Tourisme et histoire - Paris -
Ruelles et escaliers de Montmartre
Théâtre de l'Atelier
Sur la place Charles Dullin, ce sont les pièces des plus grands auteurs qui ont été créées au théâtre de l'Atelier de Jean Anouilh, Marcel Aymé, Françoise Sagan, René de Obaldia à Friedrich Durrenmatt...
Aujourd'hui encore le théâtre maintient une grande qualité dans le choix de ses auteurs et de ses comédiens.
La librairie des Abbesses
Passage obligé de tous les Montmartrois amateurs de livres, la Librairie des Abbesses, toute de rouge revêtue, est née de la volonté et de l'enthousiasme de Marie-Rose Guarniéri. Une librairie indépendante qui fait bouger la création littéraire.
Le Bateau Lavoir
Résidence d'artistes depuis le début du XXe siècle, peintres et écrivains s'y retrouvaient, Le bateau Lavoir vit naître le cubisme et d'illustres peintres y travaillèrent comme Henri Matisse, Georges Braque, Fernand Léger ou Constantin Brancusi. Après la seconde guerre mondiale, les artistes lui préférèrent la Ruche à Montparnasse. Une partie de l'édifice est aujourd'hui inscrite aux monuments historiques.
Les Deux Moulins
Les Deux Moulins c'est un petit café de quartier devenu mondialement célèbre pour avoir servi de décors en 2001 au film "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain". Depuis le café a retrouvé ses habitudes et sa quiétude, Montmartrois et touristes s'y côtoient dans une ambiance bon enfant.
La boutique des Anges
Les anges ont leur adresse à Paris, la boutique leur est entièrement consacrée... bijoux, accessoires de maison, lampes, bibelots, carterie, librairie, bougies et même créations artisanales.
L'Elysée Montmartre
Depuis deux siècles, l'Elysée Montmartre propose aux noctambules les plus belles fêtes parisiennes dans sa salle de bal à l'atmosphère magique. De bals masqués en combats de boxe, aujourd'hui l'établissement accueille des concerts de rock et son bal du samedi soir, programmé tous les 15 jours, est devenu un rendez-vous immanquable.
La Halle Saint Pierre
Dédiée à l'art brut, populaire et contemporain, la Halle Saint-Pierre, un édifice au style Baltard, abrite un musée, une galerie, une librairie, un auditorium et un café. Ses expositions temporaires et manifestations culturelles mettent en lumière les formes les plus inattendues de la création.
La Case de l'Oncle Paul
La Case de l'Oncle Paul propose toute une multitude de guirlandes à composer soi-même. Mais pas n'importe quelles guirlandes, des guirlandes faites de boules de toutes les couleurs, spécialement fabriquées en Asie. Le tout donne un concept store de quartier original, plein de peps et de bonne humeur.
Le Moulin de la Galette
Dernier vestige de cette époque lointaine où la Butte comptait 14 moulins à moudre le blé, et où les meuniers vendaient la galette, petit pain de seigle accompagné d'un verre de lait, le Moulin de la Galette rappelle également Renoir qui y a peint le célèbre tableau "Bal du Moulin de la Galette". Aujourd'hui devenu restaurant, le Moulin propose de dîner dans un cadre chaleureux et contemporain.
La rue Lepic
Il flotte une atmosphère de village dans la rue Lepic. Particulièrement commerçante, c'est sans doute la rue la plus parisienne et la plus typique des rues de Montmartre.
Le Moulin Rouge
Cabaret mythique du boulevard de Clichy, le Moulin rouge agite les nuits parisiennes depuis 1889. Si le cancan de La Goulue, Jane Avril ou Nini patte en l'air encanailla les lieux et fut immortalisé par le peintre Toulouse-Lautrec, le Moulin rouge d'aujourd'hui renoue avec la grande tradition de la revue de Music-Hall, au programme : plumes, strass et paillettes.
Boutique Vintage
Design, verre, céramique, luminaire, objets insolites, c'est tout l'univers des années 1950 et 1970 que l'on retrouve dans cette boutique de la rue Yvonne le Tac.
Musée de l'Erotisme
Nombreux sont les artistes à avoir été inspirés par l'érotisme, et c'est au pied de Montmartre, à Pigalle, quartier à la réputation sulfureuse, que le musée de l'érotisme leur rend hommage. Ouvert en 1998, le musée regroupe des expositions permanentes sur l'art sacré, populaire et contemporain ainsi que sur l'histoire des maisons closes.
Le Vrai Paris
Au cœur des Abbesses, la brasserie-rôtisserie Le Vrai Paris est une adresse bien connue des habitués du quartier à toute heure de la journée, pour un brunch, un déjeuner sur le pouce, un apéro entre amis ou un copieux dîner.
Sofkipeut
Chez Sofkipeut, on voudrait tout acheter, de grandes besaces pour hommes, des pochettes ultra féminines, des accessoires colorés et des tissus jolis, gais et élégants. Les modèles de la créatrice Sophie de Saulieu sont nés de sa volonté de créer des sacs originaux, uniques, personnalisés, aussi pratiques que gais.
Paris naît de l’installation de la tribu celtique des Parisii venue de Germanie dans une île de la Seine.
Avant leur arrivée, ce lieu était nommé Lucoticia qui deviendra Lutèce. Entouré de forêts et de marécages, ce village, Lutèce, tombe en 52 avant J.-C. aux mains des Romains. Il s’étend sur la rive gauche et prend l’aspect d’une ville gallo-romaine.
Le christianisme apparaît vers le milieu du IIIe s.
Lors de l’invasion des Huns d’Attila, la population veut fuir, mais sainte Geneviève l’en empêche. Lutèce s’appelle alors Paris.
L’élément religieux joue un rôle essentiel dans le développement topographique de Paris, les monastères donnant naissance à des bourgs ensuite intégrés dans le réseau des voies : bourgs Saint-Germain-des-Prés, Sainte-Geneviève, Saint-Victor et Saint-Marcel, Saint-Germain-l’Auxerrois et du Temple. Le centre religieux reste cependant l’île de la Cité, avec la cathédrale Notre-Dame, reconstruite à partir de 1163.
De fait, Paris a incontestablement deux histoires. Celle que l'on apprend dans les manuels ou les guides touristiques et l'autre, aussi vieille que la ville et toute de ténèbres, celle des événements insolites, des sortilèges et des messes noires.
Le culte d’Isis
Les amateurs de l’Egypte ancienne connaissent bien Isis qui joue un rôle très important dans le culte des morts en surveillant les cérémonies de momification.
Plus tard, Isis a été considérée comme la protectrice des navigateurs. Elle est représentée sous l’aspect d’une femme portant sur la tête le hiéroglyphe de son nom qui signifie « siège » et par extension « trône royal ».
Isis et Horus. Image Gerry Vandermaesen
Les touristes curieux seront donc étonnés de trouver dans une cour de la rue du Cherche-Midi, un sphinx verdâtre à tête de femme.
C’est l’un des vestiges du culte d’Isis pratiqué à Paris.
Un des sphinx de la fontaine du Châtelet. Image Happy A
En fait, la présence de cultes d’origine égyptienne est attestée par de nombreux monuments de Paris.
La mystérieuse Dame noire de l'île de la Cité a fait naître une autre hypothèse sur les origines initiatiques de Paris. Cette déesse ne serait autre qu'Isis, figure pratiquement universelle de la Grande Mère, dont les noms et les attributs diffèrent d'ailleurs selon temps et lieux et dont le culte aurait été apporté jusqu'à l'emplacement de Paris par les navigateurs phéniciens.
Image Netieret men-Nefer
Le nom de la capitale viendrait de cette grande figure du panthéon égyptien et, par extension, universelle. « Paris » découlerait de Bar-Isis (la barque d'Isis), parce que la première représentation de la Dame noire serait arrivée sur un navire remontant la Seine jusqu'à l'île de la Cité. Cela expliquerait, de plus, pourquoi le blason de la ville porte un bateau dans ses armes.
On a pu mettre en doute cette théorie «L'on ne peut raisonnablement douter, écrit pourtant l'Encyclopédie, qu'il n'y eut à Paris ou dans son voisinage un fameux temple dédié à la grande déesse des Égyptiens. Les anciennes chartes de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-des-Prés en font mention elles disent que Clovis et Childebert, leurs fondateurs, leur ont assigné les dépouilles d'Isis et de son temple... »
L'Egyptien de la fontaine de la rue de Sèvres. image Happy A
Il est souvent signifié, dans les chroniques les plus anciennes de la capitale, qu'Isis, maîtresse de la doctrine ésotérique et de tous les arts de la magie, a été vénérée à Paris soit d'abord dans l'île de la Cité même, à l'emplacement de Notre-Dame, soit sur les lieux où fut édifiée par la suite l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Le moine Abbon, de ce cloître, considère Isis comme la première protectrice des Parisiens dans un poème écrit au lXe siècle sur le siège de la ville par les Normands. D'ailleurs, le maître d'oeuvre de la cathédrale n'omettra point par la suite de la représenter en bonne place, au portail Sainte-Anne, sous les traits d'une femme portant le thyrse. La Vierge, autre Grande Mère mythique, n'aurait donc fait que remplacer la magicienne de la vallée du Nil.
Animal mythique apparenté au dragon sur une porte de Parisdans la rue de Rennes. image Claudecf
Il se pourrait aussi que les cultes isiaques aient été apportés bien après la fondation de la ville dans le sillage des armées romaines, qui véhiculèrent dans leurs bagages, comme on le sait, nombre de croyances et de rites en provenance de tout le Bassin méditerranéen.
Quoi qu'il en soit, cette vénération pour Isis se retrouve périodiquement d'un siècle à l'autre tout au long de l'histoire insolite de la capitale. En 1643, on arrêta deux sorcières en train de pratiquer nuitamment des envoûtements dans le cimetière Saint-Sulpice, à l'aide d'une figurine représentant la déesse pourvue de tous ses attributs occultes. En 1720, il existait une chapelle mortuaire au cimetière des Innocents, dans laquelle se réunissaient les sectateurs d'un culte isiaque pratiquant la nécromancie. Après 1850, sans doute à cause du décryptage des hiéroglyphes par Champollion et des nombreuses campagnes de fouilles organisées dans la vallée du Nil, une véritable mode d'égyptologie sacrée s'empara de l'occultisme parisien.
Paris : un lieu sacré ?
Plusieurs historiens ont écrit que l'île de la Cité avait été spécifiquement choisie par les druides gaulois comme emplacement privilégié de célébration de leurs cultes. L'exhumation, entre autres, de plusieurs représentations du dieu Cernunnos vient à l'appui de cette thèse.
On sait que les prêtres du celtisme déterminaient les lieux sacrés en fonction d'une géographie secrète qui tenait grand compte de certaines lois telluriques, aujourd'hui perdues. Il est tentant de penser que l'emplacement du futur Paris a ainsi fait l'objet d'une sorte de triangulation magique lui assurant gloire et pérennité.
Par la suite, le christianisme réduisit les croyances druidiques à la clandestinité. Elles survécurent cependant sous forme de sorcellerie et de rites dont certains ont traversé les siècles jusqu'à nous. Il y a aujourd'hui dans la capitale près d'une dizaine d'associations religieuses celtisantes qui ne sont pas toutes fantaisistes. Deux ou trois d'entre elles célèbrent à Vincennes ou dans le bois de Meudon les grandes fêtes annuelles du calendrier druidique, dans la plus stricte tradition de la Gaule antique.
Le diable à Paris
A Paris, le Satan traditionnel, avec ses cornes et ses pieds fourchus, n’apparaît pas avant le XIe siècle.
Afin de combattre l’influence des anciens rites et de la faire disparaître, le christianisme a tenté d’en assimiler les éléments principaux chaque fois qu’ils pouvaient s’accorder avec ses propres conceptions.
Il a bâti ses églises sur les vieux temples. Il a également transformé Esus, Pan ou Cerrunnos en une seule image, celle du Diable.
image Prescott
Le Diable est d’ailleurs partout présent à Paris et notamment sur la Cathédrale de Notre-Dame. La légende raconte que les chanoines commandèrent la ferronnerie à un artisan du nom de Biscornet.
Le travail était colossal et le serrurier se rendit dans une officine d’un suppôt de Satan.
Il signa un pacte avec le sang de son index et le Diable l’assura de son assistance.
La veille du jour où il devait rendre son œuvre, il tomba en syncope. Pourtant, tous purent admirer les ferronneries grandioses qu’il n’avait pas façonné.
Satan avait œuvré pour lui.
Travail de serrurerie des portes de Notre-Dame. image Claudecf
Gargouilles et diables sculptés ornent les murs de la cathédrale. Ces monstres païens deviennent l’incarnation du Diable. Au Moyen-Âge, ces créatures cauchemardesques sont là pour effrayer et non comme ornement.
Gargouille de Notre Dame de Paris. image pierre pouliquin
C’est en Egypte que la métempsycose est née. Selon cette croyance, l’homme et l’animal se confondent. A la mort, l’esprit quitte le corps et redevient libre. Il peut alors entrer dans un nouvel être, quel qu’il soit.
Cette croyance n’avait aucun rapport avec les notions de bien ou de mal. Il a fallu environ deux siècles pour que la mythologie païenne s’émancipe de l’enfer.
Image Bdesveaux
Cependant, une foule de croyances ont subsisté. Ces rites sont, pour beaucoup, à l’origine de l’histoire mystérieuse de Paris.
Il y a eu véritablement un règne du Satan parisien. Ce passé n’est d’ailleurs pas révolu puisque Paris compte le plus grand nombre de sorciers, pythonisses ou thaumaturges.
En ce qui concerne la sorcellerie celtique proprement dite, on sera étonné d'apprendre que, pour être fort discrète, et donc très peu connue, elle a traversé les siècles jusqu'à nos jours. Aujourd'hui, il existe toujours un groupement ésotérique de la capitale qui affirme être en possession du savoir druidique depuis les premières décennies de notre ère. A dates fixes, ses membres, par ailleurs gens en place et hauts responsables, se réunissent dans la crypte de Notre-Dame, où l'on a jadis adoré les dieux celtes.
