La fabuleuse histoire..- Les écritures de Mesrob -

Publié à 15:47 par acoeuretacris Tags : ecriture mesrob
La fabuleuse histoire..- Les écritures de Mesrob -

 Des écritures originales



Enluminure arménienne
d’un manuscrit du XIIIe siècle

LA LANGUE ARMENIENNE appartient à la famille linguistique indo-européenne et forme avec le géorgien, et d’autres dialectes parlés dans le Caucase, un groupe spécifique.

Les alphabets arménien et géorgien sont voisins et vraisemblablement apparentés. La légende leur a donné un père commun: Saint Mesrob.

La légende de Mesrob

LES ECRITURES TROUVENT BIEN SOUVENT leurs racines dans la religion. Celles des peuples arméniens et géorgiens confirment cette règle. Selon une tradition solidement établie qui nous a été transmise par l’historien arménien du Ve siècle, Moïse de Korène, l’invention des alphabets arméniens et géorgien est ainsi attribuée à saint Mesrob

Ce dernier, secrétaire à la cour des rois arméniens Varazdatès et Arsakès, avait quitté ce poste prestigieux pour se consacrer à la vie religieuse. A l’époque vers la fin du IVe siècle, la cour arménienne utilisait l’écriture perse appelée pehlevi. Les Arméniens, convertis au christianisme depuis un siècle, se résignaient toutefois difficilement à tenir leur écriture des fervents de Zoroastre.

Mesrob, qui avait apprit l’alphabet grec d’un rhéteur d’Edesse dénommé Platon et du moine Ruphanos, élabora un alphabet arménien original, à la suite d’une révélation divine si l’on en croit la légende. A l’aide de cet alphabet, il transcrivit sa traduction arménienne du Nouveau Testament. En 406, du vivant de Mesrob, un édit du roi d’Arménie imposait son emploi dans tout le royaume.

Ce n’est que par la suite que le saint homme se serait rendu dans le royaume voisin de Géorgie pour donner à ce pays, en accord avec son roi de l’époque, Artchal, une écriture nationale. Mesrob disparut en 441.



Couverture en cuir
d'un manuscrit du XIIIe siècle

L'alphabet Arménien

L’ALPHABET ARMENIEN ne compte pas moins de trente neuf caractères et, à la différence des écritures sémitiques utilisées dans les états voisins de l’est et du sud du Caucase, possède une notation intégrale des voyelles. Comme ces lettres ne font jamais double emploi, l’alphabet arménien constitue un instrument d’une belle précision phonétique. Elle reprend au grec 22 sons auquel elle attribue ses propres signes et ajoute 14 signes destinés à noter des sons étrangers au grec. L’écriture arménienne, comme la grecque à laquelle elle est partiellement apparentée, use à la fois de majuscules et de minuscules.

La question des origines

Son origine est toujours discutée, la légende de Mesrob comme toutes les légendes de nature politique étant sujette à caution. Un fait prèche toutefois en faveur de cette thèse: l’alphabet arménien de par sa précision et sa cohérence semble bien avoir été élaboré en une seule fois, et n’est pas le fruit d’une longue évolution, comme l’alphabet latin ou grec.

Par ailleurs, les spécialistes se sont longuement entredéchirés pour savoir s’il fallait chercher le modèle de l’écriture arménienne du côté de l’écriture grecque ou de son homologue perse. Le débat de son origine, semble actuellement pencher en faveur de l’écriture occidentale. En effet, le principe de la notation intégrale des voyelles est une conception fondamentalement étrangère au peheveli. Ensuite, plusieurs de ses lettres ont manifestement été empruntées au grec. Enfin, l’alphabet arménien s’écrit de gauche à droite et non de droite à gauche comme le peheveli.

Pourtant, en faveur de la thèse perse, il est toutefois possible d’avancer l’argument selon lequel les formes des signes de l’alphabet arménien sont passablement inspirées de celles des caractères persans alors en usage en Arménie.

Pour trancher entre les deux théories, l’historien de l’écriture James Février, propose de replacer la question de l’alphabet arménien dans son contexte politique: destiné à transcrire en arménien les textes bibliques et la littérature chrétienne, il parait peu probable que l’on ait imité une écriture trop liée à une religion rivale.

Graphisme de l’écriture

Initialement, l’alphabet était formé d’une seule série de lettres de type oncial (erkathagir), qui sont par la suite devenues les majuscules de l’alphabet moderne. Ces dernières, également appelées lettres de fer sont aujourd’hui complétées par une série de minuscules (bolorgir ou lettres rondes).

Vers la fin du moyen âge apparut une écriture cursive (notrgir), en usage en typographie et qui fit le même usage que notre italique. Cette écriture, aujourd’hui dépassée, est remplacée par un autre caractère d’aspect droit (aramian du nom de son créateur).

Le bolorgir, quant à lui, a évolué pour devenir plus aisé à lire, mais a conservé son aspect penché.



Alphabet arménien



L'Alphabet Géorgien

ON L’A VU LA LEGENDE attribue également à Mesrob la création de l’écriture géorgienne. C’est vrai que certaines lettres offrent des similitudes frappantes et que d’autre part le nombre des caractères est à peu près le même (entre 36 et 40) de même que les valeurs phonétiques qui leurs sont attribuées.

Une autre tradition géorgienne attribue toutefois l’invention de cette écriture par le roi Parnavas au IIIe siècle.

Présentation

L’alphabet géorgien est appelé anban du nom des deux premières lettres. Il en existe deux variétés, assez proches l’une de l’autre pour que leur parenté, non plus que leur rapport avec l’écriture arménienne, ne fasse aucun doute, mais assez différentes pour qu’il soit impossible a priori de dire qu’elles dérivent l’une de l’autre. Ce sont le khutzuri et le mkhedruli.

Le khutzuri ou caractère ecclesiastique se rencontre dans les documents les plus anciens, en particulier dans les textes religieux. Il compte 38 lettres, plus le f, qui comme en arménien, ne sert qu’à la transcription des mots d’origine étrangère. Il n’est guère plus utilisé aujourd’hui, sauf pour des usages religieux.

Le mkhedruli (en fait mkhedruli kheli ce qui veut dire «main du soldat»), contraste par son aspect cursif, ses formes arrondies, avec l’aspect anguleux, le dessin carré des caractères khutzuri. Il compte au total quarante lettres, dont sept ne servent plus aujourd’hui. A la différence des alphabet khutzuri et arméniens, il ne possède pas de majuscules. Il existe également une forme cursive de cet alphabet, très riche en ligature, employée pour l’écriture manuscrite. Les alphabet géorgiens ont conservé plus fidèlement que l’alphabet arménien l’ordre primitif des lettres. L’antériorité du mkhedruli sur le khutzuri n’est pas avérée.

Origine grecque contre perse

Comme pour l’alphabet arménien, les spécialistes se chamaillent pour savoir si les alphabets géorgiens sont issus de l’écriture grecque ou perse. Pour le khutuzuri, Février estime que son inventeur s’est inspiré des deux écritures. La forme des lettres, leur ordre, voire leur nom font pencher vers la thèse perse, mais la présence des trois lettres grecques déjà mentionnées dans l’alphabet arménien ainsi que celle des cinq voyelles du grec font pencher vers la thèse héllénistique.



Alphabet géorgien




AU-DELA DES POLEMIQUES DE SPECIALISTES, un fait demeure: malgré le faible nombre de personnes qui les utilisent, et malgré 50 ans de russification forcée à l’époque soviétique, les alphabets arméniens et géorgiens survivent, parfois même au delà de leur Caucase originel, diasporas obligent.

