Monde marin -

Monde marin - Le requin - Son Evolution-

Publié à 15:29 par acoeuretacris Tags : monde marin
Le requin a fait son apparition il y a plus de 400 millions d'années à partir d’un ancêtre commun au Dévonien inférieur. Le requin est un poisson au squelette cartilagineux, au même titre que les raies et les chimères. 
Les requins ont très peu changé depuis leur apparition. Ils se diversifièrent sous plusieurs formes au Carbonifère et, après une longue période de déclin, évoluèrent de nouveau au Jurassique, quand les groupes modernes apparurent. 
Les requins forment encore aujourd'hui un groupe dominant.
Cette diversité montre que le requin, pourtant ancien, a réussi à conserver son efficacité de prédateur malgré les extinctions qui ont ponctué son histoire.
 
 
Un squelette interne cartilagineux 
Les requins font partie des poissons vertébrés dits à mâchoires, ou gnathostomes. Ils ont cependant la particularité de posséder un squelette interne cartilagineux, non ossifié. 
 
 
Requin conservé avec l'empreinte des parties molles dans le gisement éocène de Monte Bolca. by Gianalberto Cigolini 
 
Ce caractère original est utilisé par les zoologues pour les regrouper dans la classe des chondrichtyens (poissons cartilagineux), qui réunit également les raies, les chimères et tous les requins primitifs du paléozoïque. Ce squelette cartilagineux donne une légèreté accrue à ces animaux. Mais le cartilage qui le compose se fossilise très mal. 
 
Les Chondrichtyens 
C’est dans les eaux du Dévonien qu’est apparu un groupe de poissons plus évolué, caractérisé par un développement plus poussé des nageoires et des mâchoires : la classe des Chondrichtyens ou Poissons cartilagineux.
Les représentants actuels sont nombreux. On y distingue deux ordres : les Sélaciens et les Batoïdes.
 
 
 
Platyrhina bolcensis, Batoïde d'un gisement éocène.by Gianalberto Cigolini 
 
Les représentants actuels sont divisés en deux sous-classes : 
  • Les Elasmobranches : Squales, Raies, Torpilles… 
  • Les Holocéphales : Chimères 
Parce qu’ils n’ont ni cuirasse externe résistante, ni squelette interne ossifié, les Chondrichtyens sont difficiles à découvrir à l’état fossile.
On n’en trouve généralement que les dents et plus rarement les écailles.
 
 
Classe Sous-classe Ordre Age
Chondrichtyens Elasmobranches Cladosélaches
Pleuracanthodes
Sélaciens
Batoïdes
Dévonien-Permien
Carbonifère-Permien
Dévonien-actuel
Jurassique-actuel
Holocéphales   Dévonien-actuel
 
 
Les premiers requins 
Aujourd'hui encore, la date et le lieu d'apparition des premiers requins restent une énigme. Les scientifiques s'accordent toutefois sur le fait qu'il y a près de 440 millions d'années vivaient des poissons sur lesquels on ne possède que peu de renseignements, si ce n'est que leurs écailles étaient très semblables à celles des requins actuels. 
 
 
Dent du requin Xenacanthus texensis, du Permien inférieur. by Gianalberto Cigolini 
 
C'est en Espagne que l'on a retrouvé les plus anciennes dents fossiles de requin (Leonodus), datées du début du dévonien. À partir de cette époque, et très rapidement, ce nouveau groupe de prédateurs va devenir de plus en plus important puisqu'on compte une trentaine d'espèces fossiles distinctes, vieilles de plus de 360 millions d'années, retrouvées dans les différentes mers du globe. 
La sous-classe des Elasmobranches est apparue au Dévonien, avec l’ordre des Cladosélaches, qui survécut jusqu’à la fin du Paléozoïque. 
 
 
Helicoprion, un requin du Carbonifère, possédait des dents en spirales. Dessin de William Fraschini 
 
Les traces fossiles très bien conservées de Cladoselache ont permis d'établir que ces requins de taille modeste avaient une allure tout à fait moderne mais qu'ils possédaient aussi des particularités anatomiques bien différentes de celles des requins actuels. 
 
 
Cladoselache. Illustration  D.Finnin 
 
Cladoselache est très intéressant pour l’étude de l’évolution. Il est possible qu’il correspondait à un groupe de Poissons cartilagineux qui aurait donné naissance à tous les autres : les Elasmobranches et les Holocéphales. 
A partir de cet ordre, les Elasmobranches ont pu évoluer vers deux ordres : les Pleuracanthodiens et les Sélaciens. 
Schématiquement, les Pleuracanthodiens ont vécu dans les eaux douces du Carbonifère et du Permien. C’étaient des animaux au corps allongé.
A la même époque, les Sélaciens s’étaient adaptés à la vie dans la mer. Leur évolution, à partir des Cladosélaches, a commencé vers la fin du Dévonien.
 
 
L'opportunité de survivre 
Les requins vont profiter de la disparition des placodermes (poissons cuirassés) à la fin du Dévonien pour occuper de façon définitive le haut des chaînes alimentaires marines. 
Les premiers Sélaciens, apparus au Dévonien supérieur, sont les Hybodontidés. Hybodus qui a vécu jusqu’au Crétacé avait déjà l’aspect d’un requin actuel. Les Hybodontidés ont disparu à la fin du Crétacé. 
La majorité des requins du paléozoïque va tragiquement disparaître lors de la grande crise de la fin du Permien. 
Les rares survivants, comme les xénacanthes, vont subsister une quarantaine de millions d'années après la crise, puis finiront par s'éteindre. 
 
 
Fossile d'un xénacanthe. Ce chasseur d'eau douce se reconnaît à son épine sur le crâne et à sa nageoire caudale très étroite 
 
Selon toutes les estimations, les extinctions de la fin du Permien ont représenté la catastrophe la plus importante que la vie sur Terre ait jamais connue.
Leur place de seigneurs des mers ne va pas rester longtemps vacante et ce sont les vrais requins, en particulier les hybodontes, qui vont rapidement en profiter.
 
 
 
Tristychius, un requin hybodontoïde du Carbonifère inférieur . Illustration encyclopédie illustrée Könemann 
 
Les requins de type moderne sont apparus au début du Mésozoïque. Au court du Jurassique supérieur, une ultime divergence s’effectue dans l’évolution des élasmobranches (requins et raies) qui a conduit au développement des requins modernes. 
 
 
Stethacanthus, un ancien requin du Dévonien supérieur. 
 
Plusieurs améliorations furent apportées à leurs squelettes. Les vertèbres cartilagineuses s’imprégnèrent de calcium (calcification), leur permettant ainsi de résister aux fortes pressions.
Les os de la mâchoire supérieure s’articulèrent autour de la boîte crânienne, permettant à l’animal d’ouvrir grand sa gueule.
Le cerveau et ses zones sensorielles s’agrandirent, en particulier les lobes olfactifs.
 
Au cours du Mésozoïque, ils se différencièrent en deux lignées séparées : 
  • Les Requins vrais, prédateurs et nageurs rapides 
  • Les Raies, les Torpilles et les Batoïdes, spécialisés pour la vie sur le fond 
Une explosion d'espèces 
Cette explosion des nouveaux requins est certainement la mieux documentée puisque près de 2 350 espèces fossiles datant des 200 derniers millions d'années de l'histoire de la vie ont été décrites par les spécialistes. 
C'est probablement au Jurassique inférieur ou moyen (il y a 180 millions d'années environ) qu'apparaissent les premiers requins de type requins dormeurs (hétérodontiformes), requins-nourrices (orectolobiformes) ou roussettes (carcharhiniformes). 
 
 
Un requin dormeur taureau actuel. By Ynk 
 
A la même période, d'autres espèces vont évoluer différemment pour donner naissance à des requins tels que les requins grisets (hexanchiformes), les aiguillats (squaliformes), les anges de mer (squatiniformes) et les raies (batoïdes). 
 
 
Protospinax sp., Batoïde du Jurassique Supérieur. Museum d'Histoire Naturelle, Paris 
 
La mer chaude et peu profonde du Crétacé va être le centre d'une intense activité animale et, de ce fait, constituer un immense réservoir de proies, favorisant naturellement une importante recrudescence des prédateurs, au premier rang desquels les requins.
L'un des cas les plus spectaculaires est certainement celui des Lamniformes, qui apparaissent il y a près de 140 millions d'années (Protolamna) et formeront le groupe des grands prédateurs.
 
 
Cette formidable radiation va à nouveau s'interrompre avec la crise qui marque la fin du Crétacé et qui touchera près de la moitié des genres fossiles auparavant connus. 
Les requins et les raies, bien que très affectés, vont retrouver de leur superbe et se diversifier à partir de l'Eocène pour évoluer progressivement vers les espèces que l'on connaît aujourd'hui, à quelques exceptions près, comme le géant Carcharocles megalodon. 
De nos jours, la petite trentaine d'espèces de chimères représente les survivants du formidable groupe des holocéphales, qui est, semble-t-il, apparu vers la fin du dévonien, mais dont l'origine reste plus que mystérieuse, même si, pour certains chercheurs, il s'agirait d'un groupe de requins un peu particuliers du paléozoïque. 
 
 
Chimère commune (Chimaera monstrosa) atteint 150 cm pour 3 kg. 
 
Sur les Chimères, tous les paléontologues ne sont pas d’accord et leur classification fait l’objet d’une controverse. Certains pensent que ce sont les derniers représentants de la classe des Placodermes (poissons cuirassés), privés de la cuirasse. 

Monde marin- Le requin - Reproduction -

Publié à 15:19 par acoeuretacris Tags : monde marin
Monde marin- Le requin - Reproduction -

L’évolution a doté le requin de nombreuses particularités qui le distingue des autres poissons. Le mode de reproduction fait partie de ces spécificités.
Tous les requins ne se reproduisent pas de la même manière. On distingue le requin ovipare, le requin ovovivipare et le requin vivipare.

