Peuples du monde - (Ethnies) -
Photo David Barrie
Les Bochimans constituent une population d'Afrique australe vivant aujourd'hui principalement dans le désert du Kalahari. Traditionnellement chasseurs-cueilleurs, ils sont désormais largement sédentarisés. Ils seraient environ 100 000 dans toute l'Afrique australe aujourd'hui.
Photo Ian Sewell
Les noms français « Bochimans » ou « Bosjesmans » sont dérivés du mot néerlandais « bosjesman », introduit par les Boers et signifiant littéralement « hommes des buissons » ou « hommes de la brousse ». Les colons anglais ont utilisé la traduction littérale « Bushmen ».
Les Bochimans sont les plus anciens habitants de l’Afrique australe où ils vivent depuis au moins 44 000 ans. Leur habitat actuel est réduit au désert du Kalahari.
Ce peuple nomade de chasseurs-cueilleurs occupait jadis toute l'Afrique australe. L'arrivée successive des Hottentots vivant d'élevage et parlant une langue de la même famille, puis des Bantous, agriculteurs sédentaires, a décimé cette population et l'a repoussée vers des terres de plus en plus ingrates. L'arrivée des Hollandais (Boers) et huguenots au XVIIe siècle puis des Britanniques acheva de les réduire à la misère en les chassant de leurs terres ancestrales. Au XVIIIe siècle, les fermiers se regroupaient en milices (kommando) qui lancèrent des expéditions punitives contre les Bochimans.
Aujourd'hui relégués sur l'une des terres les plus ingrates du monde, le désert du Kalahari, les Bochimans risquent encore de devoir migrer car le gouvernement du Botswana affirme vouloir les intégrer aux bienfaits de la civilisation mais, selon les intéressés, il s'agit surtout de laisser la place à la prospection diamantaire que projetterait la De Beers.
En 1997, beaucoup furent expulsés de chez eux dans le Kalahari et ceux qui sont restés ont subi des diminutions draconiennes de leur territoire de chasse, un harcèlement continuel et des tortures. Au début de l'année 2002, le harcèlement s'est intensifié : leurs pompes à eau ont été détruites, les réserves d'eau vidées dans le désert et la chasse et la cueillette interdites. Considérés comme des braconniers, pratiquement tous les Bochimans ont alors été expulsés de la Réserve du Kalahari mais un grand nombre d'entre eux est depuis retourné sur leurs terres ancestrales et beaucoup d'autres veulent en faire autant.
Photo DVL2
Les raisons de cette expulsion mises en avant diffèrent grandement selon les parties. Le gouvernement botswanais met en avant le fait que les Bochimans ne vivaient plus selon leurs traditions, élevant du bétail et troublant ainsi l'équilibre écologique de la réserve. L'ONG britannique Survival International soupçonne quant à elle des intérêts liés aux mines de diamants. En 2006, un tribunal botswanais a reconnu l'illégalité et l'inconstitutionnalité de l'expulsion des Bochimans de la réserve animale du centre du Kalahari. Le gouvernement ne semble cependant pas enclin à leur faciliter la tâche, il n'a pas obligation de rétablir les services de base dans la région (eau). Fin 2007, Les Bochimans ont annoncé au Botswana qu'ils intenteraient un nouveau procès au gouvernement s'ils ne peuvent retourner sur leur territoire. Le 21 juillet 2010, l’annonce du verdict de la Haute Cour botswanaise refusant l’accès à l’eau aux Bushmen du Kalahari a suscité une vive indignation.
Photo DVL2
Les langues bochimanes sont de famille khoïsanes. Ils parlent des langues différentes qui, toutes, incorporent des clics (consonnes inspirées) traduits dans l'écriture par les signes ! ou ||.
Les Bochimans sont des chasseurs-cueilleurs qui, pendant des milliers d'années, ont trouvé leur subsistance dans le désert grâce à leurs connaissances et à leurs compétences. Ils chassent — principalement plusieurs espèces d'antilopes — mais leur nourriture quotidienne a toujours été surtout constituée de fruits, baies et racines du désert. Ils se construisent des abris de bois temporaires. Beaucoup d'entre eux ont été forcés de quitter leur territoire et de vivre dans des villages situés dans des zones impropres à la chasse et à la cueillette.
Peintures anciennes près de Murewa (Zimbabwe)
Photo User:Ulamm
Au Botswana notamment, ils subissent la discrimination et l'ostracisme de la société tswana malgré ou à cause du programme de sédentarisation lancé par le gouvernement. Relogés dans des camps misérables ou bien vivant dans les ranchs dans lesquels ils travaillent, les Bochimans sont rejetés et marginalisés à l'instar des Aborigènes d'Australie. On recense 100 000 Bochimans dans toute l'Afrique australe aujourd'hui. Quelque 3 000 Bushmen vivraient encore au centre du Kalahari mais dans une réserve naturelle créée par le gouvernement botswanais. Ils poursuivent leur vie nomade, derniers survivants de ce que les archéologues ont appelé la « civilisation de l'arc ». Les autres sont sédentarisés.
Photo User:Ulamm
Leurs œuvres (scènes de guerre & chasse) sont peintes sur des rochers. On peut en voir de remarquables exemplaires dans les réserves naturelles du Cederberg et de Matjiesrivier.
Selon Bradford Keeney, l'expérience chamanique des Bochimans est fondée sur le tremblement du corps (tête, membres, abdomen). Il considère que « le tremblement des Bochimans les conduit dans des sphères d’expériences mystiques et chamaniques, où toute perception est considérée comme transitoire et capable de changer de forme. Ici, le passé et le présent ne sont pas distincts, et les humains et les animaux ne le sont pas non plus. L’entrée dans cette expérience est provoquée par le tremblement, lequel, à son tour, est facilité par la musique et la danse. ».
C'est une société matrilinéaire. (système de filiation dans lequel chacun relève du lignage de sa mère).
Les Aborigènes d'Australie sont les premiers humains connus pour en avoir peuplé la partie continentale. Ils constituent, avec les indigènes du détroit de Torrès, la population autochtone de cet État océanien. Le mot commun aborigène désigne plus généralement celui dont les ancêtres sont les premiers habitants connus de sa terre natale.
Officiellement, du point de vue du gouvernement australien, le terme Aborigène désigne une personne qui :
- a des ancêtres aborigènes ;
- s'identifie elle-même comme étant aborigène ;
- est reconnue comme telle par sa communauté aborigène.
Les trois critères doivent être remplis. Officiellement, un terme tel que « en partie aborigène » ne veut rien dire ; on est aborigène ou on ne l'est pas. La couleur de peau n'est pas un critère et certains Aborigènes sont blancs en apparence, alors que certains de leurs ancêtres sont Noirs. La même définition s'applique aux indigènes du détroit de Torrès.
L'Océanie, c'est-à-dire l'Australie et la Nouvelle-Guinée, n'ayant jamais été rattachées à l'Asie, il existe plusieurs théories au sujet de leur origine. L’une d’elles avance qu’ils seraient venus de l'archipel indonésien sur des embarcations par le nord via Timor il y a 40 000 ans. Une autre suggère qu’ils seraient venus par un passage de basse mer entre la Nouvelle-Guinée (banc du Sahul) et l'Australie, au moment où la masse immergée du continent était moins importante. Ces deux théories ne sont pas exclusives et il est aussi possible que plusieurs vagues humaines soient arrivées à différents moments ou en même temps en différents points géographiques du continent. L'isolement génétique de la population par rapport aux autres populations d'Eurasie daterait d'il y a 50 000 ans.
L'homme de Mungo - Photo James Maurice Bowler
On pense que l'homme de Mungo découvert au bord du lac Mungo, dans le Sud de la Nouvelle-Galles du Sud, à 3 000 kilomètres de la côte du Nord de l'Australie est un ancien habitant de l'Australie qui aurait vécu il y a environ 40 000 ans, au Pléistocène. Il a été enterré avec un certain cérémonial car on a retrouvé auprès de lui des outils en pierre, des os de wombats d'une espèce éteinte, et de kangourous géants.
Les preuves scientifiques et archéologiques démontrent que l’occupation humaine, selon le lieu géographique du continent, date au maximum de 125 000 ans (date contestée), avec une moyenne fixée à 40 000 ans environ. Depuis cette période, les Aborigènes ont développé en autarcie une culture qui leur est propre. Le séquençage du génome d'un aborigène du début du XXe siècle montre que les ancêtres des aborigènes seraient arrivé en Asie il y a environ 70 000 ans et seraient isolés en Australie depuis 50 000 ans.
