des textes sur le domaine de l'Etat. Promulgation du décret n° 55-733 relatif au contrôle économique et financier de l’État avec la création du contrôle général économique, financier et industriel (CGEFI), chargé de l'évaluation et de l'information sur la situation économique des entreprises publiques. |
27/05/55 | adoption du IIe Plan; |
27/05/55 | premier vol de l'avion Caravelle à Toulouse. |
29/05/55 | convention franco-tunisienne accordant l'autonomie à la Tunisie. |
100 000 hommes déployés en Algérie. |
1955 | juin |
03/06/55 | autonomie interne de la Tunisie. |
11/06/55 | accident aux 24 heures du Mans, la Mercedes 300 SLR du français Pierre Levegh est projetée dans la foule, elle tua 82 personnes, c'est le plus important accident automobile de l'histoire. Par conséquent, Mercedes-Benz se retira de la compétition automobile. |
30/06/55 | Décret-loi sur les missions du FDES : Ce fond est destiné à faciliter l’exécution du plan de modernisation et la mise en œuvre de programmes d’action régionales. Ses actions ont des effets directs pour les entreprises (amélioration de la productivité, reprise d’activité…) et des effets externes (développement d’une région, d’un secteur d’activité...). |
Les aides accordées par le FDES prennent différentes formes : les prêts directs du Trésor public, consentis à des conditions plus favorables que celles du marché ; les subventions (primes spécifiques attribuées dans le cadre de la politique de l’emploi, de l’aménagement du territoire, et de la stimulation de la recherche et développement), les avantages, exonérations et le réductions fiscales. | |
Constitution des sociétés de développement régional (SDR) qui ont pour mission de contribuer à la création et au renforcement financier des petites entreprises régionales, par deux voies : la mise en place de prêts à moyen et long terme et les subventions de l'Etat. | |
L'impôt sur le sociétés passe à 38 %. |
1955 | juillet |
30/07/55 | troisième victoire de Louison Bobet dans le Tour de France cycliste |
1955 | août |
20/08/55 | multiplication des attentats en Algérie. |
21/08/55 | le président de Conseil déclare l'Etat d'Urgence en Algérie et fait passer les effectifs de l'armée de 50 000 à 100 000 soldats engagés. |
28/08/55 | début de l'affaire Robert Avril. |
1955 | septembre |
120 000 soldats et policiers déployés sur le territoire algérien contre le FLN. |
1955 | novembre |
29/11/55 | le gouvernement Edgar Faure (2) est renversé à la majorité absolue. |
1955 | décembre |
02/12/55 | Edgar Faure dissout l'Assemblée nationale en application de l'article 51 de la Constitution (deux gouvernements renversés à la majorité absolue en moins de 18 mois). |
06/12/55 | dans une interview à Paris-Presse sur les élections législatives de 1951, Henri Queuille résume le choix qui s’offrait au peuple français : « le communisme, la République autoritaire et le régime parlementaire » |
08/12/55 | formation du Front républicain par Guy Mollet, Pierre Mendès France, François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas. |
Économie et société | |
Création de 21 régions en France. | |
Depuis 1945, la masse salariale a augmenté de 9 %, la consommation des produits alimentaires de 27 % et celle des biens durables a doublé. Les consommateurs se focalisent sur les réfrigérateurs, les postes de télévision, les vêtements et les bijoux. Le PIB a augmenté de 33 %. Le déficit public se monte à 497 milliards de francs, mais les investissements publics atteignent 750 milliards de francs pour la seule année 1955. | |
La France connait son premier excédent commercial depuis la fin de la guerre. | |
28 % de prélèvements obligatoires. | |
Sortie du nouveau billet le 1 000 francs Richelieu. | |
Troisième semaine de congés payés. | |
Apparition des grands ensembles urbains. | |
Apparition des meubles recouverts de stratifié type « formica ». | |
305 000 tracteurs (996 000 en 1965). | |
La balance commerciale affiche un excédent de 61,4 milliards de francs. | |
279 000 logements mis en construction. 208 000 achevés. | |
Présentation de la Citroën DS au salon de l'automobile : capable de rouler sur 3 roues, elle est aérodynamique, dotée d'une suspension hydropneumatique, d'une assistance hydraulique de la direction, de l'embrayage et de la boîte de vitesses. C'est une révolution ! |
Guerre d'Algérie | |
L'armée poursuit ses opérations de pacification en Algérie. | |
83 000 soldats engagés sur le terrain. | |
Les premiers régiments de parachutistes sont déployés à Alger. | |
200 milliards de francs de crédits militaires pour financer le maintien de l'ordre en Algérie. | |
Au total, l'armée représente 1085 milliards de francs, soit 6,3 % du PIB. |
Naissances | Décès | Identité | Profession | N |
27 juin 1955 | Isabelle Adjani | actrice | Fr | |
28 décembre 1955 | Jean-Pierre Guéno | Fr | ||
11 juin 1955 | Jacques Lemaigre Dubreuil | Fr |
Déchets nucléaires. Une étude met en lumière des risques liés à l’enfouissement
Selon des chercheurs américains, le verre et la céramique utilisés pour confiner les déchets radioactifs se détériorent de façon significative. À terme, des radiations risquent de s’échapper des contenants.
