Date de création : 09.04.2012
Dernière mise à jour :
30.01.2025
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écrire votre commentaire... peka eme
Par Anonyme, le 17.12.2024
lors de mon dernier voyage j'ai eu la chance de rencontrer hugues aufray.
il est toujours aussi gentil , accu
Par cuisine2jacques, le 15.12.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
Réalisé par Eric Picard / dessinsagogo55
Créé en 1903 par le quotidien sportif parisien L'Auto, le Tour est un excellent laboratoire pour les médias hors presse du xxe siècle. Le premier reportage radiophonique en direct a été réalisé par Jean Antoine et Alex Virot en 1930. Dès lors, la radio s'impose sur le journal, qui ne peut donner les résultats que le lendemain matin. Les actualités cinématographiques ne furent jamais de véritables concurrents, car elles diffusaient toujours les étapes avec plusieurs jours de décalage. La télévision est présente sur la route du Tour dès la fin des années 1940 mais doit expérimenter toutes sortes de moyens afin d'assurer un reportage correct de la course. Le premier reportage en direct d'un sommet alpin se limita en effet à un plan fixe du passage du col. Le reportage reprit deux heures plus tard avec un plan fixe de la ligne d'arrivée. Il faut attendre les années 1960 pour assister à des reportages télévisés en direct faisant véritablement pénétrer le téléspectateur au cœur de la course, grâce à des caméras embarquées sur des motos relayées par avion ou hélicoptère. Ainsi, on peut définir trois âges médiatiques pour le Tour : le journal papier de 1903 aux années 1920, puis la radio des années 1930 au début des années 1960, enfin la télévision depuis la fin des années 1960. Les journaux papier, L'Équipe en tête, n'abdiquèrent évidemment pas face à la montée en puissance de la radio et de la télévision, mais la description pure de l'étape laissa progressivement la place à des points de vue décalés. Antoine Blondin excellait dans ce genre.
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Henri Pélissier (22 janvier 1889 à Paris 18e arrondissement - 1er mai 1935 à Dampierre) est un cycliste français. Professionnel de 1911 à 1928, il a notamment remporté le Tour de France en 1923, et les classiques Paris-Roubaix (1919, 1921), Bordeaux-Paris (1919), Paris-Tours (1922), Paris-Bruxelles (1920), le Tour de Lombardie (1911, 1913, 1920), Milan-San Remo (1912).
Henri Pélissier en 1919
Aîné de quatre frères dont Jean, qui sera tué sur le front de Sainte-Menehould en 1915, Henri a été élevé "à la dure" par un père auvergnat venu faire fortune à Paris et qui offre à chacun un vélo. Il court en amateur à partir de 1908 et remporte une étape au Tour de France des Indépendants. Il finit troisième au classement général.
Cycliste professionnel de 1911 à 1926, sa carrière, comme celles de tant d'autres, fut interrompue par la Grande Guerre. Le 22 juillet 1923, il remporte le Tour de France avec le soutien de son coéquipier Ottavio Bottecchia.
En 1924, Henri et son frère Francis, opposés au directeur du Tour de France Henri Desgrange qui a exprimé publiquement en 1920 son mépris pour la vedette adulée du public, racontent au journaliste Albert Londres leur expérience du tour :
« Vous n'avez pas idée de ce qu'est le Tour de France, dit Henri, c'est un calvaire. Et encore, le chemin de Croix n'avait que quatorze stations, tandis que le nôtre en compte quinze. Nous souffrons du départ à l'arrivée. Voulez-vous voir comment nous marchons ? Tenez... (de son sac, il sort une fiole).
Ça, c'est de la cocaïne pour les yeux, ça c'est du chloroforme pour les gencives...
– Ça, dit Ville, vidant aussi sa musette, c'est de la pommade pour me chauffer les genoux.
– Et des pilules ? Voulez-vous voir des pilules ? Tenez, voilà des pilules. »
Ils en sortent trois boîtes chacun.
