Emma Goldman (1869 – 1940) est une anarchiste et féministe russe, meneuse du mouvement anarchiste aux Etats-Unis, connue pour ses écrits et travaux.
La fuite aux Etats-Unis
Date de création : 09.04.2012
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11.02.2025
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Par Anonyme, le 17.12.2024
lors de mon dernier voyage j'ai eu la chance de rencontrer hugues aufray.
il est toujours aussi gentil , accu
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Par Anonyme, le 26.10.2024
Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine à partir de 1901, est un révolutionnaire communiste, théoricien politique et homme d'État russe, né le 10 avril 1870 (22 avril 1870 dans le calendrier grégorien) à Simbirsk (aujourd'hui Oulianovsk) et mort le 21 janvier 1924 à Vichnie Gorki (aujourd'hui Gorki Leninskie).
En 1917, après l'effondrement du tsarisme, les bolcheviks s'emparent du pouvoir en Russie lors de la révolution d'Octobre. La prise du pouvoir par Lénine donne naissance à la Russie soviétique, premier régime communiste de l'histoire, autour de laquelle se constitue ensuite l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Lénine et les bolcheviks parviennent à assurer la survie de leur régime, malgré leur isolement international et un contexte de guerre civile. Ayant pour ambition d'étendre la révolution au reste du monde, Lénine fonde en 1919 l'Internationale communiste : il provoque à l'échelle mondiale une scission de la famille politique socialiste et la naissance en tant que courant distinct du mouvement communiste, ce qui contribue à faire de lui l'un des personnages les plus importants de l'histoire contemporaine. Il instaure également le parti unique en URSS.
En mars 1923, Lénine est définitivement écarté du jeu politique par la maladie ; il meurt en début d'année suivante. Deux successeurs se présentent : Joseph Staline et Léon Trotski. Lénine ne voulait pas que le premier gouverne et préférait Trotski, mais Staline sort finalement vainqueur de cette rivalité. Les idées de Lénine sont, après sa mort, synthétisées au sein d'un corpus doctrinal, baptisé léninisme, qui donne ensuite naissance au marxisme-léninisme, idéologie officielle de l'URSS et de l'ensemble des régimes communistes durant le XXe siècle.
La continuité politique entre Lénine et Staline fait l'objet de débats ; certains auteurs ont souligné que la philosophie politique et la pratique du pouvoir de Lénine contiendraient des éléments clés de la dictature au sens moderne du terme, voire du totalitarisme quand d'autres soutiennent l'idée d'une rupture entre les pratiques des deux dirigeants. À l'international, certains historiens le comparent parfois à Oliver Cromwell et Maximilien de Robespierre, puisqu'ils sont considérés comme les principaux responsables de régicides, tout en se rendant ultérieurement responsables de pratiques répressives et d'expériences dictatoriales voire proto-totalitaires éloignées des idéaux de libertés affichés lors des révolutions menées
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Le massacre de Babi Yar est le plus grand massacre de la Shoah ukrainienne par balles mené par les Einsatzgruppen en URSS : 33 771 Juifs furent assassinés par les nazis et leurs collaborateurs locaux, principalement le 201e bataillon Schutzmannschaft, les 29 et 30 septembre 1941 aux abords du ravin de Babi Yar à Kiev.
D'autres massacres eurent lieu au ravin de Babi Yar dans les mois suivants, faisant entre 100 000 et 150 000 morts (Juifs, prisonniers de guerre soviétiques, communistes, Tziganes, Ukrainiens et otages civils) jusqu'à la mise en place en 1942 du camp de concentration de Syrets.
Babi Yar (« ravin des bonnes femmes ; en russe : Бабий Яр ; en ukrainien : Бабин Яр, Babyn Yar ; en polonais : Babi Jar) est un lieu-dit de l’ouest de la ville de Kiev (Ukraine) entre les quartiers de Louk'ianivka (Лук'янівка) et de Syrets' (Сирець).Un contexte particulier : la conquête nazie de l'Union soviétique
Le 22 juin 1941, plus de trois millions de soldats allemands envahissent le territoire soviétique. En quelques semaines, l’occupation des pays baltes et de la partie orientale de la Pologne est effective. Sur quatre millions de Juifs vivant en URSS au début de l’opération, un million et demi fuient et les autres tombent sous le contrôle des forces nazies. Babi Yar marque une étape importante dans le processus d'extermination des Juifs d'Union soviétique qu'a été la « Shoah par balles ». La Wehrmacht a en effet l'ordre de conduire durant l'été 1941, en cent jours, une guerre contre l'« ennemi judéo-bolchévique ». La population est alors divisée en trois catégories :
les nationalistes ukrainiens, notamment du OUN(B) de Stepan Bandera dont on recherche la collaboration, notamment dans les actions contre les Juifs et les communistes,
les membres du NKVD et les Juifs que l'on cherche à exterminer,
le reste de la population que l'on va chercher à asservir.
C'est au tournant de l'été 1941 que l'extermination des Juifs soviétiques se met en marche notamment par la création des Einsatzgruppen (« Groupes d’intervention ») qui sont répartis en quatre commandos à l’arrière de l’armée, qui couvrent le front pour « assurer la sécurité des territoires occupés », et qui ont pour mission d’assassiner les Juifs et commissaires politiques communistes de l’URSS. Chaque commando compte entre 500 et 1 000 hommes. Ils sont chargés d’« opération mobile de tuerie » (Hilberg). À Kiev, c’est l’Einsatzgruppe C, rattaché au groupe Sud de la Wehrmacht, qui agit.
Le 28 juillet, le Generalmajor Kurt Eberhard ordonne au Höhere SS- und Polizeiführer Friedrich Jeckeln, qui dirige l’Einsatzgruppe C, d'abattre tous les Juifs d'Ukraine occidentale en suivant la progression des chars allemands. Bien que n'ayant alors pas encore reçu de Jeckeln l'ordre officiel d'extermination, c'est dès le début du mois d'août 1941 que le Sonderkommandos 4a de l’Einsatzgruppe C se déploie réellement en territoire ukrainien (sous le commandement du SS-Brigadeführer Otto Rasch et de l’Einsatzgruppe 4a du SS-Standartenführer Paul Blobel).
C'est la pendaison publique de deux Juifs suivie de la fusillade de 400 autres et d'autres civils qui marque le début réel de l'extermination. Aucun secret n’entoure les massacres, contrairement à la discrétion qui prévaudra par la suite
Le 19 septembre 1941, la Wehrmacht entre dans Kiev, qui compte 900 000 habitants dont 120 000 à 130 000 Juifs
Les Panzergruppen allemands ont encerclé Kiev pour enfermer une forte concentration de soldats russes. Le 26 septembre 1941, Kiev est prise et plus de 665 000 soldats soviétiques sont faits prisonniers. À ce moment, une grande partie des Juifs ont pu quitter la ville.
Les forces spéciales du NKVD présentes à Kiev, connaissant la tactique d'occupation des Allemands, ont préparé un gigantesque piège. L'armée allemande a pour habitude d'utiliser les installations officielles comme postes de commandement, symbolisant leur prise officielle de pouvoir en s'établissant dans les sièges locaux du gouvernement soviétique mais aussi dans les locaux du Parti communiste. Ce faisant, le NKVD a dissimulé plus d'une dizaine de milliers de charges explosives et de mines dans la plupart des bâtiments publics et laissé un commando sur place chargé de les faire sauter une fois les Allemands en position dans l'espoir de décimer le commandement de la Wehrmacht de la zone, renouvelant ainsi la longue tradition russe de politique de la terre brûlée.
Les charges sont mises à feu le 24 septembre, déclenchant un gigantesque incendie qui dure cinq jours et tue des milliers de soldats allemands
« C’était le 24 septembre, vers quatre heures de l’après-midi. L’immeuble de la Kommandantur, avec le Monde des enfants au rez-de-chaussée, sauta. […] Une colonne de feu et de fumée jaillit au coin de la rue Proreznaïa. La foule se mit à courir : les uns fuyant le lieu de l’explosion, les autres, au contraire, accourant pour voir. […] La panique s’empara de la foule. L’avenue Krechtchatik était effectivement en train de sauter. »
— Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, pp. 83-84
Le général de la Wehrmacht Alfred Jodl témoigne lors de son procès à Nuremberg :
« [...] Nous avions à peine occupé la ville, qu’il y eut une suite d’énormes explosions. La plus grande partie du centre-ville était en feu ; 50 000 personnes se trouvaient sans toit. Des soldats allemands furent mobilisés pour combattre l’incendie ; ils subirent d’énormes pertes, car pendant qu’ils luttaient contre le feu, d’autres bombes explosèrent encore… Le commandant de la place de Kiev pensa d’abord que la responsabilité du désastre incombait à la population civile locale. Mais nous avons trouvé un plan de sabotage qui avait été préparé longtemps à l’avance et qui avait listé 50 à 60 objectifs, prévus pour être détruits. Les techniciens ont immédiatement prouvé que le plan était authentique. Au moins 40 autres objectifs étaient prêts à être détruits ; ils devaient sauter grâce à un déclenchement à distance par ondes radio. J’ai eu en mains le plan. »
— Général Alfred Jodl
Le massacre
Après les attentats de l’avenue Krechtchatik perpétrés par les agents du NKVD en plein cœur de Kiev à la suite de l'arrivée des troupes allemandes dans la ville, ce sont les Juifs qui seront tenus pour responsables et massacrés à Babi Yar.
