Biographies historiques -
Alexandre le Grand
21 juillet 356 avant JC à Pella (Macédoine) - 13 juin 323 avant JC à Babylone (Babylonie)
Héritier d'un petit royaume - la Macédoine - que les Grecs cultivés regardaient avec mépris, Alexandre le Grand s’est taillé en dix ans un immense empire, de l'Égypte aux portes de la Chine. Il a ce faisant assuré à la culture hellénique un rayonnement dont nous percevons encore les traces, par exemple dans les représentations de Bouddha, inspirées de l’Apollon grec ! Fauché en pleine jeunesse, à 32 ans, Alexandre le Grand est aussi le plus romanesque des conquérants.
Éduqué par le plus grand savant de l’Antiquité, Aristote, il s’illustre très jeune en domptant un cheval d’exception, Bucéphale. À 18 ans, aux côtés de son père Philippe II et avec le concours des redoutables phalanges macédoniennes, il vainc les Grecs à Chéronée. C’est le début de son épopée. Rassemblant 40.000 soldats grecs et macédoniens, il traverse l’Hellespont (le détroit du Bosphore) et passe en Asie.
Remarquable stratège, il repousse les Perses au Granique et soumet la Grèce d’Asie. Enhardi par ces premiers succès, il décide d’en finir avec l’empire perse. Une nouvelle victoire à Issos lui livre l'Égypte, où il fonde le port qui porte encore son nom, Alexandrie. Puis il défait l’armée du dernier empereur de la dynastie des Achéménides à Gaugamèles et s’empare de la Mésopotamie et de la Perse proprement dite.
Visionnaire, il organise à Suse le mariage de dix mille de ses officiers et soldats avec autant de jeunes filles perses pour fondre entre elles les cultures grecque et perse. Lui-même a succombé aux charmes d’une princesse perse, Roxane. Alexandre envisage de poursuivre sa marche vers le sous-continent indien. Il franchit l’Indus mais ses soldats épuisés refusent de le suivre. Il rentre donc à Babylone dont il a fait sa capitale et où il mourra. Son empire sera peu après sa mort partagé entre ses généraux.
Un conquérant de légende
Héritier d'un petit royaume que les Grecs cultivés regardaient avec mépris, la Macédoine, Alexandre le Grand s'est taillé un empire en dix ans, de l'Égypte aux portes de la Chine. Il a, ce faisant, assuré à la culture hellénique, avatar de la culture grecque classique, un immense rayonnement.
Nous en percevons encore les traces, par exemple, dans les représentations de Bouddha dont les premières ont été sculptées à l'image d'Apollon par des artistes grecs établis au Gandhara (Inde du Nord) ! Fauché en pleine jeunesse, à 32 ans, Alexandre le Grand est aussi le plus romanesque des conquérants.
Éduqué par le plus grand savant de l'Antiquité, Aristote, il s'illustre très jeune par son intelligence comme par son adresse et sa force physique. Ainsi dompte-t-il un cheval d'exception, Bucéphale (il avait observé que l'animal avait peur de son ombre et il eut l'idée de le monter après l'avoir placé face au soleil).
Stratège hors du commun
À 18 ans, aux côtés de son père Philippe II et avec le concours des redoutables phalanges macédoniennes, il vainc les Grecs à Chéronée.C'est le début de son épopée. Deux ans plus tard, rassemblant 40.000 soldats grecs et macédoniens, y compris une puissante cavalerie, il traverse le détroit du Bosphore et passe en Asie.
Remarquable stratège, il repousse sur les bords du Granique, au sud du Bosphore, où il a failli périr, les Perses de Darius III. Sous l'effet de ce succès inattendu sur une armée bien plus nombreuse, il soumet avec une relative facilité la Grèce d'Asie, y compris les cités de Milet et d'Halicarnasse. Enhardi par ces premiers succès, il décide d'en finir avec l'empire perse.