« Bref ! dit Francis, nous marchons à la “dynamite”. »
Henri reprend :
« Vous ne nous avez pas encore vus au bain à l'arrivée. Payez-vous cette séance. La boue ôtée, nous sommes blancs comme des suaires, la diarrhée nous vide, on tourne de l'œil dans l'eau. Le soir, à notre chambre, on danse la gigue, comme saint Guy, au lieu de dormir. Regardez nos lacets, ils sont en cuir. Eh bien ! ils ne tiennent pas toujours, ils se rompent, et c'est du cuir tanné, du moins on le suppose... Pensez ce que devient notre peau ! Quand nous descendons de machine, on passe à travers nos chaussettes, à travers notre culotte, plus rien ne nous tient au corps...
– Et la viande de notre corps, dit Francis, ne tient plus à notre squelette. »
En 1928, l'autobiographie d'Henri Pélissier, publiée en feuilleton dans le Miroir des Sports, est reprise sous la forme d'un livre intitulé Roman de ma vie.
Le 1er mai 1935, il est chez sa maîtresse, Camille Tharault, quand une réflexion à son endroit de la sœur de celle-ci, le met en fureur. Il sort un couteau et lui balafre le visage avant que Camille ne l'arrête d'un coup de revolver. Il repose au cimetière de l'avenue Pierre-Grenier à Boulogne-Billancourt.
Palmarès
1910
9e étape du Tour de France des Indépendants
Paris-Le Havre
Paris-Paris-Plage
3e du Tour de France des Indépendants
1911
Tour de Lombardie
Milan-Turin
Turin-Florence-Rome
Tour de Romagne-Toscane
1912
Milan-San Remo
1re et 4e étapes du Tour de Belgique
2e du Tour de Belgique
10e de Paris-Tours
1913
Tour de Lombardie
3e étape du Tour de France
1914
10e, 12e et 15e étapes du Tour de France
2e du Tour de France
1917
Paris-Trouville
2e du Tour de Lombardie
1919
Champion de France sur route
Paris-Roubaix
Bordeaux-Paris
2e étape du Tour de France
Grand Prix de la Loire
Circuit du Morvan
2e du Tour de la province de Milan (avec Francis Pélissier)
6e de Paris-Tours
1920
Paris-Bruxelles
Tour de Lombardie
3e et 4e étapes du Tour de France
Paris-Metz (avec Francis Pélissier)
Course de côte du mont Agel
Grand Prix de la Loire
Grand Prix de l'Armistice
Challenge de Paris
Circuit des Champs de Bataille
2e du championnat de France sur route
2e de Milan-San Remo
6e de Paris-Roubaix
1921
Paris-Roubaix
Course de côte du mont Agel
2e du championnat de France sur route
2e du Tour de la province de Milan (avec Francis Pélissier)
2e de Paris-Saint-Étienne
3e du Critérium des As
5e du Tour de Lombardie
6e de Milan-San Remo
1922
Paris-Tours
Paris-Nancy (avec Francis Pélissier)
Course de côte du mont Agel
Circuit de Paris
2e de Paris-Chauny
3e de Paris-Montceau les Mines
4e du Tour des Flandres
10e de Paris-Roubaix
1923
Tour de France :
Classement général
3e, 10e et 11e étapes
2e du GP Wolber
2e de la course de côte du mont Agel
3e du championnat de France sur route
7e de Paris-Roubaix
1924
Paris-Chauny
Grand Prix Automoto de Rouen
2e étape du Tour du Pays basque
2e du championnat de France sur route
2e du Tour du Pays basque
2e du GP Wolber
3e du Critérium des As
5e de Paris-Roubaix
1925
7e de Paris-Roubaix
1926
6e de Paris-Roubaix
Résultats sur le Tour de France
Henri Pélissier fait partie des coureurs ayant remporté au moins deux étapes du Tour de France sur plus de dix années.
1912 : abandon (4e étape)
1913 : abandon (6e étape) et vainqueur d'une étape
1914 : 2e du classement général et vainqueur de trois étapes
1919 : abandon (5e étape) et vainqueur d'une étape, leader durant 3 étapes
1920 : abandon (5e étape) et vainqueur de deux étapes
1923 : Vainqueur classement général et vainqueur de trois étapes, porteur du maillot jaune pendant 6 jours
1924 : abandon (3e étape)
1925 : abandon (4e étape)
Henri Antoine Desgrange, né le 31 janvier 1865 à Paris 10e et mort le 16 août 1940 à Beauvallon, est un coureur cycliste, dirigeant sportif et journaliste français.
