La Grande Muraille de Chine
C’est le premier empereur de Chine, Shi Huangdi, qui entreprit la construction de cette œuvre titanesque qu’est la Grande Muraille.
Serpentant à l’origine sur plus de 6 500 kilomètres, cette muraille incarne l’un des symboles les plus forts de la Chine. Pour comprendre l’origine de ce projet, il faut avant tout comprendre la personnalité de celui qui en a été l’instigateur.
En effet, devenue un monument touristique, la Grande Muraille nous cache encore peut-être bien des secrets.
L’instigateur de la Grande Muraille
En 246 avant notre ère, le nouveau prince de la province de Qin est alors âgé de 13 ans. Malgré son jeune âge, il est déjà obsédé par la peur de la mort. Il ordonne donc la construction de son tombeau, l’incroyable mausolée qui contient une armée entière de terre cuite chargée de veiller sur l’empereur pour l’éternité.
Le tumulus de 115 m de haut dans lequel repose l’empereur n’a toujours pas été excavé. Pour se protéger des voleurs, l’empereur avait fait installer des pièges et des trappes équipées d’arbalètes.
Les archéologues essayent toujours de trouver un moyen d’entrer dans le tombeau.
A ce moment là, il ne règne que sur un seul état. Il existe six autres états qui sont régulièrement en guerre les uns avec les autres.
En 221 avant notre ère, le roi se lance dans de grandes conquêtes militaires et bientôt il a conquis tous les autres états « les Royaumes combattants ». Un empire est né.
Qin Shi Huangdi "le tigre de Chine" .
L’ancien roi Zheng de Qin prend un nouveau titre et fait preuve d’une ambition sans limite. Il se fait appeler Huangdi ; « Di » en chinois, signifie « empereur ou souverain » mais désigne également une puissante divinité astrale : un dieu étoile.
Il y ajoute « Shi » qui signifie « premier ».
L’Auguste souverain premier Qin Shi Huangdi prétendait réorganiser tout l’univers.
Shi Huangdi a pour ainsi dire créé la Chine :
Il a abolit la féodalité
Il a créé un système bureaucratique
Il a favorisé l’agriculture en faisant creuser des canaux d’irrigation
Il a unifié les poids et les mesures
Il a imposé une monnaie unique
Il a unifié le système d’idéogrammes afin d’harmoniser l’écriture
Parallèlement, il se montre impitoyable et cruel. Son ambition architecturale coûte chère et le peuple plie sous les impôts. Il est fortement critiqué par les savants et ne supporte pas les comparaisons avec ses prédécesseurs. En réponse à ces critiques, il fait brûler une grande quantité de livres de l’école confucéenne et fait enterrer vivants 460 lettrés.
Au fil des années, il devient de plus en obsédé par l’immortalité. Il se fait conseiller par des mystiques qui pratiquent les sciences occultes. Parmi eux, il y a de nombreux charlatans qui lui prescrivent des élixirs.
Il prend régulièrement de l’arsenic et du mercure qui doivent lui apporter cette immortalité tant désirée.
Un jour, l’un de ses conseillers lui dit qu’il pourrait devenir immortel si personne ne le voyait. Il fait donc construire des corridors entre ses palais. Les 270 palais et pavillons sont reliés par des chaussées et des promenades couvertes.
On punit de mort quiconque révèle où se trouve l’empereur.
L’origine de la Grande Muraille se trouve dans ce penchant pour l’occultisme. Un prophète lui donne un jour un avertissement qui le trouble énormément et qui le poussera à faire construire cette œuvre démesurée.
La construction de la Grande Muraille
La prophétie dit :
« La dynastie Qin sera anéantie par un peuple ou un homme venant du nord ». A l’époque, les nomades du nord, les Xiongnu, faisaient de fréquentes razzias en Chine.
L’empereur envoie donc une armée pour assujettir ces nomades. Il s’approprie leurs terres et pour se protéger des peuples du nord, fait construire la Grande Muraille.
Vue aérienne de la Grande Muraille. By Steve Cadman
La première Grande Muraille n’est pas celle que l’on connaît aujourd’hui. Le matériau premier était la terre. On l’a mélangeait avec du riz glutineux ce qui produisait une sorte de ciment.
On testait le mur en envoyant des flèches. Si les flèches rebondissaient c’est que la muraille était solide.
En réalité, l’empereur s’est inspiré de murs déjà existants. Pour la partie centrale, il a rassemblé les morceaux érigés par les anciens rois de Zhao, de Yan et même de Qin. Ces murs avaient été construits pour lutter contre les nomades des steppes.
Mais, il a prolongé la Muraille vers l’est jusqu’à la mer, et vers l’ouest jusqu’à l’actuel Gansu.
Grande muraille de Chine. By Jaaron
Pour sa construction, on enrôlait de force des paysans, des bagnards, des conscrits. Sous le règne de Shi Huangdi, la construction dure pendant 10 ans.
Une population extrêmement nombreuse est déplacée à l’occasion de cette construction, dont la réalisation est confiée au terrible général Meng Tian.
