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nicole aniston
Par Anonyme, le 26.10.2024
jeu le trouve très joli
Par Anonyme, le 23.09.2024
coucou.il pleut encore et encore.l automne arrive a grand pas .passe une douce soirée.musiqu e à retrouver che
Par Anonyme, le 08.09.2024
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Par han.t, le 03.09.2024
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Par Anonyme, le 26.06.2024
Actualité française
1961 | mars |
02/03/61 | acquittement des accusés présents au « procès des barricades ». |
1961 | avril |
07/04/61 | premiers tracts de l'OAS. |
11/04/61 | de Gaulle évoque le futur de l’Algérie en tant qu’État-nation ; |
11/04/61 | création du Front algérien d'action démocratique (FAAD), organisation fantoche contrôlée par la SDECE. |
21/04/61 | tentative de putsch des généraux Challe, Salan, Jouhaud et Zeller à Alger (du 21 au 26 avril) : de Gaulle prend les pleins pouvoirs. |
1961 | mai |
20/05/61 | ouverture des premiers pourparlers de paix à Évian entre une délégation du gouvernement français, conduite par Louis Joxe, et une délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). |
31/05/61-02/06/61 | visite en France du président Kennedy. |
Mai et juin : dans un contexte d'exode rural, les agriculteurs restants ont agrandi leurs exploitations, ont investi pour se mécaniser et par conséquent se sont endettés fortement. La surproduction fait chuter les cours de la pomme de terre, du chou-fleur et de l'artichaut et s'ensuivent en Bretagne des troubles graves — des légumes enduits de gazole sont déversés dans les rues de Pont-Aven le 27 mai, ville près de laquelle des urnes électorales sont brûlées le 4 juin, et alors que la colère est particulièrement vive dans le Haut-Léon et le Trégor, la sous-préfecture de Morlaix est brièvement occupée le 8 juin — une radicalité qui s'exprime d'autant plus après l'arrestation, le soir de ce dernier débordement, des leaders paysans Alexis Gourvennec et Marcel Léon. Des lignes téléphoniques sont sabotées. La vague de manifestations s'étend à travers la France. Le gouvernement de Michel Debré est amené à entendre ce mécontentement. Le 22 juin, la relaxe par le tribunal de Morlaix des deux interpellés, suivie de leur libération, contribue à ce que s'apaise progressivement le conflit. |
1961 | juillet |
Mise en service du Mirage III qui permit à la France d'être le premier État européen à posséder des avions de chasse pouvant dépasser Mach 2. | |
01/07/61 | mort de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline. |
12/07/61 | de Gaulle se prononce pour un État algérien mais aussi pour une partition du territoire afin de pouvoir regrouper les pieds-noirs. |
Décret créant le Conseil supérieur du plan, chargé de planifier les investissements économiques de l'État. | |
16/07/61 | 2e victoire de Jacques Anquetil dans le Tour de France. |
20/07/61 | Wallis-et-Futuna devient un territoire d'outre-mer. |
1961 | septembre |
08/09/61 | attentat manqué contre le général Charles de Gaulle à Pont-sur-Seine, sur la route de Colombey-les-deux-Églises. |
1961 | octobre |
17/10/61 | Manifestation d'Algériens à Paris pour protester contre l'instauration du couvre-feu. La police tire sur la foule. Près de 80 personnes sont tués et plus de 500 sont blessés. |
24/10/61 | le ministre de la France d'outre-mer, Louis Jacquinot, assure au député de la Nouvelle-Calédonie Maurice Lenormand que "jamais" des essais nucléaires ne se dérouleront en Polynésie. |
1961 | novembre |
01/11/61 | Ben Bella fait la grève de la faim pour obtenir le statut de prisonnier politique ; |
01/11/61 | le FLN organise en Algérie une journée pour l'indépendance : la répression fait une centaine de morts. |
1961 | décembre |
Grève des mineurs de Decazeville. |
Économie & société | |
Création à Paris des Mardis de l'ESSEC, qui deviendra la première tribune étudiante de France. | |
1 818 000 élèves dans les établissements publics de second degré (1961-1962). 232 600 étudiants dans les universités. | |
À l'initiative de la Conférence épiscopale française est fondé le CCF, qui deviendra en 1965 le CCFD : Comité catholique contre la faim et pour le développement, aujourd'hui CCFD - Terre Solidaire. | |
Excédent budgétaire (1,2 % du PIB). | |
Le budget de la défense représente 5,44 % du PIB, soit 1590 milliards de francs | |
34 % de prélèvements obligatoires. |
Actualité française
1959 | janvier | |
01/01/59 | première entrée en vigueur du Marché commun, avec la première baisse effective des droits de douane dans la construction de la CEE. | |
02/01/59 | Ordonnance définissant l'unicité du budget de l’État. Le montant de l'ensemble des impôts et des dépenses sera voté chaque année par le parlement via une loi de finance. | |
08/01/59 | Charles de Gaulle devient officiellement, à 68 ans, le premier président de la Cinquième République (France) française pour sept années. | |
09/01/59 | Michel Debré Premier ministre (fin en avril 1962). André Malraux ministre des Affaires culturelles, créé à cette occasion. | |
09/01/59 | Cinq colonnes à la Une, magazine de télévision de Pierre Lazareff, Pierre Dumayet, Pierre Desgraupes et Igor Barrère. | |
10/01/59 | un article du Monde marque le début de l'affaire des ballets roses. | |
