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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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La maison de Monsieur Fred...
Monsieur Fred disait-on était un homme au dos bossu, pas très joli, avaricieux et qu’en plus il n’aimait pas les enfants.Il habitait une demeure plutôt sombre voire même délabrée dans le petit village.
Pris de curiosité, les enfants décidèrent de visiter Monsieur Fred le 31 octobre, jour de la Fête de l’Halloween. Après tout, pensaient-ils, nous serons tous déguisés et ils nous sera plus facile de l’observer et de cacher peut-être notre peur.
Le jour venu, laissant leurs parents dans l’ignorance de leur visite, les enfants se préparaient tous pour la Fête de l’Halloween. Vanessa se déguisa en petit indienne pensant que peut-être Monsieur Fred se cachait derrière un visage de « peau rouge », Julien se déguisa en cow-boy pensant que Monsieur Fred serait peut-être un ancien cow-boy de l’Ouest, Olivier se déguisa en Batman prêt à défendre ses amis-es avec son épée si il y avait du danger, Mathilde pour sa part croyait que tous les gens se trompaient sur Monsieur Fred et se déguisa seulement en un magnifique tournesol pour lui faire plaisir et tous les enfants se moquèrent un peu mais Mathilde avait peut-être raison. Et tous les autres enfants se déguisèrent selon leur goût et leur cœur.
Ils partirent très tôt avant la grande noirceur. La maison de Monsieur Fred se situait à quelques kilomètres tout de même.
Les enfants s’amusaient en se rendant chez Monsieur Fred et ricanaient de bon cœur.Ils se faisaient peur, ils chantaient, et les Hoo Hoo rebondissaient dans la noirceur.
Il ne restait bientôt que quelques pieds et il sera à la porte de Monsieur Fred. La maison était si triste, aussi noire que le ciel la nuit. Mais Mathilde s’écria : « Regardez, Monsieur Fred a placé des décorations pour la Fête de l’Halloween. Vous savez ce que cela veut dire. » dit-elle. Les enfants la regardèrent un peu surpris. Se pouvait-il que Monsieur Fred aime les enfants ?
Tous bien déguisés, ils arrivaient le 31 octobre à la porte de Monsieur Fred. Vanessa pris la poignée comme Chaperon Rouge et cogna à la porte. Les enfants entendirent une voix : « Oui, j’arrive. » Ils furent pris de panique sauf Mathilde qui croyait toujours à la bonté de Monsieur Fred.
« Bonjour les enfants. » dit-il, le sourire aux lèvres. Les enfants tous estomaqués sourirent eux aussi dans leurs costumes. Monsieur Fred s’avança vers chaque citrouille pour déposer de magnifiques bonbons de toutes les couleurs et en plus il déposa dans chaque citrouille, une pièce de monnaie. Olivier, déguisé en Batman en perdit son bâton, Vanessa, la petite Indienne ne dit aucun mot, Julien quant à lui perdit son chapeau de cow-boy seule la tendre Mathilde garda sa fleur et regarda Monsieur Fred, lui sourit et lui dit : « Je le savais que vous étiez gentil. » Monsieur Fred touché par ce langage d’enfant leur demanda à tous et toutes de s’asseoir et il leur raconta son histoire.
Mes enfants, vous savez, ma maison n’est pas un palais, je ne suis pas non plus un homme d’une beauté convoitée mais mon cœur est grand, si vous saviez.
Vous savez, l’amour m’a souri et je suis tombé sous son charme et cet amour nous a donné un magnifique petit garçon. Un jour, alors qu’il s’amusait avec sa bicyclette, une auto l’a frappé et il s’est envolé vers les anges. Mon amour de femme est morte de chagrin. Et moi, je suis resté seule…Et voilà mes enfants, c’est moi Monsieur Fred.
Les enfants l’embrassèrent très fort et lui dirent que tous les jours ils viendraient le visiter. Ils retournèrent chacun à leur maison.
Mathilde avait eu raison. Les méchancetés qu’on avait proclamé à l’égard de M. Fred étaient complètement fausses.
