Tourisme et histoire - Paris -

Tourisme et histoire - Paris - Quartier du Luxembourg -

Publié à 18:18 par acoeuretacris Tags : tourisme paris luxembourg
Tourisme et histoire - Paris - Quartier du Luxembourg -
 
Jardin du Luxembourg 
 
Dans ce grand jardin situé entre le quartier Saint germain des Prés et le quartier Latin, l’ombre de Marie de Médicis rôde autour de son Palais, et peut-être rencontrerez-vous au détour d’une allée la silhouette de Marius de Pontmercy guettant l’arrivée de Cosette en promenade avec son père adoptif Jean Valjean personnages des Misérables de Victor Hugo. 
 
 
Avec une superficie de 23 hectares, le jardin du Luxembourg est un des plus grands jardins publics de la ville de Paris, surtout si on intègre son prolongement appelé autrefois jardins de l’observatoire, qui se nomme aujourd’hui jardins Marco Polo et Cavelier-de-la-Salle. Le jardin du Luxembourg est familièrement appelé « Luco » [1] par les parisiens et les étudiants, et la surprise est au coin de chaque allée. 
 
 
 
 
Palais du Luxembourg 
 
 
 
Jardin à la française 
 
C’est le jardin originel voulu par Marie de Médicis et restauré par Chalgrin sous le Premier Empire. Il est composé d’une partie centrale, occupée par le Grand Bassin, des allées rectilignes, des parterres de fleurs si bien paysagés. 
 
Une terrasse en deux arcs de cercle, surplombe le Grand Bassin, et le roi Louis Philippe fait installer une suite de statues de reines et princesses de France, rendez-vous idéal pour les amoureux ! 
 
 
 
 
Jardin du Luxemourg 
 
 
Partout dans ce jardin vous rencontrerez des statues d’artiste, d’écrivains, un vrai musée en plein air. 
 
 
Jardin des enfants et des étudiants 
 
 
Le Luco est le domaine des enfants ! Sur le grand bassin, ils poussent leurs bateaux à voile sous le regard admiratifs des parents, les promenades à poney sont très prisées et près de l’Orangerie, pas très loin du monument à Delacroix sculpté par Dalou, une belle aire de jeu. 
 
 
 
 
Les poneys 
 
 
C’est sans compter avec les fameuses marionnettes du Luxembourg. Depuis 1933, la famille Desarthis propose des spectacles de marionnettes aux petits parisiens. 
 
Voilà presque soixante-dix ans,que dans une petite salle couverte et chauffée le Théâtre du Luxembourg propose des spectacles visuels, perpétuant la tradition de la marionnette. 
 
 
 
 
Guignol 
 
 
Jardin à l’anglaise 
 
 
Le Luxembourg avec ses allées rectilignes, bordées de marronniers d’Inde est une plaque tournante qui permet de rejoidre rapidement les quartiers Notre Dame des Champs, Montparnasse et l’Observatoire. 
 
Mais pour les flâneurs, le jardin à l’anglaise, nous propose ses allées sinueuses, bordées de très beaux arbres, d’essences rares : tulipier de Virginie, paulownia impérial, savonnier de Chine, arbre de Judée, micocoulier de Provence et même un séquoia géant près de l’entrée de la rue Auguste Comte. 
 
 
 
 
Jardin à l'Anglaise 
 
 
On peut aussi voir la seule pépinière de Paris, où pommiers et poiriers en espalier, donnent des fruits sous le regard vigilent des jardiniers du Luxembourg. Tout est fait pour la nature, les serres, les cours d’horticulture et même un rucher qui montre à tous le travail des abeilles allant butiner les fleurs des grands parterres. 
 
 
 
 
Rucher 
 
 
Enfin,le jardin du Luxembourg a une particularité : c’est le royaume des chaises ! En effet une multitude de chaises métalliques vous permettra de vous asseoir au bord des bassins ou des massifs de fleurs, dans les allées, pour lire,rêver, bronzer ou attendre celui ou celle qui fait battre votre coeur ! 
 
 
 
 
Location de chaises 
 
 
 
Le Palais du Luxembourg 
 
 
La construction du Palais du Luxembourg est due à l’initiative de la reine Marie de Médicis. Après l’assassinat du roi Henri IV, Marie de Médicis se sent un peu isolée dans le grand Palais du Louvre, elle souhaite s’installer à la campagne. 
 
 
Elle achète un vaste domaine appartenant à la communauté monastique des Chartreux d’une part, et le domaine appartenant au prince de Piney-Luxembourg d’autre part.Elle conserve l’hôtel particulier construit sur ce terrain ( c’est le Petit-Luxemboug ) mais fait édifier plus à l’est, un magnifique Palais de style florentin,dessiné par le célèbre architecte Salomon de Brosse qui s’inspire du Palais Pitti de Florence. 
 
 
Commencé en 1615, la reine l’habitera en 1625, ce sera le palais Médicis que les parisiens s’obstineront à appeler Palais du Luxembourg. 
 
 
 
 
Fronton du Palais 
 
 
Marie de Medicis fait appel au grand maître flamand Rubens pour peindre vingt-quatre toiles évoquant les étapes de sa vie. 
 
 
La construction de ce palais le long du chemin de Vaugirard va rattacher le jardin à la ville de Paris. 
 
 
 
 
Naissance de Marie de Médicis par Rubens 
 
 
 
La reine ne l’habita pas longtemps, car après la « Journée des Dupes » qui l’oppose à Richelieu, elle doit partir en exil en 1631. A la mort de Louis XIII, le palais devient la propriété de la famille d’Orléans. Le comte de Provence ( futur Louis XVIII )le reçoit de son frère Louis XVI, et l’habite jusqu’au 20 juin 1791. 
 
 
La Révolution transforme le Luxembourg en prison, appelée Maison Nationale de Sureté. Environ 800 personnes y seront incarcérées, et 1/3 guillotinées. On peut citer la comtesse de Noailles, le comte de Mirepoix, le financier Laborde, Hébert, Danton,Camille Desmoulins,Fabre d’Eglantine.... 
 
 
 
 
Le Palais transformé en prison 
 
 
Après le 9 thermidor, le peintre David y esquissa les Sabines. Sous le Directoire et l’Empire le Luxembourg devint le lieu des séances et les Directeurs, dont Barras y menaient grand train, donnant des fêtes somptueuses, où on pouvait croiser Madame Récamier, Germaine de Staël, Madame Tallien, la reine du Directoire qui danse dans des tenues vaporeuses. C’est là que Joséphine rencontre le jeune général Bonaparte ! 
 
 
L’édifice se dégrade, et l’architecte Chalgrin est chargé de refaire la toiture et restaurer les appartements.Il supprime la chapelle, agrandit la salle de réunion pour les 80 sénateurs de l’Empire. Il crée l’escalier d’honneur. 
 
 
La fascination de Napoléon pour la Rome antique se manifestre à l’égard du Sénat :les marques d’estime de l’empereur se multiplient,les manifestations d’allégeance des sénateurs aussi !Il nomme au Sénat les princes français, les grands dignitaires et toutes les personnes de son choix, sans limitation de nombre. Il y nomme ainsi son frère Joseph, mais aussi Cambacérès, Chaptal, Fouché, Fontanes, Tronchet et des généraux tels Caulaincourt et Duroc. Comblés de faveurs, les sénateurs n’en proclamèrent pas moins la déchéance de Napoléon 1er le 3 avril 1814, avant d’appeler au trône Louis XVIII, comte de Provence. 
 
 
Entre 1836 et 1841,l’architecte Alphonse de Gisors bouleverse considérablement la structure de l’édifice, il agrandit l’hémicycle, une nouvelle façade est accolée à la première et deux pavillons d’angle sont ajoutés. Delacroix décore la coupole sur le thème de l’Enfer de Dante. 
 
 
 
 
Dante et Virgile de Delacroix 
 
 
Lors des émeutes de la Commune, Semaine Sanglante du 22 au 28 mai 1871, le Palais du Luxembourg devient le centre de la répression. En effet l’Hôtel de Ville vient d’être incendié, le Parlement siège à Versailles, ne reste que ce Palais comme représentant du pouvoir dans Paris : il devient conseil de guerre et le Sénat multiplie les condamnations à mort. Le jardin sert à l’exécution de Communards. 
 
 
 
 
Sous la Commune 
 
 
En août 1944, les Allemands établissent le centre de commandement de la Luftwaffe au Luxembourg, les réseaux souterrains sont transformés en bunker et les soldats de la 2ème DB ont eu beaucoup de mal à les investir. 
 