Le conditionnement des déchets nucléaires que certains États comme la France prévoient d’enfouir profondément sous terre ne prend pas en compte une interaction entre certains composés qui pourrait accélérer leur dégradation, met en garde une étude publiée lundi 27 janvier.
Dans plusieurs pays, dont la France qui dispose du deuxième parc de réacteurs au monde, les déchets ultimes les plus radioactifs sont conditionnés dans des blocs de verre cristallisés coulés dans des cylindres d’acier inoxydable, une vitrification destinée à assurer le confinement de la radioactivité sur le très long terme pour des matières qui peuvent être radioactives pendant des dizaines de milliers d’années.
Mais une étude pilotée par l’université américaine de l’Ohio, publiée dans la revue Nature Materials, met en lumière le fait que la corrosion du verre ou de la céramique utilisés pour confiner ces déchets est « accélérée de façon significative » dans certaines conditions.
Risque de libération des radiations« C’est inattendu. Jusqu’à présent, on considérait que l’acier inoxydable était inerte, qu’il finirait par s’oxyder malgré son nom, mais que vis-à-vis du verre qui contient les radioéléments il ne jouait aucun rôle », a expliqué un des auteurs de l’étude Stéphane Gin, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en France.
Sur un temps long, quel que soit le lieu de stockage profond, l’eau finit toujours par remplir les vides, notent les chercheurs. Dans ces conditions, la corrosion de l’acier est accélérée, accélérant elle-même la dégradation du verre et le risque de libération des éléments radioactifs.
Et cette accélération est « importante », a commenté dans un communiqué Xiaolei Guo, auteur principal de l’étude. « Cela indique que les modèles actuels ne sont peut-être pas suffisants pour garantir la sûreté du stockage de ces déchets », a-t-il ajouté.
Mais l’étude ne donne pas d’éléments chiffrés sur le temps à partir duquel les colis pourraient devenir problématiques.
Des conclusions à relativiserD’autre part, l’étude se base sur les conditions environnementales du site de Yucca Mountain dans le Nevada, un temps envisagé par les Américains comme site de stockage en couche géologique profonde.
« La durée de vie et la stabilité du verre qui encapsule les radionucléides (sont) très dépendants de l’environnement, des conditions chimiques autour du colis, donc du site de stockage dans lequel on va les mettre », a souligné Stéphane Gin, assurant que les résultats « ne sont pas transposables directement » à d’autres projets comme celui de Cigéo en France.
Les conditions chimiques sur le site du Nevada « sont plus agressives » que celles du site choisi par la France pour stocker les déchets à 500 mètres sous terre à Bure (Est de la France), a-t-il assuré. Même si les conclusions pourraient ainsi être « moins défavorables », il a toutefois jugé opportun de se poser la question pour ce projet controversé dont les antinucléaires réclament l’abandon.
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Actualité française
1956 | janvier |
02/01/56 | élections législatives. |
Victoire du Front républicain (SFIO, radicaux). Effondrement des républicains sociaux (ex-RPF). Percée et montée du poujadisme avec l'entrée de ce mouvement au Parlement. Jean-Marie Le Pen, élu sous étiquette poujadiste, entre à l'Assemblée nationale comme le plus jeune député. | |
24/01/56 | fin du gouvernement Edgar Faure (2). René Coty propose à Mendès France de former un nouveau gouvernement. Celui-ci refuse et propose Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO. |
24/01/56 | décret instituant le Code de la famille et de l'aide sociale. |
25/01/56 | sortie de la Dauphine par Renault . |
L'effectif militaire français déployé en Algérie, initialement très faible (100 000 hommes), va grossir très rapidement sous la présidence de Guy Mollet avec l'appel du Contingent. |
1956 | février |
01/02/56 au 28/02/56 | vague de froid exceptionnelle. Les températures descendent sous les −20 °C dans une grande partie de la France. De gros dégâts se produisent dans les cultures. |
01/02/56 | investiture par 420 voix contre 71 du gouvernement Guy Mollet, le plus long de la IVe République (prend fin le 21 mai 1957). |
06/02/56 | Guy Mollet est accueilli par des tomates lors de sa visite en Algérie (épisode des "tomates d'Alger"). Celui-ci renonce alors à nommer le Général Catroux comme ministre résident, cédant devant la manifestation des Algérois. |
15/02/56 | incidents à l'Assemblée nationale lors de l'invalidation de députés poujadistes. |
25/02/56 | remplacement du général Catroux par Robert Lacoste au poste de ministre résidant en Algérie et instauration du collège unique. |
26/02/56 | arrêt de la Cour de cassation : Nul ne doit être passible de peine qu’à raison de fait personnel. |
