"C'est comme si on convoyait de l'or en barre" : comment les gendarmes sécurisent l'acheminement des masques venus de Chine dans toute la France
Gendarmes, policiers et militaires convoient, surveillent et escortent les masques en provenance de Chine commandés par le gouvernement, de leur arrivée à l'aéroport jusque dans les dépôts de Santé publique France.
franceinfoRadio France
Mis à jour le 30/03/2020 | 15:35
publié le 30/03/2020 | 15:34
Après une première cargaison de 5,5 millions de masques médicaux dimanche, un avion en transportant plus de 10 millions est attendu lundi à l'aéroport de Paris-Vatry (Marne), en Grand Est, région particulièrement touchée par l'épidémie, dans le cadre du "pont aérien" entre la Chine et la France dans le cadre de l'épidémie de coronavirus.
Pour protéger ce précieux matériel, une centaine de gendarmes participent par roulement à la sécurisation de toute la chaîne d'acheminement de ces millions de masques FFP2 venus de Chine. "C'est comme si on convoyait de l'or en barre", explique à franceinfo un haut gradé de la gendarmerie, lundi 30 mars. Ces masques doivent être répartis dans toute la France pour protéger notamment les soignants contre l'épidémie de coronavirus et pendant toute la période de confinement.
Gendarmes et CRS mobilisés pour veiller sur les masques
L'aéroport de Vatry a été choisi par le gouvernement français dans le dispositif aérien mis en place depuis dimanche pour recevoir une partie des 74 millions de masques de type FFP2 en provenance de Chine, pour être ensuite acheminés vers les lieux de stockage, selon nos informations. Depuis dimanche, une trentaine de gendarmes des transports aériens (GTA) sécurisent donc jour et nuit l'aéroport où atterrissent les avions cargo ANTONOV 56, parfois appuyés par des militaires, tandis que des gendarmes mobiles et des CRS en surveillent les extérieurs et les différents accès.
Une fois les colis débarqués, ils sont chargés dans des camions à destination de l'un des cinq entrepôts de stockage de Santé publique France, à Marolles dans le Loir-et-Cher, à Blanquefort en Gironde, à Longueau dans la Somme, à Allauch dans les Bouches-du-Rhône et à Champonnay dans le Rhône.
Escortés sur tout le trajet
Une cinquantaine de convois exceptionnels sont prévus ces prochains jours à travers de la France, et ils se feront tous sous l'escorte des motocyclistes de la gendarmerie. "C'est comme si on convoyait de l'or en barre", témoigne un haut gradé à franceinfo. "Vu la valeur de ces masques, l'objectif, c'est d'aller au plus vite vers le lieu de stockage", explique un gendarme.
Enfin, chacun des entrepôts est surveillé par des gendarmes le jour et des militaires la nuit, dans le cadre de l'opération "Résilience" pour éviter les intrusions et les vols.
Coronavirus: le lourd tribut payé par les élus locaux
Comme Patrick Devedjian, d’autres élus -maires ou conseillers municipaux pour la plupart- sont décédés du Covid 19. Certains gèrent leur commune depuis leur chambre d’hôpital.
Par Christine Ducros
Publié il y a 2 heures, mis à jour il y a 2 heures
La mort brutale ce dimanche de Patrick Devedjian a bouleversé la classe politique. Président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, ancien ministre, il était le plus connu d’une liste -déjà longue- d’élus locaux qui sont malades ou ont succombé eux aussi au coronavirus.
Dimanche est décédé Daniel Davisse, Vice président communiste du Conseil départemental du Val-de-Marne, maire honoraire de Choisy-le-Roy qui, selon le maire actuel, Didier Guillaume, a «œuvré pendant 18 ans» et a «laissé une trace indélébile dans la ville».
La veille, Jean-Charles Nègre, Vice-président communiste du département de Seine-Saint-Denis qui avait été élu conseiller au premier tour des municipales à Montreuil, était lui aussi victime du Covid 19. Patrick Bessac, maire de la commune, disait sa vive émotion à ses administrés: «c’était un ami, un repère, un phare dans la tempête, réconfortant et prévenant». Il venait d’être réélu dès le premier tour.
Jacques Lajeanne, maire d’une commune de 130 habitants située non loin du Morvan, 82 ans, ou François Lantz, 74 ans, maire du village de Saint-Nabor dans le Bas-Rhin, ont eux aussi trouvé la mort après avoir contracté le virus.