  

Caractéristiques du mode de reproduction du requin

Au contraire de la plupart des poissons qui pondent dans l’eau de nombreux œufs, fertilisés par les spermatozoïdes, la fécondation chez les requins est interne.
A cet effet, les nageoires pelviennes des mâles se sont transformées en organes copulateurs appelés ptérygopodes.

  

Un seul ptérygopode est introduit dans les voies génitales femelles et, chez certaines espèces, comme le requin gris, un crochet permet sa fixation.

 

Deux sacs musculaires, situés sous la peau, se remplissent d’eau puis se vident au moment de la copulation, assurant l’expulsion du sperme.

  

L’avantage de cette fécondation interne est d’éviter le gaspillage en pondant des milliers d’œufs pour compenser le taux de mortalité élevé.

  

Des amours violents

Les accouplements se déroulent de façon plutôt violente chez les requins. Les femmes portent des cicatrices qui résultent des morsures des mâles s’agrippant à coups de mâchoires à leurs nageoires au moment du coït.

 

Chez les petits requins comme les roussettes, le mâle s’enroule autour de la femelle au moment de l’accouplement.
Chez les grandes espèces comme le requin baleine, les partenaires se tiennent parallèlement l’un à l’autre.

 

Le sperme est conservé dans des glandes spéciales (les spermatophores) de la femelle pendant un à plusieurs mois et même parfois plus d’un an chez le peau bleue.

 

Le requin ovipare

Ces requins pondent directement dans l’eau. Entourés d’une coque protectrice résistante, l’oothèque, les œufs vont se développer grâce aux réserves de vitellus qu’ils comportent. Leurs formes sont très variées.

 

Ce mode de reproduction concerne les Hétérodontiformes (requins dormeurs) ; certains Orectolobiformes (requins carpettes, requins chabots, requin zèbre) ; certains Carcharhinoformes (holbiches, chiens de mer et roussettes).

 

Sorte de sac corné, chaque œuf contient un embryon. Le vitellus épuisé à l’issue de l’incubation, le jeune requin déchire l’enveloppe du sac.
Cette forme de reproduction est la moins efficace car les jeunes sont beaucoup plus vulnérables.

 

Le requin ovovivipare

Ce mode de reproduction est le plus répandu chez les requins. Les oeufs se développent à partir de leur réserve vitelline et éclosent à l’intérieur du corps de la mère.

Lorsqu’ils parviennent dans l’utérus, les œufs cohabitent dans une poche commune. Quand le vitellin est épuisé, la femelle libère les petits qui sont déjà autonomes.

 

Ainsi, l’aiguillat commun donne naissance à une dizaine de jeunes après 22 mois de gestation ; la plus longue durée connue chez les requins.

 

Chez certains Lamniformes (requin taureau, requin renard, requin pèlerin, requin taupe et grand requin blanc), le premier né pratique l’oophagie en mangeant les œufs non encore éclos.

Les cas extrêmes semblent être ceux du requin taureau et du requin taupe. On parle alors de cannibalisme intra-utérin. Même les embryons déjà éclos se dévorent entre eux. Seul un ou deux petits voient alors le jour ayant dévoré tous les autres.

 

Le requin vivipare

Moins répandu que l’ovoviviparité, dans ce mode de reproduction, les embryons se développent dans l’utérus maternel et les petits naissent déjà formés.

Chez les espèces vivipares, la gestation est longue, de 9 à 12 mois. Le nombre de jeunes qui naissent varie de deux à plus d’une centaine chez certains types de peau bleues.

La viviparité se rencontre plus fréquemment chez les espèces pélagiques comme les requins-marteaux, les Carcharhinidés à l’exception du requin tigre, ovovivipare ; les Carcharhiniformes (requins hâ, émissoles, virlis, milandres).

 

La cavité utérine est cloisonnée en cellules distinctes. Chaque cellule renferme un embryon qui est relié à un sac vitellin.

Ce mode de reproduction est un avantage pour les espèces pélagiques qui effectuent de grands déplacements. Elles ne sont pas limitées par la recherche de zones de pontes favorables.
Par contre, la fécondité est moindre mais les jeunes ont un meilleur taux de survie.

 

Maturité et croissance

Chez tous les requins, la maturité est tardive. Par exemple, un requin citron d’un kilo à la naissance doublera son poids en un an et ne grandira que de 15 cm par an.

Il lui faudra attendre 15 ans pour atteindre sa taille adulte.

 

Les requins vivent en moyenne entre 20 et 30 ans. Certaines espèces ont une longévité importante.

  • Le requin Hâ commun : 50 ans environ
  • Le requin baleine : jusqu’à 60 ans
  • L’aiguillat commun : plus de 70 ans, certains disent qu’il peut être centenaire
  • Le grand requin blanc est lui dans la moyenne avec une longévité d’environ 27 ans.

Les espèces qui vivent le plus longtemps sont celles qui connaissent les taux de croissance les plus bas.

Les taux de croissance les plus élevés s’observent chez les grands requins pélagiques tels le peau bleue, le grand requin blanc et le requin taupe.
Jusqu’à maturité, ils grandissent d’environ 30 cm par an.

Monde marin- Le requin - Généralités -

Publié à 14:40 par acoeuretacris Tags : monde marin
Les principaux caractères du requin ont peu changé depuis son apparition, il y a environ 400 millions d'années. Le requin, au même titre que la raie, fait partie des poissons cartilagineux ou Chondrichtyens c'est-à-dire que son squelette est formé de cartilage et non d'os. 
A travers cette rubrique, vous pourrez apprécier la richesse et la diversité des requins. Photos et videos vous feront découvrir le requin-baleine, le requin-tigre et bien sûr l'inquiétant grand requin blanc.
Vous frémirez surement en voyant évoluer l'incroyable Megalodon, un requin préhistorique dont la taille n'a jamais été dépassée.
 
 
Morphologie du requin 
Les requins n’ont pratiquement pas changé depuis environ 70 millions d’années. Leur morphologie, parfaitement adaptée au milieu marin, a permis aux requins de coloniser différentes niches écologiques, des rivages à la haute mer, des océans aux eaux saumâtres des estuaires et même aux eaux douces des cours d’eau.
La forme du requin est liée à son mode de vie. Les différentes espèces de requins ont donc une forme et un mode propulsion qui répondent aux exigences de leur habitat.
 
 
La forme du requin 
Toutes les espèces de requins ne vivent pas dans le même habitat : 
  • Espèces qui vivent en pleine eau : espèces pélagiques. Par exemple : requin baleine, requin pèlerin, requin bleu, requin blanc 
  • Espèces qui vivent sur les fonds marin : espèces benthiques. Par exemple : requin tapis, requin ange 
Certains pélagiques ont un déplacement lent comme le requin baleine, tandis que d’autres qui vent pourtant dans les mêmes eaux sont capables de records de vitesse stupéfiants comme le requin bleu ou les requins makos. 
 
 
 
Plus la forme est effilée et moins elle offre de résistance à la pénétration de l’eau. 
Les requins benthiques ont, eux, développé une forme particulière à leur mode de vie. Le requin tapis passe le plus clair de son temps posé sur le fond et a développé une forme aplatie. De plus, ses yeux sons disposés sur le dessus de sa tête. 
 
La flottabilité 
Les requins sont des poissons particuliers avec un squelette cartilagineux et non osseux. Contrairement à la plupart des poissons, les requins ne possèdent pas de vessie natatoire. En effet, pour contrôler leur flottabilité, la majorité des poissons ont, dans le ventre, une vessie natatoire. Ils la remplissent d’air pour s’alléger et la vident pour s’enfoncer. 
Les requins, eux, ont une tendance naturelle à s’enfoncer s’ils ne se déplacent pas. Le foie, qui occupe 90% de la cavité abdominale et près de 25% du poids total du corps, contribue à la flottabilité.
Ce foie est rempli d’huile (le squalène) plus légère que l’eau.
 
 
 
Le requin peut monter et descendre bien plus rapidement que les poissons. 
 
Ils montent et descendent dans l’eau bien plus rapidement que les autres poissons et n’ont aucun problème de décompression. 
 
Nageoire et propulsion 
De nombreux requins étant condamnés à se mouvoir, les nageoires ou ailerons jouent un rôle essentiel.
Reliées au squelette interne, elles sont rigidifiées par un réseau fibreux : les cératotriches.
 
 
 
Aileron dorsal d'un grand requin blanc. 
 
Les nageoires ne sont pas rétractables comme celles des poissons osseux. Elles ont deux fonctions principales : 
  • Stabilisation 
  • Direction et propulsion 
Selon les espèces la forme de la queue est différente 
 
 
1/ grand requin blanc 2/ squalelet féroce 
 
 
1/ requin taupe 2/ requin renard 
 
 
1/ requin tigre 2/ requin nourrice 
 
La peau du requin 
La peau d’un requin est constituée de denticules cutanés (en fait, des dents modifiées) qui lui donnent une texture de papier émeri. Ces écailles placoïdes sont d’une dureté incroyable. Il n’y a pas si longtemps, elles étaient utilisées pour polir des matériaux. 
Assez semblables aux dents du requin, ces écailles sont implantées jusqu’au derme par une racine. 
A première vue, il peut sembler étrange que la peau d’un requin soit si rude car cela devrait freiner sa progression.
En fait, on s’est rendu compte que l’alignement des pointes assure un écoulement optimal de l’eau.
 
 
 
Gros plan sur la peau rugueuse d'un requin. 
 
Leur forme peut varier selon l’âge, le sexe et surtout en fonction des espèces. 
Chez les requins benthiques comme les requins dormeurs, certaines parties du corps sont renforcées permettant au requin de ne pas se blesser quand il se pose sous les roches. 
 
 
Un requin dormeur taureau. By Ynk 
 
Cette peau constituée de milliers de denticules est donc une véritable armure. 
Chez les carcharhinidés, comme le requin tigre ou le requin bouledogue, la femelle possède des zones doublements renforcées, destinées à la protéger des morsures du mâle pendant l’accouplement. 
 
