Histoire - Antiquité -
Histoire
Fertilité et stérilité dans l’Egypte ancienne
Comme à toute époque et dans toutes les civilisations, les couples de l’Egypte ancienne ont comme priorité d’engendrer des enfants et surtout de les maintenir en vie. A cette époque, la mortalité enfantine est très élevée dans toutes les couches sociales.
C’est pourquoi, dès cette époque, des traités médicaux, tel le « papyrus Ebers », rédigé vers 1 500 avant notre ère, s'efforcent de les aider dans cette entreprise.
Fertilité et stérilité font l’objet d’études médicales mais Les médecins n'interviennent pas, sauf dans quelques cas extrêmes, qui dépassent de toute façon leurs compétences. Incantations et potions, le tout agrémenté de magie, sont le plus couramment pratiqué pour aider mère et enfant à survivre.
De maigres connaissances médicales
Le « papyrus Ebers » (du nom de l'égyptologue allemand qui a acquis le document au XIXe siècle) est un excellent aperçu des connaissances médicales de l'époque. II consacre plusieurs chapitres à la naissance et aux maladies des bébés, questions très importantes pour les Égyptiens.
Les remèdes proposés pour soigner les enfants accordent souvent une large place à la magie, seul recours possible lorsque la médecine ne peut rien, ce qui est le cas le plus fréquent.
Hiéroglyphe symbolisant une femme en train d'accoucher (London, British Museum).
Divers ouvrages médicaux, composés entre 2000 et 1200 avant notre ère, complètent les informations du papyrus Ebers en ce qui concerne les nouveau-nés.
Assez paradoxalement, les médecins égyptiens sont des pionniers dans certains domaines médicaux comme l'ophtalmologie ou l'anatomie. La pharmacopée égyptienne contient au moins 700 potions essentiellement végétales. Certains minéraux sont réduits en poudre et avaler avec de l'eau ou du thé.
Un processus de reproduction mal connu
Bien sûr, les Égyptiens établissent le lien entre sexualité et procréation. Cependant, ils n'ont pas de connaissances approfondies sur le processus de reproduction.
Ils n’ignorent pas le rôle des spermatozoïdes mais sans comprendre l’alchimie nécessaire à la procréation.
Ils considèrent que la semence masculine provient de la moelle des os et qu'elle provoque la formation du squelette de l'enfant dans le ventre de la femme; la chair serait quant à elle due à la mère.
Les remèdes contre la stérilité
La stérilité du couple est un phénomène qui inquiète beaucoup les Égyptiens. Par ignorance et tradition, elle est très généralement attribuée à l'épouse.
Les papyrus contiennent de nombreuses recettes permettant d'établir si la femme peut concevoir ou non.
Ainsi, il est recommandé de « Verser des melons d'eau mêlés à du lait d'une femme ayant mis au monde un garçon dans le vagin de la femme. Si elle vomit, elle enfantera. Si elle a des vents, elle n'enfantera pas ».
Accouchement, instruments chirurgicaux sur un bas-relief de Köm Ombo
La stérilité, décelée par ces méthodes qui nous paraissent aujourd’hui absurdes, est considérée comme une fatalité.
De fait, aucun traitement médical n’est préconisé.
Certains tests, plus élaborés mais guère plus fiables, offrent de déterminer le sexe de l'enfant en même temps que la capacité de procréation de la femme
« Que la femme arrose de son urine l'orge et le froment dans deux bourses comme on en a pour les dattes et les gâteaux, tous les jours. Si l'une des deux sortes germe, elle enfantera. Si c'est l'orge, ce sera un garçon, si c'est le froment, ce sera une fille. Si rien ne germe, elle n'enfantera pas. »
L’accouchement
Quand la grossesse arrive à son terme, la future mère fait appeler les sages-femmes. La patiente s'accroupit sur le sol ou sur deux tas de briques parallèles qui font office de siège d'accouchement.
L'une des sages-femmes tient l'accouchée par-derrière, l'autre, assise par-devant, se prépare à recevoir l'enfant. Pour calmer la douleur et l'inquiétude de leur patiente, elles lui font boire de la bière.
