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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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L'orangerie et les serres
En 1807, l’orangerie et deux serres chaudes furent construites, mais ces dernières furent remplacées presque soixante ans plus tard (en 1862 et 1863) par les serres conçues par Martenot.
Plans des serres conçues par Jean Baptiste Martenot
Deux projets plus onéreux proposés par Leroy en 1844 et Aristide Tourneux en 1851 furent successivement rejetés par la ville.
Les serres de verre et d’acier de Martenot s’inspirent largement des serres du jardin botanique de Bordeaux.
Trois pavillons à pans coupés appelés palmerium, surmontés d’un balcon et d’une coupole couronnée d’une lanterne sont reliés par des petites serres galeries, les palegonium.
Le 17 juillet 1944, les serres de Martenot sont touchées par les bombardements : de nouvelles de facture plus classique et se voulant intégrées aux bâtiments de l’orangerie furent construites après la guerre par Georges Lefort.
Les serres contenaient des plantes tropicales qui ont désormais presque totalement disparues en raison de problèmes budgétaires (les locaux devaient être chauffés à 25 °C) et physiosanitaires : il ne reste à présent qu’une collection de cactées dans le pavillon ouest.
L’orangerie est constituée de deux bâtiments qui encadrent les serres à l’est et à l’ouest. L’orangerie, percée de fenêtres de tous les côtés sauf au nord, est décorée par des bas-reliefs et des inscriptions commémorant les grands noms de la botanique et de l’horticulture : le fronton est orné de noms de botanistes ; Linné et De Jussieu sont représentés sur la partie ouest et La Quintinie et Le Nôtre sur la partie est. De nos jours, les 85 m2 de l’orangerie ouest servent de salle d’exposition et une étude pour utiliser les serres presque vides de la même façon est en cours.
Le jardin botanique et la roseraie
Lors de l’aménagement du parc par Denis Bühler, le jardin botanique qui se trouvait à l’ouest de l’orangerie est déplacé à l’est du parc. La construction du jardin botanique est longue, notamment parce que le conseil municipal et les apothicaires de Rennes sont assez peu motivés par sa mise en place. De plus, le conservateur-professeur du jardin des plantes et Denis Bühler sont en désaccord sur la représentation de la classification botanique dans le jardin des plantes : c’est finalement le maire Robinot de Saint-Cyr qui trancha en faveur de la représentation circulaire que proposait le conservateur.
Une allée du jardin botanique
Le jardin botanique est organisé de manière circulaire en onze plates-bandes où poussent plus de 3 000 espèces. Son organisation obéit à la classification de Candolle, comme au parc de la Tête d'Or : ces deux parcs restent les seuls témoignages de ce genre de présentation botanique.
Afin de comprendre cette organisation, le visiteur devrait parcourir le jardin botanique en partant des acotylédones (champignons, mousses et fougères), puis en remontant vers le centre du cercle en tournant dans le sens horaire jusqu’au angiospermes. Ainsi, les plantes deviennent de plus en plus imposantes, et on passe des herbes aux arbustes.
Chaque plante est identifiée avec un petit panneau rappelant sa classification scientifique. Un code de couleur permet d’identifier les plantes selon leur propriété principale : rouge pour les plantes officinales, blanc pour les plantes alimentaires, jaune pour les plantes à utilisation industrielle, noir pour les plantes toxiques et enfin vert pour le reste des plantes.
La roseraie est riche de nombreuses variétés de rosiers tige, demi-tige, grimpant ou buisson. Une grande partie des rosiers grimpants sont présentés sur le mur nord séparant le jardin de la rue de la Palestine, mais aussi sur des tonnelles et des pergolas. Dans le Carré des nouveautés, une exposition de rosiers ayant été créée durant les dix années précédentes se trouve autour de la statue La Pensée, copie du Louvre ou de Versailles. On y trouve notamment la 'rose de Rennes' créée par Michel Adam, lauréate du prix de la Rose 1995 décerné par l’AJJH34. La roseraie commémore le bicentenaire de la Révolution par la plantation d’un rosier "Révolution française".
Un Carré des roses anciennes inauguré en 1990 au sud du jardin botanique permet de découvrir les premières variétés de rosiers « thé » et leurs hybrides. Des pas japonais permettent d’accéder au Jeune savoyard pleurant sa marmotte, une statue réalisée en 1835 par Julien Gourdel, mais aussi d’entrer au cœur de la roseraie ancienne. Au nord-est du jardin botanique, on trouve une exposition de dahlias.