28/02/56 | troisième semaine de congés payés; |
28/02/56 | exécution d'Émile Buisson, « ennemi public no 1 ». Né le 19 août 1902 à Paray-le-Monial, on lui reproche 20 meurtres et une centaine de hold-up au cours de sa carrière. Il avait été arrêté par l'inspecteur Roger Borniche. |
1956 | mars |
Une directive du ministère des Finances énonce : « La loi fiscale doit être appliquée. Nous ne pouvons envisager de mesure de clémence tant que se poursuivent les mouvements d'opposition fiscale » alors que les fonctionnaires s'attendent à une recrudescence des incidents lors des contrôles fiscaux ; les petits commerçants de l'UDCA faisant la chasse aux polyvalents. | |
Du pétrole est trouvé à Parentis et du gaz naturel à Lacq. | |
Les protectorats du Maroc et de Tunisie se voient accorder leur indépendance sans combat. | |
01/03/56 | France / Vatican : par une lettre, le pape Pie XII accorde sa bénédiction apostolique et une contribution financière personnelle pour la construction de la basilique souterraine, église Saint-Pie X de Lourdes, le chantier s'ouvre dès le 18 mars. |
08/03/56 | fondation de la Maternité heureuse par Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et Évelyne Sullerot |
12/03/56 | Le parlement vote par 465 voix contre 49 des pouvoirs spéciaux législatif au gouvernement pour maintenir l'ordre en Algérie. |
12/03/56 | Le Gouvernement Guy Mollet demande et obtient le vote des pouvoirs spéciaux : « Le gouvernement disposera en Algérie des pouvoirs les plus étendus pour prendre toutes les mesures exceptionnelles commandées par les circonstances, en vue du rétablissement de l'ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire ». |
12/03/56 | Le président du Conseil, Guy Mollet cosigne avec le ministre de la Défense, Bourgès-Maunoury, celui de la Justice, François Mitterrand, et Robert Lacoste — gouverneur général de l'Algérie — un décret relatif à l'application de la justice militaire en Algérie. Ce décret donne les pleins pouvoirs à l'armée. 250 000 hommes supplémentaires sont envoyés en Algérie afin d'assurer le « quadrillage » de la population que Robert Lacoste réclamait depuis son arrivée en Algérie. |
20/03/56 | la Tunisie et le Maroc accèdent à leur indépendance. Loi cadre Deferre amorçant la décolonisation de l'Afrique noire |
27/03/56 | vote du 2e plan pour la modernisation et l'équipement économique. La comptabilité nationale est utilisé comme base à l'orientation des investissements avec des recommandations applicables à des actions de base : la recherche scientifique, la diffusion des méthodes modernes dans l'agriculture, la spécialisation et l'adaptation des entreprises industrielles, la reconversion de la main-d'œuvre et l'organisation des marchés. Le plan prévoit une poursuite rapide de l'expansion économique. |
1956 | juin |
20/06/56 | emprunt national. |
23/06/56 | adoption de la loi-cadre Defferre qui instaure notamment le suffrage universel direct et le collège unique dans tous les territoires d’outre-mer. |
28/06/56-30/06/56 | 48e congrès national de la SFIO à Lille. |
30/06/56 | loi fiscale créant d'un Fonds national de solidarité visant à financer un revenu minimum pour les personnes âgées. Son coût, estimé à 140 milliards de francs français, est couvert par une majoration des impôts existants pour 110 milliards et par la création d'une Vignette auto (recettes supplémentaires de 32 milliards de francs), ce qui irrite les automobilistes déjà lourdement taxés par la carte grise et par la taxe sur l'essence d'un montant de 233 %. Le gouvernement rompt pour la première fois le principe d’universalité du budget en affectant directement les nouvelles recettes fiscales au financement exclusif du Fonds de solidarité. |
L'abattement sur l'impôt est étendu aux salaires hérités de la guerre, ce qui accroît considérablement les dépenses fiscales de l'Etat. | |
L'impôt sur le revenu est majoré de 10 % (taxe proportionnelle pour les bas revenus, majoration de 10 % de la surtaxe progressive pour les hauts revenus). Les droits de timbre sont majorés de 20 %. La taxe sur les opérations boursières et la taxe sur les alcools augmentent de 50 %. Les droits de succession deviennent imposables suivant un barème de 1 à 5 %. | |
La situation budgétaire du pays devient dramatique devant les engagements sociaux et militaires auxquels doit faire face la IVe République. Prévues à l'origine à 300 milliards de francs, les dépenses militaires du conflit algérien s’élèvent à plus de 600 milliards et en dépit de l’alourdissement de la pression fiscale, le besoin de financement de l'État se creuse. L’ensemble des dépenses militaires représente alors près de 1 400 milliards de francs courants sur un engagement budgétaire total de plus de 4 600 milliards de francs. |