Blobel prépare dès le 25 septembre la « grande action », soit la liquidation des Juifs de Kiev, à la suite de ces attentats. L'enquête de Michaël Prazan dans le chapitre XII de son livre Einsatzgruppen permet de comprendre comment l'extermination des Juifs de Kiev a été à la fois un projet porté par l'administration nazie et un événement contingent qui s'est adapté aux circonstances particulières de l'invasion des nazis en Ukraine, et notamment à l'entrée de la Wehrmacht à Kiev.
À la suite de ces actes de sabotage, le 28 septembre, un communiqué ordonne à tous les Juifs de Kiev et des environs de se présenter le lendemain, jour de Yom Kippour.
« Tous les Juifs de Kiev et de ses environs devront se présenter le lundi 29 septembre 1941 à 8 heures du matin à l’angle des rues Melnikovskaïa (près des cimetières). Ils devront être munis de leurs papiers d’identité, d’argent, de leurs objets de valeurs, ainsi que de vêtements chauds, de linge, etc. Les Juifs qui ne se conformeront pas à cette ordonnance et seront trouvés dans un autre lieu seront fusillés. Les citoyens qui pénétreront dans les appartements abandonnés par les Juifs et s’empareront de leurs biens seront fusillés. »
— Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, Robert Laffont, 2011, p. 93
Un certain nombre d'habitants de Kiev, juifs ou non, pensent qu'il s'agit d'une réquisition de main-d’œuvre ou d'une déportation
Les tueurs sont des SS ou des policiers allemands membres du Sonderkommando, dirigé par Paul Blobel, mais aussi des membres de la Waffen SS, de l'Ordnungspolizei. Babi Yar est un ravin aux abords de Kiev creusé par une rivière qui devint en deux jours le lieu d’anéantissement par les nazis de la population juive de la ville, dans sa totalité, à l’exception des hommes jeunes partis au front, et des rares évacués. Des colonnes de Juifs y sont ainsi amenées, brutalisées par les Ukrainiens, forcées de se déshabiller et de s’allonger contre la paroi du ravin de 150 mètres de longueur, 30 mètres de largeur et 15 mètres de profondeur. Dans son ouvrage, Anatoli Kouznetsov recueille le témoignage d’une des survivantes de ce massacre :
« Dina se frayait avec peine un chemin dans la foule, de plus en plus inquiète, et c’est alors qu’elle vit un peu plus loin, tout le monde déposait ses affaires : les vêtements, les paquets et les valises dans le tas de gauche, et toutes les provisions à droite. Les Allemands faisaient avancer les gens par groupe : ils en laissaient passer un, attendaient, puis au bout d’un certain temps en laissaient passer un autre, les comptaient, comptaient … et stop. »
— Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 103
Dans son Histoire de la Shoah, George Benssoussan retranscrit le témoignage d’un membre du commando spécial SK4a, Kurt Werner :
« (…) Immédiatement après mon arrivée sur les lieux d’exécution, j’ai dû descendre au fond de ces gorges avec mes camarades. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que les premiers Juifs soient amenés et descendent la pente. Les Juifs devaient se coucher le visage contre la paroi du gouffre. Au fond du gouffre, les tireurs avaient été divisés en trois groupes d’environ douze hommes. Les Juifs étaient tous conduits en même temps aux pelotons d’exécution. Les suivants devaient s’allonger sur les corps de ceux qui venaient d’être exécutés. Les tireurs se mettaient derrière eux et les abattaient d’une balle dans la nuque. Je me souviens encore aujourd’hui qu’ils étaient saisis d’épouvante dès qu’ils arrivaient au bord de la fosse, et apercevaient les cadavres. Beaucoup d’entre eux, terrifiés, ont commencé à crier. »
— Ernst Klee, Willy Dressen, Volker Riess, Pour eux, « c’était le bon temps » la vie ordinaire des bourreaux nazis, Plon, 1990, p. 61
.
Les Juifs de Kiev se rassemblèrent au lieu ordonné, s'attendant à être embarqués dans des trains : « Comme bien des gens, elle avait cru jusque-là qu’un train les attendait. . La foule était suffisamment dense pour que la majorité ignorât ce qui se passait en réalité :
« Dans la foule, on percevait des bribes de conversation :
C’est la guerre, c’est la guerre ! On nous emmène quelque part plus loin où c’est plus tranquille.
Et pourquoi seulement les Juifs ? »
Ils furent conduits à travers un corridor formé de soldats, roués de coups de crosse, puis forcés à se déshabiller et conduits au bord du ravin et exécutés. « […] ils pénétrèrent dans un long passage ménagé entre deux rangées de soldats et de chiens. Ce couloir était étroit, d'un mètre cinquante environ. Les soldats se tenaient épaule contre épaule, les manches retroussées, et tous étaient armés de matraques en caoutchouc ou de grands bâtons. Et les coups se mirent à pleuvoir ».
22 000 personnes sont tuées dès le premier jour. Fait peu connu, les massacres ont continué pendant plusieurs mois sur le site de Babi Yar. On estime qu'environ 100 000 personnes ont été tuées sur ce qui est devenu un véritable lieu d'extermination. En août et septembre 1943, Paul Blobel à la tête du Kommando 1005 a fait exhumer les corps pour les brûler et les faire ainsi disparaître.
Après Babi Yar : postérité et mémoire
Dans les mois qui suivirent, 60 000 exécutions eurent lieu au même endroit sur des Juifs, Polonais, Tsiganes, Ukrainiens. Parmi eux se trouvait la poétesse et militante nationaliste ukrainienne Olena Teliha.
Après les exécutions de masse, le camp de concentration de Syrets fut créé à Babi Yar. Les communistes, résistants et prisonniers de guerre y ont été enfermés. Le nombre de victimes du camp est estimé à 30 000.
Durant les deux années qui suivirent, avant que l’Armée rouge ne reprenne Kiev, Babi Yar continua d’être le lieu d’un massacre obstiné de la part des nazis : près de cent quarante mille personnes de nationalités variées y furent abattues à la mitrailleuse ou enterrées vivantes : Juifs, Polonais, Tsiganes, opposants aux nazis, malades mentaux, prisonniers de guerre et tous les habitants de Kiev que le hasard des rafles ou les dénonciations destinaient à une disparition sans trace et sans mémoire. Avant leur retraite, les nazis se hâtèrent de brûler les cadavres et de disperser les cendres avant l’arrivée de l’Armée rouge, afin d’anéantir la sépulture des hommes. D’autres ravins eurent d'ailleurs la même fonction à travers les territoires occupés.
Babi Yar est unique dans la Shoah du fait de son échelle : environ 22 000 victimes en moins de 12 heures, presque 34 000 en 36 heures. Ni avant ni après, même à Auschwitz ou Treblinka, les nazis n'ont pu exterminer autant de Juifs en si peu de temps
Si Auschwitz désigne, à l’Ouest, le symbole de la catastrophe pour les Occidentaux, c’est Babi Yar qui pourrait être, à l’Est, le symbole de l’extermination des Juifs soviétiques
Les autorités soviétiques préfèrent occulter le caractère antisémite de cette action ; après la libération de Kiev le 6 novembre 1943, les victimes juives sont présentées comme des « citoyens soviétiques pacifiques » que l’on a assassinés. Dans l’URSS de Staline et de Khrouchtchev, la singularité de la souffrance juive ou arménienne doit être gommée, noyée dans un vécu partagé avec la totalité du peuple soviétique. Il existe donc peu de témoignages et de mémoires de ce massacre à la suite de la vague d’antisémitisme et de censure que fit déferler Staline dès 1948, la mémoire de l’anéantissement des Juifs officiellement effacée devint un thème tabou jusqu'à la Perestroïka.
L’historien et journaliste Dominique Vidal indique qu'« il a fallu attendre 2001 pour signaler l’appartenance juive des victimes. Du temps de l’URSS, les rares monuments évoquaient des crimes contre les citoyens soviétiques. D’ailleurs, il a fallu attendre le poème de Evgueni Evtouchenko en 1961 pour que ce massacre sorte de l’oubli. Ce n’était pas par antisémitisme, mais pour ne pas contredire le récit sur la Grande Guerre patriotique. Car cet événement illustra aussi la collaboration d’une forte minorité d’Ukrainiens »
Le site a été effacé. Une première tentative en 1961 par déversement dans le ravin d'un mélange d'eau et de boue retenu par une digue dans l'espoir que l'ensemble se solidifierait par décantation aboutit à une catastrophe. La rupture de la digue le 13 mars 1961 engloutit plusieurs centaines de personnes. Après cet échec, le ravin fut comblé par des milliers de tonnes de terre. Un quartier résidentiel traversé par une route à grande circulation s'étend à cet emplacement. Le cimetière juif a été détruit pour y établir une station de télévision.
Les gouvernements ukrainiens successifs ont été réticents à entretenir la mémoire du massacre, choisissant au contraire, par anticommunisme ou russophobie, de glorifier l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), décrits comme des combattants de la liberté et des nationalistes en dépit de leur participation à l’Holocauste. En 2015, les membres de l’OUN-UPA ont été qualifiés dans une loi mémorielle de « combattants pour l’État ukrainien », tandis que d’anciens officiers ukrainiens ayant participé au massacre de Babi Yar ont été célébrés en 2021 avec l’inauguration de plaques commémoratives. Le directeur du Comité juif ukrainien, Eduard Dolinksi, indique que les autorités ukrainiennes souhaitent ce faisant célébrer « une lutte qui trouve un écho dans l’affrontement actuel avec la Russie. Mais ce qui n’est pas mentionné, c’est l’idéologie xénophobe et antisémite de l’OUN, qui décrivait les juifs comme un “corps majoritairement hostile au sein de notre organisme national”, ou que la milice de l’OUN-UPA a collaboré et a également massacré 100 000 citoyens polonais, juifs, russes… au nom d’une Ukraine ethniquement pure ».