Candidats en campagne, ils ont serré des mains Du jamais vu. Dans le seul département de la Seine-Saint-Denis, trois maires sont hospitalisés: François Asensi, maire de Tremblay-en-France, Stéphane Blanchet, élu de Sevran, et Hervé Chevreau, maire d’Épinay-sur-Seine.
À Drancy, deux conseillers municipaux, Paule Beaujour, 81 ans, et Brahim Fellah, 53 ans, sont décédés. Tous deux de santé fragile, ils s’étaient très investis dans la campagne. Déstabilisée et inquiète, Aude Lagarde, la maire, dont le directeur de cabinet et une bonne partie du personnel sont aussi contaminés, songe à la cérémonie de recueillement œcuménique qu’elle organisera après «car l’une était catholique et l’autre musulman». Les dons affluent en mairie pour leur rendre hommage.
La liste est longue aussi de ceux qui gèrent leur commune depuis un lit d’hôpital comme Patrick Devedjian qui manageait encore son département jusqu’en fin de semaine dernière.
Régis Pinot, le père du cycliste Thibaut Pinot, élu de Mélisey, en Haute-Saône, évoque dans l’Est Républicain, «des problèmes respiratoires forts» et confie combien «il est stressant» d’être dépisté positif. Tandis qu’à Muzillac, dans le Morbihan, Jo Brohan, le maire sortant, qui ne se représentait pas, a été hospitalisé d’urgence.
«Des élus à portée d’engueulade» Meilleure nouvelle, en revanche, à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) où le maire, Laurent Vastel, a écrit à ses administrés pour dire qu’il allait mieux. Même si les médecins demeurent vigilants sur son état de santé. Son premier adjoint est lui aussi hospitalisé. Plusieurs autres élus de la majorité et de l’opposition sont aussi touchés.
Mais pourquoi ces élus paient-ils un si lourd tribut au coronavirus? Candidats en campagne, ils ont multiplié les contacts ces dernières semaines, les serrements de mains, les accolades, ils se sont mal ou pas protégés. Ils ont surtout organisé le premier tour des municipales.
Et, depuis le début du confinement, il y a près de 15 jours, ils sont bien les seuls élus que les citoyens peuvent interpeller, à qui ils peuvent demander de l’aide, se raccrocher, espérer, demander l’impossible et dire leurs angoisses. Ils tentent de gérer l’isolement des anciens, faire respecter les gestes barrière sur les marchés jusqu’à la fermeture de ceux-ci, veiller à la sécurité...
Gestionnaires de crise à l’échelon local, ils sont comme aime le rappeler Gérard Larcher, le président du Sénat, «à portée d’engueulade» et ne peuvent pas rester chez eux. Car en période de confinement, les coups de sang, les rencontres tumultueuses et les engueulades ne manquent pas. Sur le front, fragilisé, ils rencontrent beaucoup de monde et subissent de plein fouet la circulation morbide et erratique du virus.
Le gouvernement a décidé de modifier le prix de l’amende en cas de récidive du non-respect des mesures de confinement, mises en place pour enrayer la progression du coronavirus.
Dans un décret paru ce dimanche 29 mars 2020 au Journal officiel, le gouvernement a modifié l’amende pour les contrevenants aux mesures de confinement, en cas de récidive uniquement. Dans le cas d’une récidive dans les 15 jours, la contravention sera de 200 euros et l’amende majorée de 450 euros, contre 135 euros et 375 euros en cas de majoration, lors de la première infraction.
« En cas de réitération, c’est-à-dire si une seconde violation est constatée dans le délai de 15 jours, une contravention de 5ème classe peut être relevée », a précisé le ministère de l’Intérieur à franceinfo.
Jusqu’ici, en cas de récidive dans les 15 jours, l’amende était de 1500 euros et pouvait aller jusqu’à 3000 euros.
D’autre part, si plus de trois violations dans les 30 jours sont relevées, la loi n’a pas évolué : l’infraction devient un délit. Elle est alors punie de six mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende ainsi que d’une peine complémentaire de travail d’intérêt général (TIG).
« Le combat ne fait que commencer » a prévenu Édouard Philippe
Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé ce vendredi que le confinement en France était prolongé jusqu’au 15 avril prochain. « Cette période pourra être prolongée si la situation sanitaire l’exige », a précisé le chef du gouvernement.
Dans une nouvelle conférence de presse ce samedi, Édouard Philippe a prévenu que « les 15 premiers jours d’avril seront difficiles, plus encore que les 15 jours qui viennent de passer ». « Le combat ne fait que commencer », a-t-il insisté.
