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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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La dionée (Dionaea muscipula)
Elle est parfois nommée attrape-mouche, gobe-mouche de Vénus, ou encore Venus flytrap en anglais. Son mouvement de fermeture rapide et impressionant en fait une plante réellement fascinante.
La dionée vit à l'état naturel en Caroline du Nord et Caroline du Sud (Etats-unis).
Il n'existe qu'une seule espèce de Dionée: Dionaea muscipula. Les dionées vendues sous des appellations telles que "Shark Teeth", "B52", "Red Dragon", "PomPom", "Red Piranha"... sont des cultivars (de l'anglais "cultivated variety"), c'est à dire des plantes sélectionnées en culture pour leur caractéristiques hors du commun.
Le piège
Le piège est constitué par les deux lobes de la feuille transformée qui vont se refermer en un mouvement très rapide. C'est un piège dit "actif" dont le mouvement est l'un des plus étonnant du règne végétal.
La fermeture est déclenchée par des poils sensitifs (6 en général) situées sur les faces internes. Dès qu'un insecte touche un des poils le mécanisme est déclenché mais le piège ne se referme pas encore, cela va nécessiter un second contact (du même ou de différents) dans un laps de temps relativement court, la plante se prémunissant ainsi contre des efforts inutiles (dûs par exemple à la chute d'une feuille morte).
La dionée va prendre une autre précaution : elle s'assure que sa proie est bien comestible avant de commencer sa "digestion". La fermeture du piège s'effectue donc en deux temps : après le premier mouvement très rapide les cils situés en bordure vont retenir l'insecte le temps de la vérification ; s'il s'avère que la proie n'est en fait qu'une brindille le piège va se rouvrir, sinon il va se fermer hermétiquement et les cils vont s'écarter .
Le piège se rouvrira ensuite au bout de quelques jours, ne laissant que le squelette de l'insecte.
Il faut savoir que chaque piège, de par sa nature même, ne peut effectuer que quelques fermetures/ouvertures dans sa vie (3 en général). C'est pourquoi il faut éviter de provoquer artificiellement le mécanisme.
La vitesse de fermeture du piège est fortement influencée par la température ambiante : si celle-ci est trop basse le mouvement sera très lent, ou même ne se déclenchera pas du tout.
Culture
C'est une fantastique plante, sans doute l'une des plus spectaculaire parmi les plantes carnivores. Et par chance, elle est relativement simple à cultiver dès que l'on respecte quelques règles essentielles.
Il faut la placer dans le mélange classique 2/3 tourbe et 1/3 sable, arrosage lui aussi classique (soucoupe sous le pot ou réserve d'eau). C'est une plante qui a besoin d'un maximum de lumière, le plein soleil lui convient très bien et favorisera une coloration intense de l'intérieur des pièges.
Elle a besoin d'un repos hivernal d'au moins trois mois en dessous de 10°C. Il est préférable d'éviter de l'exposer au gel, même si une plante bien établie y résistera sans soucis.
Si ce repos n'est pas respecté la plante va continuer à pousser mais va peu à peu s'affaiblir et sera de moins en moins vigoureuse au fil du temps et mourra probablement.
Lors de ce repos l'arrosage doit être réduit de manière à maintenir à peine humide, mais surtout pas détrempé sous peine de voir apparaître des moisissures. Pendant cette période la croissance de la dionée sera fortement ralentie (voire stoppée).Ce texte provient du site InfosCarnivores.com
De façon régulière, les anciens pièges noircissent et se décomposent pendant que de nouveaux sont en préparation: c'est un processus normal de régénération qui ne doit inquiéter que si le noircissement atteint la majorité de la plante ou bien que la croissance est stoppée (plus de nouvelles feuilles en préparation). Dans ce cas il faut suspecter une mauvaise qualité du substrat qui provoque un pourrissement du rhizome (partie souterraine de la plante). Il faut alors rempoter au plus vite dans un milieu sain après avoir fait tremper quelques minutes la plante dans un fongicide efficace, mais malheureusement lorsque les symptomes apparaissent il est souvent trop tard...
Les parties mortes peuvent être retirées avec un outil tranchant (ciseau, cutter...) en évitant de toucher aux parties vivantes.
Si vous ne souhaitez pas de graines, il est généralement conseillé de ne pas laisser fleurir les dionées : les fleurs sont assez banales et affaiblissent considérablement la plante.