La publication en 1961 de Babi Yar, un poème de Evgueni Evtouchenko (1933-2017). , a l’effet d’un électrochoc. En URSS, comme dans le reste du monde, le ravin des bonnes femmes est devenu un symbole. L'impact de ce poème dépasse même les frontières soviétique : en 1963, un récital des poèmes d'Evtouchenko à Maison de la Mutualité de Paris accueille plus de 5 000 spectateurs et Babi Yar y rencontre un grand succès. En 1966, les autorités érigent un monument qui ne mentionne pas les victimes juives et ce n’est qu’en 1991 (après la chute de l'Union soviétique) que le gouvernement ukrainien autorisa la création d'un monument spécifique aux victimes juives, monument qui fut inauguré en septembre 2001. D'autres monuments furent érigés par la suite, quelquefois de simples croix, dédiés aux nationalistes ukrainiens, aux enfants ou à deux prêtres orthodoxes exécutés par les nazis. Un monument fut également mis en place pour rappeler le massacre de nombreux Tziganes après de nombreuses péripéties tant financières qu'administratives. D'ailleurs, depuis 1990, la médaille de « Juste de Babi Yar » récompense les personnes qui ont porté secours aux Juifs condamnés à mort dans l'extermination de Babi Yar. 400 personnes ont reçu cette médaille à ce jour
D'ailleurs, le massacre a profondément marqué la production culturelle soviétique et ex-soviétique qui a cherché à laisser des traces de ce qui a représenté l'horreur de la Shoah au sein de l'URSS.
Dès 1945, le compositeur ukrainien Dmitri Klebanov rendait hommage aux victimes du massacre de Babi Yar en leur consacrant sa Symphonie no 1. Mal accueillie par les autorités, cette œuvre, comme la quasi-totalité des suivantes, fut laissée à l'écart du répertoire diffusé et enregistré dans l'ancienne Union soviétique. De plus, les poèmes d'Evgueni Evtouchenko seront repris intégralement dans la 13e symphonie opus 113 de Dmitri Chostakovitch, dite « Babi Yar », pour orchestre, basse et chœur d’hommes, créée à Moscou le 18 décembre 1962 sous la direction de Kirill Kondrachine, dans des conditions rocambolesques (la basse initialement retenue ayant été priée de ne pas l'interpréter le jour même et Evgueni Mravinski ayant refusé d'en être le chef d'orchestre). Néanmoins, le régime soviétique trouvait ces poèmes trop crus (et trop « juifs ») et a demandé une révision de la symphonie à Chostakovitch. La partition originale fut mise à l'index jusqu'à la mort du compositeur mais une version « auto-censurée » par Evtouchenko fut néanmoins enregistrée par le même Kirill Kondrachine en 1967.
En 1966, la revue soviétique Iounost publie le « roman-document » d'Anatoli Kouznetsov, Babi Iar, traduit l'année suivante et publié en France sous ce titre par les Éditeurs français réunis, dirigés par Louis Aragon et Madeleine Braun. Ce récit complété par les passages supprimés par la censure dans la version de 1966 et par des commentaires de l'auteur est traduit en français en 1970 et réédité en 2011.
Le début du massacre de Babi Yar est représenté dans l'épisode 2 de la mini-série télévisée Holocauste (1978).
En 1981, l'écrivain anglais D. M. Thomas évoque longuement le massacre de Babi Yar dans un chapitre de son roman The White Hotel (L’Hôtel blanc).
Jonathan Littell, dans son roman Les Bienveillantes (2006), décrit les réactions de son héros, l’officier SS Max Aue, face à ce massacre
En 2009, Thierry Hesse évoque le massacre dans son roman Démon, dans le paragraphe 22 intitulé « Vernichtung » (qui signifie anéantissement, destruction, en allemand).
La Femme aux 5 éléphants, documentaire sur Svetlana Geier, traductrice de Fiodor Dostoïevski en allemand. Il est fait mention du massacre dans le film.
Dans son roman HHhH, publié en 2010, l'écrivain français Laurent Binet évoque le massacre de Babi Yar.
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L'Iliouchine Il-20 est un avion de reconnaissance et de renseignement d'origine électromagnétique quadrimoteur utilisé par l'aviation soviétique puis russe. C'est la version militaire de l'Iliouchine Il-18.
Caractéristiques
Il était utilisé pour les observations avec un radar à visée latérale ou radar à synthèse d'ouverture, l'écoute d'origine électromagnétique et la prise de photos aériennes le long des frontières de l'Union Soviétique pendant la guerre froide. L'avion a des instruments de bord qui reconnaissent un large spectre de rayonnement électromagnétique.
Historique
Le premier vol du premier prototype basé sur la carlingue d’un Il-18D eut lieu le 5 décembre 1968. Dix-huit exemplaires de série sont construits à l'usine Znamya Truda (près de Moscou). Les estimations les plus fiables tablent sur une douzaine d’appareils toujours en service en 2018 au sein des VKS où ils appartiennent aux ORAO (escadrons indépendants de reconnaissance) basés à Koubinka près de Moscou.
Lors de l’intervention militaire de la Russie en Syrie, le Il-20M codé RF-93610, portant le numéro d’usine 173011504 et le numéro de série 115-04 qui fut produit en 1973, avec un équipage de 15 personnes est abattu le soir du 18 septembre 2018 à 35 km au large de la Syrie par un missile sol-air S-200. Cette erreur de tir de la défense aérienne syrienne qui est sous un « commandement conjoint » russo-syrien a lieu à la suite d'un raid de la Force aérienne et spatiale israélienne contre des cibles à Lattaquié.
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La Pravda « vérité » est un journal soviétique écrit en russe. À l'époque de l'Union soviétique, il s'agissait d'une publication officielle du Parti communiste (de 1918 à 1991). Après la chute de l'URSS, la rédaction du journal est dissoute par Boris Eltsine mais le titre est repris par des journalistes de l'ancienne structure et est depuis le journal officiel du Parti communiste KPRF, principale force d'opposition au président Poutine.
D'autres publications russes utilisent le mot Pravda comme le tabloïd Komsomolskaïa Pravda.
Origines
La Pravda est fondée à Saint-Pétersbourg comme un journal des travailleurs le 22 avril 1912 (5 mai 1912 dans le calendrier grégorien). Les bolcheviks commencent la publication légale du journal à Saint-Pétersbourg le 22 avril 1913 dans un contexte tendu. 400 000 travailleurs font grève le Premier Mai 1913, et des lettres de travailleurs sont publiées, attisant la colère des ouvriers. La Pravda est considérée comme le successeur du journal socialiste Iskra par les communistes.
Lénine, qui contrôle le journal, place Joseph Staline dans l’équipe éditoriale. Celui-ci reste à ce poste jusqu’à son exil en 1913. Pendant cette période, la ligne éditoriale plus modérée du journal entre souvent en conflit avec Lénine, et les éditeurs refusent ou censurent parfois ses articles. Le gouvernement russe tente d’arrêter la publication du journal, mais les bolcheviks disposent de plus de 40 000 lecteurs réguliers et d’un réseau de diffuseurs. La Pravda dépend du soutien financier des travailleurs.
Lénine vit alors à Cracovie et écrit de plus en plus d’articles, de tendance anti-tsariste croissante. Lorsque le journal est interdit, les Bolcheviks continuent à le distribuer illégalement.
La Pravda joue un rôle important dans la révolution. Après la révolution de Février 1917, le gouvernement provisoire proclame la liberté de la presse, permettant à la Pravda de paraître à nouveau le 18 mars sous la direction collective de Staline juste libéré, Lev Kamenev et Alexandra Kollontaï. Après le retour de Staline et Kamenev, la Pravda prend un ton plus conciliant à l’égard du gouvernement provisoire de Kerenski, ce qui déplaît aux lecteurs. Le mois suivant, les Thèses d'avril définissent l’analyse de Lénine sur la situation politique et les actions à mener. Lénine condamne fermement le gouvernement provisoire et la ligne éditoriale de la Pravda. Quelques jours plus tard, la Pravda change de ton, condamnant à son tour Alexandre Kerenski et les autres sympathisants du gouvernement provisoire, taxés de « contre-révolutionnaires ». Dès lors, la Pravda suit les directives éditoriales de Lénine. Après la révolution d'Octobre, la Pravda tire à presque 100 000 exemplaires quotidiennement.
La période soviétique
Les bureaux du journal sont transférés à Moscou le 3 mars 1918. La Pravda devient l’organe officiel du parti communiste de l'Union soviétique. Elle le restera jusqu’en 1991.
Plusieurs corps d’États et administrations avaient leurs journaux officiels. Par exemple, les Izvestia (traitant de la politique étrangère) sont l’organe du Soviet suprême, Troud est la publication du mouvement syndical, la Komsomolskaïa Pravda est celle de l’organisation de jeunesse Komsomol, tandis que la Pionerskaïa Pravda est celle des Jeunes pionniers.
Après la mort de Lénine, la Pravda devient un tremplin pour Nikolaï Boukharine, un des dirigeants du parti. Il y acquiert une réputation de théoricien politique. De même après la mort de Staline et le vide de pouvoir qui s’ensuit, Nikita Khrouchtchev utilise le contrôle éditorial de la Pravda pour obtenir le pouvoir face à Gueorgui Malenkov, l’éditeur des Izvestia.