Les Chinois disent que chaque pierre de la Grande Muraille a coûté une vie humaine.
Certaines parties du mur peuvent aller jusqu’à 8 m de haut pour 7 m de large. La muraille est entrecoupée de nombreuses tours de guet.
Tour de guet. By Smoking Permitted
Nos connaissances sur l’aspect pratique de la construction restent en fait très limitées. On ne sait toujours pas comment les chinois s’y sont pris pour monter certaines grosses pierres le long des pentes extrêmement escarpées où la muraille a été construite.
La Grande muraille de Chine est devenue un lieu très touristique. By Degree zero
La sinistre prophétie qui est à l’origine de la construction se produira mais pas de la manière dont l’empereur l’avait craint.
Devant sa cruauté, son fils aîné se rebella. Il le fit bannir. A la mort de l’empereur en 210 avant notre ère, à 48 ans, c’est le fils cadet Ershi Huangdi qui lui succède.
Orgueilleux et impitoyable, il est rapidement détesté par le peuple. Quatre ans après, c’est la révolte et la dynastie Qin est détruite.
Paysage montagneux de la Grande muraille de Chine. By Exfordy
Les dynasties suivantes fortifient la Grande Muraille. Ils y voient sans doute un intérêt militaire. Pourtant, cette muraille s’est toujours montrée très inefficace en cas d’attaque.
Un enjeu militaire inefficace
En l’an 1279, la Grande Muraille n’arrête pas les Mongols. Ils établissent leur propre dynastie, celle des Yuan.
Jusqu’en l’an 1368, la Grande Muraille tombe dans l’oubli. Puis la dynastie des Ming chasse les Mongols.
Ce sont eux qui ont construit la plus grande partie de ce que l’on connaît aujourd’hui. Sous cette dynastie, il y avait jusqu’à un million de soldats sur la muraille.
La Grande muraille serpente au milieu des montagnes. By Mckay Savage
Pourtant, les stratèges de l’époque devaient savoir que cette muraille n’arrêterait pas l’ennemi. C’est l’un des mystères que l’on n’a toujours pas élucidé.
Aussi imposante soit-elle, elle n’a jamais empêché les incursions des Xiongnu (nomades du nord et de l’ouest).
En 1644, l’histoire se répète. Les Mandchous envahissent la Chine sans problème. La dynastie mandchoue des Qing règnera jusqu’en 1911.
La légende chinoise raconte que même de l’espace, on peut voir la Grande Muraille.. By Natchsmart
Pendant la révolution culturelle, la Grande Muraille a subi de nombreux dégâts. Symbole du despotisme impérial, elle était honnie par le gouvernement et donc le peuple.
Elle n’est devenue un objet de fierté nationale qu’après la mort de Mao Tsé-toung. Elle a d’ailleurs été partiellement restaurée.
Les légendes de la Grande Muraille
La légende chinoise raconte que même de l’espace, on peut voir la Grande Muraille. Beaucoup de gens le croient d’ailleurs. Il n’en est rien.
Une autre légende, plus lugubre, prend sa source dans la réalité. Beaucoup de chinois croient que la muraille est hantée et l’appellent « le plus long cimetière de la Terre ».
Il est vrai que des milliers de gens sont morts en s’épuisant à la tâche. On dit que leurs corps ont été ensevelis dans la muraille.
Beaucoup de chinois croient que la muraille est hantée et l’appellent « le plus long cimetière de la Terre ». By Steve Cadman
Pourquoi cette muraille a-t-elle été construite puis renforcée alors qu’elle avait montré ses limites comme moyen de défense ?
Après tout, pourquoi construire un mur en haut d’une crête qui mesure déjà 300 m de haut ?
Sa plus grande utilité a sans été de servir de moyen d’alerte en cas d’attaque. Les soldats pouvaient sans doute envoyer des signaux depuis les tours de guet.
Pour la construction de la Grande Muraille, on enrôlait de force des paysans, des bagnards, des conscrits. By D'n'c
Mais, peut-être doit-on chercher la réponse à cette construction au cœur des croyances mystiques chinoises.
Les chinois pensent que les esprits du mal voyagent en ligne droite. Si vous érigez un mur pour les arrêter, ils ne peuvent pas le contourner faute de pouvoir tourner.
Les nomades représentaient cet esprit maléfique qui venait du nord.
Peut-être que l’empereur, très porté sur l’occultisme, a-t-il voulu éloigner les forces démoniaques annoncées par la prophétie ?
Sa personnalité, particulièrement mégalomane, n’est sans doute pas étrangère à cette œuvre titanesque. On retrouve la même démesure que dans le tombeau.
Cette Grande Muraille, à ses yeux, devait sans doute être à la mesure d’un dieu.
Momie animale d’Egypte
Les Egyptiens sont célèbres pour leurs momies. Les hommes n’étaient pas les seuls à bénéficier de cette technique de conservation. En effet, les embaumeurs de l’Egypte ancienne momifiaient également les animaux.
Pourquoi des animaux momifiés ?
