National Geographic est un magazine mensuel publié par la National Geographic Society, une société américaine. Il est immédiatement identifiable grâce au cadre jaune de sa couverture. Le premier numéro américain a été publié en 1888. L’édition française du National Geographic existe depuis 1999.
Ses thématiques sont la géographie, les sciences, l’histoire, la culture, la photographie, la vie animale, la protection des espèces menacées ou encore l’archéologie. Des cartes en supplément accompagnent parfois certains numéros. Occasionnellement, des hors-séries sont publiés. La version française est publiée par le groupe de presse Prisma Media. Son rédacteur en chef est Gabriel Joseph-Dezaize et la rédactrice en chef adjointe est Catherine Ritchie.
National Geographic est décliné dans trente-trois éditions étrangères, qui touchent chaque mois plus de quarante millions de lecteurs. En 2007, 2008 et 2010, l’édition américaine du magazine a remporté le prix d’excellence de l’American Society of Magazine Editors. En 2013, National Geographic reçoit le Prix du meilleur magazine au Pictures of the Year International (POYi)
Le premier numéro du National Geographic est publié en 1888, neuf mois après la création de la National Geographic Society. Dès 1905, le magazine intègre la photographie : une pleine page de photos prises au Tibet entre 1900 et 1901 par les deux explorateurs russes Gombojab Tsybikov et Ovshe Norzunov illustre le numéro de janvier.
En juin 1985, le portrait en couverture de la petite fille afghane Sharbat Gula est devenu l’une des images les plus emblématiques du National Geographic
En France
Le premier numéro de National Geographic en français est publié en octobre 1999. L’édition française a été l’une des premières éditions étrangères à être lancées. Son tirage mensuel est d’environ 95 000 exemplaires, touchant plus de deux millions de lecteurs en France, ce qui en fait l’une des plus importantes en audience, après l’édition américaine.
Une partie du magazine est traduite de l’américain. La version française produit de nombreux reportages et six hors-séries par an. En 2016 la France a lancé National Geographic Traveler, le nouveau magazine de voyages (six numéros par an dont deux hors-séries). En 2019 un nouveau hors-série "Anthologie" dédié aux belles photos de la National Geographic Society a été lancé.
L’édition française a remporté plusieurs prix. Entre autres, le prix France Rails du meilleur lancement en 1999 ; le prix France Rails dans la catégorie « Tourisme » en 2003 et 2005 ; le prix SMPI en 2007 dans la catégorie Voyages et découvertes.
« Le plus beau, celui qui fait rêver. Des angles originaux, des sujets qui intriguent, une image superbe, toujours innovante, qui amène à la lecture de papiers particulièrement riches et denses. Le magazine de découverte et de connaissance par excellence. »
— L’avis du Jury
Des articles français ont été primés par la National Geographic Society à Washington. En 2010, « La traque du chytride commence », de Céline Lison, illustré par les photos de Denis Palanque, a remporté le prix du meilleur article parmi toutes les éditions étrangères.
Entre 1999 et 2008, National Geographic en français a organisé un concours de géographie pour les moins de 16 ans (l’équivalent du National Geographic Bee aux États-Unis), afin de sélectionner les représentants français pour le championnat du monde de géographie.
Photographie
Le magazine est reconnu pour la qualité de son édition et de ses photographies. Les travaux de certains des meilleurs photojournalistes du monde ont été publiés dans ses pages. Les premières photos en couleurs sont apparues au début du xxe siècle dans le magazine, qui devient pionnier en la matière. En 1959, le magazine commence à publier de petites photos en couverture, qui s’agrandissent par la suite. Depuis 2006, l’édition américaine organise un concours international de photographie, auquel dix-huit pays participent.