Le système respiratoire 
Pour compenser sa grande dépense énergétique, un requin doit pouvoir oxygéner son organisme en permanence.
Extrait de l’eau par les branchies, l’oxygène est transféré par le système circulatoire. Le sang est donc enrichi.
Les fentes branchiales sont soutenues par des arcs cartilagineux.
 
 
 
Gros plan sur les arcs branchiaux 
 
En principe, un requin possède cinq arcs branchiaux. Mais, il peut y en avoir six ou sept chez certaines rares espèces primitives, comme le requin griset. 
 
 
Requin griset ou requin à six ouïes Gérard Soury 
 
Chez les Lamnidés, comme le requin blanc, la circulation d’eau est uniquement provoquée par le déplacement. Ces espèces sont donc condamnées à nager de manière perpétuelle pour pouvoir respirer. 
 
Chez les espèces benthiques au mode de vie statique, le requin avale l’eau par la bouche, la comprime par une contraction du pharynx, et l’évacue sous pression par les fentes branchiales. 
 
 
Le requin tapis paste a un mode de vie statique. By Richard Ling 
 
Les requins dormeurs ont une particularité. Ils sont capables de commander l’ouverture des valves du système branchial. L’eau pénètre par les branchies antérieures et ressort par les branchies postérieures sans jamais transiter par la bouche.
Les fonctions alimentaires et respiratoires sont donc dissociées.
 
Enfin, chez des espèces comme les requins zèbres, les requins nourrices ou les requins anges, il existe en arrière de chaque œil, un orifice (spiracle) qui permet à l’eau d’atteindre les ouïes et de les oxygéner sans avoir à transiter par la bouche. 
 
 
On voit bien sur cette photo d'un chien de mer les évents ou spiracles situés derrière chaque oeil 
 
L’ouïe du requin 
Les oreilles internes sont hypersensibles aux vibrations de basse fréquence produites par le mouvement.
La vitesse de propagation des sons dans l’eau confère à l’ouïe des requins une efficacité sur plusieurs milliers de mètres.
 
L’oreille interne est également l’organe de l’équilibre, de l’orientation et de la coordination. 
 
Le toucher 
Tous les requins possèdent une ligne latérale. Cette ligne est un canal nerveux reliant de petits orifices au fond desquels logent des capteurs.
Cette ligne latérale court sur les côtés du corps et sur la tête.
Les capteurs enregistrent les différences de pression de l’eau.
 
De plus, le corps est parsemé de « fossettes » sensorielles. 
Ces différents mécanismes permettent au requin de sentir son propre corps mais également de connaître la température de l’eau. Il peut également apprécier toute modification du champ électrique produite par le mouvement d’un corps ou d’un objet.
Il lui est bien sur très facile de percevoir les vibrations d’un animal blessé.
 
 
 
Un grand blanc attiré par un animal blessé 
 
De plus, le requin peut interpréter une différence dans la salinité de l’eau. 
Le toucher est très développé. En effet, un requin n’a pas besoin de goûter une proie. Un simple contact physique lui suffit pour savoir si le menu est à son goût. 
 
 
Le requin de Port Jachson possède d'énormes narines qui offrent une surface sensorielle maximale pour déceler les odeurs les plus tenues 
 
C’est pourquoi, il arrive qu’un requin bouscule une proie au lieu de la mordre tout de suite. Il ne s’agit pas d’une intimidation mais d’une évaluation. 
 
La vue 
Dans son environnement, la visibilité est souvent médiocre. Elle reste cependant bonne jusqu’à une vingtaine de mètres selon la profondeur. 
Située en arrière de l’œil, la rétine est un organe sur lequel l’image est projetée. Elle est tapissée de deux types de photorécepteurs : 
  • Bâtonnets utiles en lumière réduite qui permettent de voir les formes et les contrastes en noir et blanc 
  • Cônes utiles en pleine lumière qui permettent de voir en couleur 
 
Les requins actifs qui évoluent en pleine eau ont des yeux plus grands que ceux qui peuplent les fonds 
 
Selon les expériences, tous les requins ne distinguent pas les couleurs. C’est le cas du requin griset.
Par contre, le requin blanc s’attaque prioritairement aux objets de couleurs chaudes (rouge, orangé, jaune).
 
Tous les requins ont des paupières fixes. Quelques espèces, notamment les Carcharinidés et les requins marteaux ont une paupière mobile qui se referme sur l’œil quand le requin mord dans une proie. 
 
 
Oeil d'un requin marteau. Les yeux ronds, très espacés assurent une vision binoculaire, impossible aux autres requins. Pour voir devant lui, il balance la tête d'un côté à l'autre. 
 
Le requin blanc n’a pas de paupière mobile. Par contre, l’œil se révulse au moment de l’attaque. C’est un système de protection. 
 
En arrière du globe oculaire, les requins possèdent le tapetum lucidum qui est une sorte de réflecteur.
En milieu obscur, grâce à ce mécanisme, leurs yeux deviennent fluorescents.
 
 
Les ampoules de Lorenzini 
La tête du requin est truffée de ces capteurs sensoriels, capables de détecter les faibles courants électriques produits par les êtres vivants, ainsi que les variations de température. 
Les organes récepteurs portent ce nom car c’est l’Italien Stefano Lorenzini qui les a découvert à la fin du 17e siècle. 
Tout être vivant, même immobile, émet un champ électrique si faible, soit-il. Un poisson caché dans une anfractuosité sera automatiquement repéré. 
 
 
Le requin-tapis tacheté porte des appendices charnus et verruqueux sur le côté de la tête et autour de la bouche. Les excoissances servent de camouflage sur les fonds marins. By Richard Ling 
 
Cette faculté de capter un champ électrique permet très certainement aux requins de s’orienter en fonction du champ magnétique terrestre.
Cette faculté n’est pas encore prouvée mais cela explique le sens de l’orientation que possède les requins migrateurs comme le requin baleine.
 
 
Les dents des requins 
Il est impossible de faire l’inventaire de toutes les dents car chaque espèce possède une dentition spécifique. 
Quelques points valent cependant pour tous les requins. 
Les dents sont recouvertes de vitrodentine, une substance presque entièrement minérale. Une dent de requin est très dure et brillante. 
 
Les dents logent dans la gencive et ne sont pas soudées à la mâchoire. Elles sont disposées en plusieurs rangées et se renouvellent en permanence.
Une dent ne se renouvelle pas uniquement quant elle est cassée. Quoi qu’il arrive, une fois arrivées à l’extrémité de la mâchoire, les dents tombent, poussées par la rangée suivante.
 
 
Le cycle de renouvellement dépend des espèces. On sait par exemple que certains requins pélagiques renouvellent leurs dents tous les quinze jours. 
La mâchoire de la majorité des requins modernes est hyostylique c’est-à-dire indépendante du crâne.
Cette caractéristique leur permet une spectaculaire extension des maxillaires donc d’attaquer de grosses proies et une préhension (pression de la mâchoire) d’une grande puissance.
A titre d’exemple, un requin de 3 m de long possède une puissance de pression de 3 t /cm².
 
 
 
Le requin-scie à long nez possède une mâchoire garnie de dents latérales by E. Saunders 
 
La gueule d’un requin peut compter jusqu’à 3 000 dents, sur 6 à 20 rangées. Il peut user jusqu’à 20 000 dents dans sa vie. 