Il semble que quatre raisons ont poussé les Egyptiens à momifier des animaux :
Le défunt pouvait avoir ainsi de quoi se nourrir dans l’au-delà
Le défunt partait accompagné de ses animaux familiers
Certains animaux sacrés bénéficiaient ainsi de la même attention que les hommes
Les momies animales étaient des dons faits aux dieux
Certains animaux, qui ont été retrouvés momifiés, se sont fait piéger. Les mouches et les scarabées, par exemple, étaient attirés par l’odeur de la chair humaine en décomposition. Ils se posaient alors sur le corps et se retrouvaient piégés par la résine le recouvrant. Ils étaient ainsi embaumés par accident.
Momie d'un chat. Image Claire L. Evans
Par contre, des millions d’animaux ont été embaumés volontairement. On a retrouvé des chiens, des chats, des singes, des oiseaux, des poissons et même des serpents.
Les taureaux sacrés étaient également embaumés.
Technique de momification animale
Selon le type d’animal, les embaumeurs utilisaient des techniques différentes. Par exemple, un taureau sacré était embaumé de la même manière qu’un homme :
Les organes vitaux, excepté le cœur, étaient retirés
Le corps était desséché au natron (du sel), puis bourré de tissus et de paille pour redonner une apparence de vie au corps
Le corps était placé sur une table puis recouvert de natron sec avant de le laisser sécher lentement
Une fois desséché, le corps était lavé. La peau était ointe d’huile et de parfums, et on enduisait le corps d’une couche de résine de pin chaude pour empêcher les moisissures
On plaçait souvent de faux yeux dans les orbites
L’étape finale consistait à envelopper le corps de bandelettes en lin
Après l’emmaillotement, de la résine était versée sur la momie pour l’imperméabiliser et la durcir
Taureau ou veau momifié. Image Son of Groucho
Les animaux qui n’étaient pas sacrés étaient embaumés plus simplement. Par exemple, les oiseaux étaient plongés dans la résine fondue, puis emmaillotés.
Les poissons étaient vidés, séchés et bandelettés.
Les crocodiles qui étaient vénérés étaient parfois momifiés avec leurs œufs.
Certaines momies d’oiseaux de proie portent un masque humain. On a cru pendant longtemps qu’il s’agissait d’enfants.
Les serpents étaient offerts au dieu-créateur Atoum notamment. Après momification, ils étaient placés dans des boîtes.
Le taureau Apis
En dehors des dieux à tête animale, le culte des animaux eux-mêmes est un élément fondamental de la religion égyptienne.
L’un des premiers animaux ainsi déifiés est le taureau Apis de Memphis qui au cours de l’histoire a été identifié avec Rê, Osiris et Ptah.
Divinité agraire, Apis est le symbole de la puissance fécondante. Ce dieu porte entre ses cornes le Disque solaire et l’uræus, symboles de Rê.
La reine Hatschepsout se livre à une course rituelle accompagnée d'Apis. Temple de Karnak
Le taureau qui devait être momifié à sa mort était choisi pour ses marques et en particulier pour la tache en forme de losange sur son front.
A la mort du taureau, il était momifié, placé dans un sarcophage en granit et enterré dans des catacombes : le Serapeum de Saqqarah.
On choisissait alors un nouveau taureau Apis et le cycle continuait.
Les sépultures animales
Les animaux, comme les hommes, étaient enterrés dans des cimetières. Certaines espèces bénéficiaient de leur propre nécropole. Il existe un vaste cimetière de chats à 80 km au nord-est du Caire, à Boubastis. C’est un centre religieux consacré à la déesse-chatte Bastet.
Déesse Bastet. Basse Epoque. Paris, Musée du Louvre
Une partie du cimetière humain de Saqqarah était réservée aux animaux. Des millions d’ibis, de babouins, de faucons, de chacals ou de chiens y furent enterrés dans les catacombes.
Dieux de l’Egypte et forme animale
Dans l’Egypte ancienne, chaque province possède son dieu. Il y a à l’origine 126 divinités principales: animaux, plantes ou objets.
Des centaines d’autres dieux s’ajoutent à ces dieux principaux. D’abord de forme animale, ils ont très vite été représentés de façon anthropomorphe, gardant une tête ou des attributs animaux.
Thouëris est une déesse bienfaisante à tête de crocodile et à corps d’hippopotame. Elle protège en particulier les femmes enceintes.
Thouëris. Image Boston Public Library
Dieu Sebek : le crocodile était un être sorti des ondes comme le Soleil, et rarement un mangeur d’hommes. Dès le Moyen Empire, on comptait une multitude de temples voués à ce dieu puissant. A Crocodilopolis, dans le Fayoum, il était le maître universel.
Jeune crocodile momifié.
Bastet: d’abord déesse-lionne et maléfique, Bastet s’est transformée en divinité bénéfique. Elle est adorée par ses fidèles, dans son temple de Bubatis en Basse-Egypte, sous les traits d’une chatte, et associée aux joies de l’existence.
Anubis: le dieu des morts prend la forme d’un chien ou d’un chacal. Les chacals étaient associés à la mort car ils vivaient près des cimetières.
Anubis.
