L'AMX-10 P était le véhicule militaire blindé de combat, de transport et d'appui adopté par l'infanterie française en 1973 et construit par GIAT.
Son remplacement commença à partir de 2008 par le Véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI), jusqu’en 2015, date de son retrait complet.
Description
Caisse
La caisse blindée est formée de plaques d'aluminium corroyé et soudé. Elle est de forme rectangulaire, avec un glacis incliné et pointu. Un écran pare-vague de forme rectangulaire recouvre la partie avant du glacis.
Le poste de pilotage est situé sur la gauche du glacis et comporte trois épiscopes, dont un adapté à la vision nocturne et une trappe d'accès. Le moteur est placé à sa droite, sous des grilles de refroidissement.
L'habitacle est situé en arrière et peut accueillir huit combattants ou diverses armes et munitions. L'accès s'effectue par l'arrière de la caisse, à l'aide d'une rampe relevable, percée de deux portes et de meurtrières. Des trappes sont présentes sur le toit du véhicule et permettent le tir pour les passagers.
Armement
La tourelle Toucan II est située en position centre gauche. Elle est biplace, équipée de deux épiscopes (chef de bord et tireur) adaptés à la vision nocturne, d'une couronne de sept meurtrières d'observation et de deux trappes d'accès. Elle pointe en site de - 8° à + 50° et tourne sur 360°.
La tourelle porte un canon modèle F2 de calibre 20 mm à double alimentation (projectiles explosifs et perforants, sur bandes constituées de maillons détachables) produit par Nexter (anciennement GIAT), ainsi qu'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm modèle AA-52 à canon lourd et quatre lance-pots fumigènes (DREB ou défense rapprochée d'engin blindé). Le canon de 20 mm, d'une cadence de 700 coups/minute, a une portée maximale contre les blindés légers de 1 000 m, contre les aéronefs de 1 500 m, et contre le personnel de 2 000 m
Huit-cents coups de 20 mm (dont moins d'une centaine de projectiles perforants) et deux mille cartouches pour la mitrailleuse (sous forme de bandes placées dans des caissettes métalliques) constituent la dotation standard.
Motorisation et train de roulement
Le moteur est un engin Hispano-Suiza HS 115 Diesel turbocompressé doté de deux réservoirs de carburant de 250 l. Il anime un train de roulement à chenilles, constitué sur chaque côté de la caisse de cinq galets porteurs, trois galets de support, un barbotin à l'avant et une poulie de renvoi à l'arrière. De fines plaques de blindage masquent les galets supports.
Mobilité
Le véhicule se déplace à une vitesse maximale de 65 km/h sur route, passe des pentes de 60 %, des dévers de 30 %, des obstacles verticaux de 0,7 m et des coupures larges de 1,6 m. Il est amphibie et navigue en rivière à une vitesse maximale de 7 km/h, sous l'action d'hydropropulseurs. Il roule dans l'obscurité à l'aide d'un dispositif de vision nocturne et en ambiance NBC.
Histoire
Vue arrière d'un AMX-10P trappe ouverte. Celle ci dispose de deux portes.
Origines et construction
L'AMX-10 P est conçu en remplacement de l'AMX-13 VCI, avec la capacité de franchir des coupures humides et de combattre dans un contexte de conflit NBC. Il est doté d'une mobilité comparable à celle du char AMX-30, pour appuyer ses déploiements.
Le blindé est développé au milieu des années 1960 par le GIAT, sur le site de l'AMX/APX au plateau de la Minière à Satory (Versailles). Il est fabriqué en série à partir de 1973 par l'Atelier de Construction de Roanne (ARE aujourd'hui Nexter Systems), pour l'armée française, puis avec succès pour l'exportation.
Essais
Les premiers tests en condition de combat avec un équipage complet ont été réalisés en juillet 1972 sur le terrain de manœuvres de Poigny-la-Forêt, appartenant au 501e régiment de chars de combat basé à l'époque à Rambouillet, aujourd'hui à Mourmelon-le-Grand. L'équipage du char Longumeau (AMX-13) du 5e escadron au 501 a été désigné pour effectuer ces tests. Chaque personnel a été équipé de capteurs cardiaques, pour étudier les réactions de l'organisme humain dans ce blindé.
Livraisons
Les livraisons à l'armée de terre française commencent en 1973. Un total de 1 810 engins sont produits jusqu’en 1994.
Engagements
L'AMX-10 P est engagé à plusieurs reprises sur des théâtres extérieurs.