1956 | juillet |
18/07/56-21/07/56 | XIVe congrès du PCF au Havre. |
Parmi les 2 000 000 de jeunes appelés sous les drapeaux pour partir en Algérie, le ministère du travail estime qu'il y a notamment 50 000 ouvriers spécialisés dont l'industrie et le bâtiment vont avoir beaucoup de mal à se passer. Il est envisagé d'augmenter la durée légale du travail pour compenser la pénurie de main d'œuvre si l'exode rural qui pourtant est conforme aux objectifs du troisième Plan de modernisation ne suffit pas à éviter de grosses tensions sur le marché de l'emploi. | |
400 000 hommes déployés en Algérie. |
1956 | août |
02/08/56 | l'alourdissement des dépenses militaires et le dérapage global des dépenses de l'État obligent au recours à de nouveaux prélèvements fiscaux. Majoration de l'impôt sur les sociétés (qui passe à 41,8 %), des droits de succession et de la TVA sur les produits de luxe (qui passe à 35 %). Ces mesures doivent accroître les recettes fiscales de 100 milliards de francs. Émission d'un nouvel emprunt de 150 milliards de francs. |
04/08/56 | le gouvernement crée une taxe sur les automobiles, la vignette, afin de financer les retraites. Elle sera supprimée par Laurent Fabius (2000). Cette taxe est contestée dès sa mise en œuvre à cause de son faible rendement (32 milliards de francs au lieu de 64), de son injustice (frappant tous les véhicules sans exception) et de son incidence économique contestable (chute des ventes de véhicules lors des premières années) |
09/08/56 | loi portant amnistie de certaines infractions commises en Tunisie. |
1956 | septembre |
10/09/56 | Guy Mollet se rend à Londres afin de proposer une union politique entre la France et le Royaume-Uni. |
Emprunt national sur les cours de la bourse, fixé au taux de 5 %, remboursable en 15 ans. | |
19/09/56 | Ouverture du premier Congrès des écrivains et artistes noirs à la Sorbonne |
1956 | novembre |
Maurice Moucheraud Champion olympique de la course par équipes (avec Arnaud Geyre et Michel Vermeulin) | |
07/11/56 | violentes manifestations anticommunistes à Paris pour protester contre l’intervention soviétique en Hongrie. Jean-Paul Sartre rompt avec le parti communiste français. |
21/11/56 | le Comité central du parti communiste approuve l’intervention soviétique en Hongrie. |
29/11/56 | mise en place du rationnement de l'essence. |
1956 | décembre |
03/12/56 | affaire Guy Desnoyers. |
26/12/56 | affaire Vincendon et Henry. |
la difficile lutte de la République française contre le FLN entraîne la mobilisation du contingent en métropole : 221 000 hommes supplémentaires déployés sur le territoire algérien. |
Économie | |
1 franc français de 1956 = 0,01709 euro de 2002 | |
En mai, le ministre de l'économie Paul Ramadier lance « l'emprunt du progrès » indexé sur la production industrielle nationale, avec un taux de base annuel de 5 % sur 15 ans, devant être augmenté de 0,5 % chaque fois que l'indice de la production industrielle gagne 1 %. L'emprunt est couvert en quatre semaines pour un montant de 80 milliards de francs (750 milliards d'euros). | |
La crise économique, couplée à la hausse des dépenses militaires et des investissements publics provoque un important dérapage des dépenses de l'État et du déficit qui passe de 495 à 770 milliards de francs. | |
En octobre, est lancé un autre emprunt national, indexé cette fois sur les cours de la bourse. Il rapporte 320 milliards de francs (2 990 milliards d'euros). | |
3 880 milliards de francs de recettes budgétaires | |
4 650 milliards de francs de dépenses de l'État, dont 30 % affecté à l'armée, 20 % au social, 20 % aux dépenses intérieures (instruction, justice...), 13 % aux investissements, 17 % à la dette |
Société | |
L'hiver est particulièrement rude dans le sud de la France, on mesure des températures allant jusqu'à −30 °C. Seul un tiers des oliviers survivront ; la plupart des moulins à huile ferment. | |
Création du fonds national de solidarité, minimum vieillesse alimenté par la Vignette automobile. | |
Création de l'Examen spécial d'entrée à l'université. | |
Le programme social du gouvernement Mollet accroît de 260 milliards de francs les dépenses de l’État. |
Guerre d'Algérie | |
1 405 milliards de francs, soit 7,5 % du PIB, sont affectées au financement des dépenses militaires dont 43 % est absorbé par le conflit algérien. | |
En l'espace d'un an, les effectifs déployés sur le terrain passe de 100 000 à 250 000 hommes avec l'appel du contingent. | |
Les dépenses militaires ont augmenté de 50 % en 2 ans et représentent 30 % du budget de l'État. | |
L'armée reçoit des pouvoirs spéciaux en Algérie pour lutter contre le terrorisme du FLN. |
La Renault Dauphine est un modèle automobile qui a été fabriqué par Renault dans l'usine de Flins (Yvelines) à partir de mars 1956 jusqu'en 1967.