Monde marin - La baleine à bosse -

Publié à 14:14 par acoeuretacris Tags : monde marin
Monde marin - La baleine à bosse -
La baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) est l’un des plus impressionnants mammifères marins. Ce cétacé à fanons, également appelé mégaptère, rorqual à bosse ou jubarte, est un véritable bout en train des océans.
Très expressive, la baleine à bosse multiplie les chants mélodieux en profondeur et les sauts hors de l’eau.
Proche de l’extinction au début du 20e siècle, la baleine à bosse est aujourd’hui le cétacé le plus étudié et le mieux connu.
Portrait de la baleine à bosse
La baleine à bosse a été baptisée ainsi à cause de la forme bossue de sa nageoire dorsale, mais aussi du fait qu’avant de plonger, elle arque fortement le dos, formant une grosse bosse à la surface.
Cette baleine est en fait un rorqual mais qui diffère des autres par son aspect massif et ses longues nageoires pectorales.
Baleine à bosse. By Laura Travels
La baleine à bosse peut être bleu nuit, noire ou gris foncé. Son ventre peut être noir ou blanc. On la reconnaît aux sillons bien visibles de sa gorge et à sa tête constellée de protubérances.
On reconnaît la baleine à bosse aux sillons de sa gorge.
Malgré sa masse imposante qui peut atteindre 65 t, cette baleine parait extrêmement à l’aise dans son élément.
C’est une sportive accomplie. Infatigable, elle parcourt d’énormes distances lors de ses migrations.
Elle peut nager à une vitesse supérieure à 25 Km/h. Malgré sa taille, de 11,50 à 19 m de long, elle effectue de très belles acrobaties et saute souvent hors de l’eau pour retomber dans un vacarme extraordinaire.
Baleine à bosse en plein saut.
L’adulte peut rester 40 minutes sous l’eau. Par contre, le baleineau doit remonter toutes les 5 minutes environ pour respirer.
Cette baleine passe l’été dans les eaux poissonneuses de l’Arctique et de l’Antarctique. Ses repas constituent un véritable spectacle.
Son appétit insatiable la conduit à ingurgiter chaque jour plus de 2 tonnes de nourriture. Elle se nourrit en avalant l’eau et en la filtrant à travers la grille formée par ses 340 fanons.
Elle ingurgite ainsi d’énormes quantités de krill (petites crevettes) et des petits poissons. L’envergure de sa mâchoire peut s’ouvrir jusqu’à 4 mètres. En une seule bouchée, elle avale un banc de harengs.
La baleine à bosse passe l’été dans les eaux poissonneuses de l’Arctique et de l’Antarctique. By Nellring
En automne, la baleine à bosse rejoint les régions tropicales où ont lieu les ébats nuptiaux et les mises bas des baleineaux.
La baleine à bosse n’est pas timide et elle s’approche volontiers des embarcations. Ce comportement sociable est apprécié des scientifiques et des touristes mais a bien failli coûter l’extinction de l’espèce.
Souffle puissant d'une baleine à bosse.
Les observations ont montré que la baleine à bosse est latéralisée comme l’être humain. Environ 80% des baleines à bosse sont droitières et 20% gauchères.
Chant et communication de la baleine à bosse
Cette baleine possède de nombreux moyens de communication, aussi bien visuels que sonores.
Elle se propulse souvent hors de l’eau pour retomber dans un impressionnant jaillissement (lobtailing). On peut en entendre le bruit à plusieurs milles de distances.
Ses sauts ont un caractère ludique mais également social, sexuel et sanitaire. Effectivement, on pense que la baleine saute parfois pour se débarrasser des parasites et surtout de lambeaux de peau desquamée.
Quand elle plonge, elle dresse bien haut sa queue d’une envergure de 4 mètres.
Son souffle s’élève à plus de 4 m en l’air.
La queue de la baleine à bosse a une envergure de 4 m. By Pingnews.com
Mégaptère veut dire « grande aile ». Aucun autre cétacé ne possède d’aussi grandes nageoires pectorales.
Stabilisateurs en immersion comme en surface, ils servent également de signaux quand la baleine les agite hors de l’eau.
Baleine à bosse qui agite ses nageoires pectorales .
Facétieuse, cette baleine nage souvent sur le dos en agitant les « bras », soit en même temps, soit alternativement (flippering). Ce sont autant de signaux visuels et sonores pour ses congénères.
La nageoire caudale est la véritable carte d’identité. Il n’y a pas deux queues dont les faces ventrales sont identiques dans tous les océans.
Cette nageoire caudale est l’équivalent de nos empreintes digitales.
La baleine à bosse émet l’un des chants les plus intéressants du monde animal. Chaque groupe possède son propre chant. Ce chant structuré et complexe, une partition en fait, dure environ 12 minutes et peut se répéter inlassablement.
Grâce à ce chant, les mâles attirent les femelles et les groupes peuvent se repérer les uns par rapport aux autres.
Reproduction de la baleine à bosse
C’est en automne que les baleines à bosse se reproduisent. Après avoir ingurgité d’énormes quantités de nourriture, elles reviennent vers les eaux tropicales pour les parades nuptiales.
Les partenaires se font mille caresses. Lors de la saison des amours, seuls les mâles chantent. Ils entonnent de très belles mélodies pour attirer leur « belle ». Ces chants peuvent s’entendre jusqu’à 300 km.
On peut observer les couples nager côte à côte en se donnant d’affectueuses tapes avec leurs immenses nageoires pectorales.
Amoureux, mâles et femelles effectuent ensemble pirouettes et toutes sortes de facéties.
On appelle « groupe actif » un groupe de baleines en pleine parade amoureuse. Ce groupe commence avec un mâle et une femelle mais il peut être formé de plusieurs dizaines d’individus.
La femelle a un petit tous les deux ans. Elle l’allaite pendant 11 mois. Le baleineau accompagne sa mère jusqu’à ce qu’il soit en âge de se reproduire, entre 6 et 12 ans. Les liens affectifs entre le petit et sa mère sont très forts.

Caresses et jeux entretiennent cet amour inconditionnel.
Gavé par plus de 100 litres de lait très riche chaque jour, le baleineau grossit très vite : de 60 kg en 24 heures.
Mesurant 4 mètres à la naissance, il fera le double au bout d’un an. Par contre, sa mère perd 30% de son poids lors des premiers mois de l’allaitement.
Baleine à bosse et son baleineau .
Lors des migrations, le baleineau, afin d’économiser ses forces, se positionne au-dessus de sa mère pour profiter de son sillage.
La protection de la baleine à bosse
Estimée à 250 000 individus au début du 19e siècle, sa population mondiale fut amenée au bord de l’extinction dès la première moitié du 20e siècle.
Depuis, l’espèce est protégée. Grâce au travail des chercheurs, surtout américains, elle est devenue la baleine la mieux connue.
Sa population mondiale est estimée à quelques milliers d’individus. Cette population est en hausse depuis qu'elle est protégée. Cependant, la baleine à bosse reste inscrite sur la Liste rouge de l'IUCN comme espèce vulnérable.

Monde marin - La Baleine grise -

Publié à 13:47 par acoeuretacris Tags : monde marin
Autrefois décimée, la baleine grise (Eschrichtius robustus)  a tant bien que mal reconstitué une partie de sa population. Sur les côtes américaines du Pacifique, cette baleine est devenue une vedette du tourisme. Elle est également appelée baleine de Californie ou baleine à six bosses. 
La baleine grise est également célèbre pour sa migration annuelle. 
Observer les baleines grises au large des côtes californiennes constitue, au mois de décembre, une véritable attraction touristique. Peu rancunier, malgré le massacre dont il a fait l’objet, ce cétacé se laisse approcher et caresser. 

Près des embarcations légères, la baleine grise est devenue si familière qu’elle vient toucher les canots et nous observe avec autant d’attention que nous l’observons. 
La baleine grise est un cétacé à fanons et fait partie du sous-ordre des Mysticètes. 
 
Portrait de la baleine grise 
Cette baleine peut atteindre une longueur de 16 mètres pour un poids de 36 tonnes environ.
La robe est gris ardoise, mouchetée de blanc ou d’ocre.
 
 
 
Baleine grise. By Sparky Leigh 
 
Les adultes ressemblent à de véritables rochers vivants. En effet, c’est la plus infestée des baleines. Le corps et le mufle sont incrustés de balanes. Ce sont des crustacés qui vivent accrochés sur la peau et se nourrissent en filtrant la vase.
Cette baleine est également infestée des « poux » de baleines, véritables parasites qui mesurent jusqu’à 2,5 cm.
Un seul individu peut transporter 450 kg de parasites en tout genre.
 
 
 
Gros plan sur les parasites d'une baleine grise. By Sparky Leigh 
 
Leur corps est recouvert de cicatrices faites par les parasites et crustacés. 
Autrefois, les baleiniers la surnommaient « poisson du diable » car la femelle protégeait férocement son petit en attaquant leurs bateaux. 
 
Habitat et répartition géographique 
Il y a une population d’environ 20 000 individus, la plus importante car protégée, dans le Pacifique nord-est. C’est la population dite américaine.
Cette population migre de l’Alaska à la  Baja California (Basse Californie en français mais qui est un Etat du Mexique).
 
 
 
Baleine grise photographiée dans la Baja California. By John Herman & Minette Layne 
 
Une autre population, dite asiatique,  évolue dans le Pacifique nord-ouest. Chassée, elle est en grand danger d’extinction. Il ne reste qu’environ 300 individus qui migrent entre la mer d'Okhotsk et la Corée méridionale.
Il existait autrefois une troisième population dans l’ Atlantique nord qui a été exterminée dès le 17e siècle.
 
 
 
La baleine grise est une belle acrobate. By Phil Dowsing 
 
La baleine grise se nourrit au fond de la mer contrairement aux autres baleines à fanons. Dans les zones côtières, elle roule sur le flanc droit et laboure le sédiment pour en filtrer coquillages et crustacés. 
Elle peut plonger jusqu’à 120 m de profondeur.  Mais, en général, elle préfère les eaux peu profondes, comme celles des lagunes remplies de sédiments et de plancton en suspension. 
 
Reproduction et Migration 
Reproduction et migration sont étroitement liées. 
La baleine grise passe l’été dans les eaux arctiques. Là, elle se gave de nourriture afin d’acquérir les forces nécessaires pour le grand voyage.
Dès que les jours raccourcissent et que le froid s’intensifie, elle entame son périple vers le sud.
Cette migration d’environ 10 000 km la mène de l’Alaska aux lagons de la Baja California pour se reproduire dans des eaux plus chaudes.
 
 
Au terme de sa migration, commence la parade nuptiale. Plusieurs mâles s’affairent autour d’une femelle.
Progressivement, les mâles abandonnent la partie et au final, il ne reste que deux compétiteurs.
La violence n’est pas de mise chez les baleines. Les deux mâles s’affrontent par des sauts et s’intimident par des chants de défis sexuels.
 
 
 
Baleine grise photographiée sur les côtes canadiennes. By Joffley 

 
L’heureux élu pourra ensuite poursuivre sa belle dans les vagues et la caresser avec une nageoire ou frotter son ventre contre le sien.
Dès la période d’accouplement terminée, les baleines repartent vers le nord.
Cependant, on a déjà observé des couples qui se reforment l’année suivante et qui durant plusieurs années se retrouvent pour la reproduction.
 
 
La gestation dure de 12 à 13 mois.  C’est donc seulement l’année suivante que les femelles mettront au monde leur unique petit, à l’endroit même où il a été conçu.
Les lagons protègent les nouveau-nés des prédateurs,  notamment des requins et surtout des orques.
A la naissance, le baleineau mesure plus de 4 m et pèse près d’une tonne. Il reste collé à sa mère qui est sa seule protection.
Le lait maternel très riche lui permet de grandir vite.
 
 
Entre deux migrations, une femelle met au monde un petit tous les deux ans. A 3 mois, les jeunes prennent en compagnie de leur mère la route de l’Arctique.
Cette première migration est pleine de dangers car les orques connaissent parfaitement la route des baleines grises.
 
 
L’orque est le principal prédateur des baleineaux. Elles ne s’attaquent pas aux adultes qui sont deux fois plus gros qu’elles mais harcèlent la mère et le petit pour isoler le jeune et le noyer. Parfois, la mère arrive à sauver son petit car sa queue est une arme redoutable mais souvent elle doit continuer seule son chemin. 
 
