Années 50 -

Années 50 - Années rock'n roll

Publié à 08:31 par acoeuretacris Tags : années 50 années rock n roll
Années 50 - Années rock'n roll
La musique de Chuck Berry, Elvis, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis ou Little Richard, pour ne nommer que ceux-là, eut un impact incalculable sur des millions de jeunes avides de rébellion
Le monde sort de la seconde guerre mondiale, il doit affronter avec les premières bombes atomiques et la "guerre froide" entre l'Est et l'Ouest et le risque désormais réel de pouvoir détruire le Terre... Une jeunesse, née pendant la guerre, s'interroge... La jeune génération se heurte aux idées "toutes faites", aux vieux concepts et aux idéologies qu'elle conteste... Le rock and Roll naît dans les années 1950, alors que la jeunesse s'ennuie d'un trop-plein d'ordre moral, où l'hystérie anticommuniste bat son plein. C’est d’abord un mode de vie et de pensée que cette musique a voulu contribuer à modifier.

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Alan Freed

Pour les États-Unis, le rock sonnait le glas de la ségrégation raciale. Contrairement aux pratiques musicales de l'époque, les musiciens de rock'n'roll seront indiféremment blancs ou noirs. Jusqu'à ce que le disc jockey Alan Freed fasse connaître aux blancs le rythm and blues dans son émission Moondog's Rock And Roll Party. Chacun écoutait le style de musique qui "convenait" à son appartenance ethnique. Il était d'ailleurs inadmissible que des artistes blancs se retrouvent dans les mêmes bacs chez les disquaires que les noirs. Le rock'n'roll fera tomber ces barrières. Alan Freed est le premier DJ blanc à soutenir avec force des artistes noirs jouant la "musique du diable" . En 1957, son show télé est annulé quand le chanteur noir Frankie Lymon est filmé dansant avec une femme blanche. La bonne société américaine en fera son " ennemi numéro 1". Longtemps intouchable en raison de sa popularité, on profitera du déclin du mouvement rock en 1959 pour le renvoyer de la station WABC.

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La première forme historiquement identifiable de rock'n'roll, est le rockabilly, un croise- ment de rhythm and blues et de musique country. Les premiers guitaristes de rock comme Carl Perkins, Scotty Moore ou les Everly Brothers, avaient tous des racines dans la country. Elvis Presley enregistre ce qui est probablement l'un des tout premiers morceaux de rockabilly, le 5 juillet 1954, à Memphis, dans les studios Sun de Sam Phillips (mort le 30 juillet 2003), avec "That's All Right Mama", un titre créé en 1946 par le bluesman noir Arthur Crudup.
Mais c'est Bill Haley and The Comets qui signent l'acte de naissance du rock'n'roll. En 1955, le film "Blackboard Jungle" (Graine de violence), se sert de "Rock Around the Clock" (une reprise de Sonny Dae and His Knights, 1952) Bill Haley (enregistré en 1954 mais passé inaperçu) comme bande sonore. Ce premier tube de l'histoire du rock est N°1 des hit-parades aux USA (8 semaines) et au Royaume-Uni (3 semaines) en 1955. D'autres vont suivre... D'abord Chuck Berry avec "Maybeline" puis les pionniers du rock Gene Vincent avec "Be Bop A Lula" en juin 1956, Buddy Holly avec "That'll Be the Day" en mai 1957, Jerry Lee Lewis avec "A Whole Lotta Shakin' Goin' ", et Eddy Cochran en 1958 avec "Sommertime Blues". Sans oublier Little Richard, qui sur son premier 45 tours, signe quatre des plus grands standards de rock, à savoir : Tutti Frutti, Long Tall Sally, Rip It Up et Ready Teddy. Entre temps Elvis sera devenu célèbre en juin 1956 après avoir interprété "Hound Dog" sur la chaîne de télévision CBS, avec son célèbre rictus et son déhanchement provocateur qui choquera une partie de l'Amérique ( par la suite il sera interdit de filmer Elvis en dessous de la ceinture).

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Elvis Presley Tupelo Fairgrounds 1956

Auparavant considéré comme un vêtement de travail, le blue jean a été popularisé par le mouvement rock ainsi que par les idoles de cinéma comme James Dean.Le rock n'influence pas seulement la mode, mais plus généralement les arts, du cinéma à la peinture en passant la littérature. Hollywood s'y intéressera et quelques films feront date : en 1956 sortira "The girl can't help it" (la blonde et moi) film dans lequel Gene Vincent et Eddie Cochran se rencontrent, et "Rock, Rock, Rock" , en 1957 "Jailhouse Rock" ( le rock du bagne) avec Elvis. Par ailleurs deux grands films laisseront leur empreinte sur "l'attitude rock'n'roll" : La Fureur de vivre (Rebel without a cause) de Nicholas Ray avec James Dean et Nathale Wood en 1955 et l'Equipée sauvage (the wild one) de Laszlo Benedek avec Marlon Brandon 1953. Le rock puise son image dans celle de ses héros : marginaux, contestataires, anti-conformistes, rebelles... Ce sont eux qui font la légende, et avec une mort souvent fidèle à leur image : violente... Eddie Cochran, Buddy Holly et Ritchie Valens décèdent dans des accidents de transport; Carl Perkins et Gene Vincent y échappent de peu.Quant à Chuck Berry en 1958 il est prison pour détournement de mineure; Bill Haley mourra dans la misère en 1981, répétant dans un bar texan qu'il avait été le grand Bill Haley, sans que personne ne veuille croire à son histoire...

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Gene Vincent - Chuck Berry

En france à la fin des années 50 le Golf Drouot devint le point de ralliement d'une "jeunesse turbulente" qui s'y pressait afin de profiter de l'électrophone du lieu et de découvrir ainsi les premiers disques de rock'n'roll directement importés des USA (Bill Haley & his Comets etc…). Sentant le vent la propriétaire accepta sur l'idée d'Henri Leproux de le transformer en club musical réservé aux jeunes.Il accueillit les premiers artistes de rock'n'roll français, dès la fin des années 50 Johnny Hallyday y fît ses premiers pas d'artiste suivit d'Eddy Mitchell et des Chaussettes noires etc…. La plupart des grands groupes français d'alors y naquirent. Le rock'n'roll en France avait trouvé son antre….

1960 voit d'un côté les purs et durs Rock et de l'autre les Yéyés qui , eux, tout en chantant rythmé ne remettent pas en cause l'ordre établi de la france gaullienne. Eddy Mitchell parle de "blousons noirs qui brûlent leurs dernières nuits avant de partir pour Alger, Algérie". Sinon les chansons parlent de filles, de voitures, de samedis soirs pour danser le twist.
La génération des années 50 crut possible de faire du rock un mode de vie. Le mythe dure encore, et les générations suivantes ont toutes tenté de le faire exploser… pour se le réapproprier.

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Jerry Lee Lewis

Les incontournables

Bill Haley & His Comets
Rock Around the Clock

Avec le morceau d'anthologie Rock Around the Clock bien sur, mais le reste de l'album est tout aussi à la hauteur : "Shake, Rattle & Roll", la reprise de Big Joe Turner, "A.B.C. Boogie" et "Thirteen Women (And Only One Man in Town)" méritent leur place dans l'histoire du rock.

Gene Vincent
Bluejean Bop !

Ce qui s'est fait de plus mémorable dans le monde du rockabilly

Little Richard
Here's Little Richard

Bien sûr, "Tutti Frutti" s'y trouve. Ainsi que d'autres titres parus auparavant en single qui tous se retrouverent au sommet des hit parades.

Chuck Berry
Chuck Berry Is on Top

Chuck Berry a su développer un son bien à lui. Un disque de 1959 regroupant les cahnsons de Chuck berry devenues des standards du rock comme "Johnny B. Goode", "Maybellene", "Roll Over Beethoven", "Carol".

Elvis Presley

Son premier album proche de ses racines blues et rockabilly démontre son talent d'interprète.

Buddy Holly
The "Chirping" Crickets

En 1957 Buddy Holly forme un nouveau groupe composé de Jerry Allison à la batterie, Larry Wellborn à la basse et Nicky Sullivan à la guitare rythmique, les"Crickets" Holly est à la guitare solo.le son Crickets qui nait là, influençera bon nombre d’artistes par la suite.

Jerry Lee Lewis

Il danse debout devant et dessus son piano.Avec les sorties de « Whole Lotta Shakin’ Goin’ On » et de « Great Balls of Fire » en 1957, le flamboyant jeune performer s’est imposé dans les charts Pop, Rythm n’Blues et Country

Muddy Waters
The Best of Muddy Waters

Son influence est énorme sur de nombreux genres musicaux : blues, rhythm and blues, rock, folk, jazz, et country. Waters aidera Chuck Berry à obtenir son premier contrat d'enregistrement.

Jailhouse Rock
Richard Thorpe 1957

Au cours d’une rixe, Vince Everett tue son adversaire par accident. Condamné à dix ans de détention, il partage sa cellule avec Hank Houghton, ancien chanteur de country déchu qui lui enseigne la guitare. Lorsqu’il sort de prison, il est remarqué par Peggy, qui décide d’en faire une vedette. Vince entame alors une irrésistible ascension vers la gloire, quitte à renier ses anciennes amitiés. Richard Thorpe porte à l’écran l’image de rebelle séducteur du King, dans une satire acerbe du milieu du show-biz. Elvis Presley y interpréte des morceaux d’anthologie, tels Treat Me Nice, ou bien Jailhouse Rock.

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La Fureur de vivre
(Rebel Without a Cause)
Nicholas Ray 1955

Une bande de jeunes gens, étudiants et autres, s'adonne, pour tromper l'ennui et le mal de vivre, à des jeux dangereux. Vingt-quatre heures de la vie de trois adolescents de la classe moyenne de Los Angeles, aux prises avec leurs démons et la volonté de fuir un monde d'adulte qui ne les comprend guère. La jeunesse rebelle est un thème alors en vogue dans le cinéma américaindepuis le succès de L'Équipée sauvage(1953) de Laslo Benedek. Rebel Without a Cause est sorti un mois après le décès de son acteur principal, James Dean

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L'Equipée sauvage
(The Wild One)
Laszlo Benedek 1953

Des motards sèment la terreur dans les villes où ils passent. Une autre bande débarque en ville, et la bagarre inévitable arrive. Il y aura un mort. L'Équipée sauvage, sorti en 1953, mettait pour la première fois en scène le phénomène d'une bande de rebelles dirigée par Marlon Brando.

Années 50 - Eduardo Paolozzi -

Publié à 13:45 par acoeuretacris Tags : années 50 eduardo paolozzi
Années 50 - Eduardo Paolozzi -
Eduardo Paolozzi Scrap Book 1947
Eduardo Paolozzi, collages, scrap books et pop art
Eduardo Luigi Paolozzi (1924 – 2005), est un artiste écossais, né à Leith au nord d'Edimbourg,ainé d'une famille d'immigrants italiens. Il a étudié à l'école des beaux-arts de St Martin puis à celle de Slade, avant de s'installer à Paris. Là, il fréquente des artistes comme Giacometti, et se frotte au dadaïsme et au surréalisme. En 1949, Paolozzi revient à Londres où il est professeur à la Central School Of Art and Design.

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Paolozzi à Londres en 1956 avec le couple d'architectes Alison et Peter Smithson et le photographe Nigel Henderson

En 1952, Paolozzi fait partie à l'Institute of Contemporary Art de Londres, des artistes qui réfléchissent sur la ressource esthétique que constitue l'environnement quotidien et forment l'Independent Group(on y retrouve outre Paolozzi, Richard Hamilton, le couple d'architectes Alison et Peter Smithson , des photographes, des concepteurs de mobilier et un historien d'art, Reyner Banham) Les débats portent sur les techniques artistiques appliquées à l'industrie, ainsi que sur les formes de culture populaire science-fiction, roman noir, musique, mode, publicité, cinéma.C'est le critique Lawrence Alloway, membre du groupe, qui, le premier, utilisera le terme "pop art".