La voiture fut conçue par le bureau d'études Renault dans les années 1950 pour épauler la 4CV.
Cette voiture fut la plus vendue en France de 1957 à 1961 et la première voiture européenne fabriquée en Argentine (1960 - 1970). Au Brésil elle a été fabriquée par « Willys Overland do Brasil » de 1959 à 1968. Toutefois, Renault connut un échec lors de sa commercialisation aux États-Unis en négligeant trop la qualité de fabrication, les services après-vente et la disponibilité des pièces détachées
Il s'agit d'une petite berline à 4 portes à moteur arrière placé en porte à faux en arrière de l'essieu, qui fut ainsi nommée car la « reine des ventes » était alors la 4CV. La Dauphine fut conçue par l'ingénieur Fernand Picard et dessinée avec l'aide du styliste italien Ghia, notamment pour l'intégration des 2 entrées d'air pour le refroidissement du moteur, situées en avant des deux ailes arrière juste derrière les portes arrière. La roue de secours est logée derrière un portillon sous le coffre à l'avant.
Plusieurs déclinaisons de série de la Dauphine furent produites :
Une version plus cossue : l'Ondine.
Une version sportive : la Dauphine Gordini.
Un coupé et un cabriolet : les Floride et Caravelle.
Un modèle pour la course (homologué sur la route) : la Dauphine 1093.
Caractéristiques de base (modèle 1956)
Carrosserie acier monocoque autoporteuse.
4 roues indépendantes, roues en acier embouti, pneus de dimension 135×380.
« Moteur Billancourt » 4 cylindres en ligne de 845 cm3, longue course 58 mm × 80 mm de 26 ch DIN.
Bloc moteur en fonte et culasse alu.
Boîte de vitesses à trois rapports : 2e et 3e synchronisées.
Électricité alimentation batterie 6 volts, chauffage à air pulsé.
Freins à tambour à commande hydraulique sur les quatre roues sans assistance.
Vitesse maximale de 111 km/h, consommation d'environ 6,5 litres aux 100 km.
Modèles
Il s'agit de la Dauphine normale (type Mines R1090) :
Évolutions :
Modèles 1956 :
Jantes étoile identiques aux 4CV.
Sièges en drap à rayures.
Monogrammes Renault et Dauphine en aluminium sur les ailes avant.
Mai-juin 1957 : Remplacement des roues étoiles au profit de roues à jante pleine en tôle emboutie, chauffage Sofica à eau chaude et ventilateur électrique remplaçant le modèle à air pulsé et volets.
Modèles 1958 : Suppression de la baguette centrale du capot avant.
Modèles 1959 : Tissus des sièges « scoubidou » chiné.
Modèles 1960 :
Nouvelle suspension Aérostable avec des coussins d'air supplémentaires en butée.
Modèles 1961 :
Clignotants latéraux supprimés et remplacés par deux feux ronds sous les projecteurs. À l'arrière, les clignotants sont intégrés aux feux rouges.
Nouveaux tissus de siège pied-de-poule et simili cuir.
Nouveau cache-radio marqué Dauphine.
Modèles 1963 :
Suppression du monogramme sur les ailes avant.
Monogramme Renault à l'arrière droit.
Suppression de la baguette en aluminium poli sur la trappe de la roue de secours.
Jantes ajourées.
Planche de bord et volant en noir mat.
Moteur poussé à 28ch.DIN pour 115km/h Modèles 1964: Quatre freins a disque
Renault fait appel à Amédée Gordini pour réaliser une version plus performante. Le « Sorcier » fait alors une petite préparation, ainsi naît la Dauphine Gordini (type R1091) en 1957.
La puissance du bloc passe à 33 ch DIN et la vitesse de pointe à 126 km/h grâce à une nouvelle culasse, à l'augmentation du taux de compression ainsi qu'à l'utilisation d'un carburateur de 32 mm, de ressorts de soupapes plus durs et de conduits d'admission-échappement agrandis. Les premières modifications apportées par Amedée Gordini (culasse à sortie verticale) ne seront toutefois pas conservées sur le modèle de série pour des raisons de coût.
La boîte passe à quatre rapports et la caisse est légèrement rabaissée. Les pneus sont de dimension 145x380 au lieu des 135x380 standards.
Le moteur gagnera trois chevaux sur les modèles 1960. La Dauphine Gordini figurera au catalogue de l'été 1957 à 1963 et réapparaîtra en 1965.
La Floride est un dérivé cabriolet à deux portes basé sur la plateforme de la Dauphine Gordini.