Ces écritures font partie intégrantes du patrimoine culturel de ces peuples caucasiens qui n’y renonceraient pour rien au monde.




Tomar Grigorieann havitenakan
Rome: D. Basa, 1584

Peuples du monde-les Mongols-Chasse avec un aigle royal

Publié à 15:15 par acoeuretacris Tags : mongol peuple monde
Peuples du monde-les Mongols-Chasse avec un aigle royal

 

 

 

Chasse à l'aide d'un aigle royal

Le peuple kazakh de Mongolie pratique traditionnellement la chasse à l’aide d’un aigle royal (Aquila chrysaetos). Ils utilisent toujours des aigles femelles. La chasse au rapace est vieille de plus de mille ans. Les Kazakhs l’ont héritée de leurs ancêtres du Turkestan.

Ils utilisaient déjà des aigles royaux au 15e siècle lorsque leur peuple s’est constitué.

Le peuple des Kazakhs

Cette région perdue est séparée du reste de la Mongolie par la rivière Hovd et de la Chine par les montagnes de l’Altaï.

Aucune culture n’est possible dans une région où les précipitations n’excèdent pas 25 cm par an.

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Le peuple kazakh de Mongolie pratique traditionnellement la chasse à l’aide d’un aigle royal. Image Tiarescott .

Des Kazakhs se sont installés ici à la fin du 17e siècle, fuyant des guerres internes, puis ils ont pris le contrôle du territoire.

Les Mongols y ont été exterminés par un empereur mandchou.

Aujourd’hui, les populations rurales musulmanes ont conservés leur langue et leurs traditions dont la chasse à l'aide des aigles royaux.


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Regard perçant de l'aigle royal. Image Just Chaos

Après l’effondrement de l’Union Soviétique en 1991, de nombreux habitants ont quitté Baian-ölgi pour rejoindre le Kazakhstan, leur mère patrie.

Il ne resterait environ que 35 000 Kazakhs dans cette région actuellement.

La technique de la chasse à l’aigle royal

L’atout le plus précieux de l’aigle royal est sa vue. Elle est environ 8 fois plus perçante que celle de l’homme.

Les Kazakhs chassent toujours avec des aigles femelles. Ils jugent les mâles moins agressifs. Ce sont en effet les femelles qui défendent le nid. Elles pèsent jusqu’à 7 kilos, presque un tiers de plus que leur compagnon. L'aigle royal peut atteindre une envergure de 2,20 m.

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Dressage d'un aigle royal en Mongolie. Image Tiarescott

Le chasseur doit garder le bras ferme sous le poids de son aigle. Ce dernier referme ses ailes de deux mètres d’envergure.

Lorsque le rapace s’élance à la poursuite d’un animal dans la vallée, le chasseur saute sur son cheval. Il doit retrouver son aigle avant que celui-ci n’abîme la fourrure de la proie ou qu’il ne se fasse blesser par elle.

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Jeune Mongol et son aigle royal. Image Tiarescott

L’aigle, à l’approche de sa proie, freine de toutes ses forces. Il peut atteindre 160 km/h en piqué. Il s’empare alors de sa victime, un renard par exemple.

Il le paralyse avec la pointe de ses serres. Celles-ci exercent une pression de plusieurs centaines de kilos par centimètre carré.

Quand la victime essaye de s’échapper, l’aigle lui flanque un vigoureux coup de patte sur la face avant de l’achever avec son bec puissant.

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Cet aigle royal apprivoisé freine à l'approche de sa proie. Image Brian Scott

A l’état sauvage, l’aigle royal chasse de préférence de petites proies bien que sa force lui permette d’emporter de jeunes chamois.

Mais, une fois dressé, il peut s’attaquer à des loups ou des lynx qui sont cinq fois plus gros que lui.

Comment capturer un aigle royal

Avant de les dresser, les chasseurs doivent capturer des aigles. Ils utilisent un filet tissé à la main, sept bâtons, trois lièvres congelés et un corbeau menaçant.

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L’atout le plus précieux de l’aigle royal est sa vue. Image Big Kids love toys

Le chasseur suspend le filet dehors, entre les bâtons dressés, formant ainsi un cercle autour de son appât.
Quand l’aigle descend en piqué pour effrayer le corbeau et ravir les carcasses de lièvres, le piège se referme sur lui et il est capturé comme un papillon.

Le dressage de l’aigle royal par les Kazakhs

Il est plus difficile de dresser l’aigle que de le capturer. Ses pattes sont coincées dans des sangles de cuir et attachées à un bloc en bois sur une longe en peau brute.

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Un aigle royal qui chasse. Image Jack Spelling bacon

A chaque fois que l’aigle essaye de s’envoler, il retombe aussitôt en culbutant.

C’est une lutte de deux jours et même plus qui s’engage alors entre l’animal et l’homme. Au terme de cet exercice, l’aigle épuisé est apprivoisé ou presque …

Un entraînement avec des proies tenues en laisse le conditionne à attaquer.

Peuples du monde - les Mongols -

Publié à 14:54 par acoeuretacris Tags : mongol peuple monde
Peuples du monde - les Mongols -

 

Les Mongols . Gengis Khan

Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du monde, aucune invasion ne peut être comparée au cyclone qui s’abattit au XIIIe siècle. En trois quarts de siècle, les tribus mongoles de Gengis Khan constituent l’empire le plus vaste que le monde n’ait jamais connu.

Les Mongols étaient-ils le fléau des dieux ? Comment Gengis Khan, un simple chef de tribu, a-t-il pu imposer sa domination sur toute l’Asie et faire trembler le monde ?

Les Mongols

Les Mongols sont un groupe de tribus nomades qui émergent, en tant que nation constituée, au début du XIIe siècle.
Leurs ancêtres, venus des forêts du nord de la Sibérie, se sont alors installés sur les hauts plateaux de la Mongolie actuelle.
A cette époque, les Mongols sont un peuple de chasseurs, pêcheurs et éleveurs.

Le pays qu’ils contrôlent est divisé en trois Etats dominés par des tribus turques : les Naymans, les Merkits, les Keraïts et les Tatars.

C’est Témüdjin, né vers 1167, le futur Gengis Khan « souverain universel », qui fédérera ces tribus nomades.

Gengis Khan

Temüdjin est le fils d’un chef respecté. A 9 ans, il quitte le clan paternel pour vivre dans la tribu de sa future épouse.
Mais, son père est empoisonné par les Tatars et les tribus se disputent ses possessions. Temüdjin est destitué.

Pourtant, peu à peu, il parvient à reconstituer le territoire de son père. Violent et valeureux, ses exploits rassemblent autour de lui de nombreux jeunes guerriers.

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Portrait de Gengis Khan peint sur soie

Il bat les tatars et dès lors sa puissance militaire et politique ne cesse de croître.

Il est assez fort pour s’attaquer aux tribus turques.

En 1206, il fonde l’Etat Mongol. Proclamé souverain universel, Tchingiz Kagan ou Gengis Khan, littéralement le Khan Océan, il établit sa capitale, une immense ville de tentes, à Karakorum.

Gengis Khan est né et la conquête du monde commence. Il adopte cette fière devise : »Un seul Soleil au ciel, un seul souverain sur terre ».


Les conquêtes de Gengis Khan

Pendant toute sa vie, Gengis Khan gouvernera son peuple sans descendre de selle, massacrant réduisant en esclavage et soumettant sans répit les peuples.

Sa première victime est le Chine du Nord, en 1209, alors gouvernée par la dynastie Jin. En 1213, les cavaliers mongols franchissent la Grande Muraille et s’emparent de toute la zone située au nord du fleuve jaune.
Les Mongols s’emparent de Pékin en 1215 et en 1217, ils sont maître de la Chine méridionale.