Une nouvelle victoire à Issos lui livre l'Égypte, où il fonde le port qui porte encore son nom, Alexandrie. Puis il défait l'armée du dernier empereur perse de la dynastie des Achéménides à Gaugamèles et s'empare de la Mésopotamie et de la Perse proprement dite.
Il laisse ses soldats piller et brûler Persépolis, la prestigieuse métropole des Achéménides. C'est une façon de venger l'incendie par les Perses de l'Acropole d'Athènes en 480 avant JC.
Visionnaire
À cet écart près, Alexandre respecte les croyances des peuples conquis. Il adopte même certaines de leurs coutumes parmi les plus contestables comme la polygamie et la divinisation du roi, au grand scandale de ses hommes qui supportent mal de devoir l'honorer à la manière d'un empereur oriental.
Soucieux de réduire la fracture culturelle entre conquérants et conquis, il organise à Suse le mariage de dix mille de ses officiers et soldats avec autant de jeunes filles perses. Lui-même a succombé aux charmes d'une princesse perse, Roxane.
Alexandre envisage de poursuivre sa marche vers le sous-continent indien, jusqu'à l'extrême limite du monde connu. Il franchit l'Indus mais ses soldats épuisés refusent de le suivre. Il rentre donc à Babylone dont il a fait sa capitale et où il mourra. Son empire sera, peu après sa mort, partagé entre ses généraux. -
Ashoka, Asoka, Açoka ou Ashokavardhna (Devanagar: Aoka) (v. 304 av. J.-C. - 232 av. J.-C.), fils de Bindusâra, est le troisième empereur Maurya (273 av. J.-C. - 232 av. J.-C.). Ashoka a régné sur la majeure partie du sous-continent indien, de l'actuel Afghanistan jusqu'au Bengale et aussi loin vers le sud que l'actuelle Mysore.
Après un début de règne très autoritaire, frappé d'horreur et saisi de remords suite à sa conquête sanglante du Klinga, sur la côte est de l'Inde - qui correspond aujourd'hui à l'état de l'Orissa -, il change complètement de politique. Il cherchera désormais à suivre l'ahimsa : maintenir et propager la paix, la non-violence, la compassion, le végétarisme. Il fait alors rénover les routes principales de l'Inde, fait ériger une quantité impressionnante de stèles et bâtiments (dont des hôpitaux pour animaux) témoignant de son projet, et fait adopter une écriture, la brahm?, dont dérivent les écritures modernes.
Après son règne l'empire se désagrège et l'unité indienne sera perdue jusqu'à l'instauration de la domination moghole puis britannique, ce qui donne à Ashoka et à son œuvre une place très spéciale dans l'histoire indienne.
L'empereur Ashoka
Le conquérant, le bouddhiste
La dynastie des Maurya
Tout comme Krishna, Mahv?ra ou Gautama Bouddha avant lui, Ashoka naît dans une famille royale, les Maurya, de la caste guerrière des Kshatriyas. Son grand-père Chandragupta Ier régna sur un vaste empire qui s’étendait jusqu’à l’Afghanistan. Il établit une administration sur l’exemple des Perses et la capitale, aux proportions énormes, P?aliputra, était construite sur le modèle architectural de Persépolis. Mais le fondateur de la dynastie des Maurya se lassa des intrigues de la cour et abdiqua en faveur de son fils Bindusâra. Chandragupta suivit alors les enseignements d’un maître jaïn et se retira avec lui dans un endroit isolé afin de finir ses jours dans le jeûne et la méditation. Son fils, le père d’Ashoka, ne resta sur le trône que peu de temps. Lui aussi choisit la vie d’ascète et renonça à la royauté.
L'accession d'Ashoka au trône semble avoir posé problème car il n'est couronné que quatre ans après celle-ci. Lorsqu’Ashoka accède au pouvoir souverain, les Maurya règnent sur une grande partie de l’Inde, ayant unifié par la force les innombrables principautés, républiques et tribus. C’est l’apogée de la puissante dynastie. Infiltrations, espionnages et déportations sont les instruments politiques du jeune despote. Sa police secrète sème la terreur. Ashoka conclut des alliances avec ses voisins mais ne les respecte pas. Sa soif de conquête est grande. Il provoque des hostilités afin d’ouvrir un accès vers le sud du royaume.