 
Après quelques odeurs de gaz lacrymogène de mai 1968, le Sénat a retrouvé sa tranquilité, et la sérénité du lieu est propice à la promenade et à la rêverie. 
 
 
 
La Fontaine Medicis 
 
 
La fontaine Médicis est l’élément décoratif le plus important du Jardin du Luxembourg. 
 
 
C’est la reine Marie de Médicis, alors veuve d’Henri IV, qui demanda en 1630, à l’ingénieur florentin Thomas Francine de lui réaliser une composition appelée « la grotte du Luxemboug ». (Salomon de Brosse fut l’architecte du palais du Luxembourg, et non de la grotte). 
 
 
Elle voulait retrouver l’atmosphère des jardins de son enfance,les jardins de Boboli à Florence. Dans son état initial, cette grotte ressemble beaucoup au nymphée du château de Wideville dans les Yvelines,construit par ce même T.Francine. 
 
 
 
 
La fontaine Médicis 
 
 
Au cours des siècles, cette grotte va connaître de nombreuses transformations et même un déplacement. Jean-François Chalgrin la fait restaurer. 
 
 
Il demande aux sculpteurs Duret, Ramey et Talamona de restaurer les figures fluviales très abimées. Il transforme la grotte en fontaine et ajoute une petite Vénus dans la niche principale. Les armoiries de Marie de Médicis et Henri IV furent retirées. 
 
 
La seconde transformation viendra en 1850. Alphonse de Gisors sépare la fontaine des constructions atenantes et agrandit le bassin. Au début des années 1860, le percement de la rue de Médicis inscrit dans les grands travaux du préfet de la Seine, le baron Haussmann nécessitait la destruction d’une partie des dépendances du Sénat et le déplacement de la fontaine Médicis. 
 
 
Ce percement au détriment du Luxembourg souleva de nombreuses protestations, des pétitions qui ajournèrent les travaux jusqu’en 1861. 
 
 
La fontaine fut déplacée en 1861. Démontée pierre par pierre, rapprochée du palais d’à peu près trente mètres, elle fut de nouveau réaménagée. Alphonse de Gisors restitua les armes de France et des Médicis, il créa une véritable allée d’eau de cinquante mètres, bordée d’une allée de platanes. 
 
 
Sur la façade il fit déposer un bas-relief exécuté par Achille Valois (1785-1862) qui provenait de la fontaine de la rue du Regard.Le percement de la rue de Rennes prévu par le baron Haussmann, avait nécessité sa destruction et la ville de Paris fit don du bas-relief au Sénat. La nouvelle façade se termine par une demi-coupole et un fronton sur lequel sont couchées deux jolies naïades sculptées par le sculpteur Klagmann ( 1810-1867). 
 
 
 
 
Faune 
 
 
La niche centrale représente le cyclope Polyphème voulant écraser Acis et Galatée sous un rocher,sculptés par Auguste Louis Ottin (1811-1890), Pan et Diane de part et d’autre, assistent au drame. Cette superbe fontaine est l’endroit le plus romantique de ce jardin du Luxembourg, propice au rêve et à la flânerie. 
 
 
 
 
Chasseresse 
 
 
 
L’Orangerie 
 
 
Depuis sa création par Marie de Médicis, plusieurs Orangeries se sont succédées. De nos jours, nous pouvons admirer celle de 1839. Elle abrite plus de 200 plantes exotiques, cultivées en caisses, des palmiers-dattiers, des lauriers roses, grenadiers, citronniers et orangers qui sont sortis et exposés pour la plus grande joie du public de mai à octobre. 
 
 
 
 
L'Orangerie 
 
 
Dès le XVIIIème siècle l’Orangerie a servi de galerie d’exposition ,et au XIXème siècle ce fut le lieu d’exposition consacré à la peinture moderne de l’époque que sont les grandes toiles des peintres « pompiers », remis en lumière par le musée d’Orsay. Encore aujourd’hui,le Sénat organise à l’Orangerie du Luxembourg des expositions temporaires d’art contemporain. 

Tourisme et histoire - Paris - La Sainte Chapelle -

Publié à 17:49 par acoeuretacris Tags : tourisme paris sainte chapelle
Tourisme et histoire - Paris - La Sainte Chapelle -
 
 
Construction et Légende 
 
 
Pourquoi une telle construction ? 
 
Au début du XIII" siècle, les croisés s’emparent de Byzance et fondent l’Empire latin. L’empereur Beaudouin II de Courtenay ne régnant plus que sur sa capitale a un urgent besoin d’argent : il met en gage, auprès des Vénitiens, la plus précieuse des reliques, la Couronne d’Epines. 
 
 
Il entreprend un voyage en Europe dans l’espoir de trouver des secours et, peut-être, de promouvoir une nouvelle croisade. En 1237 il rencontre le roi Louis IX. Ce dernier peu favorable à une expédition est prêt à acquérir les reliques mises en gage à Venise. 
 
 
Il faudra deux ans pour conclure l’affaire. En effet le roi tient à s’assurer de l’authenticité des reliques. Moyennant la somme de 135 000 livres, la sainte Couronne prend la route de France en 1239. 
Le 18 août 1239, elle arrive à Paris accompagnée du roi, de son frère Robert d’Artois et de leur mère Blanche de Castille. 
 
 
La Couronne est déposée dans la chapelle Saint-Nicolas de la Cité. En 1241 Beaudouin II vend au roi de France de nouvelles reliques de la Passion, en particulier, une partie de la vraie Croix. Louis IX trouve que la chapelle Saint-Nicolas n’est plus adaptée à recevoir toutes ces reliques. Il décide alors la construction d’un monument digne de les recevoir : La Sainte Chapelle qui sera construite dans l’enceinte de l’ancien palais royal de l’île de la Cité. 
 
 
 
 
La Sainte Chapelle 
 
 
La légende de l’architecte 
 
De nombreux architectes européens se mettent en route pour présenter leurs projets au roi de France. L’un d’entre eux pense qu’il a réalisé un projet parfait. Sur la route il rencontre un confrère et ils comparent leurs plans réciproques. L’architecte comprend immédiatement que son projet est bien moins bon que celui de son homologue. Il perd la tête, l’assassine et détruit les plans de ce dernier. 
 
 
Quelques jours plus tard, il arriveà Paris. Mais là, chaque fois qu’il veut entrer dans le palais du roi, une force mystérieuse l’empêche de franchir le seuil. Désespéré, il se met à boire. Un soir, un jeune dominicain le ramasse dans le ruisseau et le réconforte. Le malheureux lui confesse son crime et, sur son conseil, entre en religion. Plusieurs mois passent dans le calme et la prière. 
 
 
Un jour, l’architecte, devenu novice, rencontre le fils d’un pâtissier qui rêvait de construire de vrais édifices au lieu des architectures gourmandes que réalisait son père. Il s’attacheà ce jeune homme, nommé Pierre, et lui enseigne les secrets de son art. Par ailleurs, il apprend que le roi avait vu de nombreux projets, mais qu’aucun ne lui avait paru digne d’une chapelle destinée à abriter d’aussi saintes reliques. 
 
 
L’architecte va trouver le dominicain qui l’avait recueilli dans son couvent. Il lui fait l’éloge du jeune Pierre et lui demande, pour ce dernier, l’autorisation d’aller présenter au roi les dessins qu’il avait gardés, sans que le nom de son auteur soit prononcé, ajoutant : « Si mon œuvre obtient la faveur royale, Pierre aura ainsi l’occasion d’exercer un métier dont il est digne et moi, je pourrai enfin trouver la paix. » Le dominicain donne son accord et le fils du pâtissier est reçu par le roi Louis. 
 
 
Celui-ci fut séduit par les plans qui lui étaient montrés, mais s’étonna qu’une oeuvre aussi achevée soit présentée par quelqu’un d’aussi jeune. Pierre lui dit la vérité : le projet était d’un maître qui voulait rester inconnu, mais, avec la grâce de Dieu, il était capable de mener à bien la construction. Le roi accepta. Ainsi fut élevée la Sainte-Chapelle et nul ne sut jamais le nom de celui qui l’avait conçue. Quand au dominicain, il s’appelait Thomas d’Aquin. 
 