Il équipe le bataillon français de la KFOR engagé en 1999 au Kosovo
Neuf exemplaires de ce blindé sont déployés en Côte-d'Ivoire en octobre 2005, pour appuyer la Force Licorne dans une démonstration de force
À la suite du conflit israélo-libanais de 2006, la FINUL voit ses moyens d'actions renforcés par une résolution de l'ONU. L'armée française envoie en conséquence deux compagnies d'infanterie mécanisée du régiment de marche du Tchad. Les AMX-10 P sont remplacés dans cette mission en septembre 2010 par des VBCI
Modernisation et retrait
Cent-huit AMX-10 P français ont été revalorisés entre 2006 et octobre 2008 pour un coût de 50 millions d'euros
La Délégation Générale pour l'Armement (DGA) a passé contrat en septembre 2005 avec Nexter, et le dernier exemplaire est livré le 23 octobre 2008 au 92e Régiment d'Infanterie de Clermont-Ferrand
L' AMX-10 P revalorisé est modernisé au niveau des moyens de commandement et communication avec un système d’information terminal et de navigation (SIT) et des postes radio de dernière génération. La mobilité est augmentée avec l'amélioration de la boîte de vitesses, l'installation d’une assistance au passage de vitesses et le renforcement des suspensions. La protection est revue avec des blindages en acier rapportés sur l'avant, les côtés et le toit, un fumigène large bande (système de défense rapprochée GALIX) et des moyens de détection et d'extinction rapides des incendies et explosions. L'armement reçoit un moyen de visée tout temps. Des kits d’installation sont implantés pour le missile Eryx, le lance-roquette AT4CS et le groupe de combat FÉLIN.
Cette version rénovée devait rester en service jusqu'au moins 2020, mais le retrait semble effectif en 2015.
Au sein des forces françaises, l'AMX-10 P a été remplacé à partir de 2008 par le Véhicule blindé de combat d'infanterie.
Versions
AMX-10 PAC de l'armée du Singapour avec un canon de 90 mm.
AMX 10 P : version de base (P pour personnel)
AMX 10 PH : version modifiée du P dans les années 1980 (place des pots fumigènes)
AMX 10 P Milan : équipé de deux lanceurs Milan
AMX 10 HOT : lance-missiles antichar HOT (appelé aussi AMX Lancelot)
AMX 10 M ou AMX 10 ACRA : projet de chasseur de char armé d'un canon de 142 mm lançant le missile Anti-Char Rapide Autopropulsé qui n'a existé qu'à l'état de prototypes
AMX 10 TM : équipé d'un mortier de 120 mm
AMX 10 PAC 90 : canon antichar GIAT de 90 mm
AMX 10 P Marine : capacités amphibies améliorées
AMX 10 PC : char de commandement
AMX 10 VOA : observateur d'artillerie
AMX 10 ECH : véhicule de dépannage équipé d'une petite grue sur le toit.
AMX 10 SAO : véhicule d'Observation d'artillerie conçu pour l'export.
AMX 10 THS : prototype équipé d'une transmission hydrostatique qui lui donnait une mobilité remarquable, resté à l'état de prototype.
AMX 10 AMB : version ambulance développée pour l'exportation.
AMX 10 TTB : prototype équipé d'une tourelle armée du canon Bofors de 40 mm (Au musée des blindés de Saumur, comme le THS, le SAO et l'AMB).
Utilisateurs
Carte des utilisateurs d'AMX-10P actuels en bleu, et les anciens utilisateurs en rouge.
Arabie saoudite
Bosnie-Herzégovine : 25 exemplaires livré en 1999 par le Qatar
Émirats arabes unis
France : 331 exemplaires en parc en 2011, retrait total en 2015
1er régiment de tirailleurs (1er RTir) de Épinal, dans la 1re BM
Régiment de marche du Tchad (RMT) de Meyenheim, 2e BB
152e régiment d'infanterie (152e RI) de Colmar, 7e BB
1er régiment d'artillerie de marine
16e bataillon de chasseurs de Sarrebourg (Allemagne), 2e BB
Grèce
Indonésie : 100 exemplaires équipant le Corps des fusiliers marins
Irak : 100 véhicules sont livrés entre 1981 et 1982. Plusieurs AMX-10P font l'objet d'une rénovation en 2015 par les équipes techniques irakiennes
Maroc
Mexique
Qatar
Singapour
Le modèle char de combat
Les modèles de châssis
Six modèles de châssis sont construits, dans l'ordre chronologique :
char AMX-13 (2A) : avec 4 galets de roulement et la poulie de tension au niveau du sol ;
char AMX-13 (2B) : avec 5 galets de roulement et la poulie de tension surélevée ;
char AMX-13 (2C) : avec la tourelle FL-10 et deux rouleaux supports de chenille ;
char AMX-13 (2D) : avec 4 rouleaux supports de chenille ;
char AMX-13 (2E) : avec 3 rouleaux supports de chenille et un canon de 90 mm ;
char AMX-13 (2F) : avec 2 rouleaux supports de chenille et un manchon anti-arcure sur le canon.