Lorsque les parents apprirent leur sortie d’Halloween, ils étaient sur le point de se fâcher lorsque les enfants leur racontèrent la vérité sur Monsieur Fred. Les parents furent très surpris et prirent une décision.
Dorénavant, Monsieur Fred ne sera plus jamais seul…il aura plein d’amis !
« Ne jugez jamais sans savoir... qui sait ce que vous trouverez... »
(auteur inconnu)
La forêt de Chantilly est un massif forestier de 6 344 hectares situé sur le territoire de seize communes des départements de l'Oise et du Val-d'Oise, à 37 kilomètres au nord de Paris.
La forêt a été constituée progressivement par les acquisitions des seigneurs de Chantilly depuis le Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle dans le but principal d'en faire une réserve de chasse. Propriété de l'Institut de France depuis 1897, elle appartient au domaine de Chantilly et est protégée au titre des sites classés. Elle est soumise au régime forestier et gérée par l'Office national des forêts (ONF). Les peuplements forestiers sont principalement constitués de chênes à 48 %, de pins sylvestres à 12 % et de hêtres à 9 %.
À la fois espace naturel et historique, plusieurs de ses sites appartiennent au réseau Natura 2000 afin de protéger leurs habitats naturels rares et menacés et ses populations d'oiseaux. Par ailleurs, son territoire abrite six monuments historiques. Elle reste encore un terrain de chasse et notamment de grande vénerie, mais aussi d'entraînement pour chevaux de courses. Septième forêt la plus visitée de l'agglomération parisienne, elle forme avec la forêt d'Halatte et la forêt d'Ermenonville, le massif des Trois Forêts.
Paysage de lande et de pins en forêt d'Ermenonville
La forêt de Chantilly est située au nord du bassin parisien, la Table, un des points centraux de la forêt, étant située à 37 kilomètres de Paris. Elle appartient à la région forestière Valois et Vieille France, telle que définie par l'Inventaire forestier national, ainsi qu'à la sylvoécorégion (SER) du « Bassin parisien tertiaire ».
Le carrefour de la Table, au centre de la forêt en hiver.
Elle s'étend du plateau de Creil au nord, jusqu'à la vallée de l'Ysieux au sud, et de la vallée de l'Oise à l'ouest jusqu'à la forêt d'Ermenonville à l'est, dont elle est séparée par l'autoroute du Nord. En réalité, le massif est composé de plusieurs forêts :
- la partie centrale de la forêt de Chantilly (2 100 ha) est limitée au sud par les étangs de Commelles et au nord par la vallée de la Nonette ;
Étang de la Loge, au lever du jour
L'étang Chapron vu depuis la digue entre cet étang et l'Étang Neuf, avec des lupins au premier plan.
Couleurs d'automne sur l'île de l'Étang Neuf
La Nonette à la Canardière à Chantilly
- la forêt de Pontarmé (1 450 ha) constitue toute la partie orientale du massif, en bordure de la forêt d'Ermenonville. Distinguée pour des raisons historiques, elle se confond avec la partie centrale ;
Pont en forêt de Pontarmé
- la forêt de Coye (1 650 ha), au sud des étangs de Commelles, déborde sur le département du Val-d'Oise ;
- le bois de Bonnet (435 ha) constitue l'extrémité sud-ouest du massif et est situé presque entièrement dans le département du Val-d'Oise ;
- les bois de la Coharde, de la Basse-Pommeraie et du Lieutenant (710 ha) sont situés sur la rive droite de la Nonette au nord de la ville de Chantilly et sont isolés les uns des autres par des parcelles agricoles appartenant aussi à l'Institut de France.
Par ailleurs, de nombreux bois font partie du massif de la forêt de Chantilly, sans pour autant appartenir à l'espace du domaine de Chantilly et sans être gérés nécessairement par l'ONF. Un certain nombre d'entre eux a d'ailleurs appartenu aux seigneurs de Chantilly à une époque ou à une autre et ils constituent toujours le prolongement direct de la forêt actuelle. Parmi les principaux figurent la forêt de la Haute-Pommeraie (671 ha) et la forêt communale de Creil (15 ha) au nord du massif, le bois du Guey autour de l'abbaye de Royaumont, la forêt du Lys (900 ha) et la forêt communale de Gouvieux (119 ha) à l'ouest et enfin le bois du Gouy à Luzarches et le bois de la Croix de l'Oignon à Orry-la-Ville au sud du massif.