L'empire Maurya sous le règne d'Ashoka
La guerre et la métamorphose
Cette guerre du Kalinga fait plus de 100 000 morts. Il en subsiste encore aujourd'hui des traces, plus de 2000 ans après : dans les collines de pierres rouges, des grottes et des monuments portent des fresques murales qui, comme un album illustré, décrivent les massacres et l’histoire d’un conquérant et de son illumination. On y voit des villages brûlés, des cours d’eau rougis par le sang des cadavres, des femmes pleurant sur la dépouille de leurs fils, du bétail pourrissant le long des chemins, des vautours tournant dans le ciel à la recherche de chair fraîche, et finalement, un guerrier sanguinaire, Ashoka, saisi de remords.
Des sages jaïns et bouddhistes le supplient alors de mettre fin au conflit et de faire la paix. Ils lui expliquent la profonde signification de l’ahimsa, mot sanskrit signifiant non-violence, refus de tuer, de nuire ou de détruire : « La vie est chère à tous les êtres, tous craignent la souffrance et redoutent leur destruction. Le respect, la compassion et la tolérance demeurent l’essence de la sagesse ».
Selon Bouddha, un des devoirs primordiaux d’un roi est de faire régner la paix, d’éviter à tout prix la guerre et toute chose impliquant violence et anéantissement de la vie. Le mauvais karma n’a aucune prise sur celui qui s’identifie avec tous les êtres, qui les considère d’un regard égal. L’ahimsa est lié au renoncement à vouloir posséder et dominer. Les attitudes pacifistes se joignent au dharma, la loi, le devoir universel, sur le chemin pavé d’actions justes.
« Que mon cœur prenne refuge aux pieds du Bouddha. » À 20 ans, le voile de l’illusion s’estompe, les chaînes de l’attachement se brisent pour Ashoka. C’est avec l’ahimsa-dharma qu’il va désormais pacifier tous les sujets de son empire.
Sur le site de la bataille de l’Orissa, il fait graver dans la pierre :
« Devanamapriya (Ashoka) conquérant du Kalinga, a maintenant des remords à la pensée que la conquête n’est pas une conquête car des hommes furent assassinés, tués et exilés lors d’une telle conquête. Devanamapriya éprouve cela avec beaucoup de tristesse et de regrets. À présent, la perte du centième ou même du millième de toutes les vies qui furent tuées, qui moururent ou furent emmenées captives à l’époque où le Klinga fut conquis, Devanamapriya le déplore. Il considère que même ceux qui lui causent du tort méritent d’être pardonnés pour les torts qui peuvent être pardonnés. Parce qu’il croit que tous les êtres doivent rester saufs, avoir le contrôle d’eux-mêmes, être traités également et mener une vie heureuse. Pour Devanamapriya, la conquête par la vertu est la plus importante conquête ».
Sous la direction d’un maître bouddhiste, Ashoka fait une retraite de deux ans, puis, pour quelques douzaines d’années reprend en main les destinées de son empire.
Le souverain compatissant
Ashoka change complètement de but, mais il reste un souverain actif, qui laissera d'innombrables traces.
Un corps de hauts fonctionnaires est chargé de réparer les injustices commises. Sa police secrète est démantelée.
Aux quatre coins du royaume, Ashoka proclame sur des parois rocheuses ou sur des colonnes son aversion pour la violence et son adhésion à l’ahimsa. Ces stèles se retrouvent partout où le peuple peut les lire, dans les lieux sacrés, aux carrefours des villes. Elles demeureront intactes et lisibles pendant des millénaires. Souvent surmontés d’un lion, les piliers s'ornent aussi du Dharmachakra, la roue du dharma, la loi sacrée que Bouddha a mis en mouvement pour tous les êtres vivants, lors de son passage terrestre.