L'exposition des dalhias fleurit pendant la fin de l'été
Le jardin paysager
Le jardin paysager se divise sommairement en deux zones : tout d’abord le jardin imaginé par Denis Bühler, offrant de plus grands espaces gazonné et aménageant des ouvertures permettant la création de paysages pittoresques, puis celui de l’ingénieur Blin, plus confiné. Toutefois, le jardin paysager reste le lieu de l’idéalisation de la nature.
les grandes ouvertures du jardin de Denis Buhler
La volière imaginée par Martenot et située vers l’ouest du parc, dans le prolongement du jardin français, est constituée d’un premier niveau circulaire de cages pour oiseaux exotiques surmonté en sa partie centrale d’un pigeonnier. Un peu plus au sud, la troisième statue de Charles Lenoir, Le Repos de Diane, disparaît sous les arbres et les arbustes.
Le jardin paysager abrite de nombreuses espèces d’arbres, et notamment des séquoias qui sont en quelque sorte la signature des frères Bühler. On en retrouve notamment au parc de la Tête d'Or, au parc Borély à Marseille et sur le plateau des poètes à Béziers.
La partie la plus élaborée du parc paysager est la mosaïculture représentant le blason de Rennes encadré par deux hermines. Il s’agit de la seule partie de l'enceinte du parc largement ouverte à l’extérieur, grâce à une longue grille, afin que les passants et automobilistes parcourant la rue de Paris puissent l'apprécier.
Le blason de Rennes
Peu de modifications furent apportées aux plans initiaux de Bühler. La partie dite des Catherinettes fut créée au début du XXe siècle, notamment pour satisfaire la bourgeoisie du quartier du square de La Motte qui réclamait une ouverture sur le Thabor. Elle s’étend de l’ancien jardin paysager des frères Bühler à l’entrée de la rue de Paris.
Divers aménagements et fabriques sont installés dans cette partie romantique du parc : une fausse rivière, que le visiteur peut enjamber par de petits ponts, aboutit sur une haute cascade romantique. Une grotte ainsi qu’une ménagerie y sont aménagées.
La fontaine monumentale conçue par Charles Millardet en 1829 pour l’aménagement du square de La Motte est démontée et installée à l’entrée de la rue de Paris en 1901. Il s’agit d’un grand escalier séparé par un palier : en partie haute, il est divisé en trois parties par des fontaines en escalier et suit un plan semi-circulaire ; en partie basse, l’escalier, désormais rectiligne, est séparé en deux parties par une grosse fontaine à plusieurs vasques. L’alimentation en eau de la fontaine est assurée par le réseau urbain de Rennes.
La cascade est bordée de rochers issus de la forêt de Saint-Aubin, bien que lors de la construction des Catherinettes, des rochers de forme pittoresque furent fabriqués à l'aide de ciment. La cascade est une copie en miniature de celle du Bois de Boulogne. Lors de la conception de la fausse rivière qui se termine en cascade, les eaux sont directement amenées par une conduite, puis rejetées dans la Vilaine ; ce n’est qu’à partir des travaux menés en 1984 qu’un circuit fermé de recyclage permet de remonter l’eau de la cascade à l’entrée de la rivière. La cascade ne fonctionne cependant pas et reste vide d'eau depuis de nombreuses années.
La ménagerie fut aménagée en 1930 au sud-est des Catherinettes9. Elle abritait à l’origine des daims, des mouflons et quelques oiseaux comme des canards et des oies de Guinée, mais plusieurs plaintes du voisinage, du vandalisme et aussi une nourriture inadaptée aux espèces présentes conduisirent à la transformation de la ménagerie en simple enclos à canards en 1978.
En 1968, l’aire de jeu pour les enfants est installée au sud-est du parc paysager. Elle contient actuellement plusieurs toboggans et balançoires mis en valeur par de vastes entourages circulaires de pierre. Une pelouse située à côté de l’aire de jeu est autorisée au public à la fin du XXe siècle, à l’inverse des autres pelouses, toujours interdites. Une déviation de certaines allées est réalisée en 2010 autour du cèdre près de la ménagerie, afin d'en préserver les racines. Un monument en hommage au poète breton Glenmor agrémente la jonction entre le jardin anglais, l’enfer et le boulingrin le 27 juin 1998.