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I was a Rich Man's Plaything

Mais le mot pop avait déjà été utilisé par Eduardo Paolozzi dans son collage "I was a Rich Man's Plaything"(J'étais le jouet d'un homme riche) en 1947. Ce collage reprend certains symboles de la culture de masse américaine et pose les fondements de l'iconographie pop : le magazine populaire, la pin-up ou cover girl, des marques publicitaires, dont une bouteille de Coca-Cola, quinze ans avant les sérigraphies de Warhol. Le mot "pop" apparait aussi plus tard en 1956 dans un autre collage celui de Richard Hamilton "Just what is it that makes our today’s homes so different, so appealing" (Qu'est-ce qui fait que les intérieurs d'aujourd'hui sont si différents, si séduisants ?)

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Eduardo Paolozzi - Drink Dr. Pepper, collage 1948 - Real Gold 1949

On trouve chez Paolozzi et Richard Hamilton ce qui a permis le développement du pop art :fascination pour la culture populaire, la croyance en l'impact dynamique et multisémantique de l'image, et la relation intime de l'homme avec la machine et la technologie. "Contrairement à la plupart des intellectuels, nous n'éprouvions pas de mépris à l'égard des standarts culturels américains. Au contraire, nous les acceptions, en discutions les modalités et les consommions avec enthousiasme. (...) Hollywood, Detroit ou Madison Avenue produisaient une culture populaire remarquable. (...) Nous assumions une définition anthropologique de la culture dans laquelle toute activité humaine pouvait être l'objet d'un jugement esthétique." dira Lawrence Halloway.

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Hamilton - 1956- Just What Is That Makes Today's
Homes so Different, so Appealing? -

A la fin de l'année 1952, Paolozzi monte l'exposition Bunk, une sorte de diaporama d'images et de sons issus des médias : magazines comme Life ou Esquire, publicités pour des automobiles américaines.. . Une des œuvres, intitulée "Bunk! Evadne in Green Dimension" présente la coupe d'un phallus, entre un Tarzan musclé et une pin-up.

En 1956, l'exposition "This Is Tomorrow" rassemble, notamment, des œuvres de Richard Hamilton – dont "Just What Is That Makes Today's Homes so Different, so Appealing?", un petit collage qui condense toute la thématique du pop art – et des œuvres d'Eduardo Paolozzi. Eduardo Paolizzi se fit ensuite connaître en tant que sculpteur. Paolozzi fut fait élevé au rang de membre de l'Ordre de l'Empire britannique en1968 et en 1979 il fut élu à la Royal Academy. Il devint le sculpteur officiel de Sa Majesté la Reine en 1986, et ce jusqu'à sa mort. Il fut anobli par la Reine en 1989.

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Eduardo Paolozzi - Meet the People 1948 - Yours Till the Boys Come Home 1951 - Bunk! Evadne in Green Dimension 1952

Années 50 - Françoise Arnoul -

Publié à 11:10 par acoeuretacris Tags : francoise arnoul années 50
Années 50 - Françoise Arnoul -
Françoise Arnoul - "La Chatte sort ses griffes"

"Je n’ai jamais été vraiment interessée par ma carrière, je joue dans les films qui me plaisent avant tout"
Françoise Arnoul

"Cette bande pourrait retenir l'attention mais atmosphère malsaine des cabarets, des liaisons illégitimes,les passions les plus vulgaires s'y ajoutent à des scènes sensuelles et parfois même lascives" c'est par ces mots que La centrale catholique du cinéma salue l'entrée dans la carrière cinématographique de Françoise Arnoul en 1949 dans le film de Willy Rozier "L'épave" qui raconte les amours tumultueuses de Mario le scaphandrier avec une jolie garce (Francoise Arnoul) … Mario l’aime, elle préfère sa carrière de chanteuse. Marcadier, important industriel, va la lancer au détriment du pauvre Mario, il se suicidera en coupant son tuyau d'air et en s'engloutissant dans les profondeurs marines.

Françoise Arnoul, à tout juste 18ans,  a été engagée par Rozieraprès des essais : " J'ai vu rentrer une petite jeune fille, et j'ai trouvé qu'elle avait quelque chose de particulier. Après les essais, je lui ai donné le premier rôle : je me suis fais engueuler par les commanditaires. J'ai tenu bon et avec raison : le film a très bien marché. "

Françoise Arnoul,  Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch de son vrai nom,nait en 1931 à Constantine en Algérie, elle est la fille d'un officier supérieur Charles Gautsch et de Jeanne Gradwohl, qui avait été un temps comédienne avant son mariage sous le pseudonyme de  Jeanne Henry. La famille revient à Paris en 1945. Françoise entre au lycée Molière où elle  devient l'amie d’Hélène Roussel, la sœur d’une certaine Michèle Morgan. En 1946 elle rencontre Michèle Morgan à la première de "La Symphonie pastorale", un film de Marc Allégret, au Théâtre de l'Empire. Allégret lui propose un rôle dans un de ses films en préparation, "Les Lauriers sont coupés". Elle rencontre l'assistant d'Allégret, un certain Roger Vadim qui lui annonce qu'elle aura pour partenaire dans ce film une autre inconnue nommée Brigitte Bardot, finalement le film ne se fera pas, mais Françoise a décidé de son destin et elle s'inscrit au cours d'art dramatique Andrée Bauer-Thérond. Elle y côtoient Michel Drach, Roger Carel et Roger Hanin. Lors d’une audition au Théâtre de la Potinière, elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard. Elle décroche un bout rôle en 1948 dans « Rendez-Vous de Juillet » de Jacques Becker, mais la scène est coupée au montage.

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"L'épave" - 1949

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"Nous irons à Paris"

Mais en 1949 Willy Rozier la choisit pour le premier rôle dans "L'Épave".Le film auréolé d'un réputation de scandale (merci la Centrale catholique) est un franc succès et Françoise Arnoul y gagne son image de jeune garce perverse et peu farouche, fatale aux hommes.

L'indispensable Jean Pierre Bouyxou note dans son Encyclopédie du nu au cinéma"Françoise Arnoul n’avait pas pu, en 1949, montrer ses seins dans "L’épave"  : elle n’avait que 18 ans et Willy Rozier, le réalisateur, n’avait pas osé braver l’ire des gardiens de la morale (rappelons que l’âge de la majorité était alors fixé à vingt et un ans et que la censure, en cette sinistre période d’après-guerre, était particulièrement vétilleuse). Elle fut donc doublée mais, crânement, attendit d’être majeure pour exhiber, sans tricher d’avantage, ses boites à lait dans Le fruit défendu (Henri Verneuil, 1952). Afin d’effacer définitivement toute frustration, elle récidiva –après avoir entre-temps, révélé son postérieur dans Le diable et les dix commandements (Julien Duvivier, 1961)- dans Der kongress amüsiert (Le congrès s’amuse, Geza Radvanyi, RFA, 1965). On n’avait rien perdu à patienter, car sa poitrine était beaucoup plus belle que celle qui lui avait primitivement été substituée".

Son deuxième film, quelques mois après "L'épave", ou elle joue, une fois n'est pas coutume un personnage primesautier, "Nous irons à Paris" de Jean Boyer est un gros succès populaire et lui assure la célébrité.  Après on la voue à des rôles de fille aux mœurs légères, des rôles souvent pervers de personnages troubles et destructeurs dans des films aux titres évocateurs  "Le Fruit défendu" (elle incarne une entraineuse démon du midi d'un Fernandel médecin de province - Henry Decoin 1952), " Dortoir des grandes" (Decoin 1953), "Les Amants de Tolède" (Decoin 1953)  , "Les Compagnes de la nuit" (Henri Verneuil  1953),  "La Rage au corps", "Secrets d'alcôve" (Ralph Habib 1954).... "Je jouais surtout des rôles de garce et de briseuse de couple." dit Françoise Arnoul.

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"Fruit défendu" - 1952

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"Les amants de Tolède " - 1953

Puis, en 1954 Jean Renoir, de retour des États Unis, lui offre le rôle de Nini aux côtés de Jean Gabin dans "French Cancan", une jeune blanchisseuse pleine de vie qui conquiert la scène du Moulin-Rouge.  "Pour ce film on m’a mise en garde, car ce n’était pas mon registre habituel, beaucoup m’ont prédit un échec alors que ce film a eu un grand succès ! Après" French Cancan" j’ai retrouvé mon type de rôles habituels." raconte Françoise Arnoul qui démontre dans ce film qu'elle est une admirable actrice. Elle rencontre sur le tournage,un jeune attaché de presse, Georges Cravenne (futur créateur des César du cinéma) , ils se marieront en en 1956 (Le divorce est prononcé le 12 juin 1964).

En 1956 le dossier de presse du "Pays d'ou je viens", film de Marcel Carné, la présente ainsi :"Françoise Arnoul est devenue, en quelques années, l'une des vedettes les plus populaires tant en France qu'à l'Étranger. Elle est allée de succès en succès, sans tapage, par son talent et par son charme, et par une aptitude assez rare, à réussir dans tous les genres. On le vit bien, dès ses débuts, alors que « L''épave » révélait une jeune « vamp » très séduisante et « Nous irons à Paris », une fantaisiste pleine de gentillesse et d'esprit. Depuis, Françoise Arnoul a refusé de se « spécialiser »... Elle a tourné les rôles les plus divers, apportant à chacun de ses personnages ce qui fit leur succès, c'est-à-dire elle-même, sa façon d'être, son regard, son attrait... Et la « vamp » se révèle aujourd'hui dans « Le pays d'ou je viens», une ingénue au charme tendre, un personnage de conte de fées moderne, qui fera l'enchantement de tous ses admirateurs..."

Pour la petite histoire en 1957 elle est la marraine de la nouvelle station de métro Franklin D. Roosevelt (avec Zizi Jeanmaire et Ludmilla Tcherina)  inaugurée dans la nuit du 1er au 2 mars 1957. Deux rames de six wagons dépouillés de leurs banquettes et transformés en plateforme offrirent à 3000 invités un fastueux buffet.

Tragique et fragile dans "Des gens sans importance" (1955) de Henri Verneuil,elle tourne aussi avec Roger Vadim (Sait-on jamais ? 1956), elle rencontre un nouveau succès populaire dans le rôle de l’espionne de "la Chatte" (1958), a tel point que le réalisateur Henry Decoin  ressuscite le personnage (abattu dans le premier film) dans "la Chatte sort des griffes" (1959).

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Terry Moore, Jean Gabin Françoise Arnoul à Canesen 1955

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"Cargaison blanche" - 1957

«Le Chemin des écoliers» (1959) décrit la vie quotidienne des Français sous l'Occupation,occasion d'une scène culte  où Alain Delon dessine sur les jambes de sa partenaire la couture des bas qu'il ne peut lui offrir. Elle tourne aussi avec  Michel Deville (Lucky Joe, 1964) et fait un bout de chemin avec "la nouvelle vague" avec Pierre Kast dans "la Morte Saison des amours", (1960) et "Vacances portugaises", (1962).

En 1965, Françoise Arnoul  venue saluer Simone Signoret  et Yves Montand  sur le tournage du film de Costa-Gavras,«Compartiments tueurs rencontre l'assistant-réalisateur Bernard Paul. Elle sera sa compagne jusqu’au décès de celui-ci en 1980. Elle met sa carrière  entre parenthèses afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. "Bernard est une rencontre capitale. Le plus important alors était qu’il fasse ses films, plus important que ma carrière d’actrice, parce que pour moi l’amour a toujours été la chose qui comptait le plus dans la vie" dit-elle.

Elle collabore aussi  avec des cinéastes alors quasi inconnus, l’Espagnol Roberto Bodegas dans "Des espagnoles à Paris" (Españolas en Paris, 1971), et Raúl Ruiz dans" Dialogues d’exilés" (Diálogo de exilados, 1974). Elle signe le manifeste en faveur de l’avortement en 1971. "Pour moi, il y a avant tout les êtres humains, tout ce qu’apporte la rencontre, l’addition d’un homme d’une femme et ce que cela fait de nous. Je ne suis pas féministe. J’ai participé simplement avec beaucoup de ferveur à des moments importants de la vie des femmes, comme la contraception. J’ai signé le Manifeste des 343, parce que cela me paraissait capital pour la vie des femmes, parce qu’il y en a trop qui en avaient souffert, qui en sont mortes."