« Celui qui refuse de chasser ou de pêcher, qui ne tue point et ne veut être cause de mort pour aucune créature, faible ou puissante, voilà un homme de bien ». (Bouddha, Dhammapada)
Le Dharmachakra d’Ashoka
Comprenant que tuer est toujours une abomination et que chasser et pêcher sont des manquements à l’ahimsa, Ashoka règlemente sévèrement la chasse. Il favorise le végétarisme dans tout le royaume et interdit les sacrifices rituels d’animaux. Dans ses palais, aucun animal n’est mis à mort, toute la cour royale s’abstient de chair animale. Un banquet typique du roi pouvait se composer de raisins, de dattes et de mangues, de gâteaux sucrés, de riz bouilli avec épices et de lait chaud au safran.
L’absence de toute cruauté et une attitude bienveillante doivent englober non seulement les humains mais aussi les animaux : « Ce don (le dharma) consiste à traiter équitablement esclaves et serviteurs, à obéir à la mère et au père, à user de libéralité envers les amis, connaissances, parents, prêtres et ascètes et à ne pas tuer les animaux. » (Ashoka, édit 10)
L’interdépendance des vies se tisse sur le même désir de ne plus souffrir et de vivre en paix. Il ne faut ni approuver ni encourager la violence. Dans cet esprit de compassion secourable, on ne doit pas effrayer les animaux, les remplir de crainte, les tourmenter, leur infliger de la douleur, les dominer brutalement. Cette conduite éthique implique nécessairement une forme non-violente d’alimentation.
Par solidarité avec le monde animal, Ashoka fonde des hôpitaux, des hospices afin de recueillir les animaux malades ou âgés. Il encourage la protection des forêts et des plantes médicinales.
Il aide à la diffusion du bouddhisme. Cependant aucune preuve ne peut attester de sa conversion. Il en est toutefois un fervent propagandiste et envoie des missionnaires aussi loin que l'île de Ceylan (l'actuel Sri Lanka) qui sera convertie par sa fille Sangamit et son fils - ou frère - Mahinda, cités seulement par les chroniques cinghalaises, mais ignorés des inscriptions indiennes qui ne mentionnent que trois de ses fils, Tvara, Kunla et Jalauka.
Le roi se rend en pèlerinage aux lieux qu’a sanctifié la présence du Bouddha et donne généreusement aux monastères. Il nomme des contrôleurs du dharma qui effectuent des tournées d’inspection périodiques dans tout l’empire. Lui-même parcourt son royaume et propage sa vision de l’ahimsa-dharma dans les villes des provinces les plus reculées. Sous son règne, aucune guerre n’éclatera dans les États pacifiés.
On attribue à Ashoka l’érection de 84 000 stûpas, monticules circulaires de briques ou de pierres renfermant des reliques du Bouddha ou de Bodhisattvas célèbres, ces êtres éveillés se consacrant à sauver l’humanité souffrante. En plus de Ceylan, le roi envoie des missionnaires en Birmanie, en Chine et des ambassades aux princes grecs du temps, Antiochus II de Syrie et Antigone II Gonatas de Macédoine. Il convoque le troisième concile bouddhique dont la préoccupation majeure sera la diffusion du bouddhisme.
Ashoka fonde de plus l’écriture dite brahm? servant à rédiger des documents. Après l’écriture pictographique de l’ère de l'Indus qui dura jusqu’environ 1 500 avant J.-C., la plus ancienne écriture indienne déchiffrable remonte à Ashoka. Dès qu’il l’utilisa, elle devint l’écriture de toute l'Inde. La majorité des écritures indiennes modernes sont de ce fait dérivées du brahm?.
L’histoire n’a guère laissé de détails sur la vie personnelle d’Ashoka. On sait qu’il épousa la fille d’un banquier, qu’il eut des enfants et un palais d’été sur le site même de Kalinga. Son fils (ou son frère ?) apporta les enseignements de Bouddha hors de l’Inde. Son petit-fils Samprati fut pour sa part un propagateur du jaïnisme.