Les différentes éditions
En 1995, National Geographic lance au Japon sa première édition étrangère. Trente-deux éditions différentes ont vu le jour depuis : allemand, arabe, bulgare, chinois traditionnel et simplifié, coréen, croate, danois, espagnol (Espagne), espagnol (Amérique du Sud), finnois, français, grecque, hébreu, hébreu orthodoxe, hongrois, indonésien, italien, japonais, lituanien, néerlandais, norvégien, polonais, portugais (Portugal), portugais (Brésil), roumain, russe, serbe, slovène, suédois, tchèque, thaïlandais et turc.
La Confédération générale du travail, abrégé en CGT, est un syndicat français de salariés créé le 23 septembre 1895 à Limoges. Elle faisait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés français considérées, par présomption irréfragable, comme représentatives par l'État avant la réforme de 2008.
La CGT a obtenu 1 570 500 suffrages (34 %) aux élections prud'homales de décembre 2008 (lors de ces élections un salarié sur quatre, soit 25 % du collège employés, a voté). Elle figure comme l'une des principales organisations syndicales de salariés dans les élections aux comités d'entreprise comme parmi les délégués du personnel. Entre 581 000 et 650 000 salariés sont syndiqués à la CGT selon les sources, ce qui en fait la première ou la seconde confédération française en nombre d'adhérents.
L'actuel secrétaire général de la confédération est Philippe Martinez.
La CGT est affiliée à la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Confédération syndicale internationale (CSI). Elle a longtemps été un élément moteur de la Fédération syndicale mondiale (FSM) de laquelle elle s’est désaffiliée en 1995. Lors de son 52e congrès à Dijon, les délégués votent un amendement actant à nouveau la recherche de l’unité avec les syndicats membres de la CSI, la CES mais aussi la FSM.
Fédérations
Fédération de la santé et de l’action sociale CGT (Santeas CGT)
Fédération de l'éducation de la recherche et de la culture CGT (FERC-CGT)
Fédération des Finances CGT (CGT Finances)
Fédération des officiers de la Marine marchande CGT (FOMM-CGT)
Fédération des personnels du commerce de la distribution et des services CGT
Fédération des salariés du secteur des activités postales et de télécommunications CGT (FAPT-CGT)
Fédération des services publics CGT
Fédération des sociétés d'étude CGT
Fédération des syndicats du personnel de la banque et de l'assurance CGT
Fédération des transports CGT
Fédération des travailleurs cadres et techniciens des chemins de fer CGT (CGT Cheminots)
Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT (FTM-CGT)
Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication CGT (Filpac-CGT)
Fédération générale des syndicats de la Police nationale CGT
Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT (FNAF-CGT)
Fédération nationale de l'équipement et de l'environnement CGT (CGT Équipement)
Fédération nationale des industries chimiques CGT (FNIC-CGT)
Fédération nationale des mines et de l'énergie CGT (FNME-CGT)
Fédération nationale des personnels des organismes sociaux CGT (orgasociaux CGT)
Fédération nationale des ports et docks CGT
Fédération nationale des professionnels de la vente CGT
Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement CGT
Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'action culturelle CGT (FNSAC-CGT)
Fédération nationale des syndicats maritimes CGT (FNSM-CGT)
Fédération nationale des travailleurs de l'État CGT (FNTE-CGT)
Fédération nationale des travailleurs du verre et la céramique CGT
Fédération textile habillement cuir CGT
Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT)
Union syndicale de l'Intérim CGT (USI-CGT)
Unions confédérales
Union fédérale des syndicats de l'État (UFSE-CGT) (anciennement UGFF-CGT)
Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (UGICT-CGT)
Union confédérale des retraités CGT (UCR-CGT)
Jeunes CGT