De plus, de nos jours, il y a plusieurs groupements initiatiques à Paris qui se réclament de la magicienne (Isis), qui fut peut-être la déesse tutélaire de la ville.
Les Invalides
La fondation de l'Hotel des Invalides est due au Roi Henri IV qui a voulu ainsi fournir un abri aux soldats devenus vieux ou invalides à la suite des guerres.
L'Hotel des Invalides actuel a été construit sous le règne de Louis XIV, de 1671 à 1676, par l'Architecte Libéral Bruant. Dès 1676 le batiment accueille 6000 invalides de guerre.
Sa facade mesure 210 mètres de longueur, en son centre elle est dotée d'un beau portail sur lequel se trouve la statue équestre de Louis XIV. La Cour d'Honneur a la forme d'un carré dont chaque coté est pourvu d'un pavillon central. Le pavillon au fond de la Cour d'Honneur est plus travaillé que les autres, il sert d'entrée à l'église Saint Louis et dessert une galerie où sont exposés de nombreux canons anciens.
L'Eglise Saint Louis et le Dome des Invalides ont été construits par Jules Hardouin-Mansart à partir de 1679, à l'intérieur se trouve le tombeau de l'Empereur Napoléon I réalisé en porphyre rouge comme ceux des Empereurs Romains. L'église est décorée de drapeaux pris aux ennemis de la France sur les champs de bataille.
L'architecture du Dome est impressionnante, la flèche s'élève à 105 mètres de hauteur et l'ensemble est bien proportionné et élégant. Des restaurations conséquentes ont eu lieu au XIX et XXèmes siècles.
Les Invalides contiennent également le Musée de l'Armée qui constitue une des plus importantes collection d'objets militaires au monde. Ceux-ci vont des armes Préhistoriques jusqu'à celles du XXème siècle en passant par les armes Médiévales, celles de l'Ancien Régime et celles de la Révolution et de l'Empire.
Panorama sur les Invalides, au fond: à gauche, Notre-Dame, au centre l'église Saint Sulpice et à droite le Dôme du Panthéon
L'Esplanade des Invalides
L'Esplanade des Invalides avec au fond les Invalides
L'esplanade des Invalides est un des sites les plus beaux et les plus connus de Paris, c'est un rectangle de près de 500 mètres de long sur 280 de large. Elle sert assez souvent pour des parades ou des manifestations officielles qui y accèdent via le magnifique Pont Alexandre III. Elle a été constituée entre 1704 et 1720, à cette époque la traversée de la Seine s'effectuait à l'aide d'un bac.
L'esplanade est bordée essentiellement de batiments institutionels (Ministères, Ambassades, ...). Quelques immeubles dans la partie Sud-Ouest servent d'habitations. Leurs appartements sont parmi les plus recherchés de Paris.
L'Esplanade des Invalides avec au fond le Pont Alexandre III, le Grand et le Petit Palais
à droite le Ministère des Affaires Etrangères et le Terminal Air France
Le Pont Alexandre III
le Pont Alexandre III vu de la Tour Eiffel, au fond, la Place de la Concorde et au premier plan, le clocher de l'église Sainte Clotilde
Le Pont Alexandre III est le plus beau pont de Paris. Il a été créé pour faciliter la circulation suite à la création de la Gare des Invalides et afin de donner plus d'allure à cette partie de la ville de Paris qui accueillait l'Exposition Universelle de 1900.
Il porte le nom du Tsar Alexandre III, mort en 1894. Il a en effet été offert par le Tsar de Russie Nicolas II qui a voulu honorer son père. Nicolas II en a posé la première pierre en compagnie du Président de la République Francaise, Félix Faure, le 7 octobre 1896. Il a été terminé en 1899 et inauguré pour l'ouverture de l'Exposition Universelle.
La photo ci dessus montre l'extrémité Sud du Pont Alexandre III. En arrière plan on voit les Invalides et encore plus loin la Tour Montparnasse. Il est dans l'axe de l'Esplanade des Invalides, il d'ailleurs été surbaissé afin de préserver l'harmonie d'ensemble du site.
Deux architectes ont concu et mené à bien l'ouvrage: d'Alby et Résal. Comme le montre les photos ci-dessus, il comporte une arche unique de près de 110 mètres de long et de 40 de large, en conséquence les fondations du pont sur chaque rive sont trés importantes. Le monument a bénéficié d'une restauration complète en 1991.
Des pylones imposants (17 mètres de hauteur) à chaque extrémité encadrent l'édifice, ils sont surmontés de chevaux Pégase en bronze doré représentant les Arts et les Sciences sur la rive Gauche, le Commerce et l'Industrie sur la rive Droite de la Seine.
Le pont est décoré et éclairé par 32 beaux candélabres porteurs de lanternes, ceux des extrémités sont plus ouvragés et portent des Anges (photo ci-dessous), les quatre grands pylones sont surmontés de chevaux ailés dorés. Le Pont Alexandre III donne une bonne image de l'esprit décoratif de la Belle époque.
Au centre du pont se trouvent deux bronzes scuptés au marteau particulièrement spectaculaires (photo ci-dessous, vue de la sculpture coté intérieur du pont).
L'Assemblée Nationale
L'Assemblée Nationale
L'Assemblée Nationale se compose de deux parties, le batiment coté Seine et Place de la Concorde (photo ci-dessus) avec ses colonnes et son sommet triangulaire et l'ensemble des batiments au Sud (le Palais Bourbon) qui donnent sur la place du Palais-Bourbon (photo ci-dessous).
Le Palais-Bourbon contient plusieurs salles intéressantes. D'abord la Salle des Pas Perdus qui possède un plafond peint par Horace Vernet. Ensuite la Bibliothèque dont Delacroix a réalisé la décoration de 1838 à 1845.
Le Palais Bourbon
Une séance de travail dans une des salles du Palais Bourbon
Le Musée Rodin - (ancien Hôtel Biron)
Le Musée Rodin est installé dans l'ancien Hotel Biron. Celui-ci a été construit au début du XVIIIème siècle pour Peyrenc de Moras. Il est, pour l'époque, un peu excentré par rapport au faubourg Saint Germain mais en contrepartie est entouré d'un parc de trois hectares (Ce parc est désormais en plein coeur de Paris).
L'Hotel Biron a été réalisé par l'architecte Aubert, une partie de la décoration a été faite par Francois Lemoyne, premier peintre du Roi et un des artistes qui ont contribué au Chateau de Versailles. Le domaine est acheté par le Maréchal de Biron en 1753, d'où son nom. Le Maréchal ne toucha pas aux batiments mais fit réaliser un des plus beaux parcs de Paris. En 1788 le neveu de Biron, le Duc de Lauzun, récupère le domaine mais il est guillotiné en 1793. L'Hotel devient une salle de bal et le parc un champ de foire pendant quelques années puis sous l'Empire l'Hotel devient le siège du Légat du Pape puis de l'Ambassade de Russie. Il est cédé en 1820 au Couvent du Sacré Coeur qui ne l'entretient guère. L'Etat Francais le confisque en 1905 lors de la séparation de l'Eglise et l'Etat.
Il accueille alors de nombreux artistes: Henri Matisse, Jean Cocteau, Isadora Duncan, ... Rodin s'y installe à son tour en 1908. L'Etat acquiert la pleine propriété du domaine en 1911 et passe un accord avec Rodin par lequel l'Hotel devient un Musée consacré aux oeuvres de cet artiste. Le Musée Rodin s'est ouvert en 1919, c'est un des musées les plus visités de France. Les jardins, en plein coeur de Paris, étonnent par leur calme et leur charme, ils ont été rétablis dans leur état du XVIIIème siècle par des travaux effectués en 1927.
Le Musée contient les oeuvres maitresses de Rodin comme le Penseur, etc....
Le Quartier des Ministères et des Ambassades
Paris, sur l'Esplanade des Invalides: le Ministère des Affaires Etrangères et le Terminal Air France,
en arrière le Palais Bourbon (Assemblée Nationale)
La plupart des Ministères de la République Francaise se trouvent dans la partie Est du 7° arrondissement. Les bureaux du Premier Ministre sont installés dans l'Hotel Matignon, rue de Varenne, dans cette meme rue se trouve aussi le Ministère de l'Agriculture.
La rue de Grenelle comporte quant à elle, parmi d'autres, le Ministère de l'Education Nationale et celui de l'lndustrie et la rue Saint Dominique celui des Affaires Etrangères et de la Défense Nationale. L'entrée sud de l'Assemblée Nationale donne aussi sur la rue Saint Dominique et la Place du Palais Bourbon.
D'autres Ministères sont également situés Avenue de Ségur (Ministère du Travail, image ci-dessous) au sud des Invalides et dans d'autres parties de l'arrondissement.
Ministère du Travail
Beaucoup de ministères sont installés dans des Hotels particuliers des XVII et XVIIIèmes siècles dont l'architecture est remarquable, d'autres dans des beaux batiments du début du XXème siècle.
A noter aussi l'ancien Hotel d'Estrées qui est maintenant occupé par l'ambassade de Russie. Le quartier comporte également un nombre important d'ambassades étrangères.
Cette concentration des institutions de la République dans cet endroit permet de comprendre le style bourgeois et la réputation de calme et pondération de cet arrondissement, il est l'héritage direct de ce que l'on appelait jadis le Faubourg Saint Germain. La principale zone commerciale se situe dans la partie Est au contact du Quartier Saint Germain des Prés, une autre existe dans la partie Est, dans le quartier du Gros Caillou (Rue Cler et Rue Saint Dominique).
Deux églises de l'arrondissement peuvent etre signalées: Saint Pierre du Gros Caillou et Sainte Clotilde.
L'Eglise Sainte Clotilde
La rue de Grenelle
La Rue de Grenelle est assez longue, une extrémité touche la rue de Rennes dans le 6° arrondissement et l'autre atteint l'avenue de la Bourdonnais. Au XIVème siècle les terrains de cette zone appartenaient à l'Abbaye Saint Germain des Prés et étaient utilisés pour des productions maraichères. A cette époque un sentier dessert ces cultures, il prend des noms évocateurs, Chemin des vaches, Chemin de la Justice (un gibet se situait à l'extrémité Ouest du chemin), Chemin de Garnelle( provenant du mot garenne), puis enfin Rue de Grenelle. Jusqu'en 1838 la rue se terminait sur l'Esplanade des Invalides, elle fut prolongée en conséquence du développement du quartier du Gros-Caillou et prit sa configuration définitive en 1868. Jusqu'au début du XXème siècle la rue était bordée d'Hotels particuliers, de couvents et de propriétés. De nombreux Hotels particuliers subsistent, ils ont été utilisés par des Ministères ou des Ambassades.
La fontaine de la rue de Grenelle
Prés de sa rencontre avec le Boulevard Raspail se trouve la belle Fontaine de la Rue de Grenelle réalisée par Bouchardon en 1739. Elle forme un hémicycle décoré de pilastres ioniques, le tout surmonté d'un entablement et d'un acrotère. Entre les pilastres, les niches contiennent des statues des Quatre-Saisons. Au milieu de l'hémicycle, un groupe en marbre blanc représente en femme la ville de Paris assise entre les figures de la Seine et de la Marne.
Le Musée d'Orsay
Le long de la Seine : Le Musée d'Orsay - Ancienne Gare d'Orsay
Le Musée d'Orsay s'est installé en 1986 dans l'ancienne Gare d'Orsay. Celle-ci avait été construite et inaugurée lors de l'Exposition Universelle de 1900. Le batiment est impressionnant par sa dimension et son architecture, c'était une des plus belles Gares de Paris. Sur la photo ci -dessous on distingue les initiales PO pour Paris-Orléans, première liaison ferroviaire exploitée en France. On voit également les noms de ces deux villes ainsi que Blois et Tours en dessous.
Le Musée bénéficie de l'éclairage procuré par les immenses verrieres du plafond, il est consacré aux oeuvres du XIXème siècle et en particulier aux peintres Impressionistes: on y voit le Déjeuner sur l'herbe de Manet, le Moulin de la Galette de Renoir, les Nymphéas de Monet etc...
D'autres écoles de peinture sont également représentées avec des oeuvres de Van Gogh, Gauguin, Seurat, Toulouse-Lautrec. On y trouve aussi des sculptures de Maillol, Rodin, Carpeaux, ...
La Tour Eiffel et le Pont Alexandre III, au centre et dans le fond, le Palais de Chaillot
La Tour Eiffel est le monument le plus connu et le plus visité de Paris. Bien souvent pour les touristes étrangers elle symbolise la ville et depuis le passage de l'An 2000 elle est mise en valeur la nuit par des effets lumineux spéciaux.
La Tour Eiffel se situe dans la partie Ouest du 7° arrondissement de Paris à l'extrémité Nord du Champ de Mars. A l'autre extrémité (coté Sud) se trouve l'Ecole Militaire. Mais en fait le 7° possède de nombreux sites et monuments qui méritent d'etre visités.
La Tour Eiffel, Le Trocadéro (Chaillot), Le Champ de Mars, L'Ecole Militaire
Les Invalides, L'Esplanade des Invalides, Le Pont Alexandre III, Le Grand et le Petit Palais
Le Musée Rodin,L'Assemblée Nationale,Les Ministères,La Rue de Grenelle,Le Musée d'Orsay
Le 7° arrondissement n'est pas le quartier le plus ancien de Paris mais c'est incontestablement le plus prestigieux. D'abord par le nombre est la qualité des monuments qu'il contient, ceux -ci sont placés dans un cadre toujours avantageux tant les parcs et espaces verts sont omniprésents dans tout l'arrondissement.
Ensuite ce quartier, qui constitue une bonne partie de ce que l'on appellait le faubourg Saint Germain, accueille l'Assemblée Nationale et l'essentiel des Ministères de la République Francaise à commencer par les bureaux du Premier Ministre dans l'Hotel Matignon, rue de Varenne, et de nombreux autres rue de Grenelle ou rue Saint Dominique. La Présidence de la République (Hotel de l'Elysée) est quant à elle toute proche sur la rive droite de la Seine.