10/01/59 | promulgation de l'ordonnance no 59-147 portant sur l'organisation de la défense. L'appareil de décision des forces militaires françaises est centralisé et concentré autour du président de la République. |
1959 | février | |
03/02/59 | André Malraux rattache le Centre national de la cinématographie au tout nouveau ministère de la Culture. | |
06/02/59 | Plan Challe : l'Armée française mobilise plus de 400 000 hommes contre les maquis FLN. | |
Les opérations menées par l'armée dureront 4 ans et viseront à désorganiser, isoler, puis détruire les maquis. (déplacements de populations, bombardement des campagnes, opérations de ratissage, création de milices et d'avant-postes). Si le Plan Challe aboutit effectivement à un démantèlement et un affaiblissement des réseaux FLN, elle échoue à instaurer une sécurité durable en Algérie. Les accords d'Évian signés en 1962 seront une victoire politique du FLN sur la France. | ||
20/02/59 | Léon Noël est nommé président du Conseil constitutionnel par le général de Gaulle. | |
20/02/59 | Gaston Monnerville est réélu président du Sénat. |
1959 | mars | |
02/03/59 | entrée en vigueur du code de procédure pénale. | |
08/03/59-15/03/59 | élections municipales françaises. | |
17/03/59 | le gouvernement annonce que la priorité absolue sera accordée à la réalisation de la force de frappe, au démarrage en série des Mirage IV, aux études de l'engin balistique. |
1959 | avril | |
26/04/59 | élections sénatoriales. | |
30/04/59 | début des travaux de percement du tunnel du Mont-Blanc (ouvert en 1965). |
1959 | septembre | |
16/09/59 | annonce de la politique d'autodétermination en Algérie par le général de Gaulle. | |
19/09/59 | Roger Duchet et Georges Bidault fondent à Paris un Rassemblement pour l'Algérie Française. |
1959 | octobre | |
15/10/59-16/10/59 | attentat de l'Observatoire contre François Mitterrand. | |
29/10/59 | première apparition d'Astérix dans le premier numéro du journal Pilote. |
1959 | décembre | |
02/12/59 | le barrage de Malpasset sur les hauteurs de Fréjus cède et fait 423 morts. | |
20/12/59-22/12/59 | émeutes en Martinique, réprimées par les forces de l'ordre. 4 morts (dont 1 policier). | |
28/12/59 | loi budgétaire réformant en profondeur la fiscalité, visant à la rendre plus transparente. | |
Les prélèvements obligatoires représentent 30,7 % du PIB. | ||
Recettes fiscales de l'État : 19,7 % du PIB. | ||
Recettes locales : 2,9 % du PIB. | ||
Sécurité sociale : 8,7 % du PIB. | ||
Dépenses publiques : 29,1 % du PIB. | ||
Mesures fiscales facilitant le développement des investissements et la modernisation de l’appareil productif, notamment par instauration de la dégressivité de l'amortissement. | ||
Création effective de l'impôt sur le revenu : | ||
Taux d'imposition | Niveau d'imposition | |
5 % | 0 - 4 400 F | |
15 % | 4 400 - 7 000 F | |
20 % | 7 000 - 12 000 F | |
25 % | 12 000 - 18 000 F | |
35 % | 18 000 - 30 000 F | |
45 % | 30 000 - 60 000 F | |
55 % | 60 000 - 120 000 F | |
60 % | + 120 000 F | |
31/12/59 | loi Debré de 1959 sur les rapports entre l’État et l’enseignement privé. Les écoles privées sous contrat public doivent respecter les enseignements laïcs et républicains de l'Éducation nationale. |
Économie & société | ||
Excédent budgétaire de 1,6 % du PIB. | ||
6,5 % d'inflation. | ||
Croissance de 2,5 % du PIB. | ||
Les prélèvements obligatoires représentent 30,7 % du PIB | ||
5,3 millions de contribuables assujettis à l'impôt sur le revenu. |
Guerre d'Algérie | ||
Intensification des opérations militaires en Algérie. 1/3 des effectifs de l'armée, soit 480 000 hommes, est engagé au Maghreb. | ||
Les opérations des forces armées françaises contre le FLN représentent 45 % des dépenses militaires soit 750 milliards de francs. | ||
1 200 000 hommes sous les drapeaux. | ||
1650 milliards de francs de dépenses militaires. 6,2 % de la richesse nationale est affecté à l'armée. |
Manifestation contre Édouard Philippe au Havre : des heurts avec les forces de l’ordre
Chef de file, le Premier ministre lance sa campagne des municipales, vendredi 31 janvier 2020, au Havre. Des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordre et les manifestants.
Plusieurs centaines de manifestants réunis dès 17 heures sur le quai Southampton au Havre (Seine-Maritime), ont convergé vers la salle François-Ier, à l’occasion du lancement de la campagne d’Édouard Philippe. Le Premier Ministre a annoncé sa candidature à la mairie du Havre, vendredi 31 janvier 2020.
Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants, à quelques dizaines de mètres de la salle où l’ancien maire (2010-2017) a troqué ses habits de Premier ministre pour ceux de candidat, en compagnie de l’actuel maire Jean-Baptiste Gastinne, des parlementaires Agnès Firmin-Le Bodo et Agnès Canayer.
Les manifestants, dans un contexte de grogne sociale contre le projet de réforme des retraites, ont tenté de s’approcher de la salle François-Ier. « On va essayer de s’avancer le plus possible vers la salle pour se faire entendre. Édouard Philippe est l’artisan de cette réforme des retraites », rappelle Lionel Dubourg, délégué syndical Solidaires. Certains manifestants ont tenté d’entrer par une autre entrée, rue Paul Doumer. Le cortège s’est dispersé aux alentours de 19h30.
Les nombreuses forces de l’ordre ont bloqué l’accès sur les axes de circulation, notamment dans les deux sens du boulevard François-Ier, autour de la salle où Édouard Philippe s’est rendu.