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"Le chemin des écoliers"

On la voit  en 1976, dirigée par Bernard Paul, dans "Dernière sortie avant Roissy" (1976),un film sur les cités de la banlieue parisienne. Plus récemment, elle est apparue dans l’Éléphant, de Jean Marbeuf (1990) et dans les Années campagne, de Philippe Leriche (1992). En 1996, elle fait une apparition dans "Post coïtum, animal triste" de Brigitte Roüan. Elle doit sa dernière prestation cinématographique à Claude Faraldo pour "Merci pour le geste tourné".  En 1995, elle a publié ses mémoires, "Un Animal Doué de Bonheur".

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L'épave - 1949 -

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Fruit Défendu  - 1952 -


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La rage au corps  - 1954 -

 

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Francoise Arnoul -

Willy Rozier

Willy Rozier (1901- 1983), champion de France de natation en 1925, il représente la France aux Jeux Olympiques de 1928. Il  débute au début des années 30 comme acteur (d' "Autour d'une enquête" - Siodmak - 1931 à "La guerre des valses" - 1933 - Ludwig Berger). Il réalise ses premier films au milieu des années 30.

Systématiquement méprisé par la critique,il provoque  le critique François Chalais en un duel resté célèbre, en 1948. Rozier reprochant au journaliste d'avoir au sujet de son film "56 rue Pigalle" : "Si Marie Déa [qui tenait le premier rôle dans le film] continue à tourner dans d'aussi piètres ouvrages, elle n'aura bientôt plus qu'un bel avenir derrière elle...".

C'est lui qui lance la carrière de Françoise Arnoul avec l'Epave et lui aussi qui donne à Brigitte Bardot son premier grand rôle dans " Manina, la fille sans voiles".... (dont le père de Brigitte Bardot fit d'ailleurs couper certaines scènes).

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"Manina sans voiles" - 1952

Il passe au film d’aventures en 1954 avec la série des Callaghan ("Plus de whisky pour Callaghan", "À toi de jouer Callaghan", Callaghan remet ça" adaptés des romans de Peter Cheney) ou "Prisonniers de la brousse" avant de terminer sa carrière dans le genre érotique avec "Dany la ravageuse" (1971)  et  "Dora, la frénésie du plaisir". (1975).

Passionné de techniques, il met au point une caméra sous-marine,  et d'aventures, il tourne en Amazonie, en Norvège, en Afrique,  Willy Rozier réalisera de nombreux documentaires. De l' exotisme à l'’érotisme, une filmographie personnelle, populaire et résolument indépendante, celle d'un iconoclaste du  cinéma français, Il s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête le 29 mai 1983.

Années 50 - Europe n° 1 -

Publié à 11:09 par acoeuretacris Tags : europe 1 années 50
Années 50 - Europe n° 1 -
Sylvain Floirat et Maurice Siegel. Louis Merlin

"Voilà un disque que vous entendez pour la première et la dernière fois!"... Lucien Morisse à propos du premier disque de Johnny Halliday

À partir de 1953 les biens de consommations culturels connaissent un développement sans précédent :multiplication des magazines féminins, revues pour la jeunesse  (Tintin et Spirou), développement de la radio :  malgré l'arrivée de la télévision elle reste plébiscitée par une majorité de Français comme moyen d'information et  elle accompagne en voiture ou sur leurs lieux de travail. Le nombre de postes de radio qui s’élevait à 5,3 millions en 1946 passe à 10,5 millions en 1958.

L' État veille sur le monopole établi par les ordonnances de 1945 fondant la Radio Télévision Française,qui lui permet de contrôler l'information voire de diffuser de émissions de pure propagande. D'où le recherche des auditeurs de programmes à la fois moins contrôlés et plus distrayants sur le postes périphériques (comprendre diffusant à partir d'émetteurs situés hors du territoire français, l'expression  été utilisée en premier par un député Jean Baylet). Radio Monte Carlo qui  émet dès 1945,  Radio Andorre, Radio Luxembourg et Europe  n°1
En 1952, la société de Charles Michelson obtient le monopole de la Télévision et de la radiodiffusion en Sarre(Allemagne). Il forme alors le projet de créer une radio "périphérique"  échappant ainsi au monopole français de la radiodiffusion. En décembre 1954 Charles Michelson annonce: "A 300 km de paris à vol d'oiseau, en Sarre, Europe  n°1 , la station privée de radiodiffusion la plus importante du monde va naître avec l"année nouvelle".

La station  émettrice de Felsbeg en Sarre

Le 1er janvier  1955 à 6h30 le "Bonjour l'Europe" de Suzanne Gabriello et André Rabs ouvre l'antenne...pour la fermer une demie heure plus tard, son émetteur brouillant le radio-phare de Genève. Commence alors une course poursuite : faute de fréquence propre Europe  n°1  change plusieurs fois, brouillant les émissions d'autres stations européennes qui protestent. Le 10  Radio Luxembourg parasitée s'indigne vigoureusement, et qualifie Europe  n°1  de pirate bien, qu'elle-même ne dispose d'aucune autorisation. Pendant 3 mois la station disparaît ou réapparaît selon les circonstances. En Avril Europe  n°1  se fixe sur 183 kHz, depuis l'émetteur situé sur le plateau du Felsberg, près de Sarrelouis en Sarre et diffuse ses premiers messages publicitaires. En septembre 1955 l'État français demande à Sylvain Floirat de reprendre, pour 500 millions de francs,  la station en difficultés financières. Le ministre de l'intérieur de l'époque Bourges Maunoury reconnaîtra plus tard " En vérité, Michelson battait en brèche le monopole de la radio d'État, n'en faisait qu'à sa tête, et nous ne pouvions pas le tolérer." En fait le gouvernement forcera la main de Michelson, apatride, a coup de menaces d'assignation à résidence.

La naissance d'Europe  n°1 , coïncide avec l'apparition de trois innovations qu'elle sait exploiter pour forger un nouveau style de radio:le nagra, un magnétophone portable qui donne une plus grande souplesse d'intervention aux reporters, le transistor (inventé en 1948  il devient un élément essentiel de la fabrication des postes radio dès 1955) qui favorise l'écoute individuelle de la radio, en libérant la radio du meuble de salon qui la contenait  il permet a chacun de partir avec sa station préférée sous le bras. et le disque microsillon (C'est en1949 que  le producteur Eddie Barclay ramène des États-Unis :  les premières matrices des 45 T et des 33 T)
Louis Merlin, directeur général  (ancien directeur des programmes de Radio Luxembourg) et Maurice Siegel, directeur de linformation(qui s'entourera entre autres d'André Arnaud, Albert Ducrocq et Jacques Paoli) prennent la direction de la station avec pour objectif de  créer un radio plus conviviale que la radio "d'État", une radio qui veut convaincre chaque auditeur que l'on s'adresse à lui personnellement, une nouvelle façon de faire de la radio. Louis Merlin bannit l'expression "Chers auditeurs" en usage sur les autres stations, il la juge démodée et sanctionne son emploi d'une amende. Dans son manuel maison .. et confidentiel il définit "le meneur de jeu qui est au speaker ce que l'homme est au robot. Il s'assied à la table de l'auditeur, sur le bras du fauteuil de l'auditrice, ce qui ne veut pas dire qu'il soit débraillé ou indiscret. Il est l'ami de la maison, mais il faut qu'il ait réussi à se faire inviter"

Daniel Filippachi et Franck Ténot - Lucien Morisse et Dalida

Maurice Gardett

Dans le domaine de l'information finies les dépêches lues par des speakers à l'antenne,place au radio-reportage où le reporter se déplace sur les lieux de l'évènement. Grâce à une nouveauté technique, le magnétophone portable "Nagra" ils se passent de camion son. L'utilisation systématique d'une ambiance sonore sonne vraie. Les reporters se doivent d'être polyvalents ils commentent un match de football ou mènent une interview politique, polyvalents et virables ; la rédaction d'Europe possède alors le record du turn-over de journalistes.

Coté variétés, la station révolutionne les ondes avec une programmation beaucoup plus librequ'ailleurs, jusque-là à la radio les annonceurs payaient et décidaient,  les programmateurs d'Europe n°1 diffusent eux les chansons qui leur plaisent.. Brel, Bécaud, Dalida, Gloria Lasso sont ainsi lancés. Avec les événements en Algérie, une chanson de Boris Vian   "Le Déserteur", censurée par Guy Mollet, est bannie des ondes, Europe  n°1  sera seule à la diffuser, chantée par Mouloudji, tout comme elle programme les chansons censurées de Brassens  (Le Gorille entre autres) affirmant ainsi son indépendance... Quoi que... Dans le rayon des passages éclairs  l'émission "Cent mille français ont raison" qui en 1955 interroge les français sur leurs opinions politiques. Las, un jour elle a la mauvaise idée de les interroger sur la guerre d'Indochine... contre laquelle se déclare une majorités des interrogés. Le gouvernement apprécia peu et le fit savoir... L'émission avait vécue deux mois. Pendant la guerre d'Algérie, malgré les coups de téléphone et les pressions de Robert Lacoste (Ministre de l'Algérie de 1956 à 1958)  la station conservera sa ligne éditoriale, il est vrai prudente, jouant avec finesse pour conserver sa liberté de ton sans contrarier par trop le pouvoir. Françoise Giroud reconnaitra que pendant la guerre d'Algérie "Europe n°1 n'a jamais démérité"
"Au café de l'Europe" Roméo Carlès alias Brindavoine et Maurice Biraud alias Galoubet papote et "calembourdent" sur l'actualité.A la mort de Charlie Parker, Siegel confie à Daniel Filipacchi (photographe à Paris Match) une émission sur le génial saxophoniste. Sur la lancée il réunit Filipacchi et Frank Ténot (secrétaire de rédaction de Jazz Hot)  qui créent l'émission mythique "Pour ceux qui aiment le jazz", émission quotidienne ou défileront les plus grands noms : D'Armstrong à Count Basie en passant par Billie Holliday ou Miles Davis. En 1958 l'émission prend pour indicatif  "Blues March for Europe No 1" écrit par Benny Golson  est interprété par Art Blakey and The Jazz Messengers

Maurice Biraud - Mireille Darc - Louis De Funes

La Pyramide n°1

L'improbable Maurice Gardett anime un temps, "Chasse Gardett" (il fallait le retrouver dans une ville ou il se cachait.Le personnage est légendaire. Ses débuts dans le métier d'animateur radio seraient dus, alors qu'il était sommelier, à une querelle avec le chef cuisinier qui lui avait refusé à manger. Gardett, arracha son insigne de sommelier et s'installa aussitôt dans  salle à manger, pour s'y faire traiter comme il convient, au milieu des clients hilares. Parmi ceux-ci, un monsieur, conscient de ce que l'avenir réservait au sommelier Gardett dans les minutes à venir, l'invita à bien vouloir considérer les avantages d'une engagement immédiat pour Radio-Tanger... (Maurice Gardett "Gardett-party"). On le retrouvera en 1958, sur un autre poste, animateur de "100 000 francs par jour" (qui deviendra "Le jeu des 1000 francs").

Le 5 avril 1955 c'est la première de "Vous êtes formidables !"émission, dont le principe est de résoudre un problème apparemment insoluble ou d'apporter aide et secours avec l'aide des auditeurs, elle est produite par Jacques Antoine et présentée par Pierre Bellemare. Le succès est immédiat, radio d'État et "vieilles" périphériques marquent le coup et voient leur audience se défiler chez l'insolent petit nouveau à 20 heures. Les plus célèbre émission de "Vous êtes formidables !" seront  celle consacrée en 1956 au coup de grisou de la mine de Marcinelle en Belgique, celle en 1957  celle intitulée "L'extraordinaire aventure du facteur et du milliardaire" : Abraham Spanel, immigré d'Odessa en France  à la suite d'un pogrom a fait fortune en Amérique, milliardaire et francophile il publie des placards à la gloire de Lafayette et de son rôle dans la création des États Unis. Après l'intervention du milliardaire à l'antenne (émouvante , forcément émouvante) Bellemare lance un appel pour qu'on lui envoie des cartes postales de chaque ville et village de France. Trait final Bellemare contacte en direct à l'antenne le facteur de Chavaniac La Fayette et lui demande d'emmener le courrier à New York, celui ci y débarquera avec plus d'un million de cartes pour Abraham Spanel. Également au rang des "grands" moments de l'émission, celle consacrée à la catastrophe de Fréjus en 1959.