Le papyrus Ebers, dans sa partie consacrée à l'accouchement, donne une vingtaine de recettes pour le faciliter ou l'accélérer, mais il s'agit surtout de lotions et de massages. Lorsque l'enfant sort du ventre maternel, les sages-femmes coupent le cordon ombilical et lavent le petit corps.
Le bébé doit souvent son nom aux paroles prononcées par la mère pendant la venue au monde : « Le garçon que je désirais », « La jolie fille nous a rejoints ». En cas de complications, la mère et l'enfant ont très peu de chances de survivre.
L'espoir est également très mince pour l'être fragile né avant terme ; hormis des incantations, il n'y a rien à faire. Et même quand l'accouchement s'est bien déroulé, le nouveau-né n'est pas assuré de vivre très longtemps, les risques d'infection et de maladie étant très élevés.
Les Egyptiens vénéraient de nombreux dieux dont certains veillaient particulièrement sur les mères et leurs bébés.
Thouéris possédait la tête et le corps d’un hippopotame. Debout, elle s’appuie sur le nœud magique « ankh », symbole de vie.
Elle préside à l’accouchement et symbolise la fécondité.
Statue de Thouéris à Memphis.
Hathor, qui avait la forme d’une vache, veillait également à la fertilité et à la naissance. Les femmes portaient des amulettes provenant de son sanctuaire pour éviter les accouchements trop longs et trop pénibles.
Citons également Min, dieu de la reproduction et de la fertilité. Ce dieu de l’énergie virile est généralement représenté debout en érection, le bras droit levé tenant un fouet.
Vivre ou mourir
Le papyrus Ebers indique des recettes pour déterminer aussitôt après la naissance si le nourrisson vivra ou non : « Un autre moyen de prévoir si un enfant vivra le jour de sa venue au monde. S'il dit nii, cela signifie qu'il vivra. S'il dit mebi, cela veut dire qu'il mourra », ou encore : « Si l'on entend un gémissement, cela signifie qu'il mourra. S'il baisse son visage, c'est aussi signe qu'il mourra. »
L'enfant qui franchit ces premiers écueils est allaité par sa mère pendant trois ans. Les femmes riches ou suffisamment aisées qui ne veulent ou ne peuvent alimenter leur progéniture ont recours à des nourrices.
Femmes portant leurs enfants sur le dos ou les épaules (bas relief de la tombe du vice-roi Harembhab à Bîbân el-Mulûk, XIVe sicèle avant notre ère, Leyden, Musée Egyptien).
Les mères pauvres qui n'ont pas de lait font boire à leur bébé du lait de vache. Auparavant, elles auront sans doute essayé de stimuler la lactation à l'aide de remèdes identiques à ceux que propose le papyrus Ebers.
Ce sont soit des potions à base d'ingrédients aussi curieux qu'une épine dorsale de silure cuite avec de l'huile, soit des incantations, certainement pas moins efficaces que le breuvage précédent.
Le document donne également la composition de pommades pour soigner les seins. Toux et difficultés urinaires sont les seules maladies infantiles, avec celle nommée baa et non identifiée, évoquées par les papyrus.
Contre la toux, le papyrus Ebers préconise de faire boire à l'enfant des dattes écrasées, mélangées avec du lait. Contre la rétention d'urine, il conseille de faire cuire un vieux grimoire dans de l'huile puis d'enduire le ventre du bébé avec cette lotion.
Dans les cas désespérés, on fait absorber à l'enfant une souris cuite, désossée de préférence. Lorsque les os de l'animal sont conservés, on les enferme dans un tissu et on les suspend autour du cou du malade et on attend.
Ce type de remède, qui ne doit plus rien à la médecine mais appartient au domaine de la magie, n'a certes pas fait baisser le taux de mortalité infantile considérable de l'Égypte antique. Les amulettes protectrices, innombrables, n'y sont pas davantage parvenues.
