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Monuments - Le Pont du Gard -

Publié à 17:01 par acoeuretacris Tags : monument pont du gard
Monuments - Le Pont du Gard -
 
Le pont du Gard semble défier les lois de la pesanteur par ses dimensions. Pourtant, ce pont situé sur la commune de Remoulins, dans le Gard, possède une rare élégance. 
 

Grâce aux Romains et à leur parfaite maîtrise de la construction des aqueducs, l’eau courante est de toutes les commodités modernes, l’une des plus anciennes. 
 
 
Ce pont romain enjambe le Gardon, une rivière dont les crues peuvent être considérables. Sur la rive droite, se situe la commune de Vers et sur la rive gauche, la commune de Remoulins. 
 
 
Naissance et évolution du pont du Gard 
 
 
A qui doit-on cette construction colossale ? Les archéologues ont découvert au XVIIe siècle, une inscription latine gravée sur une pierre de l’arche principale du pont.
Elle se résume à trois mots : MENS TOTUM CORIUM.
 
 
 
 
 
Vue d'ensemble du pont du Gard. By Elbisreverri 
 
 
La traduction qui en a été faite est la suivante : L’élévation de l’édifice a été totalement mesurée.
Cette inscription anonyme a probablement été faite par celui qui a conçu et construit l’ouvrage.
 
On ne connaît pas la date exacte de la construction du pont. Les archéologues privilégient la période située entre 40 et 80 de notre ère. 
 

A l’époque, ce type de construction était financé par des fonds publics et privés. Les Romains adoptaient alors des mesures fiscales particulières. 
 
 
 
 
 
Très belle vue du pont du Gard et du Gardon. By Wolfgang Staudt 
 
 
La durée du chantier nous est également inconnu. Par contre, le plus énigmatique dans la construction de cet aqueduc est sa courte durée de fonction. 
 

En effet, pour des raisons inconnues, l’aqueduc a été abandonné entre le Ve et le VIIe siècle. 
Destiné à devenir une carrière de pierres, il a été sauvé car considéré comme une voie de passage très pratique pour la circulation et cela jusqu’au XVIIIe siècle. 
 
 
 
 
By Wolfgang Staudt 
 
 
Le pont du Gard est devenu monument historique en 1914. Enfin, il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1986. 
 
 
Caractéristiques du pont du Gard 
 
Ce pont culmine à 48,77 mètres de haut. C’est le plus élevé des aqueducs antiques. Sa longueur est de 275 m dans sa partie supérieure. 
 
 
En maçonnerie jointe avec du mortier, la partie supérieure est formée d’un ensemble de 35 petites arcades.
Ces arcades supportent le canal couvert par un dallage.
 
 

Il faut souligner que les petites arches du sommet ont une portée de 4,5 mètres ! 
 
 
 
 
Gros plan sur une arcade. By Mason.flickr 
 
 
Le matériau utilisé est la pierre de Vers, un calcaire coquillier extrait des carrières de Vers-Pont-du-Gard, situées à quelques kilomètres, toujours exploitées.
Afin de franchir le Gardon, rivière au débit très irrégulier surtout pendant les grandes crues de printemps, l’architecte a superposé trois étages d’arches.
Ce pont canalise les eaux d’une telle façon que toutes les piles se trouvent au sec durant la plus grande partie de l’année.
 
 
 
 
 
Le Gardon peut avoir de fortes crues. By Wolfgang Staudt 
 
 
Le pont routier qui est accolé aux arches de l’étage inférieur a été achevé en 1747. Cette décision a été prise afin que la circulation puisse s’effectuer sans endommager l’ouvrage. Effectivement, il ne faut pas oublier que ce pont n’a jamais été conçu pour le trafic routier. 
 
 
 
 
Vue inférieure d'une arche. By Wolfgang Staudt 
 
 
Les Romains avaient conçu des engins de levage très ingénieux qui ont été utilisés pour la construction de l’aqueduc.
Grâce à ces engins, on estime que moins de 1 000 personnes ont travaillé sur le chantier.
 
 
 
Un ensemble très complexe 
 
Le pont du Gard n’est que la réalisation la plus spectaculaire d’un ensemble qui traduit bien le génie romain en matière de constructions. 
 

Un aqueduc « du latin, aqua (eau), et ducere (conduire) «, conduit l’eau d’une source vers un bassin de réception. 
 

Pour l’aqueduc du Gard, la source, dite de l’Eure, se trouve dans la vallée de l’Alzon, près d’Uzès. Elle se situe à 72 mètres d’altitude. 
 
 
 
 
By Altuwa 
 
 
Pour conduire l’eau de sa source jusqu’à la ville de Nîmes, les ingénieurs romains ont dû enterrer le canal et construire bien d’autres ponts. 
 

Ainsi, si vous vous promenez dans la région, vous pourrez repérer d’autres ouvrages, aujourd’hui en ruines, qui faisaient initialement partie de l’ensemble, par exemple, le pont-aqueduc de Bornègre, sur la D3 vers Argilliers. 
 
 
D'autres aqueducs romains 
 
 
Aqueduc de Fréjus (Var. France) 
 
 
Cet aqueduc date du Ier siècle de notre ère. Il menait l'eau jusqu'aux portes de Rome. Il en reste de majestueux fragments. 
 
 
 
 
Ruines de l'aqueduc de Frejus. By Fabrice Terrasson 
 
 
Vaison-La-Romaine (Vaucluse. France) 
 
 
Vaison-La-Romaine était une cité romaine très active. Elle était approvisionnée en eau au moyen de deux aqueducs branchés sur deux sources voisines. 
 
 
 
 
Voie dallée de Vaison-La-Romaine qui mesure 4,20 mètres de large. Elle permettait la circulation simultanée des chariots et des piétons. By Dvdbramhall 
 
 
Leur débit total donnait environ 500 litres d'eau par jour et par habitant, ce qui est proche de notre norme actuelle. 




 

Monuments - Le Parthénon d'Athènes

Publié à 17:26 par acoeuretacris Tags : monument parthénon
Monuments - Le Parthénon d'Athènes

 

Athènes, la ville d'où est né l'embryon démocratique en Europe, porte le nom d' Athena, déesse de la sagesse et protectrice de la cité. A la suite des victoires contre les Perses pendant les guerres médiques où les armées " barbares " sont battues à Marathon puis Salamine, la ville va jouir d'une puissance et d'un prestige pendant le Ve siècle. A la tête d'une coalition de cité grecques, insulaires ou continentale, Athènes domine.


C'est dans ce contexte que va s'ériger sur un promontoire rocheux, l'Acropole, un ensemble de douze monuments témoignant de la puissance de la ville. Sur les ruines d'un palais Mycénien et d'un sanctuaire grec des VIIe et VIe siècles, Périclès, qui dirigera la ville pendant trente années, fait bâtir ce centre religieux à partir de 447. Parmi les douze monuments, le Parthénon est de loin le plus célèbre.

Selon les habitants, la victoire contre les Perses est due à Athena. Quoi de plus normal que de manifester sa reconnaissance par la construction d'un temple dédié à la déesse. Le Parthénon s'érige donc en symbole de la puissance d'une civilisation sur l'envahisseur barbare.

Le monument est remarquable sur bien des éléments. Le nombre de corps de métiers utiles à sa réalisation ne se résume pas aux architectes. Derrière eux il faut voir les sculpteurs, menuisiers, peintres, fondeurs de toute la Grèce dont les plus célèbres, le sculpteur Phidias ou l'architecte Ictinos sont les maîtres d'œuvre. Remarquable encore par l'ingéniosité que les Grecs ont manifester pour amener les blocs de marbre un à un en haut de ce promontoire. Remarquable également sur le plan artistique : construit dans un style dorique pour les colonnades extérieures, le style ionique est également présent, à l'intérieur, ce qui fait de l'édifice l'un des rares à adopter les deux styles grecs. Sa longueur modeste, 70 mètres, tranche avec une largeur exceptionnelle qui permet à la façade d'aligner huit colonnes de plus de dix mètres de haut alors que le chiffre habituel était de six.

En hauteur une frise, dont il reste peu, marque l'opposition nette entre le triomphe de l'ordre incarné par les Dieux contre le chaos représenté par les Centaures. A l'intérieur, une statue d'Athena trônait au centre entourée d'une colonnade. Derrière elle une autre salle servait à déposer les riches offrandes laissées à la déesse. Une autre frise intérieure, réalisée par Phidias, raconte sur 160 mètres une procession d'Athéniens rendant hommage à leur divinité tutélaire : les Panathénées (fête d'Athéna célébrée tout les quatre ans).

Les travaux s'achèvent en 432 et le Parthénon garda longtemps une fonction religieuse que ce soit sous domination grecque, romaine puis Byzantine puisque l'édifice devient une Eglise dédiée à la Vierge au VIe siècle. Plus tard, en 1687, lors de la guerre contre les Turcs, ces derniers ont entreposé de la poudre dans l'édifice. Une canonnade vénitienne provoqua une explosion qui détruit tout le centre du Parthénon. Celui-ci devient une mosquée jusqu'en 1749 avec l'adjonction d'un minaret. Au début du XIXe siècle, Lord Elgin dépèce le Parthénon de la majorité de sa décoration sculptée pour l'envoyer à Londres. Aujourd'hui, il faut aller au Louvre, au musée d'Athénes et au British Museum si l'on veut voir l'ensemble restant de la décoration des frises et frontons de l'un des plus beaux édifices antiques.

Monuments - La Statue de la Liberté -

Publié à 17:23 par acoeuretacris Tags : monument statue liberté
Monuments - La Statue de la Liberté -

 La statue de la Liberté de Bartholdi dans les ateliers Gaget-Gauthier, rue de Chazelles, par Victor DARGAUD, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.



 L'histoire de la statue de la Liberté commence en août 1834, à Colmar, en Alsace. En effet, c’est à cette date que naquit Frédéric Auguste Bartholdi, fils de Jean Charles Bartholdi, conseiller de préfecture.