Henri Desgrange
Il débute dans sa vie professionnelle comme clerc de notaire à Paris. Renonçant à devenir avocat, il se consacre au sport, tant pour le pratiquer que pour l'organiser et le diriger.
Il établit le premier record de l'heure cycliste sans entraîneur, 35,325 km, le 11 mai 1893. Il est en outre détenteur de plusieurs records à tricycle, toujours sur piste, sur 50 et 100 km.
Journaliste, Desgrange collabore à diverses revues : La Bicyclette, Paris-Vélo et Le Journal de sports.
Auteur, il publie des livres : La Tête et les jambes (1894), Alphonse Marcaux (1899).
Entrepreneur, il devient à Paris le directeur du vélodrome du Parc des Princes en 1897, puis du Vélodrome d'Hiver en décembre 1903.
C'est en 1900 qu'il est nommé directeur et rédacteur en chef d'un nouveau quotidien sportif, L'Auto-Vélo, impulsé par le comte de Dion pour concurrencer Le Vélo dont le directeur, Pierre Giffard, n'est pas en phase avec ses idées politiques. Le titre sera rebaptisé L'Auto en 1903.
En 1917, sans obligation de le faire, il s'engage, à 52 ans, pour participer à la guerre qu'il termine comme officier. Sur ses vieux jours, il reste sportif, pratiquant la marche de fond et le cross-country. Il est inhumé dans le Var, à Grimaud.
Henri Desgrange devient en 1903 le maître d'œuvre d'une épreuve sur route inédite, le Tour de France, suite à une idée de son collaborateur, le journaliste Géo Lefèvre. Jusqu'en 1939, il reste l'organisateur du Tour, interrompu par la guerre. En 1936, il avait dû quitter le Tour, à Charleville, passant le témoin de la direction de course à Jacques Goddet.
Un monument à la mémoire d'Henri Desgrange a été élevé par souscription au sommet du col du Galibier. Un prix Henri-Desgrange récompense chaque année sur le Tour de France le coureur qui franchit en tête le col du Galibier, ou le col le plus haut de la course si le Galibier n'est pas au programme.
Un prix Henri-Desgrange est également décerné à un journaliste, auteur ou artiste français ayant, dans l'exercice de sa profession, le mieux servi la cause sportive, soit par son action, soit par la qualité de ses écrits, de ses missions ou images.
Il s'agit d'un mouvement qui atteste de l'humanisme de Desgrange, souvent caché derrière ses activités « commerciales ». Le cyclisme en fut la base. Il consistait à parcourir en groupe et à allure modérée des distances dépassant 200 kilomètres et donnant lieu à un brevet.
Henri Desgrange, Géo Lefèvre et Charles Stourm vont, en 1904, fonder les Audax français. Régulièrement, en 1903, L'Auto a fait part de l'activité des Audax italiens. Et de leur projet d'excursion Turin-Paris prévu pour l'été 1904. Géo Lefèvre suggère alors que les cyclistes français pourraient aller à leur rencontre. Et cela lui donne l'idée de créer un groupement de même nature. Le 7 janvier 1904, Desgrange peut annoncer la naissance des Audax français. Cette idée va donner de l'élan à l'activité hors compétition sur de longues distances, laquelle aboutira aux brevets de 300 à 1 200 km Audax et Randonneurs dont le plus célèbre est Paris-Brest-Paris (1 200 km).
Henri Desgrange déclinera ensuite la même formule pour la marche, la nage et la rame. Il fut lui-même breveté 150 km à pied et 6 km à la nage.
Citations
Jacques Goddet
« Rude dans son comportement, rude dans ses expressions, rude envers lui-même plus encore qu'envers ses collaborateurs, Henri Desgrange a considéré la vie comme un combat permanent. ».