Sekhmet: déesse-lionne à la puissance destructrice. C’est la fille du Soleil et elle protège le dieu Rê. Déesse du carnage et des batailles, elle protège le roi en détruisant ses ennemis.
La légende raconte que les dieux, pour arrêter sa folie meurtrière, ont répandu du sang mélangé à de la bière pour l’endormir.
Sekhmet. Image astique
Dieu Bès : Apparu tardivement, il réuni des traits de diverses divinités mineures. Figure difforme et grotesque, il éloigne le mauvais œil et fait peur aux divinités malfaisantes.
Bès. Image La case photo de Got
Divinité familière que l’on clouait à la porte des maisons, il est souvent représenté vêtu d’une peau de lion aux vertus protectrices.
Momie en Egypte
L’Egypte est sans conteste la terre des momies. Loin des villes, les embaumeurs momifiaient tous les corps, du paysan au pharaon ainsi que de nombreux animaux.
Dans l’Egypte ancienne, la mort n’était pas considérée comme une fin. La momie revêtait une importance fondamentale pour qu’énergie et fluide puissent permettre au défunt de passer dans l’au-delà où il devait renaître.
L’histoire est truffée d’anecdotes assez stupéfiantes. Les ressuscités du vendredi saint en font partie.
Durant 300 ans, on a raconté que des morts sortaient une journée entière dans un cimetière égyptien.
La momie égyptienne a toujours fasciné les Européens. A tel point qu’à la fin du Moyen Age, la mode est de se « régaler » de mummie.
Les ressuscités du vendredi saint
« Tous les morts enterrés dans ce cimetière sortent toute la journée de leurs tombeaux, demeurent immobiles et privés de sentiments au regard de tous et, la solennité terminée, rentrent dans leurs sépulcres. Le phénomène se reproduit tous les ans et il n’y a pas d’adulte au Caire qui l’ignore. »
C’est ainsi qu’en 1483, un Européen, B. de Breydenbach, rapporte les fantastiques évènements qui se produisent chaque année au Caire.
La résurrection intervient le jour de la fête du saint à qui est dédiée la mosquée située à proximité.
Du 15e au 18e siècle, le miracle est régulièrement rapporté par les voyageurs occidentaux.
Selon les époques, son emplacement change, les ressuscités sont musulmans, chrétiens ou des Egyptiens de l’Antiquité.
La date du miracle varie également. Au 15e siècle, il est fixé au vendredi saint.
Vue du Caire. Gravure de 1810
Les voyageurs recueillent les faits ou en sont témoins : « Les cadavres surgissent brusquement de la terre, restent en surface sans bouger, pendant un instant, puis sont à nouveau engloutis par les sables. »
Pour assister à ce spectacle, le public vient en masse, toutes confessions mêlées. Juifs, chrétiens et musulmans prient et passent la nuit sur place au cours de laquelle de grandes réjouissances sont organisées.
Entre Dieu et diable
Au Caire, on rapporte que les morts qui quittent leur sépulture sont des sceptiques qui ne croyaient pas à la résurrection.
Pour les punir ou pour donner un avertissement aux vivants, Dieu les a condamnés à se livrer à ces apparitions terrifiantes.
Les voyageurs occidentaux y voient plutôt l’intervention du diable.
Momie égyptienne.
Quelques mauvaises langues font part de leurs doutes et parlent même de supercherie. Laissons à cet évènement sa part de mystère et de mysticisme.
Les mangeurs de cadavres
Si les Egyptiens vénèrent leurs morts, les Européens en font le commerce dans le même temps. A la fin du Moyen Age, un remède miracle appelé « mummie » est censé soigner toutes sortes de maux : douleurs gastriques, blessures.
Rapidement, il est prescrit à toute occasion.
A l’origine, cette substance est fabriquée à partir des corps desséchés d’antiques momies. Le remède parvient chez les apothicaires sous trois formes :
Certains fabricants égyptiens considérant que la recherche de momies est trop fastidieuse, trouvent plus commode d’utiliser des cadavres plus récents et nettement plus frais.
Corps desséché naturellement (Egypte ancienne)
Ce remède a tant de succès que le roi de France lui-même, François Ier, ne se déplace jamais sans sa mummie.
Ce sinistre commerce reste florissant en Europe jusqu’à la fin du 17e siècle. A ce moment là, les fabricants sont lourdement imposés en Egypte et finissent par cesser cette activité.
La momification en Egypte
Il est évident que les anciens Egyptiens n’ont pas embaumé leurs parents et leurs pharaons pour guérir les problèmes gastriques des Occidentaux.
D’ailleurs, ce remède était bien pire que le mal et occasionnait douleurs et vomissements.
C’est Hérodote qui a rédigé la première description connue de la méthode de momification des anciens Egyptiens.
L’ensemble du processus demandait environ 70 jours.
Masque funéraire.
Dès 3000 avant notre ère, l’Egypte affirme sa croyance en une vie future. Elle pense que la préservation du corps humain dans son intégrité est indispensable pour accéder à cette nouvelle existence. C’est pourquoi elle invente la momification.
