Braveheart ou Cœur vaillant au Québec (Braveheart) est un film américain produit, réalisé et interprété par Mel Gibson, sorti en 1995.
Il raconte de manière romancée la vie de William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise, qui à la fin du xiiie siècle, affronta, à la tête des clans écossais unis, les troupes du roi Édouard Ier d'Angleterre qui tentait d'envahir l'Écosse. Le film a remporté cinq oscars à la 68e cérémonie, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Cependant, le film contient de nombreuses erreurs historiques, principalement liées au fait que le film est inspiré d'un poème épique du xve siècle lui-même critiqué pour sa partialité historique : The Wallace.
Résumé
À la fin du xiiie siècle (1280), Édouard Ier d'Angleterre, surnommé Longshanks (« aux longues jambes ») mais aussi The Hammer of Scots par les Anglais, occupe une bonne partie du Sud de l'Écosse. Son oppression conduit à la mort du père et du frère du jeune William Wallace. Des années plus tard, après que Wallace a été élevé à l'étranger par son oncle, les Écossais continuent de vivre sous les lois cruelles d'Édouard Ier. Wallace revient dans son village natal avec l'intention de vivre comme paysan et d'éviter de s'impliquer dans les troubles qui agitent le pays. Il retrouve son amie et amour d'enfance, Murron MacClannough, à laquelle il montre le chardon, soigneusement préservé, qu'elle lui avait donné quand ils étaient enfants. Les deux jeunes gens se marient en secret afin d'éviter le décret du noctis primae (droit de la « première nuit ») que le roi a énoncé. Plus tard, quand un soldat anglais brutalise Murron et tente de la violer, Wallace vole à son secours. Il l'aide à monter à cheval pour qu'elle s'échappe pendant qu'il retient les soldats. Mais elle est finalement capturée et le shérif lui coupe la gorge en public, en proclamant : « une attaque contre les soldats du roi est pareille à une attaque contre le roi lui-même ». En représailles, Wallace, bientôt rejoint par les villageois, massacre la garnison anglaise et tranche la gorge du shérif à l'endroit même où celui-ci a tué Murron, et avec le même poignard. Ainsi débute la quête de Wallace pour l'indépendance de l'Écosse.
Quand Édouard Ier apprend la nouvelle de la rébellion de Wallace, il charge son fils, le premier prince de Galles de l'Histoire, également prénommé Édouard, d'y mettre fin. Le prince Édouard est marié à Isabelle de France mais la délaisse car il est homosexuel. Pendant ce temps, Wallace et ses troupes multiplient les coups d'éclat et de nouvelles forces se joignent à lui au fur et à mesure que sa renommée grandit. Wallace inflige une cuisante défaite à l'armée anglaise envoyée contre lui lors de la bataille de Stirling. Il met ensuite à sac la cité d'York. Wallace cherche également à obtenir le soutien de Robert Bruce, solide prétendant au trône d'Écosse, mais celui-ci, malgré son admiration pour Wallace, est très influencé par son père, lépreux, qui le presse de soutenir Wallace officiellement tout en restant secrètement proche des Anglais.
Devant l'ampleur que prend la rébellion, Édouard Ier envoie la princesse Isabelle négocier la paix avec Wallace. Celui-ci refuse l'or, les titres et les terres qui lui sont offerts en échange de sa soumission et fait forte impression sur Isabelle, qui s'attendait à rencontrer un barbare assoiffé de sang et non un homme cultivé. Plus tard, apprenant qu'Édouard Ier prépare une attaque surprise contre Wallace, Isabelle envoie sa servante le prévenir du danger. Wallace tente d'unir les nobles écossais contre les Anglais mais, sur le champ de bataille de Falkirk, il est trahi par les nobles Lochlan et Mornay. Les Écossais sont vaincus et Wallace découvre que Robert Bruce était dans l'état-major anglais. Il refuse néanmoins de le tuer et Bruce, saisi de remords, lui permet d'échapper à la capture. Wallace tue ensuite Lochlan et Mornay en représailles et mène désormais une guérilla contre les Anglais. Édouard Ier fait tendre une embuscade à Wallace par ses tueurs, mais prévenu à nouveau par Isabelle, il déjoue le piège et fait brûler vifs les tueurs anglais. Il retrouve Isabelle qui tombe sous son charme et couche avec lui, découvrant l'amour que son époux Édouard ne lui a pas donné.
