Publié à 20:43 par acoeuretacris
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"Pour jouir de ce bonheur qu'on cherche tant et qu'on trouve si peu, la sagesse vaut mieux que le génie, l'estime que l'admiration, et les douceurs du sentiment que le bruit de la renommée."
D'Alembert
Crypte du Panthéon
La décoration intérieure
L'organisation des longues galeries latérales autour des nefs, l'espacement entre les colonnes, dont la verticalité oriente le regard vers les sculptures et les peintures des voûtes, la hauteur de la grande coupole confèrent au Panthéon sa transparence et sa grâce.
En supprimant les fenêtres, la révolution a certes rendu plus austère l'édifice, intérieur et extérieur. Mais elle a aussi permis aux artistes du XIXème siècle de créer un des plus grands ensembles décoratifs de la capitale. Puvis de Chavanne, notamment, a réalisé au Panthéon ses plus grandes et ses plus belles fresques parmi lesquelles la jeunesse de Sainte Geneviève et Sainte Geneviève ravitaillant Paris. Les tableaux sont de grande taille, habillant entièrement les murs. Ils restent fidèles au style du bâtiment qui les abrite. Personnellement je n'accrocherais pas de telles peintures aux murs de mon salon ; je souhaite dire par là que ces peintures étaient vraiment destinées au Panthéon.
Dans l'ensemble, la décoration intérieure obéit à des impératifs civiques et philosophiques, destinés à affirmer le sentiment de l'identité nationale. On retiendra par exemple la peinture patriotique de François Léon Sicard, la Chevauchée vers la gloire, située dans l'abside de la nef principale, ou encore une vie de saint Louis d'Alexandre Cabanel. Les sculptures commémoratives postérieures à 1920 ne sont pas d'un intérêt artistique majeur.
La crypte
La crypte est implantée sous toute la surface du Panthéon. Elle est constituée de plusieurs galeries séparées les unes des autres par des piliers doriques. Devant l'entrée, une urne renferme le cœur de Gambetta. Cette urne a été déposée là le 11 novembre 1920, au moment même où était inhumé le soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe.
A droite, le tombeau de Rousseau, dont une gravure évoque l'influence de sa pensée après sa mort, fait face à celui de Voltaire : les deux phares de la pensée française du XVIIIe siècle, ennemis de leur vivant, sont ainsi réconciliés dans la mort.
Tombeau de J.J. Rousseau
Voltaire
Le pendule de Foucault
Histoire
L'astronome Jean Bernard Léon Foucault eut l'idée de son pendule en travaillant sur un pendule destiné à piloter l'orientation d'un télescope.Après des essais avec un pendule de deux mètres seulement il suspendit un pendule, de 67 m de longueur, sous la coupole du Pantheon à Paris. Ce pendule fit sensation à l'Exposition de Paris en 1851.
L'expérience déchaîna aussitôt un flot d'expérimentation dans le monde entier et un torrent de littérature scientifique. Comme Foucault, dans la description de son pendule avait utilisé la force (d'inertie) introduite par Coriolis dans ses travaux sur les repères en rotation, en 1831 , ce concept de Force de Coriolis devint d'un usage courant et permit - entre autres - de clarifier les effets de la rotation de la Terre sur la circulation générale des courants atmosphériques et marins : dans l'hémisphère nord les perturbations s'enroulent en sens inverse du sens de rotation des aiguilles d'une montre (et dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère sud).
A l'automne 1995 , la sphère de fer de 28 kg du Pendule de Léon Foucault , dépoussiérée, a été raccrochée au Panthéon comme en 1851.
Panthéon, terme désignant à la fois l'ensemble des dieux d'une religion ou d'une mythologie et l'édifice consacré par les Grecs et les Romains à toutes leurs divinités. Le monument où reposent les grands hommes d'une nation est également appelé panthéon.
Le Panthéon surplombe la montagne Sainte-Geneviève, au cœur du cinquième arrondissement de Paris. Cette "montagne" tient son nom de l'héroïne légendaire qui sauva Paris des invasions barbares du Ve siècle, et qui y fut inhumée en 512.