Lucien Morisse invente en radio le principe de la "Play List" : multiplier les diffusions d'un titre afin d'en faire un "tube" Les ventes de 45 tours suivront... En 1956 avec Pierre Delanoé il produit Musicorama : la retransmission sur Europe  d'un concert hebdomadaire présenté à l'Olympia à Paris, on y verra entre autres les artistes anglais ou américains de passage à Paris et tout ce qui compte ou comptera dans la chanson française.  "Des talents inconnus sont nos « numéros 1 de demain ». Nous en présentons 5 chaque semaine lors du Musicorama, devants des directeurs de cabarets, de tournées, de maisons de disque et impressarii. Ils sont sélectionnés grâce à un appareil spécial, l’applaudimètre. Le vainqueur de l’épreuve sera lancé" dit  Lucien Morisse

Francis Blanche "Bonjour chez vous "

1956, c'est aussi l'année ou l'inénarrable Macheprot (alias Francis Blanche)se lance sur Europe (il s'était livré à la même activité sur Radio Luxembourg avec Poissons d'avril) dans une de ses activités favorites la canular téléphonique dans "Bonjour chez vous", baptisée ainsi selon la formule dont il concluait systématiquement les conversations téléphoniques macheprotesques. Le même Francis Blanche avec son comparse Pierre Dac écrit au jour le jour les épisodes de "Signé Furax" .

En 1957, après avoir failli être rachetée par l'État, Europe n°1,avec un sens de la promotion toujours affuté, installe devant Notre Dame à Paris, pour les fêtes de fin d'année ,  "Le Sapin n°1", 36 mètres de haut, il a fait le voyage escorté de motards depuis le Jura, Louis Merlin lance en même temps l'opération "Cœurs d'enfants" qui aboutit  trois ans plus tard à la construction d'un bloc opératoire à l'hôpital Broussais permettant les opérations du cœur chez les enfants.

1958 verra une nouvelle invention d'Europe, pilotée par Pierre Laforet,jamais en mal d'imagination pour assurer sa promotion  "La pyramide n°1". Une pyramide de 15 mètres de haut  est  érigée à Neuilly pour abriter des documents destinés aux générations futures.

Enregistrement de voix et de chansons ( de Tino Rossi à Maurice Genevoix en passant par Dalida ou jean Vilar) y sont stockés ainsi que des objets remis par des célbrités (une robe de scène de Piaf, l'ours en peluche de Bardot, une pipe de Simenon...). Elle fut par la suite détruite mais a l'honneur de figurer dans "L'histoire et ses méthodes" de la collection La Pléiade.

En 1959  l’entreprise publique Sofirad  rachete plus du tiers des parts de la station.Toujours douée pour sentir l’air du temps et s’adapter aux transformations sociales la station lance "Salut les copains", diffusée dès 1959 de 17h à 19h l'émission est écoutée par les lycéens dès leur sortie de l'école . Dans les années 60 le "package" Olympia / Europe n° 1 / Salut Les Copains fournira la majorité des vedettes « yéyé » en les médiatisant sous différentes formes : radio, magazine, organisation de tournées … La même année est lancée "Bonjour monsieur le maire"  dédiée découverte du monde rural , on y colle d'autorité un Pierre Bonte plutôt réticent, à Europe n°1 on se moque de la nouvelle émission appelée "Radio vache" ou "Pour ceux qui aime le gaz" (elle était sponsorisée par Butagaz). Ce qui n'empêche nullement l'émission de devenir un phénomène radiophonique (en 15 ans Bonte présentera plus de 4 000 communes).

En Avril 1960, pour une fois manquant de nez,  Lucien Morisse,  à l'émission "Le Discobole", casse en direct le premier disque Johnny Hallyday, en s'exclamant à l'antenne : "Voilà un disque que vous entendez pour la première et la dernière fois!"...

Logo de la station de 1955 à 1965

"Vous êtes formidables" Le facteur et le milliardaire 1957 -

Sylvain Floirat

Sylvain Floirat (1899 - 1993). D'abord apprenti charron à Nailhac,après sept ans en banlieue parisienne, il ouvre sa propre entreprise de carrosserie  : La Rationnelle dès 1945 il  choisit de ne plus faire que des autocars (Il est le seul en 1948 à oser présenter des cars capables de rouler à 100 km/h)

En 1946 il obtient  en  l'autorisation d'exploitation de lignes aériennes(privilège qui était jusque là réservé à l'État)  et créé la compagnie Aigle Azur qui commence ses activités sur l'Afrique du Nord (il assure le rapatriement des enseignants français de Tunisie lors des vacances scolaires), le Liban et l'Indochine.

Il vend Aigle Azur, à la société Chargeurs Réunis, en 1955,pour 3 milliards de francs, la même année il rachète Breguet-Aviation  en difficulté mal après  la mort de Louis Breguet  (Floirat a été autorisé à rapatrier les bénéfices en piastres de sa société“Aigle Azur”en échange de ce renflouement)

En 1956  et à la demande du gouvernement françaisil reprend la station de radio Europe n°1.  En 1957  il devient  vice-président de la société Matra (1957). Armement, communication et liens avec les pouvoirs publics : le cocktail magique de Floirat est maintenant bien en place. Il le complète en 1966, en entrant  dans le capital de la Compagnie française de télévision, à l'origine du système Secam.

Parallèlement a des activités dans l 'hôtellerie de luxe Il devient administrateur d'Hachette (1981) et du groupe Filipacchi (1984). Il a été maire de Nailhac, sa ville natale, depuis 1959.  Guidé par son goût pour les "affaires qui laissent du gras" selon sa propre expression le paysan périgourdin à l’accent rocailleux s'est révélé un homme d’affaires avisé et redoutable.

Maurice Siegel

Maurice Siegel (1919 - 1985). Premier directeur de l'information d' Europe n°1c'est lui qui donne à la station son style particulier.

En mai 1968 Europe 1, baptisée "Radios barricades", est accusée par le ministère de l'Intérieur de faire le jeu de émeutiers. Maurice Siégel, qui  a vite compris qu'il devait  limiter la fougue de ses reporters conserve son poste, mais de nombreux journalistes sont congédiés.
Il est  licencié d'Europe 1 en 1974à la demande du Premier ministre Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing ne supportant plus l'insolence du ton d'Europe 1. Siégel  règle ses comptes dans son livre  "Vingt ans, ça suffit !"
En 1977, il fonde le magazine VSD,à une époque ou  la presse de week-end n'existe pas, c'est un succès immédiat.

Louis Merlin

Louis Merlin (1901 - 1976) est l'inventeur  en 1934 du système de parrainageavec son émission "Concert sur mesure", patronnée par une  bijouterie, devant le succès suivront Le Kiosque à musique Persil, Le Petit Déjeuner Banania...

En 1943 il produit pour la Radiodiffusion nationale de Vichy,"l'Alphabet de la famille", une famille de français moyens qui part à la découverte de la France, de ses glores, de ses hauts lieux... Une réussite populaire que l'on demandera à Merlin de continuer après la Libération.

Après guerre, la Compagnie luxembourgoise de radiodiffusioncharge Louis Merlin de relancer Radio Luxembourg. Il propose alors à de reprendre le principe du Crochet radiophonique, émission hebdomadaire à grand succès de Radio-Cité, créée avant la guerre. Par la suite il produira  la plupart des émissions de Radio-Luxembourg dont il fait la station la plus populaire de l'après-guerre avec Quitte ou double (Zappy Max), Reine d'un jour (Jean Nohain), Arrêtez la musique...

En 1949, Louis Merlin s'associe à la famille Gruss (Alexis Senior, André et Lucien Jeannet) et monte le Radio-Circus, qui présente des attractions de cirque et des jeux radiophoniques ...

Ayant quitté Radio-Luxembourg,il participe en 1953-1954 au lancement d'Europe n°1.Il  limite la durée des émissions, renouvelle la programmation musicale. Il développe de nouveaux formats, le spot publicitaire remplace l’émission patronnée.

Il est écarté de la direction d'Europe n°1 en 1966.

Années 50 - Mod ou Rocker ?

Publié à 16:30 par acoeuretacris Tags : mod ou rocker années 50
Années 50 - Mod ou Rocker ?


Mods et Rockers à Brighton

Modes de vie des années 50


It's a Mod, Mod, Mod World ! "Tu dois être un Mod ou un Rocker pour être quelque chose" (interview d'une modette, Daily Mirror, 1964) !

Le phénomène des bandes anglaises à forte identité musicale est né dans les années 1950 avec les Teddy Boys, qui découvrent en 1955-56 le rock n'roll américain. Ils s'identifient alors aux modèles américain du cinéma et de la musique tout en revendiquant leur britannité (costume édouardien, Teddy diminutif d’Édouard).Leur sociabilité s’exprime autour des juke-box qui diffusent la musique venant d’Amérique : le rock and roll (Bill Haley et le phénomène Elvis Presley jusqu’à son départ au service militaire en 1958). Un phénomène américain transitant par l’Angleterre pour atteindre ensuite, avec un décalage, le continent européen.

Fin des années 50 les anciens Teddy Boys étaient tous mariés et pourvus d'emploi,et avaient abandonné leurs anciennes occupations. Le service militaire était aboli, l'économie venait d'entamer une croissance qui ne s'arrêterait qu'une quinzaine d'années plus tard ; et les jeunes nés durant le Baby Boom étaient arrivés à la période de l'adolescence.

Teddy boys

Certains londoniens commencent à s'intéresser à la musique noire (Modern Jazz, R&B)importée des Etats-Unis en même temps qu'ils se démarquent de la grande majorité par leur goût pour les costumes italiens et un certain dandysme, apparaissent ainsi les premiers "mods " (abréviation de modernists pour qualifier à l'origine les amateurs d'un style de jazz éponyme, par opposition aux trads). Pour eux être Mod c'est être international, ils se définissaient comme citoyens du monde adoptant aussi bien le ska que le Ryhtm and blues et la cuisine italienne.


Le mouvement mod développe un style de vie à part entière :vêtements, musique, véhicule (scooters, Vespas et Lambrettas ), art ( Pop-Art ) et surtout une philosophie : Optimisme et attitude décon- tractée. Directement issue du baby-boom, cette génération est tournée vers l'avenir. Elevée dans la société de consommation, elle la célèbre. Mais cela toujours dans un esprit de perfection quasi-narcissique. Le credo des premiers mods c'est "moins il y en a mieux c'est".

Une modette

Ils portaient la parka militaire (de préférence les parkas US M 65 Fishtail (ou M 61) de l'armée Américaine) qui protégeait leur costume du mauvais climat londonien lors des promenades et déplacements en scooters. En dessous ils portaient un Tonic Suit fabriqué sur mesure par le couturier du coin . En semaine, ils s'habillaient du fameux Levi's 501 (porté une première fois dans le bain pour qu'il soit à la taille exacte) avec un polo Fred Perry et une paire de Clark Desert Boots, Hush Puppies, Brogues ou Loafers. Pour les filles la mannequin Twiggy et la couturière Mary Qant devinrent les principales influences : minijupes à dessins géométriques ou costumes deux ou trois pièces. Colin MacInnes, dans son livre Absolute Beginners (Les Blancs-becs), publié en 1958 décrit The Dean (le doyen ) ainsi : "Les cheveux dégradés comme les étudiants sages, avec son éternelle raie sur le côté, une chemise d'un blanc éclatant, italienne, à col rond, une veste courte taillée au style romain ( 2 fentes dans le dos, 3 boutons...), les pantalons étroits sans revers, 42 centimètres de tour en bas au grand maximum, pompes à bouts pointus..." L'équivalent féminin lui "porte des vêtements à bords courts, des bas sans couture, des escarpins à bouts pointus et à talons aiguilles, des jupons froufroutants en nylon semi-rigides, une veste courte format blazer, et une chevelure crêpée genre choucroute. Le visage absolument pâle : maquillage cadavérique, avec une fulgurance de mauve et une profusion de mascara."