Robert Bruce est désormais désireux de joindre ses forces à celles de Wallace mais, lors d'une rencontre organisée entre eux deux, le père de Bruce et d'autres nobles écossais les trahissent. Wallace est capturé et livré aux Anglais alors que Bruce renie son père. Wallace est emmené à Londres et condamné à mort pour haute trahison, tandis qu'Édouard Ier est désormais gravement malade et proche de la fin. Isabelle, venue voir Wallace en prison, lui offre de s'empoisonner pour échapper à la torture mais il refuse. Isabelle apprend au roi, désormais incapable de parler, que l'enfant qu'elle attend, a priori le futur Édouard III d'Angleterre, est de Wallace, et lui promet de mettre un terme à sa lignée. Wallace subit publiquement une terrible torture mais refuse d'implorer la grâce du roi. Au lieu de crier « Pitié » pour que cessent ses tourments, il hurle « Liberté », ce qu'entend le roi d'Angleterre, et les deux personnages meurent en même temps, Wallace décapité à la hache et le roi sur son lit.
Des années plus tard, Robert Bruce refuse de se soumettre à une armée anglaise et, invoquant la mémoire de Wallace, mène les Écossais à une écrasante victoire en 1314 à la bataille de Bannockburn face à Édouard II d'Angleterre, assurant l'indépendance définitive de l'Écosse.
Fiche technique
Titre original et français : Braveheart
Titre québécois : Cœur vaillant
Réalisation : Mel Gibson
Scénario : Randall Wallace
Musique : James Horner
Photographie : John Toll
Montage : Steven Rosenblum
Décors : Thomas E. Sanders
Costumes : Charles Knode
Maquillage : Peter Frampton (en)
Son : Andy Nelson
Générique : Kyle Cooper
Sociétés de production : Icon Productions (Mel Gibson et Bruce Davey), The Ladd Company (Alan Ladd Jr.) et B.H. Finance C.V. (Stephen McEveety)
Sociétés de distribution : 20th Century Fox et Paramount Pictures
Budget : 72 000 000 $
Pays d'origine : États-Unis
Langues originales : essentiellement en anglais, partiellement en français, gaélique écossais et latin
Format : couleurs - 2,35:1 - 35 mm - DTS - Dolby Digital
Genre : historique
Durée :
178 minutes (métrage : 4 750 m)
225 minutes (version longue)
Dates de sortie :
États-Unis : 18 mai 1995 (Festival de Seattle), 19 mai 1995 (première à Los Angeles), 24 mai 1995 (sortie nationale)
France : 4 octobre 1995
(fr) Mention CNC : tous publics (visa d'exploitation no 88091 délivré le 8 septembre 1995)
Film déconseillé aux moins de 12 ans à la télévision (CSA), déconseillé aux moins de 10 ans sur Club RTL (Belgique) et RTL9 (Luxembourg).
Film classé Accord Parental sur les premières éditions DVD.
Distribution
Mel Gibson (VF : Jacques Frantz ; VQ : Hubert Gagnon) : William Wallace
Sophie Marceau (VF : elle-même ; VQ : Violette Chauveau) : Isabelle de France
Patrick McGoohan (VF : Bernard Dhéran ; VQ : Vincent Davy) : Édouard Ier d'Angleterre
Angus Macfadyen (VF : Bernard Lanneau ; VQ : Luis de Cespedes) : Robert le Bruce
Brendan Gleeson (VF : Marc Alfos ; VQ : Benoît Rousseau) : Hamish Campbell
Peter Hanly (VF : Denis Laustriat ; VQ : Jacques Lavallée) : Prince Édouard
Catherine McCormack (VF : Rafaèle Moutier ; VQ : Geneviève De Rocray) : Murron MacClannough
Brian Cox (VF : Benoît Allemane ; VQ : François L'Écuyer) : Argyle Wallace
Sean Lawlor (VF : Michel Fortin ; VQ : Jean-Luc Montminy) : Malcolm Wallace
David O'Hara (VF : Dominique Collignon-Maurin ; VQ : Pierre Auger) : Stephen l'Irlandais
James Cosmo (VF : Michel Vocoret ; VQ : Claude Préfontaine) : Campbell
Ian Bannen (VF : André Falcon ; VQ : François Cartier) : le père lépreux de Robert le Bruce
Tommy Flanagan (VQ : Gilbert Lachance) : Morrison
John Kavanagh (VF : Jean-Claude Balard ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : Craig
Alun Armstrong (VF : Michel Barbey ; VQ : Ronald France) : Mornay
Tam White (en) (VF : Benoît Allemane ; VQ : Edgar Fruitier) : MacGregor