Une baleine adulte effectue sa  longue migration à environ 10 km/h. Le baleineau est beaucoup plus lent et ne dépasse pas les 4 km/h. Très vulnérable, il dépend de sa mère durant au moins une année.
Les femelles qui viennent de mettre au monde un petit sont toujours les dernières à quitter les eaux chaudes, retardant leur voyage jusqu’à ce que le baleineau puisse entamer son périple.
Les célibataires, mâles et femelles, partent en premier.
 
 
Ce voyage est considéré comme la plus longue migration annuelle de mammifères. L’objectif est de concilier les besoins de nutrition et de reproduction.
Au printemps, les eaux glacées de l’Arctique regorgent de nourriture. En hiver, les eaux chaudes des lagons apportent la sécurité.
 
Pour naviguer sur de si longues distances, les baleines se servent de leur système acoustique et utilisent le champ magnétique terrestre. 
 
Protection de la baleine grise 
A part l’orque, le seul véritable prédateur est l’homme. La Commission baleinière internationale a été instituée en 1946. Dès 1949, la baleine grise a fait l'objet d'une protection tant sa population avait décliné. De nombreux pays ont renoncé à la chasse à la baleine. Un moratoire a été institué en 1985/1986. Malgré tout, plusieurs pays continuent à chasser la baleine dont : 
  • Le Japon 
  • La Russie 
  • La Norvège 
  • L'Islande 
  • Les Inuits, de manière artisanale 
Au grand désespoir des défenseurs des baleines et du monde animal en général, lors de la réunion annuelle de la Commission baleinière internationale du 18 juin 2006, les pays baleiniers ont obtenu l'autorisation de reprendre la chasse de manière industrielle. Mais, sous la poussée des pays hostiles à la reprise des massacres (Australie, Etats-Unis, France, Nouvelle-Zélande notamment), le Japon continue à observer le moratoire. Ce n'est pas le cas de la Norvège.
Le Japon et l'Islande pratiquent la chasse au nom de la "science". Cette justification est en réalité totalement injustifiable.
 
La baleine grise est intelligente, pacifique et confiante. Si vous avez la chance d'observer de près une baleine grise, demandez vous ce qu'elle peut bien penser de vous. A son contact, vous sentirez son épaisse peau frémir de plaisir. 
 
 
Baleine grise qui se fait caresser. By Sparky Leigh 
 
Dernier rapport de l’IUCN
Population asiatique (en grave danger d’extinction) 
La population asiatique a été chassée à outrance. Malgré une légère augmentation, elle reste au bord de l’extinction.
L’activité industrielle et donc la pollution ainsi que la chasse illégale sont aujourd’hui les principales causes du déclin de cette petite population.
Il ne resterait qu’environ 50 reproducteurs.
 
 
Population américaine (Danger élevé. Espèce dépendante de la protection) 
La protection dont fait l’objet la baleine grise a permis une augmentation significative de la population, estimée à 21 000 individus.
Mais, ces dernières années, il y a eu un fort taux de mortalité chez les baleineaux pendant les migrations.
Pollution et chasse illégale n’y sont sûrement pas étrangères. Si cette tendance persiste, la population américaine risque de décliner rapidement.
 

Monde marin- La Baleine bleue -

Publié à 13:19 par acoeuretacris Tags : monde marin
Au sein des baleines à fanons, ou Mysticètes, la baleine bleue est la plus longue. Le rorqual bleu (ou baleine bleue) est d’ailleurs le plus gros animal de tous les temps. 

La baleine bleue fait partie de la famille des balenoptéridés qui comprend six espèces : 
  
Le rorqual bleu ou baleine bleue (Balaenoptera musculus)
Le rorqual commun (Balaenoptera physalus)
Le rorqual boréal ou rorqual de Rudolphi (Balaenoptera borealis)
Le rorqual de Bryde (Balaenoptera eden)
Le petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata)
La baleine à bosse ou jubarte ou Mégaraptère (Megaptera novaeangliae)
 
  
Performances de la Baleine Bleue 
  • La baleine bleue peut atteindre 33 m de long et peser 150 tonnes. Le record absolu est de 190 tonnes et 33,58 m 
  • Elle peut rester de 5 à 50 minutes en apnée. Lorsqu’elle remonte à la surface, elle rejette un souffle de 6 à 9 m de haut 
  • Sa longévité est de 65 à 80 ans. Age record estimé de 110 ans 
  • Son cœur, à lui tout seul, pèse 500 kilos et son foie une tonne 
Portrait de la baleine bleue 
La baleine bleue se déplace surtout en eau profonde car son métabolisme lui permet alors une consommation minimum d’oxygène, vingt fois inférieure à celle de surface.
Son allure de croisière est de 8 km/h.
 
Sa tête, massive, représente près d’un tiers de sa longueur totale. Son museau est orné d’une faible pilosité. La gorge comprend entre 50 et 90 sillons gulaires (plis). 
  
 
 
L’absence d’oreilles externes ne diminue en rien son excellente ouie. Sa vision est en revanche latérale et non stéréoscopique. 
 
La peau de la baleine bleue est lisse afin de faciliter l’écoulement de l’eau. C’est une silhouette hydrodynamique, profilée comme une torpille qui se termine par un museau assez arrondi par rapport aux autres rorquals. 
 
 
 
La baleine bleue préfère croiser en haute mer et s’approche rarement des côtes que ce soit sous les tropiques ou en Antarctique. 
 
Comme chez toutes les baleines, la baleine bleue possède un évent. C’est une fente arrondie protégée par un repli de fibres graisseuses et de puissants muscles en actionnent l’ouverture. Lorsqu’elle descend en plongée, la baleine inspire un volume d’air suffisant pour remplir ses poumons et l’évent se ferme automatiquement. 
 
Un appétit gargantuesque 
Son plat préféré est le krill qu’elle filtre grâce à ses fanons. Ses fanons mesurent environ 75 cm et leur nombre varie entre 250 et 320 rangées. 
 
La baleine bleue peut ainsi ingurgiter jusqu’à 4 tonnes de krill par jour. 
 
 
Le menu préféré de la baleine bleue est le krill. By The Partycow 
 
Les rorquals tiennent leur nom du mot norvégien rorbval qui signifie « baleine rayée ». Cette appellation fait référence aux nombreuses cannelures qui ornent la gorge de ces baleines.
Leur fonction est liée à leur mode d’alimentation.
 
 
Les rorquals ont des fanons plus courts que les autres espèces de baleines. Ils doivent donc absorber une quantité d’eau supérieure pour trouver une quantité de nourriture équivalente.
Les plis cutanés de la gorge agissent comme les soufflets d’un accordéon et augmentent l’amplitude d’ouverture de la bouche.
 
 
 
 
Lorsque la baleine bleue ouvre la bouche, l’eau chargée de nutriments, s’y engouffre. Gonflant sa langue, le cétacé expulse l’eau mais ses fanons retiennent un maximum de nourriture. 
 
La route du Krill 
Pour trouver les quantités suffisantes de micro-organismes, les baleines entreprennent de longues migrations selon un cycle bien réglé. 
 
C’est durant l’été polaire, lorsque l’ensoleillement est à son maximum, que le plancton marin s’épanouit le plus.
Mais avec l’arrivée de l’hiver, la zone d’alimentation devient trop froide. L’exode vers des eaux plus tempérées s’impose alors.
 

Toutes les baleines sont de formidables nageuses. Leur morphologie est totalement adaptée à leur environnement. Les pavillons externes des oreilles et la pilosité ont disparu ; les organes reproducteurs sont internes et n’affleurent qu’en période sexuelle. 
 
 
Elles ont opté pour une propulsion à l’aide de battements verticaux de la nageoire caudale. Les mouvements de cette palette natatoire dépasse 10m² ce qui leur assure une bonne vitesse de croisière. 
Du fait de leur spécialisation dans une nourriture qui est saisonnière et concentrée dans les régions polaires, chaque année, les baleines viennent sous des latitudes élevées faire le plein d’énergie.
Puis, elles repartent vers des eaux plus chaudes mais moins riches en nourriture.
 
 
 
Squelette d'une baleine bleue. By Matt (mistergoleta) 
 
Le krill est en fait une appellation globale. Il se compose en réalité de différentes sortes de crevettes.
Elles se déplacent en essaim de plusieurs milliards d’individus. Les crevettes se nourrissent du plancton.
On estime que la masse totale du krill en Antarctique avoisine les 650 millions de tonnes.
 
 
 
Baleine bleue qui plonge. 
 
Il n’y a qu’une telle abondance de nutriments qui est capable de subvenir aux besoins des baleines. Durant les quatre mois d’été polaire, les baleines consomment environ 4% de leur poids en krill. 
 
La reproduction de la baleine bleue 
Après avoir accumulé d’énormes réserves de graisse, les baleines migrent vers des eaux plus chaudes.
Leurs réserves énergétiques qui représentent jusqu’à 70% de leur poids total, leur permettent de commencer ce long voyage.
 
 
Arrivées à destination, elles ont perdu la moitié de leurs réserves. Dans les eaux tempérées, elles consomment jusqu’à dix fois moins de nourriture par jour.
Si toutes les baleines effectuent ce jeun migratoire, c’est essentiellement lié aux nécessités de la reproduction.
 
L’accouplement a lieu alors que la baleine bleue se situe dans les eaux chaudes ou tempérées. L’acte sexuel s’effectue ventre contre ventre. 
La période de gestation dure 12 mois. Durant ce délai, la mère peut faire le trajet jusqu’aux zones d’alimentation pour emmagasiner des réserves puis revenir vers des eaux plus chaudes afin de mettre au monde son petit. 
Le cycle est donc calculé pour que le petit ne naisse pas dans des eaux glacées. Sa protection thermique est moins importante à la naissance. 
 