 
La légende est belle, mais l’histoire est fausse. Pierre de Montreuil fut un grand architecte qui travailla à Saint-Denis, Saint-Germain-des-prés et Notre-Dame. Malheureusement, en 1240, c’était déjà un homme mûr qui possédait la faveur du roi. Certains auteurs ont avancé son nom, toutefois aucun texte ne donne d’assurance. Il faut donc se résigner à ignorer le nom du maître d’œuvre. 
 
 
 
 
Vue du Palais de Justice 
 
 
Construction et consécration 
 
Les travaux commencent en fin 1242, l’architecte Pierre de Montreuil aurait donc réalisé l’exploit de mener à bien cette construction en cinq ans. Il en résulte une unité parfaite dans le style et les techniques employées. En 1248 la construction est terminée et le coût de l’opération s’élève à 40000 livres tournois. 
 
 
En 1246, Louis IX créé un collège de chanoines. La consécration solennelle est faite par le légat du pape, Eudes de Châteauroux, pour la chapelle haute et par Pierre Berruyer, archevêque de Bourges, pour la chapelle basse le 26 avril 1248. 
 
 
 
L’intérieur 
 
 
La Chapelle basse 
 
La chapelle basse, dédiée à la Vierge, est réservée aux familiers du palais. On y accède par une porte s’ouvrant au niveau du sol et précédée d’un porche. Éclairée par de petites fenêtres, elle est relativement sombre. 
 
 
La hauteur de la salle a été dictée par la volonté de mettre le sol de la chapelle haute au niveau du premier étage des appartements royaux. Le plafond est donc bas et supporté par des voûtes en croisées d’ogives qui soutiennent en plus le plancher de la chapelle haute. 
 
 
Les arcs-boutants [1] sont complétés par une rangée de colonnes basses qui soutiennent les voûtes et divisent la nef en trois travées. 
 
 
 
 
La Chapelle basse 
 
 
La Chapelle Haute 
 
On accède à la chapelle haute par un porche qui la relie au premier étage du palais royal. Dédiée aux reliques de la Crucifixion, elle est réservée au roi et à sa famille. 
 
 
Le linteau de la porte est orné de sculptures. La voûte culmine à vingt et un mètres et couronne ce vaisseau de pierre de trente-trois mètres de longueur et onze mètres de largeur. 
 
 
La légèreté de l’architecture et la lumière filtrant à travers les immenses vitraux contrastent avec la pénombre et l’impression d’écrasement qui dominent dans la chapelle basse. 
 
 
Les voûtes sont soutenues par les contreforts extérieurs, habillés par neuf petites colonnes qui ajoutent encore à la finesse de l’ensemble. 
 
 
 
 
Chapelle haute 
 
 
Les façades latérales, ornées chacune de quatre grands vitraux de quinze mètres trente de hauteur et de quatre mètres soixante cinq de largeur, constituent d’immenses murs de verre multicolores simplement interrompus par les fins contreforts. 
 
 
L’abside [2] abrite une estrade en pierre, entourée de sept vitraux et servant de base au maître autel surmonté d’un édifice en bois qui abritait le reliquaire. Au fond, surplombant la porte, une grande rosace, qui dominait jadis le buffet d’orgues, inonde la chapelle de la lumière du soir. 
 
 
 
 
Vue intérieure 
 
 
 
Vitraux et statues 
 
 
Les verrières de la Sainte Chapelle forment un des ensembles le plus complets de l’art du Moyen Age. Au début du XIIème siècle, c’est l’atelier de Chartres qui s’impose. On peut noter alors, la séparation habile des couleurs qui empêche le mélange des teintes vives avec les tons plus sourds. 
 
 
Vers 1240, c’est Paris qui devient le centre du vitrail. Le travail est beaucoup moins délicat, on ne sépare plus le bleu du rouge ce qui donne une tonalité violette fort appréciée à cette époque. 
 
 
 
 
Les disciples d'Emmaüs 
 
 
Les deux tiers des vitraux sont authentiques et ils ont été restaurés de main de maître. 
 
 
Au cours des différentes restaurations, une partie de ces vitraux ne figurent dans la Sainte Chapelle. Dix huit scènes se trouvent au musée de Cluny, six panneaux sont visibles au musée départemental de Rouen. Pour finir, en Angleterre, le musée Victoria et Albert possède deux assemblages complets et la fenêtre centrale du choeur de l’église de Twycross contient six panneaux de la même provenance. 
 
 
Les vitraux de la Chapelle Basse, datant du XIIIème siècle sont détruits suite à une crue de la Seine en 1690. 
 
 
Douze statues des apôtres prennent place à l’aplomb des piliers recevant les retombées des ogives et des arcs-boutants [1]. 
 
 
Ce sont douze statues d’apôtres et non pas les statues des douze apôtres. Un certain nombre d’entre elles n’ayant pu être identifiées. 
 
 
 
 
Saint Jacques le Mineur 
 
 
Ces statues appartiennent vraisemblablement à deux styles différents. Les premières datent très certainement de Saint Louis, les autres de Philippe le Bel. 
 
 
Ont peut raisonablement penser que seules celles qui décorent la travée précédant l’abside [2] sont anciennes. 
 
 
Les autres sont des copies dont les originaux très abimés notamment à la Révolution, ont été déposés au musée de Cluny. 
 
 
Symbole de la royauté, la Sainte Chapelle va être la cible privilégiée des révolutionnaires. 
 
 
 
 
 
Saint Louis 
 
 
L’ensemble du mobilier, les stalles [3] et le jubé [4] disparaissent. Les orgues sont déplacés à Saint-Germain l’Auxerrois. Tous les insignes royaux sont détruits, la flèche est abattue. 
Les reliquaires et les châsses sont envoyés à l’Hôtel de la Monnaie pour y être fondus. 
 
 
Les reliques sont dispersées, seule la Couronne d’épine est sauvée, pour être finalement abritée au sein du trésor de Notre Dame. 
 
 
La chapelle haute devient un club, puis est aménagée en dépôt d’archives. Deux mètres de panneaux sont retirés par verrière afin d’y disposer des rayonnages. Les vitraux ainsi récupérés ont été vendu principalement à l’Angleterre. 
 
 
La statue de Saint Louis qui porte une croix à double traverse. Appelée croix de Grèce ou croix d’outre-mer, elle symbolise la Vraie Croix. Elle devint croix d’Anjou avant de prendre définitivement le nom de Croix de Lorraine. 
 
 
Felix Duban, Jean Baptiste Lassus et Emile Boeswillwald conseillés par Viollet-le-Duc, conduisent la restauration de l’édifice menée de 1840 à 1868. Leur souci principal : rendre à la Sainte Chapelle son aspect d’origine. Il faut attendre 1862 pour voir reconnaître la valeur patrimoniale du bâtiment, avec sa classification aux Monuments Historiques. 
 
 
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[1] arc-boutant : Dans les églises gothiques, élément de butée en forme de demi-arc situé à l’extérieur de l’édifice ; il repose sur un contrefort (ou culée) et soutient le mur là où s’exercent les plus fortes poussées des voûtes sur croisées d’ogives. 
 
 
[2] abside : Partie d’une église située derrière le choeur, généralement à l’est, de forme semi-circulaire, parfois polygonale. 
 
 
[3] stalle : Chacun des sièges de bois disposés autour du chœur d’une église, où prennent place les membres du clergé. 
 
 
[4] jubé : Clôture transversale, ornée de statues et de reliefs sculptés, qui sépare le choeur de la nef centrale dans certaines églises. Percé d’une ou de plusieurs ouvertures, le jubé était surmonté d’une tribune à laquelle on accédait par des escaliers ; de celle-ci se faisait la lecture de l’épître et de l’Évangile. Apparus au XIIIe s., les jubés, qui masquaient l’autel, furent souvent détruits au XVIIe et au XVIIIe s. Les églises de la Madeleine à Troyes et Saint-Étienne-du-Mont à Paris en conservent encore des exemples. 

Tourisme et histoire-Paris - L'Opéra Garnier -

Publié à 14:34 par acoeuretacris Tags : tourisme paris opera garnier
Tourisme et histoire-Paris - L'Opéra Garnier -
 
L’Opéra avant l’Opéra 
 
Depuis fort longtemps, l’aristocratie et la bourgeoisie se rendait au théâtre pour écouter l’art lyrique. L’opéra était écouté dans des lieux successifs. Avant le grand Opéra Garnier il y eut la salle du square Louvois et l’opéra de la rue Le Peletier. 
 
