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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Athènes, la ville d'où est né l'embryon démocratique en Europe, porte le nom d' Athena, déesse de la sagesse et protectrice de la cité. A la suite des victoires contre les Perses pendant les guerres médiques où les armées " barbares " sont battues à Marathon puis Salamine, la ville va jouir d'une puissance et d'un prestige pendant le Ve siècle. A la tête d'une coalition de cité grecques, insulaires ou continentale, Athènes domine.
C'est dans ce contexte que va s'ériger sur un promontoire rocheux, l'Acropole, un ensemble de douze monuments témoignant de la puissance de la ville. Sur les ruines d'un palais Mycénien et d'un sanctuaire grec des VIIe et VIe siècles, Périclès, qui dirigera la ville pendant trente années, fait bâtir ce centre religieux à partir de 447. Parmi les douze monuments, le Parthénon est de loin le plus célèbre.
Selon les habitants, la victoire contre les Perses est due à Athena. Quoi de plus normal que de manifester sa reconnaissance par la construction d'un temple dédié à la déesse. Le Parthénon s'érige donc en symbole de la puissance d'une civilisation sur l'envahisseur barbare.
Le monument est remarquable sur bien des éléments. Le nombre de corps de métiers utiles à sa réalisation ne se résume pas aux architectes. Derrière eux il faut voir les sculpteurs, menuisiers, peintres, fondeurs de toute la Grèce dont les plus célèbres, le sculpteur Phidias ou l'architecte Ictinos sont les maîtres d'œuvre. Remarquable encore par l'ingéniosité que les Grecs ont manifester pour amener les blocs de marbre un à un en haut de ce promontoire. Remarquable également sur le plan artistique : construit dans un style dorique pour les colonnades extérieures, le style ionique est également présent, à l'intérieur, ce qui fait de l'édifice l'un des rares à adopter les deux styles grecs. Sa longueur modeste, 70 mètres, tranche avec une largeur exceptionnelle qui permet à la façade d'aligner huit colonnes de plus de dix mètres de haut alors que le chiffre habituel était de six.
En hauteur une frise, dont il reste peu, marque l'opposition nette entre le triomphe de l'ordre incarné par les Dieux contre le chaos représenté par les Centaures. A l'intérieur, une statue d'Athena trônait au centre entourée d'une colonnade. Derrière elle une autre salle servait à déposer les riches offrandes laissées à la déesse. Une autre frise intérieure, réalisée par Phidias, raconte sur 160 mètres une procession d'Athéniens rendant hommage à leur divinité tutélaire : les Panathénées (fête d'Athéna célébrée tout les quatre ans).
Les travaux s'achèvent en 432 et le Parthénon garda longtemps une fonction religieuse que ce soit sous domination grecque, romaine puis Byzantine puisque l'édifice devient une Eglise dédiée à la Vierge au VIe siècle. Plus tard, en 1687, lors de la guerre contre les Turcs, ces derniers ont entreposé de la poudre dans l'édifice. Une canonnade vénitienne provoqua une explosion qui détruit tout le centre du Parthénon. Celui-ci devient une mosquée jusqu'en 1749 avec l'adjonction d'un minaret. Au début du XIXe siècle, Lord Elgin dépèce le Parthénon de la majorité de sa décoration sculptée pour l'envoyer à Londres. Aujourd'hui, il faut aller au Louvre, au musée d'Athénes et au British Museum si l'on veut voir l'ensemble restant de la décoration des frises et frontons de l'un des plus beaux édifices antiques.
La statue de la Liberté de Bartholdi dans les ateliers Gaget-Gauthier, rue de Chazelles, par Victor DARGAUD, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.
L'histoire de la statue de la Liberté commence en août 1834, à Colmar, en Alsace. En effet, c’est à cette date que naquit Frédéric Auguste Bartholdi, fils de Jean Charles Bartholdi, conseiller de préfecture.
Agé de deux ans à la mort de son père, le jeune Auguste et son frère aîné furent élevés par leur mère, Augusta Charlotte. Cette dernière décida alors de quitter Colmar peu de temps après la mort de son époux afin de se rendre à Paris.
Après avoir étudié au lycée Louis le Grand à Paris, Auguste décida d’étudier l’architecture en rentrant à l’Ecole nationale supérieure des beaux arts en 1852.
Le jeune Bartholdi y fréquenta ainsi les cours d’Ary Scheffer, un célèbre peintre français d’origine hollandaise. Ce dernier, proche de la famille royale, fut ainsi mis sur la sellette en 1852, suite à l’instauration de la II° République et l’avènement au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte, neveu (et petit fils.) de l’Empereur Napoléon I°.
Bartholdi, âgé de 18 ans, décida de participa à un concours destiné à la création d’un phare. Cependant, bien que ne remportant pas l’épreuve, le jeune Auguste se vit commander une statue du général Jean Rapp, héros napoléonien de Colmar[1].
Montrant ses ébauches à son ami Jean Léon Gérôme, peintre et sculpteur français, les deux jeunes hommes firent sensation lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1855 : Bartholdi avec sa statue du général Rapp, Gérôme avec sa peinture Le siècle d’auguste et la naissance de Jésus Christ.
Afin de célébrer ce succès, les deux vainqueurs décidèrent de faire un voyage en Egypte. Le jeune Bartholdi fut très impressionné par l’art monumental légué par l’ancienne civilisation égyptienne.
De retour à paris, Auguste assista à l’inauguration de la statue du général Rapp à Colmar.
Mais le jeune homme ne resta pas longtemps dans sa ville natale, devant partir précipitamment pour Bordeaux afin de participer à un concours pour le projet d’une fontaine.
Bartholdi, recevant le premier prix à Bordeaux[2], reçut alors la visite des édiles de Colmar. Ces derniers lui confièrent alors la tâche de construire une statue d’Armand Bruat, un amiral français né à Colmar, commandant en chef de la flotte française pendant la guerre de Crimée[3].
En 1864, Bartholdi fut félicité par Napoléon III pour avoir érigé cette statue, recevant la Légion d’Honneur.
La réputation du jeune sculpteur lui valut de nombreuses commandes. Ainsi, Bartholdi reçut la visite d’Edouard de Laboulaye, juriste et homme politique français.
Combattant la politique autoritaire du II° Empire, Laboulaye était un homme attentif à la vie politique américaine et admirateur de la constitution de ce pays (il commanda alors un buste le représentant à Bartholdi.).
Laboulaye, se déclarant en faveur de l’union lors de la guerre de Sécession, apprit avec soulagement la victoire du Nord en avril 1865. Cependant, les festivités furent écourtées en raison de l’assassinat du président Abraham Lincoln au cours du même mois.
En 1866, alors que bartholdi venait d’achever le buste de Laboulaye, ce dernier confia au jeune sculpteur la tâche d’élaborer un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis.
Bartholdi décida alors de se mettre au travail, se préparant pour l’Exposition Universelle de 1867, grande fête du II° Empire.
Au cours de l’évènement, Bartholdi rencontra alors Ismaïl Pacha, Khédive d’Egypte. Ce dernier décida alors de confier au sculpteur l’érection d’un monument à sur l’estuaire du canal de Suez, dont l’inauguration était prévue en fin d’année 1869.
Pendant deux années, Bartholdi travailla à l’élaboration de cette entreprise.
En novembre 1869, toutes les têtes couronnées d’Europe se rendirent en Egypte afin d’assister à l’inauguration du canal de Suez. Bartholdi, invité à participer à la cérémonie, apprit alors avec désarroi que le trésor du Khédive étant à sec, son projet de statue sur l’estuaire ne resterait qu’à l’état de projet.
Rentrant en France, Bartholdi se plongea alors dans l’élaboration d’une statue représentant Vercingétorix, considéré à l’époque comme défenseur de la gaule face aux légions de César.
Cependant, l’Histoire prit un nouveau tournant, suite à la catastrophique guerre de 1870, opposant la France à la Prusse.
Bartholdi, s’enrôlant dans la garde nationale, se retrouva alors sous les ordres de Giuseppe Garibaldi. En septembre 1870, les Français apprirent avec stupeur les nouvelles du front : le 2 septembre, l’armée française, retranchée à Sedan, décida de rendre les armes. Napoléon III, quant à lui, se retrouva contraint de se rendre aux Prussiens, alors qu’il était à la tête d’une armée de 80 000 hommes.
Les Prussiens parvinrent alors à s’emparer sans coup férir de nombreuses villes, démoralisées par l’échec de l’Empereur. Le 4 septembre, les Parisiens décidèrent d’abolir le II° Empire et proclamèrent la III° République.
Le 19 septembre, les Prussiens se retrouvèrent aux portes de paris. La capitale, après un siège de cinq mois, se retrouva finalement contrainte d’ouvrir ses portes aux vainqueurs. Finalement, Français et Prussiens signèrent le traité de Francfort en mai 1871.
La France s’engageait ainsi à rendre à la Prusse les territoires annexés par Louis XIV en 1681 (soit l’Alsace et une partie de la Lorraine[4].), ainsi qu’à payer une forte indemnité de guerre de cinq milliards de francs or[5].
La France, sortant isolée diplomatiquement suite à cet échec, se devait donc de resserrer ses liens avec les Etats Unis.
Laboulaye, plus décidé que jamais à faire don à la jeune Amérique d’un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis, décida d’envoyer Bartholdi sur le nouveau continent afin qu’il choisisse l’emplacement du futur édifice.
En juin 1871, Auguste quitta une France ravagée et débarqua peu de temps après à New York. Rencontrant le président américain Ulysses Grant, Bartholdi s’engagea dans une traversée des Etats Unis, visitant les chutes du Niagara, le grand canyon, les forêts des Redwoods, etc. C’est ainsi qu’Auguste en profita plaider la cause de son grand projet, la statue de la Liberté.
Rentrant en France, Bartholdi découvrit un Paris ravagé par la guerre, la commune et la répression qui s’ensuivit.
Mettant de côté son projet de statue pour les Etats Unis, Bartholdi se concentra sur un nouveau projet, le Lion de Belfort : l’œuvre symbolise la résistance héroïque menée par le colonel Denfert-Rochereau au cours du siège de Belfort[6].
La vie reprenant la normale en France, Adolphe Thiers, président de la République, demanda à Bartholdi de reprendre ses travaux sur la statue de la Liberté (février 1873.). Par la suite, au cours de l’été 1874, Bartholdi présenta un plâtre à ses concitoyens.
La III° République étant officiellement proclamée en janvier 1875, Laboulaye et Bartholdi participèrent à la création de l’Union franco-américaine, en novembre de la même année.
Recevant un conséquent financement, Bartholdi décida alors de s’installer au 25, Rue de Chazelles, afin de travailler à l’élaboration de sa statue. Il reçut alors l’aide d’Eugène Viollet le Duc, à qui fut confiée la tâche de choisir les cuivres devant être employés à la construction (il choisit alors la technique du repoussé, consistant à travailler à froid, à l'envers, une fine plaque de métal, de manière à faire ressortir une image ou un ornement.).
Les fonds continuant à entrer, le projet prenait forme mois après mois.
Chaque section définitive est coulée en plâtre. Autour d’elle, on construit un moule en bois, sur lequel s’articulera le revêtement de cuivre. Bartholdi dut ainsi mesurer chacune des 9 000 mesures nécessaires à chaque section.
Cependant, Auguste dut bientôt se rendre à l’évidence : la statue ne serait pas prête pour le centenaire des Etats Unis, en juillet 1876. Il décida donc de réaliser la partie la plus importante : la torche de la statue de la Liberté.
Manquant de peu les festivités, le flambeau arriva aux Etats Unis en septembre 1876.
Peu de temps après, en décembre 1876, Bartholdi épousa Jeanne Emilie Baheaux de Puysieux, de treize ans son aînée (le mariage, bien que stérile, n’en fut pas moins heureux.).
Début 1877, Bartholdi rentra en France, continuant l’élaboration de sa statue.
Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1878, Auguste présenta la tête de son œuvre, mais des problèmes, financiers le contraignirent de mettre fin aux travaux peu de temps après.
Bartholdi décida alors d’organiser une loterie afin de réunir les fonds nécessaires à la poursuite des travaux.
Parvenant à empocher une somme conséquente, les travaux reprirent dès le printemps 1880.
Viollet le Duc étant décédé quelques mois auparavant, Bartholdi apprit que Gustave Eiffel acceptait de reprendre la place du défunt. L’architecte décida ainsi de faire reposer la statue sur un pylône (quatre pieux en acier reliés entre eux pour former une tour.), afin que ce dernier reste indépendant de la couverture de cuivre
Les travaux se poursuivirent, mais Bartholdi apprit une mauvaise nouvelle en mars 1883, le congrès américain refusant de financer le piédestal de la statue.
Cependant, le coup du sort continua à poursuivre Auguste, qui assista peu de temps après aux funérailles de son ami Laboulaye, père spirituel de la statue.
A New York, alors qu’étaient inaugurés le pont de Brooklyn et le Metropolitan Opera, l’on ne se souciait plus guère de la statue de la liberté.
C’est alors que Joseph Pulitzer, fondateur du journal le New York World, décida de s’attaquer aux classes aisées qui refusaient de récolter les fonds afin d’élaborer la statue. Finalement, la campagne de Pulitzer porta ses fruits, car de nombreux donneurs privés issus des classes moyennes acceptèrent de participer financièrement à l’élaboration de la statue.
Pendant ce temps là, Bartholdi continuait son ouvrage, qui fut finalement achevé en juillet 1884.
Peu de temps après, en août 1884, les fonds nécessaires à l’élaboration du socle de la statue furent finalement rassemblés. L’architecte Richard Hunt fut alors chargé d’imaginer le socle, de concert avec l’entrepreneur Charles Stone.
Sous une pluie battante, la première pierre du piédestal fut posée en août 1884.
En France, voyant que les travaux du socle étaient en cours, il fut donc décidé d’entreprendre les travaux de démontage de la statue dès janvier 1885. Chaque section, chaque pièce, chaque rivet est numéroté, empaqueté et prêt à être remonté avec la même méticulosité.
De la gare Saint Lazare, la statue fut envoyée en train jusqu’à Rouen, la statue descendit la Seine afin de s’embarquer au Havre (mai 1885.).
Débarquant à New York en juin, les travaux de reconstruction de la statue ne commencèrent toutefois qu’au printemps 1886, lorsque la dernière pierre du piédestal fut mise en place.
En octobre 1886, alors que la statue venait d’être réassemblée, Bartholdi débarque à new York, accompagnée d’officiels français.
Le 28 octobre 1886, la statue de la Liberté, qui avait couté en tout la bagatelle de 2 250 000 francs, fut inaugurée en présence du président Grover Cleveland, devant plusieurs milliers de spectateurs. La taille du monument était colossale pour l'époque : la statue mesurait 46 mètre de haut pour un poids de 204 120 kg, alors que son socle est d’une hauteur de 47 mètre, soit 93 mètres au total (à noter que lors de son inauguration, la statue arborait une teinte brun rouge, en raison du cuivre qui la recouvrait. Cependant, le vert de gris ne tarda guère à recouvrir la statue d’une patine bleu vert.).
Pendant les discours, Bartholdi grimpa au sommet de la torche, et découvrit ainsi le visage de la statue du voile qui la masquait au public.
Aujourd’hui, nous ne devons pas oublier que La statue de la Liberté, ou plus exactement la Liberté éclairant le monde, est un monument offert par la France aux Etats Unis en gage d’amitié entre les deux pays.
Hélas, ne nombreux américains ignore l'histoire mouvementée de la statue de la Liberté : en effet, un sondage organisé lors du centenaire de la statue, en 1986, révéla que seul 2% des américains savaient que la statue avait été offerte aux Etats Unis par la France.
Bartholdi, rentrant en France peu de temps après, commença à travailler sur de nouveaux projets, fort de sa renommée.
Il mourut à Paris quelques années après de la tuberculose, en octobre 1904.
Ce n’est qu’en 1903 qu’une plaque de bronze fut accrochée à la base du monument, sur laquelle est inscrite un poème d’Emma Lazarus, intitulé The New Colossus.
Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost, to me,
I lift my lamp beside the golden door !
Donnez-moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !
En 1983, alors que le centenaire de la statue approchait, il fut décidé de la restaurer. La torche fut démontée et remplacée par un nouveau flambeau ; le fer corrodé en raison de son contact avec le cuivre fut remplacé, le bras qui s’était affaissé fut consolidé par une charpente diagonale.
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[1] Le général Rapp, né à Colmar en avril 1771, participa à de nombreuses campagnes sous le I° Empire. Il combattit au sein de l’armée du Rhin pendant la révolution, prit part à la campagne d’Egypte, et fut aide de camp de Napoléon jusqu’en 1814. Rejoignant le camp de l’Empereur lors des Cent Jours, le général Rapp fut nommé commandant de l’armée du Rhin. Suite à Waterloo, Rapp fut mis à l’écart par les royalistes, et mourut en novembre 1821.
[2] A noter que la fontaine ne fut au final pas construite à Bordeaux mais à Lyon.
[3] La statue de l’amiral Bruat, détruite en 1940, fut remise en place en 1958.
[4] Belfort ayant héroïquement résisté au cours de la guerre, la France parvint à conserver le territoire de Belfort.
[5] A noter que les Prussiens occupèrent une partie de la France jusqu’au paiement intégral de la dette, en septembre 1873.
[6] Le projet, initié en 1872, ne fut achevé qu’en septembre 1879. Cependant, en raison d’un différend entre Bartholdi et la ville de Belfort, le monument ne fut pas inauguré (en effet, le Lion de Belfort ne fut officiellement inauguré qu’en 1989.).
Son histoire. Ses fantômes
La domination normande fit de Londres une vraie capitale. Vers 1078, Guillaume le Conquérant éleva la « Tour blanche », à la fois forteresse et résidence, qui forme encore le noyau de la célèbre Tour de Londres « Tower of London ».
La Tour de Londres est associée à l’histoire de l’Angleterre. Cette forteresse a également été le théâtre d’exécutions capitales et de scènes d’horreur.
Les fantômes de la Tour de Londres font partie du folklore britannique au même titre que les nombreux châteaux hantés du pays.
De nombreuses apparitions spectrales ont été signalées dont notamment celle d’Anne Boleyn.
L’histoire de la Tour de Londres
Après la conquête de l’Angleterre par les Normands en 1066, Guillaume le Conquérant décida de s’établir à Londres et d’en renforcer les défenses par trois tours dont l’une fut édifiée en bois à partir de 1067.
En 1078, Guillaume Ier décide de construire, en pierre, un palais qui serait aussi une forteresse commandant le cours de la Tamise.
Une partie de la Tour de Londres. By Ishortman
La Tour blanche (White Tower) commencée en 1078 sera finie 20 ans après. Cette tour prit le nom de « Tour blanche » en 1241 après qu’Henri III l’eut fait blanchir à la chaux.
Sous Richard Cœur de Lion, des douves sont creusées et une première enceinte s’élève dominée par la tour de la Cloche (Bell tower).
Water Lane et Bell Tower. By Wallyg
Au 13e siècle, Henri III continue les fortifications. C’est son fils, Edouard Ier qui termine la première enceinte avec la tour Beauchamp.
Jusqu’au 16e siècle, la Tour de Londres est embellie et renforcée.
White Tower. By Wallyg
Au 17e siècle, le palais médiéval est détruit mais la Tour et les enceintes subsistent. Le dernier souverain à y avoir résidé est Jacques Ier.
La tour a été ouverte au public à l’époque victorienne.
La Grande Chambre aurait été celle d'Edouard Ier. Elle a été minutieusement reconstituée au sein de la tour st-Thomas. By Wallyg
La Tour de Londres a eut diverses fonctions au cours de son histoire : garnison et arsenal, Hôtel de la Monnaie, Ménagerie royale, Armurerie royale…
By Alun Salt
En 1971, les joyaux de la Couronne ont été transférés dans l’ancienne caserne Waterloo, renommée la Maison des Joyaux (Jewel House).
Jewel House. By Wallyg
Parmi les nombreux joyaux, la couronne de la reine mère Elisabeth, porte le célèbre Koh-I-Noor (Montagne de Lumière).
Ce diamant à l’origine pesait 1 000 carats. Retaillé à 108 carats, ce diamant aurait un pouvoir maléfique sur les hommes, et bénéfique sur les femmes qui le possèdent.
On y découvre également le plus gros diamant du monde (530 carats) : l’Etoile d’Afrique.
Tower bridge (pont de la Tour) a été construit entre 1886 et 1894. Long de 805 mètres, ce pont relie les rives de la Tamise.
Tower Bridge. By Wallyg
La caserne de Waterloo, où se trouvent actuellement les bijoux de la famille royale, était utilisée comme base pour le 1er Bataillon des Fusiliers Royaux (régiment de la ville de Londres) jusqu'aux années 1950.
Les prisonniers illustres de la Tour de Londres
Prison d’Etat jusqu’au 19e siècle et durant les deux guerres mondiales, la forteresse a vu passer de nombreux prisonniers illustres.
En 1356-1360 : le roi de France, Jean le Bon
En 1415, le père du futur Louis XII, Charles d’Orléans passe 12 longues années dans cette Tour
En 1466 et 1471, Henri VI, mari de Marguerite d’Anjou y subit les brutalités de ses gardiens. Il sera finalement étranglé sous l’ordre du duc d’York qui se fera couronner sous le nom d’Edouard IV
En 1477, le duc de Clarence est exécuté
En 1483, les enfants d’Edouard IV sont étouffés sur ordres de leur Oncle Richard III qui voulait s’approprier la couronne
En 1536, Anne Boleyn, 2e épouse d’Henri VIII, a la tête tranchée puis c’est au tour de Catherine Howard, sa 5e épouse de subir le même sort, toutes les deux pour adultère
Armure du roi Henri VIII. By Wallyg
En 1554, Jane Grey, usurpatrice du trône de Marie Tudor est décapitée à l’âge de 17 ans
En 1601, Robert Devereux, comte d'Essex est décapité
En 1941, Rudolf Hess sera l’un des derniers prisonniers de la Tour mais son séjour y fut très court
Catherine Howard
Pendant la Seconde Guerre mondiale, onze espions allemands y furent fusillés.
Près de la chapelle, Tower green « la pelouse » était le site des exécutions. C’est un espace limité par des chaînes qui marque l’endroit où se trouvait le billot, renouvelé pour chaque condamnation.
"La Pelouse" . By Diamond Geezer
C’est au premier étage de la Tour sanglante « Bloody Tower » qu’auraient été assassinés les enfants d’Edouard IV.
Les Beefeaters
La forteresse a toujours été placée sous la vigilance d’une quarantaine de « Yeoman Warders ».
Jadis recrutés parmi les petits propriétaires terriens (yeomen) et aujourd’hui parmi les vétérans de l’armée.
Les « Yeomen », armés d’une hallebarde, portent encore l’uniforme Tudor à chapeau rond et le costume bleu ou rouge pour les cérémonies.
By David Dennis
On les appelle « Beefeaters » (mangeurs de bœuf) mais ce nom dériverait en fait du vieux français « buffetier » (gardien du buffet royal).
Les corbeaux de la Tour de Londres
Depuis Charles II, 6 corbeaux se trouvent en permanence à la Tour et deux autres sont mis en réserve.
Pour les empêcher de s’envoler, le Maître des Corbeaux leur coupe quelques plumes pour les empêcher d'aller très loin.
Chacun d’entre eux est identifié par une bague de couleur. Le plus vieux résident, Jim Crow, a atteint l’âge canonique de 44 ans. Très bien nourris et manquant d'exercice, leur taille est impressionnante.
By Wallyg
Certains corbeaux sont renvoyés pour comportement inacceptable. Ainsi, Corbeau George, a été envoyé au Welsh Mountain Zoo car il avait la mauvaise habitude de se percher sur les antennes de télévision.
La légende raconte que si les corbeaux restent près de la tour, l'Angleterre sera protégée de toute invasion.
Les fantômes de la Tour de Londres
Décapitée sous l’accusation d’adultère, en 1536, Anne Boleyn est la première victime du roi Henri VIII qui inspira la légende de Barbe-Bleue.
Après l’exécution, la dépouille est enterrée à la hâte dans la Chapelle Saint-Pierre, à la Tour de Londres.
Anne Boleyn
Dès lors et pendant des siècles, son spectre apparaît à intervalles réguliers. Sa dernière apparition remonte à 1933.
En 1864, un garde est retrouvé inconscient. Accusé de s’être endormi, il comparaît devant le tribunal militaire. Il raconte alors l’histoire suivante :
« A l’aube, j’ai vu sortir du brouillard une silhouette blanche. Un bonnet la surmontait, sans tête en dessous, et elle se dirigeait vers moi. Après avoir fait les sommations d’usage, je me suis approché mais quand la baïonnette a traversé la forme, un éclair s’est propagé le long du canon et j’ai été assommé sous le choc ».
Cela aurait pu passer pour une bonne excuse mais deux autres soldats ainsi qu’un officier ont confirmé avoir vu la silhouette par une fenêtre.
Le tribunal a relaxé l’accusé.
Porte de la Tour sanglante. By Wallyg
D’autres condamnées ont été aperçues se promenant sur les remparts, longeant les corridors et traversant les murs.
C’est le cas de Margaret, comtesse de Salisbury, exécutée en 1541 à 70 ans dans des conditions atroces.
En effet, le bourreau dut s’y reprendre à trois fois pour la décapiter.
Traitor's Gate. Cette porte prit son nom de "porte des Traîtres" quand elle fut utilisée comme accès pour introduire les prisonniers d'Etat. By Wallyg
Un autre spectre illustre est celui du grand explorateur sir Walter Raleigh qui y a été décapité
Sir Walter Raleigh
Enfin, les deux enfants d’Edouard IV se promèneraient aussi quelquefois dans les couloirs, vêtus de robes blanches et se tenant par la main.
Pour les sceptiques, les apparitions n’ont de réalité que pour ceux qui les voient. Pour les parapsychologues, une minorité de témoignages résisteraient à toute tentative d’explication rationnelle.
La Tour Sanglante. By Wallyg
Pour certains, le spectre est la manifestation de l’esprit d’un mort ; pour d’autres, il est le produit de l’esprit du médium ou du témoin.
Curieusement, la Tour blanche n’a jamais hanté. La tradition veut qu’au début de sa construction, il y ait été pratiqué un sacrifice animal destiné à éloigner les esprits malfaisants.
Or, au cours des travaux effectués au 19e siècle, des ouvriers ont découvert à l’intérieur d’un des murs le squelette d’un chat.
La cathédrale de la Major se dresse sur une esplanade, un peu à l'écart du centre-ville, entre le Vieux-Port et le nouveauport de commerce, à proximité du quartier de la Joliette, du Fort Saint-Jean et du futur Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, que l'État a décidé de créer dans la deuxième ville de France, et que construira Rudy Ricciotti. Son architecture est grandiose, sa décoration intérieure, en marbre et porphyre, lui donne un aspect particulier pour un édifice religieux.
Elle a été érigée en basilique mineure par Léon XIII le 24 Janvier 1896.
Depuis le Vè siècle plusieurs édifices religieux se sont succédés à cet emplacement.
La cathédrale, dite de « la nouvelle Major » s’élève à l'ouest des vestiges de l’église romane dite de « la vieille Major ». Mais les destructions et les fondations nécessaires à l’implantation de la nouvelle cathédrale ont par ailleurs révélé l’existence d’une troisième église paléochrétienne et d’un baptistère établis sur le même site : ainsi peut-on parler des cathédrales de Sainte-Marie-Majeure dite la Major.
L'actuelle église de la Major est l'ancienne cathédrale de Marseille. C'est la plus ancienne église de Marseille. Érigée à l'origine au IVè siècle, elle a été reconstruite aux XIè et XII siècles, à l'emplacement de l'ancienne cathédrale, détruite par les Sarrasins en 923. Agrandie au XVIIè siècle, elle ne présente plus qu'une seule travée. Le chœur date du XIIè siècle, l'abside de la fin du VIè.
Construite en pierre rose de La Couronne, selon un plan en croix latine, c'est un très bel exemple d'architecture romane provençale. Elle comprend un chœur à abside, avec absidioles et des bas-côtés. Elle est voûtée en berceau, avec une coupole octogonale sur la croisée de transept et une demi-coupole sur l'abside heptagonale. Le clocher n'a été édifié qu'au XIVe siècle. Entre le XVe et le XVIIIe siècle, une travée est rajoutée, avec une travée transversale sur la face nord.
Le décor de l'ancienne cathédrale est composé essentiellement de l'autel de saint Lazare, (XVe siècle), en marbre de Carrare sculpté de 1475 à 1481 par Franjo Vranjanin, dit Francesco Laurana, sculpteur croate de l'école italienne. Il est situé dans le croisillon nord du transept, qui présente une arcature jumelée de style Renaissance, une des premières manifestations de ce mouvement en France. Dans la chapelle Saint-Sérénus, on trouve, outre l'autel-reliquaire de Saint-Sérénus en marbre (XIIIe siècle), un bas-relief en faïence d'une déposition de croix - « La mise au tombeau » - attribué à l'atelier du sculpteur italien Luca Della Robbia (fin XVe-début XVIe siècle).
La destruction de l'ancienne cathédrale de la Major, qui s'étendait jusqu'au bord de mer, fut décidée en 1852, pour permettre la construction de la nouvelle cathédrale. Mais, les protestations en 1853 de la Société française pour la conservation des monuments et la pression de l'opinion populaire ont permis de la sauver de la destruction totale et de conserver ce qui en subsistait après le début des travaux : le chœur et une travée. Elle s'est donc trouvée amputée de deux travées. Elle a été déclassée en église paroissiale lors de la construction de la nouvelle cathédrale, et est restée affectée au culte jusque dans les années cinquante. Elle est actuellement fermée pour restauration.
Elle avait été classée « Monument historique » en 1840, mais cela ne lui a pas épargné les déboires que l'on vient d'évoquer.
Sainte-Marie-Majeure (souvent appelée « la Major ») est la seule cathédrale édifiée en France, où l'on n'en avait pas construit depuis deux siècles, au XIXe siècle. Construite entre 1852 et 1893, elle est considérée comme l’une des plus grandes cathédrales bâtie dans ce pays depuis le Moyen Âge. Ses dimensions, comparables à celle de la basilique Saint-Pierre de Rome, devaient, selon la conception de l’époque, être dignes de l’importance de la deuxième ville et du premier port de France, « porte de l’Orient » ; elles lui permettent d'accueillir 3 000 personnes. Sa construction a nécessité une amputation importante - deux travées - de l’ancienne cathédrale Notre-Dame (l’ancienne Major).
Décidée par Mgr Eugène de Mazenod, qui sollicita les autorités, comme il se doit en régime concordataire, la construction d’une nouvelle cathédrale fut entreprise en 1852. C’est le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte qui en posa la première pierre le 26 septembre 1852. Ses architectes successifs accordèrent une large part à l’historicisme. Avec son appareillage de pierres alternativement vertes et blanches, cet édifice d’inspiration byzantine (emploi de la mosaïque, des coupoles) juxtapose des éléments romans et gothiques.
Le plan en croix latine a été conçu par Léon Vaudoyer dans le style romano-byzantin déjà expérimenté à Notre-Dame de la Garde. Mais ici, c’est dans des dimensions d’une autre importance que l’architecte va exercer son art. La présence simultanée de clochers et de coupoles est due à la volonté de l' architecte de faire référence à l'Occident et à l'Orient, sur le modèle de Notre-Dame des Doms à Avignon. Mais, ses dômes et ses coupoles rappellent ceux des églises d'Istanbul.
Structurée comme un édifice tripartite composé d’un portique monumental encadré de deux tours, d’une nef imposante et d’un massif groupant les sanctuaires, la cathédrale forme un ensemble architectural extraordinaire, qui n’a pas eu d’équivalent dans tout le XIXe siècle. La construction aura duré 40 ans et, même de nos jours, les revêtements prévus pour les voûtes et les coupoles n’ont pas tous été achevés.
Les matériaux utilisés pour la construction de cette cathédrale de style byzantin sont très variés : pierre verte de Florence, marbre blanc de Carrare, pierres de Calissane et du Gard, onyx d'Italie et de Tunisie, mosaïques de Venise.
Léon Vaudoyer décède en 1872. L'architecte nîmois Jacques Henri Esperandieu, collaborateur de Léon Vaudoyer, lui succède et mène à bien la pose des charpentes métalliques et la réalisation des coupoles. Il décède à son tour en 1874.
C’est Henri Antoine Révoil qui achèvera la construction, s’attachant plus particulièrement à la décoration : mosaïques, sculptures, bronze, en compagnie des inspecteurs Errard, Mouren et Joly. La décoration intérieure est somptueuse, en marbre et prophyre, inspirée par le style byzantin. Les coupoles et les balustrades sont décorées avec des éléments empruntées aux cathédrales de Luques et de Sienne. La nouveauté du décor tient surtout à l'importance des cycles de mosaïque.
Il remettra la cathédrale à Mgr Jean-Louis Robert le 30 novembre 1893. Celle-ci sera érigée en basilique mineure le 24 janvier 1896 par le pape Léon XIII, et consacrée le 6 mai 1897.
La cathédrale de la Major a une longueur de 142 mètres ; les tours du portique ont 60 mètres de haut ; la nef s’élève à 20 mètres ; la coupole centrale culmine à 70 mètres pour un diamètre de 17,70 mètres, ce qui en fait la sixième du monde. Le chœur est ceint d’un très long déambulatoire bordé de chapelles rayonnantes.
Le Portique
Les façades extérieures et les différentes hauteurs des couvrements traduisent très bien, par leurs divisions, les divers volumes intérieurs, encore soulignés par la présence de tourelles qui font fonction de séparation pour chaque partie de l'édifice. Les façades extérieures et intérieures sont traitées en bandes avec alternance de polychromie : pierre de Cassis et marbre vert de Florence pour l' extérieur, couleurs chaudes à l'intérieur. Cette utilisation de pierres et de marbres de différentes couleur la rendent unique, mais pas nécéssairement classique.
La façade extérieure est flanquée de deux tours surmontées de dômes. Surplombant la voûte du porche, qui la précède, court une galerie en architrave reliant les deux tours. Sous les arcades, on peut voir une rangée de sept hautes statues représentant Le Christ au centre entouré des apôtres Pierre et Paul, ainsi que Lazare - qui aurait été, selon la légende, le premier évêque de Marseille - et ses compagnons (sa sœur Marthe, Maximin, Marie-Madeleine), saints légendaires de Provence. Sur le parvis s’élève la statue de Monseigneur de Belsunce, qui s’illustra durant la dernière grande épidémie de peste que connut la France, la peste de 1720.
La voûte du porche est revêtue de mosaïque bleue et or inspirée du mausolée de Galla Placidia à Ravenne. Les faces internes de ce porche sont occupées par les statues monumentales des saints évêques de Marseille des premiers temps, groupés par trois.
Le tympan, surmontant la triple arcature de l’archivolte, porte une rosace en son centre accompagnée de la stylisation, en mosaïque, des cités de Jérusalem et de Bethléem. Aux tympans des portes sont sculptés en marbre, au centre : Le couronnement de la Vierge par Guillaume ; à l’est : Le symbole de la Résurrection ; à l’ouest, L’agneau mystique et La fontaine de vie par Brémond.
La Nef
Trois énormes travées constituent la nef principale. Elle est couverte par voûtes d'arêtes, la croisée de transept et le chœur par cinq coupoles, sur trompe pour la première avec tambour octogonal ouvert de baies plein-cintre géminées, les autres sur pendentifs. L’élévation est rythmée par de très nombreuses colonnes de marbre. Bâties sur des piles où la pierre et le marbre alternent leurs tons rouge et ocre clair, elles sont éclairées par groupe de trois fenêtres hautes cintrées aux vitraux à décor non figuratif. Les nefs latérales, percées dans l’épaisseur des piles, portent les tribunes soutenues d’une triple arcature reposant sur des colonnes monolithes en porphyre à chapiteaux de marbre sculptés de feuillage. Les balustrades en marbre supportent des candélabres de bronze. Le pavement en mosaïque multicolore de l’école vénitienne est remarquable par l’originalité de ses dessins. On peut admirer, dans la troisième travée, le groupe sculpté par Auguste Carli représentant Véronique essuyant la face de Jésus tombé à terre.
Le Transept
Long de 50 mètres, formant les bras de la croix, le transept donne accès par des gradins, au déambulatoire qui entoure le chœur en le séparant des deux grandes chapelles latérales. En son centre, à la croisée, les quatre arcs monumentaux supportent la coupole centrale montée sur pendentifs passant ainsi du plan carré à l’octogone ; Les murs des huit côtés sont éclairés par huit fenêtres géminées en plein cintre et placées dans des arcades encadrées de colonnes à chapiteaux sculptés surmontés d'une rosace dispensant ainsi la lumière à 60 mètres de hauteur.
À chaque bras du transept, une coupole de moindre importance accompagne l’entrée de chaque chapelle latérale. Aux quatre angles formés par chaque énorme pile, sont placées les statues monumentales des quatre évangélistes dûes au sculpteur marseillais Louis Botinelly.
Les Sanctuaires
Sept marches font passer du transept aux sanctuaires. Au centre, l’autel majeur en marbre de Carrare, décoré de mosaïques d’Henri Antoine Révoil est abrité sous un ciborium au dôme de bronze soutenu par quatre colonnes d’onyx de Tunis, don du marbrier et sculpteur Jules Cantini. L’autel est placé sous la cour médiane qui éclaire le presbyterium, meublé des stalles et de l’orgue.
De chaque côté, sur la gauche, on accède à la chapelle du Chapitre dédiée au Sacré-Coeur, et à droite, à la chapelle Saint-Lazare dévolue au culte dominical pour les fidèles du quartier.
Le Déambulatoire
Il contourne le sanctuaire et dessert six chapelles absidiales dont deux ont reçu leur revêtement de mosaïque et leur décoration de marbres polychromes. Il donne accès en son milieu à la chapelle axiale qui forme à elle seule comme un édifice autonome, avec son narthex, sa nef et son abside surmontée de sa coupole sur trompes ornées de bustes d’ange. Primitivement dédiée à la Vierge, cette chapelle recueille actuellement le tombeau de saint Eugène de Mazenod (1837-1861), évêque de Marseille et fondateur des Oblats de Marie-Immaculée, missionnaires présents dans les cinq parties du monde, canonisé par le pape Jean-Paul II le 3 décembre 1995.
La cathédrale Sainte Marie Majeure, seule église de cette ampleur construite en France au XIXe siècle, a été conçue en référence aux origines de la ville, fondée par des Grecs de Phocée en Asie mineure en 600 av. J.-C., et à son statut de « Porte de l’Orient », conféré par son activité portuaire, alors en plein essor.
Elle a été classée « Monument historique » dès le 9 août 1906.
Les travaux entrepris dans le cadre du Projet Euroméditerranée visent à la remettre en valeur : grâce à la liaison souterraine depuis le tunnel Prado-Carénage jusqu'à l'autoroute du littoral, la circulation de transit sera supprimée en surface et permettra de créer une esplanade et un espace public de qualité, qui seront redessinés par Bruno Fortier.
Procession du 15 août
Chaque année, dans la cathédrale de la Major, on peut assister à l'accomplissement d'une tradition populaire très forte, rapportée du Sud de l'Italie. Pour la fête de l'Assomption, le 15 août, les Marseillais célèbrent avec ferveur et dévotion la Procession à la Madone. La Vierge dorée sort de la Major pour partir en procession, portée par un groupe d'hommes, dans les vieilles rues du quartier du Panier, tout proche, au milieu d'une foule de fidèles, qui l'accompagnent jusqu'à son retour. Des chapelets et des messages sont accrochés sur les bras de la Vierge de la Major, les enfants lui sont présentés, les mouchoirs effleurent son manteau doré (et sont conservés jusqu'au 15 août suivant, car c'est un gage de protection).