AMX-13 canon de 75 Modèle 1951
C'est le premier modèle d'AMX-13 en service. La tourelle FL 10 de l'AMX-13 est armée avec un canon semi-automatique SA 50 de 75 mm (Cn 75 SA 50) inspiré du canon de 75 mm long 7,5 cm KwK 42 L/70 du Pzkw V Panther. Il est doté d'un obus perforant de 75 mm d'une vitesse initiale de 1 000 m/s. Il est alimenté par un système original de barillets rotatifs d'une capacité de six obus chacun. Ce système permet d'économiser un membre d'équipage spécifique pour recharger le canon. En revanche, une fois les douze projectiles tirés, le retour à l'arrière est nécessaire pour compléter les barillets.
AMX-13 FL 11
AMX-13 avec tourelle de M24
Chaffee
En 1957, pour remplacer les chars M24 Chaffee très usés, l'armée française envisage de monter sur le châssis de l'AMX-13 une tourelle de M24 avec le canon de 75 mm M6 L39, une mitrailleuse coaxiale MAC 31 de 7,5 mm et une mitrailleuse HBM2 de 12,7 mm en barbette sur la tourelle. L'idée est de pouvoir utiliser les obus de 75 mm qui ont été livrés en masse par les États-Unis à la France. Un prototype est essayé en 1957 puis 150 exemplaires sont fabriqués en 1960. Ils servent en Algérie française notamment au 9e régiment de hussards, puis sont rapatriés en 1962. Les canons sont démontés et le bouclier est remplacé par un pare-brise pour placer un instructeur. L'engin reçoit alors le nom d'AMX-13 DTT et les chars sont versés à l'instruction.
À partir de la moitié des années 1960, les M47 Patton sont retirés du service et l'AMX-30 n'est pas encore prêt pour les remplacer. Aussi, pour remettre à niveau les AMX-13 par rapport à leurs adversaires du pacte de Varsovie, les tourelles FL 10 sont modifiées à partir de février 1967 par le réalésage du canon SA 50, ajout d'un manchon thermique antiarcure et modification de l'aménagement intérieur. Le tube devient le « Canon de 90 mm modèle F3 » (Cn 90 F3), doté d'un obus empenné à charge creuse (HEATFS- Hight Explosive Anti-Tank Fin Stabilized) et tirant à la vitesse initiale de 750 m/s. Le système à barillets est conservé, la durée du rechargement complet allant de une heure à une heure et demie. Les nouveaux modèles reçoivent un aide à la conduite infra-rouge et une capacité NRBC qui se caractérise à l'extérieur, par l'apposition d'une jupe textile au niveau de la jonction entre la partie mobile et la partie fixe de la tourelle oscillante. Ils sont retirés du service en 1990.
AMX-13 T75 mm SS-11
L'industrie française est très avancée en matière de missiles anti-char et elle les essaye dans de nombreuses configurations et sur de nombreux châssis. Le Centre de Tir des Engins Blindés de Mailly-le-Camp propose une solution avec le montage de missiles SS-11 de part et d'autre du canon de 75 mm sur la tourelle FL-10 D2. Le principe est accepté en avril 1960 et les premiers exemplaires sont livrés en janvier 1963.
AMX-13 T75
Version avec les missiles SS-11 filoguidés.
AMX-13 T75/TCA
Version avec les missiles SS-11 guidés électroniquement (TCA = télécommande automatique.)
AMX-13 « Ben-Hur »
Ce sont des châssis AMX-13 avec la tourelle démontée destinés à l'instruction à la conduite avec une rambarde mise autour de l'orifice de tourelle pour donner à l'instructeur une certaine stabilité.
Les modèles destinés à l'infanterie
Le modèle transport de troupes d'infanterie donne naissance à toute une série de variantes.
Véhicule transport de troupe
l'État-major des armées choisit en juillet 1955 l'AMX-13 transport de troupe chenillé modèle 56 (AMX-13 TT 12 CH Mle 56) pour remplacer les half tracks d'origine américaine. Son appellation varie selon les périodes :
transport de troupe chenillé modèle 56 (AMX-13 TT 12 CH Mle 56) ;
AMX-13 VTP (Véhicule transport de personnel) ;
AMX-13 VTT (véhicule transport de troupe).