John Murtagh (VF : Michel Ruhl ; VQ : Alain Clavier) : Lochlan
Sean McGinley (en) (VF : Georges Berthomieu ; VQ : Mario Desmarais) : MacClannough
Rupert Vansittart : lord Bottoms
James Robinson (VF : Donald Reignoux) : William Wallace jeune
Mhairi Calvey : Murron MacClannough jeune
Gerard McSorley (VF : Bernard Woringer ; VQ : Jean Brousseau) : Cheltham
Peter Mullan : vétéran
Conception et production
Genèse et développement
Le scénario de Braveheart se base principalement sur The Actes and Deidis of the Illustre and Vallyeant Campioun Schir William Wallace, un poème épique de Harry l'Aveugle, auteur du xve siècle. Face aux critiques, le scénariste Randall Wallace s'est défendu ainsi : « Est-ce que Blind Harry a raison ? Je ne sais pas. Je sais que cela parlait à mon cœur et c'est ce qui m'importait
Icon Productions, la société de production de Mel Gibson, a des difficultés à trouver des investisseurs, même en mettant en avant Mel Gibson comme tête d'affiche du film. Warner Bros. est prêt à apporter des fonds au projet si Mel Gibson accepte de signer pour un nouvel épisode de L'Arme fatale, ce que refuse l'acteur. Paramount Pictures est d'accord pour distribuer le film aux États-Unis et au Canada, à condition que la 20th Century Fox se porte comme partenaire pour les droits internationaux. Le projet de Braveheart prend tellement de temps à Mel Gibson que Luc Besson finit par abandonner l'idée de lui donner le rôle principal du Cinquième Élément, malgré l'accord de l'acteur pour tourner dans ce film. Entretemps, Mel Gibson a fait appel à Terry Gilliam pour diriger Braveheart, mais ce dernier a décliné la proposition et il a donc décidé de le réaliser lui-même.
Tournage
Durant le tournage, l'équipe passe six semaines en Écosse alors que les principales scènes de bataille sont tournées en Irlande, avec la participation de membres de la réserve de l'armée irlandaise, auxquels il a été accordé exceptionnellement le droit de se faire pousser la barbe. Pour minorer les coûts, Mel Gibson utilise les mêmes figurants pour jouer les soldats des deux camps. Le nombre de figurants monte jusqu'à 1 600 pour certaines scènes. Mel Gibson a par la suite adouci les scènes de bataille pour éviter que le film soit classé NC-17 par la MPAA.
Les séquences d'intérieur furent filmées dans les studios Ardmore, et de nombreuses scènes ont été tournées au château du Roi Jean à Limerick, qui fut déjà utilisé pour des scènes de Au-delà de la gloire de Samuel Fuller. Les scènes concernant le quartier général de Wallace sont elles tournées au glen Nevis. La ville fortifiée d'York est en fait le château de Trim, dans le comté de Meath en Irlande
Mel Gibson a dit s'être inspiré des grandes épopées cinématographiques qu'il aimait dans son enfance, comme Spartacus de Stanley Kubrick ou Les Grands Espaces de William Wyler. Dans le making-of du DVD, il raconte qu'il a beaucoup appris de George Miller et Peter Weir, deux réalisateurs qui l'ont dirigé au début de sa carrière. L'atmosphère celtique du film est en partie expliquée par les origines irlandaises de Mel Gibson.
Musique
La musique originale de Braveheart est composée et dirigée par James Horner, et interprétée par l'Orchestre symphonique de Londres. La bande originale est éditée en 1995 par le label Decca, puis un autre album, intitulé More Music from Braveheart et édité en 1997, également par Decca, proposait d'autres extraits et comportait des dialogues du film.
Accueil
Accueil critique
Braveheart recueille 77 % de critiques positives, avec une note moyenne de 7,1/10 et sur la base de 77 critiques collectées, sur le site internet Rotten Tomatoes. Il obtient un score de 68/100, sur la base de 20 critiques, sur Metacritic. En 2008, le magazine Empire l'a classé à la 320e place dans sa liste des 500 meilleurs films de tous les temps.