Art aborigène représentant un épisode du temps du rêve.
Le temps du rêve (Tjukurpa en langue anangu) aussi appelé le rêve, est le thème central de la culture des Aborigènes d'Australie. Le « temps du rêve » explique les origines de leur monde, de l’Australie et de ses habitants. Selon leur tradition, des créatures géantes, comme le Serpent arc-en-ciel, sont sorties de la terre, de la mer ou du ciel et ont créé la vie et les paysages australiens. Leurs corps géants ont créé des fleuves et des chaînes de montagne mais leur esprit est resté dans la terre, rendant la terre elle-même sacrée aux peuples indigènes. En 1788, l'Australie était peuplée par 250 tribus, occupant tout le continent, chacune avec sa propre langue, ses lois et ses frontières tribales ; c'est la plus ancienne culture survivant sur terre.
Peinture aborigène représentant le serpent arc-en-ciel
Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 700 000 personnes. Ils occupent la région, nommée Pays Dogon, qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso, d'autres se sont installés en Côte d'Ivoire.
Falaise de Bandiagara - Photo JiliangGao
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (essentiellement du mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La langue parlée par les Dogons est le dogon qui regroupe plusieurs dialectes. Il existe aussi une langue secrète, le sigi so, langue réservée à la société des masques. Les Dogons sont liés avec l’ethnie des Bozos par la parenté à plaisanterie (appelée sinankunya au Mali). Dogons et Bozos se moquent réciproquement, mais, parallèlement, se doivent mutuelle assistance.
Photo Ferdinand Reus
Le peuple Dogon a été pour la première fois étudié par l'explorateur Louis Desplagnes (1871 - 1914), un lieutenant de l'armée coloniale française. Contrairement aux us coloniaux, Desplagnes se montre très respectueux des coutumes et traditions dogons, refusant en particulier de s'emparer des objets qui ne lui sont pas donnés ou échangés de bon gré. Il vit au contact de la population en 1904 et 1905. Il rapporte en Europe les premiers éléments détaillés sur la vie du peuple Dogon.
Costume traditionnel d'un chasseur Dogon - Photo Ferdinand Reus
Traditionnellement, les hommes dogons sont en général vêtus d'un boubou ou d'une tunique ouverte sur les côtés, et d'un pantalon tissé de trois bandes de chaque côté des cuisses. Les vêtements de couleur marron, ocre, jaune sont préférés. Les Dogons portent le chapeau conique, mais plus souvent encore le bonnet, surtout chez les hommes âgés. Autrefois les hommes portaient les cheveux très longs et frisés. Sur le haut de la tête un cimier était fait avec les cheveux. Quand les cheveux étaient jugés trop courts, on y ajoutait des éléments. Généralement les cheveux sont rasés vers l'âge de 45 ans. Une ceinture de cauris encercle la tête. Des bracelets de cuivre ou d'argent sont portés au bras, ainsi que des bagues au doigt. Les talismans sont très utilisés. On y ajoute des poils de queue d'éléphant pour la force.
Photo H. Grobe
Les femmes dogons portent le pagne et le boubou féminin. Les coiffures sont très riches et variées. Elles sont en forme de casque, avec de longue mèches tressées sur les côtés, un nœud de cheveux sur la nuque et le cimier sur le haut du crâne. À la coiffure sont ajoutés des perles ainsi que des bijoux d'or ou d'argent. Les oreilles sont percées et de nombreuses boucles d'or y sont fixées en forme de cercle. Vers l'âge de trois ans un anneau est fixé à la lèvre inférieure pour le premier stade d'initiation à la parole, puis trois anneaux au nez entre 10 et 12 ans, celui du milieu en cuivre pour attirer les bonnes paroles et les autres en aluminium pour chasser les mauvaises. Les pierres précieuses sont aussi utilisées pour les parures. On n'observe ni scarification ni tatouage.
Grenier à grains - Photo Nerijp
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs, de petit mil, de sorgho et de riz, ainsi que d'oignons et de quelques autres légumes peu exigeants en eau. Le mil, qu'ils entreposent dans des greniers, est la base de leur alimentation, mais la culture de l'oignon (qui représente près d'un tiers des surfaces cultivables de la falaise) est essentielle à leur économie, puisqu'ils sont exportés dans les villes des alentours et servent de monnaie d'échange avec les autres ethnies (par exemple pour l'achat de poissons aux Bozos). Ils élèvent aussi du petit bétail, surtout des moutons et des poulets. Les bovins et les ovins sont confiés aux Peuls vivant plus bas, en plaine. Les Dogons pratiquent aussi l'apiculture.
Séchage des boulettes d'oignon sur la falaise de Bandiagara
Traditionnellement les dogons sont aussi des forgerons réputés. Une étude récente a mis en évidence la production de fer et d'outils en fer forgé du temps des Tellems au VIe siècle, production devenue quasi industrielle du XIVe siècle au XIXe siècle à l'époque Dogon. Il apparaît que diverses techniques de récupération du fer, à partir du minerai trouvé en divers endroits de la falaise de Bandiagara, aient été mises au point dans différents villages parfois séparés de quelques dizaines de kilomètres. Cette production, déjà avérée sur le site de la falaise pendant plus de mille trois cents ans (à raison d'environ 15 tonnes estimées par an), permet de mieux comprendre le statut particulier et respecté des forgerons dans la société dogon, ainsi que les échanges commerciaux que pratiquaient les Dogons.
Le tissage du coton est l’affaire des hommes. Les tisserands installent leur métier à tisser sur la voie publique.
Marché dogon -
Dans les villages, le marché a lieu tous les 5 jours, ce qui correspond à la semaine dogon.
Le pays dogon est devenu la première région touristique du Mali et de l’Afrique de l’ouest, en raison de ses attractions majeures : l'exceptionnalité du site naturel et de sa richesse culturelle
Si le tourisme constitue une source importante de revenus pour les villageois, et bénéficie dans l'ensemble grandement au peuple dogon, il ne va pas sans poser problèmes. Des enfants deviennent des mendiants, certains jeunes quittent l’école pour devenir guides sans aucune formation.
Les Touaregs Histoire d'un peuple
Il existe un pays légendaire où la terre est aride, où le vent souffle sur un monde minéral, et où les brûlures du soleil ont rendu la vie discrète et silencieuse.
Le Sahara, s'étend sur 8 millions de km2, près de 15 fois la France, de l'océan Atlantique à la mer rouge sur plus de 5000 km. Il représente un quart du continent Africain et offre de nombreux paysages. En effet, le Sahara, qui signifie désert en arabe, est modelé tour à tour de grands massifs dunaires : les ergs, de vastes plateaux : les hamadas, de plaines caillouteuses : les regs, et de grands massifs de montagnes déchirées pouvant atteindre les 3000 mètres.
Ces reliefs d'une fascinante sévérité sont parsemés toutefois de chapelets d'oasis qui protègent leurs jardins et témoignent d'un paradis perdu.
Le désert n'est pas vide, loin de là
Une population sédentaire habite ces petits jardins précieusement entretenus, et de nombreux nomades parcourent les grands espaces, reliant les villes entre-elles par les caravanes commerçantes, ou amenant leurs troupeaux de pâturages en pâturages à la recherche d'herbe toujours un peu plus abondante, à la recherche de quelques puits ou de vallées plus humides.
Les déplacements sont bien souvent périodiques, ils suivent les saisons et sont nécessaires au fragile équilibre saharien.
Les grands nomades sont les Maures en Mauritanie, d'origine arabo-berbère, les Touaregs au Sahara central, d'origine berbère, et les Toubous, les montagnards du Tibesti.
Toutefois la plupart de ces nomades vivent actuellement dans la zone sahélienne d'un nomadisme pastoral semblable à celui des Peuls, éleveurs de bovidés.
C'est donc dans cet environnement qu'évoluent les Touaregs.
Les Arabes dès leur arrivée en Afrique nommèrent les Touaregs "Molâthemîm", les voilés, ou " Ahelel-lithâm", les gens du voile.
C'est ainsi encore de nos jours que bien des gens les déterminent.