En musique, ils rejetaient le rock'n'roll blanc, considéré comme une musique de vieux, obsolète au profit de la soul(avec les productions de Tamla Motown et Stax), du rythm’n’blues et du easy listening que l’on retrouve chez des groupes comme les Who, les Small Faces... Rejetant le style et le chauvinisme des teddy-boys, ces jeunes adoptent une esthétique minimaliste et internationale. Comme l'écrit Nick Cohn dans son essai Today There Is No Gentlemen, "Il y avait dés lors assez de convertis pour former une secte, et on les appela Mods." Du sein de ce mouvement émergèrent quelques groupes britanniques : The Spencer Davis Group, Georgie Fame & The Blue Flame, The Yardbirds, The small Faces, The Who (bien que des années plus tard Roger Daltrey le chanteur avouera qu'au fond de lui-même il s'était toujours senti un teddy boy)

L'usage des amphétamines se généralise et les Mods acquièrent une réputation de fauteurs de troubles.Certains bars ou magasins ont même à la porte des panneaux annonçant "No Mods!". Mais ce sont les explosions de violence qui inquiètent le plus les autorités.

Si la grande majorité des jeunes de cette époque sont des
Mods, une autre partie de la jeunesse avait gardé les habitudes culturelles des Teddy Boys :les Rockers représentaient tout le contraire de la nouvelle culture : habillés de cuir, se déplaçant sur des motos américaines, cheveux coupe Rock & Roll, les Rockers considéraient les Mods comme des snobs efféminés.

Une véritable guerre des rues de déroule en effet à l'époque entre Mods et Rockers.Cet antagonisme donne lieu à de violentes bagarres. Les uns comme les autres se déplaçaient munis d'armes, dont le fameux hameçon avec lequel se promenaient les Mods, caché dans la doublure de la parka, mais aussi des matraques et des couteaux de poche. Le paroxysme est atteint en 1964, où dans les stations balnéaires du sud de l'Angleterre se déroulent de véritables batailles rangées qui dégénèrent en émeutes. La police spécialisée est acheminée par avion des 4 coins de Grande-Bretagne pour empêcher les affrontements.

Le lundi 18 mai 64, à Brighton, une armée de Mods pousse 2 Rockers du haut de la promenade sur la plage en contrebas.La photo de cet incident fait le lendemain la une de la plupart des journaux anglais ( même Paris-Match sort un article avec photos intitulé La tragique histoire des rockers et des modernes ). Les Mods, supérieurs en nombre, prendront inévitablement le dessus. Il faut dire que cette même année, le Ministère de l'Intérieur évalue à 2 millions leur nombre en Grande-Bretagne !

Mods contre rockers - côte sud de l'Angleterre - 1964

En 1964 le mouvement Mod avait commencé à se scinder en deux camps opposés,certains préservent le style originel et radicalisent leur look : ce sont les hard mods, ou encore heavy mods. Ils portent le costume cintré et le chapeau pork-pie pour danser, mais des vêtements de sport ou de travail pour traîner dans la rue (polo Fred Perry, chaussures Doc Martens noires et bien cirées…) ce sont eux qui évolueront plus tard vers le mouvement skinheads, et de l'autre côté une majorité que l'on continue à appeler mods mais qui vont se diluer dans le "swiging London" et son esthétique tape à l'oeil.

Et dès 1966 le mouvement Mod s'efface.Les idéaux du Flower Power et la philosophie Peace & Lovefont alors leur apparition avec les cheveux longs accompagnés de la marijuana, du hashich et d'une vision de la vie contraire à la philosophie frénétique des Mods. Le Psychédélisme sonne le glas du modernisme comme mouvement de masse.

Small Faces

The Small Faces est un groupe de pop-rock britannique fondé à Londres en 1964 et séparé en 1969. Mené par ses 2 leaders Steve Marriott (futur Humble Pie) et Ronnie Lane, il a été, avec les Who, l’emblème du mouvement musical et social londonien des Mods


Small Faces 'sha la la la lee' 1966

Tamla Motown

Tamla Motown, créé par Berry Gordy à la fin des années 50, est établi à Detroit, L'écurie Motown offre à de jeunes artistes un encadrement, une véritable école de la scène. Tamla Motown, ajoute à la Soul une dimension pop à grands renforts d'orchestration, d'arrangements sophistiqués avec pour objectif de séduire à la fois le public noir et le grand public blanc avec des chansons de soul et de rhythm and blues plus accessibles que la production de labels concurrents tels que Stax

Années 50 - Cheesecake et pin-up -

Publié à 15:53 par acoeuretacris Tags : années 50
Années 50 - Cheesecake et pin-up -
Illustration de Zoe Mozert

"le visage d'une adolescente de 15 ans et le corps d'une femme de 20, une chevelure luxuriante, des seins généreux mais pas trop, de jolies jambes, une taille de guèpe et enfin une grace naturelle".

L'âge d'or des pin-up se situe dans les années 1940 et 1950, principalement aux États-Unis.Le "pin-up art" est un genre artistique aussi profondément américain que les tableaux d'Edward Hopper. Les GI's punaisaient les dessins ou les photos de leurs starlettes au mur de leurs casernes... "To pin up" en anglais ! L’expression rentre dans le langage dans les années 40. Appelée aussi "Cheesecake", de l'expression pour parler d'une femme séduisante "better than cheesecake", qu’elle soit dessinée ou photographiée, dans un magazine ou un calendrier, la pin-up n’est pas une vraie femme mais un fantasme: on la dévore des yeux, on ne l’épouse pas. La posture accuse les formes du corps pour accentuer ses proportions (par exemple : le pied tendu dans la ligne de la jambe), l'expression du visage nous dit qu'elle est une jeune fille simple, jamais une vamp, et que son existence est uniquement de l'ordre de l'image.

Les pin-up apparaissent sur des magazines, journaux, posters, calendriers ou des "cartes d'arts" vendues dans les distributeurs automatiques des galeries marchandes. Le premier calendrier des Vargas Girls, publié en 1940, est un best-seller. Et la pin-up conquiert ses titres de respectabilité : les magazines généralistes (Time, Look, Cosmopolitan ...) demandent à des artistes de croquer les stars de cinéma dans le style"pin up".

La pin-up est partout

Sous les pinceaux des illustrateurs emblématiques de cette périodeGil Elvgren, Alberto Vargas, Earl Moran, Edward Runci et des dessinateurs femmes de pin-ups, et non des moindres : Mabel Rollins Harris, Joyce Ballantyne, les sœurs Patten, Laurette et Irène, Pearl Frush et Zoë Mozert.., les pin-ups s'étalent partout, jusque sur les couvertures des romans classiques de Faulkner, Brontë et Steinbeck… "Esquire", le célèbre magazine américain, pénétrait tous les foyers et avec lui, les plus belles images de pin-ups illustrant de articles d'actualité ou fiction. "Esquire" sera à jamais le plus grand outil de propagation des pin-ups

Durant la seconde guerre pour remonter le moral de ses troupes, l'US Army invite régulièrement quelques-unes des stars les plus sexy à visiter le front.Marlène Dietrich et Ava Gardner seront ainsi ''médaillées'' pour leur dévouement.La pin upest élevée au rang de déesse guerrière. Elle s’habille avec la bannière étoilée, elle s’engage comme infirmière ou comme soldat de la Navy. Elle finit par personnifier la femme américaine, sûre d’elle et audacieuse. Coté britannique les tommies ont aussi leur pin-up avec Jane, bande dessiné publié par le Daily Mirror dont les scenario n'a qu'un but trouver le moyen de lui donner l'occasion de se déshabiller.

La pin-up patriote : sur les avions (nose art), dans les revues de l'armée (Yanks) épunglée dans les chambrées...

Betty Grabble, Rita Hayworth, Ann Sheridan

Les plus célèbres pin-up de ces années-là, Betty Grabble et ses "one-million-dollar legs", première à être élue "Reine des pin-ups".(la photo la plus célèbre de Grabble est une photo de dos où elle a la tête tournée avec un sourire coquin... Cette pose était due à sa grossesse naissante) Veronica Lake, "la fille au pull-over", Ann Sheridan… Rita Hayworth... L'après guerre verra la photo prendre le pas sur l'illustration. Et aussi l'apparition de Norma Jean (qui deviendra bientot célèbre sous le nom de Marylin Monroe et de Bettie Page.

A "cheesecake", "beefcake"

Face à ces "pin up" ou "cheese cake" on voit aussi apparaitre dans les annees cinquante leur version masculine le "beefcake".

C’est à Bob Mizer que l’on doit les photographies de modèles athlétiques les plus connues ; sous couvert d’offrir à Hollywood un moyen pratique de trouver des modèles pour sa production cinématographique, Bob Mizer a créé dans les années 1940 son agence de mannequins-acteurs. C'est en 1952 qu'il crée son magazine Physique Pictorial, copié dès 1952 par d'autres Tomorrow's Man, Body Beautiful, Adonis...

Elvgren

Elvgren (1914-1980) est un des illustrateurs de pin up les plus célèbres. Le Norman Rockwell de la "cheese-cake".Gillette Elvgren commença à dessiner des pin-up en 1937, il crée une soixantaine de pin-up pour F.Dow, série idantifiable par la signature en caractères d'imprimerie , contrairement aux créations ultérieures ou la signature est en caractere "manuscrits". En 1944, il signe un contrat, avec Brown et Bigelow (qui lui offrent 1000$ par illustration) stipulant qu’il devait produire 18 à 20 pin-up par an ! Sans compter les publicités qu’il devait réaliser pour Coca-Cola, entre autres.Sa technique consistait à photographier le modèle, puis le peindre, le plus souvent à l'huile sur une toile de format 76x61 cm, selon une technique hyperréaliste et en exagérant la luxuriance des chevelures, la longueur des jambes et l'ampleur de la poitrine. Ces peintures étaient ensuite reproduites à des milliers d'exemplaires. Il illustra également des nouvelles, des histoires d'amour publiées dans de nombreux magazines. Les calendriers, entre autre articles, de l'éditeur Brown & Bigelow, pendant les 30 ans que dura la collaboration avec Gil Elvgren, firent les délices de milliers camionneur et militaires à travers tous les continents. Son modèle idéal a "le visage d'une adolescente de 15 ans et le corps d'une femme de 20, un front haut, un cou de cygne, des yeux bien écartés, de petites oreilles, un nez espiègle,une chevelure luxuriante, des seins généreux mais pas trop, de jolies jambes, de belles mains, une taille de guèpe et enfin une grace et un port naturels".

Elvgren

Alberto Vargas (1896-1982) Alberto Vargas est le fils d' un photographe renommé,ce qui lui permit de se familiariser avec la peinture a l' aérographe. Il travaillera pendant quelque temps comme illustrateur free-lance pour des programmes de revue, des affiches de cinéma, etc…et rencontrera la femme de sa vie : Anna Mae Clift, une danseuse de la troupe Ziegfeld Follies. La carrière de Vargas commence réellement en 1940 avec le magazine Esquire, The Magazine for Men. Ce magazine proposait des récits de fiction, des dessins d’humour, des articles sur la mode, etc. Il ne comportait aucune photo hormis les publicités.Son premier calendrier pour Esquire est publié pour l' année 1941. Le succès est fulgurant, chaque année Esquire vendra des dizaines de milliers de calendriers signés Varga, parfois deux différents pour une même année.Il illustre également les couvertures de " Tatler " et réalise ausi des portraits d'Ava Gardner, Marlène Dietrich ou encore Marilyn Monroe. A partir de 1960, Vargas travailla pour Play Boy .Vargas utisait du papier épais, avec un mélange de gouache et d' aérographe. Le modèle était dessiné nu, puis les vêtements étaient ajoutés. Il mourut en 1982 à Los Angeles.