Son tombeau devint immédiatement l'objet d'un pèlerinage, et l'entretien des reliques de la sainte patronne de Paris était bientôt confié à un chapitre de chanoines réguliers, les génovéfains.
Une abbaye sera construite en 508, sous le règne de Clovis, destinée à abriter sa sépulture et celle de son épouse Clotilde, qui renfermera la dépouille de la sainte, avant de recevoir celle de Clovis lui-même.
Tout d'abord dédiée à Saint Pierre et à Saint Paul, cette abbaye prendra finalement le nom de sainte Geneviève au XIIème siècle.
L'histoire du Panthéon se rapproche de celle de la Madeleine. Tous deux furent commandés par Louis XV.
Histoire
Gravement malade à Metz en 1744, Louis XV fait le vœu qu'en cas de guérison, il fera remplacer l'abbaye de Sainte-Geneviève tombant en ruine par une nouvelle église votive. Rétabli, il tint parole en 1754. Ce vœu marque donc le début de l'histoire du Panthéon. L'architecte désigné pour la réalisation de cet ambitieux projet ne fut pas Jacques Ange Gabriel, Premier Architecte du roi, mais Jacques Germain Soufflot, imposé par Marigny, directeur des Bâtiments du roi. Esprit cultivé, fin connaisseur de l'Italie, il se signalait également par son intérêt pour l'architecture médiévale. Les premiers projets de Soufflot datent de 1757.
Louis XV, accompagné du dauphin, pose la première pierre en 1764, au cours d'une grande cérémonie.
Au fur et à mesure que s'élevait l'édifice, sa hardiesse le rendait vulnérable, il se fendillait, et l'on dit que Soufflot en serait mort de chagrin. Son œuvre fut menée à bien par ses disciples Maximilien Brémion, Jean-Baptiste Rondelet et Soufflot le Romain au prix de modifications qui alourdirent le monument. Cette fragilité était due à la nature du sol, miné par de nombreux puits et carrières. D'ailleurs, quand je suis allée au Panthéon, j'ai été intriguée par les filets accrochés au-dessus de nous et du fait que nous ne pouvions pas circuler au centre de l'édifice, mais seulement sur les côtés. J'ai compris ensuite en visitant la crypte que cette sécurité est due au fait que certaines parties du plafond s'en sont déjà détachées et que les gérants ne veulent donc pas prendre le risque qu'un touriste soit assommé. J'en déduis que malgré les changements apportés par ceux qui achevèrent le bâtiment, celui-ci est tout de même resté fragile.
Comme il fallut d'abord prendre le temps de consolider le sous-sol, l'église était à peine achevée quand éclata la Révolution française. La Constituante décida d'affecter l'église à une nécropole des Grands Hommes capables, par leur vertu réelle ou supposée, d'édifier le peuple et ses nouveaux maîtres tels que Voltaire ou Rousseau. En 1791, elle chargea Antoine Quatremère de Quincy d'effacer tous les attributs religieux et de murer 38 des 47 fenêtres pour accentuer l'"effet sépulcral" : on en voit les traces de l'extérieur. Disparurent également les deux clochers du chevet et le lanternon du dôme. En effet, dès l'entrée, on remarque que les murs sont aveugles ; l'intérieur est éclairé artificiellement et par quelques fenêtres situées dans la partie supérieure.
Le XIXe siècle ne cessa d'hésiter entre la vocation civique (Louis-Philippe) et la vocation religieuse (les deux Empires) : en 1806, le Panthéon, rendu au culte, redevenait l'église Sainte-Geneviève qui redevint Panthéon de 1831 à 1852, puis de nouveau église Sainte-Geneviève. Les funérailles de Victor Hugo en 1885 consacrent définitivement l'édifice aux liturgies républicaines. Toutefois, ces changements successifs n'ont pas remédié à l'appauvrissement que lui imposa la Révolution, lui conférant un aspect oppressant, contraire au vœu de Soufflot.