Plan du 7° arrondissement
Le 7° arrondissement se situe sur la rive Gauche de la Seine. Il s'étend de la Tour Eiffel et du Champ de Mars à l'Ouest jusqu'au Boulevard Saint Germain à l'Est avec les Invalides en son centre. C'est avant tout le quartier des Ministères et Institutions de la République Francaise avec en particulier l'Assemblée Nationale.
Vue de la Tour Eiffel, du Champ de Mars et du Palais de Chaillot (en bas de l'image)
La Tour Eiffel
Dans le Monde entier la Tour Eiffel est synonyme de Paris. Elle mesure 300 mètres de haut et lors de sa construction elle était le monument le plus élevé du Monde. Elle a été édifiée pour l'Exposition Universelle de 1889 par Gustave Eiffel afin de visualiser et symboliser le progrés technique. Son originalité a assuré sa celèbrité et elle a finalement été préservée à l'expiration de la concession en 1909 à l'issue de nombreux débats passionnés. Ferrié y conduisait depuis quelques années des expériences qui ont débouché sur la création de la Téléphonie sans fil (T.S.F).
La Tour pèse 10000 tonnes, elle comporte trois niveaux: le premier étage est à 57 mètres, le second à 115 et le troisième à 274 m. Au sommet et par beau temps, la vue porte à plus de 50 kilomètres. Les deux premiers étages permettent déjà d'avoir de trés beaux panoramas sur Paris et la région Parisienne, ils possèdent des Restaurants, des salles de conférence et d'expositions, etc....
L'ascension peut se faire par les escaliers mais aussi par des ascenseurs et de nuit la Tour est illuminée à l'aide de puissants projecteurs dont les faisceaux sont orientés du bas vers le haut. Parfois des spectacles particuliers sont organisés comme sur la période des fetes de l'An 2000, le succés rencontré à cette occasion a conduit à mettre en place un spectacle nocturne permanent.
Le monument est toujours submergé par les visiteurs et aux périodes fortes de la saison touristique des files d'attente interminables se forment à la base des piliers du monument. L'ascension de la Tour Eiffel est un élement incontournable pour tous les touristes de la planète qui visitent Paris, meme s'ils sont trés pressés.
On apercoit l'Ecole Militaire et le Champ de Mars dans l'arc à la base de la Tour Eiffel.
Paris, au 2° étage de la Tour Eiffel, touristes admirant le panorama sur la ville
Paris, les entrailles de la Tour Eiffel
L'exposition universelle de 1889
La gravure ci dessus montre la Tour Eiffel et le Champ de Mars lors de l'Exposition Universelle de 1889. Au fond de l'autre coté de la Seine on apercoit l'ancien Palais du Trocadéro.
Le Trocadéro et le Palais de Chaillot
Paris: le Palais de Chaillot sur le site du Trocadéro, au fond les Tours de la Défense
Le Palais de Chaillot a été construit en 1937, il remplace l'ancien Palais du Trocadéro dont le site a conservé le nom. Il est situé sur la rive droite de la Seine mais il fait cependant partie d'un meme ensemble architectural avec la Tour Eiffel, le Champ de Mars et l'Ecole Militaire. Le Palais de Chaillot a été réalisé pour l'Exposition Universelle de Paris de 1937. L'ensemble est immense et l'hémicycle central fait 80 mètres de rayon.
Construit en hauteur sur le coteau Nord de la Seine, la vue sur le Sud de Paris (Tour Eiffel, Champ de Mars, ...) y est magnifique. Il est d'ailleurs à proximité immédiate de la Tour Eiffel. Il abrite de nombreux musées dont le Musée du Cinéma, le Musée de la Marine et le Musée de l'Homme.
Jadis, au bord de la Seine et sur le coteau se trouvait à cet endroit le village de Chaillot. A la fin du XVIème siècle la colline de Chaillot est occupée par l'Hotel du Maréchal de Bassompierre, un compagnon du Roi Henri IV. Au milieu du XVIIème siècle y est édifié le Couvent de la Visitation où se retirent Princesses et grandes dames de la Cour. Napoléon I lance un projet de construction qui n'a pas le temps d'aboutir, pour autant le Couvent de la Visitation est détruit et la colline réaménagée.
En 1823 l'armée Francaise, mandatée pour rétablir la Royauté Espagnole, enlève le Fort du Trocadéro à Cadix. Une manifestation militaire rappelant cet épisode se tient sur le site de Chaillot, la colline en conserve le nom de Trocadéro. Un premier Palais y est construit pour l'Exposition Universelle de 1878 (voir photo ci dessous). Il est remplacé en 1937 par le Palais actuel.
Paris: l'ancien Palais du Trocadéro
Le Champ de Mars
Le Champ de Mars est situé entre la Seine et l'Ecole Militaire, près de la Seine il accuelle la Tour Eiffel. A l'origine le site était occupé par des jardins maraichers, ceux-ci sont transformés en champ de manoeuvre lors de la construction de l'Ecole Militaire. C'est sur le Champ de de Mars qu'ont eu lieu, à partir de 1783, les premiers essais de ballons gonflés à l'hydrogène. Le 14 juillet 1790 le terrain accueille 300 000 spectateurs pour la Fete de la Fédération, le jour anniversaire de la prise de la Bastille. Talleyrand, alors Eveque constitutionnel d'Autun, y célèbre une messe sur l'Autel de la Patrie. Le Serment de Fidélité à la Nation est prononcé par La Fayette puis par le Roi Louis XVI. En 1794 le Champ de Mars est utilisé à nouveau, cette fois par Robespierre, pour la Fete de l'Etre Supreme.
Paris: le Champ de Mars vu de la Tour Eiffel, en haut au centre, l'Ecole Militaire et au delà, la Tour Montparnasse
Le champ de Mars et la Tour Eiffel
L'aménagement actuel a été réalisé entre 1908 et 1928. Il comporte un petit lac, des cascade, des grottes, ... Le Parc est encadré par des immeubles splendides, ce sont certainement les logements les plus recherchés et les plus couteux de Paris. Le Champ de Mars a accueilli les Expositions Universelles de 1867, 1878, 1889, 1900, 1937.
L'Ecole militaire
L'Ecole Militaire, facade Nord donnant sur le Champ de Mars
L'Ecole Militaire se situe à l'extremité Sud du Champ de Mars, l'autre extrémité (Nord) est ocupée par la Tour Eiffel.
Elle a été construite par l'Architecte Jacques Gabriel. Les travaux commencent en 1753 , ils sont suspendus en 1760 puis reprennent en 1768 selon un nouveau plan approuvé par le Duc de Choiseul, ils s'achèvent en 1773.
Le promoteur de l'Ecole Militaire est le financier Paris-Duverney. Avec l'aide de Mme de Pompadour, il propose au Roi Louis XV, en 1750, la création d'une école ayant pour mission d'aider les gentilhommes pauvres qui souhaitent servir dans les armées du Roi de France à l'image de celles existant à Saint Petersbourg et Berlin. L'École militaire a formé de nombreux officiers qui ont servi dans les armées de la Révolution et de l'Empire. Bonaparte (le futur Empereur Napoleon I) y a étudié en 1784.
Les élèves entraient à l'Ecole à l'age de 14 ans, ils bénéficiaient d'une bourse. Leur formation était scientifique (mathématiques, physique, mécanique, fortification,...). Le Prytanée de La Flèche servait d'école préparatoire à l'École militaire, les enfants y entraient à l'âge de huit ans.
L'Ecole est fermée en 1787 et ne recommence à fonctionner vraiment qu'un siècle plus tard en 1878 avec l'installation de l'École de Guerre qui y est encore actuellement.
L'Ecole Militaire, facade Sud, en arrière plan la Tour Eiffel
L'avenue des Champs Elysées est la rue la plus célèbre du monde. Son nom est indissociable du Paris prestigieux et grand style. Les magasins, cafés et restaurants les plus renommés y sont établis ainsi que dans certaines rues adjacentes (avenues Montaigne, Franklin Roosevelt, Matignon, etc...). L'avenue est orientée Ouest-Est, elle est limitée à l'Ouest par l' Arc de Triomphe sur la Place de l'Etoile, ce monument évoque la gloire du Premier Empire au début du XIXème siècle. A l'Est des Champs Elysées se déploie la Place de la Concorde. L'ensemble est d'ailleurs le site où se déroulent les grandes manifestations Nationales (Défilé du 14 juillet, étape finale du Tour de France cycliste, ...).
Une promenade sur les Champs Elysées fait partie du parcours incontournable de la plupart des touristes qui viennent visiter Paris. A la belle saison, jusqu'à une heure avancée, l'avenue est remplie de promeneurs français et surtout internationaux. D'ailleurs certains magasins restent ouverts tard dans la soirée.
La Marseillaise par le sculpteur Rude
(Arc de Triomphe)
L'Arc de Triomphe
L'Arc de Triomphe est situé sur la Place de l'Etoile (devenue Place du Général de Gaulle) d'où partent 12 splendides avenues réalisées par Hittdorf en 1854 à l'initiative du Baron Haussmann. Ces avenues donnent à l'ensemble l'allure d'une Etoile d'où le nom initial de la Place qui entoure l'Arc. Cette place a été rebaptisée Place du Général de Gaulle. Les avenues les plus connues sont les Champs Elysées, l'Avenue de la Grande Armée et l'Avenue Foch.
L'Arc de Triomphe a été construit à la demande de l'Empereur Napoléon I en 1806, il était alors au faite de sa gloire. Il avait établi sa domination sur une grande partie de l'Europe et il voulait un monument symbolisant son Triomphe et honorant sa Grande Armée à l'image de ce que pratiquaient les Empereurs Romains. L'Arc a été ralisé selon les plans de Chalgrin par les architectes Goust et Huyot, il mesure 50 mètres de haut sur 45 de large, son style est inspiré de l'art antique (Gréco-Romain). Il est grandiose et, par exemple, est deux fois plus haut et plus large que le célèbre Arc de Constantin à Rome.
L'Arc de Triomphe est décoré par quatre grandes sculptures. Celle qui est la plus connue est la Marseillaise qui a été réalisée par Francois Rude (on appelle également cette sculpture le Départ des volontaires) . Du meme coté (vers les Champs Elysées) une autre, réalisée par Cortot, représente le Triomphe de 1810. Les deux sculptures coté avenue de la Grande Armée sont dues à Etex, elles symbolisent la Paix et la Résistance. En haut du monument sont gravés les noms des victoires militaires de la Révolution Francaise et de l'Empire Napoléonien. A son pied se trouve la Tombe du Soldat inconnu et la flamme éternelle qui rappellent le souvenir des morts de la Première Guerre Mondiale (1914-1918).
L'Arc de Triomphe n'était pas achevé lors de la chute de l'Empire et la construction est stoppée pendant la Restauration. Elle ne reprend qu'en 1832, sous le Roi Louis-Philippe et l'édifice n'est complètement achevé qu'en 1836.
A l'intérieur de l'Arche un musée raconte son histoire et sa construction. Au sommet de l'Arche on une double perspective. Celle coté Est, la plus célèbre, comprend les Champs Elysées, la Place de la Concorde et le Jardin des Tuileries avec au fond le Louvre. Coté Ouest on découvre l'Avenue de la Grande Armée et dans le lontain l'Arche de la Défense.
Sculptures sur l'arc de triomphe
Les Champs Elysées
Les Champs Elysées sont une magnifique avenue qui descend de la Place de l'Etoile et de l'Arc de Triomphe vers la Place de la Concorde. Le Palais de l'Elysée, résidence du Président de la République Francaise, a un coté qui donne sur les Champs Elysées. La perspective grandiose la fait parfois qualifier de plus belle avenue du monde.
Chaque 14 juillet, (Fete Nationale de la France) les Champs Elysées servent de théatre pour une grande parade militaire. Deux autres manifestations annuelles se déroulent depuis peu aux Champs Elysées: la fete pout le passage au Nouvel An et l'arrivée du Tour de France cycliste.
Vers la place de la Concorde (au fond l'obélisque)
La statue de Clémenceau
Les Champs Elysées ont pour origine le Cours la Reine créé en 1616 par la Reine Marie de Médicis afin d'ouvrir un espace de promenade sur le coté Ouest du Palais des Tuileries.
A la fin des années 1660 le Roi Louis XIV décide d'aménager l'espace jusqu'à la Butte de Chaillot (Place de l'Etoile). Les travaux sont conduits par Le Notre. L'Avenue a pris le nom de Champs Elysées au début du XVIIIème siècle. ce nom évoque un site propice au bonheur et au repos. Les travaux d'aménagement de l'avenue sont poursuivis au XVIIIème siècle sous la direction du Duc d'Antin et du Marquis de Marigny qui prolonge meme l'avenue jusqu'au Pont de Neuilly. La Montagne de Chaillot est utilisée pour des fetes pendant la Révolution Francaise puis les Champs Elysées deviennent un lieu de promenade à la mode sous le Consulat et l'Empire avec l'ouverture de nombreux cafés et établissements de détente et loisir.
Depuis les Champs Elysées se sont démocratisés avec de nombreux magasins accueillant le public en grand nombre. Pour autant l'avenue, qui est toujours dotée d'établissements renommés, a gardé un prestige inégalé.
Contre-allée des Champs Elysées
De beaux immeubles sur les Champs Elysées
Les Champs Elysées comportent de nombreux immeubles remarquables dont plusieurs ont été construits sous le Second Empire (Claridge, Astoria, ...). L'immeuble des photos ci dessus est celui du CCF (Crédit Commercial de France).
Immeubles sur les Champs Elysées
Les champs elysées, vitrine commerciale de prestige
Hotel Crillon
Restaurant Lenotre
Pendant le XIXème siècles de nombreux Hotels et Restaurants se sont installés sur les Champs Elysées ou à proximité. La photo ci-dessus à gauche montre l'Hotel Crillon sur la Place de la Concorde. Celle à droite montre le Restaurant Lenotre. On peut également citer le Fouquet's, le Restaurant Ledoyen et un Cabaret bien connu, le Lido (photo ci dessous).