Pourtant ce qui unit les Touaregs est avant tout leur langage commun. Les Touaregs se nomment eux-même les "Kel-Tamashek", "Ceux qui parlent le Tamashek", c'est ainsi qu'ils se définissent. Ces berbérophones sont aussi les détenteurs du Tifinagh, une écriture libyco-berbère que les femmes continuent d'enseigner aussi bien dans les campements qu'en ville.
C'est la femme, chez les Touaregs, qui détient le rôle premier. Les enfants appartiennent à la tribu maternelle, et la tente est sa propriété. C'est elle aussi qui détient les savoirs de la culture touarègue et qui a le rôle de les transmettre.
Bien des choses sont à dire sur ces hommes qui ont su depuis tant d'année vivre sur ces terres difficiles. Les Touaregs se sont soumis à la nature, et savent lui triompher, bien plus ils ont créés une culture riche d'échanges, d'images, et de modestie.
Leurs paroles, leur poésie, leurs vêtements, leurs objets, tout leur art de vivre est empreint d'une élégante pudeur. Ils cultivent en plein désert la maîtrise de soi, l'art des gestes et des mots. Au milieu de tant d'austérité, ils créent chaque jour un mode de vie sensible et raffiné.Cette vie est pourtant fragile. Au désert, tout tient à un fil, il faut une corde pour aller au puits, connaître une étoile pour ne pas se perdre, donner un peu d'eau à la plante pour que le fruit mûrisse. Chaque chose a son importance et mérite tout notre attention.
Quel est leur vrai nom ?
Les Touaregs sont des Berbères, peuple qui habite l'Afrique du nord depuis la préhistoire. On les a souvent appelés 'les hommes bleus' à cause de la couleur de leurs vêtements et de leur peau foncée sur laquelle la teinture bleue à l'indigo déteint. A l'époque des explorateurs, avant la colonisation par la France au début du 19ème siècle, on les surnommait aussi "les seigneurs du désert".
Où les trouve t-on ?
Les Touaregs vivent dans le désert du Sahara. Les températures montent à plus de 50° l'été et descendent en dessous de zéro l'hiver pendant la nuit. Le climat est sec, les pluies sont rares et l'eau est le principal souci des Touaregs. On creuse des puits parfois de plus de 60 mètres pour atteindre les nappes d'eau souterraines. Dans certaines zones, après une petite pluie, on voit fleurir en quelques heures des tapis de fleurs éphémères. Les arbres sont rares, donc les piquets de tente constituent un bien précieux.
Nomades, les Touaregs ont toujours parcouru avec leurs caravanes une immense région que les Français ont commencé à découper par des frontières en 1905. Ainsi, pour se déplacer le long des pistes de puits en puits et de pâturage en pâturage, ils doivent franchir les frontières qui séparent l'Algérie, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Ils sont environ 1,3 million, divisés en tribus, chacune sous la conduite d'un chef, l'Amenokal, qui est élu après de longues journées de palabres.
Quelle langue parlent-ils ????
Ils parlent le tamashek, une langue écrite dans un alphabet particulier, le tifinagh. On trouve à travers le désert des roches gravées depuis des siècles de paroles en tamashek. On voit aussi des textes écrits sur de l'os ou du cuir, car le papier n'est pas une matière traditionnelle pour les Touaregs.
Le soir, les familles aiment se réunir autour du feu pour boire le thé en chantant au rythme des battements de mains des poèmes en tamachek qui racontent l' histoire de leur peuple. Ce sont les mères qui apprennent à leurs enfants à écrire en tifinagh.
Leurs vetements
Les hommes portent une ample robe, le boubou, sur un pantalon large retenu par une ceinture de cuir. Un proverbe dit : "la femme est la ceinture du pantalon, sans la femme, l'homme est nu".
Un chèche, le taguelmoust, d'environ 4-5 mètres de long, s'enroule sur la tête pour protéger du soleil, du vent, du sable et du froid de la nuit. L'homme ne quitte jamais son chèche, qui peut être de différentes couleurs, rouge, jaune ou vert, et aussi de deux couleurs qui ont une signification spéciale : le blanc en signe de respect, et l'indigo de lin pour les jours de fête et quand il fait plus froid, car il est plus épais que le coton. Chaque manière de le draper, plus ou moins remonté sur la bouche et le nez, indique une attitude : respectueux, agressif, méfiant, triste, insolent...
Les femmes se couvrent la tête d'un voile qu'elles laissent davantage voler au vent. Les tissus de leurs robes et de leurs voiles sont teints aussi à l'indigo, qui donne une couleur bleue proche du noir et un aspect brillant. Elles se maquillent les yeux avec du khôl, une pâte très noire, se couvrent les mains de motifs peints au henné et portent de lourds bijoux en argent.
Leur habitation
La tente, la khaïma, est l'habitat du nomade. En arrivant sur un lieu de campement, les dromadaires s'accroupissent sur leurs genoux recouverts d'un cal protecteur. On décharge les enfants installés par-dessus les bagages ou avec leur mère sur une selle en forme de plateau. On plante les piquets, on déroule les toiles de tente en poil de chameau et de chèvre et les nattes à étaler sur le sol et on installe le petit mobilier : coffres, coussins, plateaux, réchauds.
Pour les nuits froides et les tempêtes de sable, on ferme soigneusement les tentes, mais dans la journée, on se tient aussi dessous, à l'ombre, en ayant remonté le bas des toiles pour laisser circuler l'air.
Les animaux qui les entourent
Le dromadaire est le compagnon du Touareg, le moyen de transport des hommes et des marchandises, capable de se faire une réserve de 135 litres d'eau et de 50 kilos de nourriture avant de parcourir le désert pendant une semaine. Ses longs poils dans les narines et ses doubles rangées de cils lui font une bonne protection contre les tempêtes de sable. Sa laine est tissée pour faire des vêtements et son cuir donne les selles, les sacs, les ceintures, les sandales et les fourreaux des couteaux. Avec son urine, on désinfecte les plaies. Le méhari est le dromadaire blanc, fin et élancé, dressé pour la course.
Le Sahara est peuplé d'animaux plutôt petits, comme le fennec, sorte de renard qui se nourrit d'oiseaux, de reptiles et de rongeurs. On le repère à ses grandes oreilles pointues. La vipère à cornes se cache dans le sable, ne laissant que ses yeux dépasser pour guetter sa proie. Un dromadaire victime de son venin meurt en quelques minutes. La gerboise porte des moustaches aussi longues qu'elle. Elles lui servent d'antennes pour fuir par bonds de 3 mètres devant un danger. Pour le confort de ses petits, elle tapisse son terrier de poils de chameau.
Gerboise
Leur nourriture
La femelle dromadaire donne son lait, ce qui a valu aux Touaregs d'inventer le lait en poudre. La chorba est le plat le plus courant. C'est une soupe épaisse que l'on cuit sur un feu alimenté avec des crottes de dromadaire. Le pain, ou taguella, est cuit en bordure du foyer, enfoui dans le sable et la cendre chaude. On en trempe des morceaux dans la chorba.
On élève aussi des chèvres qui donnent du lait et de la viande. La peau de chèvre cousue pour faire une outre sert de réserve pour l'eau que l'on transporte accrochée sous le ventre des ânes. Les dattes sont le principal fruit. Quand un groupe fait étape dans une oasis, il échange le lait, la viande et le cuir contre la semoule, la farine de blé, l'huile, le sucre, le thé et le tissu.
La cérémonie du thé est l'occasion de se réunir autour d'un petit réchaud à braises où l'on pose une théière pleine de feuilles de thé et de menthe très sucrée. On sert d'abord le premier thé, très fort, puis on rajoute de l'eau pour le deuxième thé, moins concentré, et enfin on sert le troisième, le plus léger. "Le premier thé est amer comme la vie, le second est fort comme l'amour et le dernier est doux comme la mort", dit-on.
Rites et croyances
Les Touaregs craignent les génies qui peuplent le désert, cachés dans les puits, les terriers et les rochers, car ils se nourrissent de la chair des cadavres. Il vaut mieux se voiler la bouche pour les empêcher d'y entrer. Pour se protéger, chaque Touareg porte autour du cou un talisman. C'est une petite boîte en cuir ou en argent qui contient des paroles du Coran, le livre sacré des musulmans. Comme tous les musulmans, les Touaregs prient cinq fois par jour, prosternés sur un petit tapis en direction de l'est où se trouve La Mecque, leur ville sainte en Arabie.