Bien que le contenu de la Pravda soit étroitement contrôlé par ses éditeurs, il n'est pas impossible de déceler la vérité dans le journal parmi les articles de désinformation et de propagande. De nombreux lecteurs deviennent experts dans l’art de deviner la vérité. La formulation des articles est un indice important pour comprendre le message. Les nouvelles les plus importantes sont souvent mentionnées brièvement et placées dans des rubriques obscures. Les pages du verso contiennent souvent des informations plus avérées que les pages du recto. À la place d’une mauvaise nouvelle en URSS, le journal parle d’une série de désastres similaires dans d’autres pays.
La période post-soviétique
Un groupe de journalistes a créé un site internet dont le nom reprend celui du journal, sans qu'il y ait de lien légal direct entre les deux (le journal papier ayant été revendu à des investisseurs grecs).
En 1997, le journal a été racheté par le Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie. Son rédacteur en chef depuis 2009 est Boris Komotsky, membre du secrétariat du Comité central du Parti communiste et député à la Douma d'État de Russie depuis 2011.
Le 5 mai 2012, le journal a fêté ses cent ans d'existence.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pravda
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Vladimir Vladimirovitch Poutine né le 7 octobre 1952 à Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), est un homme d'État russe. Depuis 1999, il est la figure centrale de l’exécutif, alternativement comme président du gouvernement (1999-2000 et 2008-2012) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, et de plein exercice de 2000 à 2008 et depuis 2012).
Officier du KGB, principal service de renseignement de l'URSS post-stalinienne, il est en poste à Dresde au moment de la chute du mur. Il commence sa carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, puis devient l'un des plus proches conseillers du président Boris Eltsine, qui fait de lui le directeur du Service fédéral de sécurité en 1998, puis le président du gouvernement de la Russie l'année suivante.
À partir du 31 décembre 1999, à la suite de la démission de Boris Eltsine, il assure les fonctions de président de la fédération de Russie par intérim. Il devient président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l'élection présidentielle anticipée dès le premier tour. Confortablement réélu en 2004, il mène une politique de réformes marquée par un redressement de l'économie nationale et une politique institutionnelle tournée vers une concentration des pouvoirs présidentiels.
En 2008, il se refuse à demander un changement de la Constitution, qui lui interdit de concourir pour un troisième mandat consécutif, et soutient la candidature à la présidence de son premier vice-président du gouvernement, Dmitri Medvedev. Une fois élu, ce dernier le nomme président du gouvernement et, dans la foulée, Vladimir Poutine prend la direction du parti Russie unie. Fréquemment accusé d'autoritarisme dans son exercice du pouvoir, il est pour la première fois significativement contesté à la suite des élections législatives de 2011.
Candidat à l'élection présidentielle de 2012 avec le soutien du président Medvedev, il l'emporte au premier tour et retrouve la fonction de président de la fédération de Russie pour un mandat allongé de deux ans en vertu d'un amendement adopté en 2008. Au cours de cette période, il s'efforce de restaurer l'influence russe sur la scène internationale. D'une part, dans le cadre de la guerre du Donbass, à la suite d'un référendum contesté, il permet le rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie, acte souvent perçu comme une violation du droit international. D'autre part, il implique militairement la Russie dans la guerre civile syrienne, en soutien au régime de Bachar el-Assad.
Il brigue un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle de 2018, qu'il remporte dès le premier tour avec un score jamais atteint par un candidat lors d'un scrutin présidentiel de l'après-communisme (76,7 % des suffrages exprimés). En 2020, il fait approuver par référendum un changement constitutionnel lui permettant notamment d'effectuer deux autres mandats présidentiels.
Le nom « Poutine » vient du russe « pout' » (путь), qui signifie le « chemin ». Le suffixe « in » (ин) est la marque du génitif singulier des noms propres qui correspond aux prépositions françaises « de » et « du ». Son nom pourrait donc se traduire par « Duchemin ».
Vladimir Poutine est issu d'une famille ouvrière dont il est le troisième enfant. Ses parents, Vladimir Spiridonovitch Poutine (1911-1999) et Maria Ivanovna Poutina, née Chelomova (1911-1998), avaient auparavant eu deux fils, Viktor Poutine et Oleg Poutine, nés dans les années 1930, mais décédés en bas âge. Vladimir Spiridonovitch Poutine était soldat de l'Armée rouge dès 1941 et fut chargé durant la Seconde Guerre mondiale avec sa division de défendre Leningrad le long de la Neva, il fut alors gravement blessé à la jambe gauche. Maria Ivanovna Poutina survécut aux 872 jours du siège de Léningrad durant la guerre, bien qu'un temps laissée pour morte et sauvée par son mari de retour de l'hôpital. Après la guerre, le couple travailla à l'usine ferroviaire de Leningrad.
Ses grands-parents paternels étaient des paysans du hameau de Pominovo, appartenant au village de Tourguinovo (oblast de Tver), au nord de Moscou, installés là depuis la fondation du village au XVIIe siècle. Selon un biographe de Vladimir Poutine, le grand-père, Spiridon Poutine, fut le premier de la lignée à naître après l'abolition du servage dans l'empire tsariste. Spiridon, dont Vladimir Poutine a dit qu'il était le membre de sa famille qu'il admirait le plus, aurait été cuisinier des Romanov, puis de Lénine et de Staline.
Quelques jours après sa naissance, la mère de Vladimir Poutine demande secrètement que son fils soit baptisé dans la cathédrale de la Transfiguration, alors que le baptême peut être sévèrement puni en Union soviétique, État athéiste. Il est un élève médiocre et bagarreur, ce jusqu'à sa rencontre avec une institutrice qui le guide vers la découverte de la culture et des arts, le promenant dans les musées de Leningrad. Cela modifia son ouverture vers le monde. Vladimir Poutine pratique dans sa jeunesse la lutte russe, le sambo et le judo dès l'âge de 11 ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Leningrad ; en 1973, il s'est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, et en 1975 de judo). Il aime jouer au tennis, faire du ski alpin, de l'équitation et de la natation.
Poutine suit des études de droit à l’université de Léningrad (aujourd'hui l'université d'État de Saint-Pétersbourg), où il étudie, entre autres, Thomas Hobbes, John Locke et Emmanuel Kant. Il obtient son diplôme en 1975 avec un mémoire sur « Le principe du commerce de la nation la plus favorisée en droit international ». Anatoli Sobtchak, à l’époque professeur à l’université, était son superviseur académique.
Poutine parle couramment l'allemand, ayant habité et travaillé plusieurs années dans la République démocratique allemande, mais maîtrise très peu l'anglais et préfère utiliser des interprètes en conversant avec des anglophones
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Poutine
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L’opération Barbarossa (en allemand : Unternehmen Barbarossa), nommée en référence à l'empereur Frédéric Barberousse, est le nom de code désignant l'invasion par le IIIe Reich de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir du 22 juin 1941.
Le 23 août 1939, l’Allemagne nazie et l’Union soviétique signent un traité de non-agression et de partage de l'Est de l'Europe. Cependant, le 21 juillet 1940, moins d’un an après, Hitler demande à son état-major de préparer un plan d’invasion de l’Union soviétique. Confiant, il déclenche le 22 juin 1941, un an exactement après la signature de l'armistice entre la France et le IIIe Reich, l’opération Barbarossa. Celle-ci ouvre le front de l’Est, qui devient le principal théâtre d’opérations de la guerre terrestre en Europe, et qui joue un rôle déterminant dans la défaite du Troisième Reich. Les plus importantes et sanglantes batailles terrestres de la Seconde Guerre mondiale se déroulent sur ce front. Les conventions de Genève n’y sont pas respectées et les prisonniers, maltraités et affamés, connaissent des mortalités de masse. De 1941 à 1945, 80 % des pertes de la Wehrmacht sont subies sur le front russe.
L'opération Barbarossa est la plus grande invasion de l’histoire militaire en termes d’effectifs engagés et de pertes : près de quatre millions de soldats de l’Axe pénètrent en Union soviétique. En plus des troupes, l’opération Barbarossa a mobilisé 600 000 véhicules et 600 000 chevaux. Cette invasion marque aussi un tournant dans la guerre, jusqu’alors encore assez localisée et européenne. Elle va bientôt embraser le monde entier.
La Wehrmacht possède une supériorité initiale considérable en hommes (de deux contre un au minimum) et en équipements. Elle est mieux organisée, bien mieux commandée et dispose, du moins jusqu’à la gigantesque bataille de Koursk de juillet 1943, d’une incontestable supériorité tactique. Elle bénéficie de l’effet de surprise. L’Armée rouge, décapitée par les Grandes Purges, dispose cependant d’importantes réserves humaines et d’avantages matériels (bases industrielles, armements). Après le choc initial, l’éveil du patriotisme russe permettra à Staline de compter sur la troupe et le peuple pour sauver le régime en même temps que le pays. En ne laissant aux « Untermenschen » d’alternative que la mort ou l’esclavage, le nazisme joua un rôle clé dans ce sursaut patriotique et dans le virage nationaliste du stalinisme. Par ailleurs, à l’arrière du front, les SS et les Einsatzgruppen massacrent un million de juifs et autant de civils slaves.