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 2,6⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 5 titres de presse
Box-office
Braveheart a rapporté au total 210 409 945 $ au box-office mondial (dont 75 609 945 $ aux États-Unis), se classant ainsi au treizième rang des plus grands succès cinématographiques de 1995. En France, il a réalisé 1 231 534 entrées. Il est actuellement le 696e plus grand succès de l'histoire du cinéma et le 12e plus grand succès mondial de l'année 1995
Controverses
Braveheart a créé la polémique à cause de son caractère extrêmement violent. Mel Gibson a eu des démêlés avec des organismes de protection des animaux qui ont cru que les chevaux utilisés dans les violentes scènes de combat étaient réels, alors qu'ils étaient en réalité faux.
Le film fut également pointé du doigt pour ses invraisemblances historiques :
La véritable bataille de Stirling a pour élément principal un pont. Ce pont n'apparaît pas dans le film. La bataille telle qu'elle apparaît présente plus de ressemblances avec celle de Bannockburn, citée à la fin du film.
William Wallace n'a jamais rencontré Isabelle. En 1305, année de la mort de Wallace, elle n'était pas encore mariée à Édouard II d'Angleterre (les noces n'ont lieu que trois ans plus tard) et elle n'était âgée que de 13 ans.
Aucun Écossais ne portait de kilt à l'époque, en effet c'est un vêtement plus tardif, datant du xvie siècle.
La révolte des Écossais aurait, d’après le film, débuté à la suite de la pratique du droit de cuissage par les seigneurs anglais. Dans la piste audio des commentaires du film, Mel Gibson dit qu'il a inventé cette pratique qu'il a dénommée : prima nocte. En réalité, il n'existe aucune preuve que cette pratique ait existé au Moyen Âge.
Enfin, le film a été qualifié d'anglophobe
Version Longue
Une version longue a été réalisée avec une scène principalement allongée de la torture de William Wallace, censée représenter la sentence médiévale hanged, drawn and quartered et montrer toutes les tortures que cet homme avait endurées.
Distinctions
Le 25 mars 1996, Braveheart a remporté cinq oscars sur dix nominations. Parmi les autres récompenses obtenues par le film, les plus importantes sont trois BAFTA Awards et un Golden Globe.
Autour du film
Braveheart a suscité un intérêt considérable pour l'Écosse et l'histoire écossaise, non seulement à travers le monde, mais aussi en Écosse elle-même. Les fans viennent de partout dans le monde pour voir les endroits en Écosse, où William Wallace s'est battu pour la liberté écossaise, et aussi pour voir les lieux de tournage en Écosse et en Irlande. Une convention Braveheart s'est tenue en 1997 à Stirling le jour suivant le vote de la dévolution écossaise et en présence de 200 délégués du monde entier, dont l'auteur Randall Wallace, Wallace Seoras du Clan Wallace, l'historien écossais David Ross et Bláithín FitzGerald d'Irlande qui ont donné des conférences sur divers aspects du film. Plusieurs des acteurs y ont également assisté, dont James Robinson (William jeune), Andrew Weir (Hamish Jeune), Julie Austin (la jeune mariée) et Mhairi Calvey (Murron jeune). Le film est considéré par Lin Anderson (en), auteur de Braveheart: From Hollywood to Holyrood, comme ayant joué un rôle significatif en affectant le paysage politique écossais du milieu vers la fin des années 1990.
Dans le milieu de la musique apparentée au genre punk hardcore ou metalcore, où le public anime un pogo très violent, l'une des phases (souvent amenées par le chanteur du groupe se produisant sur scène) s'appelle le « braveheart » (ou mur de la mort — wall of death — ou encore le war). Il s'agit, dans la fosse, de séparer le public en deux : une partie à gauche de la scène, l'autre à droite, et au moment d'un top départ (souvent donné par le chanteur depuis la scène), les deux parties se ruent l'une sur l'autre avec violence. Cette appellation vient de la scène du film où les deux armées opposées se ruent l'une sur l'autre lors d'une bataille.
« Suite »
En 2019, Angus Macfadyen reprend son rôle de Robert the Bruce dans Robert the Bruce de Richard Gray.
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Joseph Levitc, dit Jerry Lewis, est un humoriste, acteur, producteur et réalisateur de cinéma américain, né le 16 mars 1926 à Newark (New Jersey) et mort le 20 août 2017 à Las Vegas (Nevada).