L'architecture
Emblématique d'un renouveau architectural tout autant que d'une recherche expérimentale dans l'esprit de la démarche du siècle des Lumières, le projet de Soufflot tient de la synthèse de deux systèmes esthétiques très différents : le classicisme grec et le style gothique.
De l'architecture grecque, Soufflot utilise l'ordonnance, le vocabulaire ornemental et l'emploi des ordres classiques. Ainsi, la façade de l'église est conçue à la manière des temples antiques, avec un portique à colonnes cannelées supportant un fronton triangulaire.
En revanche, le plan centré en forme de croix grecque (quatre bras égaux, celui de l'entrée étant précédé d'un grand portique à fronton) s'inspire des grands exemples de la Renaissance.
Du gothique, l'architecte exploite le système des voûtes, et surtout la légèreté de la structure comme en témoigne sa volonté d'allègement maximum des piles triangulaires de la croisée du transept. Il choisit d'inonder l'édifice de lumière en perçant 45 hautes fenêtres cintrées le long des bas-côtés, d'immenses lunettes semi-circulaires au niveau des tribunes et encore 16 baies au dôme qui coiffe la croisée du transept et culmine à 92 mètres.
Toute les maçonneries sont renforcées par l'utilisation systématique d'armatures métalliques pour l'assemblage des pierres, technique héritée, là encore, de l'architecture antique et à nouveau employée depuis le XIIIe siècle.
La conception architecturale devait offrir une vaste église haute -niveau principal de l'édifice- destinée au culte, lumineuse, transparente et magnifique, au centre de laquelle trônerait la châsse de sainte Geneviève, et une église basse en sous-sol, réservée aux chanoines desservant la basilique, sépulcrale et dépouillée.
Dès 1764, ce plan un peu rigide fut assoupli à la demande du clergé. Soufflot allongea alors d'une travée le bras du cœur, ce qui permit de créer une abside flanquée de deux tours abritant des chapelles au rez-de-chaussée et des clochers en élévation. Le bras de la nef principale, prolongé lui aussi, présentait désormais une sorte de pronaos (vestibule qui précède la salle centrale d'un temple antique). Pour autant, ces aménagements ne modifièrent pas le plan en croix grecque (inédit en France à cette échelle), puissamment inscrit dans le sol de la montagne Sainte-Geneviève. Simple et claire, cette distribution se retrouve dans les solides sous-sols qui abritent la crypte, située sous le cœur, dont l'appareil des voûtes est d'une merveilleuse précision.
Second élément qui ne changera pas au cours des différentes phases du travail de Soufflot : le grand portique à colonnes corinthiennes sous entablement, couronné d'un vaste fronton triangulaire. Par la pureté de ses proportions et son ampleur, ce morceau est une citation directe de l'antiquité, unique à l'époque. Caractéristique du monument, ce frontispice impliqua d'ailleurs presque immédiatement une mise en scène urbaine. Le percement d'une rue axiale et la réalisation d'une place semi-circulaire à l'échelle du portail situent l'église dans un cadre monumental à sa mesure. Ce caractère confère au Panthéon un aspect particulier, qui le rend facilement reconnaissable et empêche une quelconque confusion avec un autre monument de Paris.
Enfin, dernier élément : l'élévation intérieure et le couvrement des quatre bras de la croix où Soufflot innove d'une façon remarquable. L'architecte a préféré une ample colonnade sous entablement, disposée parallèlement aux murs, aux arcades et aux piliers massifs de l'architecture de la Contre-Réforme.
La colonne sous entablement, héritée de l'Antiquité, n'apparaissait alors que dans quelques monuments du siècle de Louis XIV, comme la colonnade du Louvre ou la chapelle royale de Versailles. Mais, dans ces deux prestigieux modèles, la colonnade proprement dite ne régnait qu'au second niveau de l'élévation. Léger et lumineux, ce parti libère l'espace intérieur et laisse le regard appréhender le vaisseau d'un coup d'œil.