Abbaye de Royaumont
Comme toute forêt appartenant à un établissement public, la forêt de Chantilly est soumise au régime forestier, et ce, depuis le décret du 19 mars 1898. Ce régime impose des contraintes en termes de préservation du patrimoine forestier, de coupes et de ventes de bois et d'accueil du public. L'analyse de l'état de la forêt et les objectifs assignés à sa gestion sont résumés dans un plan de gestion appelé aussi aménagement forestier, qui doit être conforme au schéma régional d'aménagement des forêts de Picardie. Le précédent plan d'aménagement a commencé en 1991 et s'est achevé en 2005.
Forêt de Chantilly dans sa partie méridionale (forêt de Coye).
Le plan d'aménagement actuel est en cours pour la période 2006-2020. Cet aménagement est mis en application par l'Office national des forêts et plus particulièrement par son unité territoriale des Trois-Forêts basée à Chantilly, sur un espace de 6 260 ha de la forêt soit 98 % de la surface du massif.
Les 2 % restant sont pour l'essentiel les terrains occupés par le golf de Chantilly et les abords de l'hippodrome de Chantilly. Au total, 6 198 ha étaient boisés en 2006. Cet espace est divisé en 559 parcelles forestières.
Le joueur écossais James Braid (1870-1950) pendant l'open de France à Chantilly en 1913
Grandes tribunes de l'hippodrome de Chantilly
Pour cet aménagement, il n'a pas été prévu de séries distinguant des parcelles avec des productions spécifiques, comme c'était le cas lors des aménagements précédents. Il a été établi le principe d'une série unique, ayant le même objectif de production de bois tout en prenant en compte l'accueil du public et la protection des milieux et des paysages.
La forêt bénéficie de plusieurs types de protections qui concernent les paysages du massif, ses milieux naturels et les espèces qui y vivent.
Quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) couvrent la quasi-totalité du massif et permettent une bonne connaissance des richesses naturelles de la forêt.
Ouvre les yeux...
Ouvre les yeux à la vie
Ouvre les yeux sur le monde
Personne n'est parfait
On a tous nos défauts nos qualités
Ouvre les yeux sur ta vie
Ouvre les yeux sur ceux qui t'entourent
Regarde autour de toi
Les gens heureux et les gens tristes
Ouvre les yeux
La vie est trop courte
Pour ne pas en profiter
Ouvre les yeux
Ouvre les yeux au bonheur
Ne passe pas a coté
Tout est éphémère
Profites-en vite
Ouvre les yeux ne regarde pas en arrière
Ouvre les yeux vas de l'avant
Combien de temps te reste t'il
Pour profiter de la vie
Ouvre les yeux
sans te poser de question
Vis au jour le jour
Sans penser au lendemain
Ouvre les yeux
Ouvre ton coeur
(auteur inconnu)
La fenêtre...
Un jeune couple venait de s’installer dans un nouveau quartier.
Le lendemain matin, au moment où le couple prenait le petit déjeuner, la femme aperçut leur voisine qui étendait du linge sur un séchoir.
Quel linge sale ! dit-elle. Elle ne sait pas laver.
Peut-être a-t-elle besoin d’un nouveau savon pour mieux faire sa lessive !
Son mari regarda la scène mais garda le silence.
C’était le même commentaire chaque fois que la voisine séchait son linge…..
Après un mois, la femme fut surprise de voir un matin que le linge de sa voisine était bien propre et elle dit à son mari:
Regardes ! Elle a appris à laver son linge maintenant…..
Qui le lui a enseigné ?
Le mari répondit:
Non… Je me suis levé tôt ce matin et j’ai lavé les vitres de notre fenêtre.
Ainsi va la vie :
Tout dépend de la propreté de la fenêtre à travers laquelle
nous observons les faits.