Agé de deux ans à la mort de son père, le jeune Auguste et son frère aîné furent élevés par leur mère, Augusta Charlotte. Cette dernière décida alors de quitter Colmar peu de temps après la mort de son époux afin de se rendre à Paris.

Après avoir étudié au lycée Louis le Grand à Paris, Auguste décida d’étudier l’architecture en rentrant à l’Ecole nationale supérieure des beaux arts en 1852.

Le jeune Bartholdi y fréquenta ainsi les cours d’Ary Scheffer, un célèbre peintre français d’origine hollandaise. Ce dernier, proche de la famille royale, fut ainsi mis sur la sellette en 1852, suite à l’instauration de la II° République et l’avènement au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte, neveu (et petit fils.) de l’Empereur Napoléon I°.

Bartholdi, âgé de 18 ans, décida de participa à un concours destiné à la création d’un phare. Cependant, bien que ne remportant pas l’épreuve, le jeune Auguste se vit commander une statue du général Jean Rapp, héros napoléonien de Colmar[1].

Montrant ses ébauches à son ami Jean Léon Gérôme, peintre et sculpteur français, les deux jeunes hommes firent sensation lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1855 : Bartholdi avec sa statue du général Rapp, Gérôme avec sa peinture Le siècle d’auguste et la naissance de Jésus Christ.

Afin de célébrer ce succès, les deux vainqueurs décidèrent de faire un voyage en Egypte. Le jeune Bartholdi fut très impressionné par l’art monumental légué par l’ancienne civilisation égyptienne.

De retour à paris, Auguste assista à l’inauguration de la statue du général Rapp à Colmar.

Mais le jeune homme ne resta pas longtemps dans sa ville natale, devant partir précipitamment pour Bordeaux afin de participer à un concours pour le projet d’une fontaine.

Bartholdi, recevant le premier prix à Bordeaux[2], reçut alors la visite des édiles de Colmar. Ces derniers lui confièrent alors la tâche de construire une statue d’Armand Bruat, un amiral français né à Colmar, commandant en chef de la flotte française pendant la guerre de Crimée[3].

En 1864, Bartholdi fut félicité par Napoléon III pour avoir érigé cette statue, recevant la Légion d’Honneur.

La réputation du jeune sculpteur lui valut de nombreuses commandes. Ainsi, Bartholdi reçut la visite d’Edouard de Laboulaye, juriste et homme politique français.

Combattant la politique autoritaire du II° Empire, Laboulaye était un homme attentif à la vie politique américaine et admirateur de la constitution de ce pays (il commanda alors un buste le représentant à Bartholdi.).

Laboulaye, se déclarant en faveur de l’union lors de la guerre de Sécession, apprit avec soulagement la victoire du Nord en avril 1865. Cependant, les festivités furent écourtées en raison de l’assassinat du président Abraham Lincoln au cours du même mois.

En 1866, alors que bartholdi venait d’achever le buste de Laboulaye, ce dernier confia au jeune sculpteur la tâche d’élaborer un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis.

Bartholdi décida alors de se mettre au travail, se préparant pour l’Exposition Universelle de 1867, grande fête du II° Empire.

Au cours de l’évènement, Bartholdi rencontra alors Ismaïl Pacha, Khédive d’Egypte. Ce dernier décida alors de confier au sculpteur l’érection d’un monument à sur l’estuaire du canal de Suez, dont l’inauguration était prévue en fin d’année 1869.

Pendant deux années, Bartholdi travailla à l’élaboration de cette entreprise.

En novembre 1869, toutes les têtes couronnées d’Europe se rendirent en Egypte afin d’assister à l’inauguration du canal de Suez. Bartholdi, invité à participer à la cérémonie, apprit alors avec désarroi que le trésor du Khédive étant à sec, son projet de statue sur l’estuaire ne resterait qu’à l’état de projet.

Rentrant en France, Bartholdi se plongea alors dans l’élaboration d’une statue représentant Vercingétorix, considéré à l’époque comme défenseur de la gaule face aux légions de César.

Cependant, l’Histoire prit un nouveau tournant, suite à la catastrophique guerre de 1870, opposant la France à la Prusse.

Bartholdi, s’enrôlant dans la garde nationale, se retrouva alors sous les ordres de Giuseppe Garibaldi. En septembre 1870, les Français apprirent avec stupeur les nouvelles du front : le 2 septembre, l’armée française, retranchée à Sedan, décida de rendre les armes. Napoléon III, quant à lui, se retrouva contraint de se rendre aux Prussiens, alors qu’il était à la tête d’une armée de 80 000 hommes.

Les Prussiens parvinrent alors à s’emparer sans coup férir de nombreuses villes, démoralisées par l’échec de l’Empereur. Le 4 septembre, les Parisiens décidèrent d’abolir le II° Empire et proclamèrent la III° République.

Le 19 septembre, les Prussiens se retrouvèrent aux portes de paris. La capitale, après un siège de cinq mois, se retrouva finalement contrainte d’ouvrir ses portes aux vainqueurs. Finalement, Français et Prussiens signèrent le traité de Francfort en mai 1871.

La France s’engageait ainsi à rendre à la Prusse les territoires annexés par Louis XIV en 1681 (soit l’Alsace et une partie de la Lorraine[4].), ainsi qu’à payer une forte indemnité de guerre de cinq milliards de francs or[5].

La France, sortant isolée diplomatiquement suite à cet échec, se devait donc de resserrer ses liens avec les Etats Unis.

Laboulaye, plus décidé que jamais à faire don à la jeune Amérique d’un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis, décida d’envoyer Bartholdi sur le nouveau continent afin qu’il choisisse l’emplacement du futur édifice.

En juin 1871, Auguste quitta une France ravagée et débarqua peu de temps après à New York. Rencontrant le président américain Ulysses Grant, Bartholdi s’engagea dans une traversée des Etats Unis, visitant les chutes du Niagara, le grand canyon, les forêts des Redwoods, etc. C’est ainsi qu’Auguste en profita plaider la cause de son grand projet, la statue de la Liberté.

Rentrant en France, Bartholdi découvrit un Paris ravagé par la guerre, la commune et la répression qui s’ensuivit.

Mettant de côté son projet de statue pour les Etats Unis, Bartholdi se concentra sur un nouveau projet, le Lion de Belfort : l’œuvre symbolise la résistance héroïque menée par le colonel Denfert-Rochereau au cours du siège de Belfort[6].

La vie reprenant la normale en France, Adolphe Thiers, président de la République, demanda à Bartholdi de reprendre ses travaux sur la statue de la Liberté (février 1873.). Par la suite, au cours de l’été 1874, Bartholdi présenta un plâtre à ses concitoyens.

La III° République étant officiellement proclamée en janvier 1875, Laboulaye et Bartholdi participèrent à la création de l’Union franco-américaine, en novembre de la même année.

Recevant un conséquent financement, Bartholdi décida alors de s’installer au 25, Rue de Chazelles, afin de travailler à l’élaboration de sa statue. Il reçut alors l’aide d’Eugène Viollet le Duc, à qui fut confiée la tâche de choisir les cuivres devant être employés à la construction (il choisit alors la technique du repoussé, consistant à travailler à froid, à l'envers, une fine plaque de métal, de manière à faire ressortir une image ou un ornement.).

Les fonds continuant à entrer, le projet prenait forme mois après mois.

Chaque section définitive est coulée en plâtre. Autour d’elle, on construit un moule en bois, sur lequel s’articulera le revêtement de cuivre. Bartholdi dut ainsi mesurer chacune des 9 000 mesures nécessaires à chaque section.

Cependant, Auguste dut bientôt se rendre à l’évidence : la statue ne serait pas prête pour le centenaire des Etats Unis, en juillet 1876. Il décida donc de réaliser la partie la plus importante : la torche de la statue de la Liberté.

Manquant de peu les festivités, le flambeau arriva aux Etats Unis en septembre 1876.

Peu de temps après, en décembre 1876, Bartholdi épousa Jeanne Emilie Baheaux de Puysieux, de treize ans son aînée (le mariage, bien que stérile, n’en fut pas moins heureux.).

Début 1877, Bartholdi rentra en France, continuant l’élaboration de sa statue.

Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1878, Auguste présenta la tête de son œuvre, mais des problèmes, financiers le contraignirent de mettre fin aux travaux peu de temps après.

Bartholdi décida alors d’organiser une loterie afin de réunir les fonds nécessaires à la poursuite des travaux.

Parvenant à empocher une somme conséquente, les travaux reprirent dès le printemps 1880.

Viollet le Duc étant décédé quelques mois auparavant, Bartholdi apprit que Gustave Eiffel acceptait de reprendre la place du défunt. L’architecte décida ainsi de faire reposer la statue sur un pylône (quatre pieux en acier reliés entre eux pour former une tour.), afin que ce dernier reste indépendant de la couverture de cuivre

Les travaux se poursuivirent, mais Bartholdi apprit une mauvaise nouvelle en mars 1883, le congrès américain refusant de financer le piédestal de la statue.

Cependant, le coup du sort continua à poursuivre Auguste, qui assista peu de temps après aux funérailles de son ami Laboulaye, père spirituel de la statue.

A New York, alors qu’étaient inaugurés le pont de Brooklyn et le Metropolitan Opera, l’on ne se souciait plus guère de la statue de la liberté.

C’est alors que Joseph Pulitzer, fondateur du journal le New York World, décida de s’attaquer aux classes aisées qui refusaient de récolter les fonds afin d’élaborer la statue. Finalement, la campagne de Pulitzer porta ses fruits, car de nombreux donneurs privés issus des classes moyennes acceptèrent de participer financièrement à l’élaboration de la statue.

Pendant ce temps là, Bartholdi continuait son ouvrage, qui fut finalement achevé en juillet 1884.

Peu de temps après, en août 1884, les fonds nécessaires à l’élaboration du socle de la statue furent finalement rassemblés. L’architecte Richard Hunt fut alors chargé d’imaginer le socle, de concert avec l’entrepreneur Charles Stone.