Salade et gorgerin
Une salade est un casque de forme ronde, porté du XVe siècle au XVIe siècle. Le mot vient du bas-latin caelum, qui signifie « ciel », « coupole », et qui a donné le vieil italien celata, francisé en salade. Il s’agit d’une évolution du « chapel de fer » qui eut lieu pendant la première moitié du XVe siècle (à ne pas confondre avec la barbute, parfois appelée « salade italienne », bien qu’elle soit essentiellement une variante du bassinet).
La coupole de la salade finit sur l’arrière en une queue qui s’allongeat au fil du siècle. Certaines salades étaient équipées d’une visière, et d’autres une simple fente s’ouvrant sur l’avant du casque. Une autre variante laissait le visage entièrement sans protection. Il existait une protection pour le menton qui pouvait être portée avec la salade, mais elle était d’usage rare parce qu’elle génait la respiration et les mouvements de la tête. La salade était certainement le type de casque le plus répandu durant la dernière partie du XVe siècle, et était en usage chez les cavaliers comme chez les fantassins. Pendant le XVIe siècle, elle donna naissance à la bourguignotte.
Le heaume est un casque de cavalerie emblématique de la chevalerie, protégeant toute la tête.
Durant l’Antiquité, les Grecs portaient déjà un casque rappelant par sa forme le heaume médiéval et le casque romain enveloppait exactement le crâne de la même manière, mais ils laissaient tous deux le visage à découvert. À son apparition à la fin du XIIe siècle, le heaume était d’abord constitué d’une simple calotte d’acier à laquelle était fixé un masque couvrant le visage puis il évolua en enclosant totalement la tête pour un meilleure protection. Le casque conique à nasal (d’origine normande), utilisé jusque là en Europe depuis le Xe siècle, sortira définitivement de l’usage au XIIIe siècle.
Les améliorations successives du casque, qui consistèrent à couvrir de plus en plus le visage, rendirent difficile l’identification de son propriétaire. On peut voir, sur la tapisserie de Bayeux, Guillaume de Normandie obligé de relever son casque pour montrer à ses hommes qu’il est toujours en vie. On pense que c’est cela qui a donné naissance à l’héraldique, science des blasons, afin d’identifier les combattants par leurs armoiries.
Le heaume pouvait faire preuve d’une certaine recherche artistique, avec des motifs floraux ou géométriques obtenu par peinture, ajout de rivets surnuméraires ou de reliefs décoratifs métalliques, sculpture de la croix de renfort la partie faciale, etc. Lors de l’ouverture des tournois, les heaumes des participants étaient surmonté d’un cimier, à la manière des casques antiques, bien que parfois beaucoup plus travaillés. L’ensemble était disposé près de l’écu armorié pour la montre des heaumes, parade au cours de laquelle les hérauts identifiaient les jouteurs, et les dames pouvaient débouter les chevaliers qui avaient manqué de respect au beau sexe.
Forme et évolution
Au début du XIIIe siècle, dans un soucis de mieux protéger le visage, fut créé le heaume cylindrique, enveloppant la tête entière avec des fentes pour les yeux. Bien que peu d’armes contondantes pussent alors venir jusqu’à la tête du chevalier, le sommet plat consitutait une régression par rapport au casque précédemment en usage. L’amélioration des techniques de forgeage au cours du XIIIe siècle permit de revenir à une forme conique , ce qui rendait moins vulnérable au coups portés sur le dessus de la tête. Finalement, le heaume prit une forme ogival, dite en pain de sucre au XIVe siècle.
Dans le même temps, afin de laisser moins de prises pour les flèches et surtout les lances des adversaires chargeant avec la nouvelle technique de la lance couchée, les ouvertures d’aération, de même que celles pour la vue, diminuèrent fortement en nombre pour les premières et en taille pour les secondes. Ce heaume était lourd et rendait la respiration difficile ce qui explique qu’il était uniquement porté pendant le combat.
Vers le début du XIVe siècle, le masque facial devint mobile, permettant ainsi d’avoir le visage à découvert en dehors des moments critiques . Cette dernière évolution, améliorant considérablement le confort du chevalier, préfigurait l’arrivée du bassinet, plus légér, mieux étudié pour dévier les coups et dont la visière facilitait grandement la respiration.