Comme en 1914 au début de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne entend agir rapidement : le plan Barbarossa fixe à quatre mois le délai nécessaire à l’anéantissement militaire de l’Union soviétique. En pratique, l’opération Barbarossa dure de juin 1941 à janvier-février 1942, l’échec allemand de la bataille de Moscou achevant la première phase du conflit sur le front russe. Les « justifications » du Reich de cette invasion sont historiques (récupération de territoires perdus à la suite du traité de Versailles), stratégiques (conquête rapide du cœur économique russe, levier de la domination globale du continent eurasiatique), militaires (vaincre une puissance voisine disposant d'une importante armée et ainsi apparaître comme le vainqueur incontestable du second conflit mondial) et idéologiques (la mise en œuvre géopolitique des plans nazis pour abattre le communisme et pour conquérir un espace vital à l’est : le Lebensraum). L'État nazi allemand estimait surtout que le conflit avec la Russie communiste était inévitable et que leur meilleure chance de l'emporter était une attaque surprise avant que l'Armée rouge ait fini de se moderniser.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Barbarossa
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Le siège de Léningrad est le siège de près de 900 jours imposé à la ville de Léningrad par la Wehrmacht au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il fait partie du plan famine mis en place par les nazis pour exterminer par la faim les Soviétiques.
Commencé le 8 septembre 1941, le siège fut levé le 27 janvier 1944 par les Soviétiques, qui repoussèrent les Allemands malgré des pertes humaines colossales (1 800 000 victimes, dont près d'un million de civils).
Avec 872 jours, ce siège est le plus long de l'histoire moderne jusqu'à celui de Sarajevo au début des années 1990 (1 425 jours).
Le 22 décembre 1942, afin de rendre hommage à ceux qui par leur action militaire ou civile ont contribué à repousser les troupes allemandes, le gouvernement soviétique a instauré la médaille pour la Défense de Léningrad.
https://fr.wikipedia.org/wiki/27_janvier
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L'opération Iskra (en russe : Операция Искра, Operatsia Iskra, « opération Étincelle ») est une opération soviétique de la Seconde Guerre mondiale conçue pour briser le siège de Léningrad.
L'opération est menée par la 67e armée (en) du front de Léningrad, les 2e armée de choc et 8e armée du front de Volkhov et la flotte de la Baltique avec pour but de créer une liaison terrestre avec Leningrad. L'opération réussit à ouvrir un corridor terrestre de 8 à 10 km de large pour la ville. Une voie ferrée fut rapidement construite dans le corridor permettant un ravitaillement beaucoup plus important que par la route de la vie et réduisant significativement la possibilité de la prise de la ville par les troupes de l'Axe.
Le succès d'Iskra conduisit la Stavka à lancer une opération beaucoup plus ambitieuse nommée opération Polyarnaya Zvezda (« Étoile polaire ») moins de deux semaines plus tard. Cette opération avait pour but de lever définitivement le siège de Leningrad et vaincre de façon décisive le groupe d'armées Nord.
À la fin de 1942, les conditions de Leningrad continuent d'être difficiles. Les troupes du front de Leningrad et la flotte de la Baltique sont toujours isolées du reste du pays.
Courant 1942, l'Armée rouge tenta de percer, à deux reprises, le blocus de Leningrad en lançant cependant, l'opération Liouban puis l'offensive Siniavino qui ne furent pas couronnées de succès. La zone située entre la côte sud du lac Ladoga et la ville de Mga (ru), est la distance la plus courte entre la ligne de front de Leningrad et la ligne de front de Volkhov, appelée le Col de bouteille, elle oscille entre 12 km et 16 km et est toujours fortement occupée par la 18e armée allemande.
La planification de l'opération a débuté peu après l'échec de l'offensive Siniavino. Les défaites allemandes sur le front de Stalingrad à la fin 1942 ayant affaibli le front allemand, le commandement soviétique cherche, fin 1942, à planifier ou à mener des opérations offensives sur l'ensemble du front russe en particulier dans le Sud de la Russie, pour le début de l'année 1943.
En novembre 1942, les commandants du front de Leningrad présentent plusieurs propositions pour la préparation d'une nouvelle offensive en vue de libérer à Leningrad.
L'opération Chlisselbourgskaïa (opération Chlisselbourg) est planifiée pour décembre 1942, avec le but d'effectuer une jonction avec le front de Volkhov puis assurer la construction du chemin de fer le long du lac Ladoga.
L'opération Ouritskaïa est planifiée pour février 1943 afin d'établir une jonction entre Leningrad et la tête de pont d'Oranienbaum (en).
Après avoir examiné les deux opérations, la Stavka décide d'abandonner l'opération Ouritskaïa et approuve l'opération Chlisselbourgskaïa sous le nom de code Iskra. Selon la directive 170 703, l'opération Iskra a pour but de réduire le Col de bouteille, empêchant tout ravitaillement de Leningrad, et de créer un contact terrestre avec la ville.
DIRECTIVE
« le 8 décembre 1942 no 170 703
Le commandant des fronts de Volkhov et de Leningrad pour la percée du siège de Leningrad et la préparation de l'offensive de Mga.
8 décembre 1942 22 h 45 min
Le but des efforts conjoints des fronts de Volkhov et de Leningrad est de vaincre le groupe ennemi dans la région de Lipka, Gaïtolovo, Moscou, Doubrovka, Chlisselbourg et ainsi briser le siège de la ville de Leningrad, avant la fin janvier 1943.
Lignes de défense devront être bien établies sur le ??? (une rivière sûrement) Michael, Tortolovo, pour assurer une communication du front de Leningrad, après quoi les troupes pourront se reposer 10 jours.
Dans la première moitié de février 1943, il faudra préparer et mener des opérations pour vaincre l'ennemi dans la région de Mga et nettoyer les alentours du chemin de fer de Kirov et les routes d'accès à la ligne de Raven, Sigolovo, Voïtolovo, Voskresenskoïe.
À la fin de l'offensive de Mga les troupes prendront leurs quartiers d'hiver.
Cet ordre est pour les commandants de régiments, inclusivement.
Confirmez la réception. À transmettre à l'échelon.
Stavka du grand commandement suprême. J. Staline G. Joukov »
Forces en présences
Le total des troupes des deux fronts est de 302 800 officiers et soldats, environ 4 900 pièces d'artillerie et de mortiers (d'un calibre de 76 mm et plus), plus de 600 chars et 809 avions.
Les troupes soviétiques sont environ 5 fois supérieures à celle de l'ennemi en hommes et en matériel.
Front de Léningrad sous le commandement du colonel-général Leonid Govorov
67e armée (en) du lieutenant-général Mikhaïl Pavlovitch Doukhanov (ru)
55e armée du lieutenant-général Vladimir Petrovitch Sviridov (ru)
414 avions de la 13e armée de l'air (en) du colonel-général Stepan Dmitrievitch Rybalchenko (en)
Front de Volkhov sous le commandement des généraux Kirill Meretskov et Ivan Fediouninski
2e armée de choc du lieutenant-général Vladimir Zaharovitch Romanovski (ru)
54e armée (en) du lieutenant-général Alexandr Vassilevitch Soukhomline (ru)
8e armée du lieutenant-général Philipp Nikanorovitch Starikov (ru)
14e armée de l'air (en) du lieutenant-général Ivan Petrovitch Jouravlev (ru)
Soutenu par l'artillerie des navires de la flotte de la Baltique et de la flottille de Ladoga (ru), composé de 1 870 canons et mortiers.
La défense de la zone Schlüsselburg-Siniavino est réalisée par six divisions soit environ 60 000 officiers et soldats, soit 10 000-12 000 combattants par division, avec le soutien de 700 canons et mortiers, et d'environ 50 chars et canons d'assaut.
Le soutien aérien de la 18e armée et de l'ensemble du groupe d'armées Nord est réalisé par la Luftflotte 1 forte d'environ 200 avions.
18e armée du général Georg Lindemann
Luftflotte 1 du colonel-général Alfred Keller
Préparation de l'opération
La zone sud du lac Ladoga est une région très boisée avec de nombreux milieux humides, notamment des tourbières, des marécages et des marais. Ces deux facteurs entraveront la mobilité de l'artillerie et des véhicules blindés, fournissant un avantage considérable aux forces de défense.
L'un des endroits clés se trouvait sur les hauteurs de Siniavino, un monticule haut de 150 mètres qui domine la plaine et qui est l'une des rares zones sèches et claires de la zone.
À la suite des difficultés du secteur de Stalingrad et de l'offensive soviétique à Velikie Louki au sud de Leningrad, le groupe d'armées Nord est désormais sur une position défensive vu qu'il a été dépouillé de nombreuses troupes. La 11e armée, qui devait mener l'assaut final sur Leningrad, et qui avait contrecarré la dernière offensive soviétique, a été transférée au groupe d'armées Centre en octobre ainsi que neuf autres divisions qui ont été également réaffectées sur d'autres secteurs.
Au début de l'offensive soviétique, la 18e armée qui est dirigée par Georg Lindemann se compose de 26 divisions réparties sur un front de 450 km. Le rideau défensif de la 18e armée était très mince et très étiré. Ses forces ne lui permettant pas de disposer de réserves de division, chaque division avait une réserve tactique d'un ou deux bataillons, et les réserves de l'armée se composaient d'éléments des 96. ID et 5e division alpine. La Luftflotte 1 fournit le soutien aérien de la 18e armée.
Cinq divisions et une partie d'une autre gardaient l'étroit couloir qui sépare les deux fronts soviétiques : le front de Léningrad et le front de Volkhov. Le couloir large de seulement 16 km fut appelé le Col de bouteille.
Depuis le 8 septembre 1942, la ligne de front avait très peu changé depuis que le blocus a été établi, les forces allemandes avaient construit un réseau dense de points forts défensifs, reliés entre eux par des tranchées et protégés par de nombreux obstacles avec une artillerie de verrouillage et de nombreux mortiers.
Malgré la supériorité significative de l'Armée soviétique, le commandement allemand compte garder ses positions, principalement grâce à la puissance de ses positions défensives. La majorité des points d'appui étaient des forteresses qui étaient protégées par une première ligne doublée d'une défense en profondeur composée de champs de mines, de barbelés et de bunkers fortifiés.