Sous une pluie battante, la première pierre du piédestal fut posée en août 1884.

En France, voyant que les travaux du socle étaient en cours, il fut donc décidé d’entreprendre les travaux de démontage de la statue dès janvier 1885. Chaque section, chaque pièce, chaque rivet est numéroté, empaqueté et prêt à être remonté avec la même méticulosité.

De la gare Saint Lazare, la statue fut envoyée en train jusqu’à Rouen, la statue descendit la Seine afin de s’embarquer au Havre (mai 1885.).

Débarquant à New York en juin, les travaux de reconstruction de la statue ne commencèrent toutefois qu’au printemps 1886, lorsque la dernière pierre du piédestal fut mise en place.

En octobre 1886, alors que la statue venait d’être réassemblée, Bartholdi débarque à new York, accompagnée d’officiels français.

Le 28 octobre 1886, la statue de la Liberté, qui avait couté en tout la bagatelle de 2 250 000 francs, fut inaugurée en présence du président Grover Cleveland, devant plusieurs milliers de spectateurs. La taille du monument était colossale pour l'époque : la statue mesurait 46 mètre de haut pour un poids de 204 120 kg, alors que son socle est d’une hauteur de 47 mètre, soit 93 mètres au total (à noter que lors de son inauguration, la statue arborait une teinte brun rouge, en raison du cuivre qui la recouvrait. Cependant, le vert de gris ne tarda guère à recouvrir la statue d’une patine bleu vert.).

Pendant les discours, Bartholdi grimpa au sommet de la torche, et découvrit ainsi le visage de la statue du voile qui la masquait au public.

Aujourd’hui, nous ne devons pas oublier que La statue de la Liberté, ou plus exactement la Liberté éclairant le monde, est un monument offert par la France aux Etats Unis en gage d’amitié entre les deux pays.

Hélas, ne nombreux américains ignore l'histoire mouvementée de la statue de la Liberté : en effet, un sondage organisé lors du centenaire de la statue, en 1986, révéla que seul 2% des américains savaient que la statue avait été offerte aux Etats Unis par la France.


Bartholdi, rentrant en France peu de temps après, commença à travailler sur de nouveaux projets, fort de sa renommée.

Il mourut à Paris quelques années après de la tuberculose, en octobre 1904.

Ce n’est qu’en 1903 qu’une plaque de bronze fut accrochée à la base du monument, sur laquelle est inscrite un poème d’Emma Lazarus, intitulé The New Colossus.

Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost, to me,
I lift my lamp beside the golden door !

Donnez-moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !


En 1983, alors que le centenaire de la statue approchait, il fut décidé de la restaurer. La torche fut démontée et remplacée par un nouveau flambeau ; le fer corrodé en raison de son contact avec le cuivre fut remplacé, le bras qui s’était affaissé fut consolidé par une charpente diagonale.

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[1] Le général Rapp, né à Colmar en avril 1771, participa à de nombreuses campagnes sous le I° Empire. Il combattit au sein de l’armée du Rhin pendant la révolution, prit part à la campagne d’Egypte, et fut aide de camp de Napoléon jusqu’en 1814. Rejoignant le camp de l’Empereur lors des Cent Jours, le général Rapp fut nommé commandant de l’armée du Rhin. Suite à Waterloo, Rapp fut mis à l’écart par les royalistes, et mourut en novembre 1821.

[2] A noter que la fontaine ne fut au final pas construite à Bordeaux mais à Lyon.

[3] La statue de l’amiral Bruat, détruite en 1940, fut remise en place en 1958.

[4] Belfort ayant héroïquement résisté au cours de la guerre, la France parvint à conserver le territoire de Belfort.

[5] A noter que les Prussiens occupèrent une partie de la France jusqu’au paiement intégral de la dette, en septembre 1873.

[6] Le projet, initié en 1872, ne fut achevé qu’en septembre 1879. Cependant, en raison d’un différend entre Bartholdi et la ville de Belfort, le monument ne fut pas inauguré (en effet, le Lion de Belfort ne fut officiellement inauguré qu’en 1989.).

Monuments - Le Kremlin -

Publié à 13:55 par acoeuretacris Tags : monument kremlin
Monuments - Le Kremlin -
 
 
Aujourd’hui mondialement connu pour être le siège du gouvernement russe, le Kremlin possède une longue histoire, étroitement liée à la grandeur et à la chute des Tsars. 
 

Au Moyen Âge, chaque ville de Russie possédait son kremlin c’est-à-dire sa forteresse. En effet, en russe « kremlin » se dit « kreml » qui est sans doute un mot d’origine tartare et qui désignait une enceinte fortifiée. 
 
 
La naissance du Kremlin 
 
 
Le Kremlin était une forteresse entourée de palissades au pied de laquelle s’étendait une petite bourgade de marchands et de soldats. La plupart des édifices du Kremlin actuel ont été construits aux XIVe et XVe siècles. 
Vers 1140, un boyard du nom de Koucha construit un petit village dans une clairière au milieu de la forêt près d’une rivière au cœur de la Russie, et il perçoit un péage pour le passage de cette rivière, la Moskova (Moskva). 
 
Le prince d’une ville voisine, Iouri Dolgorouki de Rostov-Souzdal, s’empare du village en 1147 et lui donne le nom de Moscou, d’après celui de la rivière (Moskva viendrait du finnois et signifierait « eaux troubles » en opposition à Oka, « eaux calmes »). 
 
 
 
 
Vue d'ensemble du Kremlin. By Eldar 
 
 
C’est le même prince qui fit construire en 1156 une première forteresse en bois, kreml, qui fut rasée par les Tartares en 1238. 
 
 
Ce site resta désert pendant près d’un siècle. En 1326, un autre prince fait reconstruire Moscou et son Kremlin. Il fait édifier à l’intérieur des murs d’enceinte les premiers édifices religieux en pierre. 
 
 
50 ans après, on remplaça les murs d’enceinte en bois par des murailles en pierre hérissées de tours.
Mais, une nouvelle fois les Tartares détruisirent la ville en 1382 et exterminèrent la moitié de la population.
 
 
 
 
Enceinte fortifiée. By Vincent. m 
 
 
A cette forteresse primitive, succéda sous le règne d’Ivan III le Grand (1462-1505) le Kremlin avec ses dimensions et ses formes actuelles.
Il fit d’ailleurs appel à des architectes italiens. En effet, après l’unification des principautés de Russie, Ivan III voulut disposer d’une résidence digne de son prestige de Grand-Prince de toutes les Russies.
 
 
 
Le Kremlin contre vent et tempêtes 
 
 
Le Kremlin a été le théâtre de nombreuses tragédies. En 1604, Moscou et le Kremlin furent annexés par une armée polonaise dirigée par le faux Dimitri.
Cet Aventurier prétendait être le fils d’Ivan IV le Terrible.
 
 
 
 
 
By Holger Zscheyge 
 
 
La ville est occupée par Napoléon en 1812 du 14 septembre au 19 octobre, et l’incendie de Moscou fait rage plusieurs jours après l’arrivée des troupes françaises.
Napoléon donna l’ordre de faire sauter le Kremlin. Mais, de toutes les mines posées, seules quelques-unes explosèrent et endommagèrent quelques tours.
 
 
 
 
 
Relève de la garde au Kremlin. By Phdstudent 
 
 
En novembre 1917, les révolutionnaires bolcheviques ne réussirent à s’emparer du Kremlin qu’après plusieurs jours de combats acharnés.
Après la révolution d’Octobre victorieuse à Petrograd, le soviet de Moscou à majorité bolcheviste se heurte à la résistance acharnée des détachements d’élèves officiers, les junkers, qui réussissent à occuper le Kremlin et y massacrent plusieurs centaines de jeunes soldats rouges. Le soviet de Moscou doit donner l’ordre de bombarder les murailles du Kremlin pour reprendre la forteresse la nuit du 16 au 17 novembre.
 
 
 
 
 
By Matthijs Gall 
 
 
Le Kremlin devint alors le siège du gouvernement soviétique (1918-1991) puis du gouvernement russe (depuis 1991). 
 
 
Les différents édifices du Kremlin 
 
La superficie du Kremlin est actuellement de près de 28 ha. Il abrite les sépultures de 47 tsars. 
L’ensemble de l’édifice comprend autour de la place des cathédrales: 
  • La cathédrale de la Dormition (ou Assomption) à l’intérieur de l’enceinte fortifiée remontant au XIIe s (1475) 
  • La cathédrale de l’Annonciation (1484) 
  • La cathédrale de l’Archange-Michel (1505) 
  • Le palais à Facettes (1487-1491) 
  • L’église de la Déposition-de-la-robe-de-la-Vierge (1485-1486) 
  • Le palais des Patriarches 
  • Le palais de Terem qui était réservé à la famille du tzar (1635-1636) 
  • L'église ou collégiale des Douze Apôtres (1655-1656) 
Au XVIe et XVIIe s. s’ajoutèrent à ces édifices le clocher d’Ivan le Grand et le palais des Menus-Plaisirs, complétés, au XVIIIe s., par le Sénat de Catherine II et, sous Nicolas Ier, par le Grand Palais (1838) et le palais des Armures (aujourd'hui musée des Arts décoratifs). 
 
 
Les autres bâtiments : l'Arsenal, le Palais présidentiel 
 
 
 
 
Palais des Patriarches. By Vincent.m 
 
 
En 1937, les toits des cinq tours les plus hautes furent agrémentés de rubis synthétiques en forme d’étoile sertis sur une monture dorée qui bouge au gré du vent grâce à un système de roulement à bille.
La plus petite pèse une tonne.
 
 
 
 
 
By Holger Zscheyge 
 
 
Un palais des Congrès a été inséré vers 1960 dans cet ensemble 
 
 
 
 
Palais des Congrès. By Vincent.m 
 
 
Le Kremlin est entouré d’un mur d’enceinte hérissé de 20 tours. Derrière les remparts en brique rouge dominés par la tour Taïnitskaïa (la tour des secrets) d’où partait un souterrain conduisant à la rivière se dressent les principaux édifices. 
 