Le lido
Simultanément les Champs Elysées sont devenus une vitrine commerciale de prestige, au début du XXème siècle de nombreux constructeurs automobiles y exposent leurs nouveaux modèles. La salle d'exposition de Renault, avec son Pub et ses voitures anciennes, reste un des endroits les plus fréquenés de l'avenue.
Ensuite sont apparues les Galeries Commerciales (les Arcades, les Galeries du Claridge, ...). Les Grands Couturiers de Paris sont installés dans le quartier ainsi que tous les acteurs de l'industrie du luxe. C'est également cette avenue qu'ont choisi de nombreuses grandes Compagnies Aériennes pour y établir leur représentation commerciale.
Le grand et le petit palais
Le Grand Palais et le Pont Alexandre III
Ces deux batiments sont situés sur la rive droite, entre la Seine et l'avenue des Champs Elysées, mais en pratique ils font partie de l'ensemble architectural autour des Invalides et du Pont Alexandre III.
Les deux Palais ont été construits à la fin du XIXème siècle pour l'Exposition Universelle de 1900 sur le site de l'ancien Palais de l'Industrie qui avait été édifié pour l'Exposition Universelle de 1855.
Le Grand palais
Le Grand Palais a été réalisé entre 1897 et 1900 par les architectes Charles Giraud, Henri Deglane, Albert Thomas et Albert Louvet à la place du Palais de l'Industrie et des Beaux Arts qui avait été construit pour la première Exposition Universelle en 1855. Il est particulièrement important puisqu'il couvre une superficie de cinq hectares. Le Grand Palais est le lieu privilègié des grandes expositions Parisiennes. Depuis 1994 il fait l'objet d'un programme de restauration trés important, sur les photos ci dessus et ci-dessous à gauche on voit très bien l'armature de la nef denudée des panneaux de verre qui formaient le toit. Le Porche central du Grand Palais fait plus de 20 mètres de hauteur, le batiment est doté de nombreuses sculptures et de plusieurs mosaiques remarquables, C'est le Grand Palais qui héberge depuis 1937 le célèbre Palais de la Découverte.
Grand Palais façade est
Grand Palais façade ouest
Le Petit Palais
Le Petit Palais a été construit par l'architecte Charles Giraud. Sa facade fait environ 150 mètres de longueur coupée en deux par un monumental portail central et sa superficie est de deux hectares. Lors de l'Exposition de 1900 il accueillait la Rétrospective de l'Art Francais. Le Dome est doté de lucarnes et surmonté par une lanterne. L'ensemble du Petit Palais a la forme d'un trapèze avec une importante cour intérieure. Toutes les parties du batiment bénéficient d'une décoration de grande qualité.
La Place de la Concorde
La Place de la Concorde est un des sites les plus connus de Paris. Elle se situe au bord de la Seine à l'extrémité du Jardin des Tuileries coté Est et des Champs Elysées coté Ouest. C'est la plus grande place de Paris.
Histoire de la Place
Elle a été créée à l'initiative des Echevins de la ville de Paris qui voulaient honorer le Roi Louis XV et à sa création elle s'appelle d'ailleurs Place Louis XV. Elle a été réalisée par l'Architecte Jacques-Ange Gabriel entre 1754 et 1763, sous le règne de Louis XV dont la place a porté initialement le nom. Gabriel lui a donné la forme d'un octogone
Au moment de la Révolution Francaise elle prend le nom de Place de la Révolution et la Guillotine (échaffaud) est installée en son centre. C'est là qu'ont été executés le Roi Louis XVI, le 21 janvier 1793, la Reine Marie-Antoinette puis aussi des Révolutionnaires: les Girondins, Danton, Mme Roland, et meme au final Robespierre. En tout prés de 3000 personnes ont été victimes de la Guillotine sur cette place entre 1793 et 1795. Elle prend définitivement le nom de Place de la Concorde au début du XIXème siècle.
La place donne au Sud sur le Pont de la Concorde qui débouche sur l'Assemblée Nationale et le 6 février 1934, la place a été le théatre d'une grande manifestation destinée à faire tomber la République.
Description de la Place
En son centre se trouve l'Obélisque de Louqsor qui a été offert par le Vice-Roi d'Egypte, Méhemet Ali, au Roi des Francais, Louis-Philippe.
Des statues dédiées à huit grandes villes de France sont les sommets d'un octogone : Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Brest and Rouen.
Sur le coté Ouest de la place les Chevaux de Marly se trouvent au début des Champs Elysées, ce sont des copies, les originaux ont été déposés au Musée du Louvre tout proche. Le batiment qui occupe tout le coté Nord de la place comporte de gauche à droite l'Hotel Crillon et le Ministère de la Marine. A l'Est la place est bordée par le Jeu de Paume et l'Orangerie des Tuileries. Enfin coté Sud le Pont de la Concorde, construit par Perronnet entre 1787 et 1790, débouche sur l'Assemblée Nationale et le Boulevard Saint Germain.
Vue de la Place de la Concorde
Le Nord de la Place de la Concorde est bordé par deux batiments massifs séparés par la Rue Royale. Celui sur le coté Ouest contient en particulier l'Hotel Crillon et celui coté Est, à l'arrivée de la rue de Rivoli, le Ministère de la Marine. Ils ont été construits par l'architecte Gabriel pendant le règne de Louis XV.
Prés de l'Hotel Crillon se trouve l'Ambassade des Etats-Unis et de l'autre coté, sur la rue de Rivoli, l'ancien Hotel de la Vrillère, jadis résidence de Talleyrand.
Le Pont et la Place de la Concorde par un Peintre de la fin du XIXème siècle.
L'Obelisque sur la Place de la Concorde un jour de 14 juillet (2003)
L'Obélisque, qui est installé au centre de la place, provient de Louqsor (Thèbes) en Egypte. Il a été offert par le Vice-Roi d'Egypte, Méhemet Ali, au Roi des Francais, Louis-Philippe, et installé en 1836. Il fait 23 mètres de haut et pèse 230 tonnes. L'Obélisque est au centre d'une ellipse dont les deux foyers sont les fontaines mises en place au milieu du XIXème siècle. Il est couvert de Hiéroglyphes.
L'Obelisque et la perspective Tuileries - Arc de Triomphe
Eglise de St Germain des Prés
tableau de Antoine Blanchard
(2ème partie)
Le Quartier Saint Germain des Prés
Une rue du Quartier Saint Germain des Prés: la rue Guisarde avec au fond le Marché Saint Germain
Le Quartier Saint Germain des Prés est d'origine ancienne puisqu'il s'est formé autour de l'Abbaye.
Dès le XIIème siècle une foire se tient à l'emplacement de l'actuel Marché Saint Germain. Une Halle y est établie au début du XVIème siècle. L'édifice actuel date de la fin du XXème siècle.
La photo ci-dessus montre la rue Guisarde qui illustre bien le style et l'ambiance de cette partie du quartier dont plusieurs rues sont piètonnières.
A partir du XVIIème siècle le bourg autour de l'Abbaye est fréquenté par des auteurs littéraires et de théatre.
Au XIXème siècle de nombreux artistes prennent l'habitude de fréquenter le Quartier de Saint Germain des Prés, des peintres comme Delacroix , Ingres ou Manet, des écrivains tels que Racine, Balzac ou George Sand mais aussi des acteurs de théatre.
Au XXème siècle le caractère littéraire et artistique du Quartier se développe encore plus en s'appuyant sur trois cafés trés célèbres: le Café de Flore, les Deux Magots et la Brasserie Lipp (photos ci-dessous).
Café des deux Magots
Brasserie Lipp
Dans les années 1950 le style Saint Germain des Prés est très en vogue. De nombreux auteurs (Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Boris Vian, Samuel Beckett, Eugène Ionesco) , chanteurs (Charles Trénet, Léo Ferré, Georges Brassens, Jacques Brel, Guy Béart, Charles Aznavour) ou musiciens (Sidney Bechet, Miles Davis, Duke Ellington) sont des habitués de ce quartier.
Le Couvent des Carmes, rues d'Assas et de Vaugirard
La chapelle Saint Joseph des Carmes se situe prés du croisement de la rue de Vaugirard et de la rue d'Assas. Elle fait partie l'Institut Catholique de Paris et se situe à proximité de Saint Sulpice.
Les religieux de l'ordre monastique de Notre-Dame du Mont-Carmel sont venus de Gênes en France à la demande de Marie de Médicis, juste aprés la mort de son mari, le Roi Henri IV, en 1610. Il s'installent dans l'Hôtel de Valles autour duquel ils se voient attribuer un grand terrain. La construction de l'église du monastère est sans doute l'oeuvre de Jacques Lemercier, les travaux commencent en 1613 et durent une dizaine d'années. Elle est dédiée à Saint Joseph et consacrée en décembre 1625. Elle comporte le premier Dôme construit à Paris.
Massacres de Septembre
Le Couvent connait des heures tragiques au moment de la Révolution Française. Le 12 juillet 1790, l'Assemblée Constituante vote la Constitution Civile du Clergé. Le 29 novembre 1791, l'Assemblée Législative impose aux prêtres un Serment de fidèlité au régime, ceux qui refusent sont attêtés et emprisonnés. Le 10 août 1792, le Roi Louis XVI est renversé du trône et les arrestations d'ecclésiastiques augmentent.
Le Couvent des Carmes, qui a été réquisitionné, devient une prison pour les prêtres réfractaires. Ils sont prés de 200 a être là le 2 septembre 1792 quand se déclenchent les Massacres de Septembre au Carrefour de Buci. Ceux-ci se poursuivent au Couvent des Carmes où l'on dénombre plus de 110 victimes, dont 3 évêques.
Par la suite, la prison des Carmes est fermée, elle devient un entrepôt puis une salle de bal: le Bal des Tilleuls. Les bâtiments sont rachetés en 1797 par Camille de Soyécourt qui y installe un nouveau carmel. La façade de l'église (photo ci-dessus) est refaite à l'identique de l'original au XIXème siècle.
La Place Saint Sulpice
La Place Saint Sulpice est à la fois au coeur de Saint Germain des Prés et un peu plus calme. En effet ici ce ne sont pas les commerces habituels (galeries, mode, vetements,...) qui l'emportent.
Jadis elle était spécialisée dans la vente d'objets religieux, maintenant c'est l'endroit de Paris où sont les meilleurs Libraires Anciens et Vendeurs de Gravures Anciennes parmi d'autres commerces du meme style. La clientèle est donc différente du reste du quartier, plus intellectuelle et moins animée.
La place a été créée au XVIIIéme siècle en démolissant de nombreuses maisons. Face à l'glise se trouve la Mairie du 6° arrondissement.
laFontaine Saint Sulpice
Au centre de la Place, devant l'église se situe une belle fontaine construite au milieu du XIXème siècle. Elle contient des statues de Bossuet, Fénelon, Fléchier, Massillon.
La fontaine st Sulpice
L'Eglise Saint Sulpice a été fondée, au XIIème siècle, par l'Abbaye Saint Germain des Prés pour etre l'église paroissiale des laboureurs de son domaine. L'édifice actuel a été reconstruit à partir de 1646 par les architectes Gamart, Le Vau et Gittard, il a fallu un siècle et demi pour l'achever: la nef, le transept et la façade sont du XVIIIème siècle. La façade est l'oeuvre de Servandoni, les tours ont été construites par Chalgrin à partir de 1780.
Le style d'ensemble est assez original. A l'intérieur de l'église on peut voir de belles fresques réalisées par des artistes du XIXème siècle, en particulier Delacroix.
Eglise et fontaine St Sulpice
Le Palais de l'Institut de France
L'Institut de France se situe sur le Quai Conti dans le 6° arrondissement. Il s'élève, sur la Rive Gauche, dans l'axe Nord-Sud de la Cour Carrée du Louvre et du Pont des Arts sur la Seine.
C'est un site et un organisme symbolique à plusieurs titres. Il se situe sur l'emplacement de l'ancienne Tour de Nesle, Le Collège des Quatre-Nations a préparé la voie à l'Institut de France et dans le cadre de celui-ci, il est maintenant le siège de l'Académie Francaise.
Le Palais de l'Institut, facade Nord donnant sur la Seine, Coupole centrale et aile Ouest.
La Tour de Nesle
C'est au niveau du batiment de l'Institut que la muraille médiévale de Philippe-Auguste rejoignait la Seine. Sur cet emplacement sensible pour la défense de Paris s'élevait au Moyen-Age la Tour de Nesle (le pavillon Est de l'Institut s'élève à l'endroit où était cette Tour). En 1315 trois princesses de la maison de Bourgogne, femmes des futurs Rois de France Louis X le Hutin, Charles IV et Philippe V le Long, furent convaincues d'adultères qui souvent se déroulaient dans la Tour de Nesle. Alexandre Dumas a fait de cet épisode un roman célèbre.
Le Collège des Quatre Nations de Mazarin
Trois jours avant sa mort, en 1661, le Cardinal Mazarin, dans son testament, fait une donation pour construire le Collège des Quatre Nations, une Académie et une Bibliothèque. Le Cardinal de Mazarin a été le Premier Ministre pendant la Régence d'Anne d'Autiche (mère de Louis XIV), il a en particulier eu à faire face à la Fronde des Grands Seigneurs.
L'objectif de ce Collège est d'accueillir 60 étudiants des provinces (Alsace, Flandre, Artois, Roussillon) réunies à la France pendant son Ministère, à la suite des Traités de Westphalie (1648). Le Collège ouvre en 1688. L'Académie rassemblait 15 des meilleurs élèves à la fin de leurs études. La Bibliothèque devait servir à l'instruction de tous ces élèves et également être ouverte aux gens de lettres.
Colbert figurait dans la Commission chargée d'accomplir les clauses du testament de Mazarin. Il fit choisir Le Vau comme architecte et détermina le terrain: celui entourant la Tour de Nesle qui fut rasée ainsi que les remparts attenants de l'enceinte de Philippe II Auguste.