Comité national de lutte et de défense des chômeurs CGT
Autres
Association pour l'information et la défense des consommateurs salariés (INDECOSA-CGT)
Institut CGT d'histoire sociale (IHS-CGT)
Secrétaires généraux
Secrétaires généraux de la CGT |
1895-1898 | Absalon Lagailse | du 4 décembre 1895 à octobre 1898 |
1898-1900 | Maurice Copigneaux | d'octobre 1898 à septembre 1900 |
1900-1901 | Victor Renaudin | de septembre 1900 au 21 avril 1901 |
1901 | Eugène Guérard | du 21 avril au 26 novembre 1901 |
1901-1909 | Victor Griffuelhes | de novembre 1901 au 2 février 1909 |
1909 | Louis Niel | du 24 février au 12 juillet 1909 |
1909-1947 | Léon Jouhaux | du 12 juillet 1909 au 19 décembre 1947 |
1945-1967 | Benoît Frachon | du 5 septembre 1945 au 16 juin 1967 |
1948-1957 | Alain Le Léap | de janvier 1948 au 27 septembre 1957 |
1967-1982 | Georges Séguy | du 16 juin 1967 au 18 juin 1982 |
1982-1992 | Henri Krasucki | du 18 juin 1982 au 31 janvier 1992 |
1992-1999 | Louis Viannet | du 31 janvier 1992 au 5 février 1999 |
1999-2013 | Bernard Thibault | du 5 février 1999 au 22 mars 2013 |
2013-2015 | Thierry Lepaon | du 22 mars 2013 au 7 janvier 2015 |
2015-2023 | Philippe Martinez | du 3 février 2015 au 31 mars 2023 |
Depuis 2023 | Sophie Binet | depuis le 31 mars 2023 |
Sièges de la CGT
Le siège de la CGT à Montreuil en 2014. Expulsée de la Bourse du travail sous l'autorité du préfet en 1906, la CGT loue une usine désaffectée sise au numéro 33 de la rue de la Grange-aux-Belles. Les travaux terminés, la propriétaire meurt : l'immeuble doit être vendu. La CGT contourne la loi de 1884 interdisant l'accès à la propriété aux syndicats en créant une société en nom collectif, et c'est ainsi qu'en novembre 1907, la CGT devient propriétaire. La forte syndicalisation des années 1920 permet l'achat d'autres bâtiments dont le 211 de la rue La Fayette, et à l'angle de l'avenue Mathurin-Moreau (actuelle place du Colonel-Fabien). La confédération s'installe dans un bâtiment neuf à Montreuil en 1983
Le repos dominical en France est la pratique, en France, d'observer un jour de repos (non travaillé) le dimanche.
Anciens textes
Le repos dominical n'est pas une invention moderne, mais est au contraire déjà décrit dans certains textes anciens comme l'Ancien Testament :
« Observe le jour du sabbat pour le sanctifier, comme te l'a commandé Yahvé, ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu. Tu n'y feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne ni aucune de tes bêtes, ni l'étranger qui est dans tes portes. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante pourront se reposer. »
Dt 5.12-14
D'après les mêmes sources, ceci est rappelé par Moïse :
« Jusqu'à quand refuserez-vous d'écouter mes commandements et mes lois? Voyez, Yahvé vous a donné le sabbat, c'est pourquoi le sixième jour il vous donne du pain pour deux jours. Restez chacun là où vous êtes, que personne ne sorte de chez soi le septième jour. »
Ex 16 28-29
Ce Repos dominical s'est ensuite développé dans l'Empire romain.
Sous l'Ancien régime
Ouvrant son « Histoire du dimanche de 1700 à nos jours » par un chapitre Ier intitulé : « Quand dimanche était jour du Seigneur », l’historien Robert Beck montre bien dans quelle mesure le repos hebdomadaire est issu de la tradition chrétienne, même si le dimanche se caractérise à l’origine comme le premier jour de la semaine tant dans la tradition judaïque que dans la tradition gréco-latine. Il y rappelle notamment que « l’assistance à la messe, obligatoire, constitue la pierre angulaire de l’édifice de sanctification du dimanche » : au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, plusieurs conciles confirment en effet le devoir de se rendre à la grand-messe dominicale (qui contraste avec l'austérité de l'office des églises réformées). À la fin du xviie siècle, la quasi-totalité des Français se rend alors à l’église le dimanche.