Pour les modèles 1961 et 1962, il existe une version mieux présentée (moquette, planche de bord noir mat, volant de type Floride) nommée Ondine. La plupart des améliorations seront ensuite intégrées aux autres modèles. L'Ondine (type R1090A) bénéficie d'une boîte de vitesses à quatre rapports et de sièges avant à dossier inclinable.
La Dauphine 1093 (type R1093) est la version compétition de la Dauphine. Elle a été fabriquée entre novembre 1961 et avril 1963 à 2140 exemplaires en deux séries (En 1961-1962 1650 véhicules et en 1963 490 véhicules) Les deux séries ont été équipées du même moteur Gordini amélioré. Les véhicules de 1962 et 1963 se différencient par des détails de finition (En particulier par la couleur de la carrosserie blanc Réjane en 1962 et blanc-gris Valois en 1963 ainsi que par la couleur de la planche de bord).
Extérieurement, la 1093 se différencie de la Dauphine Gordini par ses projecteurs avant de gros diamètre (180 mm) empruntés à la version USA, ses deux bandes bleues (toile adhésive) collées dans l'axe du véhicule et son sigle 1093 sur le capot arrière ainsi que sur l'aile avant droite pour la série 1962. La planche de bord est en métal de couleur beige anti-reflet pour la version 1962 et noir givré pour la version 1963. Les deux versions possèdent un compte-tours mécanique (entraîné par une prise sur l'allumeur) de marque 'Jaeger' avec zone d'alerte jaune et rouge à partir de 5500 tr/min et 6000 tr/min et un compteur de vitesse (tachymètre) spécifique gradué jusqu'à 180 km/h.
Le moteur des 1093 est le moteur de la Dauphine Gordini dont la puissance a été portée à 49 CV DIN (au lieu de 36 CV). Cette augmentation de puissance a été rendue possible par le montage de pistons à tête bombée (taux de compression augmenté à 9,1), un carburateur double corps Solex inversé type 32 PAIA 3, un arbre à cames spécifique par modification de la phase admission, un travail sur la culasse (diminution de sa hauteur à 93.5 mm et un volume des chambres réduit à 25 cm3 au lieu de 27.3 cm3), les soupapes sont à doubles ressorts et il est monté une tubulure directe d'admission - échappement de marque Autobleu. Pour faire face à cette augmentation de puissance les pignons de distribution sont renforcés ainsi que l'embrayage (Ferodo type PKH 5/2). Le radiateur de refroidissement est à faisceaux de cuivre au lieu d'être en acier. La 1093 était vendue pour une vitesse maximale de 140 km/h.
La 1093 est équipée d'une boite de vitesses spécifique à 4 vitesses (dont 3 synchronisées) dérivant de la boite standard 318 de la Gordini (4e légèrement plus longue).
Le système de freinage est celui d'origine à tambours, mais la tenue à chaud du freinage est améliorée par le montage de tambours avant spécifiques à ailettes de refroidissement.
La suspension est celle des Dauphines exports type « mauvaises routes » mais avec des ressorts plus courts. La suspension 'mauvaises routes' se caractérisait par l'adoption de ressorts de suspension avant à plus fort tarage, une barre de torsion avant de 12 mm au lieu de 8 mm et le montage d'une barre anti-rapprochement du train avant. L'équipement 'mauvaises routes' comprenait également le montage d'une tôle de protection du réservoir de carburant.
La 1093 est la seule Dauphine (hors les versions à embrayage semi-auto « Ferlex » et automatiques « Jaeger ») à avoir été commercialisée en France avec un équipement électrique en 12 volts semblable aux versions exports (USA) au lieu des 6 volts d'origine.
Malgré son caractère très sportif pour « monsieur tout le monde », la 1093 « de série » ne pouvait pas être compétitive sans avoir été préparée. La préparation se résumait à modifier et à polir la mécanique existante car le nouveau règlement sportif en vigueur dès 1960 interdisait toutes augmentations de cylindrée ainsi que les changements de pièces. Ferry s'occupa de nombreuses Dauphine 1093 de compétition qui devenaient des « 1093 améliorées ».
La 1093 est la plus recherchée de toutes les Dauphines. Aujourd'hui, on estime qu'une grosse centaine de 1093 ont survécu dont la moitié sont en état de marche. On ne connait qu'une seule Dauphine 1093 parvenue à ce jour (2016) en parfait état de fonctionnement dans son état d'origine sans avoir été restaurée (Peut-être en existe-t-il d'autres au fond de garages ou de collections privées ?)
En 1962, la Dauphine 1093 s'est illustrée au rallye Tour de Corse. Cependant, son lancement tardif et les modifications trop modestes n'ont pas permis une longue carrière sportive. La 1093 reste une voiture attachante qui assure la transition entre les artisanales 4CV 1063 et la R8 Gordini qui révolutionnera la compétition automobile « tourisme de série ».