Momie de Ramsès II. Image Boston Public Library
Pour les Egyptiens, la vie après la mort est bien plus importante que la vie terrestre. La personne comprend un corps auquel sont associés plusieurs principes spirituels qui, libérés après la mort, restent liés au cadavre.
L’ »akh » est un principe immortel, une force divine représentée par un ibis, que seuls possèdent le roi et les dieux.
Le « ba », symbolisé par un oiseau à tête humaine, est un principe spirituel plus indépendant du corps, qui reprend sa liberté après la mort.
Vignette du Livre des morts.
Le ka est représenté sous la forme d'un oiseau (Musées royaux du Cinquantenaire, Bruxelles).
Les prêtres embaumeurs utilisaient des crochets qu’ils passaient dans les narines du mort. Ils retiraient d’abord le cerveau qui était traité à part.
En effet, les Egyptiens pensaient alors que le coeur était l'organe principal "le centre de contrôle". Ils jugeaient par contre le cerveau inutile et le jetaient.
Momie
Avec un couteau de silex, ils incisaient le corps du côté gauche et enlevaient les viscères. Les poumons, l'estomac, les intestins et le foi étaient conservés dans les vases canopes (urnes).
Vases canopes qui contiennent les organes momifiés. Image mamamusings
Après l'éviscération, commençait l'étape de la dessication.
Le corps, vidé de ses viscères et du cerveau, était enduit d’aromates, recousu et plongé pendant 70 jours dans un bain de natron, ou sel de sodium, qui desséchait le cadavre.
L'objectif était de faire perdre le plus d'eau possible au corps, pour le laisser totalement desséché et flétri.
Le dieu Anubis prépare la momie de Sennedjem (Thèbes ouest).
Le corps était alors entouré de longues et fines bandelettes de toile trempées dans une résine odorante.
Des textes, des bijoux et des amulettes étaient disposés entre les linges. Les prêtres touchaient les oreilles, le nez et la bouche du mort avec des instruments magiques qui lui garantissaient l’usage de ses sens dans l’au-delà.
On plaçait souvent de faux yeux dans les orbites et une perruque sur la tête.
Le masque placé sur la momie n'était pas censé être ressemblant. Il montrait plutôt ce à quoi le défunt voulait ressembler dans sa nouvelle vie
Pendant tout l’Ancien Empire, seuls les pharaons avaient droit à la momification. Les dignitaires y accédèrent ensuite ainsi que les paysans et les artisans.
Cette tradition qui a toujours fasciné les Occidentaux n’est certainement pas étrangère au mythe des ressuscités du Caire.
Les momies en Amérique du Sud
L’Egypte est sans conteste la terre des momies. Pourtant, les premiers embaumeurs ne sont pas égyptiens. Dans le monde entier, des cultures ont pratiqué la momification.
En Amérique du Sud, on a embaumé les corps pendant au moins 6 500 ans, bien plus longtemps que dans le reste du monde.
Les premiers à créer des momies furent les Chinchorros, un peuple chilien, qui vidait les corps avant de les remodeler.
L’Amérique du Sud est le lieu de naissance de la momification et l’un des derniers endroits où l’on perpétua cette tradition.
On y trouve aussi bien des momies naturelles qu’artificielles.
Momie naturelle
L’Amérique du Sud possède un climat qui a facilité la conservation de momies naturelles. Le long des côtes du Pérou et du Chili, le climat est chaud et sec toute l’année. De ce fait, les corps séchaient lentement et au bout du processus ne restait qu’une peau tendue sur les os.
Momie mexicaine. Image drini .
Au sommet des montagnes, il fait sec et il gèle en permanence. Les corps ne se décomposent donc pas.
Congelés, ils laissent apparaître chaque détail de l’anatomie intérieure et extérieure.
Les Incas sacrifiaient des enfants à leurs dieux et l’on a retrouvé certaines vicitmes qui sont devenues des momies naturelles.
Ce rituel s’appelait « capacocha ». En 1995, on a découvert le corps congelé d’une de ces jeunes victimes qu’on a baptisé « Juanita », la Vierge des glaces.
Jeune enfant momifié découvert au Pérou. Image Hesselink
Elle fut tuée au sommet du mont Ampato au Pérou. Elle a peut-être été frappée à la tête ou droguée puis laissée sur place où elle est morte gelée.
Enveloppée de tissus, l’enfant a été enterrée avec des statuettes en or et en argent, des pots en terre glaise et des sacs de maïs.
Outre les sacrifices effectués, les Incas momifiaient les corps de leurs empereurs. Ces momies étaient exposées lors des fêtes. On les faisait « défiler » dans les rues comme des morts vivants.
Momie inca découverte près de Nazca. Image leander.canaris
Leur présence était la preuve de la toute puissance de l’empereur dans le passé comme dans le présent.
Malheureusement, les espagnols ont détruit la plupart des momies du Pérou.
Les premières momies
Les momies chinchorros sont connues des archéologues depuis 1917.
Ce n’est cependant qu’en 1983 que la plus grande découverte fut effectuée. Cette année là, des ouvriers ont mis au jour un cimetière. On y déterra 96 momies. La plus ancienne remonte à 7000 ans, soit 5000 ans avant notre ère.