Si votre plante est fragilisée alors dès que la hampe florale apparaît (c'est une tige poussant verticalement) n'hésitez pas à la tailler.
Certains préfèrent laisser fleurir une ou deux fleurs (pas plus) avant de tailler, ce qui laisse croire à la plante que son cycle de floraison s'est correctement déroulé, et évite la production de nouvelles hampes dans la même saison.
La couleur des dionées
La coloration des dionées, et en particulier de l'intérieur des pièges, semble dépendre de nombreux facteurs sans pourtant qu'aucun ne semble être déterminant. Il est donc assez difficile de donner la "recette miracle" pour des pièges écarlates.
Quelques pistes tout de même:
Un phénomène rare et étonnant
Lors de la floraison des dionées, il se produit parfois un évènement inattendu et surprenant: des feuilles-pièges se développent sur la hampe florale, de façon aérienne, sans aucun contact avec le sol.
Cependant, même si cela en a tout l'air, il ne s'agit pas véritablement d'une dionée indépendante (elle n'a pas de racines par exemple).
Ce phénomène est souvent qualifié à tort d'apomixie, il s'agit en réalité de "pseudo-viviparité". Le terme apomixie désigne la production de graines sans fécondation, or ici il n'y a pas production de graines mais remplacement des parties florales par des feuilles.
Quoi qu'il en soit, lorsqu'elle a atteint une taille suffisante, il est possible de détacher cette pseudo-plantule afin de la replanter.
Les causes de ce phénomène assez rare ne sont pas clairement établies, il semblerait toutefois que cela provienne d'un stress pendant le développement de la hampe florale et des boutons, par exemple des écarts de températures importants sur de courtes périodes.
Si certaines de ces plantes sont connues depuis des siècles, la reconnaissance de la carnivorité est elle assez récente.
Du XVIème au XVIIIème siècle de nombreux savants se sont enthousiasmés pour les feuilles remarquables de Drosera:
"Car combien qu'elle soit battue du soleil en été, ses feuilles ne laissent pas pour cela d'être couvertes de rosée et de petites gouttes d'eau: ainsi, au contraire, il semble que tant plus le soleil est chaud, cette humidité s'augmente et s'entretient; tant s'en faut qu'elle diminue."
(J. Dalechamps, Histoire générale des plantes, 1615)
ou du Sarracenia d'Amérique:
"... plus on considère celle-ci, plus on en admire la structure: sa fleur semble être un dais d'étoffe jaune dont les pétales forment les rideaux.; ses feuilles roulées ont l'air de corne d'abondance. Chacune contient environ une pinte d'une eau fraîche, limpide, pure comme la rosée du matin."
(W. Bartram, Voyage en Amérique, 1791 )
La présence de petits animaux n'éveille pas la curiosité, tout au plus observe-t-on bizarrement que les réservoir d'eau de la plante américaine doivent servir "d'asile et de retraite sûre à de nombreux insectes" qui peuvent échapper ainsi aux grenouilles et aux autres prédateurs.
Avec la découverte de la Dionée, la capture des insectes est indiscutable, la question est de découvrir dans quel but un végétal est-il doté de feuilles aussi sophistiquées.
L'anglais J. Ellis soupçonna le mode de nutrition de cette plante et adressa à C. Linné un spécimen sec et une description détaillée de la plante. Cependant le botaniste suédois préféra classer le phénomène de "miraculum Naturae" dans les limites de l'extraordinaire et de l'accidentel.
Il faudra attendre 1875 pour que la publication de "Les Plantes Insectivores" de C. Darwin marque un tournant dans l'étude des Plantes Carnivores. Ceci va être le début d'interminables controverses entre les partisants de la carnivorité végétale et ses adversaires.
Les recherches contemporaines ont aujourd'hui mis en évidence les processus d'assimilation dont disposent certaines de ces plantes, confirmant définitivement les théories darwiniennes. Aujourd'hui encore la liste des plantes reconnues carnivoresne cesse de s'allonger.
En France, la Rossolis (Drosera) et les Grassettes (Pinguicula) sont connues depuis une période bien antérieure à la reconnaissance de leur caractère carnivore. Les magiciens et sorciers médiévaux remarquèrent vite l'étrangeté des Drosera.
Ils virent dans leur faculté de rester parés de mille gouttelettes même en plein soleil, le signe d'une alliance magique entre la plante et l'astre, et peut-être même avec le Diable lui-même. Les alchimistes pensaient donc que la plante contenait l'un des constituants de la pierre philosophale qui transformait le plomb en or.