 
 
 
Tour Taïnitskaïa. By Bernard Marti 
 
 
La cathédrale de l’Assomption ou de la Dormition était réservée aux cérémonies de couronnement et aux messes d’exception. 
 
 
 
By Vincent.m 
 
 
Le clocher d’Ivan le Grand est une énorme tour, commencée au début du XVIe s. et achevée en 1600 sous le règne de Boris Godounov. 
 
 
 
 
 
By Vincent.m 
 
 
Elle renferme trente et une cloches. L’une d’elles, la cloche Reine, mesure 5,87 m de haut et pèse 218 t ; un fragment s’en détacha en 1737 et fut installé sur un socle de granit, au pied du clocher, en 1836. 
 
 
 
By Vincent.m 
 
 
La cathédrale de l’Annonciation a été érigée en tant que chapelle privée de la famille du tsar. 
 
 
 
By Vincent.m 
 
 
Actuellement, dans le palais des Armures sont exposés les insignes des couronnements impériaux.
Le musée du palais des Armures est installé dans le palais construit pour lui de 1849 à 1851. L’institution a pour origine un dépôt d’armes créé dans les premières années du XVIe s.
 
 
 
 
By Sigs 66 
 
 
Depuis 1917, le palais des Armures est devenu un grand et riche musée d’art : armes et armures, émaux des XVIe et XVIIe s., orfèvrerie européenne, parures et broderies, pierres précieuses… 
 
 
 
 
By Sigs 66 
 
 
Le palais de Terem servait de résidence aux tzars. 
 
 
 
 
 
Les intérieurs sont tapissés de fresques à caractère religieux. Les gigantesques salles étaient chauffées grâce à d’immenses poêles en céramique. 
 
 
 
By Guldkisken 
 
 
Le palais à Facettes était réservé aux audiences et aux fêtes données en l’honneur des ambassadeurs. 
 
 
 
 
Intérieur du palais à facettes. By Steve.0 
 
 
À l’extérieur du Kremlin, de l’autre côté de la place Rouge, on peut admirer l’église Saint-Basile-le-Bienheureux (1554-1560). 
 
 
 
By Uccrow 
 
 
Elle a été construite sur ordre d’Ivan le Terrible, pour commémorer la prise de Kazan. Ce monument, constitué d’une église centrale entourée de huit chapelles coiffées de coupoles bariolées, est une curiosité pittoresque et non un édifice typique de l’architecture russe.  

Monuments - La Grande Muraille de Chine -

Publié à 12:01 par acoeuretacris Tags : monument muraille de chine
Monuments - La Grande Muraille de Chine -
La Grande Muraille de Chine 
 
C’est le premier empereur de Chine, Shi Huangdi, qui entreprit la construction de cette œuvre titanesque qu’est la Grande Muraille. 

Serpentant à l’origine sur plus de 6 500 kilomètres, cette muraille incarne l’un des symboles les plus forts de la Chine. Pour comprendre l’origine de ce projet, il faut avant tout comprendre la personnalité de celui qui en a été l’instigateur. 

En effet, devenue un monument touristique, la Grande Muraille nous cache encore peut-être bien des secrets. 
 
 
L’instigateur de la Grande Muraille 
 
 
En 246 avant notre ère, le nouveau prince de la province de Qin est alors âgé de 13 ans. Malgré son jeune âge, il est déjà obsédé par la peur de la mort. Il ordonne donc la construction de son tombeau, l’incroyable mausolée qui contient une armée entière de terre cuite chargée de veiller sur l’empereur pour l’éternité.
Le tumulus de 115 m de haut dans lequel repose l’empereur n’a toujours pas été excavé. Pour se protéger des voleurs, l’empereur avait fait installer des pièges et des trappes équipées d’arbalètes.
 

Les archéologues essayent toujours de trouver un moyen d’entrer dans le tombeau. 
 
 
A ce moment là, il ne règne que sur un seul état. Il existe six autres états qui sont régulièrement en guerre les uns avec les autres. 

En 221 avant notre ère, le roi se lance dans de grandes conquêtes militaires et bientôt il a conquis tous les autres états « les Royaumes combattants ». Un empire est né. 
 
 
 
Qin Shi Huangdi "le tigre de Chine" . 
 
 
L’ancien roi Zheng de Qin prend un nouveau titre et fait preuve d’une ambition sans limite. Il se fait appeler Huangdi ; « Di » en chinois, signifie « empereur ou souverain » mais désigne également une puissante divinité astrale : un dieu étoile. 
 

Il y ajoute « Shi » qui signifie « premier ». 
 

L’Auguste souverain premier Qin Shi Huangdi prétendait réorganiser tout l’univers. 
 
 
Shi Huangdi a pour ainsi dire créé la Chine : 
  • Il a abolit la féodalité 
  • Il a créé un système bureaucratique 
  • Il a favorisé l’agriculture en faisant creuser des canaux d’irrigation 
  • Il a unifié les poids et les mesures 
  • Il a imposé une monnaie unique 
  • Il a unifié le système d’idéogrammes afin d’harmoniser l’écriture 
 
Parallèlement, il se montre impitoyable et cruel. Son ambition architecturale coûte chère et le peuple plie sous les impôts. Il est fortement critiqué par les savants et ne supporte pas les comparaisons avec ses prédécesseurs. En réponse à ces critiques, il fait brûler une grande quantité de livres de l’école confucéenne et fait enterrer vivants 460 lettrés. 
 
Au fil des années, il devient de plus en obsédé par l’immortalité. Il se fait conseiller par des mystiques qui pratiquent les sciences occultes. Parmi eux, il y a de nombreux charlatans qui lui prescrivent des élixirs.
Il prend régulièrement de l’arsenic et du mercure qui doivent lui apporter cette immortalité tant désirée.
Un jour, l’un de ses conseillers lui dit qu’il pourrait devenir immortel si personne ne le voyait. Il fait donc construire des corridors entre ses palais. Les 270 palais et pavillons sont reliés par des chaussées et des promenades couvertes.
 

On punit de mort quiconque révèle où se trouve l’empereur. 
 
L’origine de la Grande Muraille se trouve dans ce penchant pour l’occultisme. Un prophète lui donne un jour un avertissement qui le trouble énormément et qui le poussera à faire construire cette œuvre démesurée. 
 
 
La construction de la Grande Muraille 
 
 
La prophétie dit : 

« La dynastie Qin sera anéantie par un peuple ou un homme venant du nord ». A l’époque, les nomades du nord, les Xiongnu, faisaient de fréquentes razzias en Chine.
L’empereur envoie donc une armée pour assujettir ces nomades. Il s’approprie leurs terres et pour se protéger des peuples du nord, fait construire la Grande Muraille.
 
 
 
 
Vue aérienne de la Grande Muraille. By Steve Cadman 
 
 
La première Grande Muraille n’est pas celle que l’on connaît aujourd’hui. Le matériau premier était la terre. On l’a mélangeait avec du riz glutineux ce qui produisait une sorte de ciment. 

On testait le mur en envoyant des flèches. Si les flèches rebondissaient c’est que la muraille était solide.
En réalité, l’empereur s’est inspiré de murs déjà existants. Pour la partie centrale, il a rassemblé les morceaux érigés par les anciens rois de Zhao, de Yan et même de Qin. Ces murs avaient été construits pour lutter contre les nomades des steppes.
 

Mais, il a prolongé la Muraille vers l’est jusqu’à la mer, et vers l’ouest jusqu’à l’actuel Gansu. 
 
 
 
 
Grande muraille de Chine. By Jaaron 
 
 
Pour sa construction, on enrôlait de force des paysans, des bagnards, des conscrits. Sous le règne de Shi Huangdi, la construction dure pendant 10 ans.
Une population extrêmement nombreuse est déplacée à l’occasion de cette construction, dont la réalisation est confiée au terrible général Meng Tian.
Les Chinois disent que chaque pierre de la Grande Muraille a coûté une vie humaine.
Certaines parties du mur peuvent aller jusqu’à 8 m de haut pour 7 m de large. La muraille est entrecoupée de nombreuses tours de guet.
 
 
 
 
Tour de guet. By Smoking Permitted 
 
 
 
Nos connaissances sur l’aspect pratique de la construction restent en fait très limitées. On ne sait toujours pas comment les chinois s’y sont pris pour monter certaines grosses pierres le long des pentes extrêmement escarpées où la muraille a été construite. 
 
 
 
 
La Grande muraille de Chine est devenue un lieu très touristique. By Degree zero 
 
 
La sinistre prophétie qui est à l’origine de la construction se produira mais pas de la manière dont l’empereur l’avait craint. 

Devant sa cruauté, son fils aîné se rebella. Il le fit bannir. A la mort de l’empereur en 210 avant notre ère, à 48 ans, c’est le fils cadet Ershi Huangdi qui lui succède. 

Orgueilleux et impitoyable, il est rapidement détesté par le peuple. Quatre ans après, c’est la révolte et la dynastie Qin est détruite. 
 
 
 
 
Paysage montagneux de la Grande muraille de Chine. By Exfordy 
 
 
Les dynasties suivantes fortifient la Grande Muraille. Ils y voient sans doute un intérêt militaire. Pourtant, cette muraille s’est toujours montrée très inefficace en cas d’attaque. 
 
 
Un enjeu militaire inefficace 
 
En l’an 1279, la Grande Muraille n’arrête pas les Mongols. Ils établissent leur propre dynastie, celle des Yuan.
Jusqu’en l’an 1368, la Grande Muraille tombe dans l’oubli. Puis la dynastie des Ming chasse les Mongols.
Ce sont eux qui ont construit la plus grande partie de ce que l’on connaît aujourd’hui. Sous cette dynastie, il y avait jusqu’à un million de soldats sur la muraille.
 