Leur art
Comme tous les peuples nomades, ils ne se déplacent qu'avec ce qui leur est vraiment nécessaire, et qui peut se transporter facilement. Ils fabriquent donc des objets utiles pour la vie quotidienne et pour les fêtes. Tous leurs objets en cuir sont magnifiquement décorés de motifs aux couleurs vives, agrémentés de longues franges souples : sacs, fourreaux de couteaux, selles de dromadaires, sandales.
Leurs bijoux sont d'une extrème finesse, mélangeant l'argent et le cuivre. Les orfèvres fabriquent et cisellent des boucles d'oreilles, colliers, bracelets, broches, et surtout les fameuses croix touaregs en argent. Chaque tribu a la sienne, qui permet de reconnaitre à quel groupe chacun appartient.
Dans le monde actuel
En 1960, leur gigantesque territoire a été morcelé quand on a tracé les frontières entre les nouveaux pays africains qui étaient auparavant des colonies de la France.
En 1974, l'Algérie a interdit le commerce par les caravanes de nomades.
Ensuite, ce sont le Mali et le Niger qui ont fait la guerre aux Touaregs.
A la suite des sécheresses de 1973 et 1986 et des problèmes politiques, certains groupes sont allés jusqu'au Soudan et en Mauritanie pour se réfugier. De plus en plus nombreux à s'installer dans les bidonvilles autour des grandes villes, ils deviennent sédentaires malgré eux et restent souvent chômeurs. Dans cette situation misérable ils perdent leur fierté et la richesse de leur culture basée sur le code de l'honneur, Ellelu en tamachek.
Certains pensent que pour s'adapter au monde moderne, recevoir une éducation complète, trouver de nouveaux emplois, la solution serait de devenir semi-nomade, c'est à dire s'établir dans un endroit fixe et d'y faire de l'agriculture, d'accompagner les touristes camper dans le désert, tout en continuant à nomadiser avec le bétail.
Les Papous vivent en Nouvelle-Guinée, une île au statut particulier puisque partagée entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Guinée Occidentale administrée par l'Indonésie.
La dénomination « papous » proviendrait de la légende d'anciennes cartes du 18è siècle désignant la Nouvelle-Guinée par « papua » dans le dialecte des Bugis, peuple d'une province indonésienne. L'histoire des Papous remonte à très longtemps.
En effet, les Papous semblent être les descendants des premiers habitants de Nouvelle-Guinée, arrivés à pied d'Australie dans des temps où ces deux territoires étaient reliés, ce qui nous ramène à il y a plus de 20 000 ans.
Très vite, les Papous vont se développer grâce à la maîtrise de l'agriculture, essentiellement grâce à la culture de canne à sucre ou de diverses racines, permise par la pratique de l'irrigation.
Les multiples vagues de visiteurs vont ensuite contribuer à faire perdre de son unité aux peuples papous tout en les faisant basculer progressivement dans la modernité. Ceux-ci vont progressivement affirmer leur volonté d'émancipation et de quête d'autonomie dans les années 60.
Mais les autorités indonésiennes voient d'un mauvais oeil ces revendications et lancent une vague opération de répression qui se terminera dans le sang. On estime en effet que 100 000 papous trouveront la mort au cours de ces évènements. Au fil des années, les revendications des papous vont commencer à être entendues, et le peuple Papou va acquérir un statut d'autonomie particulier en 2001. La province de Papouasie, qui accueille la majorité des papous, se voit accorder le droit de régler toutes les questions liées à ses intérêts particuliers.
Pour ce faire, un Conseil du peuple papou est crée afin de protéger la culture et les singularités des papous. Pour accentuer l'idée d'un peuple autonome en tant que tel est aussi créer un hymne papou ainsi qu'un drapeau. L'acte d'autonomie prévoit également un certain nombre de découpages administratifs du territoire papou mais rappelle que cette autonomie particulière ne saurait être assimilable à une pleine souveraineté, en d'autres termes que les papous restent quand même affiliés au gouvernement indonésien pour toute une série de décisions jugées comme les plus importantes.
Mais cet acte représente un premier pas en avant qui vient consacrer les particularité d'une population originale. Pour autant, le peuple papou n'est pas une entité unique. En effet, les nombreuses vagues d'immigration successives et les singularités de chaque tribu ont engendré autant de groupes différents (on estime par exemple que 1 000 dialectes différents sont utilisés).
Pour accentuer un peu plus la différence entre chaque tribu, les autochtones aiment recourir à de fastes parures ou peintures corporelles. Il existe cependant des éléments communs, comme la symbolique du cochon, élément central de nombreuses fêtes.
Ce peuple reste encore très secret même si de nombreux voyages proposent de partir à la découverte de cette population atypique. Mais ces excursions sont très mal vues tant elles sont empreintes de voyeurisme.
Et pour mesurer les différences existant entre papous et populations occidentalisées, rien de tel que de se pencher sur « Le tour du monde des papous », documentaire original présentant l'odyssée de deux papous originaires de la tribu Huli.
Après un premier volet retraçant leur découverte de la France, nos deux aventuriers se lancent à la conquête du monde pour une expérience qui résume à merveille les différences culturelles et le choc de deux sociétés totalement antagonistes.
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Rencontre avec les derniers primitifs
De nombreuses tribus arborent des ornements et des décorations spectaculaires, notamment insérés dans le nez grâce à des perforations du cartilage.
Perdue dans le Pacifique, au Nord de l'Australie, l'immense île de la Nouvelle-Guinée abrite les "derniers hommes de la préhistoire", les Papous.
Ce morceau de terre de 772 000 km², troisième plus grande île après l'Australie et le Groenland, a été découvert par les Portugais au XVIe siècle. Ils l'appelèrent Papua venant du malais Papuwah signifiant "les cheveux crépus".
Un pays soumis à l'invasion occidentale
Une gigantesque coiffe, haute de plusieurs mètres, est exhibée avec fierté par une tribu de la province de Lae Morobe. Elle est composée de rameaux flexibles entrelacés complètement recouverte de plumes d'oiseaux rares.
La Nouvelle-Guinée se scinde en deux parties : à l'est, la Papouasie Nouvelle-Guinée, pays indépendant depuis 1975 ; à l'ouest, la Papouasie occidentale ou Irian Jaya, province de l'Indonésie.
La Nouvelle-Guinée a connu de nombreuses invasions causant beacoup de morts parmi les Papous et conduisant à la perte des peuples papous avec leur culture et leurs coutumes.
Une mosaique multiethnique
Cette coiffe d'herbes et de mousses entremêlées est caractéristique de cette tribu. Le regard fier est souligné par un maquillage mais efficace.
Plus de 7 millions d'habitants peuplent l'île entière. Les Papous se divisent en plus de 310 peuples. Près de 1 000 idiomes différents y sont parlés. Certains s'adonneraient encore au cannibalisme.
La langue la plus parlée est l'enga ; plus de 180 000 personnes l'utilisent. Le pidgin est enseigné à l'école primaire.
De guerriers fiers et courageux
Un rare moment de repos. Les femmes reprennent leur souffle en échangeant des regards satisfaits. Leurs splendides costumes, associés aux scènes de danse et aux chants exécutés à l'unisson, ont reçu l'approbation des autres tribus.
L'ethnie la plus connue est celle des Huli ou des wigmen (les hommes-perruques). Ils vivent dans les forêts, les vallées de la Tari et de la Tagari.
Il s'agit d'un peuple guerrier et fier. Il vit de cultures de patates douces et d'élevage de cochons. Plus un individu possède de porcs, plus il est riche, plus il possède de femmes, plus il est important dans la communauté.
Des combats incessants entre peuples
Seules, isolées de la confusion et des chants, les veuves marchent, le regard éteint, les yeux fixés sur un point lointain. Sans un geste, sans un murmure.
Les différentes ethnies sont souvent en guerre les unes avec les autres. Ce sont des peuples guerriers anciens qui luttent pour leur survie et leur coutume. Les hommes assoient leur courage lors de ces combats. Chacun cherche à défendre son territoire qui correspond à une tribu en particulier.
Des costumes très colorés
Hommes d'une même tribu se faisant face pour la cérémonie
Les Huli se caractérisent par leur maquillage, leur costume et surtout leur coiffe. Les jeunes hommes se laissent pousser les cheveux pendant leur période d'initiation. Ils les lavent plus d'une dizaine de fois avec de l'eau ferreuse, d'où cette couleur rouge particulière.