La période historique que l'on nomme Egypte ancienne s'étend sur plus de 3000 ans, de 3100 avant notre ère à 392 de notre ère.Durant cette longue période se sont succédés des pharaons dont certains ont marqué l'histoire de l'Egypte. De nombreuses réalisations artistiques et architecturales sont arrivées jusqu'à nous.
Les Pyramides sont bien sûr l'emblème de l'Egypte ancienne. L'art égyptien a connu une exceptionnelle continuité. Durant plus de 3000 ans, il a exprimé la vision d'un monde créé par les dieux, protégé par les pharaons et servis par les hommes.
La fabuleuse civilisation de l'Egypte ancienne fait aujourd'hui l'objet d'une admiration universelle.
Histoire
2650-2150. L'Egypte sous l'Ancien Empire
Les pharaons de l’Ancien Empire ont régné de la IIIe à la VIe dynastie. Cette période s’étend environ de 2650 à 2150 avant notre ère.
Elle se compose de quatre dynasties.
Au IIIe millénaire avant notre ère, les pharaons gouvernent énergiquement l’Egypte. C’est aussi l’époque des premières pyramides. En effet, la IIIe dynastie inaugure le règne des grands bâtisseurs.
Grâce aux expéditions, les pharaons assurent la sécurité de l’Egypte et accroissent sa richesse. Faire construire un tombeau semble avoir été une obsession des souverains de ce temps.
Vers 2625 avant notre ère, Snéfrou se fait construire à Meidoum, près de Saqqarah, la première vraie pyramide.
La bureaucratie
Une armée de fonctionnaires veille à la bonne marche du pays. Des milliers de paysans s’activent tandis que les scribes, délégués par le roi, surveillent et notent tout.
Propriétaire en droit de tout ce qui existe dans son royaume, le pharaon gouverne depuis son palais de Memphis.
Scribe . (Musée archéologique du Caire)
Il s’appuie sur le vizir, responsable du « trésor » c’est-à-dire de l’économie, ainsi que de la Justice et de l’organisation des archives royales.
Le roi et son ministre sont secondés par de nombreux « chefs » ; chef du Double-Grenier, chef des Champs, chef des Dizaines-du-Sud, etc.
Scribe assis. Calcaire peint Saqqarah. Ancien Empire (Musée du Caire).
Eux-mêmes sont aidés de sous-chefs et de fonctionnaires subalternes. C’est donc une véritable pyramide bureaucratique qui gère le pays.
Le pharaon Djeser et Imhotep (Environ -2630 à -2611)
Sous la IIIe dynastie, la capitale est à Memphis, port florissant du sud du Delta. On y célèbre le dieu Ptah.
Vestiges de Memphis.
Le deuxième pharaon de cette dynastie, Djeser (ou Djoser), est surtout connu pour les talents de son architecte, Imhotep, quand il se fit construire un immense tombeau (pyramide à degrés) dans la nécropole de Saqqarah.
Imhotep. (Musée archéologique du Caire)
Vers 2 700 avant notre ère, Djeser se lance dans des expéditions dans le Sinaï et jusqu'en Nubie. Des bas-reliefs relatent ces expéditions.
Statue du pharaon Djeser. (Musée archéologique du Caire)
Djeser gouverne le pays, aidé de son vizir Imhotep. Ministre remarquable et conseillé avisé, cet architecte exceptionnel était également le maître des scribes. Au Ier millénaire, il fut divinisé par les Grecs qui l'appélaient Imoutès et l'assimilèrent à Asclépios (Esculape), le dieu de la médecine.
Pyramide à degrés de Djéser à Saqqarah
Djéser fut le premier pharaon à porter le titre d’Horus d’or ce qui indiquait que le pharaon était un dieu vivant.
Les grandes pyramides
Avec Snéfrou, fondateur de la IVe dynastie, commence vraiment l’époque des grandes pyramides. Il a régné 24 ou 29 ans (2575 à -2551/-2550)
Rahotep, fils de Snefrou et grand prêtre d'Héliopolis avec son épouse Nefret. (Musée archéologique du Caire)
C’est lui qui fait construire les deux pyramides de Dahchour, la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge, et fait achever celle de Meidoum (Pyramide d'Houni).