Après quarante ans de règne, Ashoka finit-il ses jours dans la solitude méditative comme ses ancêtres ? Nul ne sait vraiment. Après son règne, l’Empire Maurya s’effrita et connut à nouveau de graves bouleversements, des invasions meurtrières et des schismes religieux.
Des traces durables
Dans les ruines de Kalinga, des cavernes s’ouvrent dans les rochers. Pendant des siècles, elles abritèrent des moines bouddhistes et jaïns venus là s’absorber dans l’Absolu, à l’écart des illusions humaines. Près du champ de bataille, une pagode blanche et ronde embrasse tout l’horizon. À perte de vue, des champs verts encerclent ce temple dédié à la paix. Des lions immobiles en gardent l’entrée et sur le dôme de la structure plusieurs petites coupoles touchent le ciel comme branchées au cosmos. Un Bouddha lumineux, encastré dans la pierre, médite sur les formes impermanentes, transitoires et douloureuses de ce monde. Les splendeurs de la cour d’Ashoka semblent bien lointaines dans les décombres, la végétation et les cris des singes affamés. « Oui, je vous le dis : tout passe. Veillez à votre salut », aurait dit le Bouddha avant de quitter son corps. Tout passe. Mais le message de l’Ahimsa-dharma d’Ashoka, le guerrier pacifique, est toujours vivant.
La source de la plupart de notre connaissance sur Ashoka est constituée par les nombreuses inscriptions qu'il a fait graver sur des piliers et des rochers dans tout son empire, majoritairement en langue magadh? (un prâkrit) dans l'écriture brahm? (et parfois en caractères kharo??h?, mais aussi en grec et en araméen. Outre que ces inscriptions représentent les premières attestations de la notation par écrit d'une langue indienne et que cette même écriture donnera naissance à tous les semi-syllabaires présents actuellement sur le sol indien (comme la devanagar?), elles ont favorisé la propagation de l'éthique bouddhiste et ont encouragé la non-violence et l'adhésion à la doctrine du dharma, le devoir ou comportement juste. On note aussi l'importance donnée à une langue vulgaire et vernaculaire, un prâkrit, au détriment de la langue « noble » et littéraire, le sanskrit, montrant là un souci d'être compris par le peuple.
Il agrandit sa capitale Pa?aliputra - l'actuelle Patna - et y fait construire un palais dans le style perse. Il convoque aussi le 3e Concile bouddhique (253 av. J.-C. ou 243 av. J.-C.).
À la suite du règne éclairé d'Ashoka, la réforme de l'empire Maurya est mise à profit par des envahisseurs, et bientôt il entre en déclin et se fragmente en une multitude de principautés. Jusqu'à la colonisation britannique, environ 2 000 ans plus tard, jamais une aussi grande partie du sous-continent ne sera unie sous un même gouvernement.
Reconnaissant son rôle sans précédent dans l'histoire du pays, l'Inde a fait du chapiteau des colonnes d'Ashoka ou lat, un des symboles de la république indienne.
Deux décrets extraits des édits d'Ashoka
1er Décret : Autrefois dans les cuisines du roi Piyadassi (autre nom d'Ashoka), le Bien-aimé des Dieux, des centaines de milliers d'animaux étaient tués quotidiennement pour leur viande. Dorénavant, [?], seulement trois animaux seront tués, deux paons et un cerf et le cerf pas de façon régulière. Même ces trois animaux ne le seront plus dans l'avenir.
2e Décret : Partout dans l'empire du Bien-aimé des Dieux, le roi Piyadassi et même dans les royaumes à ses frontières, comme ceux des Chola, Pandya, Satyapoutra, Kéralapoutra aussi bien que dans celui de Ceylan et du roi grec nommé Antiochos et dans ceux des rois qui sont voisins d'Antiochos, partout les deux assistances du Bien-aimé des Dieux, le roi Piyadassi, sont fournis. Celles-ci consistent en soins médicaux pour les hommes et en attention pour les animaux. Les herbes médicinales si utiles pour l'homme ou pour la bête, sont apportées et plantées partout où elles ne poussent pas naturellement ; de la même façon, racines et fruits sont apportés et plantés partout où ils ne poussent pas naturellement. Des puits sont creusés le long de routes et des arbres plantés pour le bien des hommes et des bêtes.