Face à la 67e armée soviétique, la défense est tenue par un régiment de la 227e ID, la totalité de la 170e division d'infanterie et un régiment de la 5e division alpine. Ces troupes sont chargées de défendre Schlisselbourg, les cités ouvrières de Nazia no 1, 5 et 6, la gare Podgornaïa, Siniavino, et la cité Saint-Michel. En outre la 61e ID se trouve à la cité ouvrière no 5 au centre du dispositif.
Dans la zone de la 2e armée de choc et de la 8e armée soviétique la défense est tenue par la 227e division d'infanterie, moins un régiment, la 1re division d'infanterieet un régiment de la 223e division d'infanterie et de la sécurité 207e division de sécurité5. Les principaux points de résistance étaient Lipka, la cité ouvrière no 8, Krouglaïa Grove et les villages de Gaïtolovo et Tortolovo.
Les réserves, qui sont positionnées dans la région Mga, sont composées de la 96. ID, de la 5e division alpine moins un régiment, ainsi que le 502e bataillon de chars lourds composé de 23 chars (16 Panzer III, 6 Panzer IV et 1 befehlspanzer
.
La Directive 170 703 indiquait que les troupes des front de Volkhov et de Léningrad, devaient attaquer conjointement dans les régions de Lipka, Gaïtolovo, Doubrovka, Schlisselbourg, afin de reprendre le Col de bouteille pour créer un couloir de ravitaillement terrestre pour Leningrad, indiquant que l'opération devait être terminée pour la fin janvier 1943.
La grande différence d'avec l'offensive Siniavino est principalement le lieu et la méthode de l'attaque principale.
Lors de l'offensive de Siniavino, les forces soviétiques ont attaqué au sud de la commune urbaine de Siniavino, ce qui leur a permis de cerner plusieurs divisions allemandes, mais en s'offrant aux contre-attaques de flanc. C'est d'ailleurs les contre-attaques qui ont finalement provoqué l'échec de l'offensive.
L'offensive Iskra sera menée au nord de Siniavino, plus près de la rive du lac Ladoga, éliminant les menaces d'attaques de flanc et augmentant la probabilité de succès. Toutefois, les Soviétiques ont alors abandonné l'idée d'encercler la plupart des forces allemandes dans le Col de bouteille.
L'objectif de la 67e armée est de traverser le fleuve Neva, entre le museau Nevski et Schlüsselburg, de percer les premières lignes ennemies, situées à 12 kilomètres, et se dirigeant dans la direction de Siniavino, prendre les cités ouvrières des tourbières de Nazia7 no 6 et no 1 ainsi que Siniavino et Schlüsselburg. Dans un second temps, après avoir rejoint les forces du front de Volkhov elle devait développer une offensive en direction du sud-est pour atteindre la rivière Moïka.
Du côté du front de Volkhov, l'objectif des différentes composantes de la 2e armée de choc est de percer les défenses ennemies sur une largeur de 12 km, entre Gaïtolova et Lipka, de réduire les points d'appui de la colonie de travailleurs no 8, de la forêt de Krouglaïa Grove puis dans un second temps, se diriger vers l'ouest en direction de Siniavino en se rendant maîtres des colonies de travailleurs nos 1, 5, 7 et de la ville de Siniavino. Dans un troisième temps, une autre partie des troupes de la 2e choc, après avoir fait sa jonction avec les troupes du front de Leningrad, devait prendre la colonie de travailleurs no 2 puis se dirigeant vers le sud capturer la colonie de travailleurs no 6.
L'objectif de la 8e armée était de percer les défenses à Gaïtolovo et d'avancer dans la direction de Tortolovo et Saint-Michel.
Du côté soviétique, le commandement avait une image assez détaillée de la défense ennemie grâce aux efforts du renseignement. Il réussit également à cacher à l'ennemi la direction de l'attaque principale.
Les deux fronts ont reçu plusieurs divisions d'infanterie supplémentaires ainsi que des brigades. Mais elles ont également reçu comme renforts de l'artillerie, du génie, et des unités d'hiver spécialisée comprenant 3 brigades de ski et 4 bataillons d'aérosans (aerosleigh en anglais) qui étaient vitales pour percer les lourdes défenses allemandes. Afin de s'assurer de la supériorité aérienne, qu'ils n'avaient pas eu lors de l'offensive précédente, la force aérienne comporte désormais plus de 800 avions. Les forces blindées lourdes ne pouvant pas bien être utilisées dans les terrains marécageux, elles seront principalement comme bataillons de renfort et d'appoint pour les divisions ou brigades.
Le 10 janvier, la Stavka envoie Joukov pour coordonner la bataille.
Initialement prévue pour le mois de décembre 1942, l'opération est reportée car la glace sur la Neva, le lac Ladoga et les marais n'était pas assez robuste. Un nouveau report a lieu le 1er janvier en raison du manque d'épaisseur de glace sur la Neva. L'opération débute donc le 12 janvier 1943, toutefois la glace n'est pas assez épaisse pour soutenir les véhicules lourds.
La bataille
Dans la nuit du 11 au 12 janvier, les bombardiers de nuit soviétiques attaquent le quartier général de la division, les positions d'artillerie, les aérodromes allemands, les centres de communication et les nœuds ferroviaires afin de perturber l'organisation des défenseurs.
L'opération débute le 12 janvier à 9 h 30, après une préparation d'artillerie de 2 h 20 sur le côté ouest, 1 h 40 sur le côté est du Col de bouteille, et un tir de barrage de Katiouchas.
À 11 h 50, sur le front de Léningrad, les 136e et 268e divisions d'infanterie soviétique commencent à traverser la Neva. Chaque division a été renforcée par quatre ou cinq régiments d'artillerie et de mortier, d'un régiment de canons anti-chars et d'un ou deux bataillons de génie. L'attaque qui s'effectue sur 3 points, est également soutenue par 147 chars légers et des véhicules blindés que la Neva gelée pouvait supporter.
Les forces du front de Léningrad progressent fortement entre Schlüsselburg et Gorodok 2. Le secteur nord, est composé de la 136e division et d'un bataillon de la 61e brigade blindée. Le secteur central est composé de la 268e division et du 86e bataillon de chars.
À la fin de la journée, les troupes soviétiques qui ont brisé la défense de la 170. ID établissent une tête de pont d'environ 5 km de large sur 3 km de profondeur. À 18 h les sapeurs construisent des ponts près de Mar'ino pour permettre aux troupes de deuxième échelon et aux chars moyens et lourds d'avancer.
Toutefois les attaques plus au sud, près de Gorodok, effectuées par la 45e division infanterie de la garde (ru) et le 118e bataillon de chars ont seulement abouti à la capture de la première ligne de tranchées allemandes. L'attaque plus au nord, contre Schlisselbourg effectuée par la 86e division d'infanterie et la 61e brigade blindée a échoué, ces unités n'ayant pas réussi à traverser la Neva en raison d'une défense acharnée. En soirée, le commandement du front décide d'exploiter la tête de pont, et y transporte ces unités afin d'attaquer Schlisselbourg à partir du sud. Toutefois les diverses attaques et bombardements ont anéanti deux régiments 61e DI.
À 11 h 15, la 2e armée de choc passe à l'offensive et à 11 h 30 c'est au tour de la 8e armée. À cause des lourdes défenses et de la région marécageuse et tourbeuse même gelée, la progression des troupes soviétiques est difficile. Sur les zones nord et centrale, les 128e, 372e et 256e divisions d'infanterie soviétique réussissent à percer les défenses de la 227e division d'infanterie allemande sur 2 km mais sans parvenir à détruire les points d'appui allemands de Lipka ainsi que le point d'appui de la cité ouvrière no 8. Ce dernier a été une position défensive avec une garnison de 700 hommes et 16 bunkers.
Plus au sud, entre le point d'appui no 8 et Krouglaïa Grove, l'avance de la 327e division d'infanterie soviétique est de 1 km à 2 km seulement, tandis que plus au sud encore, les attaques effectuées par les 80e et 256e divisions d'infanterie et la 73e brigade d'infanterie navale ont seulement réussi à capturer la première ligne de tranchées allemandes défendue par la 1re division d'infanterie allemande.
Le commandement allemand a été contraint à renforcer ses défenses en déployant ses réserves dans la région toute la nuit. Un groupement tactique improvisé composée de cinq bataillons de la 96e division d'infanterie, appuyée par l'artillerie et quatre chars Tigre, s'installe à Gorodok no 2 pour renforcer la 170e division d'infanterie à l'ouest. Un autre groupe de combat de bataillons de la 96e division d'infanterie, est envoyé à Gorodok no 1 pour soutenir la 227e division d'infanterie.
Les cinq jours de combat suivants sont féroces et acharnés. L'ennemi offre une résistance acharnée, grâce à ses nombreux points d'appui défensifs. Pour cette deuxième journée, le commandement soviétique décide d'engager les troupes de deuxième échelon. L'avance soviétique est toutefois très lente en raison des lourdes défenses allemandes et de la vaillance des défenseurs. Les Soviétiques sont obligés de repousser des contre-attaques qui perturbent la conquête.
Le 13 janvier, en raison du mauvais temps l'aviation soviétique reste clouée au sol. Pour ces raisons, les Soviétiques subissent de lourdes pertes sans gain de terrain significatif. La 45e division de la garde et la 268e division d'infanterie s'élancent sur la Neva gelée. La défense allemande brise leurs assauts, mais un peu plus loin, la 61e brigade blindée et la 136e division d'infanterie réussissent à installer une tête de pont sur la rive est de la Neva, malgré la défense de fer de la 227 ID et se dirigent en direction de la cité ouvrière no 5. Pour assurer les flancs la 123e brigade d'infanterie est envoyée en direction de la cité ouvrière no 5 et la 123e division d'infanterie accompagnée de la 152e brigade blindée se dirigent en direction de Siniavino et de la cité no 6.