Il décrit également de quelle façon « vers la fin de l’Ancien régime (…) le dimanche commence à changer sensiblement de caractère pour prendre de plus en plus celui d’un jour de fête, à laquelle les classes populaires des villes et des campagnes participent », remplaçant la promenade dominicale réservée aux aristocrates qui choisissent dès lors de rejoindre leur maison secondaire dimanche. De plus, le discours des Lumières (particulièrement Montesquieu condamnant ce jour oisif au nom de la morale et Voltaire au nom de l'économie) contribue notamment à l'inobservance de la règle du repos dominical dans le commerce, l'artisanat mais aussi les campagnes. L'État désacralise aussi ce jour en faisant de plus en plus appel au curé pour annoncer des règlements ou festivités officielles. Ainsi, les vêpres se voient concurrencer par les professions qui travaillent ou par une fréquentation accrue des cabarets, bals et guinguettes (développées particulièrement jusqu'à la révolution industrielle pour les artisans chômant le « Saint Lundi », tradition particulièrement vivace à Paris, en Angleterre ou aux Pays-Bas). Seules les femmes de la bourgeoisie, reléguées au rang d'« ilotes de la République », sont exclues de ces réjouissances et se retrouvent en majorité à la messe dominicale
Durant la Révolution française
Au début de la Révolution française, le dimanche reste un jour de culte mais on peut travailler ce jour puisque les lois de l'Église ne s'appliquent plus.
En France, le calendrier grégorien fut supprimé, sous la Convention nationale, par une commission spécialisée. Expérience relativement unique, fut mis en place un calendrier républicain, avec des semaines de dix jours
Le dimanche était donc mécaniquement supprimé. Cela posa des problèmes de repos dans les campagnes, puisqu'on n'avait qu'un jour sur dix pour se reposer. Cela causa aussi des difficultés dans les régions frontalières, pour les échanges économiques
Robert Beck revient sur la période de la « tourmente révolutionnaire » et l’invention d’un « nouveau dimanche », le décadi, aux termes du calendrier entré en vigueur avec la publication du décret du 5 octobre 1793. Mais il montre aussi comment le culte décadaire décline après le 30 prairial an VII : les citoyens seront entièrement libres de choisir leur jour de repos à partir du 7 thermidor an VIII. En effet, avec ce nouveau calendrier, il n'y avait plus que 36 jours chômés et 5 fêtes contre 52 dimanches et 25 fêtes religieuses précédemment.
Napoléon Ier poursuit cette dérégulation. Jean-Étienne-Marie Portalis, l'un des rédacteurs du Code civil, lui suggère de fixer un jour de repos hebdomadaire mais l'empereur refuse d'imposer le dimanche, laissant la liberté aux gens de travailler ce jou
Le calendrier grégorien et le dimanche furent rétablis en 1806.
L’ordonnance publiée le 7 juin 1814 sous Louis XVIII interdit ensuite de travailler ou de faire travailler, d’ouvrir les boutiques ou d’étaler les marchandises le jour du Seigneur. Cette ordonnance sera en partie reprise par la loi du 18 novembre de la même année mais elle est ineffective à partir du règne de Louis-Philippe car les sanctions ne sont plus appliquées dans un contexte de déchristianisation dans les milieux ouvriers où l'on préfère parfois de ne pas travailler le Saint-Lundi. La révolution industrielle (encouragée par des entrepreneurs favorables au libéralisme économique) et la baisse de la pratique religieuse (à nuancer selon les régions françaises) sont à l'origine de l'essor du travail dominical, particulièrement pour le monde ouvrier.
Le catholicisme social de Charles de Montalembert encourage Alfred de Falloux à voter une loi sur le repos dominical en 1848 mais elle aussi échoue. À la même époque, l'industriel protestant Daniel Legrand demande qu'une loi sociale assure à nos populations après six jours de peine, un jour de repos7.