Édit à la fois en grec et araméen par le roi Ashoka de Kandahar. Anciennement au Musée national afghan de Kaboul, désormais détruit.
Ramsès II
vers 1292 avant JC - vers 1213 avant JC
Associé très jeune à son père Sethi 1er, le pharaon Ramsès II règne au total près de 80 ans, de 1292 à 1213 avant JC. Il livre bataille aux Hittites à Qadesh, en Syrie. Après cette grande bataille restée indécise, le royaume indo-européen des Hittites, établi en Anatolie (Turquie moderne), se rapproche des Égyptiens pour faire face à un nouveau-venu, le royaume de Mitanni (à cheval sur la Syrie et l'Irak actuels).
Profitant de la paix retrouvée, Ramsès II construit de multiples monuments, sans doute davantage qu'aucun autre pharaon. On peut encore admirer l'immense salle hypostyle du temple de Karnak et le temple d'Abou-Simbel, sur les bords de l'actuel lac d'Assouan, qui cultive le souvenir de Qadesh.
Hatshepsout
vers 1503 avant JC - vers 1482 avant JC
Une demi-douzaine de femmes gouvernèrent l'Égypte ancienne avec le titre de pharaon. La plus importante fut Hatshepsout, qui régna de 1503 à 1482 avant JC. Fille de Thoutmosis 1er, elle épouse son demi-frère selon la coutume pharaonique. Après la mort de son mari, elle écarte l'héritier, né d'une concubine, et règne en personne avec le soutien des puissants prêtres d'Amon.
Elle témoigne à ceux-ci sa reconnaissance en confiant à son architecte Senmout la construction du magnifique temple à terrasse de Déir el-Bahari, dans la Vallée des Rois, en face de Thèbes. Son règne de vingt ans semble avoir été par ailleurs paisible et prospère.
Nabuchodonosor (605 avant JC - 562 avant JC)
Grandeur de l'empire néo-babylonien
Le 23 septembre de l'an 605 avant notre ère, Nabuchodonosor II est couronné roi de Babylone. Il succède à son père, Nabopolassar
Renaissance de Babylone
Nabopolassar était à ses débuts le gouverneur de Babylone et devait obéissance au souverain assyrien. Celui-ci n'était autre que le prestigieux Assourbanipal, un conquérant qui avait repoussé jusqu'en Égypte les limites de son empire.
Mais après sa mort, l'Assyrie, usée par les guerres et détestée par ses sujets allogènes, ne tarde pas à se déliter sous l'effet des révoltes et des luttes de palais. C'est ainsi que le gouverneur de Babylone s'allie à Cyaxare, le roi des Mèdes, un peuple de l'Iran actuel, et porte le coup de grâce à la monarchie assyrienne.
Les Assyriens sont défaits en 615 avant JC à Arapkha (aujourd'hui Kirkouk) et leur capitale, Ninive, est détruite en 612 avant JC. Nabopolassar peut dès lors restaurer l'indépendance de l'empire chaldéen et le prestige de Babylone. Son fils Nabuchodonosor (on écrit aussi Nabuchodonozor) ne va pas montrer moins de talent dans le gouvernement de l'empire.
Victoires de Nabuchodonosor
Le principal souci du nouveau roi de Babylone est la lutte contre les Égyptiens qui dominent le Proche-Orient et menacent ses frontières occidentales. Quelques mois avant son couronnement, Nabuchodonosor vainc les Égyptiens du pharaon Néchao II à Kharkémish (ou Karkémish, sur l'Euphrate, à la frontière entre Turquie et Syrie actuelles). Il les chasse de Palestine et de Syrie et la même année, en 605, peut ainsi entrer à Jérusalem, capitale du royaume de Juda...