Le Vau présente au jeune Roi Louis XIV un projet avec une église à Dôme au centre de l'ensemble avec deux ailes incurvées se terminant par un pavillon carré (cf photo ci-dessus). Son projet est rapidement accepté par le Roi, pour autant les travaux ne sont pas achevés à la mort de l'architecte en 1670. C'est son collaborateur François d'Orbay qui les poursuit.
Le plan de l'église est une croix grecque, la coupole est de forme elliptique. L'édifice contient le Tombeau de Mazarin réalisé par Coysevox, depuis 1964 il a repris saplace originelle aprés avoir séjourné longtemps au Louvre.
En 1790, lors de la Révolution Francaise le Collège devient successivement prison, Ecole Centrale puis Palais des Arts.
L'Institut de France
L'Institut a été fondé lors de la Révolution Francaise par la Convention sur proposition de Carnot, Lakanal et Daunou. Il est initialement installé au Louvre mais en 1805 Napoléon I le transfère sur le site de l'ancien Collège des Quatre-Nations. L'église est alors transformée par Vaudoyer en Salle des séances solennelles, la restauration de 1962 a permis de redonner au monument son cachet original.
L'Institut comprend cinq Académies, l'Académie Francaise, créée par Richelieu en 1635, est la plus célèbre, mais on y trouve aussi: l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, celles des Sciences, des Beaux-Arts, et enfin celle des Sciences Morales et Politiques.
Le batiment de l'Institut contient la Bibliothèque Mazarine immense collection de livres rassemblée par ce grand Ministre.
Le Pont des Arts
Le Pont des Arts date de 1803, il a été construit en fer et n'est, depuis l'origine, accessible qu'aux piétons.
Il assure la jonction entre le Palais du Louvre sur la Rive Droite et l'Institut (photo ci-dessous) sur la Rive Gauche.
Il a été reconstruit en acier, le plancher est en bois. il comporte sept arches (photo ci-dessous).
En direction de l'Est il offre une belle vue sur le Pont Neuf et l'extrémité de île de la Cité avec le Square du Vert Galant. Au fond on aperçoit les Tours de Notre-Dame. De l'autre côté vers l'Ouest on a une vue sur le Louvre et le Pont du Carroussel.
Le Pont des Arts, vu du Pont du Carroussel, au fond l'île de la Cité, à droite les bâtiments de l'Institut.
L'Hotel de la Monnaie
Vue sur la Seine et l'Ile de la Cité, sur la droite le grand batiment qui émerge des arbres est l'Hotel de la Monnaie.
L'Hotel de la Monnaie flanque le coté Est de l'Institut. Il a été édifié sur l'emplacement de l'ancien Hotel de Nesle, une première construction est réalisée en 1572 pour Louis de Gonzague, Duc de Nevers. Elle est complétée par le Secrétaire d'Etat Guénégaud en 1641. Celui-ci échange son Hotel avec la Princesse de Conti en 1670, d'où le nom de Quai Conti. Sous le règne de Louis XV la Monnaie vient s'installer dans cet immeuble qui subit alors un réaménagement d'ensemble pour faire place à des ateliers de fabrication de la monnaie, l'opération est conduite par l'architecte Antoine. Le nouveau batiment est réalisé de 1768 à 1775 (photos ci-dessous).
En prenant le Pont Neuf (photo ci-dessus) on arrive sur la pointe de l'île de la Cité, le berceau de Paris.
Le Théâtre de l'Odéon
Son nom officiel est maintenant Odéon-Théâtre de l'Europe, mais en pratique on l'appelle toujours Théâtre de l'Odéon. Il a été construit, sur l'emplacement des jardins de l'Hôtel de Condé, en 1779 par Marie-Joseph Peyre et Charles de Wailly, à cette occasion tout le voisinage a été restructuré de façon à bien le mettre en valeur. La Place de l'Odéon en hémicycle, et la rue de l'Odéon, dans l'axe de la façade ont été réalisées à ce moment.
A partir de 1782, il est le Théâtre de la Comédie-Française, en 1784 la représentation du Mariage de Figaro de Beaumarchais fut accueillie triomphalement mais créa aussi beaucoup d'agitation. En 1792, sous la conduite de Talma, la troupe se déplace au Théâtre Français, prés du Palais-Royal.
Le bâtiment prend en 1797 le nom de Théâtre de l'Odéon (en Grec l'Odéon est l'édifice dans lequel se déroulent les concours musicaux). Il brûle une première fois en 1799, il est reconstruit à l'identique en 1807 par Jean-François Chalgrin.
Victime d'un nouvel incendie en 1818, il est à nouveau reconstruit à l'identique. Il a été le siège de la Compagnie Jean-Louis Barrault de 1959 à 1968. Le plafond de la salle a été peint en 1965 par André Masson. Actuellement, il est en cours de restauration.
Au Sud le Théatre de l'Odéon touche le Luxembourg.
Le clocher de Saint Germain
(1ère partie)
A Paris le Quartier Saint Germain des Prés a une aura particulière. Il est devenu au XXème siècle un des centres les plus recherchés de la vie intellectuelle et artistique de la capitale, puis par extension le quartier à la mode (c'est là que les logements y sont le plus cher).
Le Quartier de Saint Germain des Prés constitue le 6° arrondissement de Paris. Il s'étend sur la Rive Gauche de la Seine face au Louvre, sur la Rive Droite, et à l'Ile de la Cité. A partir de la Seine jusqu'au boulevard Saint Germain, le terrain est relativement plat, il est en pente trés douce de l'autre côté du boulevard.
A l'Ouest le quartier touche le Quartier des Ministères (7° arrondissement), et à l'Est se développe le Quartier Latin (5° arrondissement) et au Sud le Quartier du Luxembourg.
Le Carrefour de l'Odéon à la jonction du Quartier Saint Germain et du Quartier Latin
Carrefour de l'Odéon - au fondo on aperçoit le Théâtre de l'Odéon
Cette Place, traversée par le Boulevard Saint Germain, a été créée en 1780 sur l'emprise de l'ancien Hotel de Condé. Elle est toujours trés animée et c'est à partir d'elle que l'on peut partir le mieux à la découverte à la fois de Saint Germain des Prés et du Quartier Latin.
En son centre se trouve une statue du Révolutionnaire Danton installée à la fin du XIXème siècle. Le 30 août 1792, devant l'invasion du Nord de la France par des armées ennemies, la Patrie est déclarée en danger. Le 2 septembre 1792, Danton prononce la phrase célèbre: Il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France sera sauvée, (Il a malgré tout terminé ses jours sous la guillotine en 1794).
Statue de Danton
Le Procope
Le restaurant Le Procope
La rue de l'Ancienne Comédie relie le Carrefour de l'Odéon au Carrefour de Buci. Au début de cette rue sur la droite en venant du Carrefour de l'Odéon se trouve le plus ancien Café-Restaurant de Paris, le Procope. Il a été créé en 1686 par un Sicilien Procopio dei Coltelli et est devenu trés bien fréquenté au XVIIIème siècle. C'était le point de rendez-vous des écrivains et des philosophes: La Fontaine, Voltaire, Diderot et les Encyclopèdistes, Jean-Jacques Rousseau, etc étaient des habitués. Plus tard pendant la Révolution Française, Danton, Marat, Robespierre s'y retrouvaient. Au XIXème siècle il a continué à être fréquenté par des écrivains: Alfred de Musset, Georges Sand, Verlaine, ....
Le Carrefour de Buci
Carrefour de Bucci
Le Carrefour de Buci était, au XVIIIème siècle, le point le plus animé de la rive Gauche de Paris. Il y avait un Corps de Garde avec une vingtaine de sergents, une potence et un carcan. On pouvait aussi y trouver une station de chaises à porteur.
Le 2 septembre une estrade est édifiée au Carrefour de Buci, et c'est là que commence le recrutement des Volontaires qui vont arrêter les envahisseurs le 20 septembre à Valmy. C'est aussi là que démarrent les Massacres de Septembre. Des charrettes transportent des prêtres vers une prison, certains tentent de s'enfuir et sont rattrapés par l'escorte aidé par des habitants, ils sont ensuite massacrés sur place.
L'Abbaye de Saint Germain des Prés
L'Abbaye a été fondée par le Roi Mérovingien Childebert (un fils de Clovis) dans les années 540, il souhaite y abriter la Tunique de Saint Vincent obtenue des Arabes lors de la prise de Saragosse en 542. L'Abbaye est alors dédiée à la Sainte Croix et à Saint Vincent. Il y fait venir des moines de l'Abbaye Saint Symphorien d'Autun. Les travaux de construction sont conduits par l'Evêque de Paris Germain à partir de 557. En 558, le Roi Childebert y est enterré, il en sera de même de ses successeurs jusqu'à Childéric II en 673. L'église est ainsi devenue la nécropole des Rois Mérovingiens.
Quand l'Evêque Germain meurt, dans la deuxième moitié du VIème siècle, il est lui aussi inhumé dans l'église et à sa mort sa tombe devient un lieu de pélerinage. Elle prend le nom de Saint Germain (des Prés) au VIIIème siècle. Charlemagne lui des privilèges et immunités qui la rendent indépendante de autorités civiles et religieuses de Paris.
L'Abbaye est détruite au moment des Invasions Normandes, elle est reconstruite de 990 à 1021. C'est la plus ancienne Eglise de Paris, elle est de style Roman. Le clocher, la nef et le transept sont du XIème siècle (cf photos ci-dessous: intérieur).
Un Lombard, Guillaume de Volpiano, devient Abbé en 1024. Il réforme le monastère qui suit alors la règle de Saint Benoît. Le nombre de moines s'étant accru, , le choeur est agrandi , il est consacré par le Pape Alexandre III en 1163. Au XIIIème siècle les bâtiments conventuels sont reconstruits.
Pendant tout le Moyen Age l'Abbaye de Saint Germain des Prés a été très riche et très puissante. Elle est fortifiée au XVIème siècle car elle se trouve alors toujours en dehors de l'enceinte de la ville.
Un bourg se développe autour de l'Abbaye, c'est lui qui va former le Quartier Saint Germain des prés. Plus tard elle cède une partie de ses terrains au bord de la Seine (le Pré-aux-Clercs) à l'Université de Paris.
Le rocher
Pendant l'Ancien Régime (XVI - XVIIIème siècles), l'Abbaye se transforme, elle adopte la règle des Bénédictins de Saint Maur en 1631 et bénéficie d'un renouveau intellectuel. De nouveaux bâtiments sont construits comme le montre la gravure ci-dessous (fin XVIIème siècle).
L'Abbaye est dissoute lors de la Révolution Francaise, les bâtiments monastiques servent de dépôts et de prisons. Les anciennes tombes des Rois Mérovingiens sont dispersées et la Bibliothèque disparait dans un incendie en 1794. Les batiments et annexes de l'Abbaye sont finalement vendus. Les terrains sont lotis par des immeubles d'habitation.
L'Eglise se dégrade et risque même de disparaitre. Les deux tours au niveau du chevet (cf gravure ci-dessous) sont détruites.
L'Abbaye Saint Germain des Prés à la fin du XVIIème siècle (vue du Nord)
Les travaux de restauration commencent en 1819, ils sont repris en 1843 avec l'architecte Baltard. Hyppolyte Flandrin réalise les grandes fresques sur l'ancien et le nouveau testament. Les restaurations se sont poursuivies régulièrement pendant les XIX et XXèmes siècles.
Le Palais Abbatial de l'Abbaye Saint Germain des Prés
Le Palais Abbatial se situe sur le côté Nord-Est de l'église, il est construit en pierres et en briques. Il a été réalisé par Guillaume Marchant pour le Cardinal de Bourbon (le Roi de la Ligue) en 1586. Il préfigure la Place des Vosges et le style Louis XIII.
Le palais Abbatial
Il est rénové et agrandi en 1691 à l'initiative de Guillaume Egon Cardinal et Landgrave de Furstenberg, qui est devenu Abbé de Saint Germain des Prés. Il y fait ajouter une grande aile en retour. Les communs du Palais se situaient sur les actuelles rue et place de Furstenberg.
Le bâtiment a été restauré à son état initial, en 1977, par l'architecte Yves Boiret. Il accueille maintenant des établissements dépendant de l'Institut Catholique de Paris.
Ile de la Cité et Ile Saint Louis
L'Ile de la Cité, au premier plan le Pont Neuf et sur la gauche les batiments du Palais de Justice
L'île de la Cité est le berceau de Paris où s'est développé le noyau initial de Lutèce. Au fil du temps, à l'abri de ses fortifications, les pouvoirs civils, militaires et religieux de la région s'y sont implantés. Aprés l'an Mil les Rois Capétiens font construire un premier Palais Royal (devenu l'actuel Palais de Justice). Les Evêques de Paris font édifier la Cathédrale Notre-Dame. A partir de ce moment l'ile de la Cité n'est plus suffisante pour accueillir tous les habitants qui s'implantent dans l'île Saint Louis et sur les deux rives de la Seine.
L'île de la Cité conserve donc de nombreux monuments symboliques du vieux Paris: Notre Dame de Paris, le Palais de Justice (ancien Palais Royal et Parlement), la Sainte Chapelle, la Conciergerie ....
Il faut compter environ une demi-heure pour faire le tour de l'île de la Cité en empruntant les Quais, mais il faut bien une journée entière pour visiter l'ensemble de ses monuments.
Plan de l'ile de la Cité et de l'Ile Saint Louis
Histoire de l'Ile de la Cité
L'île de la Cité avec Notre-Dame, au fond l'île Saint Louis
L'Ile de la Cité est le berceau de Paris. C'est là, sous la protection de la Seine, que s'est développé le noyau initial de Lutèce. Les premiers habitants sont des pêcheurs de la tribu Gauloise des Parisii. A l'époque Gallo-Romaine, un Forum est établi dans l'île. Vers 280 les incursions Barbares détruisent la plupart des monuments de la rive gauche de la Seine, la ville se replie alors sur l'île de la Cité qui est entourée de Remparts en récupérant les pierres des monuments Romains détruits. En 360, le Préfet Romain Julien y est proclamé Empereur par ses légions.