Alberto Vargas

Earl Steffa Moran (1893 - 1984) est peintre et photographe, il était passé maître dans les techniques du pastel et de la peinture à l'huile.Il travailla pour Sears & Roebucks, fit des couvertures pour Beauty Parade et Eyefull (magazines pour hommes), des illustrations pour Life Magazine, et des affiches de films. Il travailla aussi pour Brown & Bigelow dans les années 1940-1950. Son modèle le plus connu fut Norma Jean Baker (de 1946 à 1950), qui sera célèbre sous le nom de Marilyn Monroe. Norma Jean était à l'époque à la Blue Book Model Agency, il la payait 10$ de l'heure, et ce pendant trois ans. Marilyn déclara ainsi plus tard que Earl lui a sauvé la vie plus d'une fois. "Elle savait exactement quoi faire, ses mouvements, ses mains, son corps étaient simplement parfaits. C'était la plus sexy. Mieux que n'importe qui d'autre. Emotionnellement, elle faisait tout à la perfection. Elle exprimait exactement ce que je voulais." Par la suite Il signa avec les galeries "Aaron Brothers Galleries" et travailla pour eux jusqu'en 1982.

Marylin Monroe vue par Earl Moran


Les Gi font leur propres pin-up - Popular Science Oct 1944


Jane , la pin-up des Tommies

Edward Runci

Edward Runciest né en 1921 à Gênes en Italie, sa famille émigrent aux Etats-Unis en 1930.La carrière de Runci à démarré après-guerre avec sa première exposition en 1945. Il crée ses premiers calendriers de pin-up à la fin des années 40, et ses premières illustrations pour la publicité au début des années 50. Sa femme Maxine peignait également des pin-up.

Edward Runci

 

Zoe Mozert dans son atelier

Zoe Mozert couverture de "True Confession"

Zoe Mozert affiche "The outlaw"

Zoë Mozert (1907 - 1993),de son vrai nom Alice Adelaide Moser, a étudié avecHoward Pyle et maitrisait parfaitement l'art du pastel.En 1932 elle s'inatalle à new-York. Zoe Mozert est devenu célèbre avec son illustration pour la couverture du magazine "True Confession" consacré à Carole Lombard et son affiche pour le film de Howard Hughes "The Outlaw" avec Jane Russel. Elle travailla elle aussi pour le calendriers Brown et Bigelow dans les années 40 et 50. Durant la deuxième Guerre elle peignit sa célèbre série "Victory Girls". Zoe Mozert sera fréquemment son propre modèle.

Années 50 - vive la consommation -

Publié à 14:47 par acoeuretacris Tags : consommation années 50
Années 50 - vive la consommation -
Salon des Arts Ménagers 1954 - Parisienne de photographie

Les années 1944 à 1949 sont des années de reconstruction marquées par la pénurie et les restrictions. Le rationnement du pain durera jusqu'en 1949. Les conditions de logement sont précaires, les équipements publics très insuffisants par rapport aux besoins de la population. La France ne connait pas de réelle croissance et la vie est difficiles en raison des bas salaires et du coût élevé de la vie. "Et qui n'a pas connu la France de cette époque ignore ce qu'est l'appétit de biens de consommation, des bas en nylon aux réfrigérateurs en passant par les disques et les automobiles, pour lesquelles il fallait des licences d'achat, et que l'on attendait un an.." Françoise Giroud. C'est l'époque du slogan de Maurice Thorez (Secrétaire général du Parti communiste) "Camarades retroussons nos manches".

Les besoins sont immenses, le plan Marshall y pourvoira dans un premier temps.Mais l'industrie  manque de moyens et est désorganisée, certains industriels ont collaboré avec les nazis, tels Renault, d'autres ont été déportés, comme Dassault et l'État doit prendre ses responsabilités dans le domaine économique et multiplie les nationalisations.  La planification mise en place par le Commissariat général au Plan confié à Jean Monnet en 1946, fondée sur une concertation avec l’ensemble des acteurs économiques et sociaux permet le retour à la croissance : le niveau de production de 1929 (le plus élevé de l’entre-deux-guerres) est rattrapé en 1948 puis dépassé de 25 % en 1950.

Queue devant une boulangerie en 1947 à Paris - Parisienne de photographie

Le salaire minimum est institué par la loi du 11 février 1950. Il est fixé en fonction du budget moyen d'un manœuvre parisien célibataire pour ses dépenses alimentaires, dans une logique de salaire-subsistance. Il faut attendre 1952 pour que soit prévu un mécanisme d'indexation sur l'inflation (qui s'élève à 11% en 1950 et à  20% en 1951). Si désormais la reconstruction est dans l'ensemble achevée, la pénurie de logements décents se fait durement ressentir dans les grandes villes.


Durant le terrible hiver 54 les gens qui mourraient de froid dans les rues de Paris étaient des ouvriers qui avaient un emploiet une famille mais ne trouvaient pas à se loger. Les "couche-dehors" comme les appelaient l'Abbé Pierre sont des milliers dans les grandes villes. La construction des logements sociaux piétine. En mai 1952, Antoine Pinay, prend des mesures drastiques pour lutter contre la hausse du prix de la viande, pour apprendre aux consommateurs à mieux gérer leur budget, on verra les journaux publier des recettes pour accommoder les bas morceaux.

Néanmoins le milieu des années 1950  voit la montée du pouvoir d’achat et la naissance d'une société de consommation et de loisirs.En 1953 apparaît Cetelem, la compagnie de crédit aux particuliers, en1954 naissent la Sofinco (organisme de crédit) et le Club Méditerranée nouvelle formule profitant de l'extension des congés payés (en 1956 ils passent de quinze jours à 3 semaines), Leclerc et J.C. Decaux. La FNAC (Fédération nationale d'achat des cadres) apparait aussi en 1954 et elle ouvre son premier magasin en 1957 autour de 3 gammes de produits la radio, les appareils photo et les magnétophones. la France s’engage sur la voie des «Trente Glorieuses» qui marquent l’avènement de la «civilisation matérielle».


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L'abbé Pierre lance son appel du 11 fevrier 1954 - Enfants remettant à l'abbé Pierre les clés de cinquante logements construits à Noisy-le-Grand, Salon de l'enfance, Paris 1954 (Parisienne de photographie)

Le Salons des arts ménagers, manifestation emblématique du développement de la consommation, a rouvert en 1948(il se tiendra jusqu'en 1961 au Grand Palais à Paris)  et connut un immense succès public, bien que les logements ne soient pas équipés pour accueillir la plupart des appareils ménagers vendus et que les ménages n'aient pas dans l'immédiat les moyens de les acquérir, le salon se  donne plutôt un rôle d’éducation pour orienter l’investissement des ménages.  Avec le retour de l'abondance du milieu des années 50, permettant un réel accès aux  biens présentés,  il favorisera la diffusion des innovations en leur offrant une efficace vitrine. Le catalogue du salon de 1956 définit ainsi son rôle  « Le Salon des arts ménagers n’est pas issu du jeu des intérêts privés. Créé sur l’initiative d’un haut fonctionnaire de l'État, loin de devenir une entreprise particulière, il est demeuré la propriété du Centre national de la recherche scientifique, établissement public du Ministère de l’éducation nationale. Diffusant l’enseignement propre à assurer en France le bonheur familial dans le foyer rénové, il sert actuellement la prospérité générale, suscitant […] l’essor des industries comme le développement du commerce et participe, en outre par sa contribution annuelle, au succès des travaux les plus élevés de la science… ».


En 1955, le taux de fréquentation bat tous les records avec un million quatre cent mille visiteurs.Le Salon des Arts ménagers lance le Salon de l'enfance en 1950 pendant dix ans, quelques semaines avant Noël,  il transforme le Grand Palais en caverne d'Ali Baba pour rêves d'enfants consommateurs.

La presse féminine joue aussi un rôle déterminant dans la diffusion des biens d’équipement de la maisonet dans la propagation de l'effort de modernisation (Marie France  est créé en 1944, Elle en 1945, Femmes d'aujourd'hui en 1950 et Marie Claire reparait en 1954). En 1954 8,4% des ménages sont équipés d'une machine à laver le linge, une machine qui reste chère (en 1950 une machine a laver de bonne qualité équivalait à quatre mois de salaire "moyen"), ils seront 24% en 1960. Côté réfrigérateur en 1954 7.5% des ménages en sont équipés, ils seront 17,4 % en 1957 et 24.8% en 1960. La consommation médicale progresse considérablement, elle augmente de 86 % entre 1950 et 1957, l'augmentation des dépenses d'habitation, due essentiellement aux dépenses d'équipement est de 46% et les dépenses de transport, du fait du développement des transports individuels, ont progressent elles de 71%.

 


Salon des Arts ménagers 1948 (Francis Bernard) - Salon 1951 (Villemot)

Paris Match 1955 - Jours de France 1958

Les années 1950 voient l’entrée en scène de la télévision, en dépit de son coût elle  suscite l’engouement populaire,conçue comme une télévision de service public, selon la devise  "informer, éduquer, distraire,  sa diffusion reste restreinte socialement et géographiquement. En 1950 elle fonctionne deux heures par jour, les postes chers sont souvent collectifs dans le cadre de Télé clubs C'est la retransmission en direct en 1953 du couronnement d'Elizabeth II qui la mettra en vedette en démontrant sa capacité à traiter l'événement à chaud. Cependant en 1954 à peine 60 000 foyers en sont équipés, il faudra attendre la fin des années 50 pour voir le phénomène prendre de l'ampleur : en 1958 680 000 postes sont installés. Elle couvrira peu à peu l'ensemble du territoire au cours des années 50 et imposera des rendez-vous attendus : Jean Nohain et 36 chandelles, La vie des animaux de Frédéric Rossif , la piste aux étoiles de gilles Margaritis, Cinq colonnes à la une de Pierre Desgraupes...


L’automobile devient  plus qu' un moyen de transport :un  vecteur d’évasion et objet de plaisir. "Dans des autos de toutes marques, sur des motocyclettes cahotantes, où les couples se tiennent enlacés, les femmes cheveux au vent et l'air extasié, les citadins s'enfuient vers la campagne..." Georges Houdin Le Monde juillet 1958 et les Français deviennent plus exigeant. Ils veulent des autos moins spartiates et plus performantes, les constructeurs répondront avec des modèles devenus mythiques  : Peugeot 403, Renault Dauphine, Citroën DS…

 


Salon des Arts Ménagers 1956 - H. Cartier Bresson

 

Paris, badauds devant un magasin de télévisons - Parisienne de photographie

La consommation des années 50 et 60 reflète l'optimisme, la confiance en l'avenir et la croyance en une ascension sociale collective et continue.C'est une consommation respectant les clivages de la société (ouvriers, contremaîtres et cadres n'ont pas la même) et le système de valeurs de l'époque : l'alimentation d'un ouvrier n'était pas la même que celle d'un notable, ni sa tenue vestimentaire ni sa consommation culturelle.... Il faudra attendre la fin des années 60 pour voir un mode de consommation dépassant la logique des classes et l'appartenance familial.


A la fin des années 1950 Le taux d’activité des femmes se développe fortement,beaucoup de ruraux quitte la campagne pour s’installer dans la périphérie des villes,  le pouvoir d’achat des ménages est en très forte hausse (sur deux francs de revenus en 1950, on en dépensait la moitié pour l'alimentation, sur quatre francs en 1968 - le pouvoir d’achat ayant été multiplié par deux -  on n'y consacrera plus qu'entre 1 franc et 1,50 francs ). Il s’équipent de voitures et  de réfrigérateurs. Les conditions sont réunis pour l'apparition des grandes surfaces. La société Carrefour supermarché nait en 1959 et en 1963 Carrefour ouvre le premier hypermarché français en banlieue parisienne. L'essor d’une culture "jeune"  ("Salut les copains" est  lancé en 1959)  va diffuser le modèle américain : musique, jeans, tee shirts, cinéma....