Des essais sont menés d'avril à juin 1956 par la section technique de l'armée sur quatre prototypes. En 1957, une présérie de 25 exemplaires est commandée. 230 exemplaires sont construits et livrés en 1960. L'armement initial est assuré par une mitrailleuse Reibel Mle 1931 non protégée. Deux versions de tourelleaux sont adoptées par la suite, le CAFL 38 doté d'une mitrailleuse Browning Mle 1919 de 7,62 mm ou d'une mitrailleuse AA 52 de 7,5 mm et le S470 ( Giat CB 127) avec une mitrailleuse Browning M2 HB de 12,7 mm.
Véhicule de combat d'infanterie AMX-13 VCI
Les dernières versions du VTT sont équipées du tourelleau T20-13 doté d'un canon de 20 mm à tir rapide ce qui peut lui donner les caractéristiques d'un véhicule de combat d'infanterie sans vraiment en avoir les qualités de protection. Il est supplanté progressivement dès 1975 par l'AMX-10.
Poste de commandement chenillés
AMX-13 Poste de commandement chenillé Mle 1956 (AMX-13 PC CH Mle 56)
Véhicules de tir mortier AMX-13 Mortier
Mortier de 81 mm : modèle destiné à l'armée belge et appelé AMX-VPCM (véhicule chenillé porte-mortier), il est armé avec un mortier de 81 mm Brandt qui tire de la partie avant du toit. Le mortier peut tirer sous un angle compris entre 43 et 80° avec un débattement latéral de 40°. L'équipage est de six hommes et l'engin porte un total de 128 roquettes de mortier. Une embase est portée devant la coque pour que le mortier puisse être mis en œuvre hors du véhicule si nécessaire.
Mortier de 120 mm : toujours dénommé AMX-VPCM (véhicule chenillé porte-mortier), il porte un mortier de 120 mm Brandt et une équipe de pièce de 5 hommes. Il peut transporter 60 coups. Le mortier peut tirer sous un angle compris entre 43 et 80° selon un débattement latéral de 46°.
Les modèles destinés à l'artillerie sol-sol
Le projet d'un canon automoteur de 105 date de 1946 dans le cadre du renouveau de l'industrie de défense française. Le châssis AMX-13 est choisi parmi trois concurrents. Une longue phase d'expérimentation a lieu entre 1950 et 1954. En 1955, vingt exemplaires de pré-série sont construits par les ARE. 425 sont produits au total. 337 sont livrés à l'armée française avec le tube de 23 calibres, 92 sont exportés aux Pays-Bas avec le tube de 30 calibres. La masse artillerie est composée d'un obusier tracté de 105 OB 105 Mle 50 TF développé dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale mais qui n'est pas produit en masse. Le véhicule est un châssis AMX-13 renforcé et sa description est sensiblement la même que celle de la version char. Deux versions sont développées.
AMX-105 A ou M 61
Casemate fixe. L'obusier peut tirer sous un angle positif de 70° et négatif de -4° 30". Le débattement horizontal du canon est de 20° à gauche et 20° à droite. L'ensemble du pointage se fait à la main. Le canon a une portée maximum de 15 km. L'obus a une vitesse initiale comprise entre 220 et 670 m/s. Le tube qui peut avoir deux longueurs, 25 ou 30 calibre est terminé par un frein de bouche à deux volets. Sa capacité d'emport est de 56 obus de 105 mm dont 6 antichar. Il est équipé d'un télescope à grossissement 6 pour les tirs antichar et d'un goniomètre de grossissement 4 pour le tir d'artillerie. Une mitrailleuse de 7,5 mm AA 52 ou de 7,62 mm ANF1 est transportée à l'intérieur de la casemate. Une autre mitrailleuse du même type est montée sur le kiosque du chef de char à droite du compartiment de combat. Le compartiment de combat est couvert par deux plaques de blindage est il est accessible par deux portes à l'arrière.
AMX-105 B
Tourelle rotative. La tourelle rotative est un projet d'étude qui aboutit à la construction de quatre exemplaires pour la Suisse mais qui n'aboutit pas à une production. Les caractéristiques de la masse artillerie et du châssis sont sensiblement les mêmes que celles du modèle A mais il reçoit au-dessus de la tourelle, un tourelleau CAFL 38 avec une mitrailleuse MAC 31 de 7,5 mm pour la sécurité rapprochée de la pièce.