En 451 Attila et les Huns déferlent sur la Gaule et arrivent devant Paris, ils abandonnent le siège de l'Ile de la Cité devant la détermination des Parisiens conduits par Sainte Geneviève, qui deviendra la patronne de Paris. Elle est morte en 512 et a été enterrée dans l'église fondée par Clovis au sommet de la Montagne Sainte Geneviève. La ville devient la Capitale d'un Royaume Mérovingien puis en 885 est assiègée sans succés par les Normands. La défense de l'île est conduite par Eudes qui deviendra le premier Roi de France d'une nouvelle dynastie, les Capétiens. Ceux-ci font construire le premier Palais Royal. Au XIIIème siècle l'Evêque de Paris, Maurice de Sully, fait construire une église en correspondance avec l'importance qu'a prise la ville: Notre Dame de Paris.
L'île de la Cité n'est plus suffisante pour accueillir tous les habitants qui s'implantent alors dans l'ile Saint Louis et sur les deux rives de la Seine. Un nouveau Palais Royal est construit à l'ouest de Paris, c'est le chateau du Louvre. L'ancien Palais devient le siège du Parlement de Paris jusqu'à la Révolution Française, à ce moment il est transformé en Palais de Justice, destination qu'il conserve toujours actuellement.
En 1316, sur la point ouest de l'île, le Roi Philippe le Bel fait bruler sur un bûcher le Grand Maitre de l'Ordre du Temple, Jacques de Molay. Le Roi Henri III fait aménager cet endroit qui devient en 1607, la Place Dauphine.
Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle (avant la Révolution Française), l'île de la Cité comportait une vingtaine d'églises et quatre chapelles, avec douze paroisses. Sa population maximum a du approcher les 15000 habitants.
Au XIXème siècle, l'île n'échappe pas aux réaménagements de Haussman. Les rues étroites autour de la Cathédrale Notre-Dame et du Palais de Justice sont détruites et remplacées par des rues et avenues plus larges.
Le Pont Neuf
L'île de la Cité avec le Pont Neuf et sur la rive droite l'Hotel de la Monnaie
C'est le plus célèbre des ponts de Paris et aussi le plus ancien qui nous soit parvenu. En préalable à sa construction, en 1578, les îlots en aval de l'ile ont été réunis à celle-ci qui forme alors un bloc unique. Le Pont Neuf a été bâti à partir des plans de Androuet du Cerceau. Le Roi Henri III en a posé la première pierre, le pont a été achevé en 1604, par Charles Marchand, sous le règne d'Henri IV dont une statue équestre orne le milieu du Pont. Elle a été posée en 1635, fondue en 1792, pendant la Révolution Française, elle a été remplacée en 1818 par une nouvelle statue équestre de Lemot. La base de la construction a résisté à toutes les crues, même si l'habillage a été restauré à plusieurs reprises. Le pont mesure 230 mètres de long sur 23 mètres de large, il comporte 12 arches, 7 sur le grand bras de la Seine, 5 sur le petit bras.
Pendant longtemps le Pont Neuf a été un des pôles d'intérêt principaux de la ville car la meilleure société Parisienne évoluait dans son voisinage, la vie y était trés animée. Corrélativement des marchands de gazettes, libraires , écrivains et artistes soucieux de se montrer gravitaient sur le Pont Neuf et autour. Le soir, on pouvait y rencontrer des duellistes mais aussi des filles de joie et des brigands.
Le Pont est original à un double titre, d'abord il ne supporte pas de maisons comme les autres ponts de Paris, et ensuite il a des trottoirs, ce qui est une nouveauté. Une pompe avait été aménagée sous la deuxième arche pour fournir de l'eau au Louvre et aux Tuileries, elle était surnommée la fontaine de la Samaritaine, elle a été démolie en 1813. Ce nom est resté à un grand magasin, au débouché du pont sur la rive droite.
La Place Dauphine
Au Moyen-Age, la pointe Ouest de l'île de la Cité est occupée par le Verger du Roi, c'est un groupe d'îlots. A la fin du XVIème siècle Henri III fait aménager cette pointe. Il fait souder entre eux les différents îlots, combler les fossés et exhausser le terrain. En 1607, Henri IV attribue à Achille de Harlay, Premier Président au Parlement, cet espace qui s'étend du Pont-Neuf jusqu'au Palais qui abrite ce Parlement.
Harlay fait réaliser une place en forme de triangle entourée de trente-deux maisons identiques avec un agencement de briques et de pierre blanche et des arcades. La base principale de cette place, face au Palais, était composée de maisons percées d'une grande arcade. A l'autre extrémité, la pointe du triangle débouche sur le Pont-Neuf. L'ensemble est trés réussi, la place est baptisée Place Dauphine en l'honneur du Dauphin Louis (futur Louis XIII) qui a alors 6 ans.
Dés le XVIIIème siècle les immeubles commencent à être dénaturés, certains sont surélevés, d'autes démolis et reconstruits dans un style différent. Au XIXème siècle il n'y a pratiquement plus d'arcades. Les maisons face au Palais de Justice sont abattues en 1874 pour dégager l'entrée Ouest de celui-ci. Les deux bâtiments de la pointe de la place (cf photo ci-dessus à droite) sont les seuls qui permettent de se représenter ce qu'était la Place Dauphine au XVIIème siècle.
Le palais de Justice
Le Palais de Justice est issu de l'ancien Palais Royal des Rois de France puis de l'ancien Parlement de Paris. Il occupe une superficie importante sur l'Ile de la Cité. Il occupe l'espace compris entre le Quai de l'Horloge au Nord, le Boulevard du Palais à l'Est, le Quai des Orfèvres (où est installée la Police Judiciaire: PJ) au Sud et la rue de Harlay à l'Ouest. L'ensemble incorpore la Conciergerie et la Sainte Chapelle.
Destructions et incendies (Moyen-Age, puis 1618, 1630, 1737, 1776) suivies de reconstructions et agrandissements ont rythmé la vie de Palais de Justice qui est devenu un véritable labyrinthe. La façade Nord montre toujours des tourelles de style Gothique. La façade Est avec son grand escalier (cf photo ci-dessus) a été construite à l'époque du Roi Louis XVI au XVIIIème siècle. La grande façade Ouest est de style Classique, elle a été réalisée par l'architecte Duc.
Les pièces intérieures s'appellent des Chambres, certaines sont remarquables comme la Première Chambre avec ses riches boiseries. C'est là que se rend la justice au quotidien avec les Tribunaux Civils, Correctionnels, les Cours d'Assises et d'Appels et la Cour de Cassation. Avocats, juges, plaideurs et spectateurs animent toujours le batiment et ses alentours.
Histoire du Palais
étaient installés. Les Rois Mérovingiens ont pris leur suite et c'est dans ce Palais que meurt Clovis. A la fin du IXème siècle, c'est la forteresse du Comte de Paris Eudes. Ensuite l'édifice devient le Palais des Rois de France et en particulier du Roi Saint Louis qui fait construire la Sainte Chapelle. Il ne subsiste de cette époque que des éléments de l'ancien palais royal dans les deux tours de la Conciergerie. Ce palais royal, agrandi à cette époque, il s'étendait jusqu'à l'actuel Pont Saint Michel. C'est dans ce palais que, le 22 février 1358, des émeutiers Parisiens égorgèrent des conseillers du Roi Charles V en sa présence, ils étaient conduits par Etienne Marcel. A partir de ce moment Charles V et ses successeurs délaissent ce palais, ils résident dans des endroits plus sûrs, au Louvre, à l'Hotel Saint Paul où à Vincennes. Le Parlement de Paris s'installe alors dans cet ancien palais royal, c'est la cour suprême de la justice du Royaume de France. Ils enregistrent les Edits du Roi, parfois font des Remontrances et provoquent la tenue de Lits de Justice où le Roi peut forcer l'enregistrement des Edits. En 1788, le Parlement demande la convocation des Etats Généraux. Ceux-ci se tiennent en 1789 et décident la suppression du Parlement. Plus tard, la Convention enverra une partie des membres de l'ancien Parlement à la guillotine. Les nouveaux tribunaux créés par la Révolution Française s'installent dans les bâtiments d'où le nom de Palais de Justice.
La Sainte Chapelle
La Sainte Chapelle jouxte le Palais de Justice (cf photo au dessus), elle est un des chefs-d'oeuvre de l'Art Gothique, elle possède en plus des Vitraux d'un grand intérêt. Elle a été construite à la demande du Roi de France Saint Louis pour abriter une ensemble de reliques. Il a acquis la Couronne d'Epines de la crucifixion du Christ, en 1239, de l'Empereur de Constantinople Baudouin II de Courtenay. Deux ans plus tard Baudouin II, toujours à court d'argent, lui vend une partie de la Vraie Croix du Christ. Le Roi a aussi acquis un morceau de la Sainte Lance, de la Sainte Eponge, du Manteau et du Linceul du Christ. La qualité des reliques fait que Saint Louis veut leur construire une chasse monumentale.
La Sainte Chapelle
La Sainte Chapelle est un édifice léger et clair, il est un des premiers exemples du Gothique rayonnant, son ornementation est exceptionnelle. Elle a éte construite en moins de trois ans par un architecte au sommet de son art, Pierre de Montreuil. Elle est consacrée le 25 avril 1248 et comprend deux niveaux: à l'étage, celui réservé au Roi, la Chapelle Haute, et, au rez de chaussée, celui pour le personnel du Palais Royal, la Chapelle Basse. Dans la Chapelle Haute les colonnes sont trés fines et font plus de 15 mètres de Hauteur, les statues sont particulièrement réussies.
La chapelle Haute
Au moment de la Révolution Française les reliques sont dispersées, le mobilier, les stalles et le jubé disparaissent. Les orgues sont transportées à Saint Germain l'Auxerrois, Les tympans et les parties de l'édifice portant les insignes de la royauté sont endommagés mais la plupart des statues parviennent à être sauvées. De 1802 à 1837 l'édifice devient le dépôt des archives judiciaires. En 1836, à l'initiative de l'architecte Lassus, un projet de restauration est présenté. Celle-ci est effectuée de 1841 à 1867, la nouvelle flèche est un chef d'oeuvre du Charpentier Bellu.
Les Vitraux sont les plus anciens de Paris et forment un des ensembles les plus complets du Moyen-Age. Ils couvrent une surface de 620 m2 et pour les deux tiers ils sont d'origine. Un bonne partie de ces vitraux ont été réalisés par les mêmes maitres verriers que ceux de de la Cathédrale de Chartres.
La Conciergerie
La Conciergerie a été édifiée, à la demande du Roi Philippe le Bel, par Enguerrrand de Marigny au début du XIVème siècle. Elle était intègrée au Palais Royal de cette époque.
Le Concierge était alors le titre porté par le Gouverneur de la Maison du Roi. Il reste de cette époque trois salles Gothiques. La Conciergerie servait de prison pour les personnes ayant attenté à la vie du Roi ou l'ayant tué, ainsi Montgomery, Ravaillac et plus tard Fieschi y ont été incarcérés.
Mais son nom est surtout attaché à la période de la Terreur pendant la Révolution Francaise. La Conciergerie était alors la prison du Tribunal Révolutionnaire et y etre signifiait la quasi certitude d'etre guillotiné. Elle a vu passer Marie-Antoinette, Charlotte Corday, Mme Roland et les Girondins, Danton, André Chenier, le Général Hoche, Robespierre. Juste retour des choses, l'accusateur public Fouquier-Tinville y a aussi terminé sa carrière. La guillotine était dressée sur la Place de la Concorde.
Le Monument a été restauré au XIXème siècle.
La photo ci-dessus montre les quatre tours qui subsistent de l'ancien palais royal. La plus proche est la Tour de l'Horloge, elle a été construite au XIVème siècle et porte la première horloge publique installée à Paris. La suivante est la Tour de César. Les deux suivantes, la Tour d'Argent et la Tour de Bonbec encadrent le bâtiment de la Conciergerie proprement dit. Au premier plan, le Pont au Change relie l'île de la Cité à la Place du Chatelet, vers la droite.
Le Tribunal de Commerce
Le Tribunal de Commerce a été construit en 1865 sur l'emplacement de l'ancienne église Saint Barthélémy. Celle-ci était la paroisse du Palais Royal du IXème au XVème siècle. L'église disparait au milieu du XVIIIème siècle, elle est remplacée par le Théatre de la Cité qui devient, en 1807, le Bal du Prado. Ce bal est lui-même démoli en 1858 pour laisser la place au Tribunal de Commerce existant actuellement.
Le Tribunal possède une belle coupole qui s'élève à une hauteur de plus de 40 mètres
Le marché aux fleurs
Juste à côté du Tribunal de Commerce s'étend la place Louis Lépine qui est réservée pour le Marché aux fleurs. Celui-ci se tient presque chaque jour. Il est parfois remplacé par le Marché aux oiseaux.
Louis Lépine a été Préfet de Police de 1893 à 1912, trés actif, il a établi une règlementation de la circulation automobile, doté les agents de police d'un sifflet et d'un bâton blanc, ...
Sur la place Lépine, on est alors complètement à proximité de Notre-Dame.
Notre Dame de Paris
Notre Dame de Paris est une des plus belles réalisations de l'Art Gothique. La construction de Notre Dame de Paris a été engagée par l'Eveque Maurice de Sully en 1163, elle s'est étalée sur plus d'un siècle. Plusieurs Architectes ont dirigé les travaux et en particulier Pierre de Montreuil dans les années 1260.
L'Eglise a 130 mètres de longueur et 48 de largeur, avec un grand vaisseau et cinq nefs. La facade est tournée vers l'ouest avec un triple portail surmonté d'une grande rosace, les deux grandes Tours s'èlevent à 70 mètres. La partie la plus ancienne est le choeur (1163-1182). Entamée par le temps,endommagée à la Révolution Francaise, l'église a été restaurée à partir de 1841 par Viollet le Duc. C'est lui qui a reconstruit la flèche, elle remplace celle d'origine qui s'est effondrée au XVIIIème siècle. Cette flèche s'élève à 90 mètres de hauteur.