C’est donc devenue la plus ancienne momie connue jusqu’à présent.
Momie chinchorros recouverte d'argile.
Les Chinchorros étaient des pêcheurs qui vivaient le long de la côte nord du Chili. Chinchorro est un ancien mot espagnol qui signifie « filet de pêche ».
On ignore en fait comment ce peuple s’appelait réellement. Le nom provient de la plage où l’on a retrouvé des vestiges de leur culture.
L’écriture n’existant pas, ils ne nous ont laissé comme vestiges que leurs momies qui sont les plus vieilles du monde.
Momie péruvienne. Image quinet
On sait que ce peuple a ainsi conservé ses morts jusqu’en 1 700 avant notre ère environ. A partir de là, ils commencèrent à réaliser des fardos c’est-à-dire des ballots funéraires.
La technique d’embaument de ce peuple est unique. En effet, ils incisaient l’abdomen, ôtaient les viscères puis enlevaient la peau et la chair des os.
Ils conservaient uniquement la peau.
Fardo funéraire du Pérou . Image An en Alain
Ils extrayaient le cerveau. Jusque là, rien d’extraordinaire. C’est le processus de reconstitution du corps qui est unique.
Ils redonnaient sa forme initiale au corps en se servant de bâtons pour renforcer la colonne vertébrale, les jambes et les bras.
Ils appliquaient ensuite sur les os une épaisse couche d’argile et de fibres végétales pour remodeler la silhouette.
La reconstitution achevée, ils tendaient la peau du mort, mise de côté, en complétant si besoin avec de la peau d’otarie.
Momies Chinchorros.
Les embaumeurs enduisaient la peau d’une mince couche de pâte à base de cendres qui durcissait au séchage.
La momie n’avait plus qu’à être peinte et parée de quelques atouts pour lui donner une apparence « vivante ».
Les momies étaient peintes en noir ou en rouge selon les époques. Elles portaient des perruques faites de cheveux humains, des casques ou des masques.
Les momies chinchorros n’étaient pas enterrées tout de suite. Elles étaient d’abord exposées un certain temps puis on les plaçait dans des tombes.
Les fardos funéraires et la culture de Paracas
Vers 400 avant notre ère, dans le sud du Pérou, la mode fut aux fardos. Cette pratique dura plus de 1 000 ans.
Le principe consistait à conserver le corps par des moyens naturels. On laissait les organes en place. Les genoux étaient repliés contre la poitrine, puis le corps était lié à l’aide de cordes et de couches de tissu pour former une masse compacte.
Une fausse tête était placée au-dessus de ce cocon de tissus.
Les fardos étaient composés de couches successives de pièces de tissu appelées "mantos". Leur nombre était peut-être proportionnel à l'importance du défunt.
Au fil du temps, le tissu absorbait les substances liquides et le corps se desséchait.
Momie de Nazca (Musée régional de Cuzco). Image Exfordy
C’est en 1925 qu’on a découvert, sur une presqu’île désertique de la côte sud du Pérou, l’un des plus surprenants trésors de l’Amérique précolombienne.
Ce trésor est constitué de milliers de pièces de tissu. Ces pièces appartiennent à une civilisation baptisée Paracas du nom du lieu de la découverte.
Certains tissus datent de 1 400 avant notre ère.
Pièce de tissu Paracas.
Tous les textiles de Paracas proviennent de chambres funéraires. Ces dernières abritent des corps momifiés qui ont été trouvés en position fœtale, bras croisés sur la poitrine.
Toutes les momies sont enveloppées dans de la toile et du tissu.
L’examen des crânes a révélé, dans de nombreux cas, des traces de trépanation ainsi que des déformations de la tête, qui est souvent en forme de « pain de sucre ».
Le démaillotage des fardos a montré que les corps avaient été habillés de vêtements ainsi que d’immenses pièces de tissu mesurant jusqu’à 20 mètres de long et 6 mètres de large.
Les fibres utilisées sont le coton et la laine de camélidés, notamment l’alpaga et la vigogne, des cousins du lama.
Cela démontre d’ailleurs qu’à cette époque il existait déjà des échanges commerciaux entre les régions côtières et la montagne, ces animaux vivant sur les hauts plateaux andins.
Les corps étaient ensevelis avec de nombreux objets du quotidien et des produits alimentaires. On retrouve là des rites très proches de ceux pratiqués en Egypte.
Publié à 08:41 par acoeuretacris
Publié à 08:17 par acoeuretacris
Fleur d'Amitié
À l'intime du cœur,
aux espaces de temps vécus silencieusement,
j'ai souvent rêvé !
Je l'ai souvent rêvé,
pur et intense,
sans limite et sans retenue,
laissant librement s'exprimer
pensées intimes...
émotions éprouvées...
en transparence cristalline...
joies comme peines,
espérances comme déceptions,
élans de vie comme descentes profondes,
idéal exaltant autant que lassitude...
toutes telles que vécues
spontanées et sans préméditation...
sans conséquence autre qu'espérance bienfaisante...
sans autre but que de les vivre et les dire
aux moments précis où elles émergent...
sans passé et sans lendemain,
mais souvent revécues
et dans l'attente tranquille de les revivre
avec le même élan de liberté...