Avant d’entrer dans la salle des fêtes, les participants ont dû montrer patte blanche en présentant un carton d’invitation et passer les contrôles de sécurité.
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Articles dessinsagogo55
Janvier 2020
136 articles
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Actualité française
1631 | avril |
06/04/31 | paix de Cherasco, confirmée le 19 juin. Fin de la Guerre de Succession de Mantoue. Concession de Pignerol à la France. |
1631 | mai |
23/05/31 | procession à Nice pour obtenir la cessation de la peste ; le 4 juillet, 400 Piémontais viennent relever la garnison du château de Nice, presque anéantie. |
30/05/31 | Gaston d’Orléans lance de Nancy un manifeste contre Richelieu |
30/05/31 | Théophraste Renaudot sort le 1er numéro de La Gazette |
1631 | juin |
14/06/31 | Saint Germain en Laye : le roi institue une chambre de justice extraordinaire chargée de juger les crimes de fausse monnaie. |
1631 | juillet |
18/07/31 | Marie de Médicis part pour les Pays-Bas. Elle meurt en exil à Cologne en 1642. |
1631 | août |
05/08/31 | Gaston d’Orléans rejoint Marie de Médicis à Bruxelles |
1631 | septembre |
01/09/31-10/09/31 | réunion du synode national des Églises réformées à Charenton. |
04/09/31 | Richelieu reçoit la dignité de duc et pair. Le lendemain, il est reçu par le Parlement de Paris. |
16/09/31 | le roi nomme Richelieu gouverneur de Bretagne. |
Le Mercure françois est considérée comme la première revue française connue.
Son titre complet est : Le Mercure françois ou la Suitte de l'histoire de la paix commençant l'an 1605 pour suite du Septénaire du D. Cayer, et finissant au sacre du très grand Roy de France et de Navarre Louis XIII.
De parution annuelle et éditée au format in-octavo, elle est fondée à Paris par les imprimeurs-libraires Jean et Estienne Richer au tout début du XVIIe siècle, « Rue Saint-Jean-de-Latran à l'enseigne de l'Arbre verdoyant et en sa boutique du Palais sur le Perron Royal vis-à-vis de la Galerie des prisonniers » comme l'indique certains frontispices illustrés d'une gravure, et portant la mention du privilège du roi.
Le « Septénaire du D. Cayer » mentionné dans le titre complet fait référence à Pierre Victor Palma Cayet (ou Cayer) auteur d'une part de la Chronologie septénaire de l'histoire de la paix entre les rois de France et d'Espagne, imprimé à Paris par Jean Richer (de 1605 à 1612), et, d'autre part, de la Chronologie novenaire, contenant l'histoire de la guerre, sous le règne du très chrestien Roy de France et de Navarre, Henri III (Paris, Jean Richer, 1608) qui peuvent être classés parmi les ouvrages de l'histoire et non comme revue.
Dans la « préface au lecteur », Richer écrit : « Je te donne dans ce livre les choses les plus remarquables [...], lesquelles mon messager (que j'appelle Mercure françois) m'a apporté des quatre parties du monde, en diverses langues ».
Se présentant donc à la fois comme la reprise et la continuation des récits de Cayet, le Mercure françois voit son premier volume publié en 1611 et relate annuellement les faits marquants à partir de l'année 1605.
Le titre sera repris en 1638 par Théophraste Renaudot.
Peu à peu, l'édition prend du retard, et le dernier volume sort des presses en 1648 mais porte sur l'année 1644.
Bibliographie
« Jean Richer » par Michel Guillot in Dictionnaire des journalistes. 1600-1789, Lyon, Institut des Sciences de l'Homme - CNRS USR 3385.
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La Gazette est un périodique créé en 1631 avec l'appui de Richelieu par Théophraste Renaudot, médecin de Louis XIII. Disparu en 1915, c’était un des plus anciens journaux publiés en France. Son ancêtre est le Mercure françois qui parut de 1611 à 1648.
En 1631, par privilège du roi, Richelieu charge Théophraste Renaudot, médecin protestant qui se convertit au catholicisme, de créer un journal sur « le bruit qui court sur les choses advenues ». Le premier périodique de France, un hebdomadaire de quatre pages naît, avec un tirage initial variant entre 300 et 800 exemplaires.
Paraissant tous les samedis, La Gazette avait pour rôle d’informer les lecteurs sur les nouvelles provenant de l’étranger, de la France ou de la Cour. Surtout spécialisée dans les affaires politiques et diplomatiques, faisant de la politique intérieure sous couvert de politique extérieure, elle comptait parmi ses premiers membres d’Hozier, Voiture, Bautru et La Calprenède. Louis XIII y collaborait ponctuellement par amusement. Le Conseil du roi accorda à La Gazette le monopole de l'information politique.
On peut affirmer que Renaudot ne manquait point d'humour car voici un extrait de l'article de Paris, du 27 août 1633 :
« Les mains démangent si fort à nostre Ieunesse, que depuis un mois , elle s'assemble en armes, estant venue des pierres aux poignards, espées, pistolez et carrabines, de sorte que le 15 et le 16 d'aoust, il s'en trouva deux gros, chacun de plus de 3000 hommes entre le village de Pincour et un moulin proche, à un quart de lieue de la porte Saint-Anthoine, où il y en eut cinq de tuez le premier jour, et entre eux, le fils d'un Banquier nommé la Roche. Vray est que quelques potences plantées cette semaine sur le champ de bataille ont ralenti leur ardeur. »
En 1762, elle changea de titre pour celui de Gazette de France, avec pour sous-titre Organe officiel du Gouvernement royal et devint bihebdomadaire. En 1787, Charles-Joseph Panckouke la prit en location et l’ajouta au Mercure de France dont il était propriétaire et au Moniteur universel qu’il fonda peu de temps après.