Pyramide rouge à Dahchour.
Sous son règne, commence un véritable contrôle des ressources. Par exemple, le bétail est recensé tous les deux ans.
C’est lui qui institue la charge de vizir, poste très important qui comprenait notamment la perception des impôts.
Ces derniers sont payés en nature avec des produits agricoles.
Pyramide rhomboïdale
Snéfrou a également été très actif dans le domaine militaire et très populaire. Le peuple l’avait surnommé le « bon roi ».
Statuettes illustrant les expéditions. (Musée archéologique du Caire)
Il installa des colonies en Nubie, au Sinaï et au Liban pour en rapporter des ressources minières et des bois de charpente navale. Les Egyptiens rapportèrent de nombreuses richesses et des animaux "exotiques". La paix règne à cette époque en Egypte.
Bas-relief illustrant la capture d'animaux sauvages
Kheops (Khoufou en égyptien) succède à son père Snéfrou entre 2528 et 2551 avant notre ère. Durant ses 30 ans (estimation) de règne, il fait construire la Grande Pyramide.
Pyramide de Gizeh.
C’est au nord de Saqqarah, dans le désert de Gizeh, qu’il fait édifier cette pyramide de 147 m de haut.
De plus, le complexe funéraire comprend :
Barque solaire découverte à Gizeh.
Chaque pièce de la pyramide a une fonction précise :
Dans la chambre du sarcophage, le roi devient un nouvel Osiris et s’assimile à Atoum, dieu du Soleil couchant
Dans l’antichambre, il se prépare à la navigation et devient dieu du Ciel
Dans le corridor, le roi transformé voit s’ouvrir devant lui les verrous de son tombeau, il peut alors s’installer dans sa barque solaire
Pharaon Khéops. (Musée archéologique du Caire)
Deux des fils de Kheops lui succèdent, Didoufri (Djédefrê ) qui ne règne que 8 ans puis Khephren (Khafrê en égyptien). Ce dernier règne 25 ans et fait édifier une pyramide de 144 m de haut, à côté de celle de son père.
Nécropole de Gizeh
Désormais, chaque pharaon se fait construire une pyramide. Fils ou frère de Khephren, Mykerinus fait aussi construire une pyramide sur le plateau de Gizeh, haute de 62 m. Ce pharaon était apprécié de son peuple.
Passage vers l'au-delà. Scène d'un mastaba
Les successeurs de Snéfrou sont décrits comme de cruels tyrans. Cependant, nous connaissons très mal leur politique intérieure.
Les textes découverts parlent surtout des grandes expéditions et des conqêtes.
Les pharaons « fils de Ré »
Sous la Ve dynastie, le culte solaire s’affirma et Héliopolis supplanta Memphis au nom de Ré.
De nombreux temples solaires furent construits et tous les pharaons se firent baptiser « Fils de Ré ».
Ils n’étaient plus seulement d’essence divine mais les fils du Soleil.
Ces pharaons se firent inhumer à Abousir et à Saqqarah dans des tombeaux plus modestes que ceux de leurs prédécesseurs.
Scène gravée à Saqqarah du pharaon Djeser.
Parmi les pharaons de la Ve dynastie, le plus connu est Ounas. A partir de son règne, de longs textes religieux, que les prêtres récitent au moment des funérailles, sont gravés sur les murs des pyramides.
Ces textes ont un effet magique.
Grâce à la présence des formules notées sur les murs, le pharaon monte au ciel et s’assimile aux dieux.
La fin de l’Ancien Empire
Tandis que dans le peuple, les défunts sont roulés dans une natte et recouverts par le sable du désert, les princes et les plus hauts dignitaires sont enterrés dans les mastabas.
La dimension des monuments montre leur richesse et leur puissance.
A côté de la pyramide du roi Téti, le vizir Merrerouka se fait construire un grand mastaba de plus de 20 chambres.