J'aurais pu...
J’aurais pu devenir riche si j’avais choisi l’or plutôt que mes amitiés.
J’aurais pu être célèbre si j’avais cherché la renommée pendant les heures où je m’appliquais à jouer.
Et me voici, assis à l’extrémité de ma vie, jetant un coup d’œil derrière moi pour voir tout ce que j’ai fait avec ces jours et ces années qui étaient miens et tout ce qui m’est arrivé.
Je n’ai pas vraiment de fortune à léguer à ceux qui porteront mon nom. Et je n’ai rien fait qui soit susceptible de m’assurer une place sur les registres de la renommée. Mais j’ai adoré le ciel et ses grands espaces bleus; j’ai vécu avec les arbres et les oiseaux; j’ai dédaigné l’or et l’argent pour partager des plaisirs comme ceux-là.
J’ai donné mon temps aux enfants qui sont venus; nous avons joué ensemble bruyamment. Et je n’échangerais pas les heures heureuses passées avec eux pour tout l’argent que j’aurais pu faire.
J’ai choisi d’être connu et aimé par quelques personnes, et j’ai fait la sourde oreille aux applaudissements des hommes; et je referais les mêmes choix si la chance m’était donnée de revivre ma vie.
J’ai vécu avec mes amis et j’ai partagé leurs joies, connu leurs peines avec toutes leurs larmes; j’ai fait une belle récolte avec les quelques arpents de ma vie, même si certains prétendent que j’ai gaspillé mon temps.
J’ai été à même de bien profiter de mes belles choses, et je crois avoir ainsi rempli ma vie de mon mieux. Et au crépuscule de ma vie, je ne regrette pas tout l’or que j’aurais pu posséder.
Texte : Bouillon de poulet pour l'âme des aînés
Les oies
Vous vous demandez peut-être pourquoi des oies volent en formation. Et bien, chaque fois qu'une oie bat de l'aile, elle crée un courant ascendant qui facilite le vol de l'oie qui la suit. Grâce à leur formation en V, les oies volent avec une efficacité d'au moins 71% supérieure à celle qu'elles auraient si elles volaient chacune de leur côté.
Les gens qui vont dans la même direction et qui ont le sens du partage, peuvent se rendre à destination plus rapidement et plus facilement, car il avancent en s'entraidant.
(auteur inconnu)
Les Babi de Bistritsa - polyphonie, danses et pratiques rituelles archaïques de la région de Shoplouk
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Bulgarie
(UNESCO)
Les danses et chants polyphoniques traditionnels de la région Shoplouk de Bulgarie sont aujourd’hui encore exécutés par un groupe de vieilles femmes, les Bistritsa Babi.
Cette tradition recouvre une diaphonie appelée polyphonie shoppe, d’anciennes formes de la danse en chaîne horo et la pratique rituelle du lazarouvane, une cérémonie d’initiation pour les jeunes femmes.
La diaphonie est un type spécifique de chant polyphonique dans lequel une ou deux voix élaborent la mélodie composée de l’izvikva (« cri/appel ») et du bouchi krivo (« grondement »), tandis que les autres les accompagnent par un bourdon monotone, doublé ou triplé pour en augmenter la puissance.
Vêtues du costume traditionnel, les danseuses se tiennent par la taille ou la ceinture pour former un cercle et exécuter des pas légers dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Plusieurs variations, dépendant du chant et de la pratique rituelle concernée, sont exécutées dans cette configuration.
La fonction sociale du chant polyphonique a évolué au vingtième siècle dans la mesure où il est aujourd’hui essentiellement interprété sur scène. Toutefois, les Bistritsa Babi sont considérées comme une composante majeure de la vie culturelle de la région, transmettant les expressions traditionnelles aux nouvelles générations. Ces femmes sont parmi les dernières représentantes de la polyphonie traditionnelle et le village de Bistritsa est l’un des derniers endroits en Bulgarie où cette expression culturelle s’est perpétuée au fil des siècles.
La proximité de la capitale Sofia, qui offre de multiples attractions culturelles, détourne peu à peu l’intérêt des jeunes pour les traditions locales. Le riche répertoire a été réduit aux chants et danses les plus populaires pour être interprété sur scène.