Publications
La Tête et les jambes, Paris, L. Pochy, 1894 ; nombreuses rééditions jusqu'aux années 1930
Alphonse Marcaux, Paris, L. Pochy, 1899
Mens sana, Librairie de L'Auto, Paris, 1909
La Vie sportive, Librairie de L'Auto, Paris, 1913
« A nous trois, on a quand même gagné 10 Tours de France ». La boutade a de quoi amuser. Elle est signée Raymond Poulidor, au cours d'une sorte de réunion d'anciennes gloires du cyclisme où l'entourent Jacques Anquetil et Eddy Merckx, tous deux quintuples vainqueurs de la Grande Boucle. Toujours placé mais jamais gagnant, « Poupou » n'a jamais en effet réussi à inscrire son nom au palmarès, malgré ses huit podiums en quatorze participations. Pire, le Creusois n'a à aucune reprise porté le maillot jaune sur les routes du Tour, ne serait-ce qu'une journée. Parfois pour un rien : en 1973, il termine second du prologue pour huit dixième de retard seulement sur le hollandais Joep Zoetemelk, régional de l'étape.
Dès son premier Tour, en 1962, Poulidor fait connaissance avec l'infortune : il prend le départ de la Grande Boucle avec un poignet plâtré qui l'handicapera durant trois semaines. S'il termine cette 49ème édition à une prometteuse troisième place, empochant l'étape d'Aix-les-Bains au passage, il est surclassé, comme tout le peloton, par Anquetil dans le contre-la-montre du lendemain. Un simple avant-goût de ce qui attend le Limousin, devant composer toute sa carrière tantôt avec la malchance, tantôt avec la supériorité de « Maître Jacques » puis du « Cannibale ». Un exemple ? Deux ans plus tard, il s'incline de nouveau face au Normand, alors qu'il aurait fini en jaune à Paris sans les bonifications réservées aux vainqueurs d'étapes. Lors du neuvième jour de course, il arrive en tête au vélodrome de Monaco mais oublie qu'il faut boucler un tour de circuit supplémentaire avant de franchir la ligne d'arrivée en vainqueur. Anquetil en profitera pour le doubler, gagner l'étape et engranger la minute de bonification – rappelons qu'il sera sacré avec seulement 55 secondes d'avance sur son éternel second. En 1968, enfin débarrassé d'Anquetil et épargné par l'hégémonie de Merckx qui ne débutera que l'année suivante, une moto le renverse à Aurillac, le contraignant à l'abandon alors que la victoire lui était promise.
Echouant souvent si près du but (deux autres places de dauphins sont à mettre à son actif, en 1965 et 1974), Raymond Poulidor peut au moins se consoler en se disant que ces revers n'ont fait que renforcer son aura. Car s'il y a un terrain sur lequel le natif devançait largement ses adversaires, c'est bien celui de l'amour du public, d'ailleurs toujours palpable quarante ans après sa retraite sportive. Symbole de cette France du terroir, bonne vivante et qui n'aime pas les vainqueurs arrogants, Poulidor l'a toujours emporté à l'applaudimètre sur Anquetil. « Quand je bats dix fois Poulidor, les gens trouvent que c'est normal. Quand il me bat une seule fois, ils applaudissent et la presse parle d'exploit », se lamentait même le natif de Mont-Saint-Aignan, qui n'a jamais digéré son déficit de popularité, au point d'aller jusqu'à contrecarrer les plans d'un certain Polidori sur les pentes du Giro 1967, coureur Italien dont le nom lui rappelait son rival. Il aura fallu attendre la fin de leurs carrières respectives pour que les deux champions deviennent enfin amis. « Avec cette histoire de rivalité, nous avons perdu quinze ans d'amitié », a avoué Maître Jacques dans les années 70. Quinze ans durant lesquels Raymond Poulidor, à défaut de marquer l'histoire, sera entré dans la légende.