La VIe dynastie, fondée par Téti, vit le pouvoir des pharaons diminuer.
A cette époque, les hauts dignitaires reçoivent de plus en plus de terres et financent ces constructions somptueuses.
Le pharaon aliène ainsi une grande partie de sa richesse foncière.
Les nomarques, gouverneurs des provinces, usurpent une partie du pouvoir royal, épousent les filles du pharaon et participent activement à la gestion du pays.
Ils possèdent un pouvoir total sur les paysans de leur province. La succession s’effectue de père en fils et ces « princes du nome » sont un véritable Etat dans l’Etat.
Horus était le dieu solaire.
Mais, ils négligent leurs obligations et se soucient peu de défendre l’Egypte contre les envahisseurs qui occupent l’est du Delta.
Le peuple est épuisé par les travaux gigantesques. En effet, il n’y a pratiquement pas d’esclaves en Egypte et ce sont les paysans qui travaillent sur les chantiers du pharaon quand leurs champs sont inondés par les crues du Nil.
Ils ne sont payés qu’en pain et en bière.
Sphinx de Gizeh
L’Ancien Empire s’achève vers 2200 avant notre ère, avec les règnes de Pépi Ier et Pépi II.
Pépi II a régné très longtemps, 94 ans (environ 2246 à –2152). Mais sous son règne, l’âge d’or de l’Ancien Empire connut une fin rapide.
Le pouvoir royal n’existait plus que de nom et l’appareil bureaucratique se sclérosa.
Le dernier pharaon de la VIe dynastie fut une femme : la reine Nitokris. Elle règne dans une ambiance d’anarchie et de déclin.
Les 4 pharaons des vingt années suivantes régnèrent nominalement sur le pays mais sans exercer réellement de souveraineté centrale.
Bas-relief Mastaba de Mérérouka. . Le mastaba de Mérérouka, vizir et gendre du roi Téti date de la VIème dynastie. image Flop Eared Mule
De multiples guerres civiles abattent la VIe dynastie. Cette instabilité politique n’est pas la seule cause de l’effondrement du pouvoir central.
En effet, en parallèle, une période de grande sécheresse s’est abattue sur l’Egypte et les crues du Nil ne pouvaient plus fertiliser les zones agricoles.
Les famines ont provoqué une révolte du peuple.
On peut rajouter à ce sombre tableau l’épuisement des paysans qui depuis des siècles s’exténuaient à bâtir les gigantesques pyramides sous le joug de tyrans.
Scène gravée sur le site de Dahchour.
L’Ancien Empire laissa la place à la Première Période Intermédiaire.
Dès cette époque, l’Egypte entre dans une période obscure, traversée de souverains falots et d’envahisseurs étrangers.
Pendant plus de 100 ans, ce fut une période d’instabilité politique, d’agitations sociales, d’invasions et de famines.
Le sphinx est sans doute le monument le plus célèbre de l’Egypte. Doté d’un corps de lion et d’une tête d’homme, il est devenu le symbole d’une controverse qui oppose les égyptologues aux géologues. Le Sphinx de Gizeh est encore loin de nous avoir dévoilé tous ses mystères.
Les caractéristiques du Sphinx
Sur le côté, et en aval de la pyramide de Khephren, se trouvent deux temples mais surtout le gigantesque sphinx.
Long de 74 mètres, pour une hauteur de 20 mètres, il est orienté plein est. Il fait face au soleil levant lors des deux équinoxes.
Il a été taillé d’un seul bloc, dans une crête de calcaire. Cette crête comprend un mamelon de roche dure surplombant d’une dizaine de mètres le reste du site.
C’est dans ce mamelon que la tête et le cou du sphinx ont été sculptés. Le reste du corps a été taillé dans le calcaire environnant.
Sphinx de Gizeh
Le sphinx est composé de plusieurs parties distinctes, présentant chacune une couleur différente. La tête est plus sombre et c’est la partie la plus résistante du monument.