Avant de critiquer, il faudrait peut-être vérifier d’abord
la qualité de notre regard.
Alors, nous pouvons voir avec clarté la limpidité du coeur des autres.
Ah ! J’allais oublier….
Aujourd’hui, je te vois mieux qu’hier.
Et toi ?
Auteur inconnu
Chez les Romains, le lémure était le spectre d'un individu décédé, un fantôme.Le nom latin de lémur convient effectivement très bien à ce peuple fantôme des forêts de Madagascar.
On regroupe communément sous la dénomination de « lémuriens » tous les prosimiens de l'île de Madagascar afin de les différencier des autres prosimiens (loris, galagos et tarsiers), dont ils se distinguent par leur histoire, leur répartition et bon nombre de caractères. Quant au nom de «lémur», il correspond à un genre de la classification, celui des makis, forme sans doute la plus représentative des lémuriens.
Bien avant l’émergence de l’homme, les ancêtres des lémuriens hantaient les forêts vierges. Aujourd’hui, ces prosimiens sont en grand danger d’extinction.
Qui sont les prosimiens ?
Situons ces animaux par rapport aux simiens, sous-ordre des primates qui regroupe tous les singes, dont les plus illustres sont les grands pongidés (gorilles, chimpanzés...), et l'Homme lui-même.
Les prosimiens forment quant à eux le sous-ordre cousin. Êtres essentiellement arboricoles, ce sont, comme leur nom l'indique, des primates moins avancés, développés à partir d'ancêtres représentant l'étape évolutive précédant l'apparition des singes.
Indri (Indri indri)
Les restes fossiles tendent à prouver que les deux branches se sont séparées très tôt à partir d'une souche prosimienne primitive commune.
Tous les prosimiens ont en commun un certain nombre de caractéristiques, conséquences du passage du mode de vie terrestre primitif au mode de vie arboricole :
- La clavicule: cet os, qui relie le membre antérieur au corps, est particulièrement utile pour les déplacements dans les arbres car il réduit la charge sur les muscles lorsque l'animal est suspendu par les bras. Elle a joué un rôle majeur dans le développement de la brachiation chez les simiens, qui semble être l'une des clés de l'évolution des formes anthropomorphes vers l'hominisation.
Maki vari (Varecia variegata variegata) Image Xiops
- Les mains et les pieds à cinq doigts : le pouce opposable forme une pince. Ils permettent d'agripper fermement les branches.
Les ongles, remplaçant les griffes sur la plupart des doigts, achèvent la préfiguration de la main simienne et humaine.
Mains d'un lémur noir (Eulemur macaco) Image Lemait 13
La nécessité de se déplacer dans un milieu à trois dimensions a également influencé les autres sens.
Les yeux se sont agrandis et déplacés vers l'avant, offrant une vision binoculaire permettant la perception du relief, donc une meilleure estimation des distances lors des sauts de branche en branche.
Réduction de l'odorat, devenu moins essentiel, et qui se manifeste par un raccourcissement du museau au cours de l'évolution.
Regard d'un maki catta, image Belgian Chocolate
Mais la conséquence majeure de tous ces changements est l'augmentation de la taille et des performances du cerveau. Le déplacement dans les arbres, nécessitant dès le départ une excellente coordination motrice et le traitement rapide d'informations visuelles de plus en plus importantes, a fortement contribué à son développement.
Maki catta (Lemur catta) image Swh
La réduction des lobes olfactifs, du fait de la moindre importance de l'odorat, a également libéré de la place pour l'expansion du cortex, siège des capacités intellectuelles.
Les lémuriens de Madagascar
Les lémuriens ne se rencontrent qu'à Madagascar et dans quelques îles voisines. Des événements géologiques survenus à la fin de l'ère secondaire ont déterminé leur évolution.
Sous l'effet de la dérive des continents, Madagascar commença à se séparer de l'Afrique durant la période Jurassique. Quoique peu éloignée, elle en était déjà isolée lorsque les prosimiens primitifs firent leur apparition, au début du Tertiaire. II est possible que des individus aient atteint l'île en dérivant sur des radeaux végétaux.