 
 
 
 
La Grande muraille serpente au milieu des montagnes. By Mckay Savage 
 
 
Pourtant, les stratèges de l’époque devaient savoir que cette muraille n’arrêterait pas l’ennemi. C’est l’un des mystères que l’on n’a toujours pas élucidé. 

Aussi imposante soit-elle, elle n’a jamais empêché les incursions des Xiongnu (nomades du nord et de l’ouest). 
En 1644, l’histoire se répète. Les Mandchous envahissent la Chine sans problème. La dynastie mandchoue des Qing règnera jusqu’en 1911. 
 
 
 
 
La légende chinoise raconte que même de l’espace, on peut voir la Grande Muraille.. By Natchsmart 
 
 
Pendant la révolution culturelle, la Grande Muraille a subi de nombreux dégâts. Symbole du despotisme impérial, elle était honnie par le gouvernement et donc le peuple.
Elle n’est devenue un objet de fierté nationale qu’après la mort de Mao Tsé-toung. Elle a d’ailleurs été partiellement restaurée.
 
 
 
Les légendes de la Grande Muraille 
La légende chinoise raconte que même de l’espace, on peut voir la Grande Muraille. Beaucoup de gens le croient d’ailleurs. Il n’en est rien. 

Une autre légende, plus lugubre, prend sa source dans la réalité. Beaucoup de chinois croient que la muraille est hantée et l’appellent « le plus long cimetière de la Terre ». 

Il est vrai que des milliers de gens sont morts en s’épuisant à la tâche. On dit que leurs corps ont été ensevelis dans la muraille. 
 
 
 
 
Beaucoup de chinois croient que la muraille est hantée et l’appellent « le plus long cimetière de la Terre ». By Steve Cadman 
 
 
Pourquoi cette muraille a-t-elle été construite puis renforcée alors qu’elle avait montré ses limites comme moyen de défense ? 
 

Après tout, pourquoi construire un mur en haut d’une crête qui mesure déjà 300 m de haut ? 
Sa plus grande utilité a sans été de servir de moyen d’alerte en cas d’attaque. Les soldats pouvaient sans doute envoyer des signaux depuis les tours de guet. 
 
 
 
Pour la construction de la Grande Muraille, on enrôlait de force des paysans, des bagnards, des conscrits. By D'n'c 
 
 
Mais, peut-être doit-on chercher la réponse à cette construction au cœur des croyances mystiques chinoises.
Les chinois pensent que les esprits du mal voyagent en ligne droite. Si vous érigez un mur pour les arrêter, ils ne peuvent pas le contourner faute de pouvoir tourner.
 

Les nomades représentaient cet esprit maléfique qui venait du nord. 
 

Peut-être que l’empereur, très porté sur l’occultisme, a-t-il voulu éloigner les forces démoniaques annoncées par la prophétie ? 
 

Sa personnalité, particulièrement mégalomane, n’est sans doute pas étrangère à cette œuvre titanesque. On retrouve la même démesure que dans le tombeau. 

Cette Grande Muraille, à ses yeux, devait sans doute être à la mesure d’un dieu. 

Monuments - Chateau Gaillard -

Publié à 15:16 par acoeuretacris Tags : monument chateau gaillard
Monuments - Chateau Gaillard -
Dominant la vallée de la Seine aux Andelys (Eure), Château-Gaillard a été construit par Richard Cœur de Lion en 1197. 

Alors à la frontière du Vexin normand et du Vexin français, l’énorme forteresse va bientôt se trouver au centre du conflit franco-anglais. 

Ce château, aujourd’hui en ruine, illustre parfaitement la précarité des constructions humaines aussi redoutables soient-elles. 
 
La naissance de Château-Gaillard 
 
 
En 1197, Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, décide d’édifier une forteresse sur un promontoire escarpé qui domine toute la vallée de la Seine. 

Pour cela, il débourse plus de 10 000 livres, une véritable fortune. Il est vrai que la menace venue du royaume de France se fait de plus en plus pressante. 

En effet, Philippe Auguste a pris Gisors (1193), situé à une vingtaine de kilomètres et rien ne semble arrêter sa volonté de faire de son royaume un pays reconnu dans le monde entier. 
Le château est destiné à contrôler la vallée. En conséquence, il est construit sur un éperon qui domine un méandre du fleuve et complété par une fortification placée sur l’île. 
 
 
 
Un ouvrage militaire 
 
 
Château-Gaillard présente, pour l’époque, une architecture inédite. Il possède une bastille triangulaire, le Châtelet, qui assure une première défense sur le plateau, en avant-garde de la forteresse. Dans l’intervalle des deux murailles se trouvent la basse-cour, la chapelle, le puits et les communs. 
Dominant le fossé, la chapelle est percée de baies. L’énorme donjon ceinturé de contreforts atteint 8 mètres de diamètre intérieur et ses parois mesurent 4 mètres d’épaisseur.
Aujourd’hui, partiellement détruit, on peut tout de même se faire une idée de son agencement intérieur :
 
  • Salle ronde du rez-de-chaussée accessible depuis le premier étage 
  • Trois étages communiquant par des escaliers de bois 
 
 
Sur le flanc de la tour, se trouvent les appartements du commandant de la garnison. 
 
Initialement, le Châtelet était hérissé de cinq tours ; il n’en reste plus qu’une aujourd’hui. Le donjon lui-même était entouré d’une double enceinte. 
 
 
 
Les constructeurs ont donné une forme ondulée à la chemise de la tour, faisant ainsi disparaître les angles morts favorables à un assaut extérieur. 
 
Encore aujourd’hui, le site de Château-Gaillard est l’un des plus beaux de Normandie. 
 
Le siège de Château-Gaillard par Philippe Auguste 
 
Philippe Auguste installe le siège en 1203. Richard Cœur de Lion est mort et c’est son frère Jean Sans Terre qui lui a succédé. 

Ce dernier a conclut un traité de paix avec le roi de France le 22 mai 1200 (traité du Goulet). Cette paix est rompue en 1202 et Philippe Auguste attaque le duché de Normandie, il met le siège à Château-Gaillard avec six mille hommes le 10 août 1203. 
 
 
 
Reconstitution de Château-Gaillard 
 
Il existe deux versions du siège, l’une héroïque pour les Anglais, l’autre beaucoup moins : 
 
Première version : 
 
 
Quand le roi de France annexe la vallée, la population se réfugie dans le premier fossé qui sépare la bastille du corps principal. Mais, la garnison ne leur offre aucune protection et les chasse ou les laisse mourir de faim. 
Ce sort réservé à la population locale a été totalement inutile et n’a absolument pas fait reculer l’échéance fatale. 

Philippe Auguste fait combler le fossé par son armée en février 1204 annulant ainsi l’invulnérabilité de la forteresse. 

En effet, la force d’un château fort est de pouvoir, grâce à son fossé extérieur, tenir à distance l’assaillant. Sans ce fossé, l’ennemi n’a aucun mal à saper le pied de l’édifice. 
 
Les assaillants français peuvent alors créer d’énormes brèches dans la maçonnerie. 
La garnison du château était constituée de 180 mercenaires qui n’avaient aucune raison de mourir au combat. Elle se rendit donc sans gloire. 
 
 
Deuxième version : 
 
 
Philippe Auguste, après s’être emparé du château de l’île et du Petit-Andely, tente d’affamer la garnison et la population retranchées à l’intérieur. 

Roger de Lascy, chef de la garnison, repousse les attaques et éteint les incendies pendant sept mois. Il ne se rend qu’à cause de la famine après avoir vu périr les trois quarts de sa troupe. Les vieillards, femmes et enfants de Petit-Andely, qui avaient trouvé un refuge dans le château, en furent chassés. Les Français les repoussèrent. Tassés dans la deuxième enceinte, ils moururent de faim. 

Lassé de la résistance des soldats anglo-normands, Philippe Auguste finit par donner l’assaut après six mois de siège et s’empare successivement de tous les éléments de la forteresse. 
 
 
 
Rouen est prise en 1204, la Normandie est conquise et réintègre le domaine royal. 
 
Durant la guerre de Cent Ans, le château Gaillard subit plusieurs sièges. En 1417, il tombe aux mains des Anglais. 

La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc s’en empare en 1429. 

En 1430, la forteresse est de nouveau sous contrôle Anglais. 

En 1449, Charles VII en reprend possession. 
 
Pris par Philippe Auguste, Château-Gaillard est démantelé cinq siècles plus tard sur ordre d’Henri IV, puis de Richelieu. 
 
En 1852 les ruines du Château-Gaillard sont classées au titre des monuments historiques. 
 
Richard Cœur de Lion 
 
 
Troisième fils d’Aliénor et de Henri II, Richard ne rêve que de guerre et de grands exploits.
Il se révolte contre son père en 1173-1174, mais est battu.
 

A la mort de son frère Geoffroi, il devient héritier du trône, et roi en 1189. 

Il participe à la troisième croisade. Le roi de France, Philippe Auguste alors son allié contre Saladin, rembarque le premier pour l’Europe et en profite pour attaquer la Normandie. 
 
 
 
Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion reçoivent les les clés de la ville d'Acre lors de la troisième croisade (XIVe siècle, Bibliothèque Nationale, Paris) 
 
Richard Cœur de Lion se résigne donc à rentrer mais, capturé par le duc Léopold d’Autriche, il est livré à l’empereur Henri VI. 

Il est enfermé dans un donjon germanique. Pendant son incarcération, son frère Jean Sans Terre et le roi de France, s’emparent de ses domaines. 

Il n’est libéré qu’en février 1194 après avoir payé une forte rançon. 
 
Il retrouve son royaume mais doit à nouveau le quitter pour affronter Philippe Auguste. 
 
 
 
Sceau de Philippe Auguste (XIIe siècle, Archives Nationales, Paris) 
 
Il meurt en 1199 en tentant de prendre le château de Châlus, près de Limoges. Il n’aura finalement passé que quelques mois en Angleterre. 
 
C’est sous son règne que les romanciers du XIIIe siècle ont situé les exploits de Robin des Bois et ceux d’Ivanhoé. 

Monuments - La cathédrale de Chartres -

Publié à 14:57 par acoeuretacris Tags : monument cathédrale de chartres
Monuments - La cathédrale de Chartres  -
Magnifique forêt de colonnes de pierres, teintée à l’intérieur par de riches vitraux, Notre-Dame de Chartres est un monument historique majeur. 

Cependant, la cathédrale de Chartres présente encore bien des aspects mystérieux. En effet, certaines particularités semblent bien étranges pour une église chrétienne. 
 
L’origine de la cathédrale de Chartres 
 
 
Bien avant l’installation des chrétiens sur le site, celui-ci est déjà vénéré par les Gaulois. Le nom même de Chartres a, semble t-il, une origine culturelle car il pourrait provenir soit de « carns », nom donné aux autels de pierre utilisés par les druides, soit de « carnut-Is » qui signifie « lieu sacré des Carnutes », du nom des Gaulois habitant la région lors de la conquête romaine. 
Avant la première église, le site est occupé par un temple païen dans lequel s’ouvre un puit sacré d’environ 33 m de profondeur. 

La légende affirme que c’est dans ce puits, dit « des Saints-Forts », qu’ont été précipités les premiers martyrs chrétiens du lieu. 
 
Incendies et reconstructions 
 
 
En 1020, un premier incendie détruit la cathédrale. L’évêque Fulbert fait rebâtir le puits qui se trouve dans la crypte.
Par la suite, la crypte devient un lieu de prières à une Vierge noire nommée Notre-Dame-de-Sous-Terre.
Les malades affluent en espérant recouvrer la santé. On attribue des pouvoirs miraculeux à l’eau du puits.
 
Les autorités ecclésiastiques font cesser ces pratiques qu’elles jugent superstitieuses. Le puits est muré en 1654. 
En 1134, un nouvel incendie ravage la cathédrale. Les travaux reprennent pourtant. En 1144-1145, le portail royal est édifié dont les statues constituent un chef-d’œuvre de sculpture. 
 
 
 
La voûte de la cathédrale 
 
Mais, un troisième incendie éclate en 1194. Tout est alors entièrement détruit, sauf la façade et le portail royal.
Au milieu des décombres, on retrouve, intacte, une relique précieuse : le fragment de la chemise de la Vierge.
 
 
 
Encore une fois, les travaux reprennent. En moins de 30 ans, sous la conduite d’un homme dont on ignore le nom, le gros œuvre est achevé. 
 

Dès 1220, la nef et le chœur peuvent être utilisés pour les messes. 
 
 
 
Photo Cathédrale de Chartres 
 
C’est un véritable exploit étant donné l’ampleur des travaux et le résultat obtenu. 40 ans plus tard, l’édifice, complètement achevé, est dédié à Maris, patronne de Chartres, en présence de Saint Louis. 
 
Un livre ouvert pour l’éternité 
 
 
La cathédrale de Chartres est bien sûr un lieu de culte mais, elle se veut aussi, comme la plupart des églises médiévales, un catéchisme en images pour les illettrés. 
Ses statues, ses bas-reliefs, ses 2 600 m² de vitraux décorés offrent un résumé des conceptions théologiques de l’époque. 
 
 
 
Ci-dessous. Détail du portail royal. Au Moyen Age, les arts libéraux forment sept disciplines: grammaire, rhétorique et dialectique forment le trivium. Arithmétique, géométrie, astronomie et musique forment le quadrivium. Au dessus, la mère de tous les arts: la philosophie. Sur cette sculpture, on peut voir la représentation de la musique et de la grammaire. 
 
 
On peut y lire l’histoire du monde et de l’humanité selon les Livres saints. On peut également y découvrir les principaux évènements qui se sont déroulés entre la création de l’Univers (Genèse) et l’avènement du Christ (Nouveau Testament). 
 
 
Chartres est un livre de pierre destiné à instruire les pèlerins. 
 
 
 
Statues-Colonnes du Portail Royal 
 
Les vitraux de la cathédrale 
 
 
L’église développe une surface de 2 000 m² de vitraux qui sont considérés comme les plus beaux du monde.
Ils ont été réalisés dans la première moitié du 13e siècle. Sur les 177 verrières initiales, il en reste aujourd’hui 146.
 
 

Elles offrent une iconographie presque complète des deux testaments, des travaux et des saisons. Les plus belles pièces sont consacrées à Marie dont notamment la Vierge au sein nu de la nef centrale. 
 
 
 
Représentation de la vie sociale. Vitrail de Saint Jacques le Majeur: le marchand de fourrure 
 
Les vitraux ont été financés par des dons et répartis en fonction de la hiérarchie sociale des donateurs.
La noblesse et le clergé occupent les places d’honneur. Cependant, de nombreux travailleurs manuels sont représentés. Les vitraux constituent donc une véritable encyclopédie de l’artisanat de cette époque.
 
 
 
 
On ne sait pas exactement comment les artisans ont obtenu les admirables couleurs des plus belles verrières. Les couleurs sont rares et le résultat vraiment saisissant. 
 
 
 
Le décor insolite de Chartres 
 
 
Tout d’abord, l’orientation de la cathédrale est insolite. Elle est dirigée vers le nord-est alors que la plupart des églises sont tournées vers l’est c’est-à-dire vers la Palestine, berceau du christianisme. 
Cependant, cette anomalie peut s’expliquer par la nécessité de prendre appui sur les bases enterrées de l’ancien temple païen. 
 
Le décor de la cathédrale présente des particularités étranges pour une église chrétienne. 
Un peu partout dans l’église, on peut voir des symboles tels que des poissons ou des visages, gravés au burin dans les pierres. 

Quelques thèmes chrétiens pourtant fondamentaux sont totalement absents. Par exemple, on ne trouve nulle part de représentation de la Crucifixion. 
 
Par ailleurs, des thèmes astrologiques sont traités dans le décor de la cathédrale : les signes du zodiaque encadrent la grande scène de l’Ascension au tympan de la porte nord. 
 
Enfin, l’élément le plus énigmatique est certainement le labyrinthe. C’est un dessin incrusté dans le sol de la nef, constitué par onze anneaux de dalles noires qui s’enroulent pour former un parcours de plus de 260 m de long. 
 
 
 
Ce « chemin » conduit jusqu’au cœur du labyrinthe, jadis marqué par une plaque de cuivre gravée du combat mythique de Thésée et du Minotaure.
C’est tout de même un bien étrange motif, vous en conviendrez, pour une cathédrale.
 
 
Repères historiques 
  • 1189 : Troisième croisade menée par Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion et Frédéric Barberousse 
  • 1191 : Reprise de Saint-Jean-d’Acre 
  • 1194 : Conflit entre Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste 
  • 1195 : Ouverture du chantier de la cathédrale de Chartres, après la destruction de l’ancienne église romane par l’incendie de 1194.  

Monuments - La Tour de Londres -

Publié à 13:35 par acoeuretacris Tags : monument tour de londres

Son histoire. Ses fantômes

La domination normande fit de Londres une vraie capitale. Vers 1078, Guillaume le Conquérant éleva la « Tour blanche », à la fois forteresse et résidence, qui forme encore le noyau de la célèbre Tour de Londres « Tower of London ».

La Tour de Londres est associée à l’histoire de l’Angleterre. Cette forteresse a également été le théâtre d’exécutions capitales et de scènes d’horreur.

Les fantômes de la Tour de Londres font partie du folklore britannique au même titre que les nombreux châteaux hantés du pays.

De nombreuses apparitions spectrales ont été signalées dont notamment celle d’Anne Boleyn.


L’histoire de la Tour de Londres

Après la conquête de l’Angleterre par les Normands en 1066, Guillaume le Conquérant décida de s’établir à Londres et d’en renforcer les défenses par trois tours dont l’une fut édifiée en bois à partir de 1067.
En 1078, Guillaume Ier décide de construire, en pierre, un palais qui serait aussi une forteresse commandant le cours de la Tamise.



Une partie de la Tour de Londres. By Ishortman

La Tour blanche (White Tower) commencée en 1078 sera finie 20 ans après. Cette tour prit le nom de « Tour blanche » en 1241 après qu’Henri III l’eut fait blanchir à la chaux.

Sous Richard Cœur de Lion, des douves sont creusées et une première enceinte s’élève dominée par la tour de la Cloche (Bell tower).



Water Lane et Bell Tower. By Wallyg

Au 13e siècle, Henri III continue les fortifications. C’est son fils, Edouard Ier qui termine la première enceinte avec la tour Beauchamp.

Jusqu’au 16e siècle, la Tour de Londres est embellie et renforcée.



White Tower. By Wallyg

Au 17e siècle, le palais médiéval est détruit mais la Tour et les enceintes subsistent. Le dernier souverain à y avoir résidé est Jacques Ier.

La tour a été ouverte au public à l’époque victorienne.



La Grande Chambre aurait été celle d'Edouard Ier. Elle a été minutieusement reconstituée au sein de la tour st-Thomas. By Wallyg

La Tour de Londres a eut diverses fonctions au cours de son histoire : garnison et arsenal, Hôtel de la Monnaie, Ménagerie royale, Armurerie royale…



By Alun Salt

En 1971, les joyaux de la Couronne ont été transférés dans l’ancienne caserne Waterloo, renommée la Maison des Joyaux (Jewel House).



Jewel House. By Wallyg

Parmi les nombreux joyaux, la couronne de la reine mère Elisabeth, porte le célèbre Koh-I-Noor (Montagne de Lumière).

Ce diamant à l’origine pesait 1 000 carats. Retaillé à 108 carats, ce diamant aurait un pouvoir maléfique sur les hommes, et bénéfique sur les femmes qui le possèdent.



On y découvre également le plus gros diamant du monde (530 carats) : l’Etoile d’Afrique.

Tower bridge (pont de la Tour) a été construit entre 1886 et 1894. Long de 805 mètres, ce pont relie les rives de la Tamise.



Tower Bridge. By Wallyg

La caserne de Waterloo, où se trouvent actuellement les bijoux de la famille royale, était utilisée comme base pour le 1er Bataillon des Fusiliers Royaux (régiment de la ville de Londres) jusqu'aux années 1950.

Les prisonniers illustres de la Tour de Londres

Prison d’Etat jusqu’au 19e siècle et durant les deux guerres mondiales, la forteresse a vu passer de nombreux prisonniers illustres.

En 1356-1360 : le roi de France, Jean le Bon

En 1415, le père du futur Louis XII, Charles d’Orléans passe 12 longues années dans cette Tour

En 1466 et 1471, Henri VI, mari de Marguerite d’Anjou y subit les brutalités de ses gardiens. Il sera finalement étranglé sous l’ordre du duc d’York qui se fera couronner sous le nom d’Edouard IV

En 1477, le duc de Clarence est exécuté

En 1483, les enfants d’Edouard IV sont étouffés sur ordres de leur Oncle Richard III qui voulait s’approprier la couronne

En 1536, Anne Boleyn, 2e épouse d’Henri VIII, a la tête tranchée puis c’est au tour de Catherine Howard, sa 5e épouse de subir le même sort, toutes les deux pour adultère



Armure du roi Henri VIII. By Wallyg

En 1554, Jane Grey, usurpatrice du trône de Marie Tudor est décapitée à l’âge de 17 ans

En 1601, Robert Devereux, comte d'Essex est décapité

En 1941, Rudolf Hess sera l’un des derniers prisonniers de la Tour mais son séjour y fut très court




Catherine Howard

Pendant la Seconde Guerre mondiale, onze espions allemands y furent fusillés.

Près de la chapelle, Tower green « la pelouse » était le site des exécutions. C’est un espace limité par des chaînes qui marque l’endroit où se trouvait le billot, renouvelé pour chaque condamnation.



"La Pelouse" . By Diamond Geezer

C’est au premier étage de la Tour sanglante « Bloody Tower » qu’auraient été assassinés les enfants d’Edouard IV.

Les Beefeaters

La forteresse a toujours été placée sous la vigilance d’une quarantaine de « Yeoman Warders ».

Jadis recrutés parmi les petits propriétaires terriens (yeomen) et aujourd’hui parmi les vétérans de l’armée.
Les « Yeomen », armés d’une hallebarde, portent encore l’uniforme Tudor à chapeau rond et le costume bleu ou rouge pour les cérémonies.



By David Dennis

On les appelle « Beefeaters » (mangeurs de bœuf) mais ce nom dériverait en fait du vieux français « buffetier » (gardien du buffet royal).

Les corbeaux de la Tour de Londres

Depuis Charles II, 6 corbeaux se trouvent en permanence à la Tour et deux autres sont mis en réserve.
Pour les empêcher de s’envoler, le Maître des Corbeaux leur coupe quelques plumes pour les empêcher d'aller très loin.

Chacun d’entre eux est identifié par une bague de couleur. Le plus vieux résident, Jim Crow, a atteint l’âge canonique de 44 ans. Très bien nourris et manquant d'exercice, leur taille est impressionnante.



By Wallyg

Certains corbeaux sont renvoyés pour comportement inacceptable. Ainsi, Corbeau George, a été envoyé au Welsh Mountain Zoo car il avait la mauvaise habitude de se percher sur les antennes de télévision.

La légende raconte que si les corbeaux restent près de la tour, l'Angleterre sera protégée de toute invasion.

Les fantômes de la Tour de Londres

Décapitée sous l’accusation d’adultère, en 1536, Anne Boleyn est la première victime du roi Henri VIII qui inspira la légende de Barbe-Bleue.

Après l’exécution, la dépouille est enterrée à la hâte dans la Chapelle Saint-Pierre, à la Tour de Londres.



Anne Boleyn


Dès lors et pendant des siècles, son spectre apparaît à intervalles réguliers. Sa dernière apparition remonte à 1933.

En 1864, un garde est retrouvé inconscient. Accusé de s’être endormi, il comparaît devant le tribunal militaire. Il raconte alors l’histoire suivante :

« A l’aube, j’ai vu sortir du brouillard une silhouette blanche. Un bonnet la surmontait, sans tête en dessous, et elle se dirigeait vers moi. Après avoir fait les sommations d’usage, je me suis approché mais quand la baïonnette a traversé la forme, un éclair s’est propagé le long du canon et j’ai été assommé sous le choc ».

Cela aurait pu passer pour une bonne excuse mais deux autres soldats ainsi qu’un officier ont confirmé avoir vu la silhouette par une fenêtre.

Le tribunal a relaxé l’accusé.



Porte de la Tour sanglante. By Wallyg


D’autres condamnées ont été aperçues se promenant sur les remparts, longeant les corridors et traversant les murs.

C’est le cas de Margaret, comtesse de Salisbury, exécutée en 1541 à 70 ans dans des conditions atroces.
En effet, le bourreau dut s’y reprendre à trois fois pour la décapiter.



Traitor's Gate. Cette porte prit son nom de "porte des Traîtres" quand elle fut utilisée comme accès pour introduire les prisonniers d'Etat. By Wallyg

Un autre spectre illustre est celui du grand explorateur sir Walter Raleigh qui y a été décapité



Sir Walter Raleigh


Enfin, les deux enfants d’Edouard IV se promèneraient aussi quelquefois dans les couloirs, vêtus de robes blanches et se tenant par la main.

Pour les sceptiques, les apparitions n’ont de réalité que pour ceux qui les voient. Pour les parapsychologues, une minorité de témoignages résisteraient à toute tentative d’explication rationnelle.



La Tour Sanglante. By Wallyg

Pour certains, le spectre est la manifestation de l’esprit d’un mort ; pour d’autres, il est le produit de l’esprit du médium ou du témoin.

Curieusement, la Tour blanche n’a jamais hanté. La tradition veut qu’au début de sa construction, il y ait été pratiqué un sacrifice animal destiné à éloigner les esprits malfaisants.

Or, au cours des travaux effectués au 19e siècle, des ouvriers ont découvert à l’intérieur d’un des murs le squelette d’un chat.

Monuments - Cathédrale de la Major (Marseille)

Publié à 15:07 par acoeuretacris Tags : monument cathédrale de la major
Monuments - Cathédrale de la Major (Marseille)

La cathédrale de la Major se dresse sur une esplanade, un peu à l'écart du centre-ville, entre le Vieux-Port et le nouveauport de commerce, à proximité du quartier de la Joliette, du Fort Saint-Jean et du futur Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, que l'État a décidé de créer dans la deuxième ville de France, et que construira Rudy Ricciotti. Son architecture est grandiose, sa décoration intérieure, en marbre et porphyre, lui donne un aspect particulier pour un édifice religieux.

Elle a été érigée en basilique mineure par Léon XIII le 24 Janvier 1896.

Depuis le Vè siècle plusieurs édifices religieux se sont succédés à cet emplacement.

La cathédrale, dite de « la nouvelle Major » s’élève à l'ouest des vestiges de l’église romane dite de « la vieille Major ». Mais les destructions et les fondations nécessaires à l’implantation de la nouvelle cathédrale ont par ailleurs révélé l’existence d’une troisième église paléochrétienne et d’un baptistère établis sur le même site : ainsi peut-on parler des cathédrales de Sainte-Marie-Majeure dite la Major.

 

L'actuelle église de la Major est l'ancienne cathédrale de Marseille. C'est la plus ancienne église de Marseille. Érigée à l'origine au IVè siècle, elle a été reconstruite aux XIè et XII siècles, à l'emplacement de l'ancienne cathédrale, détruite par les Sarrasins en 923. Agrandie au XVIIè siècle, elle ne présente plus qu'une seule travée. Le chœur date du XIIè siècle, l'abside de la fin du VIè.

Construite en pierre rose de La Couronne, selon un plan en croix latine, c'est un très bel exemple d'architecture romane provençale. Elle comprend un chœur à abside, avec absidioles et des bas-côtés. Elle est voûtée en berceau, avec une coupole octogonale sur la croisée de transept et une demi-coupole sur l'abside heptagonale. Le clocher n'a été édifié qu'au XIVe siècle. Entre le XVe et le XVIIIe siècle, une travée est rajoutée, avec une travée transversale sur la face nord.

Le décor de l'ancienne cathédrale est composé essentiellement de l'autel de saint Lazare, (XVe siècle), en marbre de Carrare sculpté de 1475 à 1481 par Franjo Vranjanin, dit Francesco Laurana, sculpteur croate de l'école italienne. Il est situé dans le croisillon nord du transept, qui présente une arcature jumelée de style Renaissance, une des premières manifestations de ce mouvement en France. Dans la chapelle Saint-Sérénus, on trouve, outre l'autel-reliquaire de Saint-Sérénus en marbre (XIIIe siècle), un bas-relief en faïence d'une déposition de croix - « La mise au tombeau » - attribué à l'atelier du sculpteur italien Luca Della Robbia (fin XVe-début XVIe siècle).

La destruction de l'ancienne cathédrale de la Major, qui s'étendait jusqu'au bord de mer, fut décidée en 1852, pour permettre la construction de la nouvelle cathédrale. Mais, les protestations en 1853 de la Société française pour la conservation des monuments et la pression de l'opinion populaire ont permis de la sauver de la destruction totale et de conserver ce qui en subsistait après le début des travaux : le chœur et une travée. Elle s'est donc trouvée amputée de deux travées. Elle a été déclassée en église paroissiale lors de la construction de la nouvelle cathédrale, et est restée affectée au culte jusque dans les années cinquante. Elle est actuellement fermée pour restauration.

Elle avait été classée « Monument historique » en 1840, mais cela ne lui a pas épargné les déboires que l'on vient d'évoquer.

 

Sainte-Marie-Majeure (souvent appelée « la Major ») est la seule cathédrale édifiée en France, où l'on n'en avait pas construit depuis deux siècles, au XIXe siècle. Construite entre 1852 et 1893, elle est considérée comme l’une des plus grandes cathédrales bâtie dans ce pays depuis le Moyen Âge. Ses dimensions, comparables à celle de la basilique Saint-Pierre de Rome, devaient, selon la conception de l’époque, être dignes de l’importance de la deuxième ville et du premier port de France, « porte de l’Orient » ; elles lui permettent d'accueillir 3 000 personnes. Sa construction a nécessité une amputation importante - deux travées - de l’ancienne cathédrale Notre-Dame (l’ancienne Major).

Décidée par Mgr Eugène de Mazenod, qui sollicita les autorités, comme il se doit en régime concordataire, la construction d’une nouvelle cathédrale fut entreprise en 1852. C’est le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte qui en posa la première pierre le 26 septembre 1852. Ses architectes successifs accordèrent une large part à l’historicisme. Avec son appareillage de pierres alternativement vertes et blanches, cet édifice d’inspiration byzantine (emploi de la mosaïque, des coupoles) juxtapose des éléments romans et gothiques.

Le plan en croix latine a été conçu par Léon Vaudoyer dans le style romano-byzantin déjà expérimenté à Notre-Dame de la Garde. Mais ici, c’est dans des dimensions d’une autre importance que l’architecte va exercer son art. La présence simultanée de clochers et de coupoles est due à la volonté de l' architecte de faire référence à l'Occident et à l'Orient, sur le modèle de Notre-Dame des Doms à Avignon. Mais, ses dômes et ses coupoles rappellent ceux des églises d'Istanbul.

Structurée comme un édifice tripartite composé d’un portique monumental encadré de deux tours, d’une nef imposante et d’un massif groupant les sanctuaires, la cathédrale forme un ensemble architectural extraordinaire, qui n’a pas eu d’équivalent dans tout le XIXe siècle. La construction aura duré 40 ans et, même de nos jours, les revêtements prévus pour les voûtes et les coupoles n’ont pas tous été achevés.

Les matériaux utilisés pour la construction de cette cathédrale de style byzantin sont très variés : pierre verte de Florence, marbre blanc de Carrare, pierres de Calissane et du Gard, onyx d'Italie et de Tunisie, mosaïques de Venise.

Léon Vaudoyer décède en 1872. L'architecte nîmois Jacques Henri Esperandieu, collaborateur de Léon Vaudoyer, lui succède et mène à bien la pose des charpentes métalliques et la réalisation des coupoles. Il décède à son tour en 1874.

C’est Henri Antoine Révoil qui achèvera la construction, s’attachant plus particulièrement à la décoration : mosaïques, sculptures, bronze, en compagnie des inspecteurs Errard, Mouren et Joly. La décoration intérieure est somptueuse, en marbre et prophyre, inspirée par le style byzantin. Les coupoles et les balustrades sont décorées avec des éléments empruntées aux cathédrales de Luques et de Sienne. La nouveauté du décor tient surtout à l'importance des cycles de mosaïque.

Il remettra la cathédrale à Mgr Jean-Louis Robert le 30 novembre 1893. Celle-ci sera érigée en basilique mineure le 24 janvier 1896 par le pape Léon XIII, et consacrée le 6 mai 1897.

 

La cathédrale de la Major a une longueur de 142 mètres ; les tours du portique ont 60 mètres de haut ; la nef s’élève à 20 mètres ; la coupole centrale culmine à 70 mètres pour un diamètre de 17,70 mètres, ce qui en fait la sixième du monde. Le chœur est ceint d’un très long déambulatoire bordé de chapelles rayonnantes.

 

Le Portique

 

Les façades extérieures et les différentes hauteurs des couvrements traduisent très bien, par leurs divisions, les divers volumes intérieurs, encore soulignés par la présence de tourelles qui font fonction de séparation pour chaque partie de l'édifice. Les façades extérieures et intérieures sont traitées en bandes avec alternance de polychromie : pierre de Cassis et marbre vert de Florence pour l' extérieur, couleurs chaudes à l'intérieur. Cette utilisation de pierres et de marbres de différentes couleur la rendent unique, mais pas nécéssairement classique.

La façade extérieure est flanquée de deux tours surmontées de dômes. Surplombant la voûte du porche, qui la précède, court une galerie en architrave reliant les deux tours. Sous les arcades, on peut voir une rangée de sept hautes statues représentant Le Christ au centre entouré des apôtres Pierre et Paul, ainsi que Lazare - qui aurait été, selon la légende, le premier évêque de Marseille - et ses compagnons (sa sœur Marthe, Maximin, Marie-Madeleine), saints légendaires de Provence. Sur le parvis s’élève la statue de Monseigneur de Belsunce, qui s’illustra durant la dernière grande épidémie de peste que connut la France, la peste de 1720.

La voûte du porche est revêtue de mosaïque bleue et or inspirée du mausolée de Galla Placidia à Ravenne. Les faces internes de ce porche sont occupées par les statues monumentales des saints évêques de Marseille des premiers temps, groupés par trois.

Le tympan, surmontant la triple arcature de l’archivolte, porte une rosace en son centre accompagnée de la stylisation, en mosaïque, des cités de Jérusalem et de Bethléem. Aux tympans des portes sont sculptés en marbre, au centre : Le couronnement de la Vierge par Guillaume ; à l’est : Le symbole de la Résurrection ; à l’ouest, L’agneau mystique et La fontaine de vie par Brémond.

 

La Nef

 

Trois énormes travées constituent la nef principale. Elle est couverte par voûtes d'arêtes, la croisée de transept et le chœur par cinq coupoles, sur trompe pour la première avec tambour octogonal ouvert de baies plein-cintre géminées, les autres sur pendentifs. L’élévation est rythmée par de très nombreuses colonnes de marbre. Bâties sur des piles où la pierre et le marbre alternent leurs tons rouge et ocre clair, elles sont éclairées par groupe de trois fenêtres hautes cintrées aux vitraux à décor non figuratif. Les nefs latérales, percées dans l’épaisseur des piles, portent les tribunes soutenues d’une triple arcature reposant sur des colonnes monolithes en porphyre à chapiteaux de marbre sculptés de feuillage. Les balustrades en marbre supportent des candélabres de bronze. Le pavement en mosaïque multicolore de l’école vénitienne est remarquable par l’originalité de ses dessins. On peut admirer, dans la troisième travée, le groupe sculpté par Auguste Carli représentant Véronique essuyant la face de Jésus tombé à terre.

 

Le Transept

 

Long de 50 mètres, formant les bras de la croix, le transept donne accès par des gradins, au déambulatoire qui entoure le chœur en le séparant des deux grandes chapelles latérales. En son centre, à la croisée, les quatre arcs monumentaux supportent la coupole centrale montée sur pendentifs passant ainsi du plan carré à l’octogone ; Les murs des huit côtés sont éclairés par huit fenêtres géminées en plein cintre et placées dans des arcades encadrées de colonnes à chapiteaux sculptés surmontés d'une rosace dispensant ainsi la lumière à 60 mètres de hauteur.

À chaque bras du transept, une coupole de moindre importance accompagne l’entrée de chaque chapelle latérale. Aux quatre angles formés par chaque énorme pile, sont placées les statues monumentales des quatre évangélistes dûes au sculpteur marseillais Louis Botinelly.

 

Les Sanctuaires

 

Sept marches font passer du transept aux sanctuaires. Au centre, l’autel majeur en marbre de Carrare, décoré de mosaïques d’Henri Antoine Révoil est abrité sous un ciborium au dôme de bronze soutenu par quatre colonnes d’onyx de Tunis, don du marbrier et sculpteur Jules Cantini. L’autel est placé sous la cour médiane qui éclaire le presbyterium, meublé des stalles et de l’orgue.

De chaque côté, sur la gauche, on accède à la chapelle du Chapitre dédiée au Sacré-Coeur, et à droite, à la chapelle Saint-Lazare dévolue au culte dominical pour les fidèles du quartier.

 

Le Déambulatoire

 

Il contourne le sanctuaire et dessert six chapelles absidiales dont deux ont reçu leur revêtement de mosaïque et leur décoration de marbres polychromes. Il donne accès en son milieu à la chapelle axiale qui forme à elle seule comme un édifice autonome, avec son narthex, sa nef et son abside surmontée de sa coupole sur trompes ornées de bustes d’ange. Primitivement dédiée à la Vierge, cette chapelle recueille actuellement le tombeau de saint Eugène de Mazenod (1837-1861), évêque de Marseille et fondateur des Oblats de Marie-Immaculée, missionnaires présents dans les cinq parties du monde, canonisé par le pape Jean-Paul II le 3 décembre 1995.

La cathédrale Sainte Marie Majeure, seule église de cette ampleur construite en France au XIXe siècle, a été conçue en référence aux origines de la ville, fondée par des Grecs de Phocée en Asie mineure en 600 av. J.-C., et à son statut de « Porte de l’Orient », conféré par son activité portuaire, alors en plein essor.

Elle a été classée « Monument historique » dès le 9 août 1906.

Les travaux entrepris dans le cadre du Projet Euroméditerranée visent à la remettre en valeur : grâce à la liaison souterraine depuis le tunnel Prado-Carénage jusqu'à l'autoroute du littoral, la circulation de transit sera supprimée en surface et permettra de créer une esplanade et un espace public de qualité, qui seront redessinés par Bruno Fortier.

 

Procession du 15 août

 

Chaque année, dans la cathédrale de la Major, on peut assister à l'accomplissement d'une tradition populaire très forte, rapportée du Sud de l'Italie. Pour la fête de l'Assomption, le 15 août, les Marseillais célèbrent avec ferveur et dévotion la Procession à la Madone. La Vierge dorée sort de la Major pour partir en procession, portée par un groupe d'hommes, dans les vieilles rues du quartier du Panier, tout proche, au milieu d'une foule de fidèles, qui l'accompagnent jusqu'à son retour. Des chapelets et des messages sont accrochés sur les bras de la Vierge de la Major, les enfants lui sont présentés, les mouchoirs effleurent son manteau doré (et sont conservés jusqu'au 15 août suivant, car c'est un gage de protection).