Ceux qui l’ont édifié ont creusé une fosse qui encercle le sphinx.
Panorama du Sphinx de Gizeh
La stèle du sphinx a été érigée sur le site vers 1 400 avant notre ère par Thoutmosis IV, un pharaon de la dix-huitième dynastie. Elle est toujours entre les pattes du Sphinx.
Stèle du sphinx de Gizeh.
Avant le règne de Thoutmosis, le monument était recouvert de sable jusqu’au cou.
Le pharaon a fait dégager le monument et a érigé cette stèle pour marquer l’évènement.
Thoutmosis IV (Musée du Louvre).
Thoutmosis IV a prétendu avoir fait un rêve alors qu'il n'était qu'un jeune prince. Le Sphinx se serait révélé à lui en lui adressant une requête dont voici un extrait qui est mentionné sur la stèle:
"Vois l'état où je suis, et mon corps douloureux, moi le maître du plateau de Gizeh ! Le sable du désert sur lequel je trône s'avance vers moi; aussi dois-je me hâter de te confier la réalisation de mes voeux, car je sais que tu es mon fils qui va me protéger..."
La datation du sphinx
C’est là que nous pénétrons sur un terrain miné. Tous les ouvrages de référence vous relateront les mêmes faits et la même chronologie :
Le sphinx a été sculpté vers 2 500 avant notre ère par Khephren et à son image. Ce monument est l’image symbolique du roi Khephren mais également le gardien de la nécropole de Gizeh. (Référence Les sites archéologiques Editions Gründ)
Statue en diorite de Khephren retrouvée en 1860 à l'intérieur du temple de la Vallée de la pyramide de Khephren
Pourquoi ce monument est-il attribué à Khephren ?
A 15 mètres au sud du sphinx, se trouve le temple de Khephren ou temple de la « Vallée ». Au 19e siècle, les égyptologues pensaient qu’il avait été construit en des temps reculés de la préhistoire.
Mais, cette certitude a été balayée après la découverte dans l’enceinte du temple de plusieurs statues de Khephren ornées d’inscriptions.
Les égyptologues modernes en ont donc conclu que si ces statues étaient là, c’est que le temple avait été construit par ce même roi et donc le sphinx également.
Sphinx de Gizeh
Il faut préciser que l’on ne peut pas dater le sphinx mais seulement son environnement.
La désertification du Sahara
Jusque là, rien de bien extraordinaire. Officiellement, la civilisation égyptienne est née vers 2 925 avant notre ère.
Selon les égyptologues, le Sphinx a été construit dans la même période que la deuxième pyramide de Gizeh.
Il faut remarquer, tout de même qu’il n’a fallu que 400 ans à une civilisation « primitive » pour bâtir tous ces chefs-d’œuvre. Mais, c’est là un autre mystère.
Les monuments de Gizeh sont fortement érodés par le sable. Cela n’a rien d’étonnant dans un tel environnement.
Le site est en permanence menacé d’ensablement et seul un entretien permanent évite ce problème.
Sphinx de Gizeh vu de profil
LeSahara n’a pas toujours été un désert. Ce fut autrefois une région verdoyante où hommes et animaux trouvaient là de quoi s’épanouir.
Le Sahara oriental n’a pas reçu de pluie pendant une période qui s’étend de 70 000 à 11 000 ans avant notre ère.
Entre 12 000 et 11 000 ans avant notre ère, le système de mousson s’est déplacé vers le nord et les précipitations ont repris.
Cette pluviosité saisonnière a continué jusqu’à environ 3 400 avant notre ère. C’est pendant cette période que l’aridité actuelle a commencé.
Pour les touristes, le complexe de Gizeh est illuminé la nuit
Donc, les experts s’accordent à dire que le Sahara n’a pas connu de pluviosité importante depuis environ 3 500 ans.
Le site de Gizeh se trouvait donc déjà dans un environnement très aride sous le règne de Khephren.