L'ai souvent rêvée belle et bonne
comme fleur pleinement ouverte au soleil,
transparente de lumière
éclatante de beauté,
exhalant rare parfum,
pénétrant tout l'être qui la voit,
d'une indicible émotion...
L'ai souvent rêvée
fleur prenant sa place
dans le jardin de la vie,
sans l'enlever à l'autre à côté d'elle
et que l'autre ne lui enlève pas...
fleur prenant sa part d'air et de lumière
sans en priver l'autre...
fleur puisant
à la même terre sans l'appauvrir,
au même coeur sans le partager.
Un jour, Oh! L'heureux jour,
j'ai cru, un moment,
que mon rêve n'en était plus un
et qu'il ne se distinguait pas de la réalité...
et la joie m'a monté au cœur !
et la joie l'a envahi jusqu'à l'éclatement !
Qui a brisé mon rêve ?
Était-il illusion ?
Était-il rêve ?
Était-il réalité ?
Il s'évanouissait,
revenait,
m'échappait à nouveau...
Je voulais reprendre mon rêve
pour m'y accrocher,
n'y parvenais pas
s'échappant sans cesse,
s'éloignant constamment,
s'évanouissant chaque fois
que je tentais de le reprendre...
Alors, j'eus peur qu'il fut impossible.
Et j'ai eu mal, tellement mal...
Je l'avais tant de temps espéré,
l'avais tant désiré...
il est venu si près !
J'avais pourtant entendu
les mots tendres et chauds...
avais pourtant vu son regard rempli d'émotion...
Alors mon espérance a repris, elle renaissait...
rêve ou réalité,
peu importe...
tu étais là
tour à tour confondue,
rêve devenu réalité,
réalité sortie du rêve,
comblant ma longue espérance ;
tu étais là, pure, intense, libre...
tu étais là, fleur lumineuse et belle,
suscitant l'indicible émotion...
tu étais là, prenant place
dans le jardin de ma vie...
tu étais là et tu as nom : AMITIÉ !
Jean-Paul Guillemette
je vous souhaite une belle journée...
Publié à 18:10 par acoeuretacris
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également dans leur mûre saison
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Charles Baudelaire
Bonne et douce nuit à tous...
Jean Bart le corsaire
Jean Bart est né à Dunkerque le 21 octobre 1650. En 1662, il n’a même pas 12 ans et il est déjà marin sur un petit bateau de contrebande, puis en 1667 sur un navire Hollandais le "De Seven Provincien", sous le commandement de l'amiral MIchel de Ruyter.
Lorsque Louis XIV déclare la guerre à la Hollande ne 1672, Jean Bart entre dans la marine française. Au vu de son expérience et de son charisme, il se retrouve rapidement à la tête d’un navire le "Roi David".
Il devient alors Corsaire pour la marine royale de France... Il s’attire les regards du roi lorsqu’il capture le navire de guerre Hollandais le "Neptune" en 1676.
En 1689 le Capitaine de Frégate Jean Bart a le jeune noble provençal Claude Forbin (1656-1733) sous ses ordres.
Ils ont pour mission de protéger des navires marchands, mais attaqués par deux puissants vaisseaux de guerre Anglais près de l’île de Wight, ils sont battus et capturés vivants.
Moins d’un mois plus tard, les deux compères finissent par s’échapper des geôles Britanniques avec trois autres prisonniers et réussissent à revenir en France.
Très soutenu matériellement, bien armé, Jean Bart connaît de nombreuses victoires sur les bateaux Hollandais et Anglais... il est alors anobli par Louis XIV le 4 août 1694.
Il aide ensuite à la protection de Dunkerque qui est attaquée parce que la ville protège des corsaires. C'est tout d'abord Sir Cloudesly Shovel (en 1694) puis l'amiral Berkeley (en 1695) avec 112 navires qui échouent devant la résistance de la cité.
Il devient Chef d’escadre des Flandres en 1696 puis Officier supérieur de la marine Royale à Dunkerque en 1697...
Il meurt brutalement d’une pleurésie le 27 avril 1702...
Jacques Cassard le corsaire oublié...
Jacques Cassard était un marin français breton. Né à Nantes en 1679, il navigua dès l'âge de 14 ans et à 26 ans, il se retrouve à la tête du navire "Le Saint Guillaume" puis du vaisseau "La Duchesse Anne".
Le Bateau était baptisé ainsi en l'honneur d'Anne de Bretagne née en 1477 morte en 1514 et qui apportât la Bretagne en dot à la France en épousant Louis XII.
Les missions officielles Jacques Cassard: harceler les Anglais en mer d'Irlande...
En 1706, il envahi Cork (Corcaigh) et porte de lourdes pertes à l'ennemi. Sa carrière d'officier le mène en Méditerranée où il combat encore les Anglais mais aussi les Barbaresques avec succès.