 
La salle Louvois 
 
 
Situé face à l’entrée de la Bibliothèque Nationale, ce théâtre avait été construit en 1793 à l’emplacement de l’hôtel particulier appartenant à Louvois. Il fut dirigé par Mme de Montansier et devint « l’opéra ». Malheureusement, il perdit son affectation après l’assassinat du duc de Berry en 1820. 
 
En effet, le dimanche 13 février 1820, le duc de Berry, second fils du Comte d’Artois (futur Charles X ) se rend en compagnie de sa femme à l’Opéra pour écouter « le Rossignol, le Carnaval de Venise et les noces de Gamache » La duchesse s’étant retirée avant la fin du spectacle, le duc de Berry l’accompagne jusqu’à la voiture et s’apprête à regagner sa loge. C’est alors qu’un ouvrier sellier nommé Louvel lui plante une alène de sellier longue de 25 cm dans la poitrine. Le duc retire lui-même l’arme mais s’écroule, il expire peu après. 
 
 
 
 
 
Salle Louvois 
 
 
Assassinat du duc de Berry 
 
L’objectif de Louvel était d’assassiner tous les Bourbons les uns après les autres. 
 
 
L’Opéra fut fermé peu de temps après et démoli. En 1844 Visconti érigea sur l’emplacement, une très jolie fontaine ornée de quatre sculptures de Klagmann, représentant des statues de femmes : la Seine, la Loire, la Garonne et la Saône. 
 
 
 
 
Assassinat du duc de Berry 
 
 
La salle Le Peletier 
 
La troupe de l’opéra obligée de déménager, s’installe provisoirement rue Le Peletier. Cette rue a été baptisée du nom de Louis Le Peletier de Mortefontaine, prévôt des marchands de Paris avant la révolution. 
 
Ce théâtre fut inauguré le 16 août 1821 et le 6 février 1822, on utilisa pour la première fois le gaz pour éclairer les effets de scène lors du ballet « Aladin et la lampe merveilleuse ». 
 
C’est là que furent crées « le Trouvère », le « Tannhäuser » entre autre, et qu’eurent lieu de très grands bals romantiques. Mais cet opéra n’était que provisoire, car naissait l’idée du grand Opéra de Paris. 
 
 
Un évènement qui aurait pu être tragique pour l’empereur Napoléon III, accéléra l’arrivée de Charles Garnier : 
 
 
Le 14 janvier 1858, Napoléon III se rend, avec l’impératrice Eugénie à l’opéra écouter « Marie Stuart. ». 
 
 
 
 
Napoléon III et L’Impératrice Eugénie à l’Opéra 
 
 
A 20h35, trois bombes éclatent au passage du cortège, il y eut 8 morts, 156 blessés... Le couple impérial commotionné, légèrement blessé continuera le chemin à pied, et assistera cependant à la représentation. 
 
 
L’attentat avait été préparé par deux carbonari italiens Felice Orsini et Pietri, qui furent décapités le 13 mars suivant. 
 
 
Cet Opéra de la rue Le Peletier fut détruit en 1873, par un gigantesque incendie : le feu dura 24 heures et consuma le théâtre tout entier. 
 
 
 
Naissance du grand Opéra 
 
 
 
 
Opéra Garnier vue d’ensemble 
 
L’idée d’un grand Opéra, dédié à la danse et à la musique était depuis longtemps « dans l’air ». L’attentat d’Orsini a décidé Napoléon III à accélérer les choses : par le décret du 29 septembre 1860, il déclare d’utilité publique la construction d’une très belle salle pour remplacer celle de la rue Le Peletier. 
 
 
Le baron Haussmann, préfet depuis 1853, avait déjà tracé des projets de voies monumentales, en particulier une large avenue assurant la desserte des Tuileries, et il choisit un emplacement de 10 000 m2, espace dégagé, résultant du croisement de ces voies « Haussmanniennes » pour implanter le bâtiment. Restait à trouver l’architecte ! 
 
 
Un concours fut organisé, 171 candidats présentèrent un projet, la discussion fut âpre, mais c’est le projet de Charles Garnier, jeune architecte peu connu mais grand Prix de Rome en 1848, qui fut retenu à l’unanimité, et il reçut 1500 francs 
 
 
L’architecture 
 
 
Lorsque Garnier présenta ses plans à l’Impératrice Eugénie, elle s’étonna : « quel affreux canard, ce n’est pas du style, ce n’est ni grec ni romain ! » Charles Garnier eut alors une répartie fameuse : « c’est du Napoléon III, Madame ! » 
 
 
Après cela il fut surnommé « le Véronèse de l’architecture » Ce bâtiment est un mélange exubérant de baroque, de faste, d’éclectisme. L’Opéra est le monument le plus représentatif de l’art officiel du Second Empire, c’est à dire symbole de luxe et des plaisirs parisiens. 
 
 
 
 
Vue sur l’avenue de l’Opéra 
 
 
Par sa superficie, c’est le plus grand théâtre d’Europe : 172 m de long, 124 m de large et 79 m de haut, il peut contenir plus de 2000 spectateurs. Garnier sut s’entourer de 73 sculpteurs et 14 peintres. La première pierre fut posée le 21 juillet 1862. 
 
 
Vision d’ensemble du bâtiment 
 
 
Le corps de la façade est de structure classique, mais agrémenté d’un décor abondant. On peut admirer un vestibule de sept arcades décorées de 4 groupes monumentaux : « le drame lyrique » de Jean Perraud,« la danse » de Jean-Baptiste Carpeaux, « la musique instrumentale » d’Eugène Guillaume et « l’harmonie » de François Jouffroy. 
 
 
 
 
La Danse de Carpeaux 
 
 
De côté, des sculptures de Charles Gumery « l’harmonie » à droite, « la poésie » à gauche, à l’étage la double colonnade en pierre, s’associe aux colonnes de marbre à chapiteaux de bronze qui encadrent les baies des loggias ornées de bustes de musiciens placés dans des œils-de-bœuf. Des statues allégoriques représentent « la peinture, la sculpture » par Théodore Gruyère, et « l’architecture et l’industrie » par Jean Petit. 
 
 
 
 
L’Harmonie de Gumery 
 
 
« La danse » de Carpeaux a suscité des réactions violentes, en raison de la nudité des personnages. Dans la nuit du 27 au 28 août 1869, des vandales jetèrent une bouteille d’encre sur le marbre. Ces taches n’ont pas pu être totalement effacées. La pollution rongeant lentement la pierre, le fameux groupe a été transféré au musée d’Orsay et une copie due au sculpteur Paul Belmondo a remplacé l’original. 
 
 
 
 
 
On ne peut admirer la façade sans lever les yeux sur le toit vert et or, au dôme aplati surmonté « d’Apollon levant sa lyre d’or » entre « la poésie » et « la musique » d’Aimé Millet. De part et d’autre les deux « Pégase » d’Eugène Lequesne furent très critiqués : « il a pris le toit de l’Opéra pour un hippodrome ! » raillait-on ! 
 
 
 
Intérieur somptueux 
 
 
Dans le premier vestibule, les statues de pères fondateurs de l’opéra français : Rameau, Lulli, Gluck, Saint-Saëns (ci-dessous)... ,puis un second vestibule orné de candélabres. Nous somme au cœur du Palais Garnier où tout est magnificence : marbres polychromes, bronze, dorures, mosaïques, aigles dorés, bustes, verreries... 
 
 
 
 
Camille Saint-Saens 
 
 
Le grand escalier à la rampe d’onyx, développe 32 marches polychromes est associé à des colonnes, des balcons, des galeries puis le grand foyer de 54 m de long, la salle à l’italienne, rouge et or, à cinq étages de loges, et éclairée par une double couronne de globes et hublots à facettes 
 
 
 
 
Le grand escalier 
 
 
Il faut noter aussi les fausses cheminées gigantesques, la fontaine, la statue de « la pythie échevelée » de Marcello, et dont le visage est un moulage de la Castiglione. Sans oublier les peintures de plafond de Paul Baudry et les tapisseries des Gobelins de la rotonde du glacier, ainsi que le plafond de Bacchanales de Georges Clairin. 
 
 
 
 
Plafond de Bacchanales 
 
 
Au centre de la salle on peut admirer un gigantesque lustre de cristal et de bronze pesant plus de huit tonnes. Le 20 mai 1896, alors que deux mille personnes assistaient à la représentation de Faust, un contrepoids du lustre se décrocha, entraînant la chute de l’ensemble sur les spectateurs. Il y eut de nombreux blessés et une femme fut tuée. 
 