Vers la fin du XIVe siècle, un nouveau heaume très renforcé apparut : le heaume à tête de crapaud. Ses surfaces fuyantes permettaient de dévier les coups et il fut très utilisé dans les tournois et joutes.
Le heaume cesse complètement d’être utilisé à la fin du XVe siècle, remplacé par l’armet et la salade.
Un haubert est un type de robe masculine, ou, du point de vue de l’armement, c’est cette même robe réalisée dans un tissu de maille annulaire et destiné à la protection corporelle.
De par sa réalisation en maille annulaire, cet harnois est souple, contrairement à de nombreuse broignes et aux armures.
Définition du XVIIe siècle
Haubert, m. acut. C’est proprement une cotte de maille à manches et gorgerin, au 2. livre d’Amadis : Neantmoins Amadis se releva de grande legereté encore qu’il luy fust demeuré un tronçon de lance dedans la manche de son haubert, et au premier livre ; Amadis l’attaignit, et luy donna un coup du bout de l’espée, de laquelle il luy fendit le haubert tout le long des reins. On l’appelle aussi Haubergeon en diminutif Au Calendrier, Nous vestons le haubergeon d’humilité contre orgueil. Les anciens hommes d’armes François de trois cens ans en sus, n’usoyent communément de haulsecol, braçals ne cuyssols, couvrant le haubert ces endroicts du corps sur lequel ils portoyent la cotte d’armes de fer à lambeaux en la fauldiere, l’escu pendant du col en escharpe, greves et souliers de lames d’acier, et gantelets pour toutes armes defensives, ainsi qu’on peut veoir és anciens sepulchres dudit temps. Jehan le Maire au livr. 1. chap. 22. des Illustrations : Si commanda generalement à tous de prendre tels harnois qu’ils trouveroyent de prime face. Si comme vieux laques enflez de coton, hauberts de double maille, et lasserans rouillez, etc. Aujourd’huy l’homme d’armes porte le corps de cuyrasse au lieu desdits haubert et cotte d’armes, le haulsecol, braçals, et cuissots au lieu du gorgerin, manches et tassettes d’iceluy haulbert, voyez Fief de Haubert. Sic Thresor de la langue françoyse de jean NICOT (1606)
La maille annulaire est connue en Europe orientale et au proche orient depuis l’antiquité. Elle semble, pour ces territoires, avoir été inventée par les Celtes (gaulois) et répandue par les armées romaines. Lors de la chute de l’empire romain, ce type de défense semble avoir été progressivement oublié, au profit de broignes, plus facile à fabriquer et moins chères.
Au XIe ou XIIe siècle, les guerriers occidentaux eurent à combattre contre, ou avec, des combattants Grecs, Levantins, Arabes et Maghrébins. Ces régions avaient conservé la cotte annulaire, souvent couplée avec une cuirasse d’écailles. Constatant les avantages de telles défenses, ils les interprétèrent en les adaptant à leur culture. La forme des robes (haubert) déjà utilisée pour des broignes fut reprise pour construire des « haubert de mailles ». Le sens du mot haubert varia petit à petit pour ce spécialiser en tant que robe de maille annulaire.
Le XIV° siècle vis la taille des vêtements, tant civils que militaires, diminuer. Le Haubert diminua donc de même et le « petit » haubert (Haubergeron) devint la règle. Le haubergeron est ce que l’on nomme « Cotte de maille » en français vernaculaire.
Forme
La forme du haubert et celle d’une robe, en général à manches longues, s’enfilant par le col. Afin de permettre la monte à cheval, les hauberts étaient fendus sur le devant ou sur le côté.
La forme exacte (taille, largeur des manches, emplacement et longueur des fentes etc.) a varié au cours du temps, et suivant l’origine géographique.
Polémique sur les premiers hauberts
Les premiers hauberts furent réalisés en maille normande (variante des mailles annulaires. Il existe une polémique sur leur date de création.