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Gengis Khan représenté au milieu d'un combat

Les mongols marchent vers l’ouest et mettent les villes à sac. Le bruit de leurs exploits arrive jusqu’en Europe et au Bassin méditerranéen.

En 1220, les Mongols attaquent les villes de Merv et de Samarkand et massacrent les populations.
5 ans plus tard, après avoir étendu son empire sur l’Iran, l’Afghanistan et jusqu’aux rives de l’Indus, Gengis Khan et ses troupes rentrent sur leurs terres d’origine.

Il meurt le 25 août 1227. La cause de sa mort est inconnue. On a évoqué l’hypothèse d’une chute de cheval.


La puissance militaire des Mongols

Les armées mongoles surpassaient rarement en nombre celles de leurs ennemis. Mais, leur organisation et leur sens tactique étaient nettement supérieurs.
Sans peur et sans pitié, les Mongols plaçaient leurs prisonniers en première ligne, affublés d’insignes mongols, pour qu’ils subissent l’assaut initial.

Une des manœuvres préférées de Gengis Khan consistait à utiliser ses cavaliers pour prendre les ennemis sur le flanc et disloquer leurs formations.

Puis, il les attaquait subrepticement par l’arrière.

Pendant les longues campagnes, les armées mongoles comptaient plus de chevaux que de guerriers.
Les cavaliers disposaient d’une monture fraîche chaque jour. Rapides, ils semaient la panique dans les rangs adverses.

 

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Selle brodée mongole (Musée national, Frounzé, Kirghizistan) . Image Mikeemesser

L’autre atout des Mongols était qu’ils possédaient des bateaux démontables qui leur permettaient de franchir les cours d’eau.

Les cavaliers mongols sont endurcis par leurs multiples déplacements. Lors des longues haltes, ils groupent en cercle leurs tentes rondes, les yourtes, mais ils dorment souvent à même le sol.

Ils peuvent endurer les étés accablants et les hivers rigoureux.

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Yourtes des Kazakhs en Uzbekistan. Image Audrey H

Les Mongols sont bien sûr d’admirables cavaliers mais ce sont aussi les meilleurs archers de leur époque.

Les Mongols, fléau des dieux ?

Gengis Khan était féroce mais de manière raisonnée. Toute cité qui résiste est saccagée. A son fils Toluy qui a choisi d’épargner une place conquise, il écrit :

« La pitié est signe d’un caractère faible, seule la sévérité retient les hommes dans le devoir ; un ennemi simplement vaincu n’est jamais réconcilié et déteste toujours son nouveau maître. »

C’est lors de la conquête de l’Iran que la férocité des Mongols a été la plus marquée. La plupart des grandes cités sont incendiées et leurs habitants égorgés.

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Les vaincus sont précipités, tête la première, dans des "marmites", troncs d'arbre remplis d'eau bouillante (XIVe siècle, Bibliothèque nationale, Paris).

Toute résistance est brisée dans la terreur. La population des montagnes de l’Iran est massacrée sans raison particulière à part démontrer la puissance mongole.

Autre exemple de la férocité des Mongols. Le 9 avril 1241, près de Leignitz, 30 000 à 40 000 croisés et chevaliers teutoniques affrontent les Mongols.
Ils sont entièrement écrasés. Pour recenser les victimes, les Mongols coupent une oreille aux cadavres et en emplissent ainsi des sacs.

Gengis Khan et ses successeurs ont laissé le souvenir d’innombrables atrocités. La liste des exactions mongoles est impressionnante et il n’y a aucun doute sur le fait que Gengis Khan était un nomade farouche et cruel.


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Image de Gengis Khan et de ses fils extraite d'un manuscrit datant de 1318

Parallèlement à cette cruauté, c’est également un grand administrateur. Durant son règne, hommes, marchandises et idées circulent librement à travers toute l’Asie.
Il a su créer un réel flux économique et culturel.

L’héritage de Gengis Khan

Après sa mort, son troisième fils, Ogoday, devient le khan suprême des Mongols. La nation prospère sous le commandement de ce chef puissant qui construit la cité de Karakorum.

Il étend l’empire vers l’Europe en soumettant les principautés russes de Moscou et de Kiev.

En 1241, ses armées entrent en Pologne et envahissent la Croatie.

L’Europe occidentale s’attend alors à une invasion mais Ogoday meurt en novembre 1241 et ses armées se retirent.

Son fils lui succède mais meurt peu après.


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Les Mongols sont restés d'excellents cavaliers. Image Mikeemesser

C’est un petit-fils de Gengis Khan, Möngke, qui prend le pouvoir. Peu à peu, la discorde et la guerre civile s’installent entre les tribus.

Malgré tout, après avoir couper la tête de la plupart des Princes rebelles, Möngke sera le dernier grand souverain de cet immense empire.

L’empire mongol commencera à s’effriter après sa mort en 1259.

Histoire de Femmes - Jeanne d'Arc -

Publié à 14:41 par acoeuretacris Tags : histoire femme
Histoire de Femmes - Jeanne d'Arc -

 30 mai 1431
Jeanne d'Arc est brûlée vive à Rouen



Le 30 mai 1431, Jeanne d'Arc est brûlée vive à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, après avoir été abandonnée par son roi.

De l'échec au drame

La jeune fille (19 ans) avait réalisé la mission que lui avaient confiée, selon ses dires, des voix célestes. Elle avait délivré Orléans et fait sacrer le roi Charles VII à Reims. Emportée par son succès et la faveur des foules, elle veut en finir au plus vite avec les Anglais. Elle part à la reconquête de Paris mais les Français de la capitale, satisfaits de leur sort, n'ont nul désir de revoir les Armagnacs. Ils repoussent Jeanne d'Arc, qui est blessée au cours des combats, le 8 septembre 1429, et doit battre en retraite.

Charles VII commence dès lors à tenir l'héroïne à l'écart. Il lui confie le soin de combattre un brigand mais celui-ci lui inflige un échec humiliant à la Charité-sur-Loire où il s'est réfugié.

Là-dessus, les habitants de Compiègne sont attaqués par les Bourguignons du duc Philippe le Bon et de son lieutenant Jean II de Luxembourg-Ligny, comte de Guise. Ils appellent Jeanne à l'aide. Celle-ci lève avec ses propres deniers une troupe de 400 mercenaires et se précipite à leur secours sans en référer à son roi. Elle entre dans la ville à la faveur de la nuit. Mais le lendemain, le 23 mai 1430, en tentant une sortie, elle est faite prisonnière par les Bourguignons.

Les Anglais rachètent Jeanne aux Bourguignons pour dix mille livres tournois sans que le roi capétien fasse un geste en sa faveur. L'Université de Paris veut la faire condamner comme hérétique, ce qui permettrait par ricochet de dévaloriser le sacre de Charles VII.

La Pucellejugée par l'Église

Jeanne est emmenée à Rouen et enfermée dans la forteresse du Bouvreuil en vue d'être jugée par un tribunal d'Église. Celui-ci est présidé par Pierre Cauchon, l'évêque de Beauvais, dont dépend Compiègne, et par le frère dominicain Jean Le Maître, vicaire de l'inquisiteur en France. Ces ecclésiastiques français admettent difficilement que Dieu ait pu s'adresser par-dessus leurs têtes à une simple bergère. Ils admettent encore moins qu'Il ait eu envie de prendre parti dans la sombre querelle des Armagnacs et des Bourguignons.