 
 
 
Le grand lustre 
 
 
La coupole d’origine, peinte sur cuivre est intacte, mais cachée par un faux plafond décoré par Chagall en 1964. Le rideau de scène pourpre est une copie du rideau d’origine peint par Rubé et Chaperon. 
 
 
Parmi toute cette magnificence, on ne peut oublier les cariatides de marbre vert des loges d’honneur dominant la scène large de 50 m, 26 m de profondeur, et 35 m de haut. L’arrière-scène conduit au foyer de la danse, avec miroirs et panneaux peints par Gustave boulanger. 
 
 
Un étroit couloir relie le pavillon de l’empereur situé sur le côté de l’Opéra (photo ci-dessous), et le Foyer de la danse. Il était réservé aux beaux messieurs qui venaient rendre visite aux danseuses, c’est l’univers du peintre Degas ! 
 
 
 
 
Le pavillon de l'Empereur 
 
 
 
Les mystères de l’Opéra 
 
 
Ce que Garnier n’avait pas prévu, c’est que sous cet espace, une nappe phréatique importante, alimentée par un bras préhistorique de la Seine provoquerait une inondation permanente. Durant les travaux, l’eau s’infiltrait sans arrêt. Après des crises de découragement, Garnier réussit à isoler les sous-sols par un double mur. Pour assainir le terrain, et terminer les travaux il eut recours à huit pompes à vapeur qui travaillèrent jours et nuits durant huit mois. Puis pour contenir la pression des eaux d’infiltration, il fit construire au plus profond des sous-sols de l’Opéra un lac souterrain, dans une cuve de béton et de ciment. 
 
Les sous-sol furent le théâtre de drames atroces. En effet sous la Commune de Paris, l’administration révolutionnaire transforma en entrepôts les premières salles construites, et lorsque les Versaillais réussirent à pénétrer dans Paris le 21 mai 1871,les souterrains servirent de cachots et furent le théâtre de terribles exécutions de Communards. 
 
C’est un squelette laissé par la Commune, le mystère de ce lac, les double murs qui inspirèrent à Gaston Leroux, en 1925 son roman « le Fantôme de l’ Opéra » : relisez l’histoire du terrible Erik, vivant sous l’Opéra, dans un palais souterrain qu’on ne peut atteindre que par le lac alimenté par la Grange-Batelière, installant la « chambre des supplices » dans les doubles murs ! Gaston Leroux a étudié avec précision la vie de cet incroyable monument ! Cette histoire a inspiré le metteur en scène Brian de Palma pour son film « Phantom of the Paradise ». 
 
Si le fantôme est une légende, les eaux souterraines existent bien, et des poissons y vivent, nourris par les machinistes de l’Opéra. 
 
 
D’hier à aujourd’hui 
 
 
L’Opéra est enfin terminé 
 
 
Commandé par Napoléon III, il ne fut pourtant pas inauguré par l’Empereur ! Les travaux furent longs et difficiles. La façade fut dévoilée au public en 1867 pour l’Exposition Universelle, mais l’intérieur restait inachevé. Vint la guerre de 1870, la chute de l’empire, la Commune et l’arrêt du chantier faute d’argent. L’incendie de l’Opéra de la rue Le Peletier, déclencha la reprise des travaux. 
 
Enfin l’inauguration officielle eut lieu le 5 janvier 1875 par le Président Mac-Mahon, en présence du Lord Maire de Londres, de la famille Royale d’Espagne et du bourgmestre d’Amsterdam. Charles Garnier, l’architecte, le créateur de ce monument fut invité, mais dut payer sa place dans une deuxième loge ! La presse en fit des gorges chaudes, se moquant « d’une administration faisant payer à l’architecte le droit d’assister à l’inauguration de son propre monument ! » 
 
 
Aujourd’hui, l’Opéra 
 
 
Lorsque François Mitterrand fit construire l’Opéra Bastille, le Palais Garnier ne devait plus accueillir que les spectacles de danse, mais après sa rénovation, depuis le 1er mars 1996, il présente en alternance des spectacles lyriques et des ballets. 
 
 
Ce monument est un des plus prestigieux monuments de Paris, sa bibliothèque conserve plus de 80 000 partitions et livres, 25000 maquettes de costumes, et de décors des opéras et ballets. 
 
Enfin ce palais est gardé par de courageuses ouvrières : deux belles ruches sont installées sur le toit et les abeilles de l’Opéra, grâce au pollen des fleurs des jardins de Tuileries, du Palais Royal et des balcons des alentours donnent un miel délicieux ! 
 
 
 
 
La bibliothèque 

Tourisme et histoire-Paris -Montparnasse-(3)

Publié à 11:52 par acoeuretacris Tags : Tourisme paris montparnasse
Tourisme et histoire-Paris -Montparnasse-(3)
Le quartier Montparnasse 
(partie 3) 
 
 
La tour Montparnasse
 
 
Si l’esthétique de la tour n’a rien de très originale ou très exaltante, sa construction est en revanche une prouesse technique due a sa situation : elle est érigée au-dessus des lignes de métro, dans un sous-sol « difficile » : calcaire, argile plastique, marnes, et à -62 m une couche de craie.
 
 

 Les architectes Baudouin, Cassan, de Marien et Saubot prirent la décision d’isoler le métro par un corset en descendant les éléments porteurs de la tour indépendamment, en enjambant le métro par des poutres-ponts.

 

 Pour le sous-sol, les fondations de la tour s’appuient sur la couche de craie à -70 m par l’intermédiaire de 56 pieux moulés sur place. De ce fait, le banc calcaire sur lequel repose le métro et les bâtiments, ne reçoit aucune charge de la tour.

 

Quant au bâtiment lui-même, haut de 209 m, comportant 59 étages, il est constitué par un noyau de béton construit grâce à la technique du coffrage glissant. Les planchers et les structures métalliques allégés au maximum sont de conception classique. L’aspect extérieur en glaces, aluminium, bronze, révèle les verticales, alors que sa forme courbe allège son volume général. Sa largeur est de 32 m son poids de 120 000 tonnes.

 

Deux étages sont ouverts au public, le 56ème et le 59ème qui a été aménagé en terrasse, c’est la plus haute terrasse de Paris. Par beau temps on peut admirer une zone de 40 km de rayon, voir les avions décoller d’Orly...

 

Les balustrades destinées à protéger le public sont escamotables en 120 secondes pour permettre l’atterrissage d’hélicoptère.

 

Enfin les 25 ascenseurs permettent aux employés des bureaux occupant l’ensemble de la tour, de circuler dans les étages, et l’ascenseur direct pour le 56ème étage est l’un des plus rapide d’Europe : 56 étages en 38 secondes !

Tourisme et histoire-Paris -Montparnasse-(2)

Publié à 11:39 par acoeuretacris Tags : Tourisme paris montparnasse
Tourisme et histoire-Paris -Montparnasse-(2)
 
 
Le quartier Montparnasse 
(partie 2) 
 
 
La gare Montparnasse 
 
La gare actuelle est la 3ème gare Montparnasse. La première s’appelait gare de l’Ouest, construite en 1840, elle était située sur l’emplacement actuel de la tour Montparnasse. 
 
Le trafic s’intensifiant, une seconde gare plus grande fut construite en 1852, exactement à la même place. Elle était formée d’un portique en arcade, surmonté de deux nefs vitrées, entre deux pavillons. Elle a été construite par Victor Lenoir, sous la direction de l’ingénieur Baude. 
 
 
 
 
Ancienne gare 
 
 
Cette gare desservait l’Ouest Bretagne et Normandie. Tous les trains passaient par Versailles rive-gauche. En quittant la gare, les trains traversaient sur un viaduc haut de 65m, la Chaussée du Maine et les boulevards de Montrouge, puis après deux kilomètres environ, rejoignaient la station d’ouest-ceinture qui raccordait la ligne de l’ouest avec le chemin de fer de ceinture de Paris. 
 
La Bretagne « débarque » à Paris : les noms des rues, des cafés et brasseries témoignent de cette implantation. C’est là aussi que débarqua en 1868 un Breton tenace et inventif, né à Uzel, ingénieur des Ponts et Chaussées, nommé Fulgence Bienvenüe. Il est considéré comme le père du métro parisien. Son projet de transport urbain avait été retenu et l’immense chantier lui fut donc confié. Au travail dés 5 heures du matin, il réussit à mettre en relation par la ligne 12, les deux quartiers les plus chauds de Paris : Montmartre et Montparnasse. 
 