Biographie
Premières années et duo humoristique avec Dean Martin
Dean Martin et Jerry Lewis en 1955.
Né de parents russes juifs, fils de Daniel Levitch, acteur de spectacles de variétés, il monte sur scène avec eux à l'âge de 5 ans, provoquant l'hilarité du public. Cependant, il est élevé par sa grand-mère et souffre de l'absence de ses parents, continuellement en tournée. À 15 ans, il crée un numéro de pantomime dans lequel il parodie des artistes à la mode, ce qui lui vaut un succès réel mais modeste.
Danny Lewis de son nom d'artiste, Jerry Lewis se fait connaître en formant le duo comique Martin and Lewis avec le chanteur Dean Martin. Ils se démarquent de la majorité des comiques des années 1940 en jouant surtout sur l'interaction entre deux comiques, plutôt que de réciter des sketches planifiés. À la fin des années 1940, ils sont nationalement connus, d'abord pour leurs représentations dans les boîtes de nuit, puis en tant que vedettes de cinéma (Parachutiste malgré lui, Amours, délices et golf, etc.). Ils embrayent sur la production de films pour la télévision et se séparent en 1956.
Succès cinématographique en solo
Jerry Lewis, alors en solo, joue dans le film Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent) en 1957. Il est ensuite tête d'affiche de cinq autres films, avant d'écrire, jouer, produire et réaliser lui-même Le Dingue du palace (The Bellboy) en 1960. Il est le pionnier de la régie vidéo (Video assist), en utilisant une caméra vidéo sur le plateau en même temps qu'il filme, pour pouvoir visualiser immédiatement le résultat. Cette technique devient un standard dans l'industrie.
Il réalise plusieurs autres films, dont Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man) 1961, Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy) 1961 et le fameux Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) 1963. La popularité de Jerry Lewis décline aux États-Unis à partir de la fin des années 1960 mais il conserve une partie de sa renommée à l'étranger, essentiellement en Europe. Alors que sa popularité baisse aux États-Unis, il est particulièrement soutenu en France par les revues Positif et Les Cahiers du cinéma, et le critique Robert Benayoun contribue grandement à éclairer l'importance de ses films.
Mauvaise chute et déclin
En mars 1965, à la suite d'une cascade ratée dans un gag où il tomba sur le dos sur un câble métallique, il se blesse deux vertèbres. Il reste paralysé pendant une journée (27 heures exactement). Pour contenir la douleur chronique, il prend des antalgiques pendant des dizaines d'années. Il pense, un moment, au suicide, puis il découvre en 2002 la neurostimulation. Il vivait alors avec des électrodes implantées dans la colonne vertébrale et un dispositif type pacemaker placé dans l'abdomen.
En 1966, il organise le Labor Day Telethon For The Muscular Dystrophy Association, œuvre de charité à laquelle il était déjà publiquement associé depuis dix ans.
Il ouvre une chaîne de 2 400 salles de cinéma mais ses affaires, autrefois florissantes, fluctuent. En 1972, il joue et réalise The Day the Clown Cried, une comédie dont l'action se déroule dans un camp de concentration nazi. À cause d'un imbroglio juridique, le film ne sort pas en salles et partage les quelques personnes à l'avoir visionné. Cet échec le terrasse.
Retour au premier plan
Après huit ans d'absence cinématographique, Jerry Lewis revient au début des années 1980 dans Au boulot... Jerry ! (Hardly Working), qu'il joue et réalise. Il enchaîne, en 1983, avec un rôle à contre-emploi dans La Valse des pantins (The King of Comedy) de Martin Scorsese, qui est applaudi par la critique.
En 1984, Jack Lang, ministre de la Culture français, lui remet la Légion d'honneur. En 2006, le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres l'élève au rang de commandeur du même ordre.
En 1984, il joue dans deux nanars français, Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir et Retenez-moi... ou je fais un malheur !, à la condition qu'ils ne soient pas diffusés aux États-Unis.
Le 6 décembre 1987, il présente le 1er Téléthon en France, diffusé sur Antenne 2.
En janvier 1993, on le retrouve dans le long-métrage d'Emir Kusturica Arizona Dream, aux côtés de Johnny Depp, Faye Dunaway et Vincent Gallo.