Le roi, Louis XIV le Grand, va faire de lui un corsaire en 1711. Il lui procure trois vaisseaux et cinq rapides frégates.
Il se rend tout d'abord au large du Sénégal et sème la terreur chez les Portugais. Il se rend maître de Sao Toago et desutres îles volcaniques du Cap Vert.
Puis, Jacques Cassard se retrouve en mer des Caraïbes, aux Antilles. Il attaque les colonies Anglaises et prend Montserrat et Antigua. Puis se sont aux Hollandais de lui céder des terres, Paramaribo au Surinam et Curaçao au large des côtes du Venezuela.
Il est désormais craint de toutes les nations, il ne lui reste plus qu'à construire sa réputation aux yeux des espagnols. mais il n'en aura jamais l'occasion...
Rentré en France, il n'a plus le soutien du roi et se retrouve bientôt écrasé sous les dettes.
Le cardinal De Fleury le fait alors enfermer au château de Ham (dans la Somme) où il meurt en 1740 seul et abandonné de tous dans le mépris le plus total...
- RENÉ DUGUAY-TROUIN-
Un des plus grands corsaires de l'histoire de la France
René Trouin du Gué, dit Duguay-Trouin (10 juin 1673 à Saint-Malo - 27 septembre 1736 à Paris) est né dans une famille d'armateurs bretons. En 1689, il débute sa carrière de corsaire français et dès 1691, reçoit le commandement d'un navire. Son courage, le respect qu'il a gagné auprès de ses hommes, ainsi que ses victoires contre les Anglais et les Néerlandais au cours des guerres lancées par le Roi Louis XIV l'ont fait rapidement progresser dans la hiérarchie.
D'une famille honorablement connue dans la marine marchande, il était destiné à l'état ecclésiastique, et fit ses études à Rennes et à Caen. Mais son goût pour les plaisirs contrariant les vues de ses parents, on lui permit de s'embarquer en 1689 sur un navire armé en course contre les Anglais et les Hollandais. En 1691, bien qu'il n'eût que 18 ans il reçut de sa famille, en récompense de ses exploit, le commandement d'une frégate de 14 canons. Jeté par une tempête sur la côte d'Irlande, près de Limerick, il s'empara d'un château appartenant au comte de Clarc, et incendie deux navires pris dans la vase. En croisant dans la Manche, il fit de nombreuses prises.
En 1694, il tomba, prés des Sorlingues, au milieu de 6 vaisseaux anglais, soutint pendant quatre heures un combat inégal, et ne se rendit qu'après avoir tout épuisé et reçu une blessure. Emmené captif à Plymouth, il dut la liberté à l'amour d'une jeune Anglaise. Ses nouveaux exploits après son retour en France attirèrent l'attention de Louis XIV, qui le fit entrer dans la marine royale. Tantôt sous les ordres de Nesmond, tantôt seul, il continua de capturer les navires ennemis.
En 1696, il vainquit et fit prisonnier l'amiral hollandais Wassenaer. Pendant la guerre de la succession d'Espagne, il désola les côtes d'Espagne, de Hollande et d'Angleterre.
En 1704 il prit sur les côtes d'Angleterre un vaisseau de guerre de cinquante-quatre canons ainsi que douze vaisseaux marchands. Capitaine de vaisseau en 1706, il attaqua une flotte brésilienne avec 3 vaisseaux, à la hauteur de Lisbonne, flotte du Brésil, qui était chargée de vivres et de munitions pour l'Archiduc et qu'escortaient dix vaisseaux de guerre : le combat dura deux jours.
Duguay-Trouin ne montra plus d'intrépidité, mais des circonstances malheureuses firent échouer ses projets. En 1707, il répara cet échec en s'emparant d'un convoi de 200 voiles, escorté par 6 gros vaisseaux de guerre, succès qui acheva de ruiner en Espagne les affaires de l'archiduc. En 1709, on raconte qu'il a capturé 300 navires marchands et 20 vaisseaux de guerre ou corsaires. Pour le récompenser de ses services, Louis XIV décide de l'anoblir.
De toutes les expéditions de Duguay-Trouin, la plus célèbre est la prise de Rio de Janeiro en 1711). Les fortifications de cette place paraissaient inexpugnables. En onze jours elles furent toutes enlevées. Il forcera la ville à payer de lourdes rançons et à libérer 1000 prisonniers français.
En 1715, il fut nommé chef d'escadre, membre du conseil des Indes en 1723, et en 1728 lieutenant général. En 1731, il reçut de Louis XV le commandement d'une escadre destinée à soutenir les intérêts du commerce, menacés par les Barbaresques et réprima les corsaires de Tunis. Ce fut là son dernier fait d'armes. Ses infirmités l'obligèrent bientôt à se retirer.
Lorsqu'il meurt en 1736, la France entière reconnu en lui un grand homme...
Il fut un des corsaires qui ont fait la renommée du port de Saint-Malo.
Il a combattu victorieusement plus de 300 navires dans sa carrière dont 16 navires de guerre.
Lors de sa seule défaire en 1694 il fut emprisonné par les Anglais, mais réussit à s'échapper de la prison de Plymouth.