Napoléon III, en même temps que de nombreuses mesures philanthropiques (Société philadelphique, Société alimentaire de Saint-Germain), le rend obligatoire par la circulaire du 15 décembre 18518: Charles de Morny, ministre de l'intérieur, estime le repos du dimanche nécessaire à la santé et au développement intellectuel des classes ouvrières.
Au début de la Troisième république, le contexte de crise et de chômage redéveloppe le mouvement social en faveur du repos hebdomadaire. Des manifestations sont organisées dans plusieurs villes par les travailleurs privés de repos hebdomadaire, notamment des garçons-coiffeurs et employés de grands magasins travaillant jusqu'à 70 heures par semaine.
Sous le prétexte qu'elle avait été adoptée sous la Restauration, la loi du 18 novembre 1814 est abrogée par la loi du 12 juillet 1880 qui supprime l’obligation de repos dominical, à l’exception des fonctionnaires. Cette loi ouvre une période que l’historien Robert Beck dénomme celle du dimanche comme « jour du repos et de la famille ». Il relève que cette loi « établit une des conditions préalables pour dynamiser le débat sur le repos hebdomadaire »
La loi de 1906
Après les lois de 1814, 1852, 1874, 1892 et 1900, consacrées respectivement au repos dominical, au travail des fonctionnaires, des enfants, des femmes et des salariés, et qui ont posé la règle du repos dominical, c’est la loi du 13 juillet 1906 (votée, à la suite de la catastrophe de Courrières, par une chambre républicaine et anticléricale qui refuse la fatalité du début du xxe siècle : 45 % des employés avaient une espérance de vie inférieure à 40 ans) qui l'impose définitivement.
Cependant, cette loi de portée générale prévoit de nombreuses dérogations (domestique, ouvrier agricole) qu'accordent facilement les préfets aux employeurs du commerce et ne s'imposera qu'après la Première Guerre mondiale, en même temps que la journée des 8 heures introduite en 1919.
Principes généraux
Actuellement, en France, un salarié ne peut travailler plus de six jours par semaine : au moins un jour de repos (24 heures, auxquelles s’ajoute un repos quotidien minimum de 11 heures) doit lui être accordé chaque semaine et, en principe, le dimanche (repos dominical).
Le repos dominical est la règle en France car, selon Robert Beck, « cette loi de 1906 reste en vigueur parce qu'elle est fondée autour de deux valeurs : le repos et la famille ». Il constitue une restriction du principe de liberté du commerce et de l'industrie, au profit, selon le Conseil constitutionnel, de la santé et du bien-être publics
Exceptions et dérogations
Toutefois, le principe du repos dominical connaît plusieurs types de dérogations qui peuvent, selon le cas, être permanentes ou temporaires, soumises ou non à autorisation, applicables à l’ensemble du territoire ou à certaines zones précisément délimitées, etc.
Le Code du travail prévoit, dans certaines situations, des compensations obligatoires pour les salariés appelés à travailler le dimanche ; de telles compensations peuvent également résulter des conventions ou accords collectifs applicables dans l’entreprise, auxquelles il conviendra donc de se reporter, ou être prévues par le contrat de travail
Il existe des exceptions, limitées par le code du travail (articles L. 3132-1 et suivants, et R. 3132-1 et suivants). La proposition de loi de Richard Mallié visant à définir les dérogations au repos dominical dans les grandes agglomérations, les zones touristiques et les commerces alimentaires, no 1254, déposée le 12 novembre 2008, a commencé à être discutée le 17 décembre 2008 ; la suite de la discussion a été renvoyée à une autre séance. Le gouvernement a déclaré l'urgence sur cette proposition de loi le 5 décembre 2008. Ceci a abouti finalement à la « Loi réaffirmant le principe du repos dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires ».