Le dernier bilan officiel du Covid-19 en France ce samedi fait état de 2314 décès « en milieu hospitalier » et 4273 personnes dans un état grave, hospitalisées en réanimation. Au total, 35 575 cas ont été confirmés en France, à ce stade.
Patrick Devedjian, président des Hauts-de-Seine et ancien ministre, est mort du Covid-19 Le président LR du conseil départemental des Hauts-de-Seine, ministre pendant les quinquennats de Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, avait annoncé le 26 mars être touché par le coronavirus.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 09h52, mis à jour à 11h36
Le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, est mort du Covid-19. L’annonce a été faite, dimanche 29 mars au matin, par le département francilien, dans un communiqué.
L’ancien député et ex-ministre, âgé de 75 ans, avait annoncé jeudi 26 mars être « touché par l’épidémie », sur son compte Twitter relié à son site personnel. Il avait été placé la veille en observation dans un hôpital du département, selon l’Agence France-Presse. Encore stable vendredi, selon son entourage, son état s’est rapidement dégradé samedi.
Dans ses derniers messages publics, Patrick Devedjian avait voulu « témoigner directement du travail exceptionnel des médecins et de tous les personnels soignants. (…) Fatigué mais stabilisé grâce à eux, je remonte la pente et leur adresse un très grand merci pour leur aide constante à tous les malades », disait-il, avant de remercier « particulièrement tous les personnels du département Hauts-de-Seine qui se sont mobilisés pour répondre aux besoins des habitants ».
Ministre sous Chirac et Sarkozy
Avocat de profession, ancien député des Hauts-de-Seine (de 1986 à 2017) et ancien maire d’Antony (de 1983 à 2002), Patrick Devedjian était depuis 2007 président (UMP puis Les Républicains) du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Il fut porte-parole du RPR de 1999 à 2001 et secrétaire général de l’UMP de 2007 à 2008. Marié, il avait quatre fils et dix petits-enfants.
Entre 2008 et 2010, il a occupé le poste de ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance du gouvernement de François Fillon, en pleine crise financière mondiale. Auparavant, entre 2002 et 2005, il avait été plusieurs fois ministre délégué dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier a salué, dimanche matin, « un ministre qui a fait honneur à la fonction. L’un des meilleurs ».
Grand tenant de l’autonomie des collectivités territoriales, Patrick Devedjian fut d’abord ministre délégué chargé des libertés locales (de 2002 à 2004). Il pilota à ce titre les lois de l’acte II de décentralisation. Il fut ensuite ministre délégué à l’industrie et œuvra notamment à la libéralisation des télécommunications.
Patrick Devedjian présida également l’Etablissement public d’aménagement de La Défense (Epad) de 2007 à 2009 et fut président de l’Etablissement public de gestion de La Défense (Defacto) de 2009 à 2018. Il œuvra à la fusion des deux établissements pour créer l’Etablissement public Paris-La Défense, dont il prit la présidence en 2018.
Grand collectionneur, féru d’art du XVIIIe siècle, Patrick Devedjian était par ailleurs administrateur du Musée du Louvre. Il fut à l’initiative de la construction du grand complexe installé sur l’île Seguin – La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt – et de l’enceinte sportive et culturelle Paris La Défense Arena, à Nanterre.
Dernièrement, il portait le projet de création du Musée du Grand Siècle dans la caserne Sully à Saint-Cloud. Président du syndicat Paris Métropole et coprésident de la Mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris de 2014 à 2016, Patrick Devedjian avait engagé une fusion avec le département des Yvelines.
Le monde politique en deuil
Après l’annonce de la mort de Patrick Devedjian, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, a exprimé sur Twitter sa « grande émotion », saluant un « républicain engagé, esprit libre ». Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, s’est dite « bouleversée » : « Patrick Devedjian était une personnalité exceptionnelle par sa personnalité, ses convictions et son immense culture. Il a marqué de son empreinte à la fois son département des Hauts-de-Seine et le pays. »
L’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati, candidate LR à la Mairie de Paris, a exprimé sa « très grande tristesse à l’annonce du décès de mon ami Patrick Devedjian. Esprit brillant, élu dévoué à son territoire, empathique et doté d’un grand sens de l’Etat, il était une figure de la vie politique française. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches ».
Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, est pour sa part « profondément attristé par le décès de Patrick Devedjian, esprit libre à la parole libre. A sa ville d’Antony et à son département des Hauts-de-Seine, il aura toujours voulu donner un temps d’avance. » « Hommage à ce gaulliste engagé, courageux qui fut un grand ministre et un grand maire dévoué à sa ville d’Antony avec lequel j’ai partagé de nombreux combats aux côtés de Nicolas Sarkozy », a réagi le maire de Nice, Christian Estrosi.
« Nos idées étaient certes différentes. Mais j’appréciais le débat avec cet homme cultivé, courtois, authentiquement libéral et européen, passionnément attaché à la France et à ses racines arméniennes », a salué de son côté le commissaire européen Pierre Moscovici, ancien ministre de l’économie. « Une autre bien triste nouvelle… J’aimais bien Patrick Devedjian, son franc-parler, son humour, son ancrage local. Il était affectueux et d’une grande culture. A sa famille et à ses proches toutes mes condoléances », a posté l’ancien premier ministre Manuel Valls.
Le Monde avec AFP
Coronavirus. La France a commandé un milliard de masques à la Chine
Face à la pénurie consécutive à la crise sanitaire du coronavirus, la France a passé une commande d’un milliard de masques à la Chine, selon Franceinfo. Quatre vols auront lieu chaque semaine.
Ils font cruellement défaut aux soignants, policiers ou caissiers en ces temps de crise sanitaire liée au coronavirus. La France a passé une commande d’un milliard de masques à la Chine, selon Franceinfo. Une information confirmée à nos confrères par la Direction générale de la santé. Pour les acheminer, un pont aérien, auquel participera notamment la compagnie Air France, va être mis en place pour effectuer 56 rotations entre les deux pays.
Chaque semaine, quatre vols auront lieu, ramenant chacun 18,3 millions de masques. Ils seront ensuite répartis dans les entrepôts de Santé publique France : Marolles (Loir-et-Cher), Blanquefort (Gironde), Vatry (Marne), Longueau (Somme), Allauch (Bouches-du-Rhône) et Champonnay (Rhône), toujours selon Franceinfo.
Un collectif de soignants réclame plus de transparence
Un collectif de 92 soignants, déjà à l’origine de plaintes contre Édouard Philippe et Agnès Buzyn, a réclamé vendredi 27 mars au gouvernement les contrats de commande de masques et tests de dépistage du coronavirus des trois derniers mois, a annoncé vendredi leur avocat.
Ils invoquent l’obligation faite à l’administration de publier en ligne ou de communiquer les documents qu’elles détiennent aux personnes qui en font la demande
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De nombreuses entreprises proposent des masques, ou des tests
, qui n’arrivent pas dans les cabinets ou les hôpitaux
, affirme leur avocat, qui espère une réponse sous 48 heures
pour reconstruire au moins en partie la confiance entre l’État et les professionnels de santé
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Coronavirus en Lozère : Il voulait se rendre en voiture à Paris, un an de prison ferme
CORONAVIRUS Le conducteur a tenté de prendre la fuite pour se soumettre au contrôle et multiplié les infractions. Un sursis dans une affaire précédente a été révoqué
Un couple a été arrêté et condamné à des peines de prison pour avoir bravé les mesures de confinement mises en place pour éviter la propagation du coronavirus, a appris 20 Minutes auprès de la gendarmerie nationale.
Lundi, alors que les gendarmes voulaient contrôler une voiture à hauteur de Saint-Enimie, en Lozère, le conducteur a brusquement accéléré avant de prendre la fuite. Les militaires ont alors mis en place plusieurs points de contrôle sur un rayon de 90 km.
Multiplication des infractions Repéré, le conducteur a finalement été appréhendé après de nouveaux refus d’obtempérer et de multiples infractions au code de la route. Les gendarmes ont alors découvert qu’il n’avait pas de permis, que la voiture, appartenant à sa compagne à ses côtés, n’était pas assurée, qu’il conduisait sous l’emprise de stupéfiants et ne possédait pas d’attestation dérogatoire de circuler.
Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Mende à quatre mois de prison ferme, auquel s’est ajoutée la révocation d’un sursis de huit pour une affaire précédente. Il a été écroué dans la foulée. Sa compagne écope de quatre mois de prison avec sursis.
De nombreuses personnes en villégiature verbalisées dans le département Depuis le début du confinement, les gendarmes ont procédé à 13.000 contrôles en Lozère et dressé 198 procès-verbaux. Parmi les personnes verbalisées, plusieurs d’entre elles habitent les départements limitrophes, venues profiter de la quiétude du département le moins peuplé de France…