Image Peter Antula
Dès lors coupés du réservoir de population initial, ils allaient connaître une évolution différenciée, aboutissant aux familles de lémuriens que nous connaissons actuellement, qui ont cependant conservé beaucoup de caractères primitifs. Leurs homologues continentaux produisirent les loris, galagos et tarsiers, présents en Afrique et en Asie.
Les Lémuriens aujourd’hui
Les lémuriens ont développé une étonnante diversité de formes, qui se manifeste tant dans la structure physique que dans le mode de vie et le régime alimentaire.
Lémur à ventre roux (Eulemur rubriventer) image Tim Ellis
Les lémuriens se répartissent en 5 familles, réunissant 13 genres et 30 espèces.
Maki vari roux (Varecia variegata rubra) image Supernova
Madagascar offrait jadis des milieux d'une richesse exceptionnelle. Les lémuriens disposèrent dès le départ d'une grande diversité de sources alimentaires. Dans les forêts malgaches, il est aujourd'hui fréquent de voir se côtoyer plusieurs espèces exploitant le même milieu.
Lémur noir mâle (Eulemur macaco)
Toutefois, afin de ne pas entrer en compétition alimentaire, ces animaux ont développé des régimes et des cycles journaliers diversifiés. Se nourrissant à des heures différentes de la journée ou de la nuit, d'aliments très variés et dans des étages forestiers distincts, ils évitent ainsi de se faire concurrence.
Alimentation des lémuriens
Si la plupart des lémuriens sont végétivores, leur régime alimentaire varie énormément d'une espèce à l'autre.
Parmi les plus surprenants, citons le maki mongos (Lemur mongoz) qui, durant la saison sèche, compose 80 % de ses repas de nectar qu'il lèche sur les fleurs.
Image Swh
Le phaner à fourche (Phaner furcifer) s'est également spécialisé: environ 90% de sa nourriture est constituée de gomme, qu'il récolte à la surface des troncs et des branches des arbres. Il les complète par quelques insectes et arthropodes.
Autres spécialistes, les hapalémurs ont un régime à base de bambou. Leur survie dépend donc des forêts de bambous, qui sont malheureusement menacées de disparition.
L'un d'eux, l'hapalémur gris d'Alaotran (Hapalemur griseus alaotrensis) est même confiné aux rivages d'un lac du même nom, dans l'est du pays, vivant dans une végétation lacustre de phragmites et de papyrus.
L'Hapalemur griseus est le plus petit des lémuriens de bambou. image Swh
D'une façon générale, les makis (Lemur sp.) ont un régime alimentaire assez flexible, consommant selon les saisons et les lieux, les feuilles et les fruits de plantes très variées.
Les lépilémurs possèdent de petits territoires, mais cela ne leur pose guère de problèmes dans la mesure où ils se nourrissent à 90 % de feuilles, ressource la plus abondante de la forêt vierge.
L'indri (Indri indri) est également phyllophage, mais son statut est plus précaire: il est le plus grand des lémuriens, et sa survie ne dépend que de 60 à 80 espèces végétales différentes, plantes côtières et d'altitude qu'il trouve rassemblées dans les reliefs bordant l'océan Indien, à l'est de l'île.
Indri . image Blegian Chocolate
Le sifaka, ou propithèque de Verreaux, est quant à lui adapté aux environnements de type semi-désertique que l'on rencontre dans le sud de Madagascar; c'est le seul lémurien capable de passer une journée sans boire.
Un sifaka . image Belgian Chocolate
Certaines espèces se sont montrées très adaptables du point de vue alimentaire. Ainsi, lorsque le tamarinier, qui n'existait pas à l'origine sur l'île fut introduit par les marchands arabes, les makis catta de la région de Berenty ont commencé à consommer ses gousses en quantité. Plus récemment, ils ont adopté les bananes, apportées dans la réserve par les touristes.