 
L’accident 
 
Le 22 octobre 1895, eut lieu un accident hors du commun. Le Granville - Paris composé de douze wagons et qui transportait 131 passagers approchait de la gare Montparnasse. Deux fourgons à bagages et un fourgon postal étaient couplés à la locomotive. 
 
Cette locomotive était conduite par un cheminot d’expérience Guillaume-Marie Pellerin qui travaillait depuis 19 ans aux chemins de fer. Le train étant parti un peu en retard, il souhaitait arriver à l’heure à Montparnasse et de ce fait n’a pas ralenti suffisamment tôt. Le chef de train Albert Mariette et lui, se sont bien rendu compte de cela, mais il était trop tard : Mariette a bien essayé d’actionner le frein d’urgence Westinghouse, il n’a pas fonctionné. 
 
Il ne restait que les freins de la locomotive, ce n’était pas suffisant : la vitesse et le poids du train font que le convoi écrase les heurtoirs, traverse la gare, la terrasse, défonce le mur de façade et tombe sur la station de tramways située 10m en contrebas. La composition du train a fait que tous les wagons de voyageurs sont restés dans la gare. 
 
 
 
 
Accident du 22/10/1895 
 
 
Il y eut seulement cinq blessés graves parmi les passagers du train : deux voyageurs, un pompier et les deux employés des chemins de fer. 
 
 
Malheureusement, la locomotive tomba près d’un kiosque à journaux installé devant la gare, rue de Rennes : une passante fut blessée et Marie-Augustine Aguilard qui ce jour là remplaçait son mari au kiosque, fut tuée par un morceau de maçonnerie tombé de la gare. 
 
La Société des Chemins de fer a payé son enterrement et versé une rente à ses deux enfants. Le conducteur Pellerin a été condamné à deux mois d’emprisonnement et 50 francs d’amende. Le chef de train Mariette à 25 francs d’amende. 
 
 
La Nouvelle Gare 
 
Dès 1934, la SNCF constatait que la « vielle gare » ne répondait plus aux besoins du trafic. Dans les années 60 une restructuration totale du secteur a été décidée. Une nouvelle gare a été construite Place Raoul Dautry et le secteur entier a été frappé par une opération d’urbanisme de grande envergure : des rues vont disparaître comme les rue Moulin de beurre, Perceval, de Médéah, une partie de la rue Vercingétorix. 
 
Trois bâtiments modernes entourent cette gare, 1000 appartements, le siège social d’Air France, les voies ont été recouvertes par une dalle-jardin, « les jardins de l’atlantique » créés par les paysagistes Brun et Péna. On y accède par des ascenseurs, et on découvre une grande pelouse carrée symbolisant l’océan, décorée d’une sculpture monumentale : l’île des Hespérides. 
 
 
 
 
Gare actuelle 
 
 
Une multitude de jets d’eau, des arbres de variétés différentes, un grand miroir reflète la lumière : tout ici est prouesse technique car l’ensemble ne repose que sur des dalles de béton en « équilibre » au dessus des voies ! 
 
Le hall de ce grand ensemble est décoré de compositions de Vasarely. La destruction de la vielle gare a libéré un terrain sur lequel devait s’ériger le phare du nouvel urbanisme : la Tour Montparnasse. 

Tourisme et histoire-Paris-Montparnasse-(1)

Publié à 11:17 par acoeuretacris Tags : Tourisme paris montparnasse
Tourisme et histoire-Paris-Montparnasse-(1)
PARIS - LA COUPOLE Intérieur du café de "La Coupole", à Montparnasse. Paris, vers 1930
 
Le quartier Montparnasse 
(partie 1) 
 
 
Un peu d’histoire 
 
Ce nom évoque un quartier de Paris tirant son originalité des nombreux artistes l’ayant habité et du Cimetière Montparnasse où reposent tant de célébrités. 
 
Ce quartier Montparnasse est bordé par le jardin du Luxembourg, il flâne entre le 6éme, le 14éme et le 15ème arrondissement, s’étirant jusqu’aux abords de Saint Germain des prés. De nombreuses stations de métro permettent de s’y rendre : Montparnasse-Bienvenüe, Notre-Dame des Champs, Saint Placide, Vavin, Raspail, Pasteur, Edgar Quinet, Convention... 
 
Le Mont Parnasse a depuis toujours été un lieu où on venait faire la fête, la limite de Paris fixée par Louis XIV, étant le boulevard du Montparnasse. Mais un événement hors du commun a réellement projeté le quartier dans sa spécificité. 
 
Tout commence le 30 mai 1780 : ce jour là, une fosse commune du charnier des Innocents s’effondre, ce cimetière ferme pour insalubrité. L’urgence d’implanter trois grandes nécropoles à l’extérieur de Paris, s’impose. En 1804, à l’est ce sera le Père-Lachaise, en 1825, au nord, Montmartre et en 1824 au sud, Montparnasse. 
 
Le terrain est pris sur des parcelles de la commune de Montrouge. Le vieux moulin qui se trouvait-là, a résisté à tout et s’y trouve encore, au milieu des sépultures. Ce cimetière fut rapidement complet, il s’agrandit en 1847, en 1878 puis en 1891. Il mesure maintenant 19 hectares et est coupé en deux par la rue Emile Richard. Cette rue mesure 382 m, ne comporte aucun numéro, personne n’habite cette rue ! 
 
 
Le cimetière 
 
L’entrée principale se situe au 3 Bd Edgar Quinet, il faut bien une journée complète pour saluer la centaine de personnalités inhumées là. La liste complète serait trop longue mais comment ne pas citer ces quelques noms ? 
Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (photo ci-contre), Charles Baudelaire, Robert Desnos, Georges Sand, Camille Saint Saëns, François Rude, Charles Garnier, Maupassant, Sainte-Beuve, Alfred Dreyfus, sans oublier les plus récents comme Jean Carmet ou Serge Gainsbourg... 
 
 
L’implantation du cimetière favorisa l’arrivée d’artistes, tout d’abord des artisans et sculpteurs en art funéraire particulièrement florissant au XIXéme siècle, puis l’installation de nombreuses tavernes, lieux de rencontre et de convivialité qui accueillirent plus tard peintres, poètes, intellectuels, photographes... 
 
 
 
 
 
Tombe de Sartre et S de Beauvoir 
 
 
Les « Montparnos » 
 
Cette appellation familière regroupe tous les artistes qui, entre les deux guerres, ont fait la notoriété de Montparnasse. 
 
L’exposition universelle de 1889 et la vie artistique déjà si riche de Montmartre, attirent de nombreux artistes qui vont choisir ce quartier populaire plus au centre de Paris et qui va devenir la plaque tournante de la modernité. Apollinaire, Gauguin, Matisse et « le douanier »Rousseau d’y installent. Deux cafés vont être les locomotives de ce mouvement : le Dôme et la Coupole. 
 
 
Le plus ancien fut le Dôme. Il ouvre ses portes en 1897. Dans ce café on pouvait rencontrer toute la bohème cosmopolite de l’époque, autour d’Apollinaire. Ils venaient de Russie, de Bulgarie, d’Italie, d’Espagne... On y voyait même Lénine et Trotski ! En 1902 le sculpteur Alfred Boucher inaugure « La Ruche ». Cette première Cité des Arts mérite qu’on s’y arrête. 
 
 
 
 
Le Dome 
 
 
La Ruche 
 
Au cours d’une promenade rue de Dantzig, Boucher achète un terrain de 5000m2. Il y érige un phalanstère, où de jeunes artistes pourraient travailler à peu de frais et en toute liberté dans une atmosphère conviviale et fraternelle. 
 
C’est l’ancien Pavillon des Vins de l’exposition Universelle de 1900 qui va être monté là par les équipes de Gustave Eiffel. Son nom « la ruche » vient de sa configuration : des ateliers en alvéoles autour d’un escalier central. Cet endroit devint une sorte de village cosmopolite accueillant des artistes venus de partout et particulièrement d’Europe Centrale. On pourra y voir Léger, Matisse, le douanier Rousseau, Chagall, Soutine, Modigliani descendu de Montmartre et voisin de Brancusi, Zadkine, se mêlant aux écrivains comme Paul Fort, Max Jacob, Apollinaire, Blaise Cendrars... Tous ces artistes créèrent ce qu’on devait appeler l’Ecole de Paris. 
 