Un prototype est présenté en 1959. Le modèle est développé au début des années 1960 et consiste en un obusier de 155 mm monté à l'arrière d'un châssis AMX-13. L'obusier lui-même est construit par les Ateliers de construction de Tarbes (ATS) et il est dérivé du tube du l'obusier TR Mle 50 avec un frein de bouche différent. Le châssis est fabriqué par les Ateliers de construction de Roanne (ARE) à l'origine puis, à partir de 1965, la fabrication est transférée auprès de Creusot-Loire pour laisser la place aux chaines de montage de l'AMX-30. Les essais sont conduits par les Établissements d’études et de fabrication d'armement de Bourges (EFAB).
AMX-13 Véhicule de commandement d'artillerie
Version de l'AMX-13 VTT qui accompagne les batteries de 105 AU 50 ou de 155 AMF3 et qui contient tout le matériel pour la préparation des tirs sur le côté droit à l'arrière (planches de graphiquage et de tenue de la situation tactiques) et les transmissions avec à l'avant un ensemble de postes radio AN-GRC 9 (un poste pour les ordres, un poste pour le renseignement et un poste pour le réglage des tirs en liaison avec les observateurs avancés), un haut parleur et à l'arrière, un faisceau destiné à recevoir les fils téléphoniques en direction des pièces. L'équipage est de neuf personnels. Il peut tirer une remorque de ravitaillement en munitions ARE (Ateliers de Roanne) 2T F2.
AMX-13 VCA (Véhicule à chenille d'accompagnement)
Fait pour accompagner l'AMX-13 AMF3, il transporte le conducteur et l'équipe de pièce de sept hommes. Il peut transporter 25 coups complets (obus et gargousses), 39 fusées, et il peut tracter une remorque de ravitaillement en munition ARE (Ateliers de Roanne) 2T F2 qui contient 30 coups complets dont 26 gargousses à propulsion lente, 4 à propulsion rapide et 6 fusées. Il est armé avec un tourelleau standard. Dans la plupart des régiments d'artillerie, il est remplacé par un camion 3t GBC 8 KT d'accompagnement armé d'une mitrailleuse Browning HB de 12,7 mm sur affût circulaire pour la lutte antiaérienne.
AMX-13 RATAC (radar de tir de l'artillerie de campagne)
Version de l'AMX-13 VTT doté d'un radar Doppler RATAC qui permet de détecter et de distinguer les mouvements et régler les tirs.
Les modèles destinés à l'artillerie sol-air
Dès l'après-guerre, l'armée française cherche à améliorer ses capacités antiaériennes qui ne sont composées alors que de quadritubes de 12,7 mm montés sur half-track du modèle M16 Multiple Gun Motor Carriage et des canons tractés de Bofors 40 mm. Une tourelle quadritube composée de canons de Flak allemands MG-151/20 Vierling est essayée sur une plateforme AMX-13 mais la portée utile du système d'arme, 1 200 m, n'est pas satisfaisante.
AMX-13 défense contre-avion (DCA) monotube de 40 mm
Parmi les essais, un Bofors Mk.3 L.70 produit sous licence est monté sur une tourelle blindée SAMM (Société pour les applications des machines motrices) S-980. Le système d'arme destiné principalement à la marine est équipé un radar COTAM de détection, acquisition, poursuite et tir, d'un poste de conduite de tir avec un calculateur PHF 40 et d'une binoculaire L879. Les études cessent à partir de 1957 car la batterie s'avère trop lourde, la cadence de tir de 120 coups par minute est insuffisante et les missiles antiaériens semblent proposer une alternative plus prometteuse. Deux prototypes sont construits, mais aucune suite n'est donnée au projet.
AMX-13 défense contre-avion (DCA) bitube de 30 mm
À la suite de l'échec du modèle précédent, l'armée française se tourne au début des années 1960 sur un affût bitube de 30 mm Hispano-Suiza HS 831.A, inspiré du canon allemand de 30 mm MK 103, monté sous une tourelle blindée SAMM S 401.A et doté d'un radar de veille et de contrôle du tir Thomson-CSF Œil Noir.
Le système d'arme permet une défense antiaérienne du corps de bataille à basse altitude dans la zone des 1 000 m. Soixante exemplaires sont produits. Les premiers sont livrés en 1969 et quittent le service à la fin de la guerre froide.
Le châssis est du modèle renforcé de l'OB AU 50 qui permet d'avoir une plateforme horizontale sur laquelle la tourelle peut pivoter. Le bitube est contrôlé par des détentes électriques et la vitesse initiale du projectile est de 1 000 m/s.