Une école fait dater les premiers hauberts du début/milieu du XIe siècle. Lors de pèlerinage à Jérusalem, des guerriers Normands se sont arrêtés et ont fait souche en Italie. À cette époque, une partie de l’Italie (Lombardie, Sicile) était en partie sous domination grecque, en partie sous domination musulmane (Maghrébine). Ces combattants participèrent aux guerres locales et finirent par conquérir des territoires notables, qui furent à l’origine du royaume Normand de Sicile. Cependant, ils maintinrent des liens constants avec leur famille restée en Normandie. Selon cette école, les premiers hauberts ont eu comme origine ces liens entre la Normandie et l’Italie Helléno-Musulmane.
Une autre école fait dater les premiers hauberts du XIIe siècle. Selon cette école les combattants au retour de la première croisade, ont ramené la maille annulaire dans leurs bagages.
Les deux écoles prennent comme preuves des documents graphiques comme la tapisserie de Bayeux, des fragments de mailles trouvés à différents endroits (dont la bataille de Hastings), ou la mention dans des documents écrits. Malheureusement, les documents graphiques sont peu détaillés et ne sont pas probants (la même image pouvant être interprétée comme une broigne ou un haubert). Les fragments de mailles recueillis sont rarement authentifiés en âge et origine (multiple batailles, camps ou réunions au même endroit au cours des temps, imprécision des lieux des combats, erreurs humaines et même trucages). Même les documents ne sont pas très probants : d’une part il est parfois malaisé de savoir si la défense traitée est réellement une cotte de mailles annulaire, car les termes de descriptions n’étaient pas encore fixés, d’autre part la manière même dont on en parle prête à confusion. Cette défense si extraordinaire que l’on prenne la peine de la mentionner est-elle une importation unique et exotique, ou une réalisation locale réellement destinée au combat ?
La seule chose sur laquelle tout le monde s’accorde de nos jours est que les anciennes théories attribuant aux invasions « Viking » la réintroduction des cottes de mailles annulaires est définitivement invalidée.
La flamberge (arme)
Une flamberge (de l’allemand Flammenschwert) est un type de lame d’épée, tout comme l’est la colichemarde. De forme ondulée (« ondulant comme la flamme ») sur toute la longueur, on la retrouve principalement dans trois armes blanches :
* l’espadon, l’arme de prédilection des lansquenets, unité créée sur le modèle des mercenaires suisses, opérant entre le XVe siècle et le XVIIe siècle. Elle ne faisait pas plus de dégâts qu’un espadon classique, mais sa forme ondulée avait un impact psychologique certain, ralentissait la glissade de l’épée adverse lors d’une parade et selon certains provoquait des vibrations spécifiques et dérangeantes dans l’arme de l’adversaire.
* le kriss, une dague orientale dont la lame est toujours ondulée
*la rapière, vers 1600. Ici, le but n’est pas tant d’effrayer que d’impressionner l’entourage en laissant un souvenir mémorable.
C’est aussi le nom de l’épée de Renaud de Montauban. Flamberge : du norrois Flæma : "chasse" et Berg : "roc", lit. "chasse roc" (qui est aussi le nom norrois de Durandal, épée de Roland), est l’épée magique de Renaud, qu’il reçu de son cousin Maugis.
Durandal
Durandal est le nom de l’épée du chevalier Roland.
La mort de ce dernier à Roncevaux dans une embuscade tendue par des Basques est racontée dans la chanson de Roland (où les Basques sont remplacés par les Maures). Sentant sa fin approcher, Roland tenta de briser Durandal sur un rocher, pour éviter qu’elle ne soit prise par l’ennemi. Mais la lame resta intacte et fit éclater la roche, ouvrant la Brèche de Roland. Une version de la légende veut que Roland ait alors appelé l’archange Saint Michel à l’aide, puis lancé l’épée vers la vallée. Celle-ci traversa alors miraculeusement plusieurs centaines de kilomètres avant de se ficher dans le rocher de Notre-Dame de Rocamadour où on peut encore l’admirer aujourd’hui.