La Gazette resta silencieuse sur les événements de la Révolution et elle n’aborda même pas la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, se limitant aux actes du gouvernement. Pour satisfaire ses clients, Panckouke publia un supplément, le Gazettin, qui informait les lecteurs du compte-rendu des débats de l’Assemblée constituante.
En 1791, le ministère des Affaires étrangères reprit La Gazette qu’il possédait. Nicolas Fallet fut nommé directeur et elle devint la tribune du parti girondin. Chamfort lui succéda.
L’organe des royalistes
À partir du 1er mai 1792, La Gazette parut quotidiennement et prit le nom de Gazette nationale de France après l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793. Le ton des articles de la Gazette, dont l’orientation politique changera en fonction des régimes en place, resta impartial et très prudent. Bonapartiste sous le Premier Empire, elle s’affirmera ouvertement royaliste pendant la Restauration.
Cette ligne éditoriale restera le fonds de commerce de La Gazette, rebaptisée La Gazette de France sous la IIIe République jusqu’à la parution de son dernier numéro en 1915. Elle attire alors des journalistes engagés qui en font l’organe des légitimistes, puis des orléanistes comme Charles Maurras ou Jacques Bainville.
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La Voix des femmes était un journal féministe édité à Paris ainsi qu'une organisation dédiée à l'éducation et à l'émancipation de la femme. Il est créé le 20 mars 1848 par Eugénie Niboyet, à la suite de l'abdication du roi Louis-Philippe Ier et du début de la Deuxième République. Après son succès grandissant, il devient une association, fréquentée notamment par Jeanne Deroin, Pauline Roland, Eugénie Niboyet et Désirée Gay.
Les membres de La Voix des femmes ne remettaient pas en cause le rôle maternel de la femme dans le cercle familial mais promouvaient la nécessité de leur sécurité financière et salariale, leur éducation, leurs droits à la propriété, et le droit de vote pour celles-ci. L'avènement de Napoléon III en 1852 met fin à cette expérience féministe.
Le 31 octobre 1917, Colette Reynaud et Louise Bodin refondent La Voix des femmes, revue hebdomadaire socialiste féministe et pacifiste.
Fondation
Eugénie Niboyet a créé son journal le 20 mars 1848 dans le but d’intéresser les institutions républicaines aux conditions de travail de ses citoyennes mais aussi de montrer l’intérêt qu’ont ces dernières pour la République française. Elle souhaite aussi mettre en lumière le courant de pensée du socialisme. Le journal se dit en effet « Journal quotidien, socialiste et politique, organe des intérêts de toutes »1.
Journal Le journal La Voix des Femmes garde informés ses lecteurs et lectrices sur la vie et les événements politiques en général mais principalement sur l’élection présidentielle de 1848 avec notamment la publication des candidatures officielles. Les éditrices donnent leurs avis et conseils sur les candidats pour lesquels voter, ceux qu’elles soutiennent, principalement des candidats favorables aux droits et libertés des femmes.
La journaliste et fondatrice Eugénie Niboyet écrit tant sur la politique intérieure que sur la politique extérieure. La ligne politique du périodique est dite « la plus à gauche possible »
Le journal publie des lettres ainsi que des pétitions rédigées par des femmes et qui s’adressent aux hommes politiques de l’époque. Ces lettres comprennent par exemple des demandes pour l’amélioration des conditions de travail des femmes de l’époque ou encore la reconnaissance du suffrage féminin.
Le journal est le premier de l’histoire de la presse féminine à se présenter comme un journal qui « soutiendra franchement leurs intérêts moraux, intellectuels et matériels ». Eugénie Niboyet y défend par exemple les intérêts économiques des prisonnières qui s’étaient vues accusées par les travailleuses couturières, de concurrentes. Eugénie Niboyet a donc pris le parti des prisonnières en écrivant « il faut que les prisonnières travaillent, elles en ont doublement besoin »3,2.
Le travail est donc l'un des principaux thèmes abordés dans le journal après celui de la politique. On retrouve dans le numéro 31 un article rédigé par une certaine Marie-Pauline s’intitulant « Que la femme doit travailler ». Dans cet article on peut lire « La femme veut être libre ? Qu’elle travaille ! Qu’elle sache se suffire à elle-même ! ». Les femmes de la rédaction utilisent également leur journal pour réclamer tous leurs droits au gouvernement dans le but d’arrêter les discriminations. Par exemple le droit de faire partie des tribunaux commerciaux, le droit à un salaire égal à celui de l’homme pour un travail égal ou encore « le droit à la recherche en paternité pour la jeune fille séduite et abandonnée ».
Un autre des thèmes importants abordés par Eugénie Niboyet dans son journal est celui de l’éducation. Elle revendique l’éducation des femmes par les femmes. Dans le numéro du 6 avril, une des membres du journal demande dans un article l’ouverture des classes de lycées aux femmes. Elle écrit que les femmes demandent « les mêmes professeurs, les mêmes programmes, mais à des heures différentes, ou séparément. Parce que trop sexualisées par leurs adversaires, les femmes ont peur de choquer et s'en tiennent à une ségrégation prude ». Dans le numéro du 28 mai, l’une des journalistes sous-titre son article avec une phrase du philosophe Leibniz : « Celui-là qui est maître de l’éducation peut changer la face du monde ».