Le Ballet royal du Cambodge
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Cambodge
(UNESCO)
Renommé pour sa gestuelle gracieuse et ses somptueux costumes, le Ballet royal du Cambodge (également appelé danse classique khmère) est étroitement lié à la cour khmère depuis plus de mille ans. Ses représentations accompagnaient traditionnellement les cérémonies royales et des événements comme les couronnements, les mariages, les funérailles ou les fêtes khmères. Cette forme d’art, qui a échappé de justesse à l’anéantissement dans les années 1970, est vénérée par de nombreux Cambodgiens.
Investie d’un rôle sacré et symbolique, la danse incarne les valeurs traditionnelles de raffinement, de respect et de spiritualité. Son répertoire immortalise les légendes fondatrices du peuple khmer. C’est pourquoi les Cambodgiens la considèrent depuis toujours comme l’emblème de la culture khmère.
Le répertoire classique comporte quatre types de personnages : Neang la femme, Neayrong l’homme, Yeak le géant et Sva le singe. Chacun possède des couleurs, des costumes, un maquillage et des masques qui lui sont propres.
La gestuelle et les postures, dont la maîtrise exige des années de formation intensive, traduisent toute la gamme des émotions humaines, de la crainte et de la rage à l’amour et à la joie.
Un orchestre accompagne la danse, tandis qu’un chœur de femmes commente l’intrigue et souligne les émotions mimées par les danseurs. Ces derniers étaient considérés comme les messagers des rois auprès des dieux et des ancêtres.
Le Ballet royal a pratiquement disparu sous le régime répressif des Khmers rouges qui ont exterminé presque tous les maîtres de danse et les musiciens. Immédiatement après la défaite de Pol Pot en 1979, des troupes de danse se sont reformées et ont repris les représentations de l’ancien répertoire.
Si le ballet a quasiment retrouvé sa splendeur d’antan, il n’en reste pas moins confronté à de nombreuses difficultés telles le manque de fonds et de lieux de représentation, la concurrence des médias modernes et le risque d’être transformé en une simple attraction touristique.
"Le génie menteur
ou les 7 miroirs de l’âme"
Il y avait une fois un jeune prince qui trouvait les gens autour de lui méchants et égoistes. Il en parla un jour à son précepteur qui était un homme sage et avisé et qui confia une bague au prince.
“ Cette bague est magique. Si tu la tournes trois fois sur elle-même, un génie t’apparaîtra. Toi seul le verras. Chaque fois que tu seras insatisfait des gens, appelle-le. Il te conseillera. Mais fais attention : ce génie ne dit la vérité que si on ne le croit pas. II cherchera sans cesse à te tromper. ”
Un jour, le prince entra dans une violente colère contre un dignitaire de la cour qui avait agi contre ses intérêts, Il fit tourner trois fois la bague. Aussitôt, le génie apparut
“ Donne-moi ton avis sur les agissements de cet homme, dit le prince. ”
“ S’il a fait quelque chose contre toi, il est indigne de te servir. Tu dois l’écarter ou le soumettre. ” A ce moment, le prince se souvint des paroles étranges de son précepteur.
“ Je doute que tu me dises la vérité ”, dit le prince.
“ Tu as raison ”, dit le génie, “ je cherchais à te tromper. Tu peux bien sûr asservir cet homme, mais tu peux aussi profiter de ce désaccord pour apprendre à négocier, à traiter avec lui et trouver des solutions qui vous satisfassent tous deux. ”
Parcourant un jour la ville avec quelques compagnons, le prince vit une immense foule entourer un prédicateur populaire. Il écouta un instant le prêche de cet homme et fut profondément choqué par des paroles qui contrastaient violemment avec ses propres convictions. Il appela le génie.
“ Que dois-je faire? ”
“ Fais-le taire ou rends-le inoffensif ”, dit le génie. Cela me paraît juste, pensa le prince. Mais il mit néanmoins en doute ce que le génie avait dit.
“ Tu as raison ”, dit le génie, “ je mentais. Tu peux neutraliser cet homme. Mais tu peux aussi examiner ses croyances, remettre en cause tes propres certitudes et t’enrichir de vos différences. ”
Pour l’anniversaire du prince, le roi fit donner un grand bal où furent conviés rois, reines, princes et princesses. Le prince s’éprit d’une belle princesse qu’il ne quitta plus des yeux et qu’il invita maintes fois à danser sans jamais oser lui déclarer sa flamme. Un autre prince invita à son tour la princesse. Notre prince sentit monter en lui une jalousie profonde. Il appela alors son génie.