 


Vaisselle en verre de couleur Duralex - 1958

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Affiche du Parti communiste 1945

Publicité 1954

Publicité 1955 -

Publicité 1957 -

Publicité 1958

Le Baby-boom


Entre 1945 et 1965 il nait plus de 800 000 enfants par an, la population française passe de 40.5 millions en 1945 à 45 millions à la fin des années 50. Le renouveau de la natalité a été encouragé par une politique volontariste des pouvoirs publics. Depuis 1946 les nouveaux nés sont régulièrement suivis médicalement, ces visites ont été rendues obligatoires pour percevoir les allocations familiales instituées par la loi du 22 aout 1946. Le congé maternité passe à quatorze semaines. Le nombre de maternité s'accroit et l'accouchement à domicile devient minoritaire en même temps qu'apparait au début de ces années 50 la méthode de l'accouchement sans douleur venus d'URSS..

En 1956 dans l'émission «Édition spéciale : les femmes jouent leur destin» de François Chalais et Frédéric Rossif, Françoise Giroud dénonce «un million d’avortements clandestins» chaque année et défend la nécessité d’instaurer le contrôle des naissances (La France est alors toujours sous le joug de la loi de 1920 qui «réprime la provocation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle

«La Maternité heureuse», association créée en 1956 par 23 femmes avec pour objectif de "satisfaire aux voeux du couple en ce qui concerne les problèmes de la naissance, du couple lui-même et de la famille ; c’est-à-dire la fécondité, la stérilité, la conception, la maîtrise de la procréation, l’acceptation d’une grossesse en cours" . Une enquête de 1956 révèle que 56 %  des personnes interrogées « déclare n’avoir jamais entendu parler de la limitation des naissances». «La Maternité heureuse» devient, en 1960, le Mouvement français pour le planning familial.

Rentrée des classes Paris 1952

Côté scolarisation le baby-boom amène chaque année 200 000 enfants supplémentaires sur les bancs de l'école. De 4.5 millions d'enfants scolarisés à l'école primaire en 1945 on passe à plus de 6 millions au début des années 60. En 1952 on peut lire dans le Figaro "La reprise de la natalité va conduire à une hausse de 50% des effectifs scolaires d'ici 1959.. Il y a péril pour l'école, si l'on n'adopte pas d'urgence un vaste programme de construction". On construit en hâte et on embauche de nouveaux instituteurs.

La pénurie de logement est énorme, il y a eu peu de constructions entre les deux guerres et les bombardements ont beaucoup détruit. On construits 100 000 logements par an dans les années 50. Dans le parc déjà construit l'inconfort demeure la norme courante : certes 60% des foyers disposent quand même de l'eau courante, mais seuls un peu plus de 25% disposent de WC privés et 10% d'une douche ou d'une baignoire

Années 50 - Le cabanon du Corbusier -

Publié à 17:29 par acoeuretacris Tags : le corbusier années 50
Années 50 - Le cabanon du Corbusier -
Le cabanon du Corbusier, un chateau de 16 m2

“J’ai un château sur la Côte d’Azur, qui a 3,66 mètres par 3,66 mètres.C’est pour ma femme, c’est extravagant de confort, de gentillesse” Le Corbusier



L'objectif de Le Corbusier est de répondre au problème du développement de la résidence de loisir en site littoral. Il propose la juxtaposition de petits volumes modulaires, de cellules minimales. Il conçoit ainsi, entre 1949 et 1954, plusieurs projets qui ne seront pas réalisés. Le module minimal de 16 m2 qu'élabore Le Corbusier avec son cabanon est pensé pour être juxtaposable et multipliable.



Face à la Méditerranée, sur le site de Roquebrune Cap-Martin,à proximité de la villa E.1027 de son amie Eileen Gray, Le Corbusier, en 1952, accole ce cabanon à la guinguette "L'Étoile de Mer" Construite en 1948 par Thomas Rebutato, artisan plombier niçois reconverti en cabaretier. Les façades revêtues de dosses de pin étaient initialement prévues en bardage d'aluminium. La construction, de 16 m2, est un trésor d’ingéniosité et de fonctionnalité. Tout y est minutieusement pensé et calculé. Avec le “ Modulor”, un système de mesures directement lié à la taille humaine Le Corbusier renouait avec le Nombre d’Or des bâtisseurs de l’Antiquité. Soit une mesure-étalon de 2,26 mètres, la taille moyenne d’un homme le bras levé. 2,26 mètres de haut et 3,66 mètres de large, les mesures du cabanon résultent de l’emploi du Modulor. Une seule pièce, un lit, étroit surmonté d’un oreiller sculpté dans le bois, une table pivotante à un pied, des placards intégrés, deux cubes en bois servant de chaises, un petit lavabo rond en inox et une vitre de fenêtre astucieusement remplacé par un miroir pour se raser, le sol est peint en jaune, le plafond vert et orange pâle : le parfait prototype d’une “machine à habiter”. Des fresques murales représentent des silhouettes humaines stylisées.

 


Vues intérieures du cabanon

La villa E 1027 d'Eileen Gray
La villa E 1027



C'est en 1926, qu' Eileen Gray, pionnière du design moderne,commence avec Jean Badovici la construction de la célèbre E-1027 - E=E(ileen), 10=J(ean), 2=B(adovici), 7=G(ray) - résultat de trois ans de recherche. Réalisée en béton armé elle est d'une surface modeste : 160m2. L’étage principal est un rez-de-chaussée surélevé sur pilotis, eclairé par des fenêtres en longueur et des grandes baies. La facade de la pièce de séjour donnant sur la mer est une immense baie ouverte au soleil. Les pièces closes, salles de bain, cuisine, la chambre principale en haut, les chambres de domestiques et la chambre d’amis en bas se superposent dans un bloc compact. Un escalier en vis les relie à la terrasse. Le mobilier est conçu en osmose avec l'architecture. les tables, les sièges, placards sont réalisés avec les matériaux les plus novateurs, et conçus de façon à être mobiles et transformables. C’estpour cette maison qu' Eileen Gray conçoit ses meubles les plus célèbres comme la chaise transat, le fauteuil Bibendum, la table basse E1027...



La maison fut ornée de huit peintures murales en 1938 par Le Corbusier lui-même au cours d’un séjour avec sa femme, la petite histoire raconte que ce fut sans l'accord d'Eileen Gray, ce qui engendra une certaine tension entre Gray et Le Corbusier. Eileen Gray meurt le 31 octobre 1976.

Living room et chambre d'amis de la E 1027

Le transat, le fauteuil bibendum, la table E 1027 dessinés par Eileen Gray

En 1954, il dessine pour Rebutato, sur le même site un ensemble de 5 Unités de campingqui seront mises en la location à partir de 1957. Les "unités de camping'' sont regroupées dans un bloc sur pilotis ; elles ne sont différenciées que par la couleur de leur porte. Prévu pour deux, l'espace intérieur est divisé par une colonne sanitaire ; il est encore plus restreint que celui du cabanon (8 m2).


Le Corbusier et sa femme passèrent ici treize étés jusqu’à la mort du Corbusier, par noyade, le 27 août 1965.

Les Unités de Camping

Années 50 - Yves Saint Laurent -

Publié à 17:11 par acoeuretacris Tags : st laurent années 50
Années 50 - Yves Saint Laurent -
Yves Saint Laurent : les débuts, de Christian Dior à Pierre Bergé

Paris Match - La collection Dior de 1958

Yves Saint Laurent est né en 1936 à Oran où il passe toute sa jeunesse.En 1953 il remporte le le prix de la fondation Woolmark (ex æquo avec Karl Lagerfeld) grâce à une robe de cocktail.


Alors qu'il suit des cours de dessin à la chambre syndicale de la couture,Michel de Brunhoff rédacteur en chef de Vogue le présente à Christian Dior qui lui propose de travailler comme modéliste. Durant deux ans Yves saint Laurent apprend chez Dior, les secrets de la coupe et du monde de la Haute Couture et devient l'assistant du couturier.

En 1957, Dior meurt soudainement. À 21 ans, Yves Saint Laurent, désigné comme son successeur par Christian Dior, se retrouve à la direction de la maison, l’histoire de la couture se trouve à un moment clef, entre la période de l’après-guerre et le début de la production de masse… Timide, introverti mais sûr de son destin : «Il se sait né non pas pour faire de la mode, mais pour faire la mode», écrit sa biographe Laurence Benaïm, ce grand jeune homme maigre est attendu au tournant. Le 30 janvier 1958, Yves Saint Laurent présente sa première collection chez Dior et fait un triomphe, avec la fameuse ligne Trapèze (coupe partant des épaules et du buste, qui s’évase progressivement et donne aux robes un aspect dynamique) qui voulait rendre à la femme sa liberté de mouvement. A vingt et un ans,il devenait le plus jeune couturier du monde.


1958 - Yves Saint Laurent après le triomphe de sa première collection Dior - Avec la princesse Margaret en novembre 1958

1959 - Chez Dior Yves Saint Laurent et Tessa Beaumont, danseuse - Avec la robe de mariage de Farah Dibah - Parisienne de photographie

Paris Match écrit"C’est dans le calme de sa maison familiale en Algérie qu’Yves Saint Laurent a dessiné les 178 modèles qu’il vient de présenter dans le magnifique salon crème et ivoire de l’hôtel particulier de l’avenue Montaigne à Paris. Ses robes-blouses montrent la pointe du genou mais, miraculeusement gonflées dans le dos, elles dessinent un buste menu aux mannequins. La ligne « Trapèze » est le new-look de la saison." Yves Saint Laurent ce jour là a "cambriolé la gloire", dit Pierre Bergé



Il créera six collections chez Dior, entre 1958 et 1960.Appelé sous les drapeaux en 1960, il est hospitalisé pour dépression. Il est remplacé chez Dior par Marc Bohan qui présente sa première collection « Slim Look », sous la griffe Dior.


En 1961 Pierre Bergé convainc le milliardaire américain J.Marck Robison d'apporter les fonds nécessaires à la création de la maison de couture Yves Saint Laurent,Pierre Bergé est à la direction financière. La première collection est présentée en janvier 1962, rue Spontini à Paris. Des rumeurs ont précédé le lancement de la collection, les modèles ne seraient pas terminés, Saint Laurent n'aurait pas réussi à faire aboutir ses idées. L’événement est attendu, célébrités et tout le monde influent de la mode sont là, Yves Saint Laurent sait qu’il joue son avenir ... C’est un succès l’assistance est subjuguée

Collection Yves Saint Laurent Printemps 1962


Saint Laurent explique :"Ce qui m’intéresse, c’est d’arriver à créer pour les femmes un vestiaire masculin : quelques types de vêtements rationnels et indémodables" Ainsi naitra en 1962 le caban,1965 est l’année "Mondrian" avec des compositions géométriques de rectangles jaunes, rouges et bleus sur fond blanc. La même année il dessine pour Sylvie Vartan un ensemble pantalon veste qui fera "scandale" à la télé lorsqu’elle le mettra le 14 février 1965, la presse traitant son ensemble de "pyjama". En 1966, c’est la collection "Pop Art". Saint Laurent met les femmes en pantalon avec un smoking jusque là réservé aux hommes puis viendront la saharienne et le costume d’homme (1967), le jumpsuit (combinaison, 1968), les robes transparentes (1969).

Yves Saint Laurent Zizi Jeanmaire "Cyrano de bergerac" 1959 - Croquis de Saint Laurent pour Cyrano

Yves Saint Laurent Zizi Jeanmaire Alhambra 1961 - Yves Saint Laurent pendant un essayage pour Maldoror ballet de Roland Petit 1962

En parallèle, il participe à la création de décors pour des ballets, des revues, des pièces de théâtre et des films.Notamment les les ballets de Zizi Jeanmaire et de son mari Roland Petit. De Cyrano de Bergerac (1959) au Mariage de Figaro (1964), des Monstres sacrés (1966) à Notre-Dame de Paris (1965), de La Chevauchée sur le lac de Constance (1973) à Shéhérazade (1974). Sans oublier le cinéma et le théâtre. Il habille Arletty pour la pièce de Jean Cocteau les Monstres sacrés, au théâtre des Ambassadeurs (1966), Catherine Deneuve pour Belle de Jour (1966) de Luis Buñuel comme pour la Sirène du Mississippi (1969) de François Truffaut, Zizi Jeanmaire pour sa revue au Casino de Paris (1972), Jeanne Moreau et Delphine Seyrig pour la Chevauchée sur le lac de Constance de Peter Handke, à l’Espace Cardin (1973), aussi bien que Madeleine Renaud, à plusieurs reprises, et notamment pour Savannah Bay, de Marguerite Duras, au théâtre du Rond-Point (1983)



Le 7 janvier 2002 Yves Saint Laurent fait ses adieux à la haute couture à l'âge de 66 ans. Il meurt le 1er juin 2008.