Le journal se montre aussi internationaliste. On y trouve peu d’articles patriotes à l’exception de ceux glorifiant la France pour son « tourisme républicain », c’est-à-dire le fait que le pays accueille les révolutionnaires des pays voisins tels que l’Italie, la Pologne ou bien l’Irlande. Le quotidien est aussi dit antiraciste, antiesclavagiste et très tolérant religieusement. Cependant on ne retrouve aucune prise de position athée dans les articles publiés.
L'affaire George Sand
Les femmes du journal, lors de la période d’élection, souhaitent faire élire une femme à l’Assemblée, à l’époque constituée d’hommes uniquement. C’est alors qu’on émet l’idée de la candidature de l’écrivaine George Sand. Les hommes de l’époque avaient déclaré que l’écrivaine possédait « un génie mâle ». Les rédactrices ont alors pensé que les hommes politiques l’accepteraient plus facilement à l’Assemblée. C’est donc dans le numéro du 5 avril 1848 que l’idée sera reprise et partagée. Par la suite, les rédactrices diffuseront durant quelques jours, dans leur quotidien, des textes de George Sand. Le 9 avril de la même année, cette dernière écrit une lettre au journal La Réforme, qui la publiera, dans laquelle elle dément cette candidature et déclare espérer « qu’aucun électeur ne voudra perdre son vote en faisant écrire [son] nom ».
Diffusion
La Voix des femmes était un quotidien diffusé du 20 mars 1848 au 20 juin de la même année, chaque matin à Paris et possédait ses crieurs sur la voie publique. On compte 46 numéros publiés en tout. Il coûte à l’époque 10 centimes de franc-or
Archives
La bibliothèque Marguerite-Durand (13e arrondissement de Paris) en conserve des numéros.
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Les biens nationaux ou Domaines nationaux sont des domaines et possessions de l’Église (bâtiments, objets, terres agricoles, mines, bois et forêts) qui furent confisqués durant la Révolution française, en vertu du décret du 2 novembre 1789. Ceux-ci sont vendus pour résoudre la crise financière qui a causé la Révolution. Le domaine de la Couronne, ainsi que les propriétés de certains nobles, subissent le même sort par le biais des confiscations révolutionnaires.
La notion de bien national est ensuite étendue aux biens des émigrés et des suspects, qui sont confisqués à partir du 30 mars 1792, puis vendus après le décret du 27 juillet. L'un des objectifs est de représenter une caution pour les assignats.
Mise à disposition de la Nation des biens du clergé
La France en cette fin de siècle est au bord de la banqueroute (le déficit est de 61 millions de livres) et ne trouve plus de solution à la crise. Les créanciers de l’État sont aux abois. Paris a faim.
Le 10 octobre 1789, Talleyrand, en sa qualité d'évêque d'Autun dépose une motion auprès de l'Assemblée constituante, qui propose de nationaliser et vendre les biens de l'Église pour renflouer les caisses de l'État : le clergé dit-il, « n'est pas propriétaire à l'instar des autres propriétaires , puisque les biens dont il jouit et dont il ne peut disposer ont été donnés , non pour l'intérêt des personnes, mais pour le service des fonctions ». La nation, dit-il, principalement dans une détresse générale, peut, sans injustice, disposer des biens des différentes communautés religieuses qu'elle croira devoir supprimer, en assurant à chacun des religieux vivants le moyen de subsister, faire tourner à son profit le revenu de tous les bénéfices sans fonctions, réduire dans une proportion quelconque les revenus actuels des titulaires, lorsqu'ils excéderont telle ou telle somme, en se chargeant d'une partie des obligations dont ces biens ont été frappés dans le principe. La nation pourrait toujours selon Talleyrand en assurant au clergé les deux tiers du revenu ecclésiastique, disposer légitimement de la totalité des biens ecclésiastiques, fonds et dîmes. Le revenu total du clergé pouvant être estimé à 150 millions, 80 en dîmes, et 90 en biens-fonds, 100 millions réductibles par des extinctions successives à 80 ou 85, seraient assurés au clergé sur les premiers revenus de l’État… Tous les biens-fonds du clergé seraient mis en vente et le produit de ces ventes serait destiné à rembourser les dettes publiques. Le plan de Talleyrand prévoit de doter d'une manière suffisante le clergé; éteindre 50 millions de rentes viagères, éteindre 60 de perpétuelles, détruire, par le moyen de ces extinctions, toute espèce de déficit, le reste de la gabelle, la vénalité des charges, et en exécuter le remboursement et enfin, composer une caisse d'amortissement, telle que les décimables les moins aisés puissent incessamment être soulagés, et qu'au bout d'un très-petit nombre d'années, tous les décimables, sans exception, puissent être entièrement affranchis de là dîme.
Cette confiscation des biens immobiliers appartenant à l’Église, et par la suite ceux appartenant aux émigrés, a donc objectif de permettre le remboursement des emprunts contractés par l’État, au moment où leur négociation est sévèrement réglementée à la Bourse.
En outre, cette confiscation satisfait ceux qui veulent affaiblir l'Église en la privant de sa puissance foncière et le parti janséniste qui voudrait la voir revenir à la pauvreté évangélique.
Par le décret du 2 novembre 1789 les biens du clergé de l'Église sont mis à la disposition de la Nation. Adossés aux biens nationaux, sont créés les assignats..
Aliénation des biens nationaux
Politiquement, la vente des biens nationaux aboutit à un transfert massif des propriétés et donc du pouvoir, de la noblesse et l'Église vers la bourgeoisie.
Bien qu’à aucun moment les lois et décrets votés ne mettent réellement en place une réforme agraire, celle-ci est parfois appliquée localement, en allant au-delà des dispositions de la loi.