Cette réputation de plante maléfique n'empécha pas la plante d'être utilisée pour ses propriétés médicinales. On l'utilise en application contre les verrues ou les brûlures dues au soleil, en infusion pour soigner la toux et diverses affections pulmonaires. La plante semble aussi posséder des propriétés antibiotiques expectorantes et diurétiques.
Aujourd'hui on peut encore la trouver sous forme d'extraits ou de teinture, elle entre également dans la composition de nombreux sirops.
Les grassettes sont aussi connues depuis longtemps par les bergers. Si la plante est réputée être un poison pour les moutons, leur faisant gonfler le ventre et "pourrir le foie", il n'empêche que les propriétés cicatrisantes, adoucissantes du mucilage gluant ont été utilisées autant pour l'homme que pour les animaux.
L'acidité du suc a la propriété de faire cailler le lait. Certains fromages scandinaves sont faits avec une variété nordique de Grassette.
Les recherches palynologiques (relatives au pollen fossile) n'ont pas à ce jour permis de retrouver de façon certaine l'origine des plantes carnivores. Il est certain toutefois que le phénomène n'a pas une origine unique car il a émergé dans des famillesde plantes très éloignées. Les plus anciens grains de pollen fossiles retrouvés datent de l'ére tertiaire.
Certaines théories ont pu fixer à la fin de l'ère secondaire (crétacé) l'apparition de la famille des Droséracées. Il s'agirait d'une plante possédant des poils collants sur lesquels accidentellement se collaient des insectes. Quel intérêt y trouva la plante ? Il est probable qu'au départ la dégradation bactérienne des insectes déposait aux pieds de la plante les produits de leur décomposition qui pouvaient alors être absorbés par les racines. Aujourd'hui les deux espècesde Roridula d'Afrique du Sud sont à ce stade de l'évolution vers la carnivorité.
On ne doute plus aujourd'hui de la faculté de beaucoup de végétaux d'absorber des produits divers par leur feuillage. L'utilisation actuelle d'engrais foliaires, d'insecticides ou d'herbicides systémique en est la confirmation. Pourquoi ne pas supposer qu'une plante capturant les insectes puisse absorber les produits de leur décomposition directement par la surface des feuilles ? Le stade ultime du perfectionnement a été de secréter des enzymesdigestives (Drosera, Drosophylum,Pinguicula...).
L'évolution des Sarraceniacées est tout aussi fascinante. On peut même chez les espècesactuelles retrouver les différents stade de l'évolution. Le piège à urne serait l'aboutissement de la fermeture en cornet d'une feuille de type nénuphar.
Chez Heliamphora, les bords de la feuille sont bien visiblement soudés, le cornet se remplit d'eau et tout est mis en oeuvre pour que les insectes glissent dans le fond: cuillère à nectar pour attirer, rebord étroit, glissant, poils dirigés vers le bas pour empêcher la victime de remonter. La digestion est uniquement bactérienne la plante ne produit pas d'enzyme.
Avec Sarracenia purpurea apparaissent les enzymesdigestives et le futur couvercle encore en forme de collerette, alors que la soudure devient invisible, remplacée par une aile tout le long du cornet.
Sarracenia flava a un couvercle bien formé puisque la plante secrète ses sucs digestifs, il est préférable que la pluie ne les dilue pas trop. Cette espèceest même capable d'ajuster le niveau du liquide en fonction du nombre d'insectes entassés au fond du piège.
Sarracenia leucophylla a le haut du piège et le couvercle constellés de fenêtres transparentes. L'insecte, rassuré par l'issue qu'il croit apercevoir, s'aventure plus facilement à l'intérieur du piège.
Le couvercle de Sarracenia minor commence à se refermer alors qu'il est parfaitement clos pour Sarracenia psittacina.
Darlingtonia californica, enfin, dispose d'une "moustache" pleine de nectar pour conduire les insectes jusqu'à l'entrée du dôme.
Les Plantes Carnivoresmériteraient plutôt le qualificatif d'insectivores.
Leurs proies peuvent cependant être des petits crustacés, des arachnides, des mollusques. Bien qu'il ait été retrouvé dans les plus grands pièges de Nepenthes rajah (Bornéo) des grenouilles et même des petits mammifères, il reste que ces captures ne sont qu'exceptionnelles et ne constituent chez aucune plante l'essentiel du menu.