 
L'allure de croisière d'une baleine bleue est de 8 km/h. 
 
Le petit baleineau mesure déjà de 5,9 à 6,5 m de long à sa naissance et pèse 2 à 3 tonnes. Ses poumons ne contenant pas d’air, le nouveau-né ne flotte pas. Sa mère le porte jusqu’à la surface où son évent se débloque pour une première prise d’air.
Le petit est allaité une à deux fois chaque jour. La mamelle, cachée dans un repli cutané, est découverte avant la tétée.
 


Les glandes mammaires propulsent un jet de 100 à 200 litres de lait très riche dans la gorge du baleineau.
Son taux de croissance est fulgurant. Il prend environ 3,6 kg par heure !
L’adulte n’a aucun prédateur mais par contre, les jeunes craignent les orques.
    La mère allaitera son petit tout le long du voyage de retour vers les zones d’alimentation. Mais quand le baleineau arrivera à destination, la température de l’eau sera supportable et la nourriture abondante.
Son sevrage intervient dès la fin de l’été. Il peut, à ce moment là, accomplir seul la longue migration.
  La femelle ne met au monde qu’un seul petit tous les deux à trois ans. C’est ce qui explique que, malgré leur protection, les effectifs augmentent que très lentement.   

 

 

La Migration des baleines 

Les baleines n’ont pas de structure sociale à proprement parler. Ce sont les femelles qui rythment les déplacements collectifs et suscitent les chants des mâles.  Chaque espèce de baleine a son propre calendrier de migration. C’est généralement la baleine bleue qui part la première.
Les migrations se font par petits groupes de deux à dix individus. Les femelles ouvrent la marche, accompagnées des plus vieux individus.
Suivent des groupes plus importants composés de mâles solitaires et de jeunes immatures.
      Baleine bleue qui migre.   

 

Si toutes les espèces de baleines ne migrent pas en même temps, c’est simplement en rapport avec leurs besoins alimentaires.
En effet, ce sont les plus gros spécimens comme la baleine bleue qui ont les plus gros besoins. Or, la nourriture est plus abondante près des pôles.
Partant de plus loin, il est normal que ces baleines entreprennent en premier le voyage de retour.
    Leur précision dans leur navigation est incroyable. La sensibilité de la peau des baleines leur permet d’apprécier les différences de température et donc d’identifier les zones qu’elles traversent.
On sait également que l’attraction terrestre est une force magnétique qui varie subtilement tout autour du globe.
On pense que les baleines sont capables de repérer ces variations. Elles disposent de minuscules fragments minéraux à l’intérieur et en périphérie du cerveau.
    On suppose, sans l’avoir jamais prouvé, que ces fragments servent à détecter les lignes de champs magnétiques qui entourent la Terre.
Une sorte de boussole intégrée.
   

 

La protection des baleines 

En 1930, les deux tiers des baleines bleues avaient disparu. Mais ce n’est qu’en 1945 qu’on tira la sonnette d’alarme.
La Commission Baleinière Internationale a vu le jour en 1946. La baleine à bosse a été totalement protégée en 1963 et la baleine bleue en 1966.
    Cette réglementation n’a pas toujours été respectée. Certains se souviennent sûrement des interventions de Greenpeace, s’interposant entre les canons harpons et les baleines.
La pression de l’opinion publique décida de nombreux pays à partir de 1970 à interdire l’importation des produits issus de baleines.
  Par contre, le Japon, la Russie, la Norvège et l’Islande ont continué la chasse de manière clandestine.
En 1994, le sanctuaire des baleines a été officialisé. Depuis, les eaux de l’Antarctique sont interdites aux baleiniers.
  Mais, il faut savoir que cette mesure incite le Japon à chasser depuis cette date les petits rorquals qui, eux aussi, seront bientôt menacé d’extinction.  Encore aujourd’hui, malgré l’interdiction, les pays cités ne respectent pas cette protection. On peut penser qu’ils se décideront à laisser ces admirables mammifères vivre en paix le jour où leurs effectifs auront été totalement décimés.  La population totale en 2006 de la baleine bleue était estimée entre 6 000 et 14 000 individus contre 250 000 à l'origine.  La baleine bleue est classée comme espèce en danger sur la liste rouge de l'IUCN. 
 

 

Monde marin- La baleine - Généralités

Publié à 11:18 par acoeuretacris Tags : monde marin
Depuis la nuit des temps, les hommes sont fascinés par la baleine. Massacrée sans répit à partir du 19ème siècle, la baleine a bien failli être exterminée par l'industrie baleinière. De 1937 à 1987, 2 millions de baleines ont été tuées à raison de 100 par jour !!! Si ce carnage a pris fin récemment, les baleines restent en danger d'extinction à cause de la pollution et des filets dérivants géants pourtant interdits. 
 
La survie de ce majestueux mammifère qu'est la baleine est la responsabilité de chacun d'entre nous. La protection de la baleine reste fragile et malgré les dispositions prises depuis 1986, leurs effectifs ne sont pas remontés. Espérons que les sanctuaires créés suffisent à sauver ces fabuleuses créatures de la cupidité, pour ne pas dire de la bêtise, humaine. 
 
Les baleines font partie des Cétacés à fanons et du sous-ordre des Mysticètes. Les Mysticètes regroupent la baleine grise, les baleines franches, les rorquals parmi lesquels la baleine bleue et la baleine à bosse. 
 
La Baleine: Sensible et gracile 
La baleine apprécie les caresses sur sa peau douce et nue. Pour sentir, elle se sert des poils de son museau, comme le fait le chat. En effet, son odorat est faible. Par contre, elle a une excellente ouïe. Bien qu'elle soit dépourvue d' oreilles externes, elle entend à des kilomètres grâce à un bouchon de cire cornée qui transmet les sons sous-marins. La baleine à bosse a également une bonne vue. Ses yeux possèdent 2 paupières et un cristallin bombé capable d'accommoder à la fois sa vision sous l'eau et dans l'air. 
 
 
Baleine bleue. 
 
Les narines des baleines à fanons forment un double évent, qui est hermétiquement clos en plongée et s'ouvre au contact de l'air. 
 
Les baleines aiment jouer, chanter, sauter et claquer de la queue dans les vagues. 
 
Une adaptation parfaite 
Sous l'eau, le long corps souple ondule au ralenti, propulsé par les mouvements de la queue. La Baleine nage avec puissance tout en économisant son énergie. Cela lui permet de rester plus longtemps en plongée et d'atteindre 250 m de profondeur. Pour ce faire, les battements de son coeur ralentissent. Ses organes ne consomment presque plus d'oxygène. Seuls le coeur et le cerveau sont alimentés. 
 
Un système complexe de canaux, de valves et de bouchons empêchent l'eau de pénétrer dans les poumons. Pour ne pas freiner leur nage, les organes sexuels des mâles et les mamelons des femelles sont cachés à l'intérieur du corps. 
 
 
Techniques de pêche 
L'été au pôle Nord, le plancton est ramené en surface par les courants marins. Il est composé de krill, des crevettes dont raffole la baleine. Ouvrant grand leur gosier, elles engouffrent 6 000 litres d'eau par bouchée. Puis, elles plaquent leur énorme langue, qui pèse 2 tonnes, contre le palais pour laisser l'eau s'écouler. Les minuscules proies et les poissons sont alors retenus par les lames que forment les fanons. 
 
Les fanons sont des lames de fibres cornées (la même matière que nos ongles). Ils sont fixés de chaque côté de la mâchoire supérieure un peu comme les poils d'un balai. 
 
Chaque individu engouffre de 500 kg à 4 tonnes de nourriture par jour. 
 
 Migration 
Pendant environ un tiers de leur vie, les baleines à bosse migrent. Elles vont de l'Arctique, ou de l'Antarctique, vers les zones tropicales et vice versa.
En septembre, l'eau commence à geler au pôle Nord. Il est temps pour les baleines d'aller se reproduire dans les eaux chaudes.
 
 
 
Baleine au crépuscule. 
 
Par petits groupes, elles commencent leur long voyage qui durera 3 mois. Nous ne savons pas comment elles s'orientent. Il est probable qu'elles s'aident grâce au soleil et également les champs magnétiques. Elles parcourent 12 Km par heure et 6 000 Km en tout. Leur itinéraire reste un mystère car nul n'est encore parvenu à les suivre dans l'immensité de l'océan. 
 
A leur arrivée en décembre, elles se regroupent en clans et commencent alors un magnifique concert de chants d'amour. 
 
Des chants mystérieux 
Seuls les mâles chantent. Chaque groupe a un langage que les autres clans ignorent. De l'océan, monte ce mugissement puissant qui s'éteint dans un murmure. Le mâle vocalise pendant 1/4 d'heure sans reprendre son souffle. Les femelles peuvent entendre cet appel à plus de 9 Km. 
 
 
Entre chaque chant, les mâles échangent des gestes sonores avec leurs nageoires et leur queue. Les scientifiques ont constaté que les animaux d'un même groupe reprennent toujours le thème sur lequel ils s'étaient quittés l'année dernière. Chaque année, ils font évoluer ce chant. 
 
Préliminaires et reproduction 
Comme pour beaucoup d'autres espèces, la place du mâle dominant est très convoitée. D'un groupe à l'autre, les mâles les plus puissants courtisent plusieurs femelles. 
 
Certains combats entre mâles sont terribles. Ils se donnent des coups de queue et des coups de tête. Une tactique fréquente consiste à aveugler son rival par un filet de bulles d'eau et de le frapper à coup de nageoires. Afin de paraître encore plus impressionnant, les mâles s'élancent comme des torpilles hors de l'eau puis retombent sur le côté dans une gerbe d'écume dans un vacarme époustouflant. Certains font même des sauts périlleux arrière. 
 
 
Baleine à bosse. By Matthew Hull . 
 