De fait et en dépit des déclarations d'intentions, il ne s'agit pas d'une redistribution destinée au peuple et il n'a jamais été envisagé de donner à ceux qui les tenaient comme censitaires, comme fermiers, comme métayers ou comme locataires, les domaines fonciers ou immobiliers confisqués aux ordres religieux, aux communautés urbaines ou rurales et aux émigrés. Ces biens étaient par principe acquis et destinés aux particuliers, nombreux à l'Assemblée nationale, qui possédaient une créance sur l'État.
La croyance en les Terreurs de l'an mille, très vivace au moment de la Révolution, réfutée par les historiens depuis la seconde moitié du xxe siècle, a été reprise au moment de la confiscation des biens du clergé pour faire croire que les soi-disant paniques de l'an mille devant la fin du monde toute proche avaient été orchestrées par les prêtres et les moines pour convaincre les fidèles de se laver de leurs péchés, mais surtout de se débarrasser de leurs biens terrestres par de larges dons aux monastères. Un pamphlet anonyme publié en 1789 et intitulé le Diable dans l'eau bénite ou l'iniquité retombant sur elle-même prétendait démonter le mécanisme psychologique mis en place par les religieux de l'époque pour effrayer les populations et provoquer ces mouvements de panique. Il devenait ainsi légitime de rendre tous ces biens fonciers au peuple qui en avait été dépossédé par une ignoble supercherie
Indemnisation
Concernant la vente des biens nationaux de première origine (biens ecclésiastiques), il n'y a pas eu « indemnisation » à proprement parler mais des tentatives de compensation sous forme de salarisation du clergé, qui n'ont pas abouti.
Le décret du 2 novembre 1789 prévoit que l'État pourvoit, « d'une manière convenable, aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres… ». Cette disposition est abolie cinq ans plus tard par la loi du 3 ventôse an III (21 février 1795) qui précise que la République ne salarie aucun culte.
Dans la négociation du concordat signé avec l'Église catholique le 15 juillet 1801, Bonaparte s'oppose à la restitution des biens vendus, solution politiquement et matériellement difficile à envisager. En compensation, plutôt que d’une réparation forfaitaire, il est convenu que l'État salarie les membres du clergé séculier, comme cela était prévu, à l'origine, dans le décret du 2 novembre 1789, et que les communes assurent l'entretien des lieux de culte paroissial.
Concernant la vente des biens nationaux de deuxième origine (biens d'émigrés), la loi dite « du milliard aux émigrés », votée en 1825, a pour objectif d'indemniser les victimes des spoliations révolutionnaires. En pratique, le montant de cette indemnisation est généralement loin de compenser le préjudice subi.
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Les ateliers nationaux étaient une organisation destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens après la révolution de février 1848.
L'État intervenait directement en fournissant, en organisant et en payant le travail. Cette « expérience » sociale a duré à peine trois mois (mars-juin 1848)
Dans l'Organisation du travail (1839), Louis Blanc prévoyait, sous le nom d'Ateliers sociaux, la création de coopératives de production, associations d'ouvriers de la même profession, sans patron. L'État devait en favoriser la création en fournissant le capital initial. Créés dans l'urgence, les Ateliers nationaux cherchent à contrecarrer ce modèle en s'inspirant des ateliers de charité existant déjà sous l'Ancien Régime. Par ailleurs, Olympe de Gouges avait aussi préconisé la création de tels ateliers lors de la Révolution française.
La révolution de 1848 porte Louis Blanc au gouvernement provisoire qui proclame, le 25 février, le droit au travail. Louis Blanc demande vainement à ses collègues du gouvernement, la création d'un ministère du travail, avec une équipe, un budget et la possibilité politique de prendre des décrets. Afin de l'obliger à rester solidaire du gouvernement et de calmer les classes populaires (dixit Lamartine le membre le plus influent du gouvernement), tout en l'éloignant du centre de prise de décisions Louis Blanc est chargé de diriger la Commission du Luxembourg où économistes libéraux, théoriciens socialistes et délégués des ouvriers parisiens doivent mettre sur pied un Plan d'organisation du travail. L'ouvrier Albert, également membre du gouvernement est nommé vice-président. Ainsi s'opposent alors les ateliers sociaux (sans budget, commission du Luxembourg) et les ateliers nationaux (avec budget, gouvernement provisoire).
Les ateliers nationauxCréés par le gouvernement provisoire, les Ateliers nationaux, considérés comme ayant été ouverts le 27 février 1848, sont fermés le 21 juin 1848. La direction des Ateliers nationaux est confiée, dès son origine, à Émile Thomas, un ingénieur (chimiste) aidé par les élèves de l'École centrale.
Au départ, les ouvriers chômeurs doivent se rendre à la mairie de leur arrondissement (Paris en compte alors 12) avec un certificat du propriétaire ou du logeur de leur garni qui garantit leur domicile à Paris ou dans le département de la Seine. Ce certificat visé par le commissaire de police du quartier est échangé contre un bulletin d'admission aux Ateliers nationaux. Mais les mairies sont débordées par l'afflux des chômeurs, dont le nombre passe de 6 000 le 15 mars, à 30 000 le 30 mars, puis à 64 000 le 16 avril pour culminer à 117 000 le 30 avril. Le travail susceptible de leur être fourni ne suit pas, et les chômeurs éconduits récriminent. Aussi pour prévenir le risque de troubles, et de regroupement d'ouvriers de la même profession pouvant devenir un ferment de coalition, Thomas décide rapidement de centraliser les demandes par un bureau au niveau de l'arrondissement où les chômeurs devront se rendre à un jour fixé.
La direction des Ateliers nationaux est établie au pavillon de Montceaux, vacant et en mauvais état. La direction centrale se divise en 4 sous-directions :
Administration et matériel (comprenant la comptabilité) ;
Travaux ;
Ordres et secours ;
Discipline générale.