En août 1986, Georges Chavanes, nouveau ministre du Commerce, de l'Artisanat et des Services, exprime avec force, dans le souci d'empêcher la concurrence déloyale et d'instaurer des relations plus équilibrées entre la distribution de masse et le petit commerce, son refus sans équivoque d'autoriser l'ouverture des grandes surfaces le dimanche.
En mars 1993, Michel Giraud, le nouveau ministre du Travail du gouvernement Balladur, propose une loi votée en décembre 1993 autorisant l’ouverture le dimanche des magasins spécialisés dans la culture.
De ce fait, la question du travail et de l’ouverture des magasins le dimanche est strictement encadrée par le code du travail et par les tribunaux : les juges doivent donc appliquer la loi de 1906 et à la convention de l'OIT.
L'employeur et sa famille ont le droit d'ouvrir un commerce le dimanche, mais n'ont pas le droit d'y faire travailler d'autres personnes.
En 2007, des exceptions existent, notamment les dérogations dites de plein droit. Les dérogations de plein droit concernent notamment les hôpitaux, les hôtels et les musées. D'autres dérogations concernent les zones touristiques et d'animation culturelle. Par ailleurs, le préfet peut, dans certains cas, autoriser l'ouverture de magasins le dimanche ; le maire et l'inspection du travail peuvent également accorder des autorisations exceptionnelles. Pour l'UMP, ces justifications sont aléatoires : telle enseigne sera autorisée à ouvrir, telle autre non.
Jusqu'en 2007, en France, le travail le dimanche est compensé par un jour de repos hebdomadaire, mais peut ne pas être payé plus qu'un autre jour.
Le 18 mai 2009 Richard Mallié dépose une proposition de loi visant à rénover les dérogations au repos dominical. Dans son intitulé, la proposition de loi « réaffirme le principe du repos dominical » et dispose que « dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche ».
Le dispositif de dérogations se limite à trois cas précis :
pour les commerces de détail dans les communes touristiques et les zones touristiques d’affluences exceptionnelles ;
au sein de « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), où il existe déjà de véritables habitudes, anciennes, de consommation dominicale ;
conformément aux recommandations du Conseil Economique et Social, les commerces de détail alimentaire pourront rester ouverts le dimanche jusqu’à 13 heures, au lieu de 12 heures aujourd’hui.
Zone touristique internationale
L'article 342 de la loi no 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, codifié dans le code du travail sous l'article L 3132-24. a créé les zones touristiques internationales (ZTI).
Cet article précise que « les établissements de vente au détail qui mettent à disposition des biens et des services et qui sont situés dans les ZTI peuvent donner le repos hebdomadaire par roulement pour tout ou partie du personnel ».
Rétablissement du travail dominical
Conflits médiatisés
Affichette de la CFTC dans une rue de Paris en 2010. De nombreux conflits entre employeurs, État et salariés ont été médiatisés, notamment dans les années 2007-2008, afin de pouvoir justifier la modification de la législation sur le travail le dimanche.
Le « préjudice au public » se manifeste le dimanche. Le type de commerce est un critère, mais bricolage, moquettes, habillement et électroménager n'ont pas été considérés comme motifs suffisant par la jurisprudence, dans la mesure où ces produits peuvent être achetés un autre jour. Pour ces commerçants, l'ouverture le dimanche est un enjeu important, dans la mesure où ils réalisent 30 à 35 % de leur chiffre d'affaires ce jour de repos. Toutefois, les syndicats représentants les salariés sont opposés à l'ouverture le dimanche.
En 2008, à Thiais, en Val-de-Marne, certains magasins de Thiais-Village peuvent ouvrir le dimanche, alors que d'autres non. Pour 21 commerçants, un juge des référés de Créteil a interdit l'emploi de salariés le dimanche, mais 12 d'entre eux ont obtenu du préfet une dérogation. Toutefois, des dérogations préfectorales sur l'ouverture le dimanche ont déjà été jugées illégales et donc annulées, notamment par le tribunal administratif de Cergy dans le Val-d'Oise en 2007.