La guerre de 14 est déclarée, les temps sont difficiles, aussi en 1915 Marie Vassilieff ouvre une cantine artistique dans son atelier. La cantine meublée de bric et de broc préparait à manger pour 45 personnes. La cuisine était faite sur un réchaud à gaz et un à alcool. Pour 65 centimes les artistes pouvaient manger un bouillon, de la viande et quelques légumes, du café ou du thé. C’était l’occasion de chanter, danser... Cette cantine ne désemplissait pas, au mur s’étalaient les toiles de Chagall, Modigliani, des dessins de Picasso ou de Fernand Léger ! 
 
 
 
 
La Ruche 
 
 
Malgré tout, la guerre marqua la fin d’une grande époque : certains partirent au front, Braque, Apollinaire, Kisling sont grièvement blessés, Cendrars perd un bras, Léger et Zadkine sont gazés. La mort de Boucher en 1934 plongea les derniers habitants dans le désarroi. Il ne restait que quelques anciens rejoints par des nouveaux comme l’acteur Alain Cuny. Après la seconde guerre, le bâtiment sombra dans l’oubli et en 1965, une menace de démolition fut mise en échec par un Comité de soutien conduit par Marc Chagall. Classée Monument historique en 1972, la Ruche a été restaurée et des artistes y travaillent dans 23 ateliers. 
 
Ce bâtiment se situe au 2 Passage de Dantzig, métro Convention ligne 12. On y accède par un portail en fer forgé provenant du Pavillon de la Femme de l’exposition Universelle. La visite se fait sur rendez-vous. 
 
 
La ligne de métro Nord-Sud (ligne 12) qui relie Montmartre à Montparnasse, inaugurée en 1910, fait « descendre » des artistes de Montmartre vers Montparnasse, comme Picasso, et l’ouverture du Boulevard Raspail font du carrefour Vavin le cœur vivant de Montparnasse. 
 
 
La Coupole 
 
Le second café d’artistes est la Coupole, crée en 1927. Elle a été fondée par deux anciens gérants du Dôme sur le terrain d’un ancien chantier de bois et charbons. Les architectes Lebouc et Barillet conçurent une vaste brasserie dont les nombreux piliers ont été décorés par les peintres de l’époque : Marie Vassilieff, Fernand Léger, Kisling...etc. Le dancing en sous-sol éclipsa rapidement celui de la Rotonde. Quatre cent dix huit personnes étaient employées dans cet établissement. 
 
 
A partir de cette date, le Dôme et la Coupole se « partagèrent » les personnalités. Au Dôme, Hemingway, Man Ray le photographe, Henry Miller, Blaise Cendrars, Claudel, Jammes, Breton... A la Coupole : Cocteau, Radiguet, Aragon, Elsa Triolet, Picasso, Foujita, Zadkine, Kisling, Sartre, Giacometti, Simone de Beauvoir..... 
 
 
Kiki de Montparnasse 
 
Durant les années folles, tous se retrouvaient autour d’expositions et de soirées folles : celles de la baronne d’Oettingen, du bal nègre avec Youki et surtout avec Kiki, reine de ces soirées. 
 
Cette jolie brune volcanique, au sourire éclatant s’appelait en réalité Alice Prin. Sa beauté et sa gentillesse en firent la coqueluche des artistes désargentés. Elle avait débuté en chantant à la terrasse de la Rotonde et dans une boîte à la mode, le Jockey. 
 
 
 
 
Kiki de Montparnasse 
 
 
De nombreux peintres la prirent comme modèle : Modigliani, Soutine, Picasso, Foujita, Derain..... Parmi tous ses amants, Man Ray, le photographe-cinéaste américain l’immortalisa sur pellicule dans un court métrage de 1928, appelé « l’étoile de mer » d’après un poème de Robert Desnos. 
 
 
On venait de loin pour la voir et l’entendre, sa photo faisait la une des magazines, elle avait tout : argent, bijoux, fourrures, voitures. Quand survint la Seconde Guerre mondiale, Kiki de Montparnasse vit la fin de sa gloire, puis la tragédie de la décrépitude. Elle bascula dans la misère, allant d’un café à l’autre, de table en table, pour faire les lignes de la main. Alcoolique et droguée, elle mourut en 1953, emportant avec elle le souvenir d’une immense richesse et de la gloire passée de Montparnasse. Seul Foujita, assista à son enterrement au cimetière de Thiais. 

Tourisme et histoire - Paris- Pont de Bir-Hakeim

Publié à 17:20 par acoeuretacris Tags : pont paris tourisme
Tourisme et histoire - Paris- Pont de Bir-Hakeim
Le plus proche de la tour Eiffel, le pont Bir-Hakheim permet d'accéder directement au Champ de Mars. 
  
 
Créé en 1905, le pont Bir-Hakeim est aujourd'hui l'un des ponts les plus importants de Paris, qui doit sa notoriété à sa situation géographique et à ses visiteurs qui affluent, en voiture le plus souvent, pour rejoindre la rive du Champ de Mars. Tirant son nom d'une bataille qui eut lieu pendant la guerre et qui opposa les troupes françaises aux allemandes à Bir Hakeim, en Libye, le pont n'est baptisé ainsi qu'après la Seconde Guerre mondiale. Nommé pont de Passy en ce qu'il reliait Grenelle à Passy, le pont est d'abord une construction faite de pylônes de métal qui forment un arc au-dessus de l'île aux cygnes. Son architecture, résolument moderne pour cette entrée dans le nouveau siècle, ses lampadaires, sa balustrade offrent un aspect qui semble trancher avec les constructions précédentes. 
 
Vers 1975, l'assassinat de deux diplomates étrangers offrent une bien mauvaise publicité au lieu. Depuis, le pont n'est plus le passage favori des Parisiens. Trop large, trop grand, il reste le meilleur moyen d'arriver dans le coeur de Paris, et plus précisément à la Tour Eiffel. Sa proximité de l'île aux cygnes permet aux visiteurs d'accéder à différents bateaux. Pour une croisière, les visiteurs sont invités à partager la splendeur de Paris via une promenade sur la Seine. Les monuments de Paris, le Palais de Chaillot, l'Institut de France, sont plus impressionnants depuis une balade sur l'eau. 
 
 
Dans le cadre de l’Exposition universelle en 1878, une passerelle métallique piétonnière est lancée en travers de « l’île aux Cygnes ». Cette passerelle étant très empruntée, elle devient très vite obsolète à l’approche de l’Exposition universelle de 1900. 
 
La construction 
 
La construction d’un nouveau pont est décidée. C’est l’ingénieur Louis Biette qui conduit le projet, la construction étant réalisée par Dayde et Pille. Ce projet est ambitieux pour l’époque, il s’agit de concilier le rail, la route et les piétons. 
 
 
 
Commencé en 1903, cet ouvrage de 257 mètres de long est composé de deux ouvrages métalliques inégaux comportant chacun trois travées du type « cantilever » [1]. Il prend appui sur « l’île aux Cygnes » à l’aide d’un ouvrage maçonné. (photo ci-dessus). 
 
 
 
La partie inférieure large de 24,70 m comporte deux voies routières de 6 m de large, séparées par un promenoir de 8,70 m. Pour compléter ce niveau, deux trottoirs de 2 m de large encadrent l’ensemble. 
 
La partie supérieure réservée au métropolitain est constituée d’un tablier métallique sur piliers en fonte espacés de 6 mètres. 
 
La décoration 
 
Jean-Camille Formigé architecte de la Ville de Paris se voit confier la décoration de l’ouvrage, il est à noter qu’il conduit simultanément la décoration du viaduc d’Austerlitz. Il va utiliser les talents de trois sculpteurs. Gustave Michel réalisera les groupes en fonte situés dans l’axe des piles, aux naissances des arcs ; il s’agit de deux ensembles, reproduits quatre fois, qui représentent l’un des « nautes » [2], l’autre des « forgerons-riveurs ». Jules Coutan exécutera deux allégories représentant la « Seine » et le « Travail », A. Injalbert accomplira celles représentant l’« Electricité » et le « Commerce ». 
 
La décoration très ouvragée des colonnettes supportant le viaduc du métropolitain a malheureusement disparu au cours des années 1930-1940 lors du renforcement de l’ouvrage. 
 
 
 
Terminé en 1905, ce pont longtemps appelé viaduc de Passy a été rebaptisé en 1949 pont de Bir-Hakeim en souvenir de la victoire du général Koenig en Libye en 1942. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. 
 