Lors de leur passage à la vie adulte, ils les rasent et s'en servent pour confectionner leur coiffe. Ils les ornent de plumes d'oiseaux du paradis dont chaque espèce symbolise une valeur : la bravoure, le courage, la joie...
Le face à face des coutumes
Une profusion de rouge caractérise cette coiffe traditionnelle. L'absence de fard sur le bas du visage fait mieux ressortir les deux grands triangles dessinés sous les yeux.
En période de paix, les différentes communautés se font face et se défient lors de sing sing, des festivals intertribaux. Le plus grand rassemble une centaine d'ethnies en août dans le chef lieu des Highlands, Mount Hagen, en Papouasie Nouvelle-Guinée.
Les hommes et les femmes se parent de leurs plus beaux bijoux, maquillages et coiffes qui marquent leur apparence ethnique.
Le maquillage, symbole de beauté
Des visages amicaux sourient derrière les splendides peintures appliquées pour le fête. L'ocre et le blanc sont les couleurs de base, auxquelles s'ajoutent les nuances des inclusions végétales.
Le maquillage joue une fonction importante dans la séduction. Chez les La api, les jeunes hommes célibataires se lancent dans une cour amoureuse envers les jeunes filles du village.
Assis les uns à côté des autres, se tenant par les mains, les cœurs à prendre se balancent au rythme de la musique sous le regard amusé et complice du chef du village.
La mort peinte à meme le corps
La scène de combat, qui retrace les origines de la Terre, implique toute la communauté. Jeunes et enfants, eux aussi maquillés en squelette, manipulent adroitement arcs, flèches et lances.
Les hommes squelettes ou skeletons appartiennent à la tribu des Omo Bugamo. Ils sont les plus impressionnants. Les guerriers peignent sur leur corps des contours d'os et sur leur visage, des contours de crâne.
Les chasseurs portent des pagnes simples ornés de coquillages et s'arment d'arcs, de flèches et de lances.
L'histoire revisitée par les Papous
L'esprit perfide, au centre, déploie ses griffes acérées en canne de bambou entre lesquelles il tient les amulettes du chaman.
Lors de cérémonies, les hommes miment une chasse au démon, l'esprit perfide de la montagne, le Masalaï. Cet étrange personnage porte un costume fait d'herbes et de touffes de cheveux.
Le chaman tente de protéger la tribu des attaques de l'esprit. Ce ballet incroyable retrace les origines de la Terre, une coutume ancestrale.
Les ethnies. Patrimoine génétique de l'humanité
Aujourd’hui, grâce aux progrès en génétique, nous savons que nous ne pouvons découper la population mondiale en races distinctes mais simplement en ethnies.
L’ethnie est un groupement humain qui possède une structure familiale, économique et sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de groupe.
La hiérarchisation des groupes humains en races est une aberration scientifique. On ne peut en aucun cas subdiviser l’espèce humaine en Jaunes, Noirs et Blancs selon le critère apparent de la couleur de la peau.
Quelle que soit notre couleur de peau ou notre origine géographique, nous possédons tous les mêmes gènes.
L’unité de l’espèce humaine
Nous sommes nés dans la savane africaine. Les premiers chasseurs-cueilleurs ont quitté le berceau africain pour coloniser la planète.
Les hommes se sont alors diversifiés, les couleurs de peau se sont modifiés et les langages se sont multipliés.
Australopithecus. Image Ideonexus
A partir d’une base commune, les populations inventent de grande diversité de mode de vie et de comportements.
Mais quelles que soient les différences de traditions, chaque être humain porte les mêmes types de gènes.
Les hommes modernes sont apparus au Proche-Orient. On ne connaît pas leurs caractéristiques physiques externes, ni la couleur de leur peau.
Dans la mesure où le climat y est chaud, on peut penser qu’ils étaient plutôt basanés. Une chose est sûre, ils sont à l’origine de la diversité de toutes les populations humaines d’aujourd’hui.
L’espèce humaine a bien failli disparaître
D’après les recherches génétiques qui ont été effectuées, l’homogénéité des gènes au niveau mondial découle d’une seule raison : Nos ancêtres étaient très peu nombreux.
C’est d’ailleurs ce qui explique que les fossiles du Paléolithique sont si rares. On estime qu’ils n’étaient pas plus de 30 000 ans concentrés dans quelques parties du monde.
Homo sapiens. Image Professor Rogers
Notre espèce a donc frôlé l’extinction. Il aurait suffi d’un changement climatique ou d’une épidémie pour que nous disparaissions.
Les différentes ethnies
La grande colonisation humaine s’est déroulée en quelques dizaines de milliers d’années à partir d’environ – 100 000 ans.
Bien longtemps après Homo erectus, Homo sapiens part à la conquête des continents : Asie, Australie, Europe occidentale, recolonisation de l’Afrique et l’Amérique.
Même après la colonisation de la planète, la population mondiale reste restreinte. Le taux de mortalité infantile devait être énorme ainsi que celui des femmes pendant l’accouchement.
Des ethnies différentes mais un même patrimoine génétique. Image Pardeshi
Les différents groupes emportent avec eux des gènes qui ne sont pas exactement semblables à ceux de la population d’origine.
La raison en est simple. Chaque individu possède un patrimoine génétique commun mais il est unique.
Sa combinaison génétique spécifique lui vient de son père et de sa mère.
Au fil des générations, certains gènes peuvent disparaître et d’autres subsister.
Plus les siècles passent et plus notre patrimoine génétique s’éloigne de celui de nos ancêtres.
Les gènes n’expliquent pas tout quant aux différences physiques externes.
L’environnement et le climat ont joué un rôle essentiel.
Sourire du Gambie. Image Ferdinand Reus
Un individu blond à la peau blanche est plus sujet au cancer de la peau par fort ensoleillement qu’un individu à peau noire.
A l’inverse, une personne à peau noire synthétise moins la vitamine D qui est indispensable pour fixer le calcium dans les os qu’une personne à peau claire.
Notre organisme en fabrique naturellement sous l’influence des rayons ultraviolets du Soleil. Cela signifie qu’une personne à peau noire qui vit dans une zone peu ensoleillée est plus exposée au rachitisme.
A partir des recherches génétiques, on peut faire quelques suppositions et penser que lors de la colonisation de la planète, une « sélection » s’est opérée car certaines vulnérabilités provoquaient une plus grande mortalité.
Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse.
Sadhu en Inde. Image Sukanto Debnath
Ce dont on est certain c’est que les changements de couleur se sont opérés assez rapidement, pas plus de quelques milliers de générations.
Ce qui est intéressant c’est que deux ethnies proches physiquement peuvent avoir un patrimoine génétique assez éloigné.
C’est le cas des Papous en Océanie et des Bantous en Afrique.
Ils se ressemblent physiquement : petits, peau très foncée, cheveux crépus.
Fête dans une tribu de Papous. Image Crhistian Caron 2000
Pourtant, les Papous sont génétiquement proches des Vietnamiens et des Chinois tandis que les Bantous sont proches des autres Africains.
Mais, leur point commun est l’environnement et le climat : les deux populations vivent dans la forêt équatoriale
Jeunes bantous réfugiés. Image Barefoot in Florida
Depuis la naissance des premiers Hommes modernes, ce qui a changé c’est l’aspect extérieur, les couleurs, les cultures et les religions mais peu les gènes.
Le mélange des ethnies
On pourrait penser qu’avec la mondialisation, notre espèce tend vers l’uniformisation. Cependant, les migrations ne concernent qu’une toute petite partie de la population, environ 10%.
Notre espèce est grégaire et ne migre que contraint et forcé.
Par contre, il existe une plus grande diversité d’ethnies dans les métropoles.
Portrait de Chine. Image Babasteve
Les préjugés pourraient nous faire penser que ce mélange va aboutir à un métissage de notre espèce. Mais, c’est faux. La génétique est là pour le prouver.
Par exemple, le mélange du noir et du blanc ne donnera pas au fil des générations des métis à la peau café-au-lait.
C’est généralement le cas pour la première génération mais pas pour les suivantes qui reconstituent les types des grands-parents : soit noir, soit blanc.
Chaque ethnie possède ses spécificités culturelles. Portrait d'Iran By Hamed Saber. Portrait des Etats-Unis .Image Steph Carter
C’est aussi ce qui explique que des jumeaux peuvent avoir une couleur de peau différente. En juillet 2008, des jumeaux de couleur de peau différente sont nés en Allemagne.
La mère, à la peau noire, était originaire du Ghana et le père, à la peau blanche, était de souche allemande.