Dernières années
En 2006, il interprète le rôle-titre d'un épisode de la série télévisée américaine New York, unité spéciale (Law & Order Special Victims Unit) (saison 8, épisode 4, « Uncle »).
En 2008, Jerry Lewis travaille avec Drake Bell dans le film d'animation The Nutty Professor. En mai 2011, Jerry Lewis annonce qu'il présentera son dernier Téléthon contre la dystrophie musculaire, l'acteur étant affaibli par d'importants problèmes de santé, notamment une fibrose pulmonaire.
En 2009, il reçoit un Oscar d'honneur.
L'avant-dernier film où Jerry Lewis apparaît en tant qu'acteur, Max Rose (sorti en 2013), est un drame écrit et réalisé par Daniel Noah, produit par Lawrence Inglee (en). Lewis y joue le rôle d'un vieil homme qui retrouve goût à la vie malgré la disparition de sa femme. Le film est sélectionné au festival de Cannes 2013.
Dans son dernier film, Le Casse (The Trust), tourné à l'âge de 90 ans, sorti en 2016, il joue le père vieillissant de Nicolas Cage.
Mort
Il meurt le 20 août 2017, à l'âge de 91 ans, d'une maladie cardiovasculaire à Las Vegas.
Vie privée
Première épouse : Patti Palmer (née Esther Calonico), une chanteuse du groupe The Ted Fio Rito Orchestra ; ils se marient le 3 octobre 1944 et divorcent en septembre 1980. Ils ont eu six enfants : Gary Lewis (né le 30 juin 1945, il fait partie du groupe Gary Lewis and the Playboys), Ronald Lewis (adopté en juin 1950), Scott Lewis (né en février 1956), Christopher Lewis (né en octobre 1957), Anthony Lewis (né en octobre 1959), Joseph Lewis (né en janvier 1964, mort d'une surdose de stupéfiants en 2009).
Seconde épouse : SanDee Pitnick, une actrice ; ils se marient le 13 février 1983. Ils ont eu un enfant, Danielle Sarah Lewis (adoptée en mars 1992).
Il a sept petits-enfants et une arrière-petite-fille.
Politique
Jerry Lewis s'est défendu de vouloir donner à ses films une dimension politique, même si les critiques français saluent sa critique du consumérisme et de l'American way of life. Il a affirmé que les deux pires catastrophes des dernières décennies avaient été l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et l'élection de Richard Nixon.
Le 29 août 1970, il organise avec Frank Sinatra à Richmond, dans l'Indiana, un concert en soutien à la famille de Dan Mitrione, agent du FBI exécuté par les Tupamaros qui avait mis en oeuvre pour la dictature uruguayenne une procédure de torture systématique et est alors présenté aux États Unis comme un héros de l'anticommunisme. En 2017, il déclare que « Trump ferait un bon président car c'est un bon showman »
Hommage
1984 : Officier de la Légion d'honneur
2006 : Commandeur de la Légion d'honneur
(11548) Jerrylewis, astéroïde.
Filmographie
Comme acteur
1949 : How to Smuggle a Hernia Across the Border (court métrage)
1949 : Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) : Seymour
1950 : Irma à Hollywood (My Friend Irma Goes West) : Seymour
1950 : Le Soldat récalcitrant (At War with the Army) : Première classe Alvin Korwin
1951 : Bon sang ne peut mentir (That's My Boy) : Junior Jackson
1952 : La Polka des marins (Sailor Beware) : Melvin Jones
1952 : Parachutiste malgré lui (Jumping Jacks) : Hap Smith
1952 : En route vers Bali (Road to Bali) : Femme dans le rêve de Lala (non crédité au générique)
1952 : Le Cabotin et son compère (The Stooge) : Theodore Ted Rogers
1953 : Fais-moi peur (Scared Stiff) : Myron Mertz
1953 : Amour, Délices et Golf (The Caddy) : Harvey Miller, Jr.
1953 : Un galop du diable (Money from Home) : Virgil Yokum
1954 : C'est pas une vie, Jerry (Living It Up) : Homer Flagg
1954 : Le clown est roi (Three ring circus) : Jerome F. Jerry Hotchkiss
1955 : Un pitre au pensionnat (You're Never Too Young) : Wilbur Hoolick
1955 : Artistes et Modèles (Artists and Models) : Eugene Fullstack
1956 : Le Trouillard du far west (Pardners) : Wade Kingsley Jr. / Wade Kingsley Sr.