Pour les modèles 1964 et 1965, la Dauphine Gordini est remplacée par la Dauphine Export (type R1094) à la finition identique au moteur normal de 28 ch DIN et une boîte de vitesses à quatre rapports synchronisés. Comme la nouvelle Dauphine normale (type R1094), elle est équipée des quatre freins à disques de la R8. À partir des modèles 1966, la Dauphine Gordini type R1095 est la seule Dauphine à subsister jusqu'à la suppression de la série fin 1967. Le nom Gordini n'apparaît plus sur la carrosserie.
En France, alors que la présentation officielle de la Dauphine a lieu le 6 mars 1956, quelques exemplaires sont immédiatement envoyés aux USA pour une présentation fin mars 1956 au New York Motor Show et la commercialisation des Dauphine commence pour atteindre 1.700 véhicules en cette première année de lancement.
Ces premières Dauphine sont très proches de leurs sœurs françaises. La finition se veut cependant plus luxueuse, les habitudes de conduite américaines et la législation imposent quelques modifications. On peut ainsi noter : un taux de compression plus élevé 8/1 contre 7.25/1, une tubulure AD-ECH directe Autobleu, une commande des codes-phares au pied, des baguettes décoratives supplémentaires sur la carrosserie, un capitonnage intérieur sur les passages de roue, un tachymètre en miles, un éclairage de la plaque de police renforcé mais surtout l'adoption de phares avant type sealed beam de gros diamètre (7 pouces soit 180 mm). Par contre, sur ces premiers modèles, le circuit électrique demeure en 6 volts. Les pare-chocs, le système de chauffage et le filtre à air restent également similaires aux modèles français.
Ce n'est que l'année suivante en 1957 (présentation officielle le 22 mai 1957 à New York) que la Dauphine s'américanise par l'adoption de pare-chocs renforcés (spécifiques et caractéristiques des modèles USA), de clignotants et feux de position reportés sur l'avant et l'arrière du véhicule (en France à partir de 1960), d'un nouvel éclairage de la plaque de police arrière, d'un filtre à air par bain d'huile renforcé (système compound).
De 1958 à 1959, année ou la vente des Dauphine atteint son apogée aux USA avec 91.073 exemplaires, la Dauphine va continuer son évolution pour mieux satisfaire les conditions d'utilisation américaine. Les modifications les plus notables seront le passage au circuit électrique 12 volts fin 1958, l'adoption en équipement standard d'un chauffage 'grand froid' (extremely cold winter equipment) fin 1959.
Ce n'est donc que fin 1959 que la Dauphine USA aura terminé sa mutation qui lui aura permis de passer d'un modèle européen légèrement modifié à une version vraiment spécifique. Malheureusement, cette mutation s'est avérée trop lente, et l'inadéquation des Dauphine aux conditions climatiques nord-américaines et l'introduction sur le marché de véhicules compacts américains vont entraîner une mévente. Cependant, les Dauphine continuent d'arriver par centaines et sont stockées sur les ports. L'année 1960 marque la prise de conscience du problème américain mais il est trop tard et la Régie Renault est confrontée en France de ce fait à de très graves difficultés. En 1961, des Dauphines seront rapatriées en Europe pour être reconditionnées et mises en vente. Certaines de ces Dauphines auraient servi de base pour la construction de la version compétition R 1093.
A partir de 1960, la Dauphine américaine (à quelques détails près) n’évoluera plus qu'en fonction des modifications apportées aux Dauphine françaises. La version plus luxueuse 'Ondine' sera commercialisée à partir de 1961 aux USA sous le nom de 'DELUXE'.
La Dauphine sera commercialisée aux USA comme en Europe jusqu'en 1967 avec les modèles R 1094 et R 1095.
La version R 1091 Dauphine Gordini « américanisée » sera également exportée aux USA.
Suivant l'exemple de Fiat qui avait créé SEAT en 1950, la Régie Renault signe en 1953 un accord de coopération avec le constructeur espagnol FASA pour assembler dans son usine de Valladolid des Renault 4CV avec des carrosseries fabriquées par la carrosserie Cointra, le moteur par la Sociedad Nueva Montana installée à Santander et les boîtes de vitesses par ISA à Séville
En 1965, grâce à un assouplissement des règles espagnoles, la RNUR prend une participation de 49,9% dans FASA qui est renommée Fasa-Renault.
Au total, la production des modèles Dauphine, Ondine et Gordini, de 1959 à 1967, a atteint un total de 125.912 exemplaires dont :
41.812 Dauphine, produites de 1958 à 1964,
39.179 Ondine produites de 1962 à 1965,
44.861 Gordini produites de 1961 à 1967.
Le constructeur italien Alfa Romeo a fabriqué sous licence la Dauphine de 1959 à 1964. Les voitures, assemblées dans l'usine Alfa Romeo de Portello, près de Milan, possèdent un équipement électrique Magneti-Marelli en 12 volts, des feux spécifiques, quatre freins à disque (1965-1966) et le logo « Alfa Romeo Dauphine »(1959-1966) ou « Ondine Alfa Romeo » (1962-1964). Une Alfa Romeo Ondine fut mise en vente par ArtCurial, lors du salon Rétromobile 2014.