Les juges dépêchent des enquêteurs à Domrémy mais les témoignages des habitants sont si favorables à l'accusée qu'ils doivent détruire leur rapport. Ils reprochent à Jeanne d'avoir revêtu des habits d'homme (sic), d'avoir essayé de se suicider (il s'agissait en fait d'une tentative d'évasion), et bien sûr d'avoir eu de fausses visions.

Interrogée par Jean Beaupère, l'un des juges, sur son état de grâce, elle répond : «Si je n'y suis, Dieu m'y mette, si j'y suis, Dieu m'y tienne !»

Les actes du procès témoignent de l'extraordinaire force de caractère de l'inculpée. On la menace de torture et on lui montre les instruments.

Le 21 mai 1431, comme elle est condamnée à mort, elle a un moment de faiblesse à l'instant d'être exécutée, dans le cimetière de l'abbatiale de Saint-Ouen, à Rouen, et se rétracte. La sentence de mort est commuée en un emprisonnement à vie.

Jeanne revient dans sa cellule mais, quelques jours plus tard, reprenant ses habits d'homme, elle invoque à nouveau ses voix, ce qui lui vaut d'être illico condamnée au bûcher comme relapse (se dit de quelqu'un qui retombe dans l'hérésie).



Détail sordide : le bûcher étant trop élevé, le bourreau se trouve dans l'impossibilité d'étrangler sa victime avant que les flammes ne l'atteignent, ce qui vaut à Jeanne de périr vive dans de grandes souffrances.

Un des juges, pris de remords, confie : «Je voudrais que mon âme fût où je crois qu'est l'âme de cette fille ! »

La détermination de Jeanne d'Arc, soutenue par sa foi, a changé le cours de l'Histoire. Sa foi et sa fougue ont sauvé la dynastie des Valois. Fallait-il voir en elle une sainte catholique ? C'est une autre affaire.

Histoire de Femmes - Aliénor d'Aquitaine -

Publié à 14:29 par acoeuretacris Tags : histoire femme

 Deux fois reine


Née en 1120 ou 1122, la reine Aliénor accueille la mort à quatre-vingts ans passés dans sa chère abbaye de Fontevraud, près de Saumur.



Une femme d'exception

Avec Aliénor prend fin un siècle épique qui a connu plusieurs croisades ainsi que les premières grandes cathédrales gothiques.

Peu de vies, il est vrai, seront aussi remplies que la sienne : par ses mariages avec Louis VII Le Jeune puis Henri II Plantagenêt, elle est successivement reine de France et reine d'Angleterre ; deux de ses fils, Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre, deviennent eux-mêmes rois d'Angleterre. Elle a deux filles du roi de France et huit enfants de celui d'Angleterre, le dernier de ses enfants, le futur Jean sans Terre, étant né dans l'année de ses 45 ans.

Femme de caractère, Aliénor a pris part à toutes les péripéties politiques de son époque et, par son divorce d'avec le roi de France et son remariage avec le futur roi d'Angleterre, elle a inauguré huit siècles de guerres et de rivalités entre les deux nations !


Un grand-père troubadour

La duchesse Aliénor n'a pas manqué non plus à la tradition familiale et, sa vie durant, a entretenu autour d'elle une cour de poètes comme son grand-père.

Celui-ci, Guillaume IX d'Aquitaine, troubadour autant que chevalier, célébrait l'amour courtois et accueillait les poètes à la cour de Poitiers. Il avait encouru les foudres de l'Église pour avoir enlevé à son époux Maubergeonne, vicomtesse de Châtellerault. Il meurt en 1126 et est enterré au Moutier-Neuf (le «nouveau monastère», près de sa bonne ville de Poitiers).

Son fils et successeur hérite de ses titres sous le nom de Guillaume X. Il devient comte de Poitiers et duc d'Aquitaine (le titre de duc d'Aquitaine a longtemps été disputé entre les comtes de Toulouse et ceux de Poitiers). En 1136, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, il tombe malade.


Scènes de ménage

Sentant sa mort proche et n'ayant que deux filles, le duc décide de marier l'aînée au fils du roi de France, Louis VI le Gros. L'idée lui aurait été suggérée par l'abbé Suger, conseiller de la monarchie capétienne. Le roi de France, également à l'agonie, reçoit avec chaleur la proposition. Son fils Louis le Jeune (17 ans) prend sans attendre la route de Bordeaux avec une escorte de chevaliers. Le mariage est célébré en l'église Saint-André.

C'est ainsi qu'Aliénor, âgée d'environ 15 ans, hérite des immenses possessions de son père, et dans le même temps, épouse l'héritier de la couronne de France. Quelques jours après le mariage, son beau-père décède. La voilà duchesse et reine ! Et pour la première fois de l'Histoire, le royaume capétien atteint les Pyrénées.

Le couple royal est aussi mal assorti que possible. La petite duchesse, née pour la poésie et la gaudriole, supporte mal son époux, dont la prédisposition à la bile a été aggravée par l'éducation à l'abbaye de Saint-Denis. «J'ai cru épouser un homme, non un moine», aurait-elle confié.

Aliénor a le privilège d'assister aux côtés de son mari à la consécration de l'abbatiale de Saint-Denis, première révélation de l'art gothique. Dans le même temps, son royal mari prépare une deuxième croisade en Terre sainte, en guise de pénitence après l'horrible massacre de Vitry-sur-Marne.


Aliénor à la croisade

La croisade s'ébranle à la Pentecôte 1147. Elle traverse l'Europe centrale et atteint Constantinople, traverse le Bosphore puis gagne en bateau la citadelle d'Antioche, capitale de la Syrie franque. Ils y sont accueillis par Raymond de Poitiers, brillant chevalier et bel homme, au charme duquel la reine Aliénor est immédiatement sensible. Les conversations se prolongent entre Aliénor et son oncle tant et si bien qu'une méchante rumeur prêtera à la reine de France une liaison coupable avec son séduisant parent. Cela ne va pas contribuer à restaurer la paix de son ménage.

La croisade tourne court et Aliénor et Louis VII s'en retournent rapidement à Paris. Les sages conseillers Suger et Raoul de Vermandois meurent dans les mois suivants, privant Aliénor de leur amical soutien à un moment crucial de son union.

Malgré la naissance d'une deuxième fille, Alix, le couple royal se déchire de plus belle. Irréfléchi comme à son habitude, le roi convoque un concile à Beaugency-sur-Loire. Le 21 mars 1152, il annule son mariage sous le prétexte habituel de consanguinité (cousinage au 4e degré) : l'Église, en ce domaine, sait se montrer accommodante avec les puissants ! Le roi retire ses troupes et ses agents de l'Aquitaine et du Poitou.


Un bonheur de courte durée

Aliénor ne perd pas de temps. Puissante et dans toute la beauté de ses 30 ans, elle jette son dévolu sur Henri (20 ans), fils aîné du comte d'Anjou Geoffroy Plantagenêt. Henri est l'héritier de l'Anjou, du Maine et de la Touraine par son père. Il est aussi, par sa mère Mathilde, le petit-fils du roi d'Angleterre Henri 1er Beauclerc.

Le mariage est célébré dare-dare dans la chapelle ducale de Poitiers, le 18 mai 1152, deux mois après le fatal divorce. Ce jour-là, sans doute Louis VII le Jeune a-t-il regretté l'absence du sage Suger...

Pour ajouter à son désarroi, voilà que son ex-épouse donne le jour à un premier garçon le 17 août 1153, elle qui, jusque-là, n'avait eu que des filles ! Le lendemain, Étienne de Blois, qui dispute à Mathilde le trône d'Angleterre, perd son fils unique. Il se résout à adopter Henri Plantagenêt, faisant de lui l'héritier du trône de Guillaume le Conquérant.