Ce type de naissance est assez rare mais pas exceptionnel.
Le Brésil est un bon exemple. Les Brésiliens possèdent un patrimoine génétique qui combine les gènes amérindiens, africains et européens.
C’est pour cette raison que les individus sont si différents physiquement.
Certains Brésiliens sont blonds aux yeux clairs, d’autres ont la peau noire et les cheveux crépus ou d’autres encore ont la peau légèrement basanée.
Portraits du Brésil. Image Babasteve
Le métissage n’uniformise pas et les types originaux ne disparaissent. Au contraire, le métissage augmente la diversité car les gènes s’associent au lieu de se diluer.
Ceux qui pensent encore que notre patrimoine génétique est en danger peuvent donc être rassurés.
Inutile de préciser que toutes les théories fumeuses sur les races dont certaines seraient supérieures à d’autres peuvent être qualifiées de tout sauf de scientifiques.
Et demain ?
Physiquement, nous évoluons très lentement. Il faudra compter en millions d’années pour que ces changements soient visibles.
L’homme reste soumis aux lois de la biologie et nous sommes sujets à des adaptations.
Enfant du Népal. Image Sukanto Debnath
Le brassage actuel permanent des gènes rend impossible l’apparition par dérive génétique des caractères récessifs.
Nous savons que l’Homme ne pourra pas rester sur Terre plus de 4 milliards d’années. Si nous sommes toujours là, il nous faudra trouver de nouvelles terres à coloniser. L’espace sera alors la seule solution pour préserver notre espèce.
Nous savons encore peu de choses sur les conséquences de la vie dans l’espace. Nous savons seulement que les modifications physiques sont importantes en apesanteur.
Il est probable qu’après plusieurs millions d’années passées sur d’autres planètes, nos descendants auront un aspect physique différent.
Une note d'humour avec cet alien qui a bien du mal à téléphoner. Image Looking Glass
Peut-être alors pourrons nous parler de nouvelles races si des mutations génétiques importantes s’effectuent.
Conclusion avec cette très belle phrase d’Hubert Reeves, astrophysicien à la renommée internationale :
« L’intelligence est-elle un cadeau empoisonné ? Se pose maintenant à nous cette question cruciale : sommes-nous en mesure de coexister avec notre propre puissance ? Si la réponse est non, l’évolution continuera sans nous. »
Chasse à l'aide d'un aigle royal
Le peuple kazakh de Mongolie pratique traditionnellement la chasse à l’aide d’un aigle royal (Aquila chrysaetos). Ils utilisent toujours des aigles femelles. La chasse au rapace est vieille de plus de mille ans. Les Kazakhs l’ont héritée de leurs ancêtres du Turkestan.
Ils utilisaient déjà des aigles royaux au 15e siècle lorsque leur peuple s’est constitué.
Le peuple des Kazakhs
Cette région perdue est séparée du reste de la Mongolie par la rivière Hovd et de la Chine par les montagnes de l’Altaï.
Aucune culture n’est possible dans une région où les précipitations n’excèdent pas 25 cm par an.
Le peuple kazakh de Mongolie pratique traditionnellement la chasse à l’aide d’un aigle royal. Image Tiarescott .
Des Kazakhs se sont installés ici à la fin du 17e siècle, fuyant des guerres internes, puis ils ont pris le contrôle du territoire.
Les Mongols y ont été exterminés par un empereur mandchou.
Aujourd’hui, les populations rurales musulmanes ont conservés leur langue et leurs traditions dont la chasse à l'aide des aigles royaux.
Regard perçant de l'aigle royal. Image Just Chaos
Après l’effondrement de l’Union Soviétique en 1991, de nombreux habitants ont quitté Baian-ölgi pour rejoindre le Kazakhstan, leur mère patrie.
Il ne resterait environ que 35 000 Kazakhs dans cette région actuellement.
La technique de la chasse à l’aigle royal
L’atout le plus précieux de l’aigle royal est sa vue. Elle est environ 8 fois plus perçante que celle de l’homme.
Les Kazakhs chassent toujours avec des aigles femelles. Ils jugent les mâles moins agressifs. Ce sont en effet les femelles qui défendent le nid. Elles pèsent jusqu’à 7 kilos, presque un tiers de plus que leur compagnon. L'aigle royal peut atteindre une envergure de 2,20 m.
Dressage d'un aigle royal en Mongolie. Image Tiarescott
Le chasseur doit garder le bras ferme sous le poids de son aigle. Ce dernier referme ses ailes de deux mètres d’envergure.
Lorsque le rapace s’élance à la poursuite d’un animal dans la vallée, le chasseur saute sur son cheval. Il doit retrouver son aigle avant que celui-ci n’abîme la fourrure de la proie ou qu’il ne se fasse blesser par elle.
Jeune Mongol et son aigle royal. Image Tiarescott
L’aigle, à l’approche de sa proie, freine de toutes ses forces. Il peut atteindre 160 km/h en piqué. Il s’empare alors de sa victime, un renard par exemple.
Il le paralyse avec la pointe de ses serres. Celles-ci exercent une pression de plusieurs centaines de kilos par centimètre carré.
Quand la victime essaye de s’échapper, l’aigle lui flanque un vigoureux coup de patte sur la face avant de l’achever avec son bec puissant.
Cet aigle royal apprivoisé freine à l'approche de sa proie. Image Brian Scott
A l’état sauvage, l’aigle royal chasse de préférence de petites proies bien que sa force lui permette d’emporter de jeunes chamois.
Mais, une fois dressé, il peut s’attaquer à des loups ou des lynx qui sont cinq fois plus gros que lui.
Comment capturer un aigle royal
Avant de les dresser, les chasseurs doivent capturer des aigles. Ils utilisent un filet tissé à la main, sept bâtons, trois lièvres congelés et un corbeau menaçant.
L’atout le plus précieux de l’aigle royal est sa vue. Image Big Kids love toys
Le chasseur suspend le filet dehors, entre les bâtons dressés, formant ainsi un cercle autour de son appât.
Quand l’aigle descend en piqué pour effrayer le corbeau et ravir les carcasses de lièvres, le piège se referme sur lui et il est capturé comme un papillon.
Le dressage de l’aigle royal par les Kazakhs
Il est plus difficile de dresser l’aigle que de le capturer. Ses pattes sont coincées dans des sangles de cuir et attachées à un bloc en bois sur une longe en peau brute.
Un aigle royal qui chasse. Image Jack Spelling bacon
A chaque fois que l’aigle essaye de s’envoler, il retombe aussitôt en culbutant.
C’est une lutte de deux jours et même plus qui s’engage alors entre l’animal et l’homme. Au terme de cet exercice, l’aigle épuisé est apprivoisé ou presque …
Un entraînement avec des proies tenues en laisse le conditionne à attaquer.
Les Mongols . Gengis Khan
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du monde, aucune invasion ne peut être comparée au cyclone qui s’abattit au XIIIe siècle. En trois quarts de siècle, les tribus mongoles de Gengis Khan constituent l’empire le plus vaste que le monde n’ait jamais connu.
Les Mongols étaient-ils le fléau des dieux ? Comment Gengis Khan, un simple chef de tribu, a-t-il pu imposer sa domination sur toute l’Asie et faire trembler le monde ?
Les Mongols
Les Mongols sont un groupe de tribus nomades qui émergent, en tant que nation constituée, au début du XIIe siècle.
Leurs ancêtres, venus des forêts du nord de la Sibérie, se sont alors installés sur les hauts plateaux de la Mongolie actuelle.
A cette époque, les Mongols sont un peuple de chasseurs, pêcheurs et éleveurs.
Le pays qu’ils contrôlent est divisé en trois Etats dominés par des tribus turques : les Naymans, les Merkits, les Keraïts et les Tatars.
C’est Témüdjin, né vers 1167, le futur Gengis Khan « souverain universel », qui fédérera ces tribus nomades.
Gengis Khan
Temüdjin est le fils d’un chef respecté. A 9 ans, il quitte le clan paternel pour vivre dans la tribu de sa future épouse.
Mais, son père est empoisonné par les Tatars et les tribus se disputent ses possessions. Temüdjin est destitué.
Pourtant, peu à peu, il parvient à reconstituer le territoire de son père. Violent et valeureux, ses exploits rassemblent autour de lui de nombreux jeunes guerriers.