 
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[1] Se dit d’une aile d’avion non haubanée, d’une travée de pont ou d’une poutre en porte à faux. 
[2] Corporation regroupant les professions de la navigation sur les rivières et les lacs de la Gaule romaine. 

Tourisme et histoire - Le pont Alexandre III

Publié à 17:04 par acoeuretacris Tags : tourisme paris pont
Tourisme et histoire - Le pont Alexandre III
Très ornementé, le pont Alexandre III est un réel témoignage du début du XXème. 
 
 
 
A l'instar du pont Mirabeau, le pont Alexandre III se présente comme une révolution dans l'histoire des ponts de Paris : architecture mais surtout décoration, il sort du panorama parisien par ses aspects extravagants... Construction de l'année 1900, le pont Alexandre III est une merveille de détails en tous genres : statues, effets métalliques, réverbères... Tout rappelle une époque révolue, pourtant proche mais trop ancrée dans son siècle pour se permettre de passer absolument inaperçue. Napoléon III fait construire un pont à la gloire du tsar Alexandre III, alors en berne avec la France de l'époque. Son fils, Nicolas II, est au côté de l'empereur pour poser la première pierre de cette construction qui témoigne de son temps comme aucune autre. 
 
 
 
 
 
Classé monument historique de la ville de Paris, le pont Alexandre III est le seul de la capitale à disposer de pareille armature. Celle-ci traverse les siècles et se confronte aux critiques qui condamnent sa précieuse décoration. Depuis sa hauteur, tout de même, les plus beaux monuments sont visibles : la Tour Eiffel, les Invalides... Situé entre le pont des Invalides et le pont de la Concorde, il demeure unique dans le paysage parisien et rappelle par ses nombreux indices, ce début de XXème siècle si florissant en France et dans la capitale en particulier. 
 
Ce pont, le plus large de Paris avec ses quarante mètres est constitué d’une arche unique de 107,50 mètres de portée avec trois articulations. Il prend ses appuis sur des culées de 33,50 de large et de 44 mètres de long. Chaque extrémité du pont est constituée de viaduc en pierres. 
 
Il est a noter que ce pont a été préfabriqué dans les usines du Creusot, transporté par péniches et assemblé à l’aide d’une grue gigantesque. 
 
 
 
Son axe coïncidant avec avec celui de l’esplanade des Invalides, il est légerement en biais par rapport au cours de la Seine. 
 
 

Tourisme et histoire - Paris - Le pont de la Concorde

Publié à 16:51 par acoeuretacris Tags : tourisme paris pont
Tourisme et histoire - Paris - Le pont de la Concorde
Dès le début du XVIIIéme siècle, le besoin s’était fait sentir de construire un pont destiné à relier le faubourg Saint Honoré sur la rive droite, au quartier Saint-Germain situé sur la rive gauche, et remplacer le bac qui assurait la traversée de la Seine. 
 
En 1772, à l’achèvement de la Place Louis XV ( qui deviendra Place de la Concorde ) un projet de pont en pierres est accepté par Louis XVI . C’est l’ingénieur Jean-Rodolphe Perronet, premier directeur de l’Institution Nationale des Ponts et Chaussées crée par Trudaine en 1747, qui conduit les travaux : ce sera le Pont Louis XVI ! 
 
Mais les fonds manquent, et ce n’est que le 11 août 1788, après la pose des culées et des piles qu’eut lieu la pose de la première pierre. 
 
 
 
Vue de la Seine - Projet de Perronet 
 
Les travaux vont s’accélérer grâce à une aide inattendue : la prise de la Bastille ! En effet après le 14 juillet 1789, une partie des pierres de la forteresse de la Bastille démolie par les soins « du patriote Palloy », a été utilisée à la construction de ce pont : « afin que les patriotes foulassent aux pieds chaque jour les débris de l’exécrable forteresse ! » En 1791, le pont est achevé mais en 1792 il devient le pont de la Révolution, et en 1795 pont de la Concorde. A la Restauration il reprendra son nom d’origine ( pont Louis XVI ) mais en 1830, Louis-Philippe soucieux d’apaiser le peuple républicain lui redonnera le nom de Pont de la Concorde, nom qu’il porte désormais. Ce pont de pierre alors large de 14 m est composé de cinq arches en arc de cercle, de portée inégale : 25m, 28m, 31m, 28m, 25m. 
 
 
 
Vue de dessus de 1787 à 1791 - Projet de Perronet 
 
Si sa naissance fut chaotique, sa décoration le fut tout autant : en 1810 Napoléon 1er fit installer huit statues de généraux morts au champ d’honneur, puis Louis XVIII les remplaça en 1828 par 12 statues monumentales de marbre blanc, représentant 4 grands ministres ( Colbert, Richelieu, Sully, Suger ) 4 grands militaires ( Bayard, Condé, Du Guesclin, Turenne ) 4 grands marins ( Duguay-Trouin, Duquesne, Suffren, Tourville ). Ces statues alourdirent à un tel point le pont, que l’équilibre de l’édifice était menacé : il fallut les enlever et Louis-Philippe les installa à Versailles dans la Galerie Historique, en compagnie de quelques unes des statues de l’Empire. 
 
Elargi au double de sa taille initiale en 1930 par les ingénieurs Deval et Malet, le Pont de la Concorde mesure maintenant 153 mètres de long et 35 mètres de large, il a gardé sa structure néoclassique voulue par Perronet. 
 
 
 
Pont de la Concorde aujourd’hui 
 
En 1931, le Conseil de Paris décide de laisser les socles sans statues. Les parapets sont formés de balustres identiques à celles de la Place de la Concorde, mais les réverbères décoratifs initialement prévus ne furent jamais installés. 

Tourisme et histoire - Les Ponts de paris - Pont Royal

Publié à 11:58 par acoeuretacris Tags : tourisme paris pont
Le Pont Royal 
  
Le pont Royal est avec le pont Neuf et le pont Marie, l’un des plus vieux ponts de Paris. Il relie la rive gauche au niveau de la rue du bac à la rive droite face au Pavillon de Flore. Dés 1550 un bac faisait la liaison entre les deux rives. 
En 1632, le pont se nomme Pont Barbier. C’est l’entrepreneur Pierre Pidou qui construit un pont de bois, pour le compte du Sieur Barbier Pour rentrer dans ses frais, celui-ci fait payer un « double » à chaque passant, y compris aux animaux comme au Pont-au-Double ". Les chroniques de l’époque racontent qu’un client trouvant le péage abusif, sortit son épée et transperça le percepteur ! 
  
 
Pont Rouge 
 
Ce pont de bois était réservé aux piétons et aux cavaliers . Il fut débaptisé et s’appela Pont Sainte Anne, en souvenir d’Anne d’Autriche, mais plus couramment appelé Pont Rouge du fait de la peinture rouge dont il était recouvert. 
 
En 1642, il fut coupé par les eaux, refait en 1651, incendié en 1654, emporté en 1656, refait en 1660, il fut de nouveau emporté par la crue de 1684 ! 
 
Louis XIV décide alors de faire construire entièrement à ses frais un pont de pierre, qu’il appellera Pont Royal. C’est Jules Hardouin-Mansart qui en établit les plans. Sous la houlette de Jacques Gabriel (père de Jacques-Ange)et du frère François Romain , le pont fut édifié entre le 25 octobre 1685 et le 13 juin 1689. Sur ce pont en dos d’âne accentué, eurent lieu de grandes fêtes, en particulier, le mariage d’Elisabeth de France et de l’Infant d’Espagne attira 500 000 personnes sur les berges et sur le pont lors des fêtes nautiques données à cette occasion. 
 
De 1792 à 1804 il se nomma Pont National, de 1804 à 1814, Pont des Tuileries. C’est sur ce pont que Bonaparte fit disposer des canons qui devaient assurer la défense des Tuileries où siégeaient alors la Convention et le Comité de Salut Public. 
 
 
Pont Royal de nos jours 
 
Le roi Louis-Philippe, fut par deux fois victime d’un attentat, le 19 novembre 1832 puis le 27 décembre 1836 à l’entrée de ce pont, mais chaque fois en sortit indemne. 
Sur la dernière pile de chaque rive on peut observer une échelle hydrographique, qui marque les niveaux des crues historiques. 
 
Ce pont a été restauré, abaissé et élargi, il mesure 16 m de large, 133 m de long. Ses cinq arches en plein cintre mesurent respectivement 20m, 22m, 23m, 22m, 20m. 
 
Ce pont à été classé en 1939 et vous pouvez l’admirer en sortant au métro « Rue du Bac »