Sur le front de Volkhov, la 2e armée de choc lance ses forces dans la bataille. La 18e division d'infanterie et de la 98e brigade blindée attaquent en direction de la cité no 5, la 71e division d'infanterie en direction de Krouglaïa Grove sans avance significative.
Côté allemand, les défenseurs luttent avec acharnement. Les contre-attaques n'ayant pas réussi, les renforts sont constitués de Kampfgruppen. Ces groupes de combat sont formés principalement à partir des 1re et 61e de la 5e division alpine et de la SS Polizei Division.
Le 14 janvier, la météo s'améliore suffisamment pour permettre un soutien aérien et l'avance soviétique reprend, mais à un rythme lent en concentrant ses attaques à partir du front de Volkhov. Pour accélérer l'encerclement des points d'appui de Lipka, les Soviétiques utilisent, en appui de la 128e DI, la 12e brigade de ski, qui traverse le lac Ladoga, gelé, et attaque les lignes allemandes par l'arrière. Plus au sud, trois divisions d'infanterie et la 98e brigade blindée de la 2e armée de choc attaquent en direction du point d'appui no 5 où s'accrochent les Allemands du 284e régiment d'infanterie de la 96. ID venu renforcer les défenseurs. Dans le secteur de Gaïtolovo la 2e armée de choc lance les 11e, 191e, 239e divisions d'infanterie accompagnées de la 13e brigade de ski et de la 122e brigade blindée qui n'arrivent pas à percer et élargir le front au sud. Le seul succès est obtenu par la 256e division d'infanterie qui réussit à prendre la cité ouvrière no 7.
Du côté du front de Leningrad, les quatre chars restant de la 1.Kompanie de la Schwere Panzer Abteilung 502 repoussent l'assaut, à travers la Neva gelée, d'une trentaine de chars T-34. Dans le secteur de Schlisselbourg, les combats sont féroces. La 86e DI soviétique accompagnée d'un bataillon de la 61e brigade blindée attaquent par le sud pendant que la 34e brigade de ski et la 55e brigade d'infanterie, attaquent par le nord à travers le lac Ladoga gelé.
À la fin de la journée, les forces allemandes situées dans les zones de Lipka et de Schlisselbourg sont presque totalement coupées du reste de l'armée allemande.
Le 15 janvier, les Soviétiques se sont battus particulièrement contre les points d'appui 3, 4, 7 et 814 et la poche de Schlisselbourg. Les assauts répétés des forces soviétiques font craquer les défenses allemandes.
Sur le côté ouest, en fin de journée, la cité ouvrière no 3 est enfin prise par la 123e brigade d'infanterie.
Sur le côté est, la 372e division d’infanterie prend les cités ouvrières nos 8 et 4.
La 136e division d'infanterie (ru) et la 61e brigade blindée de la 55e armée venant de l'ouest et la 18e DI et la 16e brigade blindée de la 2e armée de choc venant de l'est font leur jonction au nord du point d'appui no 5, encerclant ainsi la 227. ID et deux bataillons de la 96. ID dans Schlisselbourg. Les Soviétiques concentrent alors tous leurs efforts pour réduire la poche. Leonid Govorov est promu colonel général.
Toutefois une contre-attaque de la 61. ID parvient à rompre l'encerclement et deux régiments rejoignent les troupes assiégées, mais les Soviétiques contre-attaquant également referment l'ouverture. Le général Werner Hühner, commandant la 61e division prenant le commandement des forces de la poche Schlisselbourg, organise la défense avec des Kampfgruppen. Les combats autour de Poselok no 513 font rage entre les défenseurs et la 136e division d'infanterie soviétique.
Le 16 janvier, la 18e division d'infanterie soviétique lance trois assauts sur Poselok no 5 qui sont tous repoussés.
Le 17 janvier, la 18e division d'infanterie soviétique appuyée par la 61e brigade blindée, encerclent le point d'appui après des combats d'une violence inouïe, mais les défenseurs tiennent toujours bon. Les troupes soviétiques sont à 1,5 km-2 km des points d'appui nos 1 et 5.
En fin de journée la 372e division d’infanterie prend la cité no 1.
Le 18 janvier, les combats reprennent avec la même intensité. La 123e division d'infanterie de la 67e armée soviétique et la 372e division d'infanterie de la 2e armée de choc font leur jonction à proximité du point d'appui no 1. La 136e division d'infanterie soviétique appuyée par la 61e brigade blindée entrent enfin dans le point d'appui no 5. Le blocus de Leningrad est brisé.
Les troupes allemandes situées au nord de ces jonctions, dont les plus nombreuses sont à Schlisselbourg, se retrouvent donc encerclées. Toutefois les troupes soviétiques occupant WS no 5 sont délogées par un barrage d'artillerie allemand qui permet au Kampfgruppe Hühner d'abandonner la poche de Schlisselbourg, en abandonnant son artillerie et les équipements lourds, et après de terribles combats au corps à corps, à travers la région boisée vers Siniavino, de rejoindre, les lignes allemandes plus au sud.
En début d'après-midi, les forces soviétiques nettoient Schlisselbourg et Lipka des forces allemandes et commencent à liquider le reste des forces réfugiées dans les forêts du sud du lac Ladoga.
Les 19 et 20 janvier, les débris du Kampfgruppe Hühner atteignent dans les premières lignes allemandes. L'évasion a été coûteuse pour les deux parties.
Les forces soviétiques, ayant éliminé les forces allemandes encerclées qui n'avaient pu s'échapper, continuent leur offensive vers le sud en direction de Siniavino. Cependant, la 18e armée qui avait renforcé ses positions défensives dans le secteur avec la SS Polizei Division, les 21e et 11e DI et la 28e division alpine les forces soviétiques parviennent à capturer le WS no 5, mais sont incapables d'avancer plus loin.
Le 21 janvier, incapables d'avancer plus loin, les Soviétiques commencent à fortifier très fortement la région pour contrecarrer toute tentative allemande d'une contre-attaque et d'un rétablissement du blocus de Leningrad.
Le 22 janvier, la construction de la ligne ferroviaire reliant Leningrad au reste du pays à travers le couloir capturé commence, conformément au plan du Comité de Défense ordonnant que la construction soit terminée dans les 20 jours. Les travaux ont été achevés en avance sur le calendrier et les trains commencent à livrer du matériel à partir du 6 février 1943.
Le 30 janvier, l'opération Iskra est officiellement terminée.
Bilan
L'opération Iskra est une victoire stratégique pour les forces soviétiques. Du point de vue militaire, l'opération a éliminé la possibilité de la capture de la ville. D'autre part le front de Leningrad sera désormais très bien ravitaillé, renforcé et capable de coopérer plus étroitement avec le front de Volkhov. Pour la population civile, l'opération Iskra permet le ravitaillement en nourriture ainsi que la possibilité d'évacuer plus de civils de la ville. La fin du blocus a également eu un effet stratégique, bien qu'il ait été éclipsé par la reddition de la 6e armée allemande à Stalingrad quelques jours plus tard. En effet, le char Tigre, capturé intact par les Soviétiques lors de cette bataille, est évacué par les forces soviétiques pour être étudié.
Cette victoire conduit à des promotions pour Leonid Govorov, qui est promu, le 15 janvier, au grade de colonel-général et Joukov, qui est promu, le 18 janvier, maréchal de l'Union soviétique. En outre Govorov et Meretskov sont décorés, le 28 janvier, de l'ordre de Souvorov 1re classe. Les 136e et 327e divisions d'infanterie sont promues et deviennent les 63e et 64e divisions de la garde, alors que la 61e brigade blindée devient la 30e brigade blindée de la garde.
Du côté allemand, faute de renforts suffisants, le commandement du groupe d'armées Nord prit la décision de raccourcir la ligne de front, en évacuant les saillants de Demiansk et de Rjev. Le saillant de Demiansk qui resta tout au long 1942, malgré son encerclement pendant quelques mois, était une importante tête de pont stratégique. Ce saillant avec celui de Rjev, également évacué au printemps 1943, pouvaient potentiellement être utilisés pour encercler un grand nombre de forces soviétiques. Cependant, dans la situation qui s'était développée, leur conservation n'était plus possible.
Malgré ces conditions, la Stavka savait que l'opération Iskra était incomplète, car le couloir qui avait été ouvert était étroit et il était encore à portée de l'artillerie allemande ; les hauteurs stratégiques de Siniavino qui étaient ainsi encore sous contrôle allemand. Joukov planifia une opération beaucoup plus ambitieuse nommée offensive Polyarnaya Zvezda (« Étoile polaire »). L'opération avait pour but de vaincre de façon décisive de groupe d'armées Nord, mais elle échoua dès le début. Les forces soviétiques réalisèrent, en 1943, plusieurs autres offensives dans la région, élargissant lentement le couloir, avant de capturer Siniavino en septembre. Toutefois, la ville était encore soumise à un siège partiel. Les bombardements aériens et d'artillerie durèrent jusqu'en janvier 1944, lorsque les lignes allemandes furent percées par l'offensive Leningrad–Novgorod, levant totalement le siège.