Quand les géologues s’en mêlent
En 1990, une équipe d’experts se rendit sur le site. Cette équipe était constituée du géophysicien Thomas L. Dobecki, d’un océanographe et de deux géologues dont le géologue Robert Schoch de l’Université de Boston. Il avait déjà écrit à cette époque plusieurs livres et faisait autorité en stratigraphie (branche de la géologie qui étudie les couches de roche sédimentaire).
Après étude du site, ils en arrivèrent à la conclusion que le Sphinx était beaucoup plus usé par les intempéries que les monuments voisins, datant de l’Ancien Empire.
Ces monuments sont manifestement érodés par le sable. Par contre, les experts furent d’accord pour dire que le corps du Sphinx et ses murs d’enceinte présentaient une érosion par la pluie.
Pyramide de Khephren
En octobre 1992, Schoch présenta ses travaux à la convention annuelle de la Geological Society of America.
Son rapport était clair :
« L’érosion du Sphinx, comparée à celle des tombes de l’Ancien Empire, qui se trouvent à 200 mètres, signifie qu’il a des milliers d’années de plus que les tombes et donc que les pyramides.
Les traces d’érosion sont dues à la pluie et non au vent ».
Les géologues présents à l’assemblée ne réfutèrent nullement les preuves apportées.
Par contre, les égyptologues crièrent au scandale. D’autant plus que Schoch attribua un âge d’environ 7 000 ans avant notre ère au Sphinx.
Quelle que soit la date exacte, l’étude du climat au Sahara nous permet de dire sans aucune contestation possible que ce monument n’a pas pu être érodé par la pluie à partir de 2 500 avant notre ère.
Quand la science réfute les preuves scientifiques
Il y a tout de même dans cette affaire un incroyable paradoxe. Les géologues n’ont aucun intérêt à dater le sphinx à une date plutôt qu’à une autre.
Ils se sont contentés de faire leur travail et d’en apporter les résultats.
Pourtant, les égyptologues et historiens refusent catégoriquement de prendre en considération ces preuves qu’on ne peut pourtant qualifier de fantaisistes.
Les traces d’une érosion éolienne ne sont absolument pas comparables à celles d’une érosion causée par la pluie.
C’est d’ailleurs bien ce qui semble fortement ennuyer les égyptologues.
Les ouvrages de référence qui reprennent la théorie officielle mentionnent également que le Sphinx a été sculpté à l’image de Khephren.
Comparatif entre Kephren et le sphinx de Gizeh
Là encore, il y a problème. En effet, la ressemblance entre les deux visages a été totalement réfutée par un groupe d’experts légistes de la police new-yorkaise.
La reconstitution faciale des deux visages selon une méthode employée dans les enquêtes criminelles a abouti à la conclusion que « Le Sphinx n’est en aucun cas un portrait de Khephren ».
Quand l’histoire ne devient plus cohérente
Accepter que le Sphinx ait été édifié à une date nettement antérieure à 3 500 avant notre ère revient à admettre que toute l’histoire de l’Egypte ancienne, telle qu’elle est inculquée dans les universités, est totalement fausse.
Cela revient également à accepter que notre évolution n’est pas celle qui nous est présentée officiellement.
Autant dire que cela remet en cause beaucoup trop de théories.
Sphinx de Gizeh illuminé
La première objection des égyptologues a été la suivante : « Si le Sphinx a été construit par une civilisation inconnue et plus ancienne que celle des égyptiens, que sont devenus les vestiges de cette civilisation ? ».
Cette objection est tout à fait recevable. Cependant, elle n’annule pas pour autant le rapport des géologues.
Ce rapport est malheureusement pour les historiens irréfutable.
Khephren n’a pas pu construire ce monument. Par contre, il l’a de toute évidence restauré.
Au vu de tous ces éléments,il semble regrettable qu’une telle preuve ne soit pas prise en considération. C’est avec les cartes anciennes, très probablement, la plus belle preuve que nous ayons que notre histoire est très différente de celle qui nous est présentée.
Plutôt que de nier la réalité, ne serait-il pas plus profitable à l’humanité d’essayer de chercher d’autres preuves