Tandis qu'Aliénor met en ordre ses domaines aquitain et poitevin, Henri se rend en Angleterre pour préparer sa prochaine promotion. Le jeune et fringant comte Henri tombe au cours de son séjour outre-Manche sous le charme d'une jeune et blonde anglaise, Rosamonde Clifford, fille d'un baron local. Leur romance durera vingt ans et ne va pas peu contribuer à altérer le bonheur d'Aliénor. Le destin légendaire de la favorite, que l'on croira à tort morte empoisonnée sur ordre de la reine, inspirera de grands poètes comme Chaucer.

En attendant, tout sourit aux époux... Étienne de Blois et Mathilde étant morts, voilà le grand jour qui voit Aliénor et Henri ceindre la couronne royale dans l'abbaye de Westminster, au cœur de Londres. On est le 19 décembre 1154. Le comte d'Anjou devient le roi Henri II. Avec Aliénor, il possède l'Angleterre et tout l'Ouest de la France, de Calais à Bordeaux. Un véritable «Empire angevin» !


Ménage à la dérive

Le 25 février 1155, Aliénor donne le jour à un deuxième fils, Henri, héritier du trône du fait de la mort en bas âge de son aîné. Une fille naît peu après puis encore un fils, Richard, le futur Cœur de Lion, le 8 septembre 1157. Henri II et Louis VII concluent une trêve et l'accompagnent d'une promesse de mariage entre Marguerite, fille du roi capétien et de sa nouvelle épouse Constance de Castille, et l'aîné d'Aliénor.

La reine met au monde un nouveau fils, Geoffroy, en 1158, sans que cela ravive l'amour dans son ménage sur lequel plane l'ombre de la blonde Rosamonde («fair Rosamund»). Aliénor prolonge ses séjours en Poitou et Aquitaine.

Suivant la tradition familiale, elle anime des cours d'amour à Poitiers, où gentes dames et troubadours chantent et dissertent à loisir, rivalisant d'esprit et de charme. Ainsi débat-on par exemple du point de savoir si l'amour est encore possible dans le mariage, quand la relation charnelle devient une contrainte et n'est plus le fruit d'un libre choix ! On croit savoir qu'au cours de ces soirées, la reine Aliénor se serait éprise de l'un des plus célèbres troubadours de son temps, Bernard de Ventadour, et que son amour aurait été payé de retour... Ces cours d'amour vont déboucher plus tard sur l'académie des Jeux Floraux, à Toulouse.

En 1166, Henri II défait les Bretons et obtient pour son fils Geoffroy la main de Constance, héritière du duché. Sa puissance paraît alors immense et l'avenir des plus prometteurs. La reine, à 45 ans, met au monde son dernier enfant, encore un fils, Jean. Henri II ne prévoit pas de le doter, aussi restera-t-il dans l'Histoire sous le nom de Jean sans Terre. Par contre, selon la tradition familiale, le roi envisage de léguer à son fils aîné Henri le trône d'Angleterre et le duché de Normandie, à Richard, le préféré d'Aliénor, l'Aquitaine et l'Anjou, et à Geoffroy, la Bretagne.

Un peu plus tard, Henri II confirme le partage de ses domaines entre ses trois premiers fils. Il fait sacrer son fils Henri pour asseoir la dynastie. Mais Henri le Jeune, surnommé Court-Mantel en raison de ses habitudes vestimentaires, arrogant et vindicatif, ne se satisfait pas de cet honneur. Il réclame de jouir sans délai de la Normandie ! Son père refuse.


Aliénor contre Henri

Henri Court-Mantel complote avec quelques grands vassaux du Limousin et quand son père vient le chercher, il s'enfuit en catamini puis fait mander à sa mère d'engager ses frères Richard et Geoffroy en sa faveur. Aliénor hésite. La raison politique voudrait qu'elle ramène l'harmonie dans sa famille. Mais son amertume d'amoureuse trompée et d'épouse humiliée l'emporte au final : elle entraîne ses fils dans la révolte. Henri II réagit avec détermination. Il arrive à Chinon, s'empare d'Aliénor et l'incarcère dans la tour de Salisbury, près de Londres ! La reine s'y morfondra pendant dix ans.



La guerre parricide se poursuit entre temps. À la Noël 1184, Henri II réunit sa famille à Cantorbéry pour un plaid solennel. Il libère Aliénor et rend à Richard l'Aquitaine et l'Anjou. Nouveau drame : le 19 août 1186, Geoffroy meurt, piétiné par des chevaux, lors d'un tournoi à la cour du roi de France Philippe Auguste. Il laisse un héritier, Arthur (ou Artus) de Bretagne.

Le roi capétien, fils tardif de Louis VII le Jeune, veut profiter de la situation pour abattre les Plantagenêt. Une guerre se prépare quand soudain, coup de tonnerre, survient la nouvelle terrible : Jérusalem vient de tomber aux mains des Sarrasins ! Une nouvelle croisade s'impose, quarante ans après la précédente. Richard se croise sans attendre. Philippe II Auguste et Henri II conviennent de se croiser également mais ne se hâtent pas...

Richard, Henri II et Philippe Auguste se préparent (avec lenteur) à partir pour la Terre sainte. Cela laisse le loisir à Richard de se révolter une nouvelle fois contre son père et Jean se joint à lui ! Henri II meurt le 6 juillet 1189 à Chinon, abattu par la nouvelle de la trahison de son fils préféré et tourmenté par le remords d'avoir commandité l'assassinat de son fidèle ami, le pieux archevêque Thomas Becket.

Sérénité du grand âge

Brutal, colérique, cupide, Richard, pris en main par sa mère, s'assagit quelque peu. Il s'embarque enfin pour la Terre Sainte. Sa mère, anxieuse de lui trouver une femme en remplacement de la malheureuse Alix, déshonorée par son beau-père potentiel, va quérir Bérengère de Navarre et rejoint à la hâte son fils à Messine pour lui confier sa nouvelle fiancée.

Comme son cher fils Richard est fait prisonnier en Allemagne, à son retour de croisade, Aliénor se démène une nouvelle fois pour lui sauver la mise, cependant que son frère Jean s'associe à Philippe Auguste pour le dépouiller de son pouvoir !

Jean sans Terre, héritier de l'ensemble des titres des Plantagenêt, monte à son tour sur le trône après la mort de Richard Coeur de Lion, le 6 avril 1199. Les querelles ne sont pas finies, loin de là : il voit se lever contre lui Constance de Bretagne, sa belle-sœur, veuve de son frère Geoffroy, et son jeune neveu Artus de Bretagne, allié à Philippe Auguste. Aliénor s'abstient de prendre parti mais se rend à Tours auprès du roi capétien, pour lui fait hommage pour «sa duché et sa comté». Ainsi entend-elle préserver ses domaines à 80 ans passés. Mieux encore, elle accepte d'aller en Castille chercher l'une de ses petites-filles pour la donner en mariage à l'héritier du trône capétien ; spectaculaire réconciliation entre les deux lignées issues de Louis VII le Jeune.

En Castille, à la cour d'Alphonse VIII, Aliénor est reçue avec égard. Les plénipotentiaires français se voient présenter l'infante promise au futur roi de France. Elle a toutes les qualités requises sauf... son prénom, Urraca. Ils se demandent si les Français pourront jamais aimer une reine doter d'un si méchant prénom. Qu'à cela ne tienne, le roi de Castille leur rappelle qu'il a une fille de rechange. La cadette a quinze ans, elle ne manque pas non plus de qualités et porte le doux prénom de Blanca. Plus tard connue sous le nom de Blanche de Castille, elle donnera le jour au futur Saint Louis, qu'elle éduquera d'une excellente façon et auprès duquel elle gouvernera le royaume avec sagesse.