Ces bureaux occupent plus de 250 employés.
Les deux directeurs successifs furent :
Émile Thomas, de la création au 26 mai 1848. Ancien élève de l'École centrale, il en avait démissionné et s'était alors orienté vers la chimie industrielle. Réticent à prendre des mesures impopulaires imposées par l'afflux ininterrompu des inscriptions dans les mairies parisiennes, Émile Thomas fut destitué brutalement par le nouveau ministre Ulysse Trélat, et muté à Bordeaux pendant quelques jours, sous prétexte d'avoir à prendre la direction de travaux de canalisations pour lesquels il n'avait d'ailleurs aucune compétence.
Léon Lalanne du 27 mai 1848 à la dissolution des Ateliers. Ancien polytechnicien, il était ingénieur des ponts et chaussées. Les mesures qu'il fut amené à prendre (arrêt des inscriptions dans les mairies, paiement du travail non plus à la journée mais à la tâche, etc.) ne furent que le prélude à la dissolution des ateliers souhaitée par plusieurs hommes politiques, dont Trélat.
Les Ateliers nationaux sont organisés militairement. Le cadre du recrutement (l'« embrigadement ») est l'arrondissement administratif (12 à l'époque) à la mairie duquel les candidats à l'embauche doivent se faire inscrire. À la base se trouve l'escouade de 11 hommes sous la responsabilité d'un escouadier (portant un brassard de laine bleu-ciel). Cinq escouades forment la brigade commandée par un brigadier arborant un brassard frangé de rouge. Quatre brigades forment une lieutenance de 225 hommes. Quatre lieutenances forment une compagnie de 901 hommes. Trois compagnies sont sous la responsabilité d'un chef de service qui dépend d'un chef d'arrondissement, le nombre des services dépendant de l'importance de l'arrondissement. Cette organisation vise à ce que jamais plus de 10 hommes soient réunis pour le travail ou pour la paye. Les escouadiers et les brigadiers sont élus par les membres des escouades et des brigades ; au-dessus, les chefs sont nommés par le directeur.
Sur le plan politique, le ministre Marie, dans un entretien rapporté par Thomas, évoque la possibilité que les ouvriers des Ateliers nationaux soient appelés un jour à « descendre dans la rue » pour soutenir la république, et fait afficher dans les chantiers qu'« ils [les ouvriers] doivent être prêts à défendre la Patrie » au premier appel des autorités. Les ouvriers sont d'ailleurs membres de la Garde nationale qui, depuis le 8 mars, est ouverte à tous (ses effectifs passent alors de 56 751 hommes le 1er février à 190 299 le 18 mars). Tout ouvrier qui effectue un tour de garde reçoit 2 francs contre la présentation de son billet de garde. Le 7 mai 1848, au cours de la première réunion des délégués des Ateliers nationaux, nouvel organisme destiné à faire pièce à la Commission du Luxembourg, on fait savoir « que le drapeau de l'Atelier national est un signal d'ordre ». Certains membres du gouvernement républicain considèrent les ouvriers des Ateliers nationaux comme une armée de réserve qui, aux côtés de la Garde mobile et de l'armée, peut intervenir dans la répression d'un soulèvement ouvrier.
Le départ pour le chantier est fixé à 6 heures et demie. Le « repas du matin » a lieu entre 9 et 10 heures et celui « du soir » entre 14 et 15 heures. Le chantier est quitté à 18 heures. La présence est vérifiée par deux appels quotidiens et toute absence est sanctionnée par une amende de 25 centimes si on ne répond pas au premier appel de la journée, et la journée n'est pas payée s'il y a absence au second appel. Pour toute absence non autorisée l'amende est de 50 centimes, et deux jours consécutifs d'absence non autorisée entraînent la radiation de l'organisation. Le simple ouvrier perçoit 2 francs par jour de travail, l'escouadier 2,50 francs, le brigadier 3 francs, le lieutenant 4 francs, les élèves de l'École Centrale 5 francs quel que soit leur grade. Comme il est impossible d'employer tous les jours les ouvriers (on estime à un jour sur quatre le travail effectif) une indemnité d'inactivité de 1,50 franc est versée, soit une réduction de 50 centimes sur la paye ordinaire. Dès le 17 mars, en raison du gonflement considérable des effectifs, on réduit encore de 50 centimes l'indemnité et la paye du dimanche est supprimée. À ce moment la livre de pain coûte en moyenne 35 centimes. Les ouvriers dans le besoin peuvent bénéficier également d'une aide procurée par le bureau de secours. Des bons de pain, de viande et de bouillon sont alloués chaque jour aux ouvriers nécessiteux. Si l'ouvrier est malade les frais d'hospitalisation sont pris en charge par le bureau et sa femme et ses enfants sont secourus à leur domicile. En cas d'accident du travail, la famille perçoit le montant de l'indemnité d'inactivité. Les Ateliers nationaux disposent d'un bureau médical formé de douze médecins que l'on peut consulter et qui font des visites à domicile.