La très grande majorité des plantes carnivorespousse en des milieux très pauvres en matières nutritives: le sol délavé des marécages, les rochers perpétuellement humides sur les berges des torrents de montagne, la vase de certains bords d'étang. Même les Nepenthes des forêts tropicales poussent parfois en épiphytessur de grands arbres ou dans les amas de débris végétaux qui s'ammoncellent sur le sol. La lutte pour la survie dans de tels milieux favorise les végétaux qui ont développé des mécanismes nutritifs originaux. Tous ces milieux humides regorgent d'insectes en tous genres, il est donc tout naturel que certaines plantes parviennent à en profiter.
Il faut dans un premier temps attirer la proie. Beaucoup de moyens sont mis en oeuvre, de la couleur vive de certaines urnes (Nepenthes, Sarracenias), à la production de substances sucrées (Nepenthes, Sarracenias, Heliamphora, Dionée...), il faut rajouter certaines odeurs difficilement décelables par un nez humain (Pinguicula, Drosophylum...) et l'aspect humide de nombreuses gouttelettes (Byblis, Drosera, Drosophylum). Nous sommes en droit également de supposer d'autres stratagèmes car nous savons bien peu de choses de la sensibilité et du goût des insectes.
Une fois la proie attirée, il est possible de la coller grâce à des mucilages produits par certaines catégories de glandes pédonculées (Byblis, Droséra, Drosophylum, Pinguicula...), de refermer très rapidement une cage autour (Aldrovanda, Dionée), ou même de l'aspirer dans une poche digestive (Genlisea, Utricularia). Mais parfois il faudra la rassurer pour qu'elle pénètre à l'intérieur d'une urne (Cephalotus, Darlingtonia, Heliamphora, Nepenthes, Sarracenia). Certaines comportent un couvercle transparent qui laisse passer la lumière (Cephalotus, Darlingtonia, certains Sarracenia). Ainsi la proie, croyant voir une issue au-dessus d'elle, pénètrera sans se méfier dans le piège fatal. Certains Sarracenia produiraient dans la sécrétion sucrée qui entoure l'entrée de l'urne des substances ayant un effet stupéfiant sur les insectes. Complètement "ivres" ceux-ci trébucheraient plus facilement à l'intérieur du piège.
Enfin une fois capturé l'insecte doit être digéré afin que ses matières azotées puissent être assimilées. Là le plus dur ayant été fait certaines espècesse contentent de laisser agir les bactéries d'attendre que la proie pourrisse (Darlingtonia, Heliamphora...) et que ses tissus se décomposent alors que d'autres sécrètent de vraies enzymesdigestives assez semblables d'ailleurs à nos liquides digestifs.
Dans tous les cas ne seront absorbées que les parties internes molles de l'insecte. La carapace restera au fond de l'urne ou sera emportée par le vent, à moins que la feuille responsable de la capture n'ait été déjà remplacée par une nouvelle.
Pris séparément les deux mots " PLANTE" et "CARNIVORE" sont tout ce qu'il y a de plus banals.
Pour beaucoup de nos contemporains, une "plante" ne peut être en appartement qu'un objet décoratif, présentant l'inconvénient de se détériorer assez vite. Il est parfois possible de la conserver quelque temps en lui fournissant périodiquement sa ration d'eau, mais il est parfois plus simple d'en racheter une nouvelle dès que la précédente n'est plus présentable. Une plante est quelque chose de statique, passif, qui ne peut que subir son environnement, sans toutefois agir dessus.
Le terme "carnivore", lui, s'applique plutôt à de sauvages animaux souvent méchants qui, Dieu merci, ont disparu de notre environnement proche. Les chiens et les chats peut-être... Mais des siècles aux côtés de l'homme les ont tellement dénaturés !
Lorsque ces deux mots se retrouvent accolés là on ne reste pas indifférent. Comment des plantes peuvent-elles faire preuve d'un comportement strictement animal ? N'ont-elles pas été créées pour servir de nourriture aux animaux (Génèse I, 29-30) ?
Une fois admise l'existence de telles diableries, l'imagination va bon train. De tels végétaux ne peuvent être qu'animés d'intentions malignes.
Les fantasmes collectifs, alliés à de nombreux et délirants récits "vécus" d'explorateurs du XIXème siècle, ont contribué aux légendes tenaces dont celle du terrible "Arbre mangeur d'hommes de Madagascar".
La littérature et le cinéma sont aussi à l'origine de l'aura de mystère qui entoure ces plantes.