Après ces épreuves, Aliénor peut finir sa vie dans la plénitude de ses fonctions de reine mère. Tout en étant exceptionnelle, sa vie témoigne du comportement très libre des femmes au Moyen Âge, du moins dans les classes supérieures. Elles suivent leur mari à la croisade, étudient, animent des cours etc. Elles sont néanmoins handicapées dans la conduite de la guerre. Comme Aliénor, elles doivent dans ces occasions se faire épauler par un mari, un fils ou un fidèle vassal.

Les femmes perdront leur autonomie à la Renaissance, quand les juristes ressusciteront le droit romain et le statut d'infériorité féminine qui s'y attache. Le Code civil de Napoléon, plus romain que nature, aggravera encore cette situation...

Histoire de Femmes - Galla Placidia -

Publié à 14:20 par acoeuretacris Tags : histoire femme

 La dernière impératrice d'Occident


Le 27 novembre 450, à Ravenne, meurt Galla Placidia (61 ans). Dernière impératrice d'Occident, elle connut un destin digne d'une tragédie de Shakespeare.

Une princesse d'illustre naissance


Le père de Galla Placida n'est autre que l'empereur Théodose 1er le Grand, qui imposa le christianisme comme seule religion dans l'empire romain et à sa mort, en 395, divisa définitivement ce dernier entre ses fils. À Arcadius revint l'Orient (capitale: Constantinople), à Honorius l'Occident (capitale: Ravenne).


Demi-soeur des deux empereurs, Galla Placidia naquit à Thessalonique vers 388 d'un deuxième mariage de Théodose. Elle allait vivre dans sa chair la déchéance accélérée de l'empire.

Une femme dans la tourmente

En 410, un chef barbare, Alaric, lassé de réclamer un tribut à l'empereur Honorius, s'empare de Rome et la met au pillage. Il repart avec un immense butin et... Galla Placidia. Mais il meurt en route et c'est son beau-frère, le Wisigoth Athaulf, qui hérite de la captive. Il en tombe amoureux et l'épouse en grande pompe en 414 à Narbonne, en Aquitaine, après avoir enlevé cette ville aux Gallo-Romains.



La princesse romaine ne prend pas trop mal la chose. Mais elle a le malheur de perdre son premier fils peu après sa naissance. Son mari est peu après assassiné par un serviteur. Il ne reste plus à la princesse qu'à rentrer à Rome auprès de son demi-frère après avoir obtenu pour les Wisigoths un établissement en Aquitaine.

Honorius, qui veut assurer l'avenir de la dynastie, lui impose le mariage avec son homme de confiance, le général Constance, dont elle aura deux enfants, Honoria et Valentinien. Puis il nomme Constance co-empereur à ses côtés mais celui-ci meurt de pleurésie quelques mois après (421).



Galla Placidia, deux fois veuve, reste attachée à son entourage wisigoth, hérité de son premier mari.

A la mort d'Honorius, en 423, elle place sur le trône d'Occident son fils Valentinien (6 ans), avec l'aide de son neveu, l'empereur de Constantinople.

La violence se déchaîne autour d'elle. L'un de ses subordonnés, le comte d'Afrique Boniface, fait appel aux Vandales du roi Genséric pour se défendre contre un rival, Félix. C'est ainsi que les Vandales mettent à sac l'Afrique en 429 (Saint Augustin meurt à Hippone pendant qu'ils font le siège de la ville). Là-dessus, Aetius, général en chef de la Gaule, combat Boniface, le tue et devient le véritable maître de ce qui reste de l'empire.

Ballotée entre les uns et les autres, Galla Placidia ne s'en montre pas moins pieuse chrétienne. Elle fait agrandir à Rome la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et élève à Ravenne une chapelle à Saint Laurent (le «mausolée de Galla Placidia»).

Derniers feux de l'empire

La fin de Galla Placidia tourne à la tragédie. Honoria, sa fille, se signale par son inconduite avec différents amants. Elle est exilée à Constantinople et mariée de force à un sénateur. Elle envoie alors à un chef barbare, Attila, son anneau impérial en lui demandant de la délivrer. Le roi des Huns saisit ce prétexte pour exiger de l'empereur d'Orient... la moitié de l'empire ! Il appartiendra à Aetius de le ramener à plus de modestie en le battant aux Champs Catalauniques. Cette bataille surviendra quelques mois après la mort de l'impératrice.

Le 20 septembre 454, Valentinien III, le fils et successeur de l'impératrice, tue de sa propre main, dans un accès de colère, le général Aetius, seul homme à même de sauver ce qui restait de l'empire d'Occident. Mais l'empereur est lui-même assassiné le 16 mars 455 par Pétrone Maxime.

Sa veuve Eudoxie appelle à l'aide le Vandale Genséric, maître de Carthage, qui traverse la Méditerranée, met une nouvelle fois Rome au pillage le 16 juin 455 ainsi que l'Italie du sud et la Grèce continentale. Il repart (ça devient une habitude) avec Eudoxie, qu'il marie à son propre fils, et ses deux filles...

Histoires de femmes - Cléopatre -

Publié à 14:02 par acoeuretacris Tags : histoire femme

  Sept reines d’Egypte ont porté le nom de Cléopâtre. La plus célèbre est Cléopâtre VII (Alexandrie 69 avant J.-C. Alexandrie 30 avant J.-C.), reine de 51 à 30 avant J.-C. Cléopâtre restaura la puissance de l’Egypte au point d’inquiéter Rome.

Le nom de Cléopâtre est indissociable de celui de Jules César. C’est grâce à Caius Julius César que Cléopâtre a pu rétablir son autorité de reine sur l’Egypte.

La mort de ces deux amants, superstars de l’Antiquité, n’est pas étrangère à leur célébrité. L’assassinat de César comme le suicide de Cléopâtre ont fait l’objet de nombreuses controverses.

L’accession au pouvoir de Cléopâtre

Intelligente et cultivée, Cléopâtre a 21 ans lorsqu’en 51 avant notre ère, elle monte sur le trône d’Egypte avec son frère Ptolémée XIII, qu’elle doit épouser.

Ptolémée est le nom porté, après le chef de la dynastie, Ptolémée Sôtêr, par les rois grecs d’Égypte de la famille des Lagides (305-30 avant J.-C.).



Buste de Cléopâtre (Musée de Berlin)

En 48, quand César, consul de Rome, débarque en Egypte, à la poursuite de son rival Pompée, la reine lutte contre son frère qui cherche à l’écarter du pouvoir.

L’Egypte ne peut lutter contre la toute puissante Rome et Ptolémée XIII fait assassiner Pompée pour amadouer César.

César est chargé d’arbitrer la querelle qui oppose Cléopâtre à son frère et mari.

Sans doute, nourrit-il l’idée de conquérir l’Egypte qui est le dernier pays méditerranéen à échapper à la domination de Rome.

Le consul convoque les deux partis en conflit.



Ptolémée XIII couronné par les déesses Nekhbet et Ouadjet. Temple de Köm Ombo. By Electric Cynic.

Cléopâtre craint pour sa vie et utilise un stratagème pour arriver jusqu’à César. Elle se cache dans une natte qu’elle fait livrer au Romain. Charmé par l’esprit et la beauté de la reine, César s’engage rapidement à ses côtés dans une guerre civile qui va durer plusieurs mois.

Ptolémée XIII meurt dans ce que l’on a appelé la « guerre d’Alexandrie ».

A partir de là, plus rien ne peut arrêter la soif de pouvoir de César et de Cléopâtre.