Nuit gravement à la santé
La fume est à la mode
Depuis 1843, date de la mise sur le marché français des premiers modules industriels, la cigarette investit l'espace social. D'abord fabriquées à la main par les nombreuses ouvrières de la Régie des tabacs, les cigarettes, depuis le début des années 1870, sont passées à un stade de fabrication mécanisée. Leur élaboration participe de la révolution industrielle qui s'accélère en cette fin de XIXe siècle : la machine révolutionnaire dite « Gauloise » est présentée par son inventeur Anatole Découflé à l'Exposition universelle de 1889. Cependant les cigarettes fabriquées à la main, dites « cousues main », représentent encore la majorité des modules fumés. La fabrication d'un papier adapté est donc essentielle. L'industrie privée y pourvoit. Les premières machines à fabriquer du papier datent de la monarchie de Juillet. Au début artisanale et familiale, la fabrication devient industrielle. Jean Bardou, qui a déposé un brevet d'invention à Perpignan, s'associe dès le début de la seconde République au représentant de commerce toulousain, Jacques-Zacharie Pauilhac, et amorce une organisation commerciale pour la vente des cahiers de papier : le sigle JB se voit séparé par un losange qui rappelle à la fois les armes de Perpignan et la carotte du débitant. Bien vite, le public lira JOB. Une grande usine est fondée à la Moulasse dans l'Ariège, puis à Toulouse. Au même moment, l'industrie papetière d'Angoulême se met à fabriquer du papier à cigarettes, sous la marque Zig Zag, à l'effigie du zouave. Le propre frère de Jean Bardou, Joseph, crée le papier Le Nil dans cette même ville.
La promotion des produits passe par le développement de la « réclame » illustrée : on achète mieux ce que l'on voit (ou croit voir). Les artistes utilisent le procédé de la chromolithographie, procédé d'impression en quadrichromie, développé par Godefroy Engelmann en 1839. L'emploi des trois couleurs primaires (bleu, jaune, rouge), auxquels on ajoute le noir, permet d'obtenir toutes les teintes et nuances possibles.
La femme publicitaire
L'image de la femme est systématiquement utilisée par les artistes depuis les premières affiches de Chéret (Le bal Valentino, 1869) : la femme donne le ton du produit de mode. Pour aller au bal, pour croquer du chocolat, et même pour donner envie de fumer, la femme fait vendre.
En novembre 1896, se tient au Cirque de Reims une grande exposition d'affiches artistiques. Y participent des célébrités du monde des arts : Alphonse Mucha (biscuits Lefèvre-Utile), Toulouse-Lautrec (cycle Michaël), Firmin Bouisset (biberon Robert). La jeune Jane Atché – elle a 24 ans -, venue de Toulouse, y présente une jeune femme blonde, assise, en robe jaune paille et grande capeline noire, qui contemple la fumée d'une cigarette qu'elle tient dans sa main droite, tandis que les volutes se concentrent pour faire cercle, voilant d'un nimbe la tête de la demoiselle. Cette affiche suit celle de Firmin Bouisset de 1895 et précède les deux affiches Art nouveau de Mucha de 1897 et 1898. Le projet de Toulouse-Lautrec n'est pas retenu, tandis que celui de Jane Atché est récupéré par la société JOB au prix de quelques modifications : la robe devient vert tendre, assortie au fond et le cercle de fumée tourne désormais autour de la marque JOB, tandis que sur la robe figure une formule valorisante « Hors Concours Paris 1889 » (à l'Exposition universelle). La femme qui fume fait tourner la tête des hommes. Elle abat les cloisons des conventions.
La femme fume
Une femme qui fume, voilà qui n'est pas banal dans une société encore très intolérante. Les manuels de savoir-vivre (baronne de Staff entre autres) soulignent à l'envi l'incorrection de la fume au féminin. Il serait tout à fait inconvenant d'acheter des paquets de cigarettes toutes faites au débit de tabac. Utiliser un papier pour rouler sa cigarette est peut-être une bonne manière de contourner l'interdit social, quand on appartient à la bonne société, celle des femmes qui ne sont ni vulgaires comme des ouvrières, ni émancipées comme des « lionnes » de la première moitié du XIXe siècle, ni prostituées comme les filles publiques. La distinction passe par la beauté du vêtement, l'élégance du geste, le soin de la tenue.
La publicité pour la fume tourne à l'affichage de la femme. Il est certain que la promotion de la cigarette, de la pratique de la fume conduit à l'identification sociale de la femme, mystérieuse enfumeuse et sujet des désirs masculins.
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