Le tir peut être au coup par coup ou par rafales de 5 ou de 20 coups pouvant atteindre une cadence de tir de 600 coups/minutes pour les deux tubes.
Chaque tube dispose de 300 obus en réserve. Le système de pointage électrico-hydraulique n'est pas stabilisé. La tourelle peut pivoter à raison de 80° par seconde, avec un pointage en hauteur maximum de 85° atteint au rythme de 45° par seconde.
Le radar Doppler à vagues cohérentes Œil Noir développé par Électronique Marcel Dassault (EMD) peut détecter tout type d'aéronef dans un rayon de 12 km et jusqu'à une altitude de 3 000 m. Il permet au système d'arme d'atteindre un portée utile de 5 000 m.
Le système d'arme a aussi une capacité auxiliaire anti-char pour laquelle il est doté d'un viseur APX M 250. La tourelle reçoit un réceptacle arrière destiné à récupérer les douilles des obus tirés. Elle reçoit aussi des barres soudées pour accrocher des sacs de stockage textiles.
La tourelle étant un peu lourde pour le châssis AMX-13, une version montée sur le châssis AMX-30 est étudiée à partir de 1965, version qui n'est pas adoptée par l'armée française mais qui est proposée à l'export.
AMX-13 Roland
Le châssis de l'AMX-13 a été initialement envisagé pour soutenir le système de missile antiaérien franco-allemand Roland mais aucune production ne s'en est suivie et tous les exemplaires, prototypes et productions ont été montés sur un châssis de char AMX-30.
Les modèles destinés au génie
AMX-13 VCG (véhicule de combat du génie)
Introduit en 1964, il est destiné au génie « combat ». Il est dérivé de la version VTT de l'AMX-13. Il transporte dix hommes dont un chef de char, un conducteur et sept hommes. Il pèse 17,6 t. Il permet à ces personnels de faire des opérations de déblaiement, de destructions, de levage et de terrassement. Il est équipé d'une lame de bulldozer, d'une bigue démontable pouvant soulever 4 500 kg, et d'un treuil hydraulique (3,5 t - 4,5 t) commandés depuis l'intérieur du véhicule et d'outils de pionnier : détecteurs de mines, scies mécaniques, marteau perforateur automoteur, etc. Il peut tracter une remorque à deux essieux tous terrains d'une charge utile de 2 t. Il est armé d'une mitrailleuse Browning HB M2 de 12,7 mm sans tourelleau.
AMX-13 PDP (poseur de pont)
En 1955, le projet d'un véhicule poseur de pont est lancé. Un prototype est commandé en 1959 et il est testé en avril-mai 1962. Entre-temps, une série de 18 engins est commandée en janvier 1961 et une autre de 12 engins en septembre 1961. Il est construit autour du châssis de l'AMX-13 Mle 1955 Dépannage. Il est capable de franchir des coupures de 12 à 13 m.
AMX-13 poseur de pont Mle F1
Autre appellation du 13 PDP
AMX-13 poseur de mines Minotaur
Le Minotaur est un système entièrement automatique pour créer rapidement un champ de mines antichar sur une surface ajustable en portée, en densité et en durée. Un champ de mines d'une longueur de 2,4 km peut être créé en moins de 5 minutes sur les cotés à une distance de 300 m quand le véhicule est en mouvement, et vers l'arrière à 185 mètres lorsque le véhicule est en position statique. Montable sur divers châssis, l'AMX-13 TT était une option proposée par le GIAT mais qui n'a pas donné de suite.
Les modèles destinés au service de santé des armées
AMX-13 Sanitaire VCBT
Les modèles destinés au dépannage et au matériel
L' AMX-13 Mle 1955 Dépannage est conçu pour le dépannage, le remorquage et l'entretien du matériel blindé immobilisé. Il permet la manutention de moteurs et de tourelles. Il est équipé de :
1 treuil principal (force de traction : 15 t ; longueur de câble : 50 m) ;
1 treuil auxiliaire (force de traction : 1 t ; longueur de câble : 120 m) ;
1 grue (force de levage : 5 t) ;
1 groupe électrogène ;
1 projecteur orientable de grande puissance ;
1 mitrailleuse de 7,5 mm en tourelleau.
Longueur : 5,50 m. Largeur : 2,60 m. Hauteur : 1,38 m. Vitesse : 60 km/h. Poids 14 t. Équipage : 3 hommes.
Les modèles spécifiques à l'étranger ou prototypes destinés à l'export
Dès 1950, de par son originalité, l'engin connait un très grand succès à l'export, succès qu'il connait jusqu'à la fin de son service dans l'armée française et même au-delà.