Cléopâtre sera cependant obligée d’épouser son deuxième frère en 47. Ptolémée XIV (59-44 avant J.-C.). Il est roi d’Égypte de 47 à 44 avant J.-C. César le fera emmener à Rome et assassiner.

Cléopâtre appartient à une dynastie grecque descendant d’un des généraux d’Alexandre le Grand, les Ptolémées.

Ces derniers qui gouvernent l’Egypte depuis 300 ans se sont identifiés aux anciennes traditions égyptiennes.
Progressivement, ils ont adopté la politique hégémonique des pharaons. Dévote d'Isis, Cléopâtre en portait souvent le costume et les insignes.



Isis et Horus. By Electric Cynic.

Ensorcelé par la reine, César s’embarque avec elle pour une croisière d’agrément sur le Nil. Mais, il doit renter à Rome.

Après son départ, en juin 47, Cléopâtre met au monde un fils, Césarion. L’année suivante, César fait venir Cléopâtre à Rome. Elle y séjourne jusqu’en 44, date de l’assassinat de César. Elle rentre alors à Alexandrie.


César et Cléopâtre

Ni César, ni Cléopâtre n’étaient particulièrement séduisants. Selon l’historien latin Suétone, César avait les joues rondes et perdait ses cheveux. La légendaire beauté de Cléopâtre semble également bien surfaite. Selon les mots de Plutarque, cette beauté « n’était en rien parfaite, ni même remarquable ».
Mais, tous les deux possédaient un grand charme et un véritable don pour le pouvoir.

La beauté de Cléopâtre résidait avant tout dans la finesse de son esprit et dans sa douceur persuasive.

Si Cléopâtre n’était pas belle, par contre, elle était d’une grande culture. Elle parlait sept langues et possédait de grandes connaissances dans divers domaines dont les mathématiques ou l’astronomie. Il y avait dans son entourage des devins et des magiciens.

C’est donc avant tout son esprit et sa conversation subtile qui ont fasciné les hommes les plus puissants de son époque.



Cléopâtre. By Tiffany Silva.

L’enfant qui est né de leur liaison aura, lui aussi, un destin tragique. Césarion ne vivra que 17 ans (47-30 avant J.-C.),

Il prendra le nom de Ptolémée XV et sera le dernier roi d’Egypte. Associé à sa mère, publiquement reconnu roi par Antoine en 34, il fut mis à mort par Octave après Actium en 30 avant notre ère.

Cléopâtre et Marc Antoine

Marc Antoine se distingua en Gaule comme lieutenant de César (52 avant J.-C.). En 44, il exerça avec César le consulat. Après l’assassinat de César, il entra en conflit avec Octave (devenu Octavien après son adoption par César), l’un et l’autre revendiquant la succession.

Mais, comprenant qu’un conflit était inutile, il forma avec Octavien et Lepidus le second triumvirat. La paix de Brindes en 40, qui partagea le monde entre les triumvirs, lui donna l’Orient, et cette « paix » fut scellée entre les deux principaux signataires par le mariage d’Antoine et d’Octavie, sœur d’Octavien.

Après l’assassinat de Jules César, une guerre oppose à Rome les républicains aux anciens partisans de César.
Cléopâtre se range du côté des républicains. En effet, elle fait passer les intérêts politiques avant ses sentiments. Elle pense que les républicains sont les plus forts et mise donc sur eux. Elle espère surtout pouvoir sauvegarder l’indépendance de l’Egypte.

Mais, elle a commis une erreur. En 42, les partisans de César anéantissent les derniers républicains responsables de son meurtre.
C’est alors que le triumvirat est constitué.

Marc Antoine qui obtenu l’Orient lors du partage demande, en 41, à Cléopâtre de venir s’expliquer sur son soutien aux républicains.



Cléopâtre et Marc Antoine (Peinture de Lawrence Alma-Tadema, 1885).

Sûre de son charme, Cléopâtre se rend à son invitation en déployant un luxe étourdissant et une mise en scène digne d’Hollywood.
Vêtue en Vénus, elle séduit tant Marc Antoine qu’il en oublie ses griefs. De plus, leurs ambitions respectives se rejoignent.

Cléopâtre fait assassiner son dernier rival de la dynastie des Ptolémées. Les deux amants peuvent alors s’abîmer dans une vie de plaisir.
Ils ont trois enfants et Marc Antoine reconnaît Césarion comme héritier.

Devenu maître du monde oriental, Marc Antoine établit sa capitale à Alexandrie où il prend de plus en plus les allures d’une dynastie hellénistique.
Sa politique, ses ambitions et celles de Cléopâtre, qu’il a épousée, répudiant Octavie, font l’objet d’une habile propagande menée en Occident par Octavien.

Rome craint de se voir supplanter par Alexandrie avec la constitution d’une nouvelle puissance en orient. Octavien déclare la guerre à Marc Antoine.

La flotte de Cléopâtre et de Marc Antoine est anéantie à la bataille d’Actium en 31.
Octavien assiège alors Alexandrie où Marc Antoine se suicide en se transperçant d’un coup d’épée.


La mort de Cléopâtre

Pour son triomphe à Rome, Octave veut emmener Cléopâtre comme prisonnière. Elle a bien essayé, encore une fois pour sauver son pays, de séduire le Romain mais ce dernier reste indifférent.

Elle doit choisir entre le suicide et une humiliante captivité. Sans hésitation, cette femme fière et courageuse, opte pour la mort.



Cléopâtre et Octavien (Louis Gauffier, 1788. National Gallery of Scotland, Edimbourg)

D’après Plutarque, qui rapporte les différentes versions de la fin de la reine, elle se serait fait piquer par un aspic cache dans un panier de figues.

La deuxième version prétend qu’elle aurait avalé du poison.


Historien honnête, Plutarque reconnaît que personne ne connaît la vérité. Toutefois, il précise qu’Octave a contribué à répandre l’idée de l’aspic en exhibant pour son triomphe à Rome une image de Cléopâtre mordue par un serpent.



La mort de Cléopâtre (Peinture Reginald Arthur, 1892)

Ainsi s’achève le combat de Cléopâtre. Elle était âgée de 37 ans. Cette reine aura tout tenté pour sauver son pays de la domination romaine.

Les trois enfants qu’elle a eus avec Marc Antoine sont recueillis par Octavie. Le jeune Césarion est lui assassiné par Octave qui craint qu’un jour il prétende à la succession de César.

En 27, Octavien devient Auguste. Le régime impérial est né. Il durera jusqu’à la chute de Rome. Après la disparition de Cléopâtre, l’Egypte devient une province romaine et un grenier à blé de l’Empire.


Des fouilles pour découvrir la tombe de cléopâtre

Des fouilles archéologiques ont été entreprises sur trois sites de Taposiris Magna, une cité antique proche d'Alexandrie, où pourraient être enterrés Cléopâtre et Marc-Antoine.

Le temple de Taposiris Magna est situé sur le lac Maréotis, à l'ouest d'Alexandrie, dans le nord de l'Égypte. Il a été construit durant le règne de Ptolémée II.



Photo crâne supposé de Cléopâtre


L’équipe de l'égyptologue Zahi Hawass a exhumé un crâne et un squelette enterrés dans un tombeau de pierre.

Des tests pourront peut-être confirmés qu’il s’agit bien des squelettes de Cléopâtre et de son amant.

Bonjour et bonne journée à tous...

Publié à 08:27 par acoeuretacris
Bonjour et bonne journée à tous...

 

Coucou à tous...

je vous souhaite une bonne journée...

j'espère que vous avez passé un superbe week end...

 et que vous etes en forme pour commencer cette

nouvelle semaine....

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A demain...