Les Ateliers nationaux prennent en charge divers chantiers. Le travail fourni n'est pas obligatoirement celui de la qualification de l'ouvrier chômeur, la plupart n'étant ni terrassiers ni ouvriers du bâtiment. Une enquête du 19 mai 1848 recense 216 professions différentes parmi eux, dont beaucoup d'artisans, la grande spécialité parisienne (bijoutiers, serruriers, ciseleurs sur bronze, ébénistes...). Selon la déposition d'Émile Thomas devant la commission d'enquête créée après leur dissolution, à la fin de leur fonctionnement, on peut penser que sur 115 000 hommes, 70 000 appartenaient à une profession en rapport avec le bâtiment, et de 10 à 15 000 n'avaient aucune profession déclarée. Les autres exerçaient différentes professions, certaines en rapport avec l'industrie du luxe (bijouterie, travail du bronze, « articles de Paris »). On emploie ces ouvriers surtout dans les travaux publics. Le nivellement de la Place de l'Europe (près de la gare Saint-Lazare) est leur œuvre. Ils participent aux travaux des compagnies privées de chemin de fer : le prolongement de la ligne de Sceaux vers Orsay, le creusement de la tranchée de Clamart ; ils assurent des travaux sur la ligne de Paris à Versailles et préparent le terrassement de la future gare des chemins de fer de l'Ouest. Mais le travail manque pour occuper une main d'œuvre aussi abondante. Aussi voit-on les ouvriers dessoucher les arbres abattus pendant les évènements de février pour les remplacer par de nouveaux arbres provenant des pépinières nationales. Cependant, beaucoup de chômeurs restent désœuvrés.
Fermeture et répressionSymbole de la fraternisation et de l'unanimisme républicain qui prévalent au lendemain de la révolution de février, les Ateliers nationaux sont les victimes du changement politique qui s'opère au printemps 1848. La révolution est l'œuvre des Parisiens, mais l'instauration du suffrage universel masculin donne à la province un énorme pouvoir politique. Les notables qui ont provisoirement disparu réapparaissent et reprennent le pouvoir réel. Les résultats des élections du 23 avril à l'Assemblée nationale sont une grande déception pour les milieux républicains progressistes. La très grande majorité des députés élus sont des républicains modérés ou bien des républicains du lendemain. Le 10 mai, le gouvernement provisoire installé au moment de la révolution de février cède le pouvoir à la Commission exécutive d'où Louis Blanc et l'ouvrier Albert ont été exclus.
Pour les nouveaux (en fait anciens) dirigeants de la France, les Ateliers nationaux sont une horreur économique et sociale et un danger politique. Élus par des propriétaires, des boutiquiers, des rentiers, ils sont révulsés à l'idée que l'on paye des ouvriers à ne rien faire et que des secours soient organisés, alors que pour eux la charité privée doit y pourvoir. Plus fondamentalement ils sont opposés à une intervention de l'État dans le domaine économique et dans la régulation des relations entre les entrepreneurs et leurs salariés (la grève et les syndicats sont alors interdits et la loi de 1841 sur le travail des enfants a bien du mal à être appliquée en France). Pour eux les Ateliers nationaux sont un gouffre financier et un désastre moral (« une grève organisée à 170 000 francs par jour, soit 45 millions par an […], un foyer actif de fermentation permanente […], l'altération la plus affligeante du caractère si glorieux et si fier du travailleur », selon le Comte de Falloux). En réalité le coût des ateliers nationaux dans le budget du gouvernement est minime (autour de 1 %). De plus l'incapacité de l'organisation à leur fournir un emploi rend, sur leurs lieux de rassemblement ou sur les boulevards, de nombreux ouvriers désœuvrés et disponibles, sensibles aussi bien à la propagande politique des républicains et des socialistes que des bonapartistes dont le prétendant Louis-Napoléon Bonaparte est l'auteur d'une brochure à caractère social, De l'extinction du paupérisme (1844).
L'échec de la manifestation populaire du 15 mai décapite le mouvement républicain progressiste. Dès le 16 mai, la Commission du Luxembourg est supprimée et Louis Blanc menacé de poursuites par l'Assemblée nationale. Les listes d'inscription aux Ateliers nationaux sont closes. Le Comte de Montalembert et le Comte de Falloux, membres influents de la majorité conservatrice de l'Assemblée nationale attaquent sans cesse l'existence des Ateliers nationaux, que certains désignent ironiquement comme les « râteliers nationaux ». Le 26 mai, Ulysse Trélat, ministre des Travaux publics, renvoie le directeur des Ateliers depuis leur création, Émile Thomas, et le remplace par l'ingénieur Léon Lalanne, prélude à leur fermeture. Mais la Commission exécutive rechignant à supprimer ce symbole de l'esprit de février et de la nouvelle république, le décret est suspendu. Cependant le 30 mai, l'Assemblée décide que les ouvriers résidant depuis moins de trois mois à Paris et dans le département de la Seine doivent regagner la province, espérant ainsi dégonfler les rangs de possibles résistants à une action gouvernementale. Le projet gouvernemental de nationaliser les compagnies de chemin de fer, qui permettrait ainsi à l'État de surmonter la mauvaise volonté des ingénieurs des compagnies privées à ouvrir de nouveaux chantiers, précipite les évènements. Le 19 mai, l'Assemblée crée une commission spéciale sur les Ateliers nationaux, dont Michel Goudchaux est le président et Falloux le rapporteur. Le 20 juin, l'Assemblée vote la fermeture des Ateliers et le 21 juin la Commission exécutive décide l'application du décret du 24 mai : les ouvriers âgés de 18 à 25 ans doivent s'enrôler dans l'armée, et les autres doivent se tenir prêts à partir en province (dans les faits, pour effectuer divers travaux de terrassements, notamment en Sologne où doit être mis en chantier le canal de la Sauldre, ou dans l'Aube pour le prolongement entre Troyes et Bar-sur-Seine du canal de la Haute-Seine). Ce décret est publié le 22 juin au journal officiel de l'époque, Le Moniteur. Une délégation ouvrière est violemment éconduite par Marie membre de la Commission exécutive. Les premières barricades s'élèvent alors dans Paris : c'est le début de l'insurrection populaire des Journées de Juin.
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