AMX-13 canon de 105 Modèle 1958 : en juillet 1957, une nouvelle tourelle FL 12 équipée d'un canon de 105 mm Mle 1957 (Cn 75 SA 57 (F1)) L 44, est essayée aux Ateliers de Bourges (ABS). Une présérie est livrée à l'armée française mais elle n'est pas suivie de production. En revanche, cette version intéresse les pays étrangers comme les Pays-Bas, le Liban, le Pérou et l'Équateur. La tourelle FL 12 sans le châssis est vendue à l'Autriche pour être montée sur le chasseurs de char SK-105 Kürassier.
AMX-13 FL 15 : version néerlandaise avec une tourelle FL 15 similaire à la FL 12 mais avec un équipement de vision comprenant sept épiscopes M554 et des jumelles de vision nocturne OB 44 pour le chef de char et deux épiscopes M552 pour le tireur, un périscope/télescope M212 avec un grossissement de 1,6 à 6,5 fois pour le chef de char et un télescope à grossissement 8 de jour et 6 de nuit pour le tireur. Un système de contrôle de tir facilite l'acquisition de la cible, réduit le temps d'engagement et augmente la probabilité d'atteinte au premier coup.
AMX 13-105 : version destinée à l'export avec un canon de 105 à manchon anti-arcure et l'avant de la coque renforcé.
LAR-16 : version vénézuélienne retrofitté par Israël avec un lanceur de roquettes multiples (MBRL) avec 26 tubes de 160 mm LAR pour projectiles explosifs (HE). 25 exemplaires ont été mis en service. Les châssis ont été rétrofittés selon la norme NIMDA.
AMX-13V CLI : AMX-13/90 amélioré pour l'armée vénézuélienne.
AMX-13 VCPC : AMX-13 VCI amélioré pour l'armée vénézuélienne.
AMX-13 AD : version antiaérienne vénézuélienne avec une tourelle bitube américaine de 40 mm M42 Duster.
AMX 13 VTT avec missile ENTAC : modèle développé pour la Belgique.
AMX 13 Obusier de 105 mm automoteur Modèle 1950 avec tourelle rotative : version du 105 AU 50 achetée par la Suisse à quatre exemplaires qui restent à l'état de prototypes.
AMX-13 GTI : version semi-expérimentale d'essai avec une nouvelle suspension construite par GLS, une succursale de Krauss-Maffei.
AMX-13 HOT : prototype avec missiles antichar HOT.
AMX 13 modèle 1987 : ultime version proposée à l'export par la France avec un moteur Baudouin 6F 11 SRY, diesel de 280 CV ou un Detroit Diesel Model 6V-53T, diesel de 280cv un transmission automatique Rockford Powertrain ZF 5WG-180 et une suspension hydropneumatique qui permet un plus grand confort de l'équipage et une capacité à tirer en roulant plus importante.
AMX-13 SM1 (Singapore Modernised 1) : version améliorée pour l'armée singapourienne fondée sur les caractéristiques de l'AMX-13 modèle 1987 avec le moteur Detroit.
AMX-13 THS : prototype avec une nouvelle transmission hydraulique.
AMX-40 DCA : système antiaérien avec un canon de 40 mm Bofors.
AMX-113 : version améliorée destinée à l'Argentine.
AMX-13 PRA (PantserRups Artillerie) : version hollandaise de l'obusier AU 50.
AMX-13 PRI (PantserRups Infanterie) : version hollandaise de l'AMX-13 VTT.
AMX-13 PRB : (PantserRups Berging) : version néerlandaise de l'AMX-13 dépannage.
AMX-13 PRCO (PantserRups Commando) : version néerlandaise de l'AMX-13 VTT PC.
AMX-13 PRVR : version néerlandaise de l'AMX-13 Cargo.
AMX-13 PRGWT (PantserRups Gewondentransport) : version néerlandaise de l'AMX-13 VCTB ambulance.
AMX-13 PRAT : version néerlandaise de l'AMX-13 VTT avec missiles antichar TOW.
AMX-VTT Cargo : version du VTT destiné au ravitaillement et au transport logistique construits pour la Belgique et les Pays-Bas avec une capacité d'emport de 3 tonnes.
AMX-VTT PADTA (poste avancé de direction tactique air) : version du VTT équipé d'un radar de veille aérienne.
AMX-VTT Modèle 1987 : ultime version du VTT modernisée avec une mobilité et un système de tir améliorés.
AMX-13 57L/100 : prototype avec un canon britannique L7 de 100 mm monté sur une tourelle FL (1957).