Publié à 20:16 par acoeuretacris

 

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Et si je vous disais... les rêves qui me hantent,

 

Tous les désirs cachés au plus profond de moi

Mes élans d’espoir de voir changer le monde

En un vaste jardin rempli de fleurs de joie.

Un jardin où chaque enfant aurait les mêmes chances

Où le mot solidaire n’aurait pas de frontières

Un jardin où chacun aurait son coin de terre

pour s’épanouir et cultiver l’amour,

Un jardin où les mots faim, guerre,

douleur, violence, injustice, seraient à jamais bannis.

Où brillerait le soleil de la chaleur humaine

Un jardin où chacun aurait le droit et le désir de vivre

Avec le cœur en paix.

Et si je vous disais que j’ai besoin de croire

Que mes rêves bientôt seront réalité

Afin que mes petits enfants que j’aime

Au cœur de ce jardin puissent grandir et jouer,

Avec tous leurs frères,

En pleine liberté.

 

(auteur inconnu)

 

Bonne et douce nuit à tous...

 

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Animaux - Equidés, anes... ane sauvage -

Publié à 14:30 par acoeuretacris Tags : ane sauvage animaux équidés
Animaux - Equidés, anes... ane sauvage -

Anes sauvages d'Asie

L’âne fait partie de la famille des Equidés avec le cheval et le zèbre. L’âne, d’origine africaine, a été domestiqué en Egypte vers – 5 000 ans. Il s’est ensuite répandu jusqu’en Chine.

L’âne sauvage de Somalie est l’ancêtre de l’âne domestique.

Aujourd’hui, cet animal est toujours utilisé comme bête de somme dans de nombreux pays en voie de développement.

Les populations d’ânes sauvages sont de plus en plus réduites et toutes figurent sur la Liste rouge de l’UICN. On comptabilise 4 espèces d’ânes si l'on compte l'espèce domestiquée (Equus asinus) issue de l'âne sauvage d'Afrique. :

Equus asinus = Equus africanus (Ane sauvage d'Afrique ou burro en Amérique du Nord)

Equus hemionus (Hémione ou âne sauvage d'Asie ou kulan)

Equus kiang (Ane sauvage du Tibet ou kiang)

L'onagre n'est plus considéré comme une espèce à part entière mais comme une sous-espèce de l'hémione (Equus hemionus onager)

Les populations retournées à l’état sauvage descendent pour la plupart d’ânes domestiques.

Ane sauvage d'Afrique

A l’état sauvage, il ne reste qu’environ 3000 individus qui évoluent dans les régions arides de l’Afrique du Nord et de la péninsule arabique.

Equus africanus a été largement domestiqué mais ces ânes domestiques peuvent redevenir sauvages et se réadapter aux déserts.

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Ane d'Afrique ou Burro. image Mike Willis

L’âne sauvage d’Afrique pèse en moyenne 250 kg. Sa robe peut-être grisâtre, brunâtre ou rougeâtre avec la partie ventrale blanche.

C’est un âne très endurant qui peut survivre sous de fortes chaleurs avec peu de nourriture et d’eau.

Il vit au sein d’un petit groupe qui se compose généralement d’un mâle et de plusieurs femelles.
Le mâle dominant protège son territoire et son harem.

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Equus asinus.

La reproduction peut avoir lieu toute l’année mais particulièrement à la saison des pluies. Après une gestation de 12 mois, la femelle met au monde un ânon.

Environ 30 minutes après sa naissance, le petit peut déjà se tenir debout et se nourrir. Son sevrage intervient vers l’âge de 5 mois.

Une ânesse peut se reproduire dès l’âge de 2 ans et avoir un ânon chaque année.

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Anesse et son ânon. imageLibär

Leur longévité à l’état sauvage est de 25 à 30 ans.

L’espèce est considérée en danger extrême.


Hémione ou âne sauvage d'Asie

L’hémione (Equus hemionus) était largement répandue à la fin du Pléistocène en Extrême-Orient mais également en Europe.

Aujourd’hui, quelques populations subsistent en Chine, en Iran et en Inde. Les populations les plus importantes évoluent en Mongolie méridionale.

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Anes sauvages d'Asie. image Lip Kee

L’âne sauvage d’Asie habite les steppes et les zones arides et montagneuses.

Sa robe est généralement brun-rougeâtre en été et s’éclaircit en hiver pour devenir brun-jaunâtre. La partie ventrale est blanche ou chamois. Cette espèce se caractérise par une raie noire aux bords blancs sur la partie dorsale.

Les jambes sont courtes et les pieds assez petits. Le poids varie de 200 à 260 kg.

Cette espèce est monogame. L’étalon reste avec une seule jument pendant la saison de reproduction et les 12 mois de gestation.

Les accouplements s’effectuent entre avril et octobre. La femelle met au monde un seul ânon.

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Jeune Equus hemionus. image Lip Kee .

Moins de 50% des jeunes survivent au-delà de la première année.

En liberté, l’âne sauvage d’Asie vit au maximum 14 ans mais peuvent atteindre près de 30 ans en captivité.

Le loup est le seul prédateur connu avec l’homme bien sûr. Les populations nomades de Mongolie estiment que les ânes font concurrence au bétail domestique pour les maigres ressources alimentaires.

Bien que protégée, l’espèce est donc chassée.

Ane sauvage du Tibet ou kiang

Cet âne est endémique aux plateaux du Tibet, aux provinces limitrophes chinoises, du Népal et de l’Inde. Il évolue de 4 000 jusqu’à 7 000 m d’altitude. C’est le plus grand des ânes sauvages avec une hauteur au garrot de 140 centimètres. Il peut peser de 250 à 440 kg.

Dans sa partie supérieure, sa robe rousse en été, devient plus brune, plus longue et laineuse en hiver.
La partie ventrale, les jambes et l’extrémité du museau sont blancs. Une bande noire ou chocolat descend de la crinière jusqu’à l’extrémité de la queue.

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Kiang ou âne sauvage du Tibet. image Frankenschulz

Les clans de loups ont du fil à retordre car la harde se défend en formant un cercle, face aux agresseurs, et donne de vigoureux coups de sabots.

Les hardes peuvent contenir de 5 jusqu’à 400 individus. Elles sont constituées exclusivement d’ânesses et de leurs ânons et conduites par une vieille femelle.
Cette dernière sert de guide et donne au groupe sa cohésion.
Les mâles vivent seuls ou se regroupent en hiver. En été, ils suivent les groupes de femelles et se battent entre eux pour pouvoir s’accoupler.

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Equus kiang. image Belgian Chocolate

Equus kiang est un bon nageur qui peut souvent être observé en train de se baigner par forte chaleur.

En liberté, cet âne vit une vingtaine d’années.

L’espèce est en déclin.


Onagre

C’est le plus rapide des Equidés avec des pointes à 70 km/h. Il vit dans les zones arides d’Arabie Saoudite jusqu’en Russie et au Kazakhstan.

Des populations habitent en Inde et au Tibet. Cette espèce a été réintroduite en Iran, en Mongolie et au Turkménistan.

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Onagre. image Harry Moon

Les mâles peuvent peser jusqu’à 250 kg. La robe est brune assez pâle avec une raie brun clair sur le dos et sur les épaules.
La partie ventrale est blanche.

En hiver, la robe devient grisâtre et le poil est plus long.


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Equus onager . image themonnie

Le seul prédateur de l’onagre est l’homme. Chassé pour sa chair et pour cause de concurrence avec le bétail domestique, c’est devenu une espèce très rare.

On estime qu’il ne reste qu’environ 150 individus et l’espèce est donc classée en danger extrême d’extinction.