1956 : Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust) : Malcolm Smith
1957 : Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent) : Sidney L. Pythias
1957 : P'tite tête de troufion (The Sad Sack) : Meredith C. Bixby
1958 : Trois bébés sur les bras (Rock-a-Bye Baby) : Clayton Poole
1958 : Le Kid en kimono (The Geisha Boy) : Gilbert Wooley
1959 : Tiens bon la barre matelot (Don't Give Up the Ship) : John Paul Steckler I / John Paul Steckler IV / John Paul Steckler VII
1959 : Li'l Abner : Itchy McRabbit (brève apparition)
1960 : Mince de planète (Visit to a Small Planet) : Kreton
1960 : Raymie : Chanteur du générique
1960 : Le Dingue du Palace (The Bellboy) : Stanley / Lui-même
1960 : Cendrillon aux grands pieds (Cinderfella) : Cinderfella
1961 : Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man) : Herbert H. Heebert / Mama Heebert
1961 : Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy) : Morty S. Tashman
1962 : L'Increvable Jerry (It'$ Only Money) : Lester March
1963 : Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) : Professeur Julius Kelp / Buddy Love / Baby Kelp
1963 : Un chef de rayon explosif (Who's Minding the Store?) : Norman Phiffier
1964 : Jerry souffre-douleur (The Patsy) : Stanley Belt / Chanteurs du trio
1964 : Jerry chez les cinoques (The Disorderly Orderly) : Jerome Littlefield
1965 : Les Tontons farceurs (The Family Jewels) : Willard Woodward / James Peyton / Everett Peyton / Julius Peyton / Capitaine Eddie Peyton / Skylock Peyton / « Bugs » Peyton
1965 : Ligne rouge 7000 (Red Line 7000) : Le chauffeur (brève apparition)
1965 : Boeing Boeing : Robert Reed
1966 : Trois sur un sofa (Three on a Couch) : Christopher Pride / Warren / Ringo / Rutherford / Heather
1966 : Batman (épisode le Rat de bibliothèque) : Lui-même
1966 : Tiens bon la rampe, Jerry (Way... Way Out) : Pete Mattemore
1966 : Un monde fou, fou, fou, fou (It's a Mad Mad Mad Mad World) (brève apparition)
1967 : Te casse pas la tête Jerry (Don't Raise the Bridge, Lower the River) : George Lester
1967 : Jerry la grande gueule (The Big Mouth) : Gerald Clamson / Syd Valentine
1968 : Silent Treatment
1969 : Cramponne-toi Jerry (Hook, Line & Sinker) : Peter Ingersoll / Fred Dobbs
1970 : One More Time : Bandleader (voix)
1970 : Ya, ya, mon général ! (Which Way to the Front?) : Brendan Byers III
1972 : The Day the Clown Cried : Helmut Doork
1980 : Rascal Dazzle : Narrateur
1980 : Au boulot... Jerry ! (Hardly Working) : Bo Hooper
1982 : Slapstick (Of Another Kind) (en) : Wilbur Swain / Caleb Swain
1983 : La Valse des pantins (The King of Comedy) : Jerry Langford
1983 : T'es fou Jerry (Smorgasbord ou Cracking Up) : Warren Nefron / DrPerks
1984 : Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir : Clovis Blaireau
1984 : Retenez-moi... ou je fais un malheur ! : Jerry Logan
1987 : Fight for Life (TV) : Dr Bernard Abrams
1988 : Un flic dans la mafia (Wiseguy) (série TV) : Eli Sternberg
1989 : Cookie : Arnold Ross
1990 : Super Force (Super Force) (série TV)
1992 : Mr. Saturday Night : Invité
1993 : Arizona Dream : Leo Sweetie
1995 : Les Drôles de Blackpool (Funny bones) : George Fawkes
1995 : Jerry Lewis Stars Across America (TV) : Présentateur
2007 : New York, unité spéciale (saison 8, épisode 4) : Andrew Munch
2008 : The Nutty Professor (en) (TV) : Professeur Julius Kelp / Buddy Love (voix)
2013 : Max Rose de Daniel Noah : Max Rose
2016 : Le Casse d'Alex et Benjamin Brewer : le père de Stone
Comme réalisateur
1949 : How to Smuggle a Hernia Across the Border
1960 : Le Dingue du Palace (The Bellboy)
1961 : Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man)
1961 : Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy)
1963 : Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor)
1964 : Jerry souffre-douleur (The Patsy)
1965 : Les Tontons farceurs (The Family Jewels)
1966 : Trois sur un sofa (Three on a Couch)
1967 : Jerry la grande gueule (The Big Mouth)
1969 : The Bold Ones: The New Doctors (série TV)
1970 : One More Time
1970 : Ya, ya, mon général ! (Which Way to the Front?)