Babylone
Mais le petit royaume israélite fait preuve d'insoumission et les Babyloniens réoccupent Jérusalem à deux reprises, en 597 et en 586. Le Temple des Juifs est détruit et la population de Jérusalem est en bonne partie déportée en Mésopotamie.
Le 28 mai de l'an 585 avant JC, une éclipse de soleil interrompt un combat entre les Mèdes et les Lydiens. Nabuchodonosor, allié des Mèdes, en profite pour annexer la Lydie (l'éclipse a été identifiée par les astronomes modernes et a permis aux historiens de dater avec précision ladite bataille).
En 573, après 13 ans de résistance, la cité de Tyr, en Phénicie, tombe aussi aux mains des Babyloniens. Nabuchodonosor met la main sur sa remarquable flotte de guerre. Il étend ainsi son empire du golfe Persique à la Méditerranée.
Splendeurde Babylone
Le roi Nabuchodonosor se consacre surtout à l'embellissement de sa capitale. Il fait aménager une enceinte de 18 kilomètres de long dont le principal point de franchissement est la porte d'Ishtar. A partir de celle-ci, une voie processionnelle en brique émaillée conduit au temple de Mardouk, le dieu de Babylone.
Il fait aussi rénover la ziggourat, qui a donné naissance au récit biblique de la «tour de Babel» : elle s'élève à 90 mètres de haut sur une base de 90 mètres de côté.
Enfin, le roi fait aménager les jardins suspendus. Une légende prétend qu'il aurait ainsi voulu faire une faveur à son épouse d'origine mède qui regrettait les montagnes verdoyantes de son enfance.
Songeons que Babylone, du règne d' Hammourabi, vers 1750 avant JC, à celui d' Alexandre le Grand, vers 330 avant JC, en passant par celui de Nabuchodonosor, aura rayonné presque sans discontinuer sur le Moyen-Orient pendant quinze siècles !... Sans doute un record historique.
Hammourabi (1792 avant JC - 1750 avant JC)
Le «roi de justice» de Babylone
Hammourabi monte sur le trône de Babylone aux alentours de 1792 avant Jésus-Christ. Son souvenir demeure vivant car il a porté à son apogée cette cité de Mésopotamie proche de l'actuelle Bagdad.
Un conquérant heureux
Pendant son long règne de quatre décennies, Hammourabi conquiert avec méthode et ténacité les pays voisins du sien.
Il soumet dans un premier temps, vers 1787 avant JC, les royaumes d'Ourouk et d'Akkad. Ensuite, pendant deux décennies, il se consacre à la consolidation de son royaume, faisant construire temples et canaux.
En 1764, il vainc une coalition conduite par le royaume d'Elam (la région de Suse, au sud-est de la Mésopotamie), l'année suivante, il s'empare de Larsa, dans le pays de Sumer. Enfin, en 1761, il détruit le puissant royaume de Mari, sur le cours nord de l'Euphrate, aux limites de la Syrie et de l'Irak actuels. Sa domination s'étend dès lors à l'ensemble de la Mésopotamie et même au-delà.
Hammourabi
Conquérant heureux, le roi est aussi un grand législateur. Il a laissé un code célèbre de 282 articles copié à de multiples exemplaires sur des tablettes d'argile et des stèles de basalte.
L'une de ces stèles, gravée en caractères cunéiformes, est conservée au musée du Louvre. Avec cette jurisprudence, Hammourabi manifeste le désir d'homogénéiser le droit dans son vaste empire. C'est une idée qui sera reprise jusqu'à nos jours par tous les fondateurs d'empire.
Le souverain a soin de placer toutes les divinités locales sous l'autorité d'un dieu suprême, Mardouk (en anglais Marduk), le dieu de Babylone. On peut y voir l'ébauche du monothéisme !
Assourbanipal (668 avant JC - 630 avant JC)
Le glaive de l'Assyrie
En668 avant JC, Assourbanipal reçoit en héritage de son père Assarhaddon le trône d'Assyrie. Il va porter à son maximum d'extension ce puissant empire aux redoutables vertus militaires.