“ Que dois-je faire, selon toi? ”
“ C’est une crapule ”, répondit le génie. “ Il veut te la prendre. Provoque- le en duel et tue-le. ” Sachant que son génie le trompait toujours, le prince ne le crut pas.
“ Tu as raison ”, dit le génie, “ je cherchais à te tromper. Ce n’est pas cet homme que tu ne supportes pas, ce sont les démons de tes propres peurs qui se sont éveillés quand tu as vu ce prince danser avec la princesse. Tu as peur d’être délaissé, abandonné, rejeté. Tu as peur de ne pas êfre à la hauteur. Ce qui se réveille en toi dans ces moments pénibles te révèle quelque chose sur toi-même. ”
À l’occasion de la réunion du grand conseil du royaume, un jeune noble téméraire critiqua à plusieurs reprises le prince et lui reprocha sa façon de gérer certaines affaires du royaume. Le prince resta cloué sur place face à de telles attaques et ne sut que répondre. L’autre continua de plus belle et à nouveau le prince se tut, la rage au coeur. li fit venir le génie et l’interrogea.
“ ôte-lui ses titres de noblesse et dépouille-le de ses terres ”, répondit le génie. “ Cet homme cherche à te rabaisser devant les conseillers royaux. ”
“ Tu as raison ”, dit le prince. Mais il se ravisa et se souvint que le génie mentait.
“ Dis-moi la vérité ” continua le prince.
“ Je vais te la dire ”, rétorqua le génie, “ même si cela ne te plaît pas. Ce ne sont pas les attaques de cet homme qui t’ont déplu, mais l’impuissance dans laquelle tu t’es retrouvé et ton incapacité à te défendre. ”
Un jour, dans une auberge, le prince vit un homme se mettre dans une colère terrible et briser tables et chaises. Il voulut punir cet homme. Mais il demanda d’abord conseil au génie.
“ Punis-le ”, dit le génie. “ Cet homme est violent et dangereux. ”
“ Tu me trompes encore ”, dit le prince.
“ C’est vrai. Cet homme a mal agi. Mais si tu ne supportes pas sa colère, c’est avant tout parce que tu es toi-même colérique et que tu n’aimes pas te mettre dans cet état. Cet homme est ton miroir. ”
Une autre fois, le prince vit un marchand qui voulait fouetter un jeune garçon qui lui avait volé un fruit. Le prince avait vu filer le vrai voleur, Il arracha le fouet des mains du marchand et était sur le point de le battre lorsqu’il se ravisa.
“ Que m’arrive-t-il ”, dit-il au génie. “ Pourquoi cette scène m’a-t-elle mis dans cet état ? “
“ Cet homme mérite le fouet pour ce qu’il a fait ”, répondit le génie.
“ Me dis-tu la vérité ? "
“ Non ”, dit le génie. “ Tu as réagi si fortement parce que l’injustice subie par ce garçon t’a rappelé une injustice semblable subie autrefois. Cela a réveillé en toi une vieille blessure. ”
Alors le prince réfléchit à tout ce que le génie lui avait dit.
“ Si j’ai bien compris ”, dit-il au génie, “ personne ne peut m’énerver, me blesser ou me déstabiliser. "
“ Tu as bien compris ”, dit le génie. “ Ce ne sont pas les paroles ou les actes des autres qui te dérangent ou que tu n’aimes pas, mais les vieux démons qui se réveillent en toi à cette occasion : tes peurs, tes souffrances, tes failles, tes frustrations. "
Si tu jettes une mèche allumée dans une jarre d’huile, celle-ci s’enflammera. Mais si la jarre est vide ou qu’elle contient de l’eau, la mèche s’éteindra d’elle-même.
Ton agacement face aux autres est comme un feu qui s’allume en toi et qui peut te brûler, te consumer, te détruire. Mais il peut aussi t’illuminer, te forger, te façonner et faire de l’autre un allié sur le chemin de ta transformation. Toute rencontre difficile devient alors une confrontation avec toi-même, une épreuve, une initiation.”
“ J’ai besoin de savoir encore une chose ”, dit le prince. “ Qui es-tu ? “
“ Je suis, moi aussi, ton reflet dans le miroir. ”
Chartes Bruthart