Peuples Indiens -
Les habitations Algonkiennes
Les wigwams étaient de dimensions et de formes diverses.
Forme de cône
Les wigwams étaient édifiés à partir de trois à quatre perches de base auxquelles s’ajoutait une vingtaine de poteaux de complément. Orientés à l’est pour mettre les occupant à l’abri des vents dominants, le wigwam avait habituellement de 3,05 mètres à 3,60 mètres de diamètre et de 2,44 mètres à 3,05 mètres de hauteur. Selon la grandeur désirée, les Amérindiens utilisaient de 20 à 30 perches qu’ils plantaient dans la terre ou la neige. Après, ils recouvraient la structure de peaux et d’écorce.
Forme de dôme
Après avoir tracé sur le sol un cercle d’environ 3 à 5 mètres de diamètre, l’Indien construit deux arches perpendiculaires orientées nord/sud et est/ouest dont la hauteur varie de 2 à 3 mètres. Le wigwam était fait de longues perches droites ordinairement de saule. Ils plantaient alors tous les soixante centimètres sur le cercle tracé au sol d’autres perches qu’ils recourbaient en les appuyant sur les premières. Ils terminaient ensuite cette ossature en y fixant deux armatures horizontales tout en prenant soin de laisser deux portes d’environ un mètre de haut orientées au nord et au sud
Les recouvrements
La charpente était recouverte d’écorce, de nattes de jonc (tissées ou cousues), ou de peaux. Chacun de ces revêtements avait ses avantages et ses inconvénients. Les revêtements de peaux étaient résistants au vent et au feu et se roulaient facilement pour les déplacements. Toutefois, lorsque les peaux étaient mouillées, elles mettaient au moins vingt-quatre heures à sécher. L’écorce était imperméable, mais devenait cassante lorsqu’il faisait froid et il fallait alors la réchauffer avant de la rouler ou de l’étendre. Les nattes de jonc bien tissées étaient imperméables et protégeaient contre le froid. Cependant, elles étaient plus lourdes et plus difficiles à transporter que les rouleaux d’écorce. Les portes étaient fermées par de l’écorce ou par une peau de cerf ou par un petit tapis.
Le sol du wigwam
Le sol était recouvert d’aiguilles de sapin pour éliminer l’humidité ; on jetait souvent des peaux douces (peaux de phoque et de daim) ou des nattes de jonc par-dessus les aiguilles pour servir de lits.
Les moyens de se réchauffer
Durant l’hiver, les Amérindiens entassaient de la neige contre les parois extérieures pour tenter de garder le plus de chaleur possible. Pour se réchauffer, ils allumaient un feu à l’intérieur, la fumée s’échappait comme elle pouvait par un trou percé en haut du wigwam.
Les déménagements
Le wigwam convenait très bien au mode de vie des Amérindiens algonquiens des Grands Lacs. Quand ils partaient, ils enlevaient les revêtements de la charpente du wigwam et les emportaient avec eux.
Les habitations Iroquoiennes
À l’intérieur de chaque maison longue, on trouvait une rangée de foyer placé au centre et entourée de fosses creusées soit pour conserver de la nourriture, soit pour ensevelir les déchets ou pour ranger des outils.
Les maisons longues étaient divisées longitudinalement par une ligne de foyers et étaient des maisons multi-familliales qui abritaient souvent plus d’une cinquantaine de personnes.
Des banquettes longeaient les murs, des perches transversales soutenaient des produits offerts au boucanage et l’on pouvait voir, ici et là, des cuves d’écorce destinées à ranger les vivres, les réserve de bois de chauffage, des vases de poterie servant à la cuisson ou au rangement.
Leur structures de perches tapissées d’écorces soutenaient des murs légèrement obliques, sans fenêtres, et une toiture voûtée. Chacune des maisons longues pouvait avoir de vingt à plus de cinquante mètres de longueur et avait une hauteur d’environs cinq à sept mètres.
Malgré ces dimensions souvent imposantes, ces maisons étaient sombres et facilement enfumées. Les gens s’y tenaient généralement assis sur des sols plus ou moins encombrés.
À l’extérieur, sur le pan des vestibules construits aux extrémités de chacune des maisons, il était fréquent d’y trouver des signes d’identification peints ou sculptés sur du bois.
Les villages
Les plus petits villages, souvent installés dans des clairières ouvertes à environ un kilomètre du bord d’un cours d’eau majeur, n’étaient que des hameaux ouverts et, comptaient de 5 à 15 maisons longues dispersées sans ordre rigide.
Les autres villages, beaucoup plus importants, rassemblaient de 30 à 70 maisons longues plus symétriquement disposées et généralement ceinturées d’une robuste palissade de pieux doublés d’écorce et supportant des galeries. Ces villages pouvaient donc occasionnellement servir de repli pour les populations environnantes.
Ces villages compacts, sans rues ni temple, sans marché ni édifice monumental, étaient des unités de résidence semi-permanente qui pouvaient durer de 10 à 25 ans et qu’on déplaçait ensuite dans d’autres clairières quand la terre s’appauvrissait, quand le bois de chauffage se faisait trop rare ou pour d’autres motifs.
Ces maisons longues correspondaient le plus souvent à des rassemblements de ménages apparentés, liés par les épouses qui appartenaient à une même famille biologique et à un même clan.
Le tipi familial
"Le tipi est l'une des tentes les plus remarquables qui ait existé. Le foyer central laisse s'échapper la chaleur par le haut et aspire de l'air frais. Une toile suspendue depuis la mi-hauteur double la paroi de peau et protège des courants d'air. Les pans de la peau laissés libres au sommet, pour la sortie de la fumée, peuvent être ajustés à la direction du vent. Le sol était couvert de carpettes de fourrures. Les provisions étaient rangées dans des enveloppes et des sacs de peau."
Même si le tipi était très étroit, personne ne s'y bousculait. La plupart du temps se passait d’ailleurs à l'extérieur. Mais, à l'intérieur, des règles précises de bienséances étaient observées. Chacun avait une place assignée pour s'asseoir. Lorsque quelqu'un se levait, on était obligé de s'incliner vers l'avant pour le laisser passer derrière soi, car nul ne devait passer entre le foyer et les gens assis. Ce type d'habitation est surtout utilisé par les Sioux et les peuples situés plus vers le sud-ouest ( grandes plaines ).
Le wigwam en forme de dôme
Le wigwam a la forme d'une demi sphère et était la forme d'habitation la plus utilisée par les peuples du Nord-Est (Québec, Ontario et Nouvelle-Angleterre), car il était assez facile de le construire. « Après avoir tracé sur le sol un cercle de 3 à 5 mètres de diamètre, l'indien construit deux arches perpendiculaires orientées nord/sud et est/ouest dont la hauteur varie de 2 à 3 mètres (1). Ils plantent alors, tous les 60 centimètres sur un cercle tracé au sol, d'autres perches qu'ils recourbent en les appuyant sur les premières (2). Ils terminent ensuite cette ossature en y fixant deux armatures horizontales tout en prenant soin de laisser des portes d'environ un mètre de haut orientées au nord et au sud (3). Les femmes n'ont plus qu'à recouvrir le tout de plaques d'écorces de bouleaux cousues entre elles, les portes étant fermées soit par de l'écorce, soit par une peau de cerf, soit par un petit tapis. »
Le wigwam d'écorce de bouleau et de peau
Le wigwam d'écorce de bouleau et de peau est la forme d'habitation la plus utilisée des Algonquiens qui habitaient la région des Grands lacs, en Amérique du Nord. Il différait du tipi, qui avait plutôt la forme d'un cône et était incliné de façon à remettre l'aération sans laisser pénétrer la pluie. Le wigwam était constitué de longues perches droites, habituellement du saule. Des paires de perches étaient plantées verticalement dans le sol. Ensuite, on les pliait de manière à former une série d'arches, puis, on attachait solidement des perches horizontales aux perches arquées pour constituer la charpente en forme de dôme. Après avoir effectué ceci, on recouvrait la charpente d'écorce, de nattes de joncs tissées ou cousues ou de peaux. Le wigwam avait habituellement de 3,05 mètres à 3,60 mètres de diamètre et de 2,44 à 3,05 mètres de hauteur. On recouvrait le sol d'aiguilles de sapin pour éliminer l'humidité.
La cabane
La cabane est un abri ayant la forme d'un cône. Elle est faite de perches se croisant au sommet et sont recouvertes d'écorces de bouleau qui sont décorées à la main de figures d'animaux. L'ouverture pratiquée permet de faire pénétrer la lumière et de laisser s’échapper la fumée. La porte est une ouverture pratiquée dans le bas et habituellement recouverte d'une peau. L'hiver, de 2 à 4 feux servent à chauffer l'abri et la neige entassée sur les côtés sert d'isolant.
Villages Iroquoïens et maisons longues
À l'arrivée des Européens en Amérique, l'Iroquoisie démontrait un peu plus de 120 villages distincts. Contrairement aux Algonquiens qui étaient nomades, les Iroquoiens étaient sédentaires, ce qui les obligeait à construire des villages pour 10 ou 20 ans. Ces villages regroupaient plusieurs familles cohabitant dans les maisons appelées "maisons-longues". Les plus petits villages, habituellement installés dans des clairières, à moins de 1 kilomètre d'un cours d'eau majeur, étaient constitués de 5 à 15 maisons-longues dispersées sans ordre rigide. Les autres, beaucoup plus populeux, pouvaient compter de 30 à 70 maisons-longues, divisés plus symétriquement, et étaient généralement entourés d'une solide palissade.
Hochelaga, anciennement Montréal, était l'un des plus grands villages fortifiés tandis que Stadaconé, anciennement Québec, était plus petit et ouvert. La maison-longue était constituée de nombreuses perches plantées dans le sol qui retenaient de larges pans d'écorces formant les murs et le toit. Les maisons pouvaient mesurer de 20 à plus de 50 mètres de longueur, et mesurer environ 5 à 7 mètres en hauteur et en largeur. Elles étaient divisées longitudinalement par une série de 4-5-6-7-8 foyers. Chacun des foyers était le plus souvent utilisé par deux familles vivant face à face. Chaque maison-longue abritait en moyenne une cinquantaine d'Iroquois.
L'Igloo
C’est une hutte que les Esquimaux construisaient avec des blocs de neige compacte. On la construisait en effectuant une sorte de spirale en partant du bas. Le compartiment principal servait à préparer les repas et à dormir. Une légère ouverture était pratiquée dans le haut de l'igloo pour laisser s'échapper la fumée et permettre une aération adéquate. Il y avait un deuxième compartiment qui, lui, servait à l'entreposage du matériel de chasse et d'autres objets. Finalement, au bout des deux premiers, se trouvait le tunnel, situé au sud pour que le vent ne pénètre pas dans l'igloo.
Les maisons de planches
En se déplaçant vers l'ouest, les Amérindiens construisaient pour leurs chefs d'énormes maisons de planches. Elles étaient supportées par de lourds madriers et souvent sculptées et décorées par les Amérindiens. Les maisons du nord avaient de 15,24 mètres à 18,29 mètres. Par contre, si on va plus au sud, les maisons ressemblaient à des hangars; elles pouvaient atteindre 18,29 mètres de largeur et 152,40 mètres de longueur. Mais, contrairement aux maisons du nord, elles étaient peu décorées.
Les relations entre les Amérindiens et les Animaux
À l'intérieur du cercle, l'Homme reconnaît qu'il est sur un pied d'égalité avec les espèces animales et que tous, humains et animaux, partagent les mêmes contraintes biologiques. De plus, l'homme est conscient de la part importante des animaux dans son mode de vie et dans son alimentation. C'est pourquoi, il doit être humble face aux animaux et démontrer de la générosité et de la réciprocité dans ses relations avec ces mêmes espèces animales. C'est une question d'équilibre et d'harmonie avec les animaux et l'environnement.
L'animal ayant une âme, c'est en s'adressant à elle que se fera la communication de l'homme avec l'animal. L'homme peut entrer en contact avec les animaux et pénétrer leur âme par des moyens spirituels, tels le jeûne, les médecines et les rituels. Pour sa part, l'animal établit le contact avec l'homme par le moyen des rêves et des visions. L'homme aura ces rêves et ces visions en s'imposant des épreuves et des privations qui feront grandir sa spiritualité.
À la suite d'un rêve ou d'une vision présentant une signification personnelle ou sociale, il arrivait que les Autochtones mettaient tout en oeuvre pour accomplir le rêve dans ses moindres détails. De cette façon, l'âme ne demeurait pas insatisfaite et ne saurait être la cause de maladies ou de malchances à la chasse et à la guerre. Lors des cérémonies, des rituels et des festins, des villages entiers étaient parfois mis à contribution pour satisfaire un rêve commandé par l'âme d'un animal.
La chasse et la pêche étaient des occasions privilégiées pour entretenir les relations avec les animaux. Pour maintenir des liens harmonieux, les chasseurs devaient poser des gestes de remerciement et mettre en oeuvre des rituels chargés de sens et de spiritualité. À travers ces rituels, les chasseurs devaient avant tout assurer l'animal que sa mort était nécessaire pour la survie des familles et de la communauté.
Réunis autour du feu, les chasseurs jetaient du tabac sur les braises pour rendre hommage aux animaux. De plus, ils faisaient attention de ne pas jeter les os des carcasses d'animaux dans le feu, afin de ne pas insulter l'âme de ces animaux morts. Enfin, ils prenaient bien garde que la graisse de l'animal en train de cuire ne tombe pas dans le feu. De cette façon, les animaux vivants, mis au courant de ces faits par les âmes des animaux morts, n'exerceraient pas de représailles contre les chasseurs et se laisseraient attraper lors des prochaines expéditions de chasse.
Les traditions et les rituels exigeaient aussi de faire attention de ne point jeter de nourriture et de récupérer toutes les parties de l'animal. Chez un cervidé, par exemple, la viande, les os, la peau, les poils, les nerfs, les sabots et le panache servaient à l'alimentation, l'habillement, la fabrication des outils, la décoration, etc. C'était une question de respect envers l'animal. Dans la tradition autochtone, la chasse représentait, et représente toujours, un exercice de spiritualité traduisant un profond respect des ressources naturelles.
Également dotés d'une âme, les poissons faisaient l'objet de rites sacrés. Avant une excursion de pêche, des offrandes de tabac étaient faites aux poissons et à l'âme de l'eau, pendant qu'un orateur exhortait les poissons à se laisser capturer dans les filets des pêcheurs. Lors des repas, le rituel conseillait de jeter les arêtes de poissons dans l'eau et non pas dans le feu, de façon qu'avec ce retour dans leur élément, les poissons mangés n'aient pas le sentiment de mourir.
Règle générale, les offrandes et les remerciements adressés aux animaux, sur une base fréquente, les disposaient favorablement envers les humains. En contrepartie, les chasseurs et les pêcheurs pouvaient bénéficier de visions et de rêves plus clairs et plus explicites.
Outre la chasse et la pêche, les animaux sont aussi très présents dans l'imaginaire, dans les contes et dans la tradition orale des nations. Les animaux étaient également vénérés parce qu'ils étaient la source d'enseignements,alors que leurs comportements et leurs attitudes étaient relevés, imités et cités comme modèle. Au niveau des valeurs, des exemples de vaillance, de courage, de détermination et de règles de conduite étaient puisés chez les animaux et servaient à l'éducation des plus jeunes au sein des communautés. Enfin des noms d'animaux étaient donnés aux clans qui formaient la structure sociale de plusieurs nations.
Il a fallu des siècles, pour ne pas dire des millénaires, pour que se tissent ces liens privilégiés entre les Autochtones et les animaux. Ces relations homme-animal font partie intégrante de la spiritualité des nations et elles sont un éloquent témoignage de la culture ancestrale des Autochtones d'Amérique du Nord.
Les animaux ont toujours eut une place très importante dans la vie, la spiritualité et la pensée amérindienne. L'intimité dans laquelle toutes créatures étaient liées entre elles fait référence au lien du grand cercle de la vie. Si un des membres du cercle brisait l'harmonie, ce sont tous les autres qui devaient en souffrir.
Les animaux de par leur force, leur agilité et leur intelligence inspiraient le respect aux amérindiens qui en sont venus à les regarder non seulement comme des pourvoyeurs pour leur nourriture ou leurs vêtements mais encore comme des créatures d'un monde surnaturel dotées de grands pouvoirs. Hors les amérindiens croyaient qu'ils pouvaient s'approprier ces pouvoirs, cette force, s'ils se mettaient à vouer une sorte de culte à ces êtres animaux. Dès lors, les animaux jouèrent un rôle d'inspiration auprès des hommes dans tous les aspects de la vie des tribus. Ont faisait appel à eux pour se guérir de différentes maladies autant que pour avoir du succès à la chasse ou pour acquérir de la force au combat.
Coyotes
Depuis aussi longtemps que l'on se souvienne dans les légendes amérindiennes, les animaux aidèrent non seulement à la création des humains mais ils devinrent aussi leurs mentors. Ils leurs enseignèrent les mystères de la vie et du monde spirituel. Certains de ces animaux pouvaient être à la fois bons et mauvais, jouant de vilains tours aux humains qui s’y laissaient prendre. C'est le cas du coyote, du lièvre ou du carcajou.
Selon plusieurs légendes amérindiennes, au début des temps, les animaux et les humains parlaient le même langage et ils arrivaient à se comprendre. Les animaux prenaient soin des humains leurs apportant de la nourriture et de l'eau. Ils allaient même jusqu'à se sacrifier pour que les hommes puissent manger durant l'hiver alors que la nourriture se faisait rare. Puis au fil du temps les hommes se mirent à abuser de leurs amis à quatre pattes et à les dresser les uns contre les autres. Les humains allaient même jusqu'à voler les réserves de nourriture des animaux. Ces derniers finirent par en avoir assez du mauvais traitement que leur infligeaient les hommes. Ils s'en allèrent donc chacun de son côté, refusant de parler la même langue que les humains et les abandonnant à leur sort. C’est depuis ce temps que les hommes et les animaux ne peuvent plus se comprendre.
Aigle
Les Inuits, qui sont très habiles chasseurs disent qu’il y a très longtemps, les mariages entre les humains et les animaux étaient fréquents surtout entre les femmes et les ours. « C’est pourquoi, disent-ils, nous connaissons les agissements et la façon de penser des animaux parce qu’il y a longtemps les hommes épousaient des animaux et apprenaient leurs secrets pour ensuite les transmettre aux autres hommes.
Tous les animaux du plus petit papillon jusqu’au grand bison possédaient des pouvoirs précieux qui pouvaient être transmis aux hommes. Cependant, tous les animaux n’étaient pas utilisés comme « totems » chez tous les peuples amérindiens.
Le mot « totem » est dérivé d’un mot Objibway. Le mot « odem » qui fait référence au lien mystique qui unit l’esprit à un lieu ou à une nation.
Les animaux totémiques étaient souvent attribués lors d’une vision ou simplement par décision d’un conseil pour la tribu. Par exemple, chez les Mohawks il existe trois clans dont les totems sont : l’ours, le loup et la tortue. De même chez les Objibways, à la suite de l’arrivée des Européens, il fût décidé par le conseil de créer deux nouveaux clans pour les enfants de la nation qui avaient du sang anglais ou américain. Les animaux totémiques pour ces deux clans étaient le lion et l’aigle à tête blanche qui sont en fait les animaux emblématiques des deux pays.
Lynx
Dans plusieurs nations amérindiennes, lorsque les jeunes gens voulaient connaître leur animal totem, ils partaient en quête de visions. Ils devaient passer quatre jours et quatre nuits dans les montagnes ou dans la forêt sans manger ni boire. Pendant ce temps de jeûne ils priaient et demandaient au Grand-Esprit de bien vouloir leur envoyer une vision. Un animal apparaissait souvent d’une façon très réelle et cet animal devenait l’animal totem de la personne à qui il était apparût. Il devait apporter sa protection, son courage et sa sagesse tout au long de la vie de cette personne. De même, les hommes s’attribuaient souvent les caractéristiques qui appartenaient à leur totem.
Chez les Indiens des plaines, surtout chez les Sioux et les Chippewas, les pouvoirs de l’ours étaient souvent invoqués avant d’aller à la guerre. Les hommes peignaient sur leur visage des marques qui ressemblaient à des griffes d’ours ou ils apportaient avec eux un couteau à double lame, dont la poignée était sculptée dans la mâchoire d’un ours.
Loup
Au cours des dernières années est apparût une nouvelle façon de trouver son animal totem…. par les cartes, au moyen de l’astrologie. C’est un moyen simple et à la portée de tous, toutefois, il est loin de se rapprocher de l’ancienne voie enseignée par les amérindiens.
Il est certain que les animaux utilisés comme totems peuvent varier d’une nation à l’autre ainsi que leur signification. Mais dans l’ensemble nous pouvons observer une constante qui relie tous les peuples d’Amérique du Nord.
Corbeau
Liste des principaux animaux totémiques et de leurs significations
L’AIGLE :
C’est un lien avec le Grand-Esprit. En fait c’est parce qu’il vole le plus haut dans le ciel que les amérindiens croient qu’il communique nos pensées au Créateur.
LA TORTUE :
Elle est d’abord le symbole de la Terre-Mère car les Iroquoiïens croient que la terre est une île sur le dos d’une tortue. C’est aussi un symbole de longévité et de prudence. Sa démarche lente nous rappel qu’il ne faut pas se précipiter avant de prendre une décision.
LE LOUP :
Le loup est un enseignant. Il représente aussi la loyauté, la fidélité parce qu’il vit en meute et qu’il reste fidèle à sa compagne toute sa vie.
LE COYOTE :
C’est un joueur de tours, il a beaucoup d’humour. Le coyote tend aux autres un miroir où ils peuvent voir leur propre folie.
LE CORBEAU :
Il est considéré chez certains peuples comme un porteur de magie, chez d’autres comme un oiseau messager de mort. Il aide à changer d’état de conscience et à écouter sa voie intérieure.
LE LYNX :
Il est le gardien des secrets oubliés. Il peut vous aider à voir à travers les gens et à percer le mensonge. Il symbolise le mystère et la soif de vérité.
Bien avant l'arrivée des Européens en Amérique du Nord, les Amérindiens puisaient dans l'abondante ressource faunique de ce continent pour se nourrir, se vêtir, se confectionner des outils, des instruments et des parures. Les millénaires passés en symbiose avec la nature les ont amenés à développer des astuces et des techniques pour prendre efficacement le gibier.
Les outardes (bernaches du Canada)
Dessin : Étienne Geoffroy
De même, la proximité avec les animaux a inspiré leur imaginaire pour la création de récits fabuleux, de contes, de légendes, qui ont servi à transmettre les valeurs et les façons de faire de génération en génération. autres, aux
Depuis plusieurs millénaires, des populations amérindiennes ont occupé, de façon plus ou moins permanente, des territoires tout le long du fleuve Saint-Laurent de même que certaines îles qui s'y trouvent. Elles y pratiquaient couramment, il n’y a pas si longtemps encore, la chasse et la pêche de subsistance. Bien sûr, plusieurs de ces villages n’existent plus aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, leurs habitants avaient des activités qui ont laissé des traces.
Qu’y faisaient-ils? Comment le faisaient-ils? Est-ce qu'ils consommaient, au temps jadis, du gibier d'eau comme certains le font encore aujourd’hui? Comment le savoir ? Pour remonter loin dans le passé, à défaut de documents écrits, certaines sources peuvent nous donner des informations sur ces sujets. Ce sont : la tradition orale, qui peut nous informer sur ce qui se perpétue, évolue ou se perd de génération en génération mais aussi l'archéologie qui nous renseigne grâce aux vestiges matériels.
Chez les Cris de la Baie James la chasse à la bernache du Canada revêt depuis fort longtemps un caractère bien particulier surtout au printemps. En effet, cette chasse est très structurée. Bien que la chasse ne soit plus aujourd'hui une activité absolument nécessaire à la survie, le gibier occupe toujours une grande place dans l'alimentation des Cris et les habitudes de chasse traditionnelles viennent perpétuer un style d'apprentissage typiquement Criset par le fait même valorise leur identité.
Quand les oies apparaissent lors de la migration printanière Nord et lorsqu'elles retournent au Sud, des chasseurs cris les attendent avec impatience. Depuis peu, avec le développement de l'économie monétisée dans les établissements des Cris, il est à noter que les hommes quittent leurs emplois pour se joindre à la chasse même s'ils eussent pu acheter, avec les salaires qu'ils auraient gagnés, bien plus d'oies qu'ils n'en tueront chacun. Évidemment, même si l'oie rôtie est délicieuse, ce qui incite les hommes à la chasser n'est pas seulement le fait de manger de la bonne nourriture. Il y a aussi une composante mentale très puissante : un désir passionné de chasser. En d'autres termes, chasser une oie n'est pas une simple affaire de rationalité économique ni même un caprice de l'appétit. C'est une activité qui est au centre de la structure de pensée et d'émotion qui donne personnalité et cohérence à la vision du monde des Cris.
La chasse printanière est particulièrement importante puisqu'ils se retrouvent entre eux. Ils peuvent alors pratiquer une chasse traditionnelle sans être distraits par la présence des chasseurs non-autochtones comme c'est le cas à l'automne. La période pour cette chasse s'échelonne de la troisième semaine d'avril à la mi-mai environ.
Comme pour n'importe quelle activité cynégétique, la connaissance de l'environnement et du comportement des oiseaux est un élément essentiel pour avoir du succès.
Ainsi, au printemps, des familles forment des clans et se retrouvent sur un territoire de chasse particulier. L'apprentissage de la chasse se fait au contact d'un " Chef des oies " généralement plus âgé, mais pas nécessairement puisqu'un jeune peut aussi occuper cette position s'il est reconnu pour ses compétences de bon chasseur. Son rôle consiste à guider les chasseurs sans pour autant user d'autorité. Il encouragera l'intuition des autres chasseurs et suggérera les tactiques de chasse. Cette façon de faire est toutefois bouleversée à l'automne puisque la présence des Blancs oblige souvent les chasseurs à gérer des pourvoiries, d'où la grande importance de la chasse printanière pour les Cris.
L'apprentissage ne se fait pas qu'en posant des questions aux chasseurs plus expérimentés. Les nouveaux sont incorporés dans l'action. Ici, le silence est d'or. On parle peu. C'est au nouveau à percevoir les détails, à interpréter ses gestes, sa pensée, ses actions, sa parole, les sentiments qui lui permettront de s'incorporer au groupe.
Les chasseurs entretiennent habituellement des terrains de chasse. Il peut s'agir de grandes mares qui sont aménagées à des endroits appropriés le long de la côte, là où les terres sont basses et facilement inondables. Lorsque la marée monte sur la côte, les oies s'en vont graduellement vers ces aires d'alimentation à l'intérieur des terres. Entretenir un secteur de chasse veut aussi dire s'abstenir de faire certaines choses, comme ne pas tirer après le coucher du soleil afin que les oies ne voient pas le feu du fusil, ce qui leur ferait quitter le secteur.
Appelant de bernache cri en branchages. Photo : Collection Gene et Linda Kangas.
De même, on ne doit jamais laisser partir au vent la plume d'une oie que l'on a plumée car si les autres oies les apercevaient, elles ne reviendraient plus. L'importance de la chasse à l'oie chez les Cris est particulièrement remarquable et est génératrice de rites fort intéressants.
L'existence même de ces rites va de pair avec le développement concomitant de techniques de chasse et l'importance mythique accordée aux espèces. Ainsi, chez les Cris, en plus de la danse de l'oie, quatre autres aspects cérémoniels sont relatifs à la chasse à la bernache. Ces aspects sont la décoration de la première tête d'oie tuée par un jeune garçon (le crâne est dégarni puis rempli de duvet et dans les ouvertures sont fixés des grains ou des perles); la disposition des os de bernaches dans les arbres par respect pour les animaux, cette disposition étant aussi effectuée lors de la prise de la première oie par un jeune garçon; la confection du nesk-squiabii, une courroie en peau de cerf (deer), d'environ deux mètres de longueur, décorée au moyen de perles utilisées spécialement pour ramener ce gibier; les chants propres à chaque chasseur et qui tirent leur origine des rêves. Ajoutons à cela la conservation de la tête d'oie décorée et sa disposition sur la tombe du chasseur à sa mort, ainsi qu'un festin donné en l'honneur de la première bernache tuée par le jeune homme, et la liste des rites semble assez complète.
Il y a peu de techniques de fabrication de caches. À certains endroits, on confectionne des caches individuelles faites de planchettes formant des paravents portatifs qui une fois disposés ont la forme d'un entonnoir. Ce type de cache permet au chasseur de mieux se camoufler dans les secteurs où il y a peu d'arbustes.
Il peut aussi y appliquer de la neige comme camouflage. Il arrive que l'on utilise des appelants en bois que l'on dispose sur la berge ou dans l'eau après avoir brisé la glace. Pour ce qui est de l'utilisation des appelants par les Amérindiens, mentionnons que cette pratique, quoique présente un peu partout en territoires autochtones, est variable.
Fait intéressant à noter, une douzaine d'appelants très anciens, représentant des morillons à dos blancs, ont été retrouvés dans la caverne Lovelock au Névada en 1924. Ces imitations de canards étaient faites de roseaux tressés et reliés avec des fibres végétales. La forme particulièrement aplatie de la tête du morillon fut rendue de façon fort réaliste par l'auteur qui avait sculpté le jonc. Des plumes blanches avaient aussi été ajoutées sur les flancs des oiseaux pour reproduire cette autre caractéristique du morillon à dos blanc. La tête rousse et les parties noires ont été teintes à l'aide de pigments végétaux. L'ensemble respectait exactement les dimensions de l'espèce concernée. Ces appelants pourraient avoir entre 600 et 2.000 ans, peut être plus, mais rien de plus précis n'a encore été avancé. Ce sont, pour le moment, les plus anciens connus en Amérique du Nord. Leur rareté vient sans doute du fait que les matériaux utilisés pour la fabrication de ces objets étaient fragiles et ne pouvaient se conserver très longtemps s'ils n'étaient pas gardés dans des conditions idéales. Toutefois, il est intéressant de constater que certaines techniques traditionnelles de fabrication d'appelants sont encore utilisées de nos jours par les Amérindiens. Mais il arrive souvent que l'on n'apporte pas d'appelants avec soi. Ceux-ci peuvent aussi être rapidement faits sur place avec des bouts de tissus qui sont rembourrés avec du lichen pour donner de la rondeur au corps. Un bout de bois autour duquel on a enroulé une lanière de tissus blanc est piqué au sol et tient lieu de tête.
La chasse aux petites oies bleues et aux petites oies blanches est aussi pratiquée par les Cris et par certains Blancs qui se rendent chasser sur ces territoires à l'automne. Au Québec, la principale aire de repos automnale de ces oies se trouve dans les environs de la baie de Rupert, au sud-est de la baie James.
Fusils de calibre 12.
1. Fusil à un coup
2. Fusil à mécanisme coulissant (" " pump gun ")
3. Fusil à canons juxtaposés
4. Fusil à canons superposés
5. Fusil à mécanisme semi-automatique.
En tenant compte de la direction du vent et du fait qu'un oiseau atterrit toujours la face au vent, on disposera les appelants de telle sorte que les oies passeront devant les chasseurs ou au-dessus d'eux, à portée de tir. Étant donné la simplicité de la cache, on est à l'affût très rapidement. On s'installe alors à genoux. Le costume est assez rudimentaire: bottes de caoutchouc de type cuissardes, coupe-vent vert, à motif de camouflage ou sombre et casquette appareillée. Les fusils de calibre 12, à mécanisme coulissant et semi-automatique, sont les armes préférées. Ces Amérindiens sont vraiment d'excellents chasseurs et il est plutôt rare qu'ils manquent leur coup de fusil.
Dès leur plus jeune âge, les Cris assimilent l'appel des oies comme un second langage. À ce moment, ils disent qu'ils " parlent aux oies ". Ce rituel se poursuit depuis des siècles et c'est de toute beauté de les entendre " parler " aux oies. Encore aujourd'hui, la tradition de la chasse printanière à l'oie se perpétue. Il s'agit toujours d'un rituel très important pour les Criset les règles traditionnelles sont respectées. Les décisions concernant la chasse sont encore prises journellement en se basant sur beaucoup de facteurs, qui exigent une connaissance profonde de l'environnement. Ils entretiennent toujours leurs territoires de chasse et depuis quelques années ils ont mis l'accent sur la création d'habitats de qualité pour la sauvagine. Les horaires scolaires sont même faits en fonction de la chasse. Les enfants peuvent alors accompagner leurs parents dans les camps traditionnels du printemps et de l'automne pour cette occasion de fête et de ressourcement spirituel.
S'il est un sujet difficile à documenter, c'est bien celui qui concerne les techniques de chasse à la sauvagine par les groupes amérindiens ayant fréquenté la vallée du Saint-Laurent et la Côte-Nord avant l'arrivée des Européens.
En fait, les artefacts retrouvés sur les différents sites de fouilles archéologiques ne fournissent pas de pistes précises en ce sens. Une pointe de flèche retrouvée au cap Tourmente ou ailleurs peut éventuellement avoir servi à chasser le gibier d'eau mais rien n'est moins sûr. De plus, la documentation sur les techniques de chasse à la sauvagine chez les Amérindiens de l'est du pays est plutôt fragmentaire. Les Iroquoïens de la vallée du Saint-Laurent étant disparus depuis longtemps, cela oblige à établir des corrélations avec des époques postérieures ou avec d'autres populations.
Malgré son extravagance, ce dessin, de l'anglais William Drake, datant de la fin XVIIe siècle, nous montre la technique de chasse au javelot utilisée par des habitants de la Baie d'Hudson.
La mouvance des peuples autochtones et le fait qu'ils entretenaient des relations commerciales et politiques entre eux est chose reconnue. Les différents peuples ayant occupé l'espace québécois avaient certes des traits culturels propres, mais souvent ils avaient des modes de vie apparentés. Les contacts entre les divers groupes appartenant ou non à la même famille et fréquentant des territoires de chasse différents ont sans aucun doute contribué aux échanges culturels en ce qui concerne les techniques et les armes de chasse. Mentionnons, à titre d'exemple, l'utilisation de la bola, par les Inuits et les Cris du nord québécois. Cette arme de chasse, faite d'une poignée à laquelle sont habituellement fixés des lacets de cuir au bout desquels sont attachées des poids en os de baleine, en pierre ou autre, est encore en usage chez les Inuits. On la fait tournoyer et on la lance sur les oiseaux afin qu'elle s'entoure autour de leur cou. Le poids les empêchant de voler, on peut alors achever les oiseaux avec un arme ou les assommer à l'aide d'un bâton.
Avant l'introduction des fusils, il va de soi que l'arc et les flèches devaient aussi être couramment utilisés. Il faut aussi penser, que les oiseaux gibiers étaient beaucoup moins farouches avant que l'on utilise les armes à feu. La pression de chasse était aussi moins forte. N'empêche qu'il fallait bien connaître son gibier et avoir beaucoup d'adresse pour bénéficier d'une chasse fructueuse. On utilisait aussi des propulsions de javelots (cela se fait encore), qui pouvaient être lancés à partir du kayak dont on se servait pour approcher les oiseaux. Il arrivait aussi que l'on prenne la sauvagine au filet.
Une informatrice montagnaise de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) au Lac Saint-Jean, dit que son grand-père chassait la sauvagine à bord d'un canot camouflé avec des branches de sapin ou d'épinette. Il faisait ensuite dériver ou dirigeait silencieusement son embarcation vers les oiseaux, surtout des outardes (bernaches du Canada), et lorsqu'il était à bonne portée de fusil il les abattait. D'ailleurs, Napoléon Comeau, qui est cité par différents auteurs, donne une description fort intéressante de ce type de chasse pratiquée par les Montagnais de la Côte-Nord :
" La méthode favorite des Indiens de chasser la macreuse est de s'embusquer à bord d'un canot, derrière un paravent de coton ou de branches de sapin. Dans ce cas-ci, ils couvrent l'avant du canot de branches de sapin qu'ils lient solidement avec une bonne ficelle (...) Le tout forme un écran de deux pieds et demie de largeur s(...) celui-ci se trouve appuyé sur les plats-bords du canot. On laisse une petite ouverture à l'endroit le plus propice, pour l'observation seulement, le coup de feu se faisant par-dessus le paravent. "
L'on se mettait aussi à l'affût dans des endroits stratégiques, dans de petites baies ou sur une île où l'on se tenait caché dans la végétation. On appelait alors les oiseaux sans se servir d'appelants
Dans la région de Mingan, sur la moyenne Côte-Nord, les Montagnais pratiquaient couramment la chasse à la sauvagine. Plusieurs espèces migratrices y étaient chassées. Ces chasses s'effectuaient, entre autres, dans les îles en face de Mingan.
Durant la décennie de 1850, de la fin avril à la fin mai, la majorité des Montagnais profitaient de la période de migration de la faune ailée. Ils se rendaient dans les îles de l'archipel le long du littoral afin de faire la chasse aux canards et aux oies et cueillir des oeufs.
La fonction principale de ces chasses était la quête de nourriture: les Indiens se préparent à partir pour l'île où ils vivront de canards et d'oies pendant les deux prochains mois... Leur déroulement n'avait rien de systématique. Les retours au poste [de la compagnie de la Baie d'Hudson] étaient fréquents sauf pour ceux se rendant dans les îles plus éloignées. Les Montagnais échangeaient des volatiles, des oeufs et du duvet.
On chassait au fusil.A cette époque une chasse automnale aux oiseaux migrateurs était aussi pratiquée. Elle était cependant de moindre importance puisque cette période coïncidait avec l' amorce de la saison des déplacements vers les territoires hivernaux de chasse.
Cette cache faite d'épinette, de sapin, de branchages, etc. dont on se sert pour chasser la sauvagine sur le rivage du fleuve ou ailleurs, procure un excellent camouflage au chasseur.
C'est généralement vers le début du mois de mai qu'arrivent les bernaches dans cette région et leur séjour dure environ trois semaines. Ces oiseaux migrateurs venaient, jusqu'à il y a environ une quarantaine d'années, en tête des activités d'exploitation de la ressource cynégétique sur la côte. Les périodes de chasse sont toujours dictées par les marées, comme c'est le cas dans le moyen estuaire, et l'on retrouve encore des sites de chasse sur les îles de l'archipel.
Le voyage depuis la berge, qui se faisait en canot, se fait maintenant en chaloupe à moteur. Encore aujourd'hui, les chasseurs se dissimulent derrière des rochers qui se trouvent sur la batture entre les îles et la rive, à marée basse. Les outardes et les canards sont aussi chassés sur la côte, mais on utilise maintenant des affûts fixes faits de branches de sapin.
Chez les Montagnais de Unaman-shipit (La Romaine), on pratique aussi la chasse printanière à la sauvagine . Les gibiers préférés sont la bernache et le canard noir parce qu'ils sont plus gros et qu'on apprécie davantage leur chair.
Cette chasse se fait à partir de la fin d'avril et du début du mois de mai ou dès que le gibier est disponible. Certains chasseurs vont chasser, vêtus de blanc, à bord de chaloupes à moteur camouflées en blanc pour se confondre avec les glaces . Mais les Innus n'aimant pas la mer, on chasse plutôt sur les rives du fleuve, dans des affûts en branches de sapin, selon les marées. Un bon vent d'ouest rend la chasse encore meilleure. La chasse se fait aussi dans les baies et à l'embouchure des rivières et dans les étangs de l'arrière-pays. On emploie aussi, pour leurrer le gibier, des appelants en plastique que l'on nomme « tôleuses ». Vers la mi-mai, quant les bernaches sont parties pour le nord et que les canards noirs se font plus rares, on ira, en chaloupe à moteur, chasser l'eider à duvet que l'on nomme communément le « moyac ». En fait, on chasse une assez grande variété d'oiseaux migrateurs que l'on récolte selon les rencontres. Ce sont les hommes qui vont à la chasse de même que les jeunes adolescents qui eux chassent principalement dans la plaine, autour des petits lacs près du village. L'arme utilisée est généralement le fusil de calibre 12. Les femmes, elles, s'occupent des enfants, font les tâches ménagères, arrangent le gibier après la chasse et font la cuisine. Les Innus aiment aussi faire la cueillette des oeufs de l'eider à duvet dont ils font des omelettes.
L'eider à duvet, communément appelé " Moyac " par les Montagnais.
Dessin : Étienne Geoffroy.
La chasse automnale à la sauvagine est courante aujourd'hui à cause de la sédentarisation de la population. Peu de familles partent maintenant en forêt dans les territoires de chasse hivernaux. Elle débute donc au mois d'août et se poursuit selon la présence du gibier souvent jusqu'aux glaces. Les techniques de chasse sont semblables à celles du printemps.
Le gibier est consommé rôti, souvent dans le saindoux, ou bouilli. L'oiseau est plumé mais on lui laisse la peau sous laquelle se trouve le gras. C'est le même procédé lorsqu'on le bout. La graisse peut aussi être récupérée lors de la cuisson et servir dans l'alimentation. L'oie rôtie au four est aussi fort populaire maintenant.
La consommation du gibier est encore l'occasion de réjouissances. C'est ainsi que pour Noël, au Jour de l'an, à Pâques, ou le jour de la fête de Sainte-Anne, on fera le « Makusham » (fête communautaire) pour toute la famille, pour les amis ou pour tout le village.
La meilleure façon de conserver le gibier consisterait à le congeler en entier sans le vider ni le plumer. Lorsqu'on le congèle sans les plumes, surtout dans nos congélateurs modernes, après un certain temps la viande se dessèche et est moins bonne.
Chasse nocture
Une chasse nocturne aux oiseaux migrateurs fut aussi pratiqué jadis. On dit que les Micmacs pratiquaient ce type de chasse en s'éclairant d'une torche afin de capturer des bernaches du Canada. Une description fort intéressante de cette technique de chasse nous est d'ailleurs relatée dès le XVIIe siècle par le voyageur Nicolas Denys.
"Les Sauvages (sic) allaient deux ou trois dans un canot avec des torches qu'ils faisaient d'écorce de bouleau qui flamboient plus clair que les flambeaux de cire estans au lieu où sont tous les oiseaux ils se couchoient dans le canot qu'ils laissoient aller à la dérive sans paroistre; la marée les portait droit au milieu de tous ces oiseaux qui n'en ont point de peur, s'imaginant estre quelque pièce de bois que la mer transporte d'un costé et d'autre comme cela arrive souvent, ce qu'ils y sont accoûtumez, lors que les Sauvages estaient au milieu d'eux, ils allumaient leurs flambeaux qu'un sauvage tenait en s'approchant toujours du feu et si proche qu'avec un baston que les Sauvages tenoient ils les assommaient en passant (...) en sorte qu'en une nuit, ils emplissoient leur canot."
Outre la bernache, les Micmacs chassaient plusieurs autres espèces d'oiseaux migrateurs dont la bernache cravant et différentes espèces de canards. De même, ils récoltaient aussi les oeufs des goélands, des grands hérons et autres oiseaux de rivage.
Croquis de la Sun Dance des sioux par George Catlin
La Danse qui regarde vers le soleil
Cette danse symbolise le sacrifice de la chair et de l'esprit au grand mystère générant le coeur de la nation toute entière.
Il s'agit d'un des rituels les plus controversés, les plus sacrés et les moins bien compris du peuple lakota. WIWANYANK WACIPI, LA DANSE-QUI-REGARDE-VERS-LE-SOLEIL, est l'un des rites sacrés qui fut apporté au peuple Lakota par la jeune fille Bison Blanc.
Elle est célébrée entre la fin du printemps et le début de l'été. Son but est avant tout de permettre à ceux qui y participent de renouveler leur attachement à leur communauté et à leur culture, et leur foi dans les esprits qui gouvernent le monde. Autrefois elle était également destinée à favoriser le retour des troupeaux de bisons. La Danse du Soleil était célébrée traditionnellement chaque année lors du solstice d'été, durant la pleine lune de fin juin ou début juillet.
On bâtit un édifice spécial avec au milieu un arbre à coton représentant Waka (n) - Tanka. Autour de ce poteau central, vingt-huit autres sont plantés en cercle, figurant les vingt-huit jours du cycle lunaire. Les sifflets en os d'aigle dont on joue durant les danses sont censés évoquer la voix de Wakan-Tanka, tandis que les tambours qui les accompagnent sont le "souffle palpitant de l'univers".
Un aspect de la danse a profondément choqué les personnes extérieures à la tribu, et explique en grande partie son interdiction. En effet, l'un des derniers jours de la cérémonie, certains participants étaient attachés au poteau central par des lanières liées à des broches de bois percant la peau de leur poitrine.
En se libérant de ces broches durant la danse, ces hommes ne faisaient pas seulement preuve de leur bravoure et de leur résistance à la douleur, car comme l'explique Elan Noir ( Homme médecine Lakota ), " ...c'est comme si nous étions délivrés des liens de la chair". Les jeunes indiens qui participaient à ce rite très particulier de la Danse du Soleil y étaient préparés durant toute une année auparavant, sous l'oeil très attentif de l'homme-médecine. Au XIXème siècle, les blancs furent choqués par les tortures que s'infligeaient les danseurs et en 1881 elle fut donc interdite. Ceux qui la pratiquaient étaient inculpés de ce qui était qualifié de "délit indien".
Certains indiens acceptèrent d'interpréter la cérémonie proscrite pour des publics blancs en recherche de sensation, simulant le "percement" des chairs au moyen de harnais. Beaucoup continuèrent à la célébrer en secret afin que le rituel de renouveau qu'elle signifie puisse conserver toute son efficacité et que les cycles naturels puissent se perpétuer. En 1934, l'Indian Reorganization Act a autorisé le "percement" des chairs des danseurs mais il fallut attendre les années 1960 et le développement du militantisme indien pour assister à une véritable renaissance dès 1968. Cette cérémonie initiatique ainsi que la cérémonie de la loge à sudation est de plus en plus pratiquée chez les Sioux d'aujourd'hui.
Aujourd'hui une Danse du Soleil se déroule annuellement sur chaque réserve des Plaines et dans quelques zones urbaines.
Leader des Indiens Sioux lakotas, Léonard Peletier est un danseur sacré !
Jo Wild Horse, chef spirituel Lakota, a déclaré à son propos:
" En 1970 Léonard Peltier est venu pour défendre la nation Lakota. Le procès qui lui a été intenté est une violation permanente du traité de 1851 signé entre la grande nation sioux et le gouvernement des Etats-Unis ".
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Un autre présentation ...
Chaque évènement important de la vie d'un Indien est assorti à une cérémonie, la plus connue est la danse du soleil, qui est en fait le passage de l'état d'adolescent à celui d'homme au sens indien du terme.
La cérémonie de la Danse "en regardant le soleil"
appelée bien souvent, à tort, Danse du Soleil.
La tradition veut que cette cérémonie se déroule fin juin pour le Solstice d'été. Elle dure 12 jours qui se décomposent de la manière suivante :
Les 4 premiers jours sont consacrés à la préparation de la fête et du camp. Durant cette période l’on reprenait contact avec ses amis et les prêtres de la cérémonie choisissaient leurs assistants. Il était procédé à la désignation aux fonctions symboliques : chasseurs, terrassiers, chanteurs et accompagnateurs ; puis l’on choisissait les femmes qui devraient couper l’arbre sacré (le peuplier), arbre qui serait le mat central de la cérémonie.
Les 4 jours suivants étaient consacrés à l’instruction des candidats par les hommes médecines.
Enfin les 4 derniers jours ou jours sacrés étaient consacrés à la cérémonie. :
Jour 9
Établissement du campement de cérémonie
- Au centre se dresserait la hutte sacrée où seraient données les dernières instructions
- Les chasseurs partent à la recherche de l’arbre sacré
- Danse du bison
- Festin
Jour 10
- Capture de l’arbre par les femmes et cérémonie du “piercing”
- Écorçage du tronc et élagage (toujours par les femmes)
- Transport de l’arbre sur des bois pour ne pas le toucher, puis peinture de l’arbre de telle façon que chaque direction corresponde à une couleur
- Décoration de l’arbre en attachant au sommet deux figurines de cuir noir, seize bâtons de cerisiers avec les offrandes de tabac, une flèche pour tuer le bison, un piquet pour attacher le cheval, une bannière d’homme médecine faite en peau de bison teinte en rouge.
- Puis l’on dressait le mat
Jour 11
- Construction de la loge de danse autour de l’arbre sacré
- Attache des lanières de cuir qui serviront à suspendre les danseurs
- Préparation des lits de sauge
Jour 12
Chaque participant à la cérémonie reçoit des décorations peintes en fonction des danses qu’il doit accomplir 1ère, 2ème, 3ème ou 4ème.
1ère danse : Regarder fixement le soleil
2ème danse : Regarder fixement le bison soleil
3ème danse : Regarder fixement le soleil attaché à un poteau
4ème danse : Regarder fixement le soleil tout en étant suspendu au mat
C’est à partir de la deuxième danse que l’on pratiquait des incisions derrière les omoplates pour y passer des broches de bois auxquelles serait attaché un crane de bison.
Pour la troisième danse, les participants recevaient des incisions dans le dos et sur la poitrine pour être attachés au poteau.
Enfin, pour la dernière danse, les incisions n’étaient pratiquées que sous les pectoraux.
Cérémonie de la Loge à Sudation
La hutte de sudation (ou sweat lodge) utilisée par les indiens d'Amérique du Nord leur permettait de se connecter avec les quatre éléments que sont la terre, l'eau, le feu et l'air. La vapeur unissant chaque participant aux éléments du monde à l' intérieur du ventre que représente la hutte. Elle purifie ainsi le corps et l'esprit.
Préparation de la hutte
La hutte de sudation est construite à l'aide de branches de saule, et recouverte de peaux et de couvertures de laine. Le sol est tapissé de sauge ou d'armoise,et on creuse un trou en son centre. Sa forme ronde rappelle la forme d'un ventre ou d'une bulle protectrice. L'entrée fait face à l'Est ou à l'Ouest en fonction de la nature de la cérémonie (loge d'imploration, loge de vision,etc.). Un homme-médecine dirige la cérémonie car il représente les Esprits et le Royaume de l'invisible. On lui offre du tabac qui représente l'esprit d'une personne, le tabac n'est pas considéré comme un paiement mais il fait obligation à l'homme-médecine de s'occuper de votre autre moitié, celle qui vit dans le monde spirituel. L'homme-médecine donnera des directives pour préparer la loge, et préparer de la nourriture en quantité suffisante car chaque individu qui aura une requête en rapport avec la cérémonie peut venir pour profiter de ses bienfaits et devra être nourri. L'homme-médecine fera également préparer les "Tobacco Ties" qui sont des rubans de tissu colorés représentant les six directions. Le blanc c'est le Nord, le jaune c'est le Sud, le rouge c'est l'Est, le noir c'est l'Ouest, le haut c'est le bleu, le ciel, , et le vert c'est la terre. Par exemple, il peut en demander 75 jaunes et 50 bleus. Les couleurs représentent l' entité avec laquelle il va travailler , les nombres requis représentent le nombre de prières nécessaires pour que les Esprits se manifestent. Il faut préparer un sac de tabac en cadeau et diriger votre prière vers l' entité choisie avant de refermer cette prière en retirant un morceau de tissu à la fin de chaque prière. La prière c'est un cadeau fait avec votre coeur, c'est dans votre coeur que ce trouve la sincérité et donc la vérité.
La cérémonie
Un chemin symbolique est tracé depuis l' entrée de la loge jusqu'à un feu qui est placé à plusieurs mètres de la loge et sur lequel des pierres sont chauffées pendant des heures. Elles sont ensuite introduites dans la loge où un des participants est chargé de verser de l'eau afin d'obtenir la vapeur qui purifie les corps et les esprits. Les quatre premières pierres sont placées au nord, au sud, à l'est et à l'ouest. Puis elles sont saupoudrées avec les herbes sacrées. L'homme-médecine offre des prières aux quatre coins cardinaux pour honorer les ancêtres, les entités du monde invisible et du monde physique. L'homme-médecine disperse des herbes sacrées dans quatre directions: la sauge nettoie la pièce des ondes négatives, l'herbe douce amène les esprits forts et puissants qui guérissent, le cèdre purifie l' atmosphère car les esprits aiment travailler dans un environnement pur, le tabac qui est fumé dans les pipes sacrées bénit la Terre. Le tabac est offert aux quatre directions, ainsi qu'au Ciel et à la Terre. Les participants sont assis en cercle et chacun à tour de rôle fait le tour du cercle en offrant des prières, des remerciements, et des louanges aux Esprits Formidables, aux Grands Esprits, au Grand Mystère, au Ciel Père, à la Terre Mère. L'homme-médecine est assis à l'entrée et c'est lui qui commence le cycle des prières. Quand tout le monde a offert ses prières, l'homme-médecine appelle les Esprits et alors des choses incroyables peuvent se produire.
Un homme-médecine Cree raconte : "un hochet est apparu de nulle part au milieu de la loge et il a commencé à me battre, tapant sur ma poitrine et sur ma tête. Les plumes d'un aigle volait tout autour de mon visage, des bruits sourds montaient du sol et des lumières colorées avaient envahit la loge".
La renaissance
Le passage dans la loge est vécu comme une nouvelle naissance, la loge symbolise les différents mythes de la Terre Mère. La loge est un ventre d' où l'on renaît différent, où l'on a purifié son âme et reçu les conseils des Esprits.
Un chamane? Qu'est-ce que c'est ça, un chamane ?!"
Rien que le mot évoque dans l'esprit des gens une foule d'images un peu floues, d'un homme puissant ayant des pouvoirs extraordinaires et la connaissance de mondes parallèles. Plusieurs le perçoivent comme un sorcier, d'autre le voient comme un charlatan sans scrupules. Mais qui était-il exactement ? Quel était son rôle au sein de la communauté ?
Le mot "Chamane" est en réalité un mot de langue étrangère. Il était utilisé en Sibérie par les peuples de langue Toungouse pour désigner leurs "intermédiaires spirituels". La base du chamanisme est la croyance d'un monde spirituel parallèle au nôtre, habité par des esprits puissants qui sont présents dans toutes les manifestations naturelles telles les tremblements de terre, les orages, les raz de marées, les arbres, les rochers etc... On croyait que certaines personnes avaient le pouvoir d'entrer en communication avec les esprits de ce monde parallèle lorsqu'elles étaient en transe ou dans un état de conscience modifiée. Parmi les premiers européens a observer ces personnes et a en rendre compte, on retrouve les trappeurs Français du Canada qui furent témoins de cérémonies de guérisons où évoluaient des chamanes. Dès lors, ils les appelèrent "médecins" d'où l'appellation d'homme médecine". Ce terme (médecine) a été utilisé par la suite pour désigner tout ce qui était relié au monde du sacré et du spirituel. (sacs-médecine, roue médecine etc...)
Machikoue de babiche
Le rôle de ces "praticiens sacrés" était de maintenir l'équilibre entre la tribu et le monde des esprits, assurant ainsi le succès de la chasse, de la pêche et de la récolte et prévenant les maladies qui découlaient d'une désobéissance envers certaines pratiques.
Le chamanes opéraient de toutes sortes de manières et avec toutes sortes d'instruments. Ils entraient en transe grâce au jeûne, en s'infligeant des souffrances volontairement, en chantant, en tambourinant violemment. Le tambour était en fait un accessoire très important dans la pratique du chamanisme.
Le père Jésuite Paul Lejeune fait cette description d'un cérémonie de guérison à laquelle il participe au début de la colonie. "...cet homme (le chamane) entrait comme en furie, chantant criant, hurlant, faisant bruire son tambour de toutes ses forces cependant les autres hurlaient comme lui et faisaient un tintamarre horrible.... ...il baissait la tête, soufflait sur son tambour puis vers le feu, il sifflait comme un serpent, il ramenait son tambour sous son menton, l'agitant et le tournoyant, il en frappait la terre de toutes ses forces...
Tamtam en chevreuil
On peut facilement s'imaginer la réaction du religieux envers ces pratiques qu'il qualifiera dans ses écrits de "niaiseries" et de "superstitions".
Les gens faisaient appel au chamane pour se guérir mais aussi pour influencer le temps, pour prédire où se trouvait le gibier et pour communiquer avec des parents ou amis éloignés ou encore pour guider les âmes des morts lorsqu'ils traversaient sur le "Tshipaï meshkenau", le chemin des âmes.
La cérémonie de la tente tremblante (kushapetshikan) était un moyen de communication avec le monde spirituel utilisé par les chamanes qui s'est transmis jusqu'à nos jours. Au milieu du XX ième siècle, le Dr J. Rousseau raconte que la tente tremblante était une construction conique, faite de 5 troncs d'arbres ébranchés et enfoncés dans le sol à un pied de profondeur autour d'un cerceau de quatre pieds de diamètre. Un autre cerceau plus étroit réunissait ensuite le faisceau de perches à huit pieds de terre. Après avoir coupé ce qui dépassait, le tout était recouvert d'écorce ou de toile.
Ensemble de purification spirituelle
Une fois la tente prête, le chamane y entrait au crépuscule. Sa prière initiale attirait les esprits qui hantaient les plantes, les animaux, l'air, l'eau et les roches. Ils entraient dans la tente en faisant claquer les parois. Les esprits se posaient sur les cerceaux ou ailleurs. Ces esprits pouvaient être très nombreux dans la tente. Ils étaient souvent aussi petits que des mouches malgré la force de leur voix. Le chamane pouvait demander aux esprits venus de lointains villages d'amener avec eux l'âme d'une personne dont on désirait avoir des nouvelles. Tout au long de la cérémonie, le chamane restait silencieux. Les esprits ne parlaient pas par sa bouche. Ils chantaient et dialoguaient dans une langue inconnue des mortels et des autres chamanes.
On est souvent tenté de confondre chamanisme et sorcellerie. Mais alors que le chamane travaillait pour le bien de la communauté et le bien de tous, le sorcier lui, ne cherchait qu'à faire le mal et agissait le plus souvent dans l'anonymat le plus complet. Dans certaines nations amérindiennes, le sorcier qui était découvert risquait la mort. Par contre chez les peuples de la Taïga, le sorcier ne risquait pas grand chose puisque c'était son client qui était tenu pour responsable par la famille de la victime.
Généralement les chamanes étaient des hommes mais, dans certaines nations amérindiennes, des femmes ménopausées pouvaient aussi tenir ce rôle. Avant leur ménopause, les femmes étaient exclues du chamanisme à cause du sang menstruel qui était le sujet de plusieurs tabous et était même parfois considéré comme impur. On croyait en effet que le sang menstruel était une substance extrêmement dangereuse qui pouvait enlever au chamane ses pouvoirs sacrés.
Capteur de reves
Devenir chamane était souvent l'affaire de toute une vie. Chez certains peuples Iroquoïens, on croyait qu'un homme efféminé, homosexuel ou avec un handicap avait été choisi par les esprits pour devenir chamane. Chez d'autres nations, c'était par le rêve ou par une vision que l'on savait qu'on était destiné à devenir "homme-médecine". Chez les Washos du Grand bassin, on ne recherchait pas ce pouvoir surnaturel. L'élu était d'abord contacté par une série de rêves dans lesquels apparaissait un animal ou un fantôme. Les Washos redoutaient ce pouvoir puisqu'il était dangereux. Celui qui ignorait ce pouvoir était tourmenté par un esprit appelé Wegaleyo. Mais, quand l'élu acceptait de se soumettre, il était instruit par ce même esprit qui lui enseignait son chant sacré personnel et lui montrait les objets qu'il devrait utiliser lors des cérémonies. Par la suite, l'élu devait suivre une "formation" auprès d'un chamane reconnu qui pouvait lui transmettre son savoir-faire.
Roue Médecine
Bien qu'il existe encore aujourd'hui des chamanes dignes de ce nom, comme chez les Navajos, ces derniers ne sont pas légions. Plusieurs personnes se targuent d'être des hommes ou des femmes médecine et pratiquent le chamanisme auprès d'une clientèle crédule et facile à exploiter. Il suffit toutefois de gratter un peu la surface et de poser des questions pour exposer leur imposture. Les chamanes sont-ils en voie de disparaître? C'est une question qui mériterait qu'on s'y attarde.
Capteurs de rêves
Roues de médecine
Le Capteur de rêve et la roue de médecine sont sans aucun doute les objets les plus connus et les plus popularisés de la symbolique amérindienne. On en voit partout, dans les boutiques d'artisanat bien sûr, dans les tabagies, les pharmacies et les magasins à grandes surfaces. Bien qu'étant très différents, ces deux symboles amérindiens sont souvent confondus et mal interprétés. Il se ressemblent de par leurs formes et de par les matériaux qui sont utilisés pour les fabriquer; par contre leur symbolique et leur signification respectives elles, ne se ressemblent pas. Or, il apparaît important de bien connaître ces significations pour pouvoir profiter d'un savoir ancestral en même temps que d'objets attrayants.
Roue de médecine.
Nous savons que les capteurs de rêves étaient utilisés et fabriqués par plusieurs tribus amérindiennes en Amérique du nord grâce à l'étude de la tradition orale de ces peuples. Les Sénécas, Navajos, Pawnees, les Sioux des plaines du Canada ainsi que les Objibway parlent tous de cerceaux de roseau tressés similaires aux pièges à rêves que l'on connaît aujourd'hui. Au Canada, ce sont les Chippewa aussi appelés Objibway qui sont à l'origine de ce petit objet rond.
L'anthropologue Frances Densmore qui a travaillé avec les Chippewa au début du siècle dans les régions du Minnesota, du Wisconsin et de l'Ontario écrit que de petits objets représentant des toiles d'araignées étaient accrochés aux portes bébés et qu'ils étaient connus pour attraper les mauvais rêves et les mauvaises pensées. Bien qu'ils soient généralement de forme ronde, certaines nations amérindiennes les fabriquaient en forme de "goutte". Cette forme se retrouve notamment chez les Iroquoïens. Les capteurs de rêves que Densmore décrit dans son livre avaient environ 3 1/2 pouces de diamètres et étaient tressés d'une toile en fibre d'ortie ou en tendon animal qu'on teignait ensuite en rouge à l'aide de l'écorce de pruniers sauvages. Il est intéressant de noter que le tressage des capteurs de rêves observés par l'anthropologue au début du siècle est différent du tressage que l'on retrouve communément dans ceux d'aujourd'hui.
Comme la plupart des objets traditionnels, les capteurs de rêves ont subi des modifications importantes au fil des ans et des siècle. Selon les écrits de Frances D. au début du 20ème siècle, la fibre d'ortie et les tendons ont été remplacés par la fibre d'autres plantes puis, plus tard, par des matériaux synthétiques. A l'arrivée des Européens, les perles de verres sont venus ajouter une touche de couleur à cet objet qui allait devenir un symbole de l'identité autochtone. Glissées sur des lacets de cuir, les perles de verre ont d'abord servi de décoration puis on y a inséré des plumes pour "guider les bons rêves" sur le dormeur. Mais il n'y a pas que l'aspect esthétique qui se soit modifié. Plusieurs croyances se sont aussi greffées au capteur de rêve et certaines personnes l'utilisent même pour lire l'avenir!!! D'autres diront qu'il faut absolument placer le capteur de rêve dans une fenêtre pour qu'il fonctionne, mais rappelez-vous qu'il n'y avait pas de fenêtres dans les wigwams d'écorce ou les teepees! J'ai aussi entendu dire que les capteurs de rêves portaient bonheur. Il faut savoir qu'au départ, il ne s'agissait que d'un filtre pour empêcher les cauchemars de venir troubler les enfants qui dormaient.
capteur de reves
Les Objibway racontent qu'une araignée appelée "Asibikaashi" protégeait les enfants de la tribus en tissant sa toile au dessus de l'endroit où ils dormaient. Les mauvais rêves, les mauvaises pensées et les mauvaises vibrations restaient accrochés dans la toile et étaient détruits par le soleil du matin. Au fil des années, la tribu grandit et les Objibway ont dû se disperser sur leur territoire. Comme l'araignée n'était plus capable de visiter tous les wigwams elle demanda aux femmes de la nation de l'aider dans sa tâche. C'est ainsi que l'on vit apparaître le "capteur de rêve" que les femmes tissaient dans un cerceau de bois à l'aide de fibres végétales ou animales. Chez les Micmacs, ont dit qu'une grand-mère qui cousait des vêtements dans la lumière tamisée de son wigwam entendit une petite voix qui pleurait dans un coin. Elle leva les yeux et demanda: "Qui est-ce qui pleure et pourquoi pleure-tu" La petite voix répondit : "Ici, c'est moi grand-mère..." La grand-mère leva les yeux et aperçu une petite araignée. "Je pleure, parce que tout le monde à peur de moi. Ils disent tous que je ne sert à rien. La grand-mère fût bien peinée d'entendre ce que l'araignée avait à dire. Elle lui répondit : Eh bien, je crois que je peux faire quelque chose pour toi. Dorénavant, quand tu tisseras ta toile au-dessus de l'endroit où l'on dort, les mauvais rêves resteront pris à l'intérieur et détruits par le soleil, ainsi, on ne fera plus que des bons rêves....
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La roue médecine que l'on voit dans les expositions ou les magasins et qui consiste en un cercle avec une croix au milieu, est une représentation plus ou moins fidèle des roues médecines que fabriquaient les nations des plaines. On retrouve de ces roues de la médecine sur la bordure orientale des Rocheuses près du Wyoming jusqu'à l'Alberta. Bien que leur fonction ainsi que leur âge ne soient pas encore bien déterminés certains pensent qu'il pourrait s'agir d'observatoires astronomiques qui permettaient de prévoir des dates importantes telle la date du solstice d'été. D'autres personnes croient qu'il s'agirait de représentation symbolique de la voûte du ciel ou des cycles éternels de l'univers et qu'on aurait pu utiliser les roues médecine lors de cérémonies importantes comme la danse du soleil.
roue de médecine
Les roues médecines étaient dessinées à même la sol à l'aide de pierres que l'on déposait pour former un cercle dans lequel se trouvait des rayons, un peu comme une roue de charrette du 19ème siècle. La plus imposante de ces roues médecine se retrouve dans les Bighorn Mountains du Wyoming et du Montana. Le cercle de pierre mesure 30 mètres de diamètre. Le cercle traversé d'une croix qu'on nomme "roue de la médecine" et auquel sont associées différentes couleurs est en fait répertorié dans le livre " Les symboles des indiens" de l'auteure Heike Owusu, comme suit: "Le lien entre le cercle et la croix dont les extrémités dépassent du cercle symbolise les quatre étapes de la vie humaine. L'âge de l'apprentissage, l'âge de l'accueil, l'âge du polissement de la personnalité, l'âge de la sagesse. Ce symbole représente la transformation et est comparable à la signification du symbole européen de la roue de la vie. Bien sûr il s'agit ici d'une signification parmi plusieurs autres, car les nations amérindiennes sont multiples et les croyances comme les symboles quand ils ne sont pas totalement différents sont toutefois nuancés.
Les quatre points de la croix qui touchent au cercle de la roue médecine sont souvent interprétés comme symbolisant les quatre points cardinaux. A ces points cardinaux correspondent des couleurs et des états d'esprits. L'Est est parfois associé à la couleur jaune, le Sud à la couleur rouge, l'Ouest au noir et le Nord au Blanc. Ces couleurs sont aussi associées aux quatre races humaines. A l'Est c'est l'état physique, relié aux prières et au tabac. Au Sud, l'état émotionnel , le courage l'expression des sentiments et le cèdre. A l'Ouest, c'est l'état mental, l'introspection, la purification et la sauge. Au Nord, le spirituel qui nous invite à faire le bien et à l'odeur du foin..
Les Sioux utilisaient l'Astronomie pour définir le lieu et la date des cérémonies.
En effet, les Lakotas avaient établi une corrélation entre la position du soleil par rapport aux constellations et certains points géographiques de la région des Black Hills.
La cérémonie de la Pipe devait se tenir durant le camp d'hiver dans le Montana, à l'ouest du Dakota du sud, au moment où le Soleil passait dans la constellation du Bélier.
La fête du retour du tonnerre se déroulait au pic Harney lorsque le soleil passait dans la constellation des Pléiades.
Le retour de la vie en paix se tenait au centre des Black Hills lorsque le soleil passait dans la constellation d'Orion.
Enfin, la Danse du (et face au) soleil avait lieu à Devil's Tower lorsque le soleil passait dans la constellation de Castor et Pollux.
En effet, les lieux consacrés par les Sioux correspondent à la projection sur la région des Black Hills de la voûte céleste observée à l'oeil nu depuis cette région.
Les documents prouvent que depuis 1000 avant Jésus Christ les Lakotas se servaient des étoiles pour leurs déplacements et pour leurs calendriers de cérémonies.
L'Astronomie et les Indiens des plaines.
1. L’envers du miroir.
L’archétype fondamental des Lakotas repose sur le fait que ce qui se trouve sur terre est “comme” ce qui se trouve dans le ciel. Un rapport d’analogie lie le ciel et la terre, lesquels se reflètent l’un dans l’autre. Le ciel miroir de la terre. La terre miroir du ciel. Ainsi, quand la carte terrestre est composée de collines, de vallées et de rivières, la carte du ciel est constellée d’étoiles plus importantes.
Concrètement, le cercle d’étoiles relié aux Black Hills ressemble à - et reflète - la vallée d’argile rouge qui entoure tout le massif montagneux. Il en va de même si l’on prend une vue aérienne de l’affleurement minéral de Slate Prairie appelé Tayamni. Il offre en effet une ressemblance troublante avec la constellation du même nom, laquelle regroupe les Pléiades, qui en sont la tête, les trois étoiles de la ceinture d’Orion en guise de colonne, Bételgeuse et Rigel formant les côtes et Sirius dessinant la queue.
Ronald Goodman signale l’existence d’une peau figurant les deux symboles habituellement séparés : le triangle pointe en haut pour les sites terrestres, le triangle pointe en bas pour les sites célestes. Plus que de simples triangles, il s’agit bien de figures en trois dimensions, de cônes recevant les tourbillons de lumière (vortices of light).
Ainsi, la forme interne d’une étoile est un tipi inversé. En Lakota, ce symbole a pour nom Kapemni c’est à dire “spire”, “torsade”.
2. Le tipi, cône de lumière.
La forme du tipi, particulièrement celui de la Danse du Soleil, a une signification bien spécifique si l’on en croit Norbert Running, medecine man de la réserve de Rosebud. Voici ce qu’il confie :
“Lorsqu’ils construisent un tipi, 3 perches sont d’abord érigées. Le triangle qu’elles forment figure l’étoile. Là est le plus important de tout : cette étoile-là. On rajoute alors sept perches, manifestant les directions - l’ouest, le nord, l’est, le sud, l’au-dessus, l’en dessous et le centre. Le feu est au centre. Voilà qui fait dix perches. Ce sont les lois du monde et du peuple Lakota. On place ensuite deux perches à l’extérieur, destinées aux “oreilles” d’aération, ce qui fait douze. Ce sont les douze mois. Une fois par an, les gens se rassemblent pour prier ensemble lors de la Danse du Soleil, laquelle a un rapport avec le tipi. Les danseurs forment un tipi en dansant, en se sacrifiant et en priant autour de l’arbre sacré.
Enfin, il y a douze étoiles : l’étoile du matin, l’étoile du soir, les sept étoiles de l’Ourse et ces trois étoiles (de la ceinture d’Orion), ce qui fait 12. 12 étoiles, 12 mois, 12 perches.”
Construire un tipi, c’est donc re-créer le monde, le reproduire, le déplier. Réaliser l’étoile avec les trois premières perches, c’est se centrer. Ensuite seulement, on peut s’orienter, ordonner l’espace. Le nombre 10 correspond aux lois tendant au respect de tout dans la nature, au respect mutuel, à la hiérarchie de base du tiospaye (la structure familiale tribale). Avec les oreilles de ventilation, vient l’accès au nombre 12, au cycle de la vie et des saisons.
En dansant autour de l’arbre sacré, les danseurs de la Danse du Soleil créent une spire de pouvoir pointée vers le haut, un cône de lumière. Le Soleil est au-dessus d’eux et leur envoie une spire de lumière. Ils créent un “tipi de prière” sur le sol consacré, recréent le monde, reconstruisent l’étoile primale, réincorporent les lois cosmiques, exprimant ainsi la volonté divine implicite dans tout mouvement. Le danseur devient une étoile, le soleil sur la terre.
Les mois de l’ année
Janvier : Wiocokanyan Wi, la lune dure.
Février : Cannapopa Wi, la lune où les arbres craquent.
Mars : Istawicayazan Wi, la lune où les yeux font mal.
Avril : Wihakaktacepapi Wi, la lune où les os craquent (où l'on a maigri).
Mai : Can napopa, la lune des feuilles vertes.
Juin : Tin psinla itkanca, la lune où les graines de navet germent.
Juillet : Can pasapa Wi, la lune où les cerises sauvages sont noires.
Août :Wasuton Wi, la lune où l'on cueille.
Septembre : Can wapegi Wi, la lune où les feuilles brunissent.
Octobre : Can wapekasna Wi, la lune où le vent secoue les feuilles.
Novembre : Takiyuha Wi, la lune où le cerf est en rut ; ou Waniyetu wi, la lune des veaux sans poils.
Décembre : Tahecapsun Wi, la lune où le cerf perd ses bois ; où Wanicokan wi, la lune du gel dans le tipi.
L'ART DES INDIENS D'AMERIQUE DU NORD
A certains égards, parler de l'art des Indiens est une contradiction. Selon leur point de vue, l'art est tellement lié à d'autres aspects de leur mode de vie qu'on ne peut pas le séparer en tant que catégorie à part. Ainsi trouve-t-on rarement un terme pour le mot 'art' dans les langues indiennes; il va de même pour le mot 'religion'.
Il y a une différence fondamentale entre les traditions occidentales et les traditions indiennes. Dans nos régions l'artiste est souvent individualiste et innovateur. Plus son travail est 'différent', plus on l'estime créatif. Le produit final est en général un objet décoratif sans insertion particulière dans l'usage culturel. Dans les cultures traditionnelles, l'individualité de l'artiste n'est jamais mise à l'avant. Il travaille au contraire selon une certaine conformité. En plus, l'art indien n'a rarement une fin en soi. C'est le processus de la création - souvent lié à des expériences spirituelles - qui est important. L'art indien forge ainsi un lien physique entre le monde réel et le monde spirituel. Et, peut-être plus qu'autre chose, c'est le symbole que l'artiste utilise pour créer ce lien qui exprime la vraie valeur de sa 'vision'.
Les symboles ne sont pas uniquement utilisés pour représenter le pouvoir spirituel, mais ils forment également un canal à travers lequel le pouvoir spirituel voyage et un signe que ce pouvoir est présent dans une personne ou un objet. Ainsi une chaîne constituée de griffes d'ours n'est pas seulement un ornement, mais témoigne aussi du succès d'un chasseur, indique la force du grizzly qui s'est déplacé de l'animal vers l'homme qui porte ce bijou.
Dans d'autres cas - par exemple. les peintures de 'Navajos' à base de sable - l'oeuvre d'art est une reconstruction fidèle de l'ordre universel. Lorsqu'elle est créée dans un contexte de rituel, elle a le pouvoir de rétablir l'ordre bouleversé. Les peintures de sable font ainsi partie des cérémonies de guérison. On peut acheter des peintures permanentes d'artistes navajos, mais celles utilisées lors de cérémonies sont toujours détruites à la fin du rituel. Les premières ne sont pas des copies exactes des dernières, mais elles contiennent généralement les mêmes symboles qui ne sont cependant pas supposés contenir un pouvoir spirituel.
L'art cérémoniel est fabriqué pour un usage privé, non accessible aux touristes et aux collectionneurs. Sur le marché prospère de l'art indien on trouve des articles à fortes connotations traditionnelles et d'autres plus contemporains, adaptés à un large public. L'artiste indien essaie souvent de trouver un compromis entre sa vision personnelle et les frontières de la culture et de la religion tribale.
Même si l'art indien a adopté une série de traits philosophiques communs, les styles régionaux sont forts prononcés:
Les Grandes Plaines: l'art a évolué en fonction du nomadisme basé sur la culture du cheval et du bison. Les 'Sioux', 'Cheynnes' et 'Arapahos' utilisent la peau du bison pour fabriquer des outils de cuisine et des vêtements. Souvent les habits sont ornés de petites perles et de plumes. Au nord des Plaines les Indiens utilisent un style perlé floral, tandis qu'au sud les formes géométriques sont largement répandues. Aujourd'hui on retrouve ces motifs sur des mocassins, des médaillons, les ceintures et bijoux. La peinture est également un médium important. Dans le temps les hommes dessinaient leurs exploits de guerre et de chasse sur les tepees. Des versions plus récentes sont faites sur papier ou toile
Le Nord-ouest: ici l'influence de la forêt et de la mer est omniprésente dans l'art. La majorité des travaux sont réalisés avec du bois - totem poles, masques, canoës... Les designs semi-abstraits sont très particuliers et représentent en général des animaux.
Le Sud-ouest: chez les 'Hopis' l'art a de nombreuses facettes. On y trouve notamment des bijoux en argent, des poupées kachinas, de la poterie et des paniers décoratifs. Les 'Navajos' utilisent surtout la laine pour fabriquer des couvertures et des vêtements.
L'Est: Les tribus de l'est ont perdu bon nombre de leurs traditions artistiques sous l'influence de l'acculturation occidentale. Parmi les fabrications iroquoises on trouve encore des masques et du patchwork
Pour vivre et prospérer il suffisait aux Indiens de respecter la nature.
" Le monde est une bibliothèque dont les livres sont les pierres, les feuilles, l'herbe, les ruisseaux et les animaux."
Cette relation avec la nature a influencé l'art des Indiens.
Si les premières représentations qu'ils conçoivent sont figuratives, très vite leur art va devenir hautement stylisé. Pour eux, tout est symbole dans l'univers et l'art est une façon de capter les formes éternelles qui se camouflent sous l'apparence des objets et des êtres.
Chaque figure, chaque couleur qui ornent les habitations et les visages des Indiens ont une signification très précise:
Dans le bleu, il y a l'eau et le ciel, dans le vert, la chaleur qui fait épanouir la prairie.
Les oeuvres d'art n'ont pu être daté qu'à partir de 1850 car la plupart des ouvrages plus anciens sont tombés depuis longtemps dans l'oubli soit délabrés, soit détruits par la nature ou la main de l'homme.
Le plus grand talent de l'Indien était son habileté à s'adapter rapidement au milieu dans lequel il se trouvait et de tirer le plus grand avantage esthétique des ressources de cet entourage.
Il n'existe presque pas de domaine dans lequel il n'ait pas réussi à s'accommoder.
L'Indien avait l'ambition de mener une vie agréable et le souhait de satisfaire son besoin de paix spirituelle, de sécurité familiale et d'enrichissement de l'âme.
Pour réaliser ces oeuvres d'art, l'Indien utilisait différents matériaux: bois, os, métal, ivoire, textiles. L'ivoire dont la beauté est reconnue, était considéré comme un matériau précieux et sculpté en formes multiples.
Certaines créations sont incrustées de nacre ou de métal et ornées de dessins. Ces réalisations ont un but représentatif. A l'origine, elles accentuaient la richesse ou le rang social de leurs propriétaires.
L'usage d'un grand nombre de masques au cours des cérémonies, soit à des fins religieuses courantes, soit afin de souligner la puissance sociale ou le prestige est fort connu.
Ils représentaient souvent des personnages légendaires ou personnifiaient des êtres mythologiques.
Dans la région du Nord-Ouest, la création la plus célèbre fut celle des grands mâts totémiques peints et sculptés dont certains atteignent une hauteur de 24m.
La plupart date de 1825.
La profusion d'arbres grands et droits, dont le bois était propice à la sculpture a permis aux Indiens de sculpter l'histoire de leurs familles. Ils combinent l'histoire des ancêtres, la lignée du clan et les narrations historiques en une seule représentation artistique.
Plus au Sud, dans les territoires où vivaient les Indiens d'Oregon et de Californie, la majeure partie des objets d'art que l'on trouve dans cette région ont été inspirés par l'abondant sous-bois de broussailles et de verges qui donna naissance à une fine vannerie, de laquelle proviennent quelques-uns des plus beaux récipients d'osier tressé du monde.
On rencontre ici une quantité infinie de dessins et de styles.
Le développement de la région du pacifique attira d'autres émigrants dans les grandes prairies de l'Ouest où ils vécurent l'âge d'or grâce à l'apparition du cheval.
Le cheval leur accordât la liberté de mouvement, une force militaire et le support économique sur lesquels pouvait être basé un développement culturel.
La combinaison d'un talent naturel et la disponibilité d'objets commerciaux facilitèrent l'exécution de vêtements pleins d'attraits: robes, chemises, mocassins, jambières, gilets, ceintures, cravates, sacs...
La couleur n'a plus aucun mystère pour l'Indien de la prairie.
Ses vêtements en daim sont peints, les motifs en perles combinés avec les soies teintées offrent un fort contraste. Ils sont souvent agrémentés de franges faites avec des soies de porc-épic, de poils de cerfs, de grelots en cuivre, de rubans.
L'introduction de soies et de satins chatoyants donna aux ouvrières indiennes la possibilité de créer un grand nombre de nouvelles techniques décoratives.
Plus à l'Est, c'est aussi la forêt qui fournit aux Indiens le matériel nécessaire à la plupart de leurs oeuvres. C'est de bois que se servirent les Iroquois afin de créer un groupe important de masques représentant des esprits mythologiques.
La célèbre massue en forme de balle tête, si familière aux anciens voyageurs de l'Est, est un véritable chef-d'oeuvre d'une forme et d'une harmonie remarquables.
Un contraste de couleurs était obtenu par l'incrustation de perles et de morceaux de coquillages.
Leurs ouvrages en maroquinerie font l'objet d'une grande recherche.
Les Indiens sont les seuls au monde à employer des piquants de porc-épic et des tuyaux de plumes afin d'obtenir des dessins à motifs très précis.
Souvent combinés avec des coquillages ou plus tard des perles venant du commerce, ils donnaient aux costumes et aux outils de l'Indien de la prairie et des pays forestiers des coloris extraordinaires.
Les voyageurs qui traversaient l'Amérique du Nord furent éblouis par la beauté de ces costumes. Malheureusement, par l'irrespect de leur culture et de leur art, ce qui survécut est minime. Il nous reste, hélas! qu'une faible lueur d'une époque aujourd'hui complètement disparue.
Un autre matériel utilisé à des fins décoratives est l'écorce d'orme. Elle était employé pour la fabrication de récipients, en raclant la surface afin d'obtenir un contraste avec la couche inférieure.
La partie Sud-Ouest des Etats-Unis, en particulier l'Arizona et le Nouveau Mexique, est le seul domaine en Amérique du Nord où les arts ethniques possèdent encore une force "vibrante". Ici, presque tout art indigène connu pour avoir été d'usage autrefois est encore pratiqué.
Autrefois, pour tisser, on employait le coton du pays; l'introduction du mouton rendit la fabrication de textiles de laine possible. Ce sont les Navajos qui ont obtenu les plus grands résultats dans cet art: couleur, dessin et variété du tissage.
Leurs textiles s'étendent de l'épais et lourd tapis jusqu'aux couvertures aux filages et tissage serrés, d'une étonnante finesse.
Les Navajos sont excellents aussi dans le travail de l'argent. Cet art, dont ils apprirent les secrets vers le milieu du XIXe siècle en observant les métallurgistes mexicains, les a rendus célèbres dans le monde entier, et il constitue leur principal corps de métier et leur plus grande source de revenus.
A notre époque, la vannerie est surtout pratiquée par les Hopis, les Apaches et les Pimas.
C'est dans le domaine de la céramique que furent crées et que demeurent les oeuvres les plus remarquables. Le décor possède une certaine ressemblance avec l'appliqué, technique également employée pour la décoration des poupées Katchinas, si connues et si appréciées par les collectionneurs du monde entier.
Tous les arts du Sud-Ouest offrent une richesse de mouvement, de vie et de couleur, exprimée d'une façon absolument individuelle, et ils ont pour la plupart une longue tradition qui remonte généralement jusqu'à la préhistoire.
Plus récemment s'est développée l'école contemporaine de l'aquarelle. Mais dans le Sud-Ouest, la coutume de peindre en couleurs mates sur une surface d'argile remonte à des temps préhistoriques.
" Pour nous l'art est sacré. Nous respectons les objets que nous faisons. Nous ne les faisons pas pour les vendre. C'est la même chose pour nos statuettes Katchinas, elles sont destinées à éduquer nos enfants.
Grâce à elles, ils peuvent comprendre notre religion. "Les Blancs nous ont transformés dans notre art. Il est devenu décoratif. Nous ne savons faire que ce qu'on attend de vous. "
La paroi des pots en argile est façonnée uniquement à la main ( par plaques ou boudins assemblés ). Lorsque le vase est sec. Le potier gratte la surface puis applique l'engobe fait d'un mélange d'argile et d'eau pour donner la couleur et enfin ponce avec un silex.
Les motifs traditionnels sont peints à l'aide d'un pinceau en fibre de yucca.
Chaque tribu a sa couleur.
Quand le vase est achevé, il est cuit dans un four constitué d'un tas de bouses de vache et de mouton. Tout est recouvert de bouses. Le feu est allumé le matin quand le vent est faible pour que les flammes ne soient pas trop fortes.
La cuisson dure seulement une heure et demie.
Quand il ne reste que des cendres, elles sont écartées et le vase dégagé refroidit.
Il servira probablement à transporter du maïs, de la farine, de l'eau.
Le Merle
représente l'appel intérieur, celui qui nous engage à suivre un chemin spirituel. Il nous indique les voies à suivre pour en apprendre davantage sur les potentiels et les motivations cachés en nous.
La Biche
apporte la Douceur et la Grâce du principe féminin. Elle nous invite à dépasser l'élément matériel et superficiel de la vie et à discerner le coeur des choses et les causes plutôt que les effets.
Le Cerf
signifie la Fierté, l'Indépendance. Il nous apporte la grâce, la majesté et l'intégrité ; il peut nous aider à renforcer notre sentiment de dignité et d'assurance.
L'Ours
symbolise la Force primordiale, la Souveraineté. Il nous relie à notre instinct, qui nous aide à découvrir notre puissance en associant force et intuition.
Le Renard
représente la Diplomatie, la Ruse. Grâce à lui, vous saurez à quel moment sortir au grand jour et vous faire entendre, et à quel moment vous taire et garder vos idées secrètes.
Le Sanglier
développe l'Esprit guerrier, l'Idée directrice. Il nous appelle dans la forêt pour nous révéler un secret sur nous-mêmes et le monde. Il symbolise la vie sauvage et la force indomptable présente en chacun de nous. Sa force primitive nous rend apte au commandement.
Le Faucon
apporte la Noblesse, la Purification. Il permet de voir notre vie sous son véritable aspect, de nous libérer des fardeaux inutiles et de renouer avec nos racines ancestrales. Lorsque l'on sait d'où l'on vient et où l'on va, l'inspiration et l'enthousiasme remplissent notre vie.
Le Chien
signifie les Conseils, la Loyauté. Il nous guide et nous protège tout au long de cette vie. Il apporte l'aide nécessaire pour défendre nos valeurs et les choses qui nous sont sacrées.
La Chouette
représente le Détachement, le Changement. Elle nous enseigne la sagesse de transformer nos points faibles en points forts.
Le Chat
signifie la Surveillance, la Sensualité. Il nous permet d'observer une situation avec calme et sans idée préconçue avant de prendre une décision. Il nous rappelle que nous avons le droit de choisir à quel moment et de quelle manière résoudre nos problèmes. Il fait preuve d'une très grande sensualité, et prouve par là que la conscience et la sensibilité sont les facettes d'une même réalité.
La Grue
apporte la Connaissance secrète, la Longévité. Elle peut rester des heures à observer les profondeurs de l'eau, jusqu'au moment où elle pique sa proie. Elle sait aussi se concentrer sans se laisser distraire, ce qui la rend apte à nous guider dans nos voyages d'exploration intérieure.
La Grenouille
symbolise la Sensibilité, la Beauté. Elle apporte la guérison et le bonheur, chantant et bondissant pour nous conduire à la source sacrée qui abreuve et régénère. Elle nous aidera à sentir avec tout notre être la présence des autres, les sons et les voies de guérison, à chercher la beauté et la magie que cachent les apparences.
Le Corbeau
offre la Guérison, l'Initiation. Il est le signe que quelque chose meurt en donnant naissance à quelque chose de nouveau. Grâce à lui, nous pouvons atteindre une guérison profonde en pratiquant "la réconciliation des contraires" pour résoudre les conflits enfouis dans notre inconscient ou issus de notre passé.
Le Cygne
apporte les qualités de l'Ame : l'amour, la profondeur, la grâce et la beauté. C'est l'oiseau du seuil, celui qui sépare notre monde de l'Au-delà. Il représente notre capacité à voyager de l'un à l'autre.
Le Loup
symbolise l'Intuition, l'Apprentissage. Il apporte un profond sentiment de fidélité, de force intérieure et d'intuition. Il montre la voie des apprentissages. Apprenez à connaître votre moi le plus profond et vous bénéficierez toujours de courage et d'une présence spirituelle, même dans l'obscurité la plus complète.
Le Serpent
représente la Transformation, l'Energie vitale. Il symbolise nos morts et nos renaissances successives, ainsi que l'énergie sexuelle. Avec lui, votre vie sera empreinte de grâce et de magie.
L'Aigle
signifie l'Intelligence, le Courage. Il aide à prendre du recul pour analyser notre vie. Il offre l'objectivité et la clarté d'esprit nécessaires aux prises de décisions et à la recherche des priorités.
La Truie
développe la Générosité, la Découverte. Les nombreuses portées de la Truie symbolisent l'abondance et la fertilité. Elle rappelle que la vie est généreuse, donnant à tous et régénérant constamment les choses et les êtres, et qu'il nous faut apprécier les beautés et les plaisirs de la vie.
Le Taureau
relie à la Richesse, les Bienfaits. Il représente la fertilité, la puissance, l'abondance et la prospérité, et aide à persévérer pour atteindre notre but si les circonstances s'acharnent contre nous. Il nous donne l'énergie nécessaire pour surmonter physiquement ou moralement les problèmes qui s'accumulent.
L'Oie
appelle à la Vigilance, la Puissance créatrice. Très attachée à sa famille, à son environnement stable, mais capable aussi de voler à une altitude extraordinaire d'un continent à l'autre, l'Oie montre qu'il est possible d'associer les aspirations matérielles, et spirituelles dans nos vies quotidiennes.
Le Bélier
signifie la Percée, la Réussite. Il donne la possibilité d'une percée, l'énergie permettant de pénétrer, de surmonter et de réussir. Il représente aussi l'enracinement, le lien, l'équilibre. Il nous aidera à trouver en nous la force de réussir, sans que le succès nous "fasse tourner la tête" ; il sait rester accroché au sol et nous rappeler aux réalités quotidiennes.
Le Lièvre
symbolise la Renaissance, l'Equilibre. C'est l'un des animaux qui se métamorphose le plus aisément. Il représente l'intuition, et apporte l'exaltation qui accompagne la renaissance et une grande fécondité. Il aide à surmonter les périodes de changement et à suivre les orientations de notre intuition.
Le Saumon
développe la Sagesse, le Rajeunissement. Il nous montre que pour trouver la sagesse, nous devons faire le bilan de notre vie et retourner consciemment vers nos origines, notre enfance et peut-être au-delà. Il nous rajeunira et nous donnera l'inspiration à condition que nos comportements ne fassent pas obstacle à ses dons. Il nous engage à rester ouverts et innocents, en abandonnant toute attitude d'entêtement.
L'Abeille
représente la Communauté, la Fête. Elle nous invite à célébrer les événements heureux, ou tout simplement l'existence mystérieuse et merveilleuse de la vie. Elle nous murmure qu'une vie harmonieuse en communauté existe.
La Loutre
appelle à la Joie, la Serviabilité. Elle nous invite à redevenir enfant, nous amuser et accepter le flot de la vie et des expériences. Avec elle, vous pouvez prendre le temps de vous reposer et d'oublier vos soucis quotidiens.
La vache
relie à la Nourriture, à la Mère. Elle nous révèle la générosité, la force nourricière et régénératrice qui nous entoure. On la retrouve partout : chez nos amis, nos enfants, dans nos repas, nos rêves et dans la nature.
Le Cheval
signifie la Terre, le Voyage. Il apporte l'énergie et la vitesse, et règne sur le cycle complet de l'existence : la naissance, la mort, la vie dans l'au-delà et la renaissance.
Le Roitelet
représente l'Humilité, l'Ingéniosité. Il nous indique que la beauté habite les petites choses et que la réalisation de soi ne passe pas par les signes extérieurs de richesse, ni les démonstrations de force, mais par l'humilité, la gentillesse et la subtilité. Utilisée avec humour et assortie de bonnes intentions, l'ingéniosité est un bon moyen d'accomplir de grandes choses. Elle permet d'économiser ses efforts en employant rationnellement et honnêtement les résultats obtenus par d'autres.
Le Dragon de l'Eau
symbolise la Passion, la Profondeur. Il apporte à la surface tout ce qui se cache en dessous. Certains souvenirs et désirs, oubliés ou réprimés depuis très longtemps dans l'inconscient, peuvent sembler porteurs d'une force négative et destructive. Si l'on accepte d'en tenir compte, ils serviront à avancer sur le chemin spirituel et à garder l'équilibre.
Le Dragon de la Terre
apporte le Pouvoir, la Richesse. Il nous confronte à nos propres potentiels. Il nous apprend à utiliser nos talents et ressources, et nous montre les secrets de notre coeur. Nous décèlerons alors plus facilement la force et la beauté qui se cachent dans le coeur des autres.
Le Dragon de l'Air
développe l'Inspiration, la Vitalité. La rencontre entre la psyché, l'intellect et de Dragon de l'Air peut frapper comme la foudre. On doit la préparer avec soin et l'attendre avec respect. Il donne à notre esprit la perspicacité et la clarté, se manifestant parfois dans nos pensées et notre imagination comme une soudaine illumination.
Le Dragon du Feu
signifie la Transformation, la Maîtrise. Il apporte la vitalité, l'enthousiasme, le courage et l'énergie qui permettent d'affronter et de surmonter les obstacles et les problèmes de la vie quotidienne. Sa puissance aide à maîtriser le commandement et la connaissance. Il alimente avec soin le feu intérieur, aide à le canaliser et à l'utiliser avec précision pour accomplir les tâches et objectifs fixés.
Le Phoque
représente l'Amour, le Dilemme. C'est l'appel de la mer, des profondeurs, de l'inconscient. Nous craignons cet appel car nous craignons de nous noyer dans les remous de nos sentiments. Acceptez de suivre votre inconscient, votre féminité, vos rêves et vos désirs. Ils transformeront votre vie, l'apaiseront et la rempliront d'amour.