Portrait de Gengis Khan peint sur soie
Il bat les tatars et dès lors sa puissance militaire et politique ne cesse de croître.
Il est assez fort pour s’attaquer aux tribus turques.
En 1206, il fonde l’Etat Mongol. Proclamé souverain universel, Tchingiz Kagan ou Gengis Khan, littéralement le Khan Océan, il établit sa capitale, une immense ville de tentes, à Karakorum.
Gengis Khan est né et la conquête du monde commence. Il adopte cette fière devise : »Un seul Soleil au ciel, un seul souverain sur terre ».
Les conquêtes de Gengis Khan
Pendant toute sa vie, Gengis Khan gouvernera son peuple sans descendre de selle, massacrant réduisant en esclavage et soumettant sans répit les peuples.
Sa première victime est le Chine du Nord, en 1209, alors gouvernée par la dynastie Jin. En 1213, les cavaliers mongols franchissent la Grande Muraille et s’emparent de toute la zone située au nord du fleuve jaune.
Les Mongols s’emparent de Pékin en 1215 et en 1217, ils sont maître de la Chine méridionale.
Gengis Khan représenté au milieu d'un combat
Les mongols marchent vers l’ouest et mettent les villes à sac. Le bruit de leurs exploits arrive jusqu’en Europe et au Bassin méditerranéen.
En 1220, les Mongols attaquent les villes de Merv et de Samarkand et massacrent les populations.
5 ans plus tard, après avoir étendu son empire sur l’Iran, l’Afghanistan et jusqu’aux rives de l’Indus, Gengis Khan et ses troupes rentrent sur leurs terres d’origine.
Il meurt le 25 août 1227. La cause de sa mort est inconnue. On a évoqué l’hypothèse d’une chute de cheval.
La puissance militaire des Mongols
Les armées mongoles surpassaient rarement en nombre celles de leurs ennemis. Mais, leur organisation et leur sens tactique étaient nettement supérieurs.
Sans peur et sans pitié, les Mongols plaçaient leurs prisonniers en première ligne, affublés d’insignes mongols, pour qu’ils subissent l’assaut initial.
Une des manœuvres préférées de Gengis Khan consistait à utiliser ses cavaliers pour prendre les ennemis sur le flanc et disloquer leurs formations.
Puis, il les attaquait subrepticement par l’arrière.
Pendant les longues campagnes, les armées mongoles comptaient plus de chevaux que de guerriers.
Les cavaliers disposaient d’une monture fraîche chaque jour. Rapides, ils semaient la panique dans les rangs adverses.
Selle brodée mongole (Musée national, Frounzé, Kirghizistan) . Image Mikeemesser
L’autre atout des Mongols était qu’ils possédaient des bateaux démontables qui leur permettaient de franchir les cours d’eau.
Les cavaliers mongols sont endurcis par leurs multiples déplacements. Lors des longues haltes, ils groupent en cercle leurs tentes rondes, les yourtes, mais ils dorment souvent à même le sol.
Ils peuvent endurer les étés accablants et les hivers rigoureux.
Yourtes des Kazakhs en Uzbekistan. Image Audrey H
Les Mongols sont bien sûr d’admirables cavaliers mais ce sont aussi les meilleurs archers de leur époque.
Les Mongols, fléau des dieux ?
Gengis Khan était féroce mais de manière raisonnée. Toute cité qui résiste est saccagée. A son fils Toluy qui a choisi d’épargner une place conquise, il écrit :
« La pitié est signe d’un caractère faible, seule la sévérité retient les hommes dans le devoir ; un ennemi simplement vaincu n’est jamais réconcilié et déteste toujours son nouveau maître. »
C’est lors de la conquête de l’Iran que la férocité des Mongols a été la plus marquée. La plupart des grandes cités sont incendiées et leurs habitants égorgés.
Les vaincus sont précipités, tête la première, dans des "marmites", troncs d'arbre remplis d'eau bouillante (XIVe siècle, Bibliothèque nationale, Paris).
Toute résistance est brisée dans la terreur. La population des montagnes de l’Iran est massacrée sans raison particulière à part démontrer la puissance mongole.
Autre exemple de la férocité des Mongols. Le 9 avril 1241, près de Leignitz, 30 000 à 40 000 croisés et chevaliers teutoniques affrontent les Mongols.
Ils sont entièrement écrasés. Pour recenser les victimes, les Mongols coupent une oreille aux cadavres et en emplissent ainsi des sacs.
Gengis Khan et ses successeurs ont laissé le souvenir d’innombrables atrocités. La liste des exactions mongoles est impressionnante et il n’y a aucun doute sur le fait que Gengis Khan était un nomade farouche et cruel.
Image de Gengis Khan et de ses fils extraite d'un manuscrit datant de 1318
Parallèlement à cette cruauté, c’est également un grand administrateur. Durant son règne, hommes, marchandises et idées circulent librement à travers toute l’Asie.
Il a su créer un réel flux économique et culturel.
L’héritage de Gengis Khan
Après sa mort, son troisième fils, Ogoday, devient le khan suprême des Mongols. La nation prospère sous le commandement de ce chef puissant qui construit la cité de Karakorum.
Il étend l’empire vers l’Europe en soumettant les principautés russes de Moscou et de Kiev.
En 1241, ses armées entrent en Pologne et envahissent la Croatie.
L’Europe occidentale s’attend alors à une invasion mais Ogoday meurt en novembre 1241 et ses armées se retirent.
Son fils lui succède mais meurt peu après.
Les Mongols sont restés d'excellents cavaliers. Image Mikeemesser
C’est un petit-fils de Gengis Khan, Möngke, qui prend le pouvoir. Peu à peu, la discorde et la guerre civile s’installent entre les tribus.
Malgré tout, après avoir couper la tête de la plupart des Princes rebelles, Möngke sera le dernier grand souverain de cet immense empire.
L’empire mongol commencera à s’effriter après sa mort en 1259.
Les Maori (Nouvelle-Zélande)
Les Maori (mi : mori ; API : /maori/ ) sont des populations polynésiennes autochtones de Nouvelle-Zélande. Ils s'y seraient installés par vagues successives à partir du VIIIe siècle. Ils sont, à l'aube de l'an 2000, plus de 600 000 auxquels il faut ajouter une diaspora d'environ 90 000 personnes dont une grande majorité vit en Australie.
Étymologie
Dans les légendes et les traditions orales, le mot distingue les êtres humains mortels des dieux et des esprits Le mot « maori » se retrouve dans les autres langues polynésiennes comme l’hawaïen ou le marquisien, (Maoli), le tahitien(Maohi) et le maori des îles Cook, avec un sens identique. Les premiers visiteurs européens des îles de Nouvelle-Zélande (les « Pakeha » ou « Papa'a » arrivés au XVIIIe siècle), ont mentionné le peuple qu’ils ont trouvé par des termes variés comme « indiens », « aborigènes », « natifs » ou encore « Néo-Zélandais ». C'est au contact de ces étrangers que ces populations ont commencé à se désigner d'abord sous le terme de « tangata maori » (homme ordinaire, autochtone), pour finalement ne garder que « maori ». En 1947, le « Département des Affaires indigènes » a été renommé « Département des Affaires maori », consacrant ainsi la reconnaissance de ce terme. En tant que mot océanien, « maori » est invariable et (dans l'absolu) ne s'accorde ni en genre, ni en nombre.
Un chef Maori du XIXe siècle : "Honiana Te Puni-kokopu"
Les origines
La Nouvelle-Zélande est une des dernières terres de la planète sur laquelle les humains se sont installés.
Des preuves archéologiques et linguistiques (Sutton 1994) suggèrent qu’il y a eu probablement plusieurs vagues d’immigration de l’Est de la Polynésie jusqu’à la Nouvelle-Zélande entre 800 et 1300. Les origines des Maori sont étroitement liées à celles de leurs ancêtres Polynésiens. La tradition orale des Maori décrit l’arrivée des ancêtres comme venant de Hawaiki (une terre natale mythique au cœur de la Polynésie tropicale) par le grand océan, à l’aide de pirogues (waka). Les comptes rendus des migrations varient beaucoup parmi les tribus Maori (iwi) dont les membres peuvent s’identifier avec de nombreux waka différents dans leur généalogies ou whakapapa.
Il n’existe aucune preuve crédible attestant une présence autre que polynésienne avant le VIIIe siècle. En effet, des preuves irréfutables provenant de l’archéologie, de la linguistique comparative indiquent que les premiers habitants permanents de l’île venaient de l’Est de la Polynésie et sont devenus ceux que nous appelons aujourd’hui les Maori.