Durandal vient de Dragvendill : glaive/épée, nom norvégien, ancienne épée de la famille de Rafnista, est à l’origine du mot Durendal : « force aveugle » en gallois, qui a donné son nom à Durandal. Épée appelée Flæmberg : « Flamberge », de Flæma : « chasse » et Berg : « roc », littéralement : « chasse roc » en norrois, cette dernière fut plus tard attribuée à Renaud de Montauban par son cousin, le magicien Maugis, dans la chanson de geste française des Quatre fils Aimon.
Espadon (arme)
L’espadon (spadone, « grande épée »,zweihänder en anglais et allemand) est une épée maniée à deux mains, développée en Italie et en usage du XVe au XVIIe siècle, principalement en Suisse et en Allemagne. Elle possède un ricasso et des oreillons.
La lame est longue de cinq à six, voire 7 pieds (environ 1,5 et 1,8 mètre et plus) et la poignée d’un pied et demi à deux pieds (environ 45 centimètres).
Les guerriers, appelés "joueurs d’épée", suffisamment forts et entraînés (double-soldes) pour manier cette arme lourde (2 à 4 kg) étaient plus particulièrement chargés de protéger les coins des carrés de piques et d’arquebuses, et en offensive de tailler la tête des piques pour ouvrir une brèche puis soit faire des moulinets dévastateurs, soit attaquer en demi-épée. La plus puissante et la plus lourde épée européenne jamais fabriquée, elle était même plus énorme que la zhanmadao chinoise.
La cervelière est une coiffure de mailles ou de plaques de fer enveloppant exactement la partie supérieure du crâne comme une calotte, en usage en Europe occidentale au Moyen Âge.
Dès le VIIIe siècle, il n’est pas rare que les soldats se coiffent de casques ressemblant à ceux des Romains, le cimier en moins. N’étant constitués que d’une calotte hémisphérique, ils peuvent être considérés comme les premières cervelières.
La cervelière sous-jacente
Dès l’apparition des premières armures médiévales, les hommes d’armes se couvrent la tête d’un camail de mailles, porté sous le heaume. Afin de rendre son port plus confortable, ils se couvrent le crâne d’une pièce de peau ou de toile rembourrée qui en épouse la forme et s’enroule en bourrelets au-dessus des oreilles. Le camail ne blesse pas la tête sous la pression du heaume ou des chocs. En serrant le camail de mailles, grâce aux lanières de peau qui le garnissaient, les soldats pouvaient maintenir la cervelière sous-jacente exactement sur leur crâne.
Ces cervelières de peau ou de toile furent en usage régulier au tournant du XIIe siècle.
La cervelière de mailles
À partir de la moitié du XIIIe siècle apparaît une cervelière de mailles qui se porte alors sur un camail de peau. Elle prend une forme cylindrique ou sphérique, ce qui permet le port d’un heaume par-dessus. Les maillons qui la composent sont souvent rivés « à grain d’orge » et en reçoivent quatre autres.
La cervelière de plates
Ce casque est forgé d’une ou plusieurs pièces de métal. Certaines de ces cervelières se portaient sur le camail de mailles, d’autres remplaçaient la partie supérieure. Dans ce dernier cas, la cervelière étaient capitonnée et le camail s’attachait à son bord inférieur.
Le dessin de la cervelière de plates prenait la forme d’une bombe, sans rebord, pointe ou partie saillante. Celles qui se posaient sur le camail possédaient parfois une visière peu saillante, mais ne pouvaient alors pas se porter sous le heaume.
Plusieurs plates d’acier rivées pouvaient composer une cervelière. Elle entra ainsi dans la composition de brigandines comme habillement de tête pour les piétons et se portaient sous la salade ou le chaperon.
Le bassinet (casque)
Le bassinet, bascinet ou bacinet est un heaume médiéval européen à visière apparu vers le début du XIVe siècle. Il dérive de la cervelière par extension des pièces de fer sur les joues et le cou et remplaça progressivement le grand heaume du XIIIe siècle.