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L'Antonov An-225 Mriya (en ukrainien : « Ан-225 Мрія », « aspiration, désir ardent vers un objectif » en français) est un avion de transport très gros porteur, fabriqué initialement en République socialiste soviétique d'Ukraine puis en coopération entre l'Ukraine et la Chine. Son nom de code OTAN est « Cossack » (l'An-124 ayant celui de « Condor »). Cet avion aux dimensions impressionnantes est le plus long et le plus lourd avion du monde, et le troisième en envergure, derrière le Stratolaunch (117 m) et l'hydravion géant H-4 Hercules (97,54 m) (mais ce dernier n'a volé qu'une minute, une seule fois et n'a jamais été opérationnel). Il est capable de transporter des charges volumineuses pesant jusqu'à 250 tonnes avec une autonomie de 4 000 à 14 500 km selon la charge.
L'Antonov An-225 n'a encore jamais été utilisé au maximum de son potentiel. Cet avion cargo s'avère être aussi maniable qu'un avion de ligne classique. En effet, au cours d'une démonstration en 1989 au-dessus du Bourget (salon aéronautique), il vira avec un angle de 45° avec la navette spatiale Bourane de 62 tonnes fixée sur son fuselage. Il peut transporter des hélicoptères de combat, des chars, des transformateurs, etc. ; en fait, toutes pièces spécifiques entrant dans sa grande soute.
Développé à partir de l'An-124, l'appareil avait pour but premier le transport de la navette spatiale russe Bourane, cependant ses capacités militaires étaient évidentes. Le seul exemplaire achevé de l'An-225 prit l'air pour la première fois à Kiev le 21 décembre 1988. Au cours d'un vol de 3 h 30 min le 22 mars 1989, l'An-225 battit 106 records du monde dont : celui de la masse maximale au décollage avec 508 200 kg, de la charge utile avec 156 300 kg et de l'altitude maximale avec charge en atteignant 12 340 m. Quelques jours plus tard, le 13 mai 1989, il décolla avec la navette spatiale Bourane et participa au salon du Bourget en juin 1989.
Avec l'effondrement de l'Union soviétique et l'arrêt du programme spatial, la mission initiale de cet appareil fut abandonnée et l'appareil fut remisé en 1994, et ses 6 réacteurs furent démontés pour être réutilisés sur des Antonov 124. La construction du second appareil fut alors arrêtée.
Il reprit du service au printemps 2001 et apparut au salon du Bourget cette même année. Par la suite, il a été exploité par la compagnie ukrainienne Antonov Airlines pour des vols cargos à la demande.
Il effectue un vol d'essais le 25 mars 2020.
La construction d'un deuxième exemplaire avait été entamée dans les années 1980 puis interrompue en 1994 faute de commande ferme. La rénovation de ce second appareil jusqu'alors remisé, avait été entamée en 2006 mais le projet est repoussé en 2008, puis finalement abandonné l'année suivante, l'appareil restant inachevé.
Le 30 août 2016, un accord est annoncé entre Antonov et l'industriel aéronautique chinois Aviation Industry Corporation of China afin de permettre la production de nouveaux exemplaires en Chine à partir de 2019, avec la finalisation du second appareil inachevé en Ukraine d'ici 2021 au plus tôt.
Une version disposant d'une capacité d'emport encore plus grande, l'An-325, a été proposée par les bureaux d'études Antonov à la fin des années 1980 pour servir de plate-forme de tir pour des systèmes de transport spatiaux nationaux, comme la mini-navette MAKS soviétique, ou étrangers, comme le HOTOL britannique. Reprenant comme base le modèle 225, cet avion aurait été doté de deux réacteurs supplémentaires. Tout comme les deux avions spatiaux précédemment cités, le 325 n'a pas dépassé le stade de la soufflerie.
A l'aéroport international de Tianjin Binhai (Chine), il dispose sur son "point" de chargement / déchargement / stationnement d'un marquage au sol indiquant : AN 225.
Le 17 août 2009, le Mriya décolle de Francfort-Hahn avec un générateur de 174 tonnes accompagné d'un châssis spécial, la charge emportée totalisant ainsi 187,6 tonnes. L'avion emporte ce fret jusqu'à l'aéroport d'Erevan en Arménie, pour être mis en service dans une centrale électrique à gaz.
L'Antonov An-225 Mriya, s'est posé le 19 avril 2020 sur l'aéroport Paris-Vatry. Quelque 150 tonnes de matériels de lutte contre la pandémie de Covid-19 dont 8 millions de masques FFP2 ont été débarqués en provenance de Chine
L’An-225 a également effectué un vol pour le compte du gouvernement du Québec au printemps 2020. Parti de la Chine le 30 avril afin d'approvisionner la province en matériel médical pour aider dans la lutte à la Covid-19, l'avion, nolisé par la firme québécoise Nolinor, a atterri vers 20:20 HAE le 1er mai à l'aéroport international Montréal-Mirabel, après une escale à Anchorage, en Alaska, afin d'y faire le plein de carburant. Le déchargement du matériel a pris environ huit heures avant que l'avion ne reparte le lendemain matin vers 7:20 HAE
L'An-225 est un hexaréacteur très gros porteur. Il est capable de transporter une charge de 250 tonnes environ, dans une soute de 43,32 mètres de long, 6,4 m de large et 4,4 m de haut soit plus de 1 200 mètres cubes. Les ailes ont un débattement de près de 6 mètres. Sa grue interne lui permet de charger ou décharger des masses jusqu'à 30 tonnes.
En 2020, l'Antonov An-225 est toujours le plus gros avion volant (en longueur et en masse maximale au décollage). Son importante masse est répartie sur trente-deux roues.
Le chargement des 250 tonnes de matériel s'effectue grâce à un pont roulant de 5 tonnes installé dans la soute de ce géant des airs.
L'immatriculation du seul exemplaire en service est UR-82060
Dans la culture populaire
Dans le film 2012, les héros utilisent l'Antonov An-500 (version de l'An-225 avec porte de soute à l'arrière qui était en projet mais jamais construite) pour s'échapper de Las Vegas afin d'aller en Chine. L'avion est détruit après sa chute d'un glacier de l'Himalaya.
Dans le jeu vidéo Fire Department 3, il est utilisé dans la première mission, la mission étant de le sauver des flammes.
L'An-225 est visible dans le jeu Saints Row: The Third, où il est utilisé par le Syndicat ainsi que par le STAG.
Il apparaît dans le jeu vidéo Battlefield: Bad Company 2 lors de la dernière mission et contient l'arme ultime que le protagoniste doit détruire.
Il apparaît dans GTA V, sous le nom d'avion cargo
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Emma Goldman (1869 – 1940) est une anarchiste et féministe russe, meneuse du mouvement anarchiste aux Etats-Unis, connue pour ses écrits et travaux.
La fuite aux Etats-Unis
Née le 27 juin 1869, Emma Goldman nait dans une famille juive à Kowno en Lituanie, alors part de l’Empire russe. Après l’assassinat d’Alexandre II, empereur de Russie, le 13 mars 1881, une période de répression politique force sa famille à déménager à Saint-Pétersbourg. A 13 ans, pour des raisons économiques, elle est forcée de quitter l’école pour travailler à l’usine. Là, elle découvre les idées révolutionnaires et lit Que faire ? de Tchernychevsky, oeuvre qui a une grande influence sur les jeunes révolutionnaires russes.
A 15 ans, son père veut la marier et Emma s’enfuit aux Etats-Unis avec sa demi-sœur. En mai 1886, les affrontements de Haymarket Square, lors de la grève de l’usine McCormick de Chicago, mènent à la mort de sept policiers. Sept anarchistes sont arrêtés pour meurtre et quatre sont exécutés le 11 novembre 1887. Très marquée, Emma rejoint le mouvement anarchiste. Mariée quelques mois avec un immigrant russe, elle quitte Chicago et part s’installer à New York.
Condamnations
A New York, Emma Goldman rencontre l’écrivain et militant russe Alexandre Berkman, avec qui elle a une relation. Elle devient la principale meneuse du mouvement anarchiste américain. En 1892, Alexandre Berkman essaie d’assassiner Henry Clay Frick, riche industriel qui avait fait appel à des casseurs de grève armés pour briser un mouvement social dans son aciérie. Frick survit à l’attaque et Alexandre Berkam est condamné à 22 ans de prison ; il en fera 14.
En 1893, Emma est emprisonnée pour un an pour avoir incité publiquement des chômeurs à se révolter. Pendant son emprisonnement, elle développe un grand intérêt pour l’éducation des enfants et en fait son principal champ de lutte. Le 10 septembre 1901, Emma est brièvement détenue pour des soupçons de complicité à l’assassinat du président William McKinley. Le 11 février 1916, elle est à nouveau emprisonnée pour avoir distribuée des écrits sur la contraception.
« L’une des femmes les plus dangereuses d’Amérique »
Lorsque la Première guerre mondiale se déclare, Emma Goldman et Alexandre Berkman organisent des réunions contre la guerre et militent contre l’enrôlement des soldats au front. En 1917, considérée par le directeur du FBI « l’une des femmes les plus dangereuses d’Amérique », Emma est de nouveau emprisonnée deux ans avant d’être exilée en Russie. Témoin de la révolution russe, Emma souhaite soutenir les Bolcheviks mais la politique menée en Russie bolchévique la fait rapidement déchanter. Devant les violences utilisées par l’Armée rouge contre des grévistes, elle revisite ses idées sur la violence dans un autre cadre que la légitime défense. En 1936, elle soutient la révolution espagnole et lutte contre les nationalistes de Franco.
Emma Goldman meurt à Toronto le 14 mai 1940, à 70 ans. Elle laisse six livres dont une autobiographie, ainsi que des écrits anarchistes et féministes.