Image Kabir Bakie
Quant au maki brun (Eulemur fulvus), les chercheurs furent surpris de voir les premiers spécimens mis en captivité manger de la viande. Ils ont depuis été observés dans la nature se gavant de mille-pattes géants (Sphaerotherium sp.), gros comme une balle de golf lorsqu'ils sont enroulés sur eux-mêmes.
Avec l’aye-aye, les lémurs nains (à l'exception du phaner à fourche) ont un régime à dominante insectivore.
Aye-aye
À Madagascar, juillet et août sont des mois d'hiver frais et secs, période plus difficile pour les lémuriens.
Les fruits se faisant rares, beaucoup d'espèces réduisent leur activité en conséquence, passant plus de temps à dormir. Le chirogale moyen (Cheirogaleus medius) et le chirogale de Milius (Cheirogaleus major) entrent même en léthargie durant toute la période sèche, d'avril à octobre, cachés dans un arbre creux.
Leur température interne s'abaisse alors et leur organisme vit sur les réserves de graisse emmagasinées sous leur peau et dans leur queue. Il s'agit là d'un comportement totalement inhabituel chez les primates.
Mode de vie des lémuriens
La vie sociale des lémuriens est très variée selon les espèces.
Les lémuriens vivant en groupe sont également très territoriaux ; c’est le cas des makis catta qui vivent selon un système matriarcal.
Les dominances sexuelles sont beaucoup moins marquées chez l'indri et les sifakas par exemple. En effet, comme l'Homme, ceux-ci tendent beaucoup plus à organiser leur vie sociale autour d'une cellule familiale complète: le père, la mère et leurs petits. L'indri défend lui aussi son territoire, mais au moyen de chants.
Lémur noir femelle
Au réveil, le matin, il monte dans la canopée et salue le jour par des chœurs puissants, pouvant êtres perçus par l'oreille humaine jusqu'à 5 km de distance. Chaque individu surveillant attentivement les voisins, un chant soigneusement minuté commence alors. Le résultat mélodieux constitue en fait un marquage auditif à l'adresse des détenteurs des territoires adjacents, qui savent ainsi où se trouvent les autres et évitent les conflits.
Beaucoup d'autres lémuriens nocturnes, tels l'aye-aye et les lémurs nains, sont considérés comme solitaires car ils sont souvent observés seuls. En fait, il semble que les individus géographiquement voisins entretiennent certaines relations sociales, leurs territoires de prospection alimentaire se chevauchant fréquemment. Ils semblent apprécier les contacts réguliers avec leurs semblables, qu'ils rencontrent plusieurs fois par nuit.
Un lémurien en train de faire une petite sieste . image Lord Biro
Juste avant le début de la période de reproduction, les mâles de lémuriens se montrent très actifs. Chez le maki catta, c'est le moment où ils changent de groupe social, peut-être dans l'espoir de s'accoupler avec les femelles « d'à côté ». Certains sifakas de Verreaux mâles pratiquent également ce genre d'échanges, apparemment en fonction de leur statut social au sein du groupé. Même les espèces habituellement solitaires, comme l’aye-aye, sont souvent observées en couple durant cette période.
La reproduction des lémuriens
Le retour de la saison des amours est marqué par le début des parades. Chez l'indri, elles démarrent en janvier. Ouvrant les bras en signe d'invitation, les couples entament un doux corps à corps, chacun s'enroulant autour du partenaire. La partie peut durer jusqu'à 15 minutes.
Contrairement aux petites espèces comme les chirogales, qui donnent naissance à deux portées de quatre petits entre septembre et mars, l'indri se reproduit lentement. Il n'atteint sa maturité sexuelle qu'à l'âge de trois ans et les femelles ne mettent bas qu'une seule fois tous les deux ou trois ans.
Une femelle maki catta et son petit . image Banoffi
Comparée à des mammifères non primates de taille similaire, la durée de gestation des lémuriens est longue.
Si des jumeaux naissent parfois chez le maki catta, la portée normale ne compte qu'un seul petit. En revanche, les chirogales et microcèbes en ont deux, voire trois, et le maki varié jusqu'à cinq.