L' hiver suivant, la femelle revient dans les eaux chaudes accoucher. A l'abri dans une baie peu profonde, elle met son petit au monde la queue la première. Le petit pèse déjà presque une tonne pour 4 m de long. Sa mère le pousse vers la surface pour qu'il puisse respirer. Les deux mamelons envoient le lait sous pression ce qui lui évite de téter. La grossesse dure un an et une femelle ne met au monde un petit que tous les 3 ans. 
 
 
En ingurgitant 500 litres de lait par jour, le baleineau double son poids de naissance en 2 semaines. Toute l'année, le petit suivra sa mère comme une ombre afin de faire son apprentissage. Calé sur le dos de sa mère, il nage au même rythme qu'elle. Pleine de tendresse, elle le cajole et donnerait sa vie pour lui. Le jeune ne deviendra autonome qu'à l'âge de 4 ans. Seule sa mère s'occupe de lui. S'il devient orphelin, il ne sera pas pris en charge par une autre femelle. 
 
 
Communication sonore de la baleine. By Laura Travels . 
 
De nombreux dangers guettent les baleineaux, notamment les orques et les requins. 
 
Pendant tout l'hiver, les baleines restent dans les eaux chaudes équatoriales. Elles maigrissent beaucoup car elles ne mangent presque pas tant que leur jeune n'est pas sevré. Elles attendent que les petits soient assez forts pour effectuer le long voyage de retour vers les zones d'alimentation. 
 
Un avenir menacé 
Jusqu'en 1987, des usines flottantes traitaient la graisse sur place et tout était utilisé dans la baleine. Aujourd'hui, des produits de remplacement existent. La chasse n'est plus justifiable (autant qu'un massacre puisse l'être ). 


Les Japonais, les Coréens et les Norvégiens continuent à prélever des cétacés pour de soi-disant "recherches". Espérons que les jeunes générations des pays concernés prennent conscience de l'urgence à arrêter cette tuerie qui se fait au nom de la science.      La baleine est protégée mais toujours menacée    Des sanctuaires de la paix ont été créés, en Antarctique en 1994, en Méditerranée en 1999 et en Polynésie française en 2002.    Les plongeurs respectueux peuvent nager avec ces magnifiques animaux. Pacifique et douce, jamais une baleine ne heurte un homme.    Elles font preuve à notre égard d'un "humanisme" que nous leur avons refusé, nous qui nous prétendons si évolués.      Baleine en Antarctique. By Nellring .    Les baleines, comme toute autre espèce animale, méritent notre respect. Pour tous les visiteurs qui liront ce dossier: " n'oubliez pas que l'océan est une source inestimable de richesses. Si nous continuons à considérer nos océans comme des poubelles, dans quelques décennies, ils se transformeront en désert. Si dans le passé, l'extinction des espèces a été due à des phénomènes naturels; il est à craindre que les extinctions à venir soient le seul fait de l'Homme, à commencer par la notre.    Comment les baleines dorment-elles ?  Comme  tous les cétacés, la baleine a besoin de remonter à la surface pour respirer. La respiration et l’ouverture de l’évent sont des actes conscients.
En effet, contrairement à l’homme qui respire par réflexe, les cétacés respirent selon un acte volontaire. Ils doivent donc penser à respirer.
 
Cette caractéristique est primordiale pour leur permettre de dormir.    L’évent de la baleine  Les baleines sont les championnes des plongées longues et profondes. Elles n’emportent cependant qu’une petite provision d’air. 
Elles stockent dans leurs poumons l’oxygène de l’air inhalé, mais aussi dans leur sang, leurs muscles et d’autres tissus. 
Avant de plonger, la baleine bloque ses évents par des clapets étanches.    L’évent situé sur le sommet du crâne permet de respirer en surface sans avoir à sortir la tête de l’eau.
On dit qu’elles soufflent car elles expirent l’air vicié de leurs poumons. Le jet peut être observé de très loin et permet d’identifier les espèces.
    Le sommeil de la baleine  Les baleines ne dorment jamais profondément. Si par exemple, pendant leur sommeil, un danger survient, elles remontent immédiatement à la surface.  Ce sont les enregistrements électroencéphalographiques qui ont permis aux scientifiques de mieux comprendre les cycles de sommeil des cétacés.  Un seul des deux hémisphères cérébraux est au repos pendant les phases de sommeil. Les deux hémisphères se relaient, l’un dormant et l’autre faisant la garde.    Pendant son sommeil, la baleine semble totalement immobile. En réalité, elle effectue de petits mouvements imperceptibles pour l’œil humain.  Tout en dormant, elle avance et remonte à la surface pour respirer puis elle replonge tout aussi lentement.  Une baleine peut répéter environ 6 fois en une journée ces cycles de repos. Chaque cycle dure environ 20 à 30 minutes. 

Monde marin -Le spirographe -

Publié à 10:48 par acoeuretacris Tags : monde marin


Le Spirographe - Polychète
(Spirographis spallanzani)
 
  
 
  
il s'agit de vers sédentaires qui vivent dans des tubes calcaires. D'où le nom également de vers tubicole. 
On ne voit d'eux pas grand chose, leur corps étant masqué par le tube. Par contre, le peu que l'on voit, le panache, est finalement le plus spectaculaire. 
  
Des vers à panache   
Les panaches sont des filtres. Avec leurs - plus ou moins - longues tentacules, les vers filtrent l'eau, y capture le plancton dont ils se nourrissent. 
L'inconvénient de ces animaux est qu'ils sont extrèmement sensibles aux vibrations. Pour avoir le bonheur d'apercevoir les panaches complètement déployés et épanouis, il faut les approcher avec énormément de précaution. Sinon, ils se replient instantanément dans leur tube. 
  
 
Il y a de nombreux vers tubicoles. Je ne vais en citer que deux que l'on rencontre fréquement lorsque l'on plonge en Bretagne. 
 
» Le spirographe. 
C'est l'un des plus spectaculaires. D'une part, c'est le plus grand ver tubicole de nos côtes. D'autre part, le diamètre de son panache peut également être assez impressionnant. Enfin son panache en spirale, uniforme ou panaché (blanc, orange, brun...) est toujours très beau à observer. 
  
» Le bispire. 
Plus petit, il est cependant aussi beau à voir que le spirographe  du fait de son double panache spiralé. 
 
Bispire

Monde marin- La tomate de mer -

Publié à 09:45 par acoeuretacris Tags : monde marin
Monde marin- La tomate de mer -

La Tomate de mer - Cnidaire (Actinia equina)

 

Actinia equina est une anémone qui apparait sous deux formes différentes par la taille et la nuance de couleurs. La fréquence de ces deux formes varie suivant que l'on est en Atlantique ou en Méditerranée. La variété que l'on rencontre plus fréquemment en Atlantique mesure 2,5 cm de haut et 3 cm de diamètre. Elle est de couleur rouge, brune, verte, ou encore orange. Parfois, un liseré bleu orne le pourtour de la base, et 24 taches bleues, les acrorhages, sont visibles à la périphérie du disque. La deuxième variété que l'on rencontrera essentiellement en Méditerranée atteint 5 cm de haut et 7 cm de diamètre. Sa coloration est rouge, les tentacules sont plus clairs que la colonne et un liseré bleu borde la base. Les actinia equina possèdent environ 200 tentacules de 2 cm entièrement rétractiles. Lorsqu'elle est rétractée, cette anémone ressemble alors à une petite tomate.


L'anémone tomate est très commune, elle vit fixée aux roches dans les flaques laissées par la marée ou sur les rochers découverts. Elle supporte de rester de longues heures hors de l'eau. Elle devient rare à partir de 8 mètres de profondeur.


On la trouve en Mer du Nord, en Manche, en Atlantique du Nord, de la Norvège jusqu'à l'Angola et en Méditerranée.

Classification

Cnidaria [Embranchement]   

Anthozoa [Classe]    

Hexacorallia [Sous-classe]    

Actiniaria [Ordre]    

  Actiniidae [Famille]

 

 

Acrorhage : Sphérule contenant des nématocystes (cellules urticantes), jouant un rôle de défense ou d'agression.
Rétractile - Rétracter : Action permettant à l'anémone de se contracter, les tentacules sont alors dissimulés.

Monde marin - La méduse-La méduse et l'homme-

Publié à 09:45 par acoeuretacris Tags : monde marin
Monde marin - La méduse-La méduse et l'homme-

 Un animal au nom mythique

 

Inspiré des légendes de la mythologie grecque, le nom des méduses évoque un monde de mystères où évoluent silencieusement ces animaux gélatineux souvent extraordinaires.

 

La science attribue d'abord aux méduses des noms de la mythologie grecque

L'histoire des méduses commence dès l'Antiquité. Leur redoutable piqûre inspire Aristote, qui les nomme Acapheles (« ortie », en grec) ; Pline préfère le nom de « poumon marin », car, lorsqu'il nage, le rhizostome ressemble à un poumon qui respire. Ces deux appellations traversent tout le Moyen Âge, jusqu'à la grande période du siècle des Lumières. Au XVIIIe siècle, la mode emprunte alors très largement à l'Antiquité, après la découverte de Pompéi. L'architecture en témoigne (l'église de la Madeleine à Paris et les salines royales d'Arc-et-Senans), et rien n'y résiste : des astronomes aux naturalistes, les références à l'Antiquité ne tarissent pas. C'est en effet au XVIIIe siècle, en 1730-1750, que le Suédois Carl von Linné choisit le nom de « méduse » pour désigner ces animaux dont les tentacules lui font penser aux cheveux de Méduse, l'une des trois Gorgones, monstres dont la chevelure est faite de serpents et dont le regard pétrifie quiconque le croise.