AMX13/Cockerill : version rétrofittée par Cockerill avec un canon de 90mm Mk IVA3.
DNC-1 : nom des AMX-13 livrés au Mexique, surplus de l'armée belge remis à niveau par l'industrie belge SABIEX pour le châssis et SEBENA pour le canon.
DNC-1 Grua : version de l'AMX dépannage Mle 1955 améliorée localement par l'armée mexicaine.
Char léger 51 / Leichter Panzer Lpz 51 : nom de la version suisse du Modèle 51. Dans l'attente de la livraison de chars Centurion par les Britanniques, l'armée suisse adopte l'AMX-13 Mle 51. Ces chars restent en service jusqu'en 1980.
NIMDA Upgrade : pack de modernisation proposé par la compagnie israélienne NIMDA. Il comprend un moteur diesel Detroit Model 6V-53T de 275 ch à 2 800 tours par minute avec une transmission automatique NIMDA N303, un nouvel armement, un système informatisé de contrôle des tirs, du blindage additionnel réactif.
AMX-13 Yonkav 2 : AMX 13/105 complètement revu et modernisé pour l'Indonésie. En cours de développement depuis 2014. Il comprend notamment un nouveau canon de 105 mm et un nouveau blindage et un moteur Navistar de 320 CV.
AMX-13RA5 Escorpion 1 : version péruvienne de l'AMX-13 équipé d'une tourelle FL-12 avec un canon de 105 mm et de missiles antichars russes Malyutka 9M14 (Code OTAN AT3 Sagger).
AMX-13PA8 Escorpion-2 : version péruvienne d'AMX-13 équipé d'une tourelle FL-12 avec un canon de 105 mm et deux missiles antichars ukrainiens Bar'er R 2S.
AMX-13 Alacrán : version péruvienne sans canon équipé d'une poste lance-missiles antichars avec deux ou trois missiles antichar russes 9M133 Kornet (Code OTAN AT14 Spriggan) prêt à l’emploi en service depuis 2010.
AMX-D30 Vulcano : obusier automouvant sur la base d'un AMX-13-105 péruvien sur lequel est monté un obusier D-30 de 122 mm russe à partir de 2018. Construction de 30 à 40 exemplaires prévue.
Pays utilisateurs
Les nations ayant utilisé ou utilisant encore l'AMX-13 et ses variantes sont nombreuses.
Algérie : 44 AMX-13/75
Argentine : 58 AMX-13/105 Mod. 58 - acquis en 1968. 30 construits en France et 28 acquis en pièces, pour assemblage en Argentine par la firme Astilleros Argentinos Rio de la Plata S.A. (ASTARSA), sous licence, avec l’assistance technique et la supervision du fabricant français.
Autriche : 72 AMX-13/75
Belgique : 555 AMX-13 dont 305 VTT, 72 PC, 58 Cargo, 90 Mortier, 86 MILAN et 30 ENTAC
Cambodge : 20 AMX-13/75
Chili : 87 AMX-13 AMF3
Côte d'Ivoire : 5 AMX-13/75
Djibouti : 60 AMX-13/90
République dominicaine : 15 AMX-13/75
Égypte : 20 AMX-13/75
Équateur : 195 AMX-13 dont 108 AMX-13/75 et 87 AMX-13 VCI en 1975
France :
Guatemala : 8 AMX-13/75
Inde : 164 AMX-13/75
Indonésie : 175 AMX-13/75
Israël : 100 AMX-13/75
Koweït :
Liban : 75AMX 13 dont 42 AMX-13/75, 13 AMX-13/90, et 22 AMX-13/105
Maroc : 120 AMX-13/75
Pays-Bas : 846 AMX-13 dont 131 AMX-13/75, 345 VTT, 82 105AU50, 162 VTT-PC, 34 dépannage, 46 VTT-cargo, 46 VTT-transport de blessés. Les derniers quittent le service en 1983
Népal : 56 AMX-13/75 acheté en deuxième main à Singapour
Pérou : 108 dont 30 AMX-13/75 et 78 AMX-13/105 qui en 2018 utilise des versions nationales antichars et veut convertir ses obusiers de 105 mm en mettant des D-30 de 122 mm à la place des canons d'origine
Singapour : 300 AMX-13/75; acheté en deuxième main à la Suisse et à Israël
Suisse, Armée suisse : 200 x Blindés léger 51 et 4 105 AU 50 B
Tunisie : 30 AMX-13/75
Venezuela : 67 AMX-13 dont 36 AMX-13/75 et 31 AMX-13/90