Les petits du groupe des lémurs nains naissent dans les cavités des arbres, au sein d'un nid de feuilles. Ils sont nus, très peu développés et sont alors les seuls parmi les lémuriens à avoir yeux fermés.
Genre Hapalemur . image Lemait 13
Le plus souvent, leur mère doit les transporter dans sa bouche, bien qu'ils soient capables de grimper et d'agripper les branches quelques heures après leur venue au monde.
Chez la plupart des autres lémuriens, les jeunes s'accrochent sous le ventre de la mère durant quelques semaines, passant ensuite sur son dos. Plusieurs mois peuvent s'écouler, jusqu'à cinq chez l'indri, avant qu'ils soient capables de suivre seuls la troupe.
Image Belgian Chocolate
De tous les primates, c'est le chirogale mignon qui présente le développement le plus rapide; le jeune est indépendant au terme de 4 mois et pleinement mature vers 7 à 8 mois. Cela reste toutefois très long comparé aux mammifères non primates de taille semblable.
Maki vari roux . Image Lel Butcher
Caractéristiques de trois espèces représentatives :
Maki catta
Gestation : 136 jours Indépendance: 5 mois Plein développement: 12 mois Maturité sexuelle: de 24 à 30 mois Longévité: 15 à 18 ans en captivité, probablement beaucoup moins dans la nature.
Lépilémur mustélin
Gestation: 135 jours Indépendance: 5 mois environ Plein développement: de 10 à 12 mois Maturité sexuelle: 18 mois Longévité: 15 ans en captivité.
Indri
Gestation: 162 jours Indépendance: 8 à 12 mois Plein développement: 2 ans Maturité sexuelle: 3 ans Longévité: plus de 20 ans dans la nature s'il est protégé des chasseurs.
La protection des lémuriens
A Madagascar, 75% de la forêt a disparu depuis l’arrivée de l’homme, il y a 2 500 ans.
De nos jours, la majorité des sols de l'île sont devenus stériles. Sans manteau végétal protecteur ni racines pour la retenir, la terre est emportée par les pluies tropicales, qui provoquent une érosion considérable.
Image Belgian Chocolate
Au milieu de ce tableau désolant, quelques actions positives existent tout de même; un projet visant à replanter certaines régions des hauts plateaux avec des essences forestières autochtones, afin de recréer une forêt semi-naturelle, a été lancé. À long terme, elle pourrait retrouver son aspect originel, quand les plantes et les animaux l'auront recolonisée à partir des forêts subsistant aux alentours.
À Madagascar, les lémuriens sont protégés par la loi. Malheureusement, beaucoup sont encore la cible des chasseurs: ils finissent dans les assiettes ou sont vendus dans les villes comme animaux de compagnie.
Maki catta . image Mahorogers
Le WWE, en liaison avec les autorités malgaches et différents organismes de recherche, a mis en place des actions de protection des lémuriens.
Certes, les choses évoluent vite à Madagascar, mais la population reste en majorité très pauvre.
Ils veulent bien préserver leur forêt pour l'avenir, mais ils sont contraints de la détruire pour nourrir leurs enfants dans l'immédiat.
C'est en apportant une solution à ce problème que l'on pourra donner un espoir de survie aux lémuriens.
Lémur à ventre roux (Eulemur rubriventer). image Tim Ellis
À l'heure où l'on craint pour la survie des lémuriens dans leur ensemble, on en identifie encore de nouvelles espèces. Alors que sa forêt, près de Daraina, dans le nord de l'île, était sur le point d'être abattue pour en faire du charbon de bois, une nouvelle espèce de sifaka, dénommée Propithecus tattersalli, était identifiée et sauvée de justesse.
Quant au très discret hapalémur doré (Hapolemur aureus), il avait été remarqué en 1985 dans la forêt de Ranamafana. Des analyses génétiques ont confirmé par la suite sa spécificité.
Classification
Règne : Animalia
Embranchement : Chordata
Sous-embranchement : Vertebrata
Classe: Mammalia
Sous-classe : Placentalia
Ordre: Primates
Sous-ordre: Strepsirrhini
Infra-ordre : Lemuriformes