Histoire - Antiquité -
Mastaba
Du mastaba à la première pyramide
Dans l’Egypte antique, le culte des morts était lié au tombeau. Le mastaba était un monument funéraire réservé aux rois et aux nobles des premières dynasties.
Le mot mastaba vient de l’arabe et signifie « banc de pierre ». En effet, les premières sépultures étaient des fosses enfouies dans de simples tertres de sable. Les parois étaient renforcées par des appentis de bois.
Mais ces premières sépultures ne résistaient pas très longtemps aux éléments naturels. Aussi, les rois et les notables firent-ils recouvrir le monticule par un empilement de briques crues ou de pierres taillées qui prit la forme d’un « banc », appelé plus tard mastaba, aux parois latérales légèrement inclinées.
Une vie après la mort
Si les Egyptiens ont laissé tant de monuments funéraires, c’est que pour eux la vie après la mort était bien plus importante que la vie terrestre.
Du prince au paysan, la mort obsédait tous les Egyptiens. Selon eux, un individu était composé de plusieurs éléments que la mort dispersait.
La paroi de la tombe de Iroukaptah à Saqqarah est ornée de huit statues représentant la famille du défunt.
Il était donc vital de les rassembler pour survivre dans l’autre monde. La personne humaine comprenait un corps auquel étaient associés plusieurs principes spirituels :
L’akh est un principe immortel, une force divine représentée par un ibis, que seuls possèdent les rois et les dieux
Le ba, symbolisé par un oiseau à tête humaine, est un principe spirituel plus indépendant du corps, qui reprend sa liberté après la mort
Le ka est l’énergie vitale qui, pour se perpétuer, a besoin d’un support : momie, statue ou image.
Les bas-reliefs accompagnaient le défunt dans sa nouvelle vie
Chaque homme naissait avec un ka qui le suivait durant toute son existence mortelle. Après la mort, il lui fallait prendre des dispositions pour que le ka ne le quitte pas.
Selon les Egyptiens, les morts survivaient dans leurs tombes qui devenaient donc des demeures éternelles.
Plus elles étaient belles, plus la vie du défunt serait parfaite. Il était indispensable d’apporter des boissons et de la nourriture pour que le ka puisse survivre.
Culte funéraire
Les mastabas étaient plus modestes que les tombeaux royaux mais seuls les notables pouvaient se les offrir. Les plus pauvres de l’Egypte ancienne étaient enterrés dans des fosses et leurs corps privés de soins.
La survie des morts dépendait de la bonne volonté des vivants. Prévoyants, les Egyptiens prirent quelques précautions afin que les vivants n’oublient pas leurs devoirs en s’appuyant sur le pouvoir des images.
Des scènes de la vie quotidienne ornaient les mastabas
Une image équivalait à la réalité. On plaçait donc souvent des statues dans le serdab, une chambre du mastaba située derrière la chapelle où étaient accomplis les rites.
On plaçait des objets appartenant au défunt et des statues.
Le ka du défunt prenait possession de la représentation et profitait ainsi des offrandes apportées.
Les bas-reliefs et les hiéroglyphes n’étaient pas uniquement décoratifs. Eux aussi prenaient vie.
Ainsi, l’image du défunt était-elle gravée dans la chapelle, sur un bloc ou une stèle de pierre.
Il y était souvent représenté devant une table chargée de victuailles.
Bas-relief d'un mastaba. image kairoinfo4u
Si les vivants ne remplissaient pas leurs devoirs en apportant des offrandes, les gravures pourvoyaient à ses besoins.
Ce n’est pas un hasard si sur les bas-reliefs, sont souvent représentés des paysans en train de faucher, des femmes en train de tisser et d’autres scènes quotidiennes de la vie.
Grâce à la magie des images, le défunt était assurer d’obtenir tout ce dont il avait besoin dans sa nouvelle vie.
Structure des mastabas
Extérieurement, le mastaba est une sorte de tumulus rectangulaire aux murs de briques crues ou de pierres taillées.
Mastaba de Mérésankh III à Gizeh. image Gaspa
C’est à Gizeh et à Saqqarah que se trouvent les mastabas les plus importants. L’un des mastabas date du règne du roi Ouadji.
Ouadji (le serpent) est le nom du quatrième souverain connu de la Ier dynastie (Période thinite).
Le plus ancien mastaba de Saqqarah est considéré comme celui du roi Aha, le fils de Narmer qui ne serait autre, selon d’autres sources, que le roi Ménès, le premier souverain de la première dynastie égyptienne.
Entrée du complexe de Saqqarah. image Rita Willaert
Les mastabas des deux grandes nécropoles sont constitués de deux parties indépendantes :
Le caveau était aménagé à l’extrémité d’un puits qui partait du sommet du mastaba. Ce puits était comblé après l’enterrement.
La première pyramide : le tombeau du roi Djeser
Vers 2700 avant notre ère, Djeser (ou Djoser) le plus célèbre pharaon de la IIIe dynastie, se lance dans des expéditions dans le Sinaï et gouverne le pays, aidé par son vizir Imhotep. C’est à cet homme hors du commun que le pharaon demande de construire son tombeau, sur le plateau de Saqqarah, sur la rive gauche du Nil.
Pyramide de Djoser
Ce projet va s’effectuer en plusieurs étapes.
Imhotep décide d’utiliser des pierres pour un monument qui défiera le temps mieux que toutes les constructions de briques crues utilisées jusque là.
Pour le revêtement extérieur, il emploie le calcaire blanc. Les terrassiers ont d’abord creusé un large puits de 7 mètres de côté. A 28 mètres de profondeur, ils creusent la chambre funéraire secrète.
Le caveau est revêtu de granit venu des carrières d’Assouan à 960 km de là.
On accède à la chambre funéraire par un long couloir.
C’est là que sera déposé le sarcophage du pharaon après l’accomplissement des rituels funéraires.
image kairoinfo4u
Le couloir sera ensuite bouché par un bloc de granite d’un poids de 3,5 tonnes. Cela n’a malheureusement pas empêché le pillage de la tombe.
A l’origine la partie visible du tombeau n’est qu’un mastaba traditionnel. Mais Imhotep à l’idée de l’agrandir à l’est en adjoignant sous l’édifice un nouveau puits.
Le mastaba est entouré d’une enceinte de 1 600 mètres de long, ornée de quatorze fausses portes.
La quinzième porte est la seule qui permette de pénétrer dans l’édifice.
Fausse porte.
Imhotep fait surélever le tombeau en y ajoutant cinq constructions superposées, chacune plus petite que la précédente : la première pyramide est née.
L’escalier dressé vers le cil symbolise l’aspiration du pharaon à s’élever vers les dieux.
Mais, cette pyramide n’est pas comparable avec les célèbres pyramides à faces lisses de la IVe dynastie comme celles de Kheops ou Khephren.
En effet, la première pyramide qui mesure 62 mètres de haut, possède une base rectangulaire, ses faces sont irrégulières et son sommet n’est pas pointu mais en forme de terrasse.
Pyramides de Gizeh.
Imhotep fait également bâtir, autour de la pyramide, des petits temples et des chapelles. Cet ensemble, qui forme le complexe funéraire, permet au pharaon de célébrer les fêtes grâce auxquelles il règnera dans l’au-delà.
Imhotep : constructeur et homme de savoir
Sur le socle d’une statue, Imhotep a fait graver l’inscription suivante : »Le chancelier du roi de Basse-Egypte, le premier après le roi de Haute-Egypte, administrateur du grand palais, noble héréditaire, grand prêtre d’Héliopolis, Imhotep, constructeur, sculpteur… »
Imhotep n’était pas uniquement celui qui inventa la notion de pyramide. C’était également un ministre avisé et le maître des scribes.
Imhotep
Au Ier millénaire, il fut divinisé, et les Grecs, qui l’appelaient Imoutès, l’assimilèrent à Asclépios (Esculape), le dieu de la Médecine.
On attribue à Imhotep un recueil « sapientiel « c’est-à-dire un livre de morale.
Le temple de Karnak
Le Dieu Amon
Karnak est l’un des temples les plus célèbres d’Egypte. C’est d’ailleurs en réalité un ensemble de temples qui sont regroupés autour du sanctuaire dédié au dieu Amon.
Karnak, en arabe Al-Karnak "Le village fortifié", se situe au nord de la ville moderne de Louxor. Les Egyptiens appelaient Karnak "Ipet-Sout".
Retracer l’histoire du temple de Karnak signifie parcourir une grande partie de l’histoire égyptienne. En effet, presque tous les pharaons de l’époque ont participé à l’embellissement de ce complexe.
Peu à peu, le temple de Karnak qui a été bâti sur un site du Moyen-Empire (1991-1785 avant notre ère) est devenu un ensemble hétérogène mais également le plus important centre économique du pays.
Le dieu Amon
Pour bien s’imprégner de tout le symbolisme de ce temple, il est impératif de comprendre l’importante du dieu Amon dans l’Egypte ancienne.
Amon a tout d’abord été un dieu modeste et local. Elever un dieu au rang de dieu principal a permis aux princes de réaliser une unification de l’Etat.
Dès la XIIe dynastie, Amon « le caché » prend la première place dans le panthéon égyptien.
Amon.
En s’élevant au-dessus des autres dieux, il permet à Thèbes de devenir le premier centre religieux.
Il forme tout d’abord une triade avec Mout, son épouse, et leur fils Khonsou, dieu lunaire.
A Karnak, Amon est représenté sur tous les murs
Amon est représenté par un homme coiffé de deux hautes plumes droites. Au Nouvel Empire, il est assimilé à Râ, le dieu du Soleil de l’Ancien Empire, et devient Amon-Rê.
Râ
Par lui, le pharaon est vraiment d’essence divine. Amon-Rê est un dieu social qui est lié à la vie de son peuple.
D’ailleurs, il est plus tard perçu comme un être réel, capable d’agir et d’intervenir dans les affaires humaines à travers les oracles.
Ramsès II
La XVIIIIe dynastie concentre les rites de la religion d’Etat sur Amon qui représente l’autorité du pouvoir absolu.
Selon les égyptologues, Karnak a été construit pour contrer la destruction potentielle du monde. Si Amon est autant représenté, c'est parce qu'une adulation sans limite devait lui être portée afin de préserver les biens et la fertilité du Nil.
La date des premières constructions est inconnue. On pense que les premiers travaux auraient débuté au Moyen Empire, sous Anteff II.
De nombreux pharaons ont embelli Karnak: Aménophis Ier, Thoutmosis Ier, Hatshepsout, Thoutmosis III et bien sûr Ramsès II. Cette liste n'est pas exhaustive.
Les pylônes de Karnak
Le pylône est une construction dont la masse monte en deux tours qui encadrent une porte. Les bas-reliefs de chaque pylône illustrent en général les hauts faits du souverain constructeur.
10 pylônes ont été construits et chaque pharaon essayait de construire un nouveau pylône plus beau que le précédent.
Le premier pylône mesure 113 mètres de large sur plus de 40 mètres de haut. Sa façade présente des rainures sur lesquelles étaient fixées d’énormes mâts ornés d’étendards.
Scène gravée. Karnak
Les pylônes marquaient aussi des étapes dans la cérémonie qui accompagnait l’entrée et la sortie du dieu.
Ces pylônes n’ont pas été construits au hasard mais se trouvent tous dans le même axe. On peut facilement imaginer les somptueuses processions qui les traversaient.
Découverte de Karnak
Le temple d’Amon est un ensemble imposant dont les agrandissements se sont étalés sur 20 siècles.
L’aire de Karnak est constituée de trois enceintes, consacrées à trois divinités : Amon, Mout et Montou, le dieu faucon protecteur des princes de Thèbes de la XIe dynastie.
L'orientation de l'ensemble n'est pas due au hasard. L'axe nord-sud correspond à l'axe terrestre en fonction du cours du Nil, et l'axe est-ouest correspond à la course du soleil.
Dès l’arrivée au temple, on est subjugué par la beauté de la célèbre allée bordée de sphinx. Cette allée conduit au premier pylône qui donne sur l’entrée principale du temple.
Les sphinx ont une tête de Bélier, l’animal sacré d’Amon. Ils tiennent entre leurs pattes une statuette qui représente le pharaon Ramsès II.
Les murs de Karnak sont recouverts de scènes et de hiéroglyphes
Le septième pylône est aujourd’hui partiellement détruit. Il était à l’origine flanqué de statues colossales du pharaon Thoutmosis III dont on ne peut voir maintenant que la partie inférieure.
Les processions s’approchaient du temple sur des barques, en remontant un canal artificiel du Nil.
Le premier pylône donne sur une grande cour. A gauche, il y a trois cellules qui abritaient les barques sacrées de la procession.
Allée des sphinx.
Le deuxième pylône nous permet d’accéder à la grande salle hypostyle. Dans cette salle, plus de 100 colonnes colossales soutiennent une nef de 50 m de long environ.
Karnak. Grande salle hypostyle
Sur les murs et les colonnes sont représentées des scènes de campagnes militaires des pharaons Seti Ier et Ramsès II ainsi que les différentes phases du culte divin journalier.
Karnak. Horus et le pharaon
Au nord de cette salle, s’articulaient autrefois des pièces dédiées au culte du dieu Amon. L’une d’elles s’appelle le « Jardin botanique ». Thoutmosis III la fit décorer de reliefs représentant la faune et la flore syrienne rapportées en Egypte.
Dans la deuxième enceinte, se situe la Salle des Fêtes. Là se déroulait la cérémonie rituelle du renouvellement du sacre du roi.
Bas-relief illustrant le renouvellement du sacre du pharaon
Au sud de cette enceinte, se trouve le lac sacré du temple, symbole des premières eaux de la création.
Sur les rives du lac, se dresse un grand scarabée en pierre.
Au nord du temple consacré à Amon, se dresse un autre temple dédié à Montou et au sud, le complexe dédié à Mout, l’épouse d’Amon.
L’ensemble de Karnak est parsemé d’obélisques et de statues en l’honneur des Dieux et des souverains.
Les obélisques sont nombreux à Karnak
La plus imposante statue est celle de Ramsès II, haute de 15 m, qui se dresse dans la première cour du temple. Aux pieds du pharaon est sculptée l’image de sa fille et épouse, Bentanta.
Ramsès II
Les différents souverains qui se sont succédés ont également construit des temples secondaires comme celui de Ptah, d’Opet ou de Khonsou.
Une avenue bordée de sphinx relie les sanctuaires de Karnak et de Louxor.
Alexandrie. Son Phare
L’ancien port d’Alexandrie et le quartier des palais royaux des Ptolémée ont été engloutis par des séismes au début du IIe millénaire.
Cette cité légendaire fut la résidence de Cléopâtre.
C’est en 1996 que l’archéologue Franck Goddio a remonté du fond de la mer les vestiges de la cité d’Alexandrie.
Les dernières fouilles ont permis de mettre à jour, au pied du phare de Pharos, des blocs très importants et des statues monumentales qui sembleraient appartenir à l’une des Sept Merveilles du monde antique, le célèbre phare d’Alexandrie.
La cité d’Alexandrie
Alexandrie a été fondée en 332-331 avant notre ère par Alexandre le Grand. La ville a été, sous les premiers Ptolémée, le plus brillant centre de l’hellénisme et du commerce méditerranéen.
Alexandrie possède deux ports dont l’un était signalé par un phare connu comme l’une des Sept Merveilles du monde.
La cité comportait de nombreux temples, un musée et une bibliothèque riche d’environ 700 000 volumes qui brûla lors de la révolte de la ville contre César, en 48-47 avant notre ère.
Pour les Egyptiens, Alexandrie était Rakotê. Elle joua un rôle essentiel dans la diffusion de la science égyptienne dans le monde antique et de la culture grecque en Egypte.
Alexandrie fut la résidence de la femme la plus fascinante de l’histoire : Cléopâtre. C’est là qu’elle a rencontré et séduit Jules César.
C’est dans ces avenues, aujourd’hui submergées, qu’elle s’est promenée avec Marc Antoine. Enfin, c’est dans cette ville qu’elle a préférée la mort au déshonneur.
Cléopâtre. image Tiffany Silva
Alexandrie a été victime de catastrophes naturelles qui ont modifié considérablement son aspect. Jadis comme aujourd’hui, l’est de la Méditerranée est soumis à une importante activité sismique.
Une série de tremblements de terre et de raz de marée endommagèrent la côte, près de la ville, provoquant l’effondrement d’une partie du littoral dans la mer.
Le 21 juillet 365, s’est produit un tremblement de terre particulièrement dévastateur. D’autres secousses ont eu lieu au cours des siècles suivants.
Les chroniques islamiques mentionnent celle de 1308, près d’un millénaire plus tard, entraînant la disparition du célèbre phare.
Le phare d’Alexandrie
Le Phare d'Alexandrie fut considéré comme la dernière des sept merveilles du monde antique et a servi de guide aux marins pendant des siècles.
Bâtie sous le règne de Ptolémée II sur les plans de l’architecte Sostrate de Cnide, la tour du phare domine l’île de Pharos du haut de ses 125 mètres.
Il guidait les navires jusqu’au port grâce à la lumière produite par le grand feu brûlant au sommet qui se réfléchissait dans un immense miroir en bronze poli.
Phare d'Alexandrie. Reconstitution 3d
Commandé par Ptolémée Ier Sôter en 285 avant notre ère environ, le phare est achevé sous le règne de son fils Ptolémée II Philadelphe. On estime que les travaux ont duré une vingtaine d’années.
La construction du Phare répondait à un besoin vital. La côte était en effet très dangereuse.
Les dangers encourus par les navigateurs sont illustrés par la découverte récente d'épaves de bateaux grecs et romains au large du Phare et du port est.
Phare d'Alexandrie. Reconstitution 3d
Le phare d’Alexandrie est la seule des Sept merveilles du monde antique investie d’une fonction utilitaire et non religieuse ou décorative.
Avec ses 125 mètres de hauteur, le phare est l’un des plus hauts édifices de son temps, après la pyramide de Kheops, autre merveille du monde.
L'historien géographe arabe Ali al-Mas'udi, né à Bagdad et mort au Caire vers 956, raconte la détérioration progressive du Phare et de la ville d'Alexandrie par des séismes et des affaissements de terrain.
Il a finalement été gravement endommagé par une série de tremblements de terre dont le plus violent eut lieu en 1308.
En 1349, il est hors d’usage. Cette année-là, le voyageur arabe Ibn Battutâ, qui visite la cité rapporte qu’il n’a même pas pu accéder à l’entrée tant le monument est ruiné.
Statue de Zeus ou Poseïdon en haut du phare
d'Alexandrie. Reconstitution 3d
Il resta en ruine plus d'un siècle et demi, jusqu'à ce que le sultan Qaitbay utilise ses fondations pour y construire un fortin.
Le Phare était un bâtiment à trois étages d’après les sources antiques:
Tout en haut du Phare se trouvait une statue qui n'a pas encore pu être formellement identifiée. Il pourrait s'agir de Zeus ou de Poséidon.
Séismes dévastateurs
Située sur une faille, à la jonction de deux plaques continentales, Alexandrie est exposée aux catastrophes naturelles.
Inexorablement, la plaque africaine, sur laquelle se dresse Alexandrie, s’enfonce sous la plaque européenne. Cela entraîne l’affaissement de toute la région côtière.
Les témoignages actuels montrent que le littoral s’est effondré de six mètres au moins depuis la mort de Cléopâtre. Durant la même période, le niveau de la mer s’est élevé de 1,50 à 2 mètres environ.
A la suite de ces bouleversements géologiques, l’ancien littoral d’Alexandrie est englouti par les eaux du port oriental.
Les souverains grecs ayant bâti leurs palais au bord de la mer, c’est tout le quartier des palais des Ptolémée qui a disparu sous l’eau.
Nous disposons aujourd’hui, grâce à l’aide de la technologie moderne, d’une topographie détaillée de cette partie du littoral.
La topographie du Grand Port (Magnus Portus) a été établie.
Les découvertes archéologiques
Grâce à Franck Goddio et son équipe, la ville engloutie a livré peu à peu ses secrets. Pour la première fois, une carte montre le quartier des palais avant son engloutissement, sans doute au IVe siècle après notre ère.
A l’est, se trouve le cap Lochias sur lequel se dressait jadis un palais royal, équipé de son propre port.
Au milieu du Grand Port, s’étend l’île engloutie d’Antirhodos, qui conserve des vestiges architecturaux de différentes périodes et les fondations d’édifices remontant au IIIe siècle avant notre ère.
L’équipe a remonté une statue et plusieurs sphinx qui étaient sans doute associés à un petit temple d’Isis.
La résidence royale sur cette île a été détruite par les hommes ou les tremblements de terre bien avant la disparition de l’île.
C’est sans doute là que la reine Cléopâtre a vécu, gouverné et s’est donné la mort.
Le port d’Alexandrie ne conserve aujourd’hui aucune trace visible du littoral qui le cernait jadis.
Il a fallu en 1996, 3 550 plongées, pour mettre au jour, les traces d’anciens quais, des fragments de statues, des inscriptions hiéroglyphiques, des amphores, un sphinx...
Au cours des campagnes suivantes, les recherches se sont étendues à toute la partie orientale du port.
En 1997, l’équipe de Franck Goddio découvre un promontoire qui s’avance de 350 mètres dans le port. Il présente quatre structures portuaires et porte d’importants vestiges :
Des colonnes de granit et de marbre
Des fragments de sarcophages antiques
De gros blocs de pierre qui proviennent peut-être du temple de Poséidon
Ce qui surpris le plus les chercheurs, c’est la découverte d’une épave ensevelie dans le petit port. Le bois remonte à une période comprise entre 90 avant notre ère et 130 ans après notre ère.
L’épave serait un cargo ou un navire de guerre gréco-romain ou romain. Des fragments de bijoux, des restes de nourriture et des ossements entourent l’épave.
Une tête de faucon haute de 68 cm a également été exhumée; elle représenterait le dieu Horus, fils d’Isis.
Près de cette tête, c’est une autre tête de granite qui dormait au fond. On a pu identifier Octave, le vainqueur de Cléopâtre. La statue mesurait plus de 4,80 m de haut.
Un travail de longue haleine
Avec les données qui s’accumulent, les archéologues réalisent que l’idée qu’ils avaient de la topographie d’Alexandrie était erronée.
Il reste encore beaucoup à faire. Antirhodos, notamment, garde encore ses secrets. La reconstitution de l’Alexandrie de Cléopâtre est un projet qui se poursuit.
Franck Goddio estime que les récentes découvertes occuperont les chercheurs pendant une cinquantaine d’années.
Le tombeau de Toutankhamon
La malédiction de Toutankhamon
En 1922, l’archéologue anglais Howard Carter fait une formidable découverte : il retrouve le tombeau intact du pharaon Toutankhamon. Ses ouvriers le préviennent qu’une malédiction est attachée à la sépulture. Ceux qui la violeront mourront.
Or, peu de temps après, la presse annonce que les membres de l’expédition sont à tour de rôle frappés d’étranges maladies.
Toutankhamon
Toutankhamon « Amon est vivant » était un pharaon de la XVIIIe dynastie. A 10 ans, il succéda à son beau-père Aménophis IV Akhenaton.
Il se fit construire un temple funéraire à l’ouest de Thèbes, mais le temps lui manqua pour se faire édifier un tombeau grandiose car il mourut à l’âge de 19 ans.
Masque funéraire de Toutankhamon. (Le Caire, Musée égyptien).
Il fut enterré dans une petite tombe de la Vallée des Rois.
En novembre 1922, après plusieurs saisons de fouilles, les ouvriers mettent au jour des marches qui s’enfoncent dans le sol et conduisent à une porte.
L’avertissement du canari
Carter possède un canari auquel son équipe s’est attachée. Pour lui, le petit d’oiseau d’or est un porte-bonheur.
Mais, quelques jours avant l’ouverture du tombeau, le canari connaît un sort tragique : un cobra se glisse dans sa cage et l’avale.
Ouverture du tombeau de Toutankhamon en 1922
Le cobra est le serpent des pharaons, symbole de la royauté. Les ouvriers voient dans l’anecdote un mauvais présage. Malgré les avertissements des ouvriers, Carter et Carnarvon se préparent à ouvrir la première porte.
Ils pénètrent dans la sépulture en compagnie de la fille de Carnarvon, Evelyn et de l’égyptologue Callender.
Le trésor de Toutankhamon
Une première chambre révèle un fantastique trésor : trône, statues, meubles, chars, armes, tout ruisselle d’or et de pierres précieuses.
Trésor de Toutankhamon en 1922
Une autre pièce, couverte de faïence bleue et or, renferme les trois sarcophages emboîtés de Toutankhamon.
Une dernière pièce contient des statuettes et des coffres pleins de bijoux.
Découverte de la tombe de Toutankhamon en 1922
Carter et Carnarvon viennent d’effectuer la plus formidable trouvaille archéologique de tous les temps. Le tombeau du pharaon est intact et a été miraculeusement épargné par les pillards.
La malédiction de Toutankhamon
Dans l’année qui suit la découverte, Lord Carnarvon, à la suite de piqûres de moustiques, est pris de fièvre.
Son état empire rapidement. On le ramène au Caire où il meurt le 5 avril 1923. A cet instant précis, toutes les lumières de la ville s’éteignent car les installations électriques ont sauté.
Lord Carnavon
La presse, qui a déjà eu vent de l’avertissement lancé au moment de l’ouverture du tombeau, voit en Carnarvon la première victime de la malédiction.
La suite des évènements comble les journalistes, avides de sensationnel. George Bénédite, égyptologue attaché au Louvre, meurt après avoir visité le tombeau.
Son homologue américain, Arthur Mace, connaît le même sort. Puis, c’est le tour du frère et de l’infirmière de Lord Carnarvon ainsi que du secrétaire d’Howard Carter.
Les trésors du tombeau de Toutankhamon sont transportés au Caire
On dénombre jusqu’à 27 morts « mystérieuses ». La plupart des victimes sont atteintes de maladie. La presse évoque un virus resté captif de la tombe pendant 3000 ans.
Les analyses n’en révèlent pas la présence.
Les journalistes vont jusqu’à incriminer les chauves-souris et inventent une inscription qui n’a jamais existé « ceux qui pénètrent dans ce tombeau sacré seront bientôt touchés par les ailes de la mort ».
En 1922, les égyptologues s'apprêtent à pénétrer dans le tombeau
En réalité, le seul membre de l’expédition d’origine à avoir connu une mort rapide est Lord Carnarvon. Son état de santé était déjà mauvais. Le climat de l’Egypte est notoirement malsain.
Howard Carter, Evelyn Carnarvon et Callender, qui présidèrent avec lui à l’ouverture du tombeau, ont terminé paisiblement leurs jours bien des années plus tard.
Découverte sur la cause de la mort de Toutankhamon
Zahi Hawass . Conseil supérieur des antiquités égyptiennes :
" Les spécialistes égyptiens n'ont pas trouvé de preuves que Toutankhamon avait été frappé à la tête".
Radiographie du masque d'or de Toutankhamon. Il existe des irrégularités dans la couche d'or sur une des joues. Le jeune roi portait une cicatrice sur cette joue
Après des consultations avec les experts italiens et suisses, les spécialistes égyptiens ont convenu que Toutankhamon est mort d'une infection de la jambe gauche, qui s'est rapidement gangrenée. "
Connu mondialement pour les trésors retrouvés dans son tombeau, Toutankhamon a, pendant longtemps, été considéré comme un pharaon plutôt falot.
Il est en fait plus juste de dire que Toutankhamon n’a pas eu le temps d’achever ses ambitions autant que ses réalisations.
Installé sur le trône vers l’âge de 9 ans, il est mort 10 ans plus tard.
Un enfant devient pharaon
En 1136 avant notre ère, le jeune Toutankhaton « l’image vivante d’Aton » n’a que 9 ans. Entre 2009 et 2010, des analyses génétiques menées sur plusieurs momies égyptiennes confirment que le pharaon Aménophis IV (Akhenaton) était le père de Toutankhamon. Une autre momie a été identifiée comme étant sa mère mais son identité demeure mystérieuse.
Aménophis IV est plus connu sous le nom d’Akhenaton « Serviteur du disque solaire ». Ce pharaon instaura un culte monothéiste en l’honneur d’Aton.
Aton est représenté en tant que disque pourvu de rayons terminés par des mains dispensatrices de vie.
Concernant Akhenaton, il s’agit de la momie située dans la tombe KV55 de la vallée des Rois de Louxor. Cependant, aucune inscription ne spécifie le nom du pharaon. Malgré tout, l’hypothèse d’ Akhenaton est retenue selon l’article publié par Hawass dans le Journal of the American Medical Association.
La mère du jeune pharaon serait la momie KV35YL, retrouvée dans la tombe d’Amenhotep II, dont le nom reste inconnu. Les historiens supposent que Toutankhamon pourrait être le fils de Néfertiti ou de Kiye, une seconde épouse d’Akhenaton.
Le successeur désigné d’Akhenaton étant mort simultanément, le royaume est revenu à Toutankhaton.
Le jeune roi est marié à Ankhesenamon qui est sans doute une des filles de Néfertiti.
Le jeune couple s’installe à Thèbes puis à Memphis.
Trône de Toutankhamon retrouvé dans le tombeau. (Musée archéologique du Caire)
Il est peu probable qu’un enfant de 10 ans a eu une véritable autorité. Ce sont ses conseils qui gouvernent dont notamment le général Horemheb.
Quand Aménophis IV a décidé de vénérer un dieu unique, Aton, les autres divinités ont été délaissées.
Avant ce changement, des dizaines de milliers de prêtres servaient Amon-Rê. Le Grand Prêtre d’Amon était ainsi reconnu comme le primat d’Egypte.
Le clergé rivalisait directement avec la puissance royale.
Akhenaton a fait preuve d’un évident fanatisme en faisant supprimer le nom d’Amon sur tous les monuments.
Akhenaton. (Musée archéologique du Caire)
Le court règne de Toutankhamon est marqué par un retour au pouvoir du clergé d’Amon qui réintègre sa capitale, Thèbes.
Sous son règne, on fait restaurer les temples dédiés à Amon et on en bâtit de nouveaux.
Délicate statuette animale découverte dans le tombeau. (Musée archéologique du Caire)
Ce changement est essentiellement dû au Père Ay, conseiller du pharaon, qui exerce en réalité le pouvoir.
Toutankhaton change alors son nom pour celui de Toutankhamon « Amon est vivant ». Sa jeune épouse devient Ankhésenamon « elle vit pour Amon ».
Le règne de Toutankhamon
L’enfant-roi est intronisé à Karnak. A ses côtés se tiennent Ay, devenu son vizir et le général Horemheb.
Tous deux exercent les pouvoirs administratifs et militaires.
Sur leurs conseils, le jeune pharaon établit un gigantesque programme de restauration des temples endommagés sous le règne précédent.
Masque de Toutankhamon. (Musée archéologique du Caire) .
Il se fit également construire un temple funéraire à l’ouest de Thèbes.
C’est à peu près tout ce que l’on sait du règne de Toutankhamon car aucune trace de son règne, ni même de son existence n’ont été retrouvée.
La mort de Toutankhamon
Les égyptologues pensent que c’est le général Horemheb qui a fait supprimer toute trace du règne du jeune pharaon..
Toutankhamon a été purement et simplement supprimé de la liste officielle des rois égyptiens. Dans la mesure où le Père Ay en est également absent, il est plausible que le responsable soit ce général.
Mais ce n’est qu’une supposition car nous n’en connaissons pas les motifs.
De nombreuses inscriptions ornent le masque funéraire. (Musée archéologique du Caire)
Toujours est-il que si le tombeau a été retrouvé intact, c’est justement parce que le pharaon n’apparaît nulle part.
Les pillards ignoraient donc son existence. De plus, Toutankhamon est mort très jeune. Il n’a pas eu le temps de se faire construire un somptueux tombeau.
Inscriptions sur le masque funéraire
Ne laissant aucun héritier derrière lui, il a été enterré dans une petite tombe de la vallée des Rois.
C’est cette tombe qui a été découverte en 1922 par Howard Carter.
Toutankhamon est mort suite à l’infection d’une fracture à la jambe. Il est probable qu’il a contracté le tétanos ou une septicémie.
Plus récemment, des chercheurs ont annoncé qu'ils avaient la certitude que le jeune roi avait contracté le paludisme. La fièvre aurait pu achever un organisme déjà très diminué.
Le scanner de la momie, effectué en 2005, a révélé un coup porté à la tête. Cependant, ce coup est post-mortem et les coupables sont très probablement Howard Carter et son équipe qui ont endommagé la momie lors de son extraction.
La tombe royale est présentée aux touristes intacte
La veuve de Toutankhamon faillit épouser un prince Hittite afin de pouvoir conserver le pouvoir mais le prétendant n’arriva jamais jusqu’en Egypte.
Les égyptologues pensent qu’elle a finalement épousé le Père Aye. Ce dernier prend le pouvoir mais meurt peu de temps après tandis que sa jeune épouse avait déjà mystérieusement disparue.
Masque de Toutankhamon.
Au milieu de toutes ces intrigues, entachées très probablement de quelques assassinats, c’est finalement le fameux général Horemheb qui devient roi.
Pour pouvoir régner, il a pris soin d’épouser une des filles de Néfertiti.
Le trésor de Toutankhamon est incomparable. (Musée archéologique du Caire)
Après s’être donné tant de mal pour accéder au pouvoir, il le gardera pendant environ 30 ans.
Avec lui, s’achève la XVIIIe dynastie.
Le trésor de Toutankhamon
L’Egypte du Nouvel Empire est prospère. Elle s’exprime dans les ors des tombes royales et dans les objets de la vie quotidienne.
Statuettes découvertes dans le tombeau. (Musée archéologique du Caire)
La découverte de la tombe de Toutankhamon a fait grand bruit car c’était la première tombe royale retrouvée inviolée.
La richesse des trésors amoncelés dans cette tombe est incomparable.
Chevet de Toutankhamon qui est la forme égyptienne de l'oreiller. Le personnage du centre symbolise le dieu de l'Air, Shou, qui sépare la terre du ciel. (Musée archéologique du Caire)
La momie royale, parée de son masque d’or, était enfermée dans trois sarcophages, l’un en or et les deux autres en bois doré.
Le matériel funéraire était incroyablement riche : chars démontés, armes, lits, sièges, bijoux, coffres emplis de vêtements et d’objets de toilette..
Armes blanches de Toutankhamon. (Musée archéologique du Caire)
Le tout était déposé dans quatre petites chambres plutôt modestes pour une tombe royale.
Après analyse, les égyptologues sont presque certains que la mort prématurée du pharaon a pris tout le monde de vitesse. Le sarcophage ne lui était apparemment pas destiné car des hiéroglyphes plus anciens apparaissent sous les derniers gravés.
Ramsès II, le plus célèbre pharaon d’Egypte, a régné 67 ans. Il est mort presque centenaire et a eu une centaine d’enfants.
Pharaon bâtisseur entre tous, Ramsès II a laissé à l’Egypte de nombreux temples dont le célèbre Abou Simbel.
Des experts français du service de médecine légale ont réalisé une expérience impressionnante. Ils ont réussi à reconstituer le visage du pharaon à partir de la momie retrouvée en 1880.
Portrait de Ramsès II
Après avoir écarté du pouvoir son frère, Ramsès II succède à son père, Séthi Ier. Il est alors âgé de 25 ans. Son règne durera 67 ans, de 1279 à 1212 avant notre ère.
Ramsès II mène diverses campagnes en Syrie-Palestine, dont la plus célèbre est, en 1284 avant notre ère, la campagne de Qadesh.
Il finit par signer un traité avec les Hittites mais il a guerroyé pendant 16 ans pour y parvenir.
Ramsès II.
D’une grande vanité, il fit sur ses monuments un pompeux étalage de ses campagnes.
Il possédait un harem très nombreux et eut de nombreuses épouses dont Néfertari et Isisnéfret. On lui attribue une centaine d'enfants. C'est d'ailleurs le seul pharaon qui a fait représenter ses nombreux enfants sur les monuments. Ils sont sculptés en longues files.
Statue de l'un des nombreux fils de Ramsès II. (Musée archéologique du Caire)
Suivant la coutume royale, il a choisi la plupart de ses femmes dans son entourage familial. Il a notamment épousé sa jeune soeur et trois de ses filles. Il a également épousé plusieurs princesses hittites. En fait, son harem était très cosmopolite. Ses épouses et enfants favoris figurent souvent sur les monuments.
Néfertari
L’histoire de Ramsès II n’apparaît qu’au travers des récits des prêtres. Mais la flatterie officielle est surtout prédominante. De ce fait, tout ce verbiage ne nous donne que peu d’indication sur sa vraie personnalité.
On sait seulement que c’était un homme d’une grande vaillance et capable de se tirer avec honneur d’un mauvais pas.
Ramsès II. Temple d'Abou Simbel.
Il avait indéniablement le culte de la personnalité. Temples, chapelles, villes, statues sont toutes à son effigie.
Quand Ramsès II atteignit la trentième année de son règne, il célébra son premier jubilé. Puis, il en célébra un en moyenne tous les trois ans.
Ramsès II. Bas-relief illustrant ses conquètes
Tout le long du Nil, de vastes monuments étaient chargés de transmettre son nom à la postérité. Ce pharaon vivait dans une incroyable magnificence.
Parmi les monuments les plus prestigieux, on peut citer Karnak que Ramsès embellit comme la plupart de ses prédécesseurs. Il agrandit le temple de Louqsor d'une vaste cour et d'un pylône.
Le temple d'Abou Simbel est un sanctuaire creusé dans la roche. Il est consacré par Ramsès II à la déesse Hathor. La façade estd écorée de statues représentant le ri et son épouse, la reine Néfertari.
Temple d'Abou Simbel
A Thèbes, il consacré des sommes énormes à l'achèvement de temple mortuaire de son père et à la construction d'un sanctuaire qui lui était destiné, le Ramesseum.
Pour perpétuer son souvenir, il n'hésita pas à saccager et détruire plusieurs monuments afin d'utiliser les matériaux et faire un peu de place. Il usurpa également plusieurs monuments en faisant figurer son nom sur des édifices construits par d'autres pharaons.
Ramsès II. Bas-relief illustrant ses conquètes.
Les statues à son éffigie sont toutes colossales ce qui démontre un culte de la personnalité poussé à son paroxysme.
Les obélisques étaient érigés pour commémorer les anniversaires de ses jubilés. Rien qu'à Tanis, il en éleva 14. Des deux obélisques qu'il érigea à Louqsor, l'un se dresse sur la place de la Concorde à Paris.
Le pharaon est mort à 92 ans, en 1212 avant notre ère. A sa mort, les Lybiens s'étaient établis aux portes de Memphis. Ramsès II était trop âgé pour entreprendre de nouvelles batailles. La seconde moitié de son règne avait surtout été consacrée à la construction de gigantesques temples.
Le trésor royal avait été dilapidé au détriment de la sécurité de l'Egypte et de son économie.
Reconstitution du visage de Ramsès II
Si on sait peu de choses sur le caractère du pharaon, par contre, sa personnalité physique nous est connue.
Grâce à la superbe statue qui est à Turin et à la momie, on possède une image assez fidèle du pharaon.
En 1976, la dépouille vieille de plus de trente siècles, a été analysée en France. 110 techniciens, dont des radiologues, des chimistes et des experts du musée de l’Homme se sont relayés.
Momie de Ramsès II. (Musée archéologique du Caire)
Grâce à eux, on a découvert que Ramsès était roux. Il avait la peau blanche et était de type méditerranéen.
On savait déjà qu’il était de haute stature. Les analyses l’ont confirmées puisqu’il mesurait 1,90 m.
A sa mort, Ramsès II souffrait d’un déchaussement considérable des molaires et d’artériosclérose.
Des membres du laboratoire d’odontologie et d’anthropologie cranio-faciale du service de médecine légale de l’hôpital Raymond-Pointcaré, ont pu, à partir du crâne du défunt, reconstituer son visage.
La face desséchée de la momie ne diffère certainement pas beaucoup des traits émaciés du nonagénaire tel qu’il était à sa mort.
La technologie moderne nous a permis de découvrir ce grand pharaon à l’âge de 50 ans...
Sept reines d’Egypte ont porté le nom de Cléopâtre. La plus célèbre est Cléopâtre VII (Alexandrie 69 avant J.-C. Alexandrie 30 avant J.-C.), reine de 51 à 30 avant J.-C. Cléopâtre restaura la puissance de l’Egypte au point d’inquiéter Rome.
Le nom de Cléopâtre est indissociable de celui de Jules César. C’est grâce à Caius Julius César que Cléopâtre a pu rétablir son autorité de reine sur l’Egypte.
La mort de ces deux amants, superstars de l’Antiquité, n’est pas étrangère à leur célébrité. L’assassinat de César comme le suicide de Cléopâtre ont fait l’objet de nombreuses controverses.
L’accession au pouvoir de Cléopâtre
Intelligente et cultivée, Cléopâtre a 21 ans lorsqu’en 51 avant notre ère, elle monte sur le trône d’Egypte avec son frère Ptolémée XIII, qu’elle doit épouser.
Ptolémée est le nom porté, après le chef de la dynastie, Ptolémée Sôtêr, par les rois grecs d’Égypte de la famille des Lagides (305-30 avant J.-C.).
Buste de Cléopâtre (Musée de Berlin)
En 48, quand César, consul de Rome, débarque en Egypte, à la poursuite de son rival Pompée, la reine lutte contre son frère qui cherche à l’écarter du pouvoir.
L’Egypte ne peut lutter contre la toute puissante Rome et Ptolémée XIII fait assassiner Pompée pour amadouer César.
César est chargé d’arbitrer la querelle qui oppose Cléopâtre à son frère et mari.
Sans doute, nourrit-il l’idée de conquérir l’Egypte qui est le dernier pays méditerranéen à échapper à la domination de Rome.
Le consul convoque les deux partis en conflit.
Ptolémée XIII couronné par les déesses Nekhbet et Ouadjet. Temple de Köm Ombo. image Electric Cynic.
Cléopâtre craint pour sa vie et utilise un stratagème pour arriver jusqu’à César. Elle se cache dans une natte qu’elle fait livrer au Romain. Charmé par l’esprit et la beauté de la reine, César s’engage rapidement à ses côtés dans une guerre civile qui va durer plusieurs mois.
Ptolémée XIII meurt dans ce que l’on a appelé la « guerre d’Alexandrie ».
A partir de là, plus rien ne peut arrêter la soif de pouvoir de César et de Cléopâtre.
Cléopâtre sera cependant obligée d’épouser son deuxième frère en 47. Ptolémée XIV (59-44 avant J.-C.). Il est roi d’Égypte de 47 à 44 avant J.-C. César le fera emmener à Rome et assassiner.
Cléopâtre appartient à une dynastie grecque descendant d’un des généraux d’Alexandre le Grand, les Ptolémées.
Ces derniers qui gouvernent l’Egypte depuis 300 ans se sont identifiés aux anciennes traditions égyptiennes.
Progressivement, ils ont adopté la politique hégémonique des pharaons. Dévote d'Isis, Cléopâtre en portait souvent le costume et les insignes.
Isis et Horus. image Electric Cynic.
Ensorcelé par la reine, César s’embarque avec elle pour une croisière d’agrément sur le Nil. Mais, il doit renter à Rome.
Après son départ, en juin 47, Cléopâtre met au monde un fils, Césarion. L’année suivante, César fait venir Cléopâtre à Rome. Elle y séjourne jusqu’en 44, date de l’assassinat de César. Elle rentre alors à Alexandrie.
César et Cléopâtre
Ni César, ni Cléopâtre n’étaient particulièrement séduisants. Selon l’historien latin Suétone, César avait les joues rondes et perdait ses cheveux. La légendaire beauté de Cléopâtre semble également bien surfaite. Selon les mots de Plutarque, cette beauté « n’était en rien parfaite, ni même remarquable ».
Mais, tous les deux possédaient un grand charme et un véritable don pour le pouvoir.
La beauté de Cléopâtre résidait avant tout dans la finesse de son esprit et dans sa douceur persuasive.
Si Cléopâtre n’était pas belle, par contre, elle était d’une grande culture. Elle parlait sept langues et possédait de grandes connaissances dans divers domaines dont les mathématiques ou l’astronomie. Il y avait dans son entourage des devins et des magiciens.
C’est donc avant tout son esprit et sa conversation subtile qui ont fasciné les hommes les plus puissants de son époque.
Cléopâtre. image Tiffany Silva.
L’enfant qui est né de leur liaison aura, lui aussi, un destin tragique. Césarion ne vivra que 17 ans (47-30 avant J.-C.),
Il prendra le nom de Ptolémée XV et sera le dernier roi d’Egypte. Associé à sa mère, publiquement reconnu roi par Antoine en 34, il fut mis à mort par Octave après Actium en 30 avant notre ère.
Cléopâtre et Marc Antoine
Marc Antoine se distingua en Gaule comme lieutenant de César (52 avant J.-C.). En 44, il exerça avec César le consulat. Après l’assassinat de César, il entra en conflit avec Octave (devenu Octavien après son adoption par César), l’un et l’autre revendiquant la succession.
Mais, comprenant qu’un conflit était inutile, il forma avec Octavien et Lepidus le second triumvirat. La paix de Brindes en 40, qui partagea le monde entre les triumvirs, lui donna l’Orient, et cette « paix » fut scellée entre les deux principaux signataires par le mariage d’Antoine et d’Octavie, sœur d’Octavien.
Après l’assassinat de Jules César, une guerre oppose à Rome les républicains aux anciens partisans de César.
Cléopâtre se range du côté des républicains. En effet, elle fait passer les intérêts politiques avant ses sentiments. Elle pense que les républicains sont les plus forts et mise donc sur eux. Elle espère surtout pouvoir sauvegarder l’indépendance de l’Egypte.
Mais, elle a commis une erreur. En 42, les partisans de César anéantissent les derniers républicains responsables de son meurtre.
C’est alors que le triumvirat est constitué.
Marc Antoine qui obtenu l’Orient lors du partage demande, en 41, à Cléopâtre de venir s’expliquer sur son soutien aux républicains.
Cléopâtre et Marc Antoine (Peinture de Lawrence Alma-Tadema, 1885).
Sûre de son charme, Cléopâtre se rend à son invitation en déployant un luxe étourdissant et une mise en scène digne d’Hollywood.
Vêtue en Vénus, elle séduit tant Marc Antoine qu’il en oublie ses griefs. De plus, leurs ambitions respectives se rejoignent.
Cléopâtre fait assassiner son dernier rival de la dynastie des Ptolémées. Les deux amants peuvent alors s’abîmer dans une vie de plaisir.
Ils ont trois enfants et Marc Antoine reconnaît Césarion comme héritier.
Devenu maître du monde oriental, Marc Antoine établit sa capitale à Alexandrie où il prend de plus en plus les allures d’une dynastie hellénistique.
Sa politique, ses ambitions et celles de Cléopâtre, qu’il a épousée, répudiant Octavie, font l’objet d’une habile propagande menée en Occident par Octavien.
Rome craint de se voir supplanter par Alexandrie avec la constitution d’une nouvelle puissance en orient. Octavien déclare la guerre à Marc Antoine.
La flotte de Cléopâtre et de Marc Antoine est anéantie à la bataille d’Actium en 31.
Octavien assiège alors Alexandrie où Marc Antoine se suicide en se transperçant d’un coup d’épée.
La mort de Cléopâtre
Pour son triomphe à Rome, Octave veut emmener Cléopâtre comme prisonnière. Elle a bien essayé, encore une fois pour sauver son pays, de séduire le Romain mais ce dernier reste indifférent.
Elle doit choisir entre le suicide et une humiliante captivité. Sans hésitation, cette femme fière et courageuse, opte pour la mort.
Cléopâtre et Octavien (Louis Gauffier, 1788. National Gallery of Scotland, Edimbourg)
D’après Plutarque, qui rapporte les différentes versions de la fin de la reine, elle se serait fait piquer par un aspic caché dans un panier de figues.
La deuxième version prétend qu’elle aurait avalé du poison.
Historien honnête, Plutarque reconnaît que personne ne connaît la vérité. Toutefois, il précise qu’Octave a contribué à répandre l’idée de l’aspic en exhibant pour son triomphe à Rome une image de Cléopâtre mordue par un serpent.
La mort de Cléopâtre (Peinture Reginald Arthur, 1892
Ainsi s’achève le combat de Cléopâtre. Elle était âgée de 37 ans. Cette reine aura tout tenté pour sauver son pays de la domination romaine.
Les trois enfants qu’elle a eus avec Marc Antoine sont recueillis par Octavie. Le jeune Césarion est lui assassiné par Octave qui craint qu’un jour il prétende à la succession de César.
En 27, Octavien devient Auguste. Le régime impérial est né. Il durera jusqu’à la chute de Rome. Après la disparition de Cléopâtre, l’Egypte devient une province romaine et un grenier à blé de l’Empire.
Des fouilles pour découvrir la tombe de cléopâtre
Des fouilles archéologiques ont été entreprises sur trois sites de Taposiris Magna, une cité antique proche d'Alexandrie, où pourraient être enterrés Cléopâtre et Marc-Antoine.
Le temple de Taposiris Magna est situé sur le lac Maréotis, à l'ouest d'Alexandrie, dans le nord de l'Égypte. Il a été construit durant le règne de Ptolémée II.
Crâne de Cléopâtre ????????
L’équipe de l'égyptologue Zahi Hawass a exhumé un crâne et un squelette enterrés dans un tombeau de pierre.
Des tests pourront peut-être confirmés qu’il s’agit bien des squelettes de Cléopâtre et de son amant.
Le mot pharaon vient de Perâa, «Grande Maison», désignant à l'origine le palais royal. En réalité, le mot ne fut employé qu'à partir du premier millénaire pour désigner le roi lui-même. Auparavant, on préférait utiliser le mot nisout.
Comme bien d'autres peuples, les Egyptiens ont donné une origine divine à leurs souverains. Fils des dieux, descendant et successeur légitime des générations divines qui se sont succédées sur le trône d'Horus, Pharaon est l'incarnation de la divinité sur Terre.
Les artistes et artisans élaborèrent des formules picturales royales en créant une véritable esthétique du pouvoir : ses vêtements, ses insignes sont les symboles du pouvoir de Pharaon.
Les pharaons se distinguent de leurs sujets par des attributs divers, symboles de leur fonction royale. Les dieux, détenteurs originels du pouvoir, sont les seuls à porter également ces insignes. Cependant, le peuple ne voyait le pharaon en vêtements d'apparat, tel qu'il est immortalisé sur les murs de nombreux temples, que durant les processions solennelles, car il vivait retiré dans son palais.
Les symboles de Pharaon
Vers 3200 avant notre ère., Narmer, originaire de Hiéraconpolis, unifie les deux royaumes existant alors, celui de Haute-Égypte et celui de Basse-Égypte.
Ceignant les deux couronnes (nommées en égyptien « les deux puissantes », en transcription grecque : le pschent), il est le premier des rois qui, durant 30 dynasties (selon le schéma traditionnel de source égyptienne, transmis par Manéthon) au cours de trois millénaires, vont administrer l’Égypte jusqu’en 333 avant notre ère., date de l’arrivée d’Alexandre de Macédoine.
Pharaon portant la couronne ou uraeus, ornée d'un cobra.
Ce monarque était tout-puissant et considérait l'Egypte comme sa propriété, surtout à partir du quatrième millénaire, lorsqu'il devint le substitut terrestre du dieu Horus, «le Lointain».
C'est à Hieraconpolis, en 1898, que J.E.Quibell a découvert la palette du Roi Narmer. Narmer et Ménès sont probablement une seule et même personne. Ménès est mentionné par l'historien Manéthon.
Cette palette en schiste vert de 64 cm de haut sur 47 cm de large honore le dieu Horus. Les deux faces sont décorées. Sur l'une des faces, Narmer porte la couronne blanche de la Haute Egypte. Il bandit également une massue en agrippant les cheveux d'un ennemi. Sur l'autre face, le roi porte la couronne rouge de Basse-Egypte.
Tous les attributs du Pharaon sont rassemblés sur cette palette: queue de taureau, faucon Horus, double couronne rouge et blanche.
Palette de Narmer. Musée archéologique du Caire
Premier pharaon sur la liste des rois, Ménès ou Narmer inaugure la première dynastie. A cet effet, il ceint se tête de la double couronne rouge et blanche et fonde la capitale de Memphis. Il ne reste d'ailleurs que peu de vestiges de cette ville.
Memphis a été la première capitale de l'époque dite thinique.
Il fut ensuite associé aux deux déesses tutélaires du pays, Nekhnet et Bouto, les «Deux Maîtresses». En leur nom, il protégeait l'Egypte et domptait les pays étrangers. Il était encore, depuis la quatrième dynastie, considéré comme le «Fils de Rê», le dieu solaire, et à partir de la cinquième dynastie, il adopta un «nom de trône» ou «nom de Rê» précédé du titre de «Roi de la Haute et Basse-Egypte». Ce titre, en égyptien Nésoutbiti, signifiait «celui qui appartient au jonc et à l'abeille».
Le dieu Horus représenté sur un bas-relief
Ainsi doté de ces noms sacrés, le pharaon était le gardien de l'ordre universel. Inspiré par la parole divine Hou et le discernement divin Sia, il représentait la déesse Maât, la Vérité, la justice et la Concorde. En particulier, il devait veiller à maintenir vivace la «Réunion des Deux Pays», la Haute et Basse-Egypte. A chaque avènement, le pharaon accomplissait cet acte de réunion, le Séma Taoui, qui remontait à la première dynastie.
Ramsès II. (Musée archéologique du Caire) .
Ce rituel est symboliquement représenté par deux dieux personnifiant la crue du Nil, qui lient à l'aide d'une corde le lotus du Sud et le papyrus du Nord. Ces deux plantes héraldiques sont elles-mêmes nouées autour du hiéroglyphe «unir».
Les couronnes
Parmi les plus anciennes couronnes, la haute couronne blanche, Hedjet, faite d'étoffe et de feutre, terminée par une sorte de pommeau, représente la Haute-Egypte, associée au dieu Seth, tandis que la mitre rouge, desheret, associe au dieu Horus, prolongée à l'arrière par un appendice et une boucle métallique enroulée vers l'avant, représente la Basse-Egypte.
Stèle représentant Amenophis IV - Akhenaton en compagnie de Nefertiti et de leurs filles.
Emboîtées l'une dans l'autre, elles forment la «Double Couronne», ou Pschent.
Celle-ci est un symbole politique puissant proclamant l'union des deux Egyptes. Elle donne au roi sa légitimité sur le nord comme sur le sud et le déclare garant de cette union.
Aménophis III recevant de Sobek la croix de vie Ankh (Musée de Louqsor).
Le pharaon pouvait encore porter l'atef, la couronne composée de deux plumes d'autruche, de tiges végétales, d'un disque solaire, de cornes de bélier et d'uræus, et dans certains cas, le hemhem, diadème fait de trois atef superposés.
Le némès
Le némès est la coiffe la plus emblématique des pharaons, qui la porteront de l'Ancien Empire jusqu'à la période ptolémaïque.
Amenemhat II en sphinx qui porte le nemès (Musée du Louvre)
Celle-ci, composée de rayures symbolisant les rayons du soleil, couvre le haut et l'arrière du front jusqu'à la nuque et se termine par une tresse. Elle était retenue par un bandeau d'or ou par l'uræus. Elle a été immortalisée sur le masque funéraire de Toutankhamon. Le sphinx du plateau de Gizeh la porte également.
L’uræus
L'uræus est la figuration de la déesse-cobra Ouadjet, originaire de Basse-Egypte. Elle est censée protéger le pharaon en brûlant ses ennemis de son regard.
La reine Hatchepsout dans son temple de Deir el-Bahari qui porte la barbe postiche, le pschent avec l'Uræus ainsi que l'Kéka et le Nekhekh, qu'elle tient sur sa poitrine.
Dans la mythologie égyptienne, l'Uræus est aussi l'oeil de Ré et représente la fille de ce dernier, étant ainsi considérée comme déesse solaire.
Dressé sur le front et parfois associé à la déesse-vautour Nekhbet de la Haute-Egypte, on le retrouve la plupart du temps représenté sur la coiffe de pharaon dont il est un des attributs ; il peut aussi orner le diadème royal et est parfois gravé en relief sur les murs des temples funéraires.
Le khépresh
Les pharaons de la dynastie des Ramsès et des Ptolémées portaient plus fréquemment le khéprech, casque bleu qui n'était pas un casque de guerre, mais une coiffe de cérémonie. Il s'agit d'une couronne bleue, parfois noire, constellée de pois jaunes ou blancs.
Les pharaons le portaient lors d'un retour victorieux d'une campagne militaire.
Auparavant, les pharaons portaient de préférence le menés, la coiffe en tissu rayé composée de deux pas plissés retombant sur les épaules.
Sceptres et bâtons
Sur les représentations, Pharaon est généralement muni de plusieurs sceptres et bâtons. En premier lieu, le sceptre ouas, sur lequel il s'appuie quand il est debout, est une sorte de hampe droite terminée en bas par une fourche et en haut par une poignée courbée en forme de tête d'animal. Il dérive d'un bâton fourchu destiné à attraper les serpents. On l'associe au dieu Seth.
Les deux insignes du pouvoir: le fouet et le crochet
Le sceptre, devenu dans le monde entier l'insigne des souverains, est caractéristique des divinités masculines. Il est symbole de pouvoir et de domination.
Quand il est assis, Pharaon croise sur sa poitrine la crosse, l'Héka, symbole de justice, et le fouet ou flagellum, le nekhekh.
Ceux-ci sont les attributs principaux d'Osiris, maître du royaume des morts. Ces objets symbolisent le pouvoir de Pharaon de soumettre les peuples ennemis. Pharaon, assimilé aux dieux, devient le grand pasteur de son peuple, qui lui doit obéissance et qu'il guide à l'aide de la houlette, mais aussi qu'il protège de son fouet.
La barbe postiche
Au cours des cérémonies, le pharaon portait une barbe postiche, attachée derrière les oreilles, longue et étroite - même s'il s'agissait d'une femme, comme ce fut le cas d'Hatchepsout.
Pharaon qui porte une barbe postiche. (Musée archéologique du Caire)
La barbe postiche, simple ou nattée, terminée en général par une boucle, représentait Osiris, tout comme le fouet et le sceptre.
Elle était l'un des emblèmes de sa puissance et la marque de sa filiation divine.
La queue de taureau
La queue de taureau lui confère la toute puissance de la nature. Sur les bas-reliefs, elle est difficile à distinguer.
On en connaît des exemples depuis les périodes prédynastiques et de l'Ancien Empire, notamment portée par Narmer.
On voit la queue de taureau sur cette représentation du dieu Horus
C'est un trophée que le pharaon attache à sa ceinture pour lui procurer la puissance de l'animal. Certains pharaons prirent plus tard dans leur titulature le nom de « taureau puissant ».
La massue
La massue joue un rôle prépondérant, celui d'assommer, voire de fracasser la tête des ennemis. Dans les représentations murales, Pharaon tient ses ennemis par les cheveux d'une main, de l'autre la massue qui les anéantira. Il faut l'interpréter comme un message de toute puissance du souverain.
Bas-relief représentant un pharaon tenant une massue pour anéantir l'ennemi
Cette représentation du roi vainqueur a été sculptée des centaines de fois dans la pierre. Elle ne décrit pas un événement réel mais le devoir de Pharaon de protéger l'Egypte.
La mort de Pharaon et les cérémonies d’investiture
Il aurait été désastreux pour l'Egypte de se retrouver sans pharaon, aussi les cérémonies d'investiture avaient-elles lieu immédiatement après la mort de l'ancien souverain.
L'héritier du trône était alors présenté aux dieux ancestraux, puis aux nobles, aux notables, aux courtisans et aux chefs du peuple.
Il s'écoulait un certain temps avant que le couronnement proprement dit puisse être célébré. En effet, le nouveau roi ne pouvait être couronné tant que son prédécesseur n'était pas inhumé et il fallait au moins soixante-dix jours pour procéder à l'embaumement de la dépouille royale.
Momie de Ramsès II. (Musée archéologique du Caire)
D'autre part, le couronnement devait avoir lieu le jour du Nouvel An ou celui d'une des autres fêtes du renouveau. Ce couronnement était l'occasion d'une grande fête populaire; le peuple se rassemblait dans la capitale pendant plusieurs jours. Le jour qui précédait il pouvait assister partiellement à l'enterrement du défunt.
Pharaon sous les traits d'Horus
Au bout de trente ans de règne, le pharaon fêtait le Sed, un jubilé qui se renouvelait ensuite tous les trois ans pour restaurer sa puissance divine.
Le pharaon était considéré par les Egyptiens comme un dieu réincarné, descendant du premier dieu; il était «le dieu selon lequel les hommes règlent leur vie». Il s'identifiait avec la plupart des dieux égyptiens suivant l'endroit ou les circonstances.
Pharaon et ses insignes du pouvoir accompagné d'Anubis.
S'il prenait part à une fête religieuse régionale, il représentait la divinité locale en plus des trois divinités nationales: Horus, Osiris et Rê. En tant que dieu vivant, il était Horus, le Faucon, fils d'Osiris et d'Isis, en lutte permanente contre le mal, personnifié par Seth, pour que puisse régner l'Harmonie.
Souvent représenté sous les traits d'Osiris, il était celui qui préside au renouveau de la dynastie pharaonique, des hommes, des crues du Nil et des récoltes. Il était enfin le «Fils de Rê» la divinité suprême de l'Egypte.
Ramsès II tuant les Lybiens
Plus de trente dynasties racontent ainsi l'histoire prodigieuse de l'Egypte pharaonique, de la première d'entre elle, vers 2920 avant notre ère, à la dernière, malheureusement romaine, qui s'achève en 395 de notre ère. De 395 à 640, l'Egypte devient byzantine et copte, puis est définitivement musulmane.
Les anciens Egyptiens possédaient une bonne connaissance du corps humain. Documents et récits nous permettent aujourd’hui de cerner l’importance des connaissances médicales en Egypte.
En 2010, de nouvelles découvertes effectuées confirment le soin que portait cette civilisation aux maladies et aux petits maux quotidiens.
Soins naturels
La pharmacopée égyptienne compte environ 700 substances principalement végétales. Les remèdes sont composés de fruits tels les dattes, de fleurs, de graines d’acacia ou à base de ricin.
D’après les manuscrits, les douleurs musculaires sont soignées grâce à la résine de ciste.
Cette pharmacopée comporte également des minéraux comme le calcaire ou le carbonate. Ces minéraux sont réduits en poudre pour être avalés avec une boisson.
Ils servaient notamment à lutter contre les troubles digestifs et les crises de foie.
Parmi les papyrus qui nous ont permis d’en savoir plus sur la médecine égyptienne, on trouve notamment le papyrus Ebers, retrouvé à Louxor et rédigé vers 1500 avant notre ère.
Le grand papyrus de Berlin ou papyrus Brugsch contient des remèdes contre les maladies des seins ou contre les parasites intestinaux.
Hemet désigne la médecine qui signifie la technique et l’art. Le médecin doit suivre de longues études et ce métier se transmet de père en fils.
Il existe également des spécialistes comme le dentiste ou la sage-femme.
Sounou « celui de ceux qui souffrent » désigne le médecin.
Maquillage et médecine
En 2010, Issa Tapsoba et son équipe (Université Pierre-et-Marie Curie) ont découvert une autre utilité au fard noir soulignant le regard des notables et des pharaons.
Ce maquillage n’avait pas pour seul objectif d’être esthétique.
Le composé du maquillage dépendait également du statut social
En effet, il est à base de plomb. La laurionite, un sel de plomb, qui entre dans la composition du fard, stimule le système immunitaire.
Les bienfaits ne sont obtenus que si le dosage est faible.
Le fard noir est reproduit sur les statues
Il semblerait, d’après les chercheurs, que ce procédé permettait aux Egyptiens de mieux combattre les infections bactériennes de la peau et des yeux.
Ce remède apparaît d’ailleurs dans certains manuscrits médicaux.
Médecine et religion
La religion était bien sûr omniprésente dans la vie quotidienne des anciens Egyptiens. Malgré leurs connaissances très poussées en anatomie ou en ophtalmologie, la magie était associée aux soins.
Thot est le dieu des sciences et de la médecine. Pour vaincre plus facilement la maladie, le médecin adresse des prières à ce dieu, ainsi d’ailleurs qu’à Imhotep, grand architecte, mais également médecin.
Thot. Dieu de la médecine et des Sciences. image Georg Wittberger
Le médecin engage également un dialogue avec la maladie elle-même, le tout accompagné de chants religieux et d’invocations.
Le papyrus de Londres comporte par exemple des pratiques magiques et des incantations ainsi que des remèdes contre les maladies des yeux et contre les brûlures.
Histoire
Les 10 plaies d’Egypte revues par la science
L’Ancien Testament rapporte que dix plaies frappèrent l’Egypte alors que Pharaon refusait de libérer le peuple hébreu tenu en esclavage.
La colère divine a toujours été la théorie officielle de cet épisode biblique qui est considéré comme un mythe par les scientifiques.
Pourtant, en 2002, deux géologues ont affirmé que ces dix plaies pourraient être bien réelles. Selon eux, l’éruption du Santorin a pu engendrer une série de catastrophes naturelles dont l’ouverture de la mer qui a permis à Moïse et à son peuple de fuir l’Egypte.
Les dix plaies d’Egypte
« ….toutes les eaux qui sont dans le fleuve se chargèrent en sang »
« …les grenouilles montèrent et recouvrirent l’Egypte »
« …toute la poussière du sol se changea en moustiques »
« …des taons en grand nombre entrèrent […] dans tout le pays d’Egypte »
« …tous les troupeaux des égyptiens moururent »
« …gens et bêtes furent couverts d’ulcères bourgeonnant en pustules »
« …Yahvé fit tomber la grêle sur le pays d’Egypte »
« …les sauterelles […] couvrirent toute la surface du pays… »
« …il y eut d’épaisses ténèbres… »
« …tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte… »
Extraits du Livre de l’Exode, chapitres 7 à 12. Bible de Jérusalem, traduction des dominicains de l’Ecole biblique. Editions Fleurus/Cerf
L’éruption du Santorin
Vers 1 500 avant notre ère, la Méditerranée connaît la plus grande catastrophe de son histoire. Le volcan de Théra, l’actuel Santorin, dans l’archipel des Cyclades, entre en éruption, provoquant une véritable catastrophe dans toute la côte méditerranéenne.
On a relié cette éruption volcanique à la disparition de la civilisation crétoise.
Ile de Santorin. image Wolfgang Staudt
Dans la mer Egée, l’éruption cause de graves dommages. De nombreuses régions ont été plongées dans l’obscurité pendant des heures, voire des jours.
Enfin, les nuages volcaniques ont entraîné des changements climatiques.
Les effets secondaires possibles de cette gigantesque éruption ressemblent beaucoup aux dix plaies relatées dans la Bible.
Deux géologues curieux
Il y a quelques années, Gilles Lericolais, géologue français en poste à l’Ifremer et William Ryan, géologue américain de New York, étudiaient le faciès stratigraphique du bassin de la mer Noire. Ils ont ainsi mis en évidence le remplissage rapide de ce bassin il y a 7 500 ans.
La Méditerranée y aurait déversé son trop-plein.
Il se pourrait que cette catastrophe ait inspiré le mythe du Déluge.
Les deux hommes s’intéressèrent aux relations qui pouvaient exister entre les grands mythes fondateurs et la géologie.
C’est ainsi qu’ils en vinrent à la conclusion que l’éruption du volcan avait pu engendrer les 10 plaies.
Les conséquences d’une éruption volcanique
L’éruption s’est produite à environ 700 km au nord-ouest des rivages méditerranéens de l’Egypte.
Le Santorin éructa une trentaine de kilomètres carrés de cendres et de lave. Des explosions aussi importantes ne se produisent que deux ou trois fois par siècle maximum.
La plus importante éruption du 20e siècle était beaucoup moins catastrophique. Elle se produisit en 1991 avec l’éruption du Pinatubo, aux Philippines.
Néanmoins, le Pinatubo envoya dans l’atmosphère des tonnes de cendres qui accomplirent plusieurs rotations autour de la Terre.
Cette éruption eut un impact sur le climat à l’échelon mondial.
Eruption du Pinatubo en 1991.
Selon les calculs des scientifiques, cendres et particules s’expulsèrent du Santorin à la vitesse du son. Elles formèrent une colonne qui se dressa sur 36 km avant de s’étaler en direction du sud-est, guidée par les vents dominants vers la Crète et l’Egypte.
L’effondrement progressif du cratère permit à l’eau de mer de s’engouffrer, provoquant plusieurs explosions violentes qui sculptèrent une caldeira béante de 8 km de diamètre.
Eruption du Pinatubo. Projections de cendres sur Manille qui créent une nuit artificielle.
L’explosion engendra un immense tsunami qui se répandit en cercles concentriques dans une large partie du bassin méditerranéen.
Nul ne sait si ces vagues géantes atteignirent l’Egypte.
Par contre, les relevés stratigraphiques du sédimentologue Daniel Stanley ont prouvé que les cendres du Santorin avaient bien atteint le delta du Nil.
On a en effet retrouvé des téphras, particules volatiles de nature volcanique, d’âge et de composition chimique identique à celles du Santorin.
La première plaie d’Egypte
« ….toutes les eaux qui sont dans le fleuve se chargèrent en sang »
Les téphras seraient responsables de la première plaie. D’après Gilles Lericolais, on retrouve autour du Santorin bon nombre d’ignimbrites, des roches formées par l’accumulation de débris de laves acides telles que les rhyolites, qui donnent à certaines plages de l’île une teinte carmin.
Brésil. Rivière couleur sang qui coule dans le parc national de la Chapada Diamantina. Cette couleur est due à l'oxydation, par l'eau, des roches riches en minerai de fer. image philgee
L’autre hypothèse serait que la teneur élevée des particules volcaniques en acide sulfurique aurait pu oxyder les roches ferreuses du lit du fleuve et donner à l’eau des reflets de rouille.
La deuxième plaie
« …les grenouilles montèrent et recouvrirent l’Egypte »
Jean Lescure, spécialiste des anoures explique :
« Deux raisons peuvent pousser les amphibiens à se regrouper par milliers. La reproduction et l’augmentation soudaine du taux d’humidité de l’air.
Dans les pays semi-désertiques, après une longue saison sèche, les amphibiens sortent pour aller se reproduire dans les points d’eau.
Ils sortent des trous du sol dans lesquels ils s’étaient enfouis pour avoir un peu d’humidité. Invisibles quelques jours auparavant, ils envahissent villages et habitations pour rejoindre leur lieu de reproduction.
Anoure en période des amours
A cette époque lointaine, les amphibiens étaient beaucoup plus nombreux le long du Nil. Le phénomène aurait pu avoir une ampleur exceptionnelle aux yeux de la population.
La troisième et la quatrième plaie
« …toute la poussière du sol se changea en moustiques »
« …des taons en grand nombre entrèrent […] dans tout le pays d’Egypte »
Le troisième et quatrième fléau rentrent dans le même cadre que celui des amphibiens. Mouches et moustiques profitent également de la pluviosité pour pulluler dans les pays chauds.
Si l’éruption du Santorin a engendré des pluies exceptionnelles, certaines espèces animales en ont certainement tiré profit pour se reproduire.
On sait également qu’un changement climatique brutal peut « déranger » certaines espèces qui se regroupent pour fuir.
La cinquième et la dixième plaie
« …tous les troupeaux des égyptiens moururent »
« …tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte… »
L’augmentation soudaine d’insectes parasites comme les moustiques et les mouches est certainement lié au taux de mortalité important du bétail et des nouveau-nés.
Cameroun, 1986. 1 800 personnes ainsi que tous les animaux aux alentours sont morts asphyxiés en quelques minutes. Soit, il s'agit des émanations du lac Nyos dues à l'explosion des réserves de gaz du lac; soit, il s'agit d'une éruption gazeuse d'origine volcanique
Deux épidémiologistes américains, John Marr et Curtis Malloy, privilégient deux espèces très communes :
La première peut inoculer au bétail diverses maladies comme le charbon. La seconde, hématophage également, se délecte de la compagnie des hommes et véhicule de nombreuses maladies virales.
La mort du bétail qui frappe à la fois chevaux, ânes, chameaux, bœufs, chèvres et moutons peut être attribuée à de nombreux parasites.
Un des coupables pourrait bien être un moucheron, Culicoïdes canithorax. Cet insecte peut transmettre deux virus vecteurs de la maladie africaine du cheval et de la maladie de la langue bleue.
Ces maladies touchent tous les animaux domestiques sauf le chameau.
D’une manière générale, la famille des cératopogonides compte de nombreuses espèces susceptibles de véhiculer d’autres maladies virales.
Les nouveau-nés sont particulièrement fragiles. Il n’est donc pas étonnant que ce furent les principales victimes, à une époque, où la mortalité infantile était déjà très importante. Il n’est nullement prouvé que seuls les enfants de sexe masculin ont été touchés par ces épidémies.
La sixième plaie
« …gens et bêtes furent couverts d’ulcères bourgeonnant en pustules »
Les ulcères qui se développèrent sur certaines personnes et animaux ont pu être provoqués par n’importe quelle myase.
Ce terme désigne toutes les maladies externes et tous les désordres des tissus causés par des larves de diptères (insectes).
Elles s’accompagnent de lésions ayant l’aspect de furoncles.
Il existe également des maladies parasitaires transmises par certains insectes comme la leishmaniose cutanée qui provoque de graves lésions de la peau.
La septième plaie
« …Yahvé fit tomber la grêle sur le pays d’Egypte »
Lors de l’éruption du mont Saint-Helens, en 1980, il y eut un orage de grêle.
Certains grêlons sont aussi gros qu'une balle de tennis. image back_garage
En cas d’éruption, il peut arriver que les grêlons ne soient pas constitués de glace mais de lapilli (cendres acrétionnées).
La huitième plaie
« …les sauterelles […] couvrirent toute la surface du pays… »
On connaît bien aujourd’hui les invasions du criquet pèlerin. La plus importante des aires de regroupement de cette espèce se situe autour de la mer Rouge.
Une nuée de criquets s'abattant au Sénégal. image Yaxzone
Une perturbation météorologique importante peut déclencher une invasion de criquets qui pourra durer 20 ans.
La neuvième plaie
« …il y eut d’épaisses ténèbres… »
Les particules volcaniques qui atteignirent la stratosphère ont formé le plus important nuage de poussières émis par un volcan dans l’est de la Méditerranée durant tout le IIe millénaire avant notre ère.
Ce nuage plongea cette région dans l’obscurité pendant plusieurs jours.
Catastrophe naturelle et épidémies
Une éruption volcanique ne provoque pas d’épidémies. Par contre, elle provoque des changements au sein d’une société.
L’hygiène se dégrade, faute d’eau propre par exemple, et des maladies comme le choléra apparaissent très vite.
Actuellement, en Egypte, de nombreuses maladies peuvent se développer à cause de la pluie et du vent et surtout d’une très mauvaise hygiène.
Citons le paludisme, la schistosomiase, la leishmaniose, la fièvre de la vallée du Rift, l’encéphalite du Nil occidental, le typhus …
Les retombées d’un volcan apportent des pluies chargées d’acide qui rendent l’eau potable toxique.
La mer s’ouvre devant le peuple hébreu
Au chapitre 14 du livre de l’Exode, les hébreux se dirigent vers une étendue d’eau située dans le prolongement de la mer Rouge. Les Egyptiens de l’Antiquité appelaient cette étendue la Grande Noire.
Elle se situe à l’emplacement actuel des lacs Menzaleh, Timsah et Amers.
Les flots de la mer des Roseaux (et non ceux de la mer Rouge) s’ouvrent devant Moïse et son peuple et se referment sur Pharaon et son armée.
A l’aide d’un modèle reproduisant le bassin de la mer Rouge et la Grande Noire qui englobe la mer des Roseaux, Doron Nof (Floride) et Nathan Paldor (Israël) ont montré que des vents modérés pourraient avoir rendu franchissable cette étendue d’eau de faible profondeur.
En soufflant plusieurs heures durant dans le golfe de Suez, ils auraient pu repousser les eaux en un mur de 2,5 m de haut ; mur qui se serait effondré au moindre changement de direction du vent.
La religion et la science
Il existe de nombreux miracles bibliques que la science a tenté d’expliquer, parfois avec succès.
Les 10 plaies d'Egypte pourraient être donc dues, selon les scientifiques, à un enchaînement de faits assez exceptionnels dont l’origine serait l’éruption du Santorin.
Quelles que soient nos croyances, il est intéressant de constater que la science ne nie pas le bien-fondé des évènements mais qu’au contraire, elle confirme qu’ils ont très bien pu exister.
Le mythe du Déluge fait partie de ces mythes bibliques, aujourd’hui reconnu par de nombreux scientifiques.
L’éruption du Santorin serait l’évènement géologique le plus ancien dont l’humanité et les trois religions du Livre auraient gardé le souvenir.