Origine
Le petit bassinet, version première apparentée à la cervelière, sans visière, était porté sous de plus grands heaumes. Après les premiers coups de lances, le grand heaume était souvent retiré pour le combat au corps à corps, au cours duquel il gênait la respiration et la vision. Porter un casque plus petit en-dessous apportait un avantage certain.
Pour protéger le nez et une partie du visage, une fois le heaume retiré, furent développés un petit nasal puis un masque de plus en plus complet. A partir de la moitié du XIVe siècle, la plupart des chevaliers d’Europe abandonne le grand heaume dans son ensemble, trop lourd, pour le bassinet, à présent muni d’un ventail à charnières relevable.
Caractéristiques et forme
La forme du bassinet était étudiée pour dévier les coups de lance et pour mieux résister aux coups de tailles portés par les épées et les masses d’armes. Le dessin primitif du casque était prévu pour dévier les coups vers le bas et loin du crâne et du visage. Au tournant du Xe siècle, le bassinet évolua d’une forme courte vers une calotte de plus en plus pointue (au point que l’arrière tombe verticalement). En Allemagne, une version plus bulbeuse apparu aussi au début du XVe siècle.
Au début du XVe siècle apparaît le grand bassinet par ajout de plus de plaques pour mieux protéger la gorge. La calotte et le ventail devinrent moins anguleux et plus ronds, jusqu’à ce qu’à la fin du XVe siècle, le grand bassinet ait évolué en armet. Le bec du mézail du bassinet à bec de passeraux permettait au combattant un meilleur confort que le grand heaume antérieur. Le bec du mézail du bassinet à bec de passeraux permettait au combattant un meilleur confort que le grand heaume antérieur.
Visière
La visière ou ventail était souvent conique, ce qui lui donnait une apparence de museau ou de bec. On parlait alors parfois de « heaume à tête de chien ». Elle facilitait la respiration, d’autant que des charnières permettaient de la relever.
Deux types d’attaches existent pour la visière. Le « klappvisor » était une charnière unique au milieu du front, rencontré principalement en Allemagne. La visière à deux pivots latéraux était montée sur deux charnières placées de chaque côté du casque et dont le manque de parallélisme était compensé par des pivots. Ce deuxième système était commun sur les armures italiennes.
Certains documents affirment que certains chevaliers chevronnés portaient leur bassinet sans visière pour de meilleures visibilité et respiration au combat en corps à corps, et pour éviter le coup de chaleur.
Accessoires annexes
Sur les versions anciennes, le cou était protégé par un camail, pièce de cotte de mailles tombant sur la nuque et les épaules. Le camail était attaché à une lanière de cuir maintenue sur le bord inférieur du bassinet par une série d’agrafes (les vervelles). Un cordon ciré, passant à travers des trous de la lanières, la fixait aux vervelles.
Camail
A partir de la fin du XIVe siècle, les bassinets étaient combinés à un gorgerin en plates pour protéger le cou. Cette amélioration conduisit au grand bassinet.
Une série de petits trous perçait le bord inférieur du casque et le bord du visage. On y cousait une garniture capitonnée. Cette doublure était faite de lin ou d’un tissu mêlé de lin et de bourre de laine ou de crin. Le sommet de la garniture se composait d’une série de lobes assemblés par un cordon pour ajuster la hauteur du casque sur la tête.
Bien qu’aucune mentonnière n’ait jamais été utilisée, le bassinet ne pouvait se soulever trop facilement si on attachait le camail à un surcot ou à une armure.
Usage
Le bassinet fut le principal casque militaire à partir XIVe siècle, lorsque le grand heaume du XIIIe siècle sorti des usages. Le bassinet fut notamment utilisé largement durant la Guerre de Cent Ans. Les illustrations d’époque représentent d’ailleurs la majorité des combattants portant ce casque.
Il resta en usage jusqu’à la fin du XVe siècle, en concurrence avec le heaume à tête de crapaud, avant de disparaître au profit de l’armet et de la salade.
Armet de combat