   Linné n'utilise le terme de « méduse » que pour un seul genre, classé parmi les vers, dans lequel il range les dix-huit espèces connues à l'époque. Péron et Lesueur, dans leur superbe monographie créant plus d'une vingtaine de genres, suivent son exemple et font intervenir toute la mythologie grecque dans leur nomenclature, avec, bien entendu, une préférence pour les personnages des légendes de la mer, puisant largement dans les noms des Néréides et des Océanides, les filles d'Océanos et de Téthys, par exemple : Aequorea, Oceania, Laodicea, Liriope... Mais ce sont surtout les personnages liés au mythe de Méduse qui entrent dans la nomenclature : Persa, dédiée à Persée qui a tué Méduse, Pegasia et Chrysaora, dédiées au cheval ailé Pégase et au guerrier Chrysaor, nés de la tête ou du sang de Méduse après sa mort, Cassiopea andromeda, qui associe dans une même espèce la mère Cassiopée et sa fille Andromède, délivrée par Persée du monstre marin, jusqu'au genre Cetosia, en l'honneur de Cetos, la mère de Méduse.

   Actuellement, pour attribuer un nom aux espèces nouvellement découvertes, une commission de spécialistes recommande, par un code international, une nomenclature privilégiant les caractères morphologiques des animaux.

 

Longtemps confondues avec des plantes

Si le problème de la place des méduses dans le règne animal a été vite résolu, il n'en a pas été de même pour les polypes. Après avoir été assimilés à des minéraux comme les stalagmites, ils ont longtemps été assocués au monde végétal, et les termes empruntés à la botanique sont très employés pour les nommer. Ainsi ceux de plantes marines ayant un comportement semblable à celui des sensitives, comme le mimosa. Au XVIIIe siècle, en effet, on ne sait pas encore que, pour la méduse comme pour beaucoup d'autres animaux, le polype est un stade antérieur de l'animal sexué.

   C'est par l'étude du corail que la nature animale de ces organismes a été mise en évidence. Cette découverte, faite par le Français Peyssonel en 1723, a quelque peu bousculé la communauté scientifique de l'époque, notamment l'Académie des sciences, qui ne l'a d'ailleurs pas reconnue ; et c'est à l'Anglais Ellis qu'elle a été le plus souvent attribuée.

   Les études portant sur les méduses et leur physiologie sont très récentes, et ce n'est qu'au milieu du

 XIXe siècle que les chercheurs danois Sars et Steenstrup ont découvert la complexité du cycle de vie de ces organismes à partir de l'étude d'une petite anthoméduse qui porte désormais le nom de Corymorpha(ou Steenstrupia) nutans.

 

Le phénomène de fossilisation

Il peut paraître surprenant que des animaux sans squelette comme les méduses aient laissé des empreintes identifiables dans les sols géologiques des temps anciens.

   Pour comprendre aisément le phénomène de fossilisation des méduses, il suffit d'observer des Pelagia, qui, portées par les courants, s'échouent moribondes sur le rivage, n'ayant plus assez d'énergie pour repartir vers le large, ou des aurélies rejetées par la marée sur les plages de la Manche. Les derniers soubresauts de ces amas de gelée sont suffisants pour que le sable pénètre tous les orifices et interstices de l'ombrelle. Puis, les bactéries qui vivent en permanence sur le corps des aurélies (on en a compté plus d'une vingtaine d'espèces) forment une sorte d'enveloppe protectrice, comme un linceul. La fossilisation commence ainsi. En comptant, plusieurs jours durant, le nombre de méduses échouées dans les cordons de laisse de basse mer, à chaque marée, on peut avoir une bonne représentation de ce qu'est un « faciès à méduses » dans les couches géologiques. Cependant, la reconnaissance et la détermination des espèces de méduses est extrêmement difficile dans ces terrains géologiques.

 

Le venin des méduses et les découvertes de la médecine

Si la Méduse de la légende terrorisait les anciens, car elle pétrifiait (au sens propre) tout humain qui croisait son regard, les méduses qui peuplent les rivages restent un objet de crainte. Le venin qu'elles injectent à leurs proies pour les tétaniser et les ingurgiter tranquillement peut en effet être très dangereux pour l'homme. C'est ainsi que les côtes du nord de l'Australie sont particulièrement surveillées lors des invasions estivales de méduses telles Mastigias ou Catostylus mosaïcus, dont les piqûres sont assez redoutables, sans toutefois être mortelles, au contraitre de celles de Chironex fleckeri, cuboméduse australienne, qui entraînent la paralysie en quelques minutes, puis la mort.

   Pourtant, paradoxalement, les méduses ont contribué à une découverte médicale capitale. De nombreux médecins et physiologistes ont étudié la nature du venin de la méduse. En particulier, les Français Charles Richet et Paul Portier, qui effectuaient leurs études à bord de la Princesse Alice, le yacht de recherche du prince Albert Ier de Monaco. En découvrant l'hyper-sensibilisation aux toxines des physalies, ils ont mis en évidence les mécanismes qui régissent l'anaphylaxie. En effet, l'injection de certaines substances à un organisme peut, non pas l'immuniser, mais au contraire le rendre plus sensible à ces substances si celles-ci sont injectées de nouveau, même à dose minime, plusieurs jours après. L'organisme qui réagit alors est dit « en état d'anaphylaxie ». Cette découverte, fondamentale pour la médecine, car elle ouvrait la voie aux explications sur le phénomène très complexe de l'allergie, a été couronnée par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1902.

   D'autres chercheurs ont révélé tout l'intérêt des études sur ce groupe zoologique. Car, s'il ne possède pas d'organes hautement différenciés, il apporte beaucoup de réponses sur le fonctionnement du corps. Les recherches sur les organes des sens sont particulièrement intéressantes. Les analyses faites sur les ocelles, cellules de la vue, renseignent sur le passage des stimuli nerveux. Et les statocystes, organes sensoriels informant la méduse de sa position par rapport au champ de gravitation, ont fourni de précieuses indications sur les problèmes d'équilibre en apesanteur, si nécessaires aux voyageurs de l'espace. D'ailleurs, 2 478 méduses ont fait partie du vol spatial de la navette Columbia lancée en juin 1991.

 
 Les méduses des côtes australiennes

Au début du XIXe siècle, l'Empire napoléonien continue la politique des grands voyages d'exploration du siècle précédent. L'expédition Baudin, qui part en 1800 de France, est organisée pour explorer les côtes d'Australie, continent encore mal connu à l'époque.

   Deux naturalistes français, Charles Alexandre Lesueur et François Péron, sont membres de l'expédition et se lient d'amitié. Entre 1800 et 1804, date de retour de l'expédition, ils récoltent, à eux deux, plus de 100 000 échantillons, dont 2 500 espèces animales nouvelles, qui, à leur retour, viennent enrichir les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris.

   Charles Alexandre Lesueur est également dessinateur et réalise sur place des croquis et dessins de tous ces animaux. Ses représentations de méduses, conservées au musée du Havre, sont d'une remarquable précision et d'une grande beauté. Certaines de ses planches ont illustré quelques grands ouvrages de zoologie tels le Règne animal de Georges Cuvier et l'Histoire des animaux sans vertèbres de Jean-Baptiste Lamarck. Elles peuvent être considérées comme les premières véritables illustrations modernes des méduses.

 

Une méduse des eaux polluées

L'aurélie, Aurelia aurita, est une méduse des eaux polluées, qui vit aisément dans les ports et les eaux salées où la température est plus élevée. Elle apprécie également la proximité des centrales thermiques en mer du Nord, par exemple, qui rejettent des eaux à température constante, entre 16 et 20 °C.

   Ces conditions de température stable trompent les polypes qui ne reconnaissent plus les saisons et n'ont donc plus de repos hivernal. Ils émettent alors constamment des éphyrules, d'où des concentrations de méduses au niveau des circuits de refroidissement. Elles y sont si nombreuses qu'elles colmatent ces circuits. Mais ce banal incident pourrait bien se transformer au fil des années en désastre, car il se produit justement dans des aires de nurseries des jeunes harengs. C'est donc tout l'équilibre biologique de ces régions qui est menacé. Heureusement, l'aurélie ne se nourrit de jeunes poissons qu'au stade d'éphyrule, car, au-delà de 50 mm de diamètre, elle change de régime alimentaire et se nourrit en partie de phytoplancton.

 

La méduse dans le langage commun

La méduse hante depuis longtemps l'imaginaire des hommes, mais elle a également imprégné la mémoire populaire. Pourtant il y a peu d'expressions imagées qui font référence à l'animal et à la légende, si ce n'est « être médusé » ou « être pétrifié », formules qui expriment la stupeur, la terreur, l'émotion.

   Mais les méduses vont bien au-delà de cette simple représentation. En reprenant ce nom de méduse, Linné lui-même ne voyait que l'aspect extérieur de la mortelle Gorgone aux cheveux de serpents et au regard pétrifiant, et l'aspect urticant de l'animal aux nombreux tentacules.

   Dans la mythologie grecque, du sang qui s'écoule lorsque Persée tranche la tête de Méduse naissent Pégase, le cheval ailé, et le guerrier Chrysaor. Persée offre la tête de Méduse à Athéna, qui en orne son bouclier. Est-ce pour perpétuer ce côté protecteur du mythe que l'on retrouve des représentations de Méduse sur les armures de la Renaissance, sur les ponts de Saint-Pétersbourg comme à l'entrée des portes cochères ?

   La Méduse de la mythologie a inspiré les peintres et les sculpteurs. Outre les nombreuses représentations antiques, on la retrouve sur le grand camée de France, sur de nombreux tableaux de la Renaissance, et, plus récemment, sur un plat de Modigliani ou dans une œuvre de Dali, où elle orne le front de sa femme Gala.

   Les méduses, elles, ont moins fasciné les écrivains et les artistes. Elles figurent toutefois dans le roman Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne (1870). Elles ont eu l'honneur d'un film, l'Année des méduses(de Christopher Frank, 1984), dont la dernière séquence illustre dramatiquement le phénomène d'anaphylaxie.

   La crainte du contact des tentacules les fait redouter. Pourtant elles sont recherchées en Chine pour la délicatesse de leur parfum dans la cuisine et pendant des siècles elles ont servi d'engrais.