 

Yves Saint Laurent croquis et costume pour Zizi Jeanmaire 1963

Années 50 -1954,"Mademoiselle" est de retour

Publié à 15:20 par acoeuretacris Tags : années 50 retour de mademoiselle
Années 50 -1954,"Mademoiselle" est de retour
Coco Chanel avec Salvador Dali en 1937

““L’élégance, c’est la liberté de bouger”

Le 5 février 1954 Mademoiselle réouvre sa maison de coutureaprès quinze années d'inactivité. Sa nouvelle collection, débute par un tailleur jersey qui fait toujours partie de la garde-robe des femmes d'aujourd'hui. Le vêtement signature de la grande maison descend dans la rue ; "universellement adopté et copié " mais jamais égalé.

Née à Saumur en 1883, Gabrielle Chanel est la deuxième fille d'Albert Chanel, camelot et de Mlle Jeanne Devolle, couturière. Sa mère meurt alors qu'elle n'a que douze ans. Elle devient demoiselle de magasin à Moulins, puis chanteuse de music-hall. Elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment "Coco", parce qu'elle chante "Qui qu'a vu Coco" . Ce surnom ne la quittera plus. Elle est remarquée par un jeune officier de cavalerie, Étienne Balsan, qui l’installe à Paris.

"Ma légende repose sur deux piliers indestructibles : le premier, c'est que je suis sortie on ne sait d'où, du music-hall, de l'opéra, ou du bordel... Le second, c'est que je suis la reine Midas. On m'a cru une intelligence des affaires, mais les affaires, les bilans m'ennuient. Pour additionner, je compte sur mes doigts" Coco Chanel

La petite robe noire - Marlene Dietrich en tailleur pantalon Chanel1933 - Chanel 1937

En 1909, à 26 ans, partie de rien elle commence avec des chapeaux. Un an après, elle ouvre boutique rue Cambon.En 1913, financée par son amant de l'époque Arthur Capel, dit "Boy", elle ouvre une boutique à Deauville et une autre à Biarritz en 1915. Première audace : des tenues en jersey, la matière réservée jusque là aux sous-vêtements,l'audace fait fureur. Viendront ensuite des ensembles pantalons, et dans les années 20, la fameuse petite robe noire. Ses liaisons masculines sont source d'inspiration : robes à motifs slaves au temps du grand-duc Dimitri, Dimitri Pavlovitch Romanoff, cousin du dernier tsar de Russie. Plus tard, elle emprunte au duc de Westminster, Hugh Richard Arthur Grosvenor, des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed, et les adapte à la panoplie vestimentaire de la femme. En 1918, la boutique parisienne de Chanel s'agrandit; elle emploie plus de 300 ouvrières, rembourse "Boy", refusant à jamais le statut de femme entretenue.

La maison devint célèbre aussi pour son parfum emblématiqueN°5 conçu en 1921. Ernest Beaux continua à créer des parfums pour Chanel, dont le N°22 (1922), le Cuir de Russie (1927), le Gardenia (1925), et le Bois des Îles (1926).
Ses amis sont sa seule famille,elle s’entoure d’artistes tels que Stravinsky, Lifar, Morand, Picasso, Diaghilev, Cocteau. Elle créera des costumes de scène pour Diaghilev (le Train bleu, 1924), et pour le cinéma, notamment, en 1939, pour la Règle du jeu de Jean Renoir.

Dans les années 30, elle fera face au succès de Schiaparelli, couturière d'origine italienne,amie des surréalistes, qui a ouvert sa maison en 1934, et à la grève de ses ouvrières, à sa manière autoritaire et imptoyable. En 1939, à l’annonce de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle licencie tout son personnel, elle ferme sa maison de couture. Les parfums Chanel suffisent largement à son train de vie

Coco Chanel et un mannequin en 1954

Chanel collection de 1956

Installée à l'Hôtel Ritz, parmi ses paravents en laque de Coromandel,elle y vit durant la Seconde Guerre mondiale avec l'officier allemand des services de renseignements Hans Gunther von Dincklage. Coco Chanel propose à Walter Schellenberg, chef des services de renseignements SS (qui accepte), de négocier une paix séparée avec Churchill, mais ne peut, par l'ambassade d'Angleterre à Madrid, prendre contact avec lui. On lui reprocha aussi des manoeuvres douteuses contre les frères Wertheimer, avec lesquels elle avait fondé en 1924 la Société des parfums Chanel. (Les hommes d'affaires détenait 70 % du capital, Chanel 10 %. Devant le succès du secteur parfum, les relations se tendent, Chanel a vendu la poule aux oeufs d'or sans le savoir). Les Wertheimer sont juifs. Ils sont partis aux Etats-Unis. En leur absence, l'entreprise doit être confiée à un administrateur aryen. Chanel tente avec l'aide de son amant de récupérer la société. Mais les Wertheimer ont organisé avant leur départ une vente fictive à leur ami Félix Amiot, un constructeur d'avions. Après la guerre, le prête-nom rend la société à ses vrais propriétaires.

L'antisémitisme de Channel semble bien avéré.Un membre de sa famille la qualifiera d' "atroce emmerdeuse" et précise que la dame avait sa grille de lecture: "Elle distinguait trois groupes. 1. Les Israélites, parmi lesquels elle plaçait les Rothschild. 2. Les juifs. 3. Les youpins. Selon les jours, elle classait les Wertheimer dans la deuxième ou la troisième catégorie." "Cette dame, qui d’ailleurs me voulait du bien, était décidément trop antisémite pour mon goût." dira Françoise Sagan. Seule, sans doute, l'amitié de Winston Churchill, qu'elle avait connu pendant sa liaison avec le duc de Wesminster, lui évite de graves ennuis à la Libération.

Elle quitte Paris et s’installe en Suisse.C'est d'un palace de Saint-Moritz qu'elle assiste au succès du "new-look". Christian Dior entrave à nouveau les femmes, à contre-courant des convictions de "Mademoiselle". Il lui faudra attendre quelques années encore avant de reprendre le combat sur son propre terrain.

Chanel en 1958 Parisienne de photographie

Chanel au Ritz - Chanel en 1964

En 1947 "Pierre Wertheimer [...] jugea que la générosité fut la seule revanche qu'il put prendre "et réaliste, il comprend aussi qu’il ne peut y avoir de Chanel sans Gabrielle Chanel. Il accepte de verser à Coco une redevance de 2 % sur toutes les ventes de ses parfums dans le monde. "Soit environ 1 million de dollars par an", précise Edmonde Charles-Roux. En 1954, Coco Chanel cèdera ses droits sur son nom à Wertheimer.

En 1953, à 70 ans, à la demande de ses commanditaires qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums,Chanel prépare son retour et réintègre la rue Cambon. Elle a du mal à imposer son style face aux jeunes créateurs comme Christian Dior qui s’est fait une renommée internationale. Sa première collection en 1954 est mal accueillie et lui vaut les salves de la presse qui l'avait portée aux nues (La couture est encore sous l’influence "new look", la taille bien prise et la jupe ample), mais défendue par le journal Elle (Hélène Lazareff en tête) et reconnue parle magazine américain "Life" et les acheteurs New-yorkais, Coco Chanel tient bon. Elle impose de nouveau des robes près du corps, une silhouette androgyne, des vêtements sobres. Le tailleur de tweed à motifs écossais, décoré de boutons-bijoux et orné d’une ganse de couleur contrastée fait une entrée fracassante, complété par une blouse de soie réalisée dans le tissu de la doublure. Perfectionniste "à en mourir", Mademoiselle pense à tout, à l'escarpin bicolore, qui allonge la jambe et raccourcit le pied, comme au catogan, qui ajoute au maintien. Roland Barthes définit le tailleur Channel "...Comme l'oubli du corps tout entier réfugié, absorbé dans la distinction sociale du vêtement". Il donne aux femmes ce qu'elle a toujours voulu pour elles: l'allure, le confort et le détachement. Le succès se manifestera dès sa seconde collection, son style retrouve les faveurs des femmes.

Jeanne Moreau "Les amants" 1958 - Delphine seyrig "baisers volés" 1968

Jackie Kennedy, Dallas, en Channel

Le tailleur Channel alliance parfaite de l'allure et du confort connaitra un succès mondial. Sans cesse réinventé à chaque nouvelle collection depuis plus d'un demi-siècle,il est devenu un symbole de l'élégance française. Il habille les actrices du moment, notamment Jeanne Moreau dans "les Amants" (1958) de Louis Malle, et Delphine Seyrig dans "Baisers volés" (1968) de François Truffault. Sa plus belle ambassadrice dans les années 60 est la première dame des Etats-Unis, Jackie Kennedy, icône américaine de la modernité et de l’élégance qui portait le fameux tailleur Chanel rose lors de l’assassinat de son mari à Dallas.

En 1955 Chanel lancement le sac matelassé en bandoulière devenu, un grand classique. Le succès est tel que ses ateliers ne peuvent satisfaire la demande croissante. La première eau de toilette pour homme, "Pour Monsieur", est lancée cette même année 1955 et Coco Chanel reçoit l’oscar de la mode honorant "la créatrice la plus influente du XX e siècle", des mains de Stanley Neiman Marcus, propriétaire des grands magasins de mode de Dallas. En 1959 le flacon du N°5 est exposé au musée d’Art moderne de New-York.

"Mais l'âge est là et, peu à peu, les ciseaux de la révolution ne servent plus qu'à couper l'uniforme de la haute bourgeoisie. Coco Chanel peste contre la minijupe et les libertés qu'elle n'habillera pas. Lorsqu'elle meurt, en 1971, la maison entre dans ce que Marie-Louise de Clermont-Tonnerre, directrice des relations extérieures, appelle 'un arrêt sur image'".Edmonde Charles-Roux... Dont elle ne sortira qu'avec l'arrivée de Lagersfeld.

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Chanel au Ritz 1937

Chanel et Serge Lifar 1937

Le tailleur Chanel

Coco Chanel

Coco Chanel 1935

Pour Coco Chanel, "il n’y a d’autre beauté que la liberté du corps".La "petite robe noire" épouse le corps des femmes et fait fi du corset. "La première, créée en 1926 par Mademoiselle Chanel et baptisée par les Américains la Ford en raison de son succès, a renvoyé toutes les robes compliquées au placard, explique Didier Ludot. Grâce à sa forme simple, proche du T-shirt, elle a bouleversé les garde-robes." Courte, elle permet les grandes enjambées. "La petite robe noire" est synonyme de liberté et d’élégance. Vogue écrit : "Maintenant qu’il est de mauvais goût de s’habiller en riche, le look de pauvre est à la mode. Des femmes fortunées se promènent en petites robes toute simples". Et déja elle est copiée à tout va. Elle accédera au rang de "classique" dans les années 50. Depuis elle ne s'est jamais démodée. Elle fait partie des basiques comme le jean, le sweat, la veste d’homme ou la chemise blanche. Elle s’adapte à tous les styles, allonge ou raccourcit, avec ou sans manches,avec ou sans décolleté. Une seule constante : le noir et une "philosophie" : "La petite robe noire exige une ligne simple, une coupe parfaite et une touche d'esprit" Suzy Menkes.Tous les couturiers et stylistes qui se respectent en ont dessiné leur version. Tour à tour adoptée par Edith Piaf, symbole des existentialistes, porte-drapeau du renouveau de la couture, uniforme de la bourgeoise, vêtement le plus "tendance", c'est cela sa magie.