Certains consommateurs estiment au contraire qu'il ne faut pas respecter la loi : « Tant que le salarié n'est pas forcé, les syndicats (de salariés) n'ont pas à se mêler de ça. » Certaines salariées veulent travailler le dimanche, lorsque le salaire est doublé ce jour-là.
L'ouverture le dimanche se fait parfois sans l'autorisation requise par la loi, mais certains magasins n'ouvrent pas ce jour, pour ne pas avoir à payer une amende de 1 000 euros par employé.
Le Conseil économique et social, après avoir été saisi par le premier ministre en octobre 2006 sur la question du travail le dimanche, recommande, dans un avis rendu public le 2 mars 2007, de « ne pas banaliser cette journée en généralisant l’ouverture des commerces et de maintenir le principe du repos dominical ». Le CES propose de modifier la législation, notamment pour les commerces alimentaires qui pourraient ouvrir jusqu’à 13 heures le dimanche. Le CES recommande d'actualiser la délimitation des zones et des périodes touristiques. Le CES propose également pour tous les commerces, une « dérogation exceptionnelle de cinq dimanches de plein droit ».
Septembre 2011, six caissières d’un supermarché ED-Dia à Albertville sont en grève (le dimanche) depuis 2 ans
Affrontement idéologique
Politiquement, l'ouverture des grands magasins le dimanche a été promue par le président de la République d'alors, Nicolas Sarkozy, qui a notamment donné, par trois fois, ses arguments télévisés par lesquels il dénonce l'ouverture des magasins d'un côté de la rue de l'Élysée, alors qu'ils sont fermés de l'autre. Dans cette intervention, le chef de l'État dit constater que certains salariés sont contents de travailler le dimanche. Pour lui, l'administration est responsable de cette situation. Ce discours pourrait signifier le soutien au CES sur l'actualisation de la délimitation des zones et des périodes touristiques
En 2006, le député Pierre Lellouche a présenté à l'assemblée nationale la proposition de loi no 3262 « visant à modifier l'article L. 221-5 du code du travail afin de permettre l'ouverture des commerces le dimanche ».
En 2015, lors de la discussion du projet de loi Macron, une enquête BVA de décembre 2014 avait estimé que 62 % des français étaient favorables à l'élargissement du travail dominical
Impact économique
Les deux principales raisons invoquées pour justifier le travail le dimanche sont d'une part une augmentation supposée du PIB ou de la croissance du PIB, et d'autre part, la possibilité envisagée pour les salariés travaillant le dimanche de bénéficier d'un salaire horaire supérieur à celui des salariés ne travaillant pas le dimanche. Pour Richard Mallié, député UMP, président du groupe de travail parlementaire, « dans certaines zones de chalandise engorgées, l’ouverture le dimanche permettrait d’améliorer la fluidité et donc de générer de la consommation. Elle créerait aussi du pouvoir d’achat pour les salariés majorés ce jour-là. »
Pour les opposants à l’ouverture des magasins le dimanche, la consommation des jours de semaine serait simplement reportée vers la journée du dimanche, et favoriserait la grande distribution, sans augmenter le PIB. De plus, les majorations salariales s’appliquant uniquement pour les établissements comportant plus de onze salariés, peu de commerces seront concernés, sans compter les grandes enseignes qui créent des entités juridiques afin de contourner ce seuil
Exemple des crèches
En avril 2008, l’inspection du travail avait estimé que l'emploi de salariés le dimanche par une crèche serait illégal.
Le 25 juillet 2008, Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille intervient donc auprès de la préfecture des Yvelines pour autoriser la crèche « Baby-Loup » à ouvrir le dimanche : « c’est une question de pragmatisme et de bon sens car cette crèche permet aux parents de travailler et crée des emplois. Ce qui a été fait ici mérite d’être développé au plan national »