Apogée et déclin de l'Assyrie
Assarhaddon lègue l'Assyrie à son fils cadet Assourbanipal, en 668 avant JC.
Dans le même temps, son fils aîné Shamash-Shoum-Oukim (on écrit aussi Shamash-Shum-Ukin), doit se contenter pour héritage du trône de Babylone, un empire en déclin devenu le vassal de l'Assyrie, ce qui ne sera pas sans graves conséquences à terme...
Assourbanipal soumet l'Égypte et force le pharaon à s'enfuir jusqu'en Éthiopie. Il lutte par ailleurs contre les Cimmériens au nord, contre les Arabes au sud, contre les Mèdes à l'est.
C'est alors que se dégradent les relations avec son frère. Babylone s'étant soulevée en 648 avant JC, Assourbanipal investit la cité et son frère lui-même trouve la mort dans l'incendie de son palais.
Assourbanipal
Assourbanipal porte l'Assyrie à son apogée et développe sa capitale Ninive, comme en témoignent les découvertes archéologiques de son palais, y compris 20.000 tablettes d'argile accumulées dans la bibliothèque. Mais il s'épuise à combattre les séditions locales et les ennemis des frontières. Vers la fin de son règne, il doit renoncer à l'Égypte.
Et à peine vingt ans après la mort de ce grand roi, survenue en 630 avant JC, l'empire assyrien s'effondre, victime d'une coalition des Mèdes et des Babyloniens, sous la conduite de Nabopolassar, roi de Babylone de 626 à 605 avant JC.
L'empire néo-babylonien va brièvement retrouver sa grandeur sous le règne de Nabopolassar et son successeur Nabuchodonosor.
Abraham (en hébreu, «père d'une multitude») est un chef de clan prospère, natif d'Ur, en Chaldée (l'Irak actuel).
Selon la Genèse, le premier livre de la Bible, «Il avait quatre-vingt-dix-neuf ans quand le Seigneur lui apparut et lui dit : "C'est moi le Dieu Puissant. Marche en ma présence et sois intègre. Je veux te faire don de mon alliance entre toi et moi, je te ferai proliférer à l'extrême» (Genèse 17).
Dieu est désigné par la Bible sous le nom de Yahvé(YHWH en écriture hébraïque), que l'on peut traduire par «Celui qui suis» ou plus simplement par «Je suis celui qui est».
Yahvé engage Abraham à quitter sa contrée et à partir vers la terre de Canaan, ainsi nommée d'après Cham, l'un des fils de Noé. Abraham part donc avec son peuple, qu'on dénomme les Hébreux, d'un mot qui signifie «ceux qui passent».
Après une longue errance, la petite troupe s'établit enfin sur la terre de Canaan, qui n'est autre que l'actuelle Palestine (au sens géographique et non politique).
Abraham, qui désespère d'avoir un fils de son épouse Sara, en obtient un de sa servante Agar. Il est appelé Ismaël.
Mais près d'un quart de siècle après le départ d'Ur, Dieu annonce à Abraham que Sara aura de lui un fils, Isaac, et qu'il sera le père d'une multitude de nations !
À la naissance du fils tant attendu, Ismaël et sa mère doivent s'enfuir dans le désert égyptien pour échapper à la haine de Sara.
Pour mettre à l'épreuve la soumission d'Abraham à son égard, Dieu lui ordonne de lui sacrifier Isaac et au moment où le malheureux enfant est sur le point de périr, un ange arrête le bras d'Abraham. Isaac est remplacé par un bouc sur la table de sacrifice.
Jacob, fils d'Isaac, prend le nom d'Israël («Dieu s'est montré fort») après avoir combattu toute une nuit contre un homme qui se révèle être un ange. Ses douze fils vont former les douze tribus d'Israël.
Abraham est considéré comme le fondateur de la nation hébraïque. Les trois grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) se réclament de lui. Mais tandis que les Hébreux se considèrent comme de la descendance d'Isaac, les Arabes revendiquent Ismaël pour ancêtre.