Au total ce sont 71.841 exemplaires Alfa Romeo Dauphine qui ont été produits
La Régie Renault sine en 1959 un accord de coopération avec Industrias Kaiser Argentina - IKA, pour la fabrication sous licence de modèles Renault. La production de la Dauphine débute en juillet 1960 avec l'assemblage de la première Dauphine adaptée aux réseau routier local. Une version plus musclée apparaît en fin d'année, nommée Gordini. Puis viendront la Frégate et l’Ondine. À partir de 1966, la Régie Renault ayant pris une participation majoritaire dans la société, elle sera renommée IKA-Renault.
Production totale de la Dauphine de 1960 à 1970 : 88.335 exemplaires dont 53.643 Dauphine de 1960 à 1966 et 34.566 Gordini de 1960 à 1970.
L'inventeur Français Gérin fabrique une Dauphine équipée du dispositif "roue de sécurité gerin". Le modèle est breveté. Ces Dauphines sont dessinées et assemblées en Bourgogne, Côte d'Or. Il ne subsiste qu'un unique exemplaire.
La Dauphine servira aussi de base à une tentative de voiture électrique, conçue en partenariat avec Linus Pauling. Ce sera un échec à l'époque, du fait de la faiblesse du rapport poids/puissance des batteries au plomb.
Compétition/préparation
La Dauphine est dans les années 1950, 1960 et même 1970, l'une des voitures les plus utilisées en compétition. Elle a permis à de grands pilotes de se faire connaître, comme Larrousse par exemple. Certes, la voiture est familiale, mais grâce à quelques préparateurs, elle a pu être compétitive en course.
Pierre Ferry est un ingénieur, passionné de sport automobile qui court déjà en 4CV à l'époque. Avec l'arrivée de la Dauphine Gordini, il change de monture et en profite pour faire quelques modifications :
arbre à cames spécifique dont le fameux n°12 ;
pipe d'admission de 30 mm de diamètre au lieu de 28 d'origine ;
ressorts de soupapes plus durs ;
pistons de 60 mm de diamètre au lieu de 58 mm.
Ces modifications permettent à la Dauphine d'atteindre une vitesse de 145 km/h au lieu des 126 km/h de la Gordini.
Ferry a même construit pour la Dauphine des moteurs de 1 000 cm3 sur la base du moteur d'origine. La nouvelle puissance de près de 80 ch permettait d'atteindre les 180 km/h. Il a aussi conçu un grand nombre de pièces comme des carters d'huile ou des arbres à cames.
En 2008, l'entreprise Ferry Developpement réalise toujours des préparations automobiles pour la compétition.
Dauphine spéciale à moteur 1063 (voir 4CV 1063) avec une boîte à cinq vitesses : Vainqueur du 1er Tour de Corse en 1956, équipage féminin Gilberte Thirion et Nadège Ferrier (également 2e : Maurice Michy/ Jacques Rambaud) ;
Dauphine spéciale : Vainqueur du Rallye des Tulipes en 1957 ;
Dauphine Gordini : Vainqueur du rallye de Monte-Carlo et du Tour de Corse en 1958, avec pour les deux épreuves l'équipage Jacques Féret et Guy Monraisse (Corse : 2e Claude Storez/Maurice Foulgoc, 3e Jean Guichet/Robin, 4e Jean Vinatier/Roger Masson - Gordini Spéciale) ;
Dauphine spéciale : Vainqueur au Tour de Corse en 1959, pilotée par Pierre Orsini et Jean Canonici ;
Dauphine spéciale : Vainqueur de Liège-Rome-Liège en 1959 ;
Dauphine spéciale : Vainqueur de la Coupe des Alpes en 1959 ;
Dauphine spéciale : Triplé au Rallye de Côte d'Ivoire en 1959;
Dauphine spéciale : Vainqueur du rallye féminin Paris – Saint Raphael en 1961 ;
Dauphine spéciale : Vainqueur du rallye d'automne de La Rochelle en 1961 ;
Dauphine 1093 : Vainqueur au Tour de Corse en 1962, pilotée par Pierre Orsini et Jean Canonicci ;
Dauphine 1093 : Vainqueur du rallye de Grasse Fleurs et Parfums (Rallye Grasse-Alpin) en 1962;
Dauphine 1093 : Championnat de France des rallyes (Tourisme) avec Bernard Consten (et Jaguar Mark 2).
Au cinéma
Bande à part 1964
Le Petit Nicolas
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