Notre Dame de Paris a été le théatre de nombreux évènements historiques. Victor Hugo lui a consacré un roman très célèbre qui a été porté de nombreuses fois au cinéma.
L'Hôtel Dieu
L'Hotel Dieu était un ancien hôpital qui remontait au Moyen-Age. Il était établi sur la rive donnant sur le petit bras de la Seine. Au XIXème siècle, sa vétusté et même son insalubrité est telle que sa démolition était inévitable.
Le nouvel Hotel Dieu est reconstruit de 1868 à 1878 par l'architecte Diet à la demande de Napoléon III, il se situe de l'autre côté du parvis de Notre-Dame par rapport à l'ancien. Il occupe, sur une surface importante, un quadilatère défini par le parvis de la Cathédrale, la rue d'Arcole, la Seine et la rue de la Cité.
Son architecture est caractèristique du Second Empire, c'est un hôpital, ses bâtiments ont donc une allure austère. A l'intérieur, une longue cour centrale débouche sur une grande chapelle.
La Préfecture de Police
La Préfecture de Police a été créée en 1800. Elle se voit affecter les locaux de l'ancien hôtel des Premiers Présidents du Parlement dans la rue de Jérusalem. Ces locaux deviennent bientôt trop exigus et en 1844 on y ajoute l'hôtel de l'ancienne Chambre des Comptes. Cet ensemble s'élève sur l'emplacement de l'ancienne Abbaye Saint Martial, fondée par Saint Eloi au VIIème siècle.
Les réaménagements de Paris par Haussmann touchent aussi l'île de la Cité. En 1863, il fait construire une caserne pour accueillir la Garde Républicaine. En 1871, l'insurrection de la Commune de Paris provoque l'incendie des locaux de la Préfecture de Police. Celle-ci se voit alors attribuer les locaux quasi neufs de la Caserne de la Cité.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, c'est dans la Préfecture de Police, le 19 août 1944, qu'est déclenchée l'insurrection contre les Allemands. Celle-ci allait conduire, une semaine plus tard, à la Libération de Paris.
Quai des Orfèvres
Le Quai des Orfèvres à gauche, la Seine et au fond la place Saint Michel
Ce quai, du Sud de l'île de la Cité, tire son nom de la présence de joaillers aux XVII et XVIIIèmes siècles. La Police Judiciaire s'est installée sur le Quai des Orfèvres, le long de la Seine, dans des bâtiments du Palais de Justice reconstruits aprés l'incendie de 1871 provoquée par l'insurrection de la Commune de Paris. Les aventures du Commissaire Maigret et de nombreux feuilletons télévisés ont rendu célèbre les bâtiments du Quai des Orfèvres.
L'ile Saint Louis
L'île Saint Louis, à droite le pont métallique qui rejoint l'île de la Cité
L'île Saint Louis a conservé son allure des XVII et XVIIIèmes siècles, avec des ruelles assez étroites et des maisons anciennes dont certaines conservent des cours intérieures. On est toujours étonné du calme qui règne dans l'île Saint Louis par rapport à l'agitation des deux rives voisines de la Seine et de l'île de la Cité. L'activité commerciale est réduite et se limite à quelques restaurants et à un célèbre glacier: Berthillon.
A l'origine, l'île Saint Louis est issue de la fusion de deux îlots de la Seine: l'île Notre-Dame (ou Sainte Marie) et l'île aux vaches en aval. Ils ont été réunis à partir de 1614 par l'ingénieur Christophe Marie (qui a laissé son nom au Pont Marie) assisté de Le Regrattier et Poulletier (qui ont laissés leurs noms à des rues de l'île). L'entreprise fut rendue difficile par les exigences démesurées des Chanoines de Notre-Dame propriétaires des terrains des îlots. Les discussions et contestations ont duré prés de vingt ans pour se terminer en 1634. Le Pont Marie est achevé en 1635, à partir de là Parlementaires et riches Bourgeois Parisiens vinrent s'établir dans l'île. De nombreuses constructions ont alors été réalisées sur des plans de Le Vau. Sur le Quai d'Anjou, on peut aller voir l'Hotel Lambert qui a été construit en 1640 par Le Vau et décoré par Le Brun et Le Sueur. Voltaire y a séjourné à l'invitation de la propriétaire de l'époque, la Marquise du Châtelet. On compte plusieurs autres Hotels des XVII et XVIIIèmes siècles, l'Hotel d'Astry, l'Hotel de Jassaud, l'Hotel de Lauzun, l'Hotel Chenizot, ... Il y a également beaucoup de maisons de cette même époque. L'église Saint Louis en l'île a été réalisée en 1644 par Le Vau, c'est cette église qui a laissé son nom à l'île.
Le Pont Marie
Le Pont Marie et le Quai d'Anjou sur l'île Saint Louis
e Pont Marie joint le Quai Bourbon, sur l'île Saint Louis, au Quai de l'Hotel de Ville sur la rive droite de la Seine. Il a été réalisé par Christophe Marie, Entrepreneur Général des Ponts sous Henri IV puis sous la Régente Marie de Médicis, il en a gardé le nom. cet ouvrage s'insérait dans le plan, beaucoup plus vaste, de réaménagement de l'île Saint Louis. La première pierre du pont a été posée par le Dauphin Louis (futur Louis XIII) en 1609. Les Chanoines de Notre-Dame ayant élevé des difficultés, l'ouvrage ne put être terminé qu'en 1635. Comme le montre la photo ci-dessus, il présente un léger dos d'âne avec des niches au dessus du bec des piles. A l'origine il portait des maisons dont les rez de chaussée étaient à usage commercial, elles ont disparu au XVIIIème siècle.
Le Sacré Coeur
Montmartre
La colline de Montmartre est le point culminant de Paris avec ses 130 mètres de hauteur. Elle est occupée par la Basilique du Sacré Coeur construite à partir de 1876. Son dome s'élève à 83 mètres alors que l'église fait une centaine de mètres de longueur. Du parvis de l'édifice on a une très belle vue panoramique de Paris. On peut accèder à la Butte Montmartre grace à un funiculaire original.
Juste à coté, l'Eglise Saint Pierre de Montmartre a été construite au milieu du XIIème siècle sur l'emplacement d'un édifice beaucoup plus ancien (sans doute remontant à l'époque Gallo-Romaine). Toujours à coté, la Place du Tertre qui rappelle l'ancien village de Montmartre ainsi d'ailleurs que les petites ruelles avoisinnantes aux noms évocateurs (rue des Saules, Sainte Rustique, ...).
Le Quartier de Montmartre est un des endroits les plus touristiques et les plus recherchés de Paris. En été le nombre de touristes, francais et surtout étrangers, qui parcourent la Butte et déjeunent sur la Place du Tertre ou dans les petites rues est considérable.
Histoire de la Butte Montmartre
Le site de Montmartre
Dans cette région, la Seine a creusé une vallée avec de larges boucles surmontées de collines dont celle de Montmartre est la plus haute. Dès les temps préhistoriques, l'homme s'y installe car elle permet de se protéger contre des attaques. De plus la colline possède des gisements de gypse qui sont utilisés pour la construction des maisons et batiments de Paris.
Gaulois et Gallo-Romains
La Butte Montmartre domine tout le territoire alentour, il est donc normal que le site ait été utilisé dès les temps les plus anciens. A l'époque Celte les Druides y installent un lieu de culte où les Gaulois viennent rendre hommage à leurs divinités. Les Gallo-Romains ne changent pas la fonction du site mais ce sont alors les divinités de Rome qui y sont honorées (Jupiter, Mars, Mercure, ....). Un Temple dédié à Mercure est alors construit au sommet de la Butte, c'est de là que vient le nom de Montmartre (Mons Mercuri). On a retrouvé des bas-reliefs et objets provenant de ce monument ainsi que d'un autre dédié à Mars.
La Butte Montmartre
Le Martyre de Saint Denis
A posteriori on a aussi fait venir le nom de Montmartre de Mont des Martyrs en mémoire du martyre de Saint Denis, le premier Eveque de Paris, de Saint Rustique et de Saint Eleuthère qui ont été décapités ici. A la fin du Vème siècle Sainte Genevieve fait construire une chapelle au sommet de la Butte pour commémorer le Martyre de Saint Denis. Cet évenement est d'ailleurs connu par une biographie de Sainte Geneviève écrite à cette époque.
Moyen-Age : Le Prieuré et l'Abbaye de Montmartre
Un Prieuré est créé sur la Butte en 1096. Il devient l'Abbaye Saint Pierre de Montmartre en 1133, l'établissement accueille des femmes (moniales) et est dirigé par des Abbesses. Sa prospérité est assurée par le pélerinage sur le Martyrium de Saint Denis.
En 1534 Ignace de Loyola et ses amis fondent à Montmartre un ordre religieux appelé à avoir un grand rayonnement : la Compagnie de Jésus (les Jésuites). En 1590, Henri Roi de Navarre (le futur Henri IV) qui assiège Paris, s'installe dans l'Abbaye d'où il peut superviser les opérations.
Ancien Régime
Pendant les XVII et XVIIIèmes siècles l'Abbaye est structurellement en proie à des difficultés financières mais c'est finalement la Révolution Francaise qui la supprime. Deux municipalités de Montmartre apparaissent en mars 1790. la partie basse est rapidement annexée à Paris. La partie haute forme un village à part entière, sa population grandit significativement au début du XIXème siècle. En 1860 elle est aussi annexée à Paris, mais la butte Montmartre conserve quand meme son ambiance particulière.
La Commune
Le village de Montmartre a pris parti en faveur du mouvement Révolutionnaire de la Commune qui s'est développé dans Paris à l'issue de la Guerre Franco-Allemande de 1870-71. La révolutionnaire Louise Michel fait partie des animatrices de la Commune à Montmartre en 1870. La Butte est reprise par les troupes du Gouvernement Thiers le 23 mai 1871. La Basilique du Sacré Coeur est construite pour symboliser l'expiation des fautes de la France aprés la défaite contre l'Allemagne et l'émeute de la Commune.
Les Artistes à Montmartre
A partir de 1820 des Artistes Peintres s'installent sur colline de Montmartre, plusieurs d'entre eux vont devenir de grands maitres de leur art. De nombreux chefs d'oeuvre représentent des paysages ou des scènes du village de Montmartre. On peut citer ainsi des oeuvres de Horace Vernet, Géricault, Corot, Camille Pissarro, Renoir, Vincent Van Gogh, Maurice Utrillo, Pablo Picasso, Bernard Buffet, etc ....
Le XXème siècle
Les artistes marquent la vie de Montmartre jusqu'au début du XXème siècle. Ensuite le quartier Montparnasse puis Saint Germain des Prés prennent le relais. Pour autant il en est resté que Montmartre (ainsi la Place du Tertre) est devenu et est resté un des premiers sites touristiques de Paris.
Rue des Abbesses
La station de Métro Abbesses qui a conservé le style Art Déco du début du XXème siècle.
La rue des Abbesses rappelle l'existence d'une Abbaye Bénédictine sur la Butte, elle était dirigée par des Abbesses, certaines issues de grandes familles ont laissé leur nom à des Boulevards autour du site : La Rochefoucauld, La Tour d'Auvergne, Rochechouart. La Place des Abbesses (et sa station de Métro) est un des principaux points de départ pour réaliser l'ascension de la Butte Montmartre.
La rue Norvins
On monte vers le sommet de la Butte par la rue Ravignan qui permet ensuite d'accèder à la rue Norvins. Le carrefour de cette rue avec la rue des Saules et la rue Saint Rustique est caractèristique et rappelle l'ancien village de Montmartre.
La rue Norvins est le domaine des vendeurs de peintures et autres souvenirs sur Paris et Montmartre. Elle débouche ensuite sur la Place du Tertre
Place du tertre
La Place du Tertre est la place centrale de Montmartre. Elle est désormais le domaine des Peintres et Dessinateurs qui vendent leurs services au nombreux touristes qui circulent : on peut se faire dessiner ou peindre son portrait, en temps réel, à des prix raisonnables. Autre type d'occupant de la Place, les restaurants qui ne désemplissent pas. La clientèle de la Place du Tertre est trés internationale car ce site est un de ceux privilégiés par les Tour-Opérateurs Parisiens.
Peintres et Dessinateurs sur la Place du Tertre à Montmartre
L'Eglise Saint Pierre
La facade de l'église Saint Pierre communique pratiquement avec la Place du Tertre alors que le chevet (cf photo ci-contre) est tout proche de la Basilique du Sacré Coeur.
L'église Saint Pierre est l'église de l'Abbaye de Montmartre. Elle a été construite dans la première partie du XIIème siècle sur l'emplacement d'un édifice qui était consacré à Saint Denis. Elle est consacrée, ainsi que l'ensemble de l'Abbaye, par le Pape Eugène III le 21 avril 1147 en présence du Roi Louis VII. Elle a été remaniée au XVème siècle et la facade a été refaite au XVIIIème siècle. L'ensemble de l'église a été restauré au début du XXème siècle.
A l'intérieur subsistent des colonnes avec leurs chapiteaux provenant du Temple installé sur la Butte à l'époque Gallo-Romaine.
L'église Saint Pierre a seule survécu à la destruction de l'Abbaye et en 1794 une tour est construite au dessus du choeur pour y établir un Télégraphe de Chappe qui servira pendant une cinquantaine d'années à transmettre les nouvelles entre Paris et Lille.
Eglise Saint Pierre de Monmartre
L'Abbaye Saint Pierre de Montmartre
Un Prieuré est créé sur la Butte en 1096 à l'initiative de l'Abbaye Saint Martin des Champs qui relevait elle-meme de l'Abbaye de Cluny en Bourgogne. En 1133 cette Abbaye cède le Prieuré au Roi de France Louis VI, à sa femme Adélaide de Savoie et à leur fils Louis (le futur Louis VII) pour y établir une communauté religieuse de femmes. Ce sont des moniales issues de l'Abbaye Bénédictine Saint Pierre de Reims qui constituent la nouvelle Abbaye, elle-meme dédiée à Saint Pierre. Sur la fin de sa vie, en 1153, la Reine Adélaide rentre à l'Abbaye de Montmartre, elle y meurt et y est inhumée en 1154.
L'Abbaye est dirigée par des Abbesses, c'est de là que provient le nom de la rue des Abbesses. Aux XIV et XVèmes siècles, pendant la Guerre de Cent Ans, l'Abbaye est en proie à des difficultés de tous ordres (principalement financières) qui ont failli lui etre fatale puisqu'en 1439 les moniales l'abandonnent. Pour survivre l'Abbaye est obligée de vendre des terrains en bas de la Butte, ainsi commence l'installation des premiers habitants du village de Montmartre, ce sont des laboureurs et des vignerons. L'Abbaye continue à vivre cependant grace à l'important centre de pélerinage autour du Martyrium de Saint Denis (lieu où il est mort) trés fréquenté pendant tout le Moyen-Age.
Le Roi Henri II nomme comme Abbesse Catherine de Clermont, une nièce de Diane de Poitiers, qui essaie de revitaliser l'Abbaye, mais en 1559 un incendie détruit une grande partie de ses batiments.
Aprés 1610 l'Abbesse Marie de Beauvilliers fait construire de nouveaux batiments dans l'Abbaye d'en bas à mi coteau. La relance du pélerinage sur le Martyrium de Saint Denis ne suffit pas pour financer l'Abbaye, celle-ci endettée abandonne la partie installée sur la Butte. Les batiments de l'Abbaye d'en haut sont désaffectés et des logements sont construits sur son emplacement. Finalement l'Abbaye est dispersée et détruite lors de la Révolution Francaise en 1792, la dernière Abbesse Marie-Louise de Montmorency-Laval monte sur l'échafaud le 24 juillet 1794.
La Basilique du Sacré Coeur
La basilique du Sacré coeur à Montmartre
Sa construction a été décidée à l'issue de la défaite de 1870-71, contre les Prussiens et leurs alliés Allemands, pour expier les fautes de la France et implorer la miséricorde du Sacré Coeur de Jésus. Sa construction est déclarée d'utilité publique par un vote de l'Assemblée Nationale du 24 juillet 1873. La consécration qui était programmée pour la fin de 1914 a été décalée suite à la Première Guerre Mondiale. Elle a eu lieu en grande pompe le 16 Octobre 1919.
Elle a été concue par l'Architecte Abadie. Les travaux ont commencé en 1876, vue la configuration du terrain ils se sont avérés plus difficiles que prévus.
Le campanile de la basilique
L'édifice fait 94 mètres de hauteur au sommet de la flèche au dessus du campanile, il est à la fois imposant et complexe avec ses nombreuses coupoles. Il possède une Crypte qui couvre la superficie de l'église. L'intérieur de celle-ci est doté de nombreuses mosaiques.
Funiculaire et panorama sur Paris
La Butte Montmartre est le point culminant (hors immeubles) de Paris, elle s'élève 100 mètres au dessus du niveau de la Seine. La pente est assez abrupte aussi un Funiculaire permet aux touristes d'acceder sans effort au sommet de la Butte.
En complément un escalier latéral permet aux courageux d'effectuer l'ascension à pieds.
De la terrasse de la Basilique, on a une trés belle vue sur Paris. La photo ci dessous est dirigée vers le Sud, on peut y apercevoir de gauche à droite : Beaubourg, les Tours du XIIIème arrondissement, Notre-Dame de Paris et le Panthéon.
Rue du Chevalier de la Barre
La rue du Chevalier de la Barre honore Jean François Lefebvre Chevalier de la Barre qui a été décapité à l'âge de 19 ans le 1er juillet 1766, à Abbeville pour impiété. Il est devenu un symbole de la libre pensée et de la lutte contre l'obscurantisme encore trés présent au Siècle des Lumières (XVIIIème siècle).
Le Chevalier de La Barre, orphelin, est élevé par sa tante, Abbesse de Willancourt qui habite Abbeville. L'enfant fait partie d'une bande dissipée et parfois peu respectueuse de la religion catholique.
Le 9 aout 1765, le crucifix du Pont-Neuf d'Abbeville est abimé. L'émotion est utilisée par l'Eveque d'Amiens qui veut faire un exemple. Sans preuve le Chevalier de la Barre est rapidement accusé. En dépit d'interventions, le 4 juin 1766, le Parlement de Paris le juge coupable du crime d'impiété. Le 1er juillet il est décapité et son corps jeté dans les flammes. Il sera rehabilité par la Convention le 15 novembre 1794 (25 Brumaire An II).
Artistes et Peintres
A partir du début du XIXème siècle le village de Montmartre attire les artistes qui y développent une ambiance décontractée et boheme. Vers 1820, les premiers peintres qui sont venus habiter dans le quartier de Montmartre sont Horace Vernet et Géricault. Le village de Montmartre attire une population libertaire et de nouveaux logements sont construits, ceci s'amplifie quand l'exploitation des carrières de gypse, sur le versant nord de la Butte, est arretée.
le Moulin de la Galette - peinture de Van gogh
Des peintres qui vont devenir les maitres de leur art s'installent à Montmartre. Renoir peint le Bal du Moulin de la Galette en 1876 (la peinture est au Musée d'Orsay), puis c'est Van Gogh qui peint le Moulin lui-meme en 1886. Pablo Picasso, qui est au début de sa carrière, a lui aussi peint le Moulin de la Galette en 1900, (cette oeuvre est au Musée Guggenheim à New York aux Etats Unis).
Peinture de Renoir
Au début du XXème siècle, une baraque de la place Emile Goudeau qui s'appelle le Bateau-Lavoir sert de logis à des peintres qui, à ce moment, n'avaient pas un sou : Picasso, Van Dongen, Braque, etc... Le bateau-lavoir a été détruit par un incendie en 1970.
Peinture de Picasso
La Maison Rose
Maurice Utrillo a représenté sur un tableau dénommé la Petite Maison Rose cette maison aux murs roses. Cette oeuvre lui a permis de devenir célèbre.
Elle se situe au 2 rue de l'Abreuvoir. Cette rue conduisait jadis à l'abreuvoir où s'approvisionnait en eau la population et où l'on faisait boire les chevaux et autres animaux.
La Maison Rose est aujourd'hui un restaurant.
Le Lapin Agile
C'est une maison villageoise rose, couverte de lierre située au 4 de la rue des Saules.
Ce petit restaurant se nommait jadis Le Cabaret des Assassins. Son plat de prédilection était le lapin sauté à la casserole. En 1875, le dessinateur caricaturiste André Gill réalisa une enseigne avec un lapin sautant hors de la casserole. Par consonance le lapin à Gill devint ensuite le lapin agile nom que prit le restaurant.
En 1903, Aristide Bruant rachete l'établissement et y installe Frédéric Gérard qui y donne une nouvelle vie et le transforme en Cabaret. Le lapin Agile devient le rendez-vous des peintres, écrivains, chansonniers et artistes de toute catégorie.
Il est fréquenté par des personnages aussi variés que Apollinaire, Courteline, Carco, Marcel Proust et les peintres Renoir, Utrillo, Braque et Picasso.
Du palais Cardinal au Palais Royal
I - Le palais Cardinal
Devenant ministre en 1624, Richelieu souhaita s’installer à proximité du palais du Louvre. Il se fit construire par Lemercier un hôtel, l’hôtel de Richelieu, qu’il habita de 1629 à 1633. Richelieu acquiert en 1633 les terrains voisins provenant de la démolition de l’enceinte Charles V et fait construire de 1634 à 1639 un palais et un vaste jardin, limité par les rues de Richelieu, des Petits-Champs, des Bons-Enfants et Saint-Honoré : c’est le Palais-Cardinal.
II Le Palais-Royal
En 1636, Richelieu fait par anticipation donation de son palais à Louis XIII, ce qu’il confirme avant sa mort qui survient au palais en 1642 : il le lègue en effet au roi et à ses héritiers directs, exception faite de la Capitainerie, ou Conciergerie qui deviendra ensuite le palais Brion (emplacement du Théâtre-Français).
Façade du Palais Royal
En 1643, Anne d’Autriche devenue régente s’installe au palais avec ses deux fils, Louis XIV (5 ans) et Philippe d’Orléans (3 ans). Il devient alors le Palais-Royal.
Par la suite, le cardinal Mazarin acquiert l’hôtel Tubeuf (bibliothèque nationale) qui lui permet d’être auprès de la famille royale en n’ayant qu’à traverser le jardin du palais. Il emménagea ensuite pour encore plus de praticité dans le palais lui-même entre l’appartement d’Anne d’Autriche et celui du roi. A cette époque, Louis XIV, quelque peu abandonné, faillit se noyer dans le grand bassin du jardin et eut pour compagne de jeux la fille d’une servante des femmes de chambre de sa mère avec qui il joua au roi et à la reine dans les cuisines du palais.
La fronde survint et la famille royale rejoint clandestinement le château de Saint Germain en Laye (janvier 1650). Après une accalmie, de retour au Palais-Royal, les princes de Condé, de Conti et le duc de Longueville y furent arrêtés. Une émeute se déclencha à la suite de rumeurs sur le départ de la famille royale, et dans la nuit du 9 au 10 février 1651, l’invasion du palais ne cessa que lorsque les personnes présentes purent voir le roi, alors âgé de 12 ans, qui dormait paisiblement dans son lit. A la suite de cet incident, la famille royale abandonna le palais royal pour le Louvre, qui était quant à lui pourvu de fossés et autres moyens de défense contre les émeutes.
colonnades du Palais Royal
En 1652, Le Palais est habité par la reine d’Angleterre en exil, Henriette de France (également fille d’Henri IV), et sa fille, future Madame, Henriette d’Angleterre. Après le mariage de Monsieur avec Henriette d’Angleterre, le couple est autorisé à résider au palais. Après la mort en 1670 d’Henriette, le duc d’Orléans épouse la princesse Palatine qui résidera aussi au Palais-Royal.
Les héritiers du cardinal de Richelieu ayant mis en vente le palais Brion, Louis XIV l’acheta pour y installer Mademoiselle de La Vallière qui y donna naissance en 1663 et 1665 à deux garçons issus de sa liaison avec le roi (qui mourront en bas âge).
Richelieu avait fait construire dans l’aile sud-est une salle de spectacles, car il avait un goût prononcé pour le théâtre. Louis XIV décida en 1660 que celle-ci, jusqu’alors privée, serait ouverte au public. Une entrée fut aménagée dans l’actuelle rue de Valois.
Molière, directeur de la troupe du roi, s’établit au Palais-Royal où il joua presque toutes ses pièces. C’est dans ce théâtre qu’il fut saisi par le malaise qui devait lui être fatal, le 17 février 1673, à l’issue d’une représentation du Malade imaginaire.
Par la suite, la salle fut réservée aux opéras de Lully. Cette salle se trouvait vraisemblablement à l’emplacement de l’actuelle salle du Contentieux
Des ducs d’Orléans à nos jours
III Les ducs d’Orléans
En 1692, le roi impose sa fille légitimée, Mlle de Blois, fille de Mme de Montespan, au duc de Chartres, fils de Philippe d’Orléans et de la princesse Palatine. Ces derniers en tirant une grande humiliation, Louis XIV leur donna l’apanage du Palais-Royal.
Monsieur, puis son fils, devenu duc d’Orléans en 1701, y organisèrent de nombreuses festivités et y firent de coûteux aménagements. Philippe II d’Orléans, devenu Régent à la mort de Louis XIV en 1715, occupe toujours le Palais où sont organisés des soupers libertins.
Son arrière petit fils Philippe Egalité fit construire tout autour des jardins un ensemble de bâtiments abritant des boutiques. Cette transformation souleva le mécontentement des propriétaires des maisons avoisinantes qui n’avaient plus de vue directe sur les jardins. Philipe Egalité fait également construire de 1786 à 1790 le théâtre destiné à remplacer la salle de l’Opéra, brûlée en 1781. Ce théâtre allait devenir le Théâtre-Français.
Le jardin du Palais Royal
En 1793, Philippe Egalité est décapité et le Palais-Royal devient bien national. Pendant la Révolution, il est au centre des événements pour devenir par la suite un centre très animé de la débauche où se côtoient maisons de jeu et maisons de joie. De 1801 à 1807, le Palais est attribué au Tribunat, une des deux assemblées fixées par la Constitution de l’an VIII, puis au tribunal du Commerce et à la Bourse.
A la restauration, Louis XVIII restitue le palais à son cousin, Louis-Philippe, sixième duc d’Orléans et fils aîné de Philippe Egalité. C’est lui qui entreprit les travaux qui devaient donner au palais en 1829 l’aspect qu’il a de nos jours. Il devint en 1830 Louis-Philippe Ier, roi des Français, et quitte le Palais-Royal pour les Tuileries en 1831.
18 ans après, la révolution de février 1848 voit le saccage du palais qui fut en partie incendié. L’Etat en redevint propriétaire.
En 1854, Napoléon III s’empare du palais qui devient la résidence de son oncle Jérôme (frère de Napoléon Ier) jusqu’à sa mort en 1860. A la mort du roi Jérôme, son fils, le prince Napoléon résida seul au palais avec sa femme, la princesse Clotilde.
La cour du Palais Royal
IV - De nos jours
En 1986 sous la présidence de François Mitterrand, le ministère de la Culture confie à Daniel Buren la réalisation d’une sculpture de 3000 m² dans la cour d’honneur du Palais Royal : « Les colonnes de Buren ». Tout comme la Tour Eiffel en 1889, le Centre Georges Pompidou en 1977, l’intégration d’une oeuvre contemporaine au patrimoine historique va provoquer une levée de boucliers.