1972 : The Day the Clown Cried
1980 : Au boulot... Jerry ! (Hardly Working)
1983 : T'es fou Jerry (Smorgasbord ou Cracking Up)
Comme producteur
1957 : Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent)
1958 : Trois bébés sur les bras (Rock-a-Bye Baby)
1958 : Le Kid en kimono (The Geisha Boy)
1960 : Le Dingue du Palace (The Bellboy)
1960 : Cendrillon aux grands pieds (Cinderfella)
1961 : Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man)
1964 : Jerry chez les cinoques (The Disorderly Orderly)
1965 : Les Tontons farceurs (The Family Jewels)
1966 : Trois sur un sofa (Three on a Couch)
1967 : Jerry la grande gueule (The Big Mouth)
1969 : Cramponne-toi Jerry (Hook, Line & Sinker)
1970 : Ya, ya, mon général ! (Which Way to the Front?)
1996 : Le Professeur Foldingue (The Nutty Professor)
2000 : La Famille Foldingue (Nutty Professor II: The Klumps)
Comme scénariste
1949 : How to Smuggle a Hernia Across the Border
1960 : Le Dingue du Palace (The Bellboy)
1961 : Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man)
1961 : Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy)
1963 : Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor)
1964 : Jerry souffre-douleur (The Patsy)
1965 : Les Tontons farceurs (The Family Jewels)
1967 : Jerry la grande gueule (The Big Mouth)
1972 : The Day the Clown Cried
1980 : Au boulot... Jerry ! (Hardly Working)
1983 : T'es fou Jerry (Smorgasbord ou Cracking Up)
Comme compositeur
1961 : Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy)
Voix françaises
Jacques Dynam dans : - La Polka des marins
- Fais-moi peur
- Amour, délices et golf
- Un galop du diable
- C'est pas une vie, Jerry
- Le clown est roi
- Un pitre au pensionnat
- Artistes et Modèles
- Le Trouillard du Far West
- Un vrai cinglé de cinéma
- Le Délinquant involontaire
- Trois Bébés sur les bras
- Tiens bon la barre matelot
- Mince de planète
- Le Dingue du Palace
- Cendrillon aux grands pieds
- Le Zinzin d'Hollywood
- Le Tombeur de ces dames
- L'Increvable Jerry
- Docteur Jerry et Mister Love
- Un chef de rayon explosif
- Jerry chez les cinoques
- Jerry souffre-douleur
- Boeing Boeing
- Trois sur un sofa
- Jerry la grande gueule
- Cramponne-toi Jerry
- Ya, ya, mon général !
| - Roger Carel dans :
- La Valse des pantins
- Retenez-moi... ou je fais un malheur !
- Un flic dans la mafia
- New York, unité spéciale
- Eddy Rasimi dans :
- Parachutiste malgré lui
- Le Kid en kimono
- William Coryn dans :
- La Polka des marins
- Le Kid en kimono
- Michel Roux dans :
- Les Tontons farceurs
- Tiens bon la rampe, Jerry
- Philippe Ariotti dans :
- et aussi
- Serge Lhorca dans Batman
- Francis Lax dans T'es fou Jerry
- Dominique Paturel dans Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir
- Philippe Dumat dans Arizona Dream
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Télévision
Jerry Lewis est apparu à de nombreuses reprises à la télévision américaine dès 1950, soit dans des fictions ou des émissions de divertissement comme The Red Skelton Show (1970) ou What's My Line? émission populaire de jeu où il fut l'invité surprise sept fois (1954 avec Dean Martin, 1956 à deux reprises, 1960, 1961, 1962, 1966). Il prête sa voix au professeur John Frink dans l'épisode en version originale Simpson Horror Show XIV de la série Les Simpson. Dans les années 1970, il a également inspiré une série de dessins animés en 17 épisodes de 26 minutes réalisée par Filmation et intitulée Jerry Lewis (Will the Real Jerry Lewis Please Sit Down).