Femme maori de la tribu "Ngti Mahuta"
Interactions avec les Européens avant 1840
L’installation des Européens en Nouvelle-Zélande est relativement récente. L’historien Néo-Zélandais Michael King décrit dans son ouvrage (« The History Of New Zealand » 'collection Penguin History', « L’histoire de Nouvelle-Zélande ») les Maori comme étant « la dernière communauté humaine majeure de la terre qui n’ait pas été touchée ni affectée par le vaste monde ».
En 1642, la Compagnie hollandaise des Indes orientales envoie Abel Tasman qui aborde l'île du sud de la Nouvelle-Zélande. Il repart aussitôt face à l'hostilité des autochtones.
Les premiers explorateurs Européens y compris Abel Tasman et le capitaine James Cook (qui a visité la Nouvelle-Zélande pour la première fois en 1769) ont rapporté leur rencontre avec les Maori. Les premiers de ces rapports décrivent les Maori comme une race de guerriers féroces et fiers. Des conflits inter-tribaux se produisaient fréquemment à cette période, et les vainqueurs rendaient esclaves les vaincus voire parfois les dévoraient.
Dès le début de l’année 1780, les Maori ont eu des contacts avec les chasseurs de baleines et de phoques. Certains se sont même fait embaucher sur des navires étrangers. Un flot continu de prisonniers Australiens en fuite et de déserteurs provenant des navires de passage a également exposé la population des autochtones Néo-Zélandais aux influences extérieures.
Première impression que les Européens ont eu des Maori lors de leur débarquement à "Golden Bay"
Pour l’année 1830, les estimations évaluent le nombre de Pakeha (Européens), vivant parmi les Maori, à près de 2000. Le statut des nouveaux venus variait de celui d’esclave à celui de conseiller haut placé, et de celui de prisonnier à celui d’Européen « maorisé » qui a abandonné la culture européenne jusqu’à s’identifier à un Maori. De nombreux Maori appréciaient les Pakeha pour leur capacité à décrire la culture et les techniques européennes et pour leur habileté à obtenir des articles en commerçant, en particulier des armes. Ces Européens, devenus des natifs, en sont venus à être connus sous le nom de « Pakeha Maori ». Lorsque Pomare a pris la tête d’un soulèvement contre Titore en 1838, il comptait 132 mercenaires Pakeha parmi ses guerriers. Frederick Edward Maning, un des premiers colons, écrivit deux compte-rendus pittoresques sur la vie à cette époque qui sont devenus des classiques de la littérature Néo-Zélandaise, il s’agit des : « Old New Zealand » (La vieille Nouvelle-Zélande) et de « History of the War in the North of New Zealand against the Chief Heke » (L’histoire de la guerre dans le Nord de la Nouvelle-Zélande contre le chef Heke).
Durant cette période, l’acquisition de mousquets par les tribus qui étaient en contact étroit avec les visiteurs Européens déstabilisa l’équilibre qui existait entre les tribus Maori. Il en résulta une période de guerres inter-tribales sanglantes, connue sous le nom de « guerres des Mousquets » (The Musket Wars), dont les conséquences furent une véritable extermination de nombreuses tribus et la déportation d’autres hors de leur territoire traditionnel. Des épidémies apportées par les Européens ont également tué un nombre important quoique indéterminé de Maori durant cette période. Les estimations varient entre dix et cinquante pour cent de morts.
Avec l’augmentation de l’activité des missionnaires Européens, l’intensification de la colonisation dans les années 1830 ainsi que l’absence de lois pour règlementer la vie des nouveaux colons, la couronne britannique, en tant que première puissance mondiale, commença à subir des pressions pour intervenir et mettre de l’ordre.
De 1840 à 1890
Finalement cette situation conduisit la Grande Bretagne à envoyer William Hobson avec l’ordre de prendre possession de la Nouvelle-Zélande. Avant qu’il n’arrive, la reine Victoria annexa la Nouvelle-Zélande par le biais d’une proclamation royale en janvier 1840. Lors de son arrivée en février, Hobson négocia le traité de Waitangi avec les chefs du Nord. De nombreux autres chefs Maori (bien qu’ils n’en comprissent pas toujours toute la signification) ont par la suite signé ce traité. Ce traité fit des Maori des sujets de la couronne britannique en échange de la garantie de l’intégrité de leur droit de propriété de leur terre et de la conservation de l’autonomie des tribus.
En dépit de quelques regrettables mais rares incidents, les deux parties ratifièrent ce traité basé sur la collaboration avec enthousiasme. Les Maori constituaient une bonne affaire, car ils fournissaient de la nourriture et d’autres produits aux marchés locaux et étrangers. En réalité, il est probable que le gouvernement britannique, signa ce traité pour contrecarrer l'influence des Français et des Américains dans la région. Il fait, encore de nos jours, l'objet de controverses et d'interprétations diverses.
Le gouverneur George Grey (1845 – 1855 et 1861 – 1868) fut un des premiers colons à apprendre le Maori et il consigna une grande partie de la mythologie.
Dans les années 1860, des polémiques sur l’achat de terres controversées et la tentative des Maori de la région de Waikato d’établir une monarchie concurrente (Kngitanga) sur le modèle britannique conduisit aux guerres néo-zélandaises. Bien que celle-ci ne firent que relativement peu de morts, le gouvernement colonial confisqua de vastes parcelles de terre Maori en représailles de ce qu’ils ont considérés comme une rébellion, et ce alors même que l’action militaire était une initiative de la couronne Britannique contre ses propres sujets. Dans certains cas ces confiscations arbitraires se sont faites sans chercher à savoir si la tribu en question était réellement impliquée ou non dans la participation à la guerre. En effet, certaines tribus ont lutté activement contre la couronne, mais d’autres (connues sous le nom de kupapa) ont lutté pour soutenir le gouvernement britannique.
Un mouvement de résistance passive s’est développé dans la colonie de Parihaka dans la région du Taranaki, mais les troupes Britanniques ont dispersé les dissidents en 1881.
Avec la perte de la plupart de leurs terres, les Maori sont entrés dans une période de déclin. Et vers la fin du XIXe siècle, la plupart des gens pensaient que les populations Maori cesseraient bientôt d’exister en tant que race à part entière et qu’ils seraient rapidement assimilés par les populations Européennes.
Renaissance
Le déclin annoncé des populations Maori n’a pas eu lieu et elles ont même retrouvé leur vitalité. En dépit d’un grand nombre de mariages mixtes entre les populations Maori et Européennes, beaucoup de Maori ont conservé leur identité culturelle.
Le gouvernement néo-zélandais décida d’exempter les Maori de la conscription militaire qui s’appliquait aux autres citoyens durant la seconde guerre mondiale. Néanmoins des volontaires Maori en grand nombre décidèrent de s’engager pour former le 28e bataillon ou bataillon Maori, qui s’acquitta fidèlement de sa tâche notamment en Crête, en Afrique du Nord et en Italie. En tout, 17 000 Maori prirent part à la guerre.
Depuis les années soixante, les Maori vivent une renaissance culturelle. La reconnaissance gouvernementale de la croissance du pouvoir politique Maori ainsi que l’activisme politique des Maori a conduit à des restitutions et à des indemnisations, quoique encore limitées, en ce qui concerne la confiscation injuste de territoires et la violation des autres droits de propriétés.
Un film plusieurs fois primé a été réalisé par Niki Caro en 2002, d'après un roman de Witi Ihimaera s'intitulant Paï (titre original : Whale rider), distribué par UFD.
Langue
Les Maori parlent le maori, langue appartenant au groupe des langues malayo-polynésienne (ce groupe forme, avec le groupe des langues formosanes, la grande famille des langues austronésiennes). Il est maintenant enseigné dans de nombreuses écoles primaires de Nouvelle-Zélande et de plus en plus dans le secondaire. D'autre part la plupart des Maori parlent également l'anglais qui est la deuxième langue nationale de Nouvelle-Zélande. Ils leur arrive d'avoir appris d'autres langues encore comme le chinois, l'allemand ainsi que l'espagnol.
Gravure représentant un maori au traditionnel visage tatoué
Joueur de rugby néo-zélandais au visage tatoué
Danse maori
Des tiki maori (totems